- Hermande c’est pour toi !
Je viens à peine de passer le bas de porte de la taverne que le patron me demande de le rejoindre, je m’installe confortablement sur un tabouret au comptoir, gardant mes armes à ma ceinture. L’homme vient se poser à côté de moi, pendant que le tavernier me dépose une bière devant moi, sans attendre, je viens y tremper mes lèvres pour prendre une grande gorgée laissant de la mousse sur le haut de ma lèvre comme une moustache.
- T’as quelque chose pour moi ?
- Oui on a reçu ça il y a un moment…
J’attrape le papier qu’il me tend, une tête mise à prix, un espèce de chaton qui avait l’air inoffensif… La somme à gagner était assez importante et surtout l’annonce ne datait pas d’hier.
- C’est quoi le truc foireux là-dedans ?
- Personne n’a jamais réussi et aucun homme n’est revenu… On ne sait pas ce qu’il se passe avec ce type…
Je continue de regarder le papier, savourant ma bière, le patron continue de me parler en même temps, je ne l’écoute même plus ce n’est pas bien intéressant. J’ai déjà eu ce que je voulais entendre. Ce chaton n'était pas si inoffensif que ça. Est-ce que ça vaut le coup de prendre ce genre de risque ? Je suis un peu en manque d’argent en ce moment, les contrats ne donnent pas grand chose, ou des gens les prennent avant moi…
- Arrête de me raconter ta vie et dis moi plutôt où je peux trouver ce chaton que j’aille lui faire la peau !
Je pose le papier sur le comptoir, sortant de ma poche un calepin avec un crayon en bois, je prends en note les choses utiles du patron, tout en finissant ma bière avant de quitter les lieux.
Pendant, plusieurs jours je vais faire jouer des contacts pour avoir un maximum d’informations au sujet de ce mec, j’arrive à apprendre que c’est un espèce de scientifiques, qu’il arrive qu’il test des choses sur les humains… Qu’il est souvent dans la lune… Et le plus important je sais où il se trouve. Pas de temps à perdre, je range quelques affaires dans un sac pour me mettre en route.
Plusieurs jours de marche, pour arriver à mon but… Je devais faire attention, en tout bon scientifique il avait un système de défense, alors je restais à bonne distance pour prendre des notes. Ne pas se jeter dans la gueule du loup. Je remarque que derrière chez lui, il travaille sur une étrange machine, tous les jours il teste des choses dessus, s’énervant car elle ne veut pas fonctionner… C’est le seul endroit qui à l’air assez calme pour l’attaquer, je peux facilement m’approcher en venant de la forêt pour lui porter un coup d’épée… Le décapiter directement. Les autres qui sont venus ici avant étaient juste trop pressés et se sont fait avoir… Par moment, il faut savoir prendre son temps.
Le lendemain de bon matin, je vais attendre dans la forêt que mon petit chaton arrive… Il n’a pas vraiment d’heure fixe, alors je reste à l'affût. Et quand il montre enfin le bout de son nez, je me prépare donc… Je sors mon épée, marche tout doucement à travers les buissons, faisant attention de ne rien écraser, je m’approche, je m’approche.
- Adieu petit chaton…
Au même je donne un coup d’épée en direction de sa tête, je vois ses oreilles basculer en arrière, il a juste le temps de se baisser comme si quelqu’un lui avait signalé ma présence. Mon épée fend l’air pour taper dans sa machine mystère… Arrachant des câbles, des boulons, éclatant des fioles étranges… Je pousse de nombreuses injures en essayant d’enlever mon épée alors que la machine se met à faire un vacarme à réveiller un mort tout en fumant dans tous les sens.
Et d’un coup, je sens mon corps se faire aspirer, une forte pression qui tire sur ma peau de plus en plus, le paysage autour de moi semble se déformer petit à petit. De la magie ? Je sais rien l’aspiration se fait de plus en plus forte, avant de perdre totalement la vue, le noir total. J’ai l’impression de flotter dans l’air. De longues minutes, mon corps semble légers, avant de me faire recracher violemment sur le sol. La lumière du soleil me brûle les yeux, je suis obligée de les fermer, mais ce qui me choque le plus c’est ce froid qui vient mordre ma peau !
- Qu’est-ce qu’il s’est passé bordel…
Je n’arrive pas à me relever, le contrecoup de cet étrange voyage, mon corps est planté dans une étrange poudre blanche glacial au point de me brûler la peau.