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A un moment, on récolte ce que l'on sème ! {Pv ~ Kaïto Nakajima} [FINI]

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Enothis/Emaneth:
C’était la dernière pause de la journée avant que chacun ne rentre chez lui. Et comme à chaque pause, elle restait dans son coin, regardait depuis sa table accolée au mur du couloir les autres élèves, écoutant d’une oreille distraite ce qu’il se disait. Enothis se sentait bien seule. Elle n’avait pas encore bien intégrée cette nouvelle classe, et même si elle n’avait pas vraiment de choses dont elle avait à se plaindre, la distance avec ses camarades de classe était peut-être l’une des détails les plus difficile à vivre pour l’instant. Ce n’est pas comme si elle s’attendait à un accueil chaleureux dès son arrivée, surtout qu’elle était un poil plus âgée que ceux présent en classe, mais elle n’avait pas doutée au départ que sa différence, ses origines, sa peau sombre ou son manque de diction serait un tel mur entre elle et les personnes avec lesquelles elle allait partager ses prochaines années. Elle avait bien tentée de créer quelques liens, de parts et d’autres, et avait surtout trouvée un terrain d’entente avec quelques garçons de la classe, mais étrangement, à mesure qu’elle échangeait dans son japonais bancale, elle avait vu ses interlocuteurs devenir distant, puis finalement ne plus lui répondre. Bien sûr ce comportement étrange l’avait amenée à se poser des questions, à chercher à comprendre pourquoi les liens qu’elle créait avec les gens finissaient par s’étioler et se rompre avant même de ne se solidifier. Cela lui avait prit une bonne semaine, assez pour que son oreille tendue et son alliée de toujours finissent par lui donner quelques détails intéressant, mettant en lumière un peu le tout de la situation :

On parlait dans son dos.

Visiblement, depuis son arrivée en cours, les ragots avaient décidés de partir en vrille, et de se tourner vers une longue diffamation de sa personne ! Elle ne pouvait pas avoir une idée de tout ce qui avait été dit, mais elle avait eut quelques retours qui se trouvaient être suffisant pour qu’elle prenne très au sérieux cette histoire. La première avait été qu’elle était une prostituée d’un pays peu civilisé (parce que bien sûr, tout les jolies femmes étrangères sont soit des diplomates soit des putes) et qu’elle était venue ici pour s’amuser avec les hommes nippons parce qu’elle ne connaissait finalement que ça, de jouer avec les hommes. La deuxième rumeur, adorable et mensongère, était qu’elle était la fille d’un politique japonais qui avait envie de voir sa fille faire ses études dans son pays, même si elle n’était finalement rien d’autre qu’une relation extra-conjugale. La dernière était un mélange des deux, exacerbant les pires parties de l’histoire afin de s’assurer de captiver l’auditeur, tout en s’octroyant le droit de bien écraser un peu plus l’honneur d’Enothis en jouant sur l’ensemble de sa médiocrité, de son déshonneur, de son manque de vertu et elle en passait des bonnes et des meilleures. Soyons plus claire, elle avait comprit qu’on la diffamait depuis son arrivée, et l’ensemble de ce traitement lui avait suffisamment longtemps courut sur le haricot. Alors elle avait cherchée la responsable, et l’avait même trouvée.

Elle entrait tout juste dans la salle de cours, l’immonde petite garce qui avait choisie de faire de sa toute nouvelle et attendue vie scolaire un enfer. Ayamuri Kyoko était de ces petites japonaises bouffie d’orgueil qui ne pouvait pas comprendre que le monde ne tournait pas autour de leur petite personne, et Enothis l’avait découvert il y a quelques heures seulement. Elle avait enjoint Emaneth d’user d’un brin de ses pouvoirs pour suivre ses camarades de classe féminine, afin de trouver qui avait ainsi cracher sur son nom, ce que parvint à faire la Djinn avec grand succès. Quand elles purent échanger à la pause déjeuner, l’égyptienne put apprendre de son alliée de toujours que la japonaise se félicitait d’avoir réussi à écraser la « petite fourmi de gaïjin » avec ses histoires. Il semblait aussi qu’elle l’ai fait pour la pure et risible raison que son petit copain c’était un peu trop intéressé à la nouvelle étrangère quand elle avait débarquée en classe, et que ça lui était resté en travers de la gorge. Eh bien elle n’était plus la seule, Enothis en avait par dessus la tête de tout ce foutoir, aussi allait-elle se permettre de régler la question de manière efficace, et si possible cruellement douloureuse pour la pauvre Kyoko.

Il restait dix minutes avant le dernier cours de la journée, une option « Culture et Savoir du Monde » qu’ils partageaient avec une des classes de faculté de Seïkusu. Une histoire de nombre de place minimum pour ouvrir le cours, alors on y avait foutu des lycéens. En tout cas, avant que celui-ci ne débute, l’égyptienne se leva simplement de sa chaise et s’approcha de sa camarade de classe d’un pas décidé, avant de l’aborder avec une phrase qu’elle préparait depuis deux heures, histoire que son manque d’aisance en japonais ne la dessert pas lors de sa vengeance :

« Tiens Kyoko, justement je voulais te parler. Il paraît que tu as pas mal causé à mon sujet, alors j’aimerais bien entendre toutes les raisons qui te permettent d’ainsi me cracher dessus auprès de tout le monde ? »

Voilà, directe, les pieds dans le plat ! Elle n’avait pas la moindre forme de tact, pas même ne cherchait-elle à cacher quoi que ce soit : Elle avait décidée de faire face à cette trublionne avec prestance et force, devant l’ensemble de la classe, de manière à ce qu’il soit sut que sa camarade était une menteuse éhontée, et elle une personne qu’il ne fallait pas faire chier. Pourtant, alors qu’elle avait agit de la manière la plus soudaine pour tenter de couper l’herbe sous le pied de la japonaise, elle se retrouva malheureusement à déchanter assez rapidement. Effectivement, Kyoko ne vint pas frémir, rougir, ou se confondre en excuse bidon, comme l’espérait bien Enothis. Non, à la place la jeune femme la regarda un instant avec un peu de surprise, puis se tourna vers elle avec assez d’assurance pour faire frémir un homme politique. Mais c’est qu’elle s’y croyait cette garce ! L’égyptienne bouillonnait de ne pas l’avoir déstabilisée, et maintenant qu’elle lui faisait face avec autant d’audace, il était difficile de cacher son envie de lui hurler dessus en perdant tout contrôle… Mais non. Non, cela la desservirait. A la place, la demoiselle à la peau chocolat garda son calme, et attendit d’entendre la réponse de l’odieux serpent qui lui faisait face :

« Ouais, bien sûr. D’avoir une petite traînée dans ton genre ici m’colle la gerbe. Alors si au lieu de trimballer ta plastique de salope ici tu pouvais rentrer chez toi ça nous arrangerait tous !
-  Oh, est-ce que madame est jalouse ? Quoi, ma beauté te gêne, t’aurais aimé être autre chose qu’un crapaud ? Un bon gros crapaud qui bave sur tout ce qu’il trouve ? »

Très bien, honnêtement… Elle était en roue libre. Elle n’avait pas prévue que la jeune japonaise serait capable de lui répondre sur ce ton encore plus alors qu’elles étaient devant non plus seulement des lycéens, mais des étudiants. Elle avait espéré que le ridicule la rendrait muette et honteuse, mais bien au-delà de cela, elle avait même assumée de manière d’autant plus franche son manque complet de respect envers elle et le justifiait par des propos totalement inacceptable. Alors Enothis avait décidé d’aller encore plus loin dans la connerie, de taper là où ça faisait mal. Tant pis si elle s’y perdait, elle allait lui coller une honte de tout les diables. Alors elle improvisait. Elle venait de mettre un coup à son orgueil, de l’insulter, maintenant elle allait lui montrer à quel point elle était stupide. Alors elle se tourna d’elle, et se dirigea vers l’allée de la salle qui était au plus proche des fenêtres. Une cible, elle devait trouver une cible avec qui elle ne risquait rien… Désolé pour lui, mais elle ne pouvait pas laisser cette abrutie s’en sortir par quelques tours d’audace plein de vanité :

« Peut-être que l’on pourrait demander à nos senpaïs ce qu’ils en pensent ? Je suis sûr qu’ils seraient ravis que j’utilise ma « plastique de salope » pour les convaincre de ma bonne foi, hein ? »

Elle s’arrêta devant un jeune homme. Un petit blond, au fond de la pièce, souvent rêveur, pas plus intégré à la classe qu’elle ne l’était d’ailleurs. Elle se laissa partir en avant légèrement, vint placer ses mains sur ses cuisses pour se placer bien devant lui, laissant l’espace de son chemisier faire le reste en terme de charme. Puis, avec une légère moue triste, et une petite voix plaintive, elle se mit à lui parler, à lui poser quelques simples petites questions … Un poil rhétorique d’ailleurs :

« Kaïto senpaï, Kyoko est mauvaise avec moi. Tu as vu que je ne cherchais pas à ce que les vilains garçons me déshabillent du regard, hein ? N’est-ce pas qu’elle est ignoble de médire sur mon compte, et de propager des rumeurs immondes ? »

Déjà, d’autres que Kaïto réagissaient, commençaient à s’énerver du fait que l’on ait diffamé la « jolie étudiante étrangère ». Mais elle allait aller plus loin que ça encore :

« Kaïto-senpaï, tu penses que je devrais rentrer chez moi ? Vraiment ? »

Elle se rapprochait, se collait un peu à lui, avait l’audace d’échauffer son imagination et son esprit. Montrer qu’elle pouvait le faire… en prévision de la suite : prouver qu’elle ne le faisait pas !

Kaito Nakajima:
L'option "Culture et Savoir du Monde" était l'une des matières favorites de Kaito. Bien qu'ayant un faible coefficient sur les notes générales de l'année, le cours était passionnant et ouvrait sur les us et coutumes des différentes nations de la planète. Curieux de tout, le jeune homme y trouvait de vastes sujets d'étude et de réflexion. La classe était hétérogène. Les facteurs ne notation ne pouvant être amélioré par ceux de cette matière ne la rendait pas vraiment attractive. En effet, peu d'étudiants cherchaient à se rajouter une charge de travail pour un bénéfice quasi nul. Les personnes présentes étaient soit des passionnés de cultures étrangères, soit des étudiants en manque  de sommeil qui venaient y commencer leur nuit ou bien encore ceux qui préféraient être là plutôt qu'en maths avancées. Le taux de volontaires étant tellement bas, l'équipe de direction de l'établissement avait fait ouvert la classe aux lycéens du même groupe scolaire.

Lycéens en plus ou pas, Kaito occupait sa place, arrivé en avance, et lisait un livre relatif à l'éveil spirituel. Un rien barbant, aussi par dessus la couverture du bouquin observait-il distraitement la salle. Comme à son habitude, il évitait de se mêler trop aux autres. Pas par timidité, quoi que ... mais plus parce qu'il ne partageait pas leur sujets de discussion. Lui aimait lire, vivre la musique (la vraie musique), parler de sujets d'actualités. Les potins de la classe lui passaient par dessus la tête et surtout, surtout il évitait d'être mêler aux affaires des autres.

Son cœur manqua un battement. Oh ! Elle était là ! Le lot de lycéens n'avait pas été aussi décevant que les élèves sup avaient prédit. Parmi tous ces élèves bruyants, cette étrangère dénotait tant pas son attitude que par son charme. Kaito avait bien compris qu'elle ne maitrisait pas complètement la langue nippone mais ses efforts pour la parler quand c'était nécessaire en classe étaient remarquables. Elle paraissait un peu isolée et il avait bien vu qu'elle avait du mal à se faire apprécier, aussi, restait-elle seule à sa table comme à chaque séance. Dommage ! Pourtant, et c'est là que Kaito s'emballait, quel physique de fou ! La première fois qu'il l'avait vu, il avait tout de suite pensé à Opala du jeu hentai "Legend of Queen Opala". C'était l'histoire d'une reine qui pour arriver à ses fins baisait ... enfin bref, un super jeu. Cette fille était superbe. Kaito rêvait de savoir quel goût avait sa peau foncée. Elle aurait été blonde, c'aurait été une magnifique ganguro girl. Elle s'entretenait, ca se voyait, et sa poitrine, Kaito en avait le souffle coupé. Il serra son livre en pensant à ce qu'il pourrait faire avec. Ca devrait être interdit de présenter des mamelles pareilles en classe. Il n'y avait rien de pire pour dissiper l'attention du jeune homme. Plusieurs fois en passant à côté d'elle alors qu'elle était assise, il avait réussi à jeter un coup d'œil discret dans son décolleté, c'était monstrueux! Le jeune homme glissa un peu sur sa chaise en bois et put admirer ses jambes contre lesquelles il aurait adoré se frotter. En bref, elle était trop belle. Il n'avait pas bien compris son prénom, le professeur lui-même se trompant à chaque fois qu'il le prononçait. Elle s'appelait Eldonis? Eroquis ? Epnothis ? Quelque chose comme ça mais ça sonnait plutôt pas mal. Elle était égyptienne avait-il crut comprendre. Rhhhaaa ... Cléopâtre et ses fellations réputées ... Non non non pas de ça, il se perdait. Elle avait l'air gentille et ne méritait pas qu'il la salisse de ses pensées érotiques. Même si ... Encore une fois, il la dévora du regard en s'assurant ne pas être vu.

La pauvre, en fait elle ne méritait pas tout ce qui se tramait dans son dos. Orchestrée de main de maître par Kyoko, une fille que Kaito portait en horreur, une campagne de dénigrement dégueulasse fusait dans les couloirs de l'établissement. Une pute, une salope, une baiseuse d'ânes, les qualificatifs les plus immondes pullulaient la concernant, enrichis chaque jour par des rumeurs et bruits de couloirs insupportables. Evidemment, la pauvre était avant tout jalousée pour son physique de malade. La première semaine, les garçons s'étaient collés à elle, délaissant les étudiantes locales. La nouveauté inspire, alors quand en plus elle est trop belle ... Le petit copain de Kyoko y était même allé, lui, le beau gosse adulé. Kyoko avait coincé sévère et depuis faisait tout son possible pour détruire la réputation d'... Eyponis ? Le problème était que Kyoko était connue pour son statut de présidente du club d'accueil des nouveaux arrivants au lycée, et toute une populace d'élèves la vénérait. Ses paroles faisaient mouche.

Kaito fit une mine dégoûtée. Cette fille était repoussante de débilité. Plutôt que de s'en prendre à son mec qu'elle avait trop peur de perdre, elle déversait son fiel sur cette étrangère qui n'avait comme seule erreur que ... d'être là.

Comme tous, il savait ce qu'il se disait. Plusieurs fois, des connaissances de Kaito lui avait fait part de faits la concernant mais il avait coupé court à la conversation, n'ayant pas de commentaires à faire à ce sujet qui ne le regardait pas.

Personne ne vit venir la situation qui s'ensuivit. Quand la jeune étrangère se leva et se dirigea sûrement vers Kyoko, Kaito crut qu'elle allait lui coller une gifle. Au lieu de ça, elle lui sortit une tirade claire dans un japonais impeccable. Bravo !

Kyoko était une idiote et Kaito savait qu'elle irait au bout du bout plutôt que de laisser une once de victoire à son adversaire. Sa réplique fut si misérable que le jeune homme en eut de la peine pour elle. Comment pouvait-on être si conne. Apparemment, d'autres universitaires pensaient comme lui puisque certains levèrent les yeux au plafond ou eurent un geste d'agacement.

Malgré tout, Kaito n'était pas à l'aise. Il avait les conflits en horreur et même y assister le dérangeait. Mais que faisait le prof, il devrait déjà être là!
Enothis ! Oui c'était Enothis! La soupape avait sauté et la Reine Opala, poitrine en avant, continuait son assaut. Le terme de 'plastique de salope' le crucifia, ces mots sonnant délicieusement provoquant glissés par sa bouche.

Quand Enothis braqua son regard sur lui, il faillit défaillir. Non non non surtout pas ça ! Elle s'approcha. Arrghh c'est pas vrai! Il vira au rouge et se pinça méchamment le lobe de l'oreille pour tenter de reprendre une couleur normale. Par pitié, laisse moi en dehors de ça ... Malheureusement elle l'entendait autrement et s'appuyant sur lui, exposa sans pudeur son décolleté débordant au delà de l'acceptable. Kaito fut submergé en une seconde par une avalanche d'émotions - J'adore son odeur - Au secours elle me touche - C'est pas croyable cette paire de seins - Veux-tu m'épouser ? - Tu fais quoi ce soir ? - On baise ? ------- Beuh n'importe quoi ! Le contact de cette fille l'emballait, le terrifiait en fait. Lui qui était complètement bancal question nanas se retrouvait coincé, et contre, et par l'une d'elles. Et encore une fois, trop belle ........

« Kaïto senpaï, Kyoko est mauvaise avec moi. Tu as vu que je ne cherchais pas à ce que les vilains garçons me déshabillent du regard, hein ? N’est-ce pas qu’elle est ignoble de médire sur mon compte, et de propager des rumeurs immondes ? »

Quand elle s'adressa à lui, il se noya dans ses mots avant de comprendre avec terreur ce qu'elle lui demandait. Il bafouilla pour lui. Elle était craquante. Il aurait adoré que sa poitrine fasse craquer les boutons de son chemisier.

Il tenta de se reprendre. Senpaï signifie ce que ça signifie. Il devait honorer ce terme et s'exprimer avec maturité.

"Et ben .... euh .... il est mal de parler ... en mal des ... des personnes que l'on ne connait pas et ..."

Pathétique .......... Kyoko rigola grassement. Kaito se sentait au fond du trou et le monde tournait autour de lui. Et malgré ce stress inhabituel, quelque chose grossissait dans son pantalon au contact d'Enothis. Non non merde ! Pas maintenant! Respire !

« Kaïto-senpaï, tu penses que je devrais rentrer chez moi ? Vraiment ? »

Kyoko hurla.

"T'as pas compris salope ? T'es pas la bienvenue !! On a pas besoin de catins dans ton genre pour tirer nos mecs !!"

Kaito haïrait cet épisode toute sa vie. Mais ce qu'il haïssait encore plus, c'était l'injustice, et tant pis si le mec de Kyoko était super balèze. Les yeux rivés dans ceux d'Enothis, il exprima sa pensée à voix haute.

"Ta gueule Kyoko, t'es trop conne. Tu fais honte à cette école. Ici on s'ouvre au monde, on se renferme pas sur sa connerie. T'as pas la chance d'avoir la beauté d'Enothis, je te confirme qu'entre elle et toi, je fais le choix de sa plastique à elle. Et puis de son esprit aussi. Le tien est creux."

Quelques étudiants rirent de la pique et Kyoko explosa hystérique, insultant le monde entier, les gaijins et les blonds.

Kaito revint vite à son état normal, c'est à dire paniqué à l'idée des ennuis que sa répartie pourrait provoquer. En plus, si Enothis pouvait le lâcher et retirer sa poitrine de sous son nez, ça l'arrangerait. La jeune fille l'avait surpris par son attitude provocante, ça ne lui ressemblait à l'idée qu'il s'en faisait. En avait-elle fini avec lui ?

Enothis/Emaneth:
Pourquoi avait-elle choisie Kaïto ? Dans le fond il n’y avait pas de raisons profondes à ce choix, ni même quelques griefs, encore moins d’assurance dans cette décision. Elle savait simplement que le jeune homme était normalement bien loin d’être problématique, elle pensait même qu’il se trouvait assez sensible, assez intelligent pour ne pas se perdre dans les on-dits qui filaient à toute vitesse dans les couloirs. Mais plus que ça encore, elle avait auprès de ce jeune homme cette impression qu’elle ne risquait rien à jouer de ses charmes, à forcer un caractère qu’elle ne possédait pas naturellement, car il aurait sûrement l’intelligence de ne pas en prendre ombrage, ni même d’y percevoir une forme de vilenie. Peut-être se trompait-elle ? Peut-être jouait-elle son va-tout sur une personne qui pouvait même lui tenir rigueur de sa plastique, de sa nature ou de ses origines ? Après tout, le jeune étudiant était fort discret, et il était amplement possible qu’il cache derrière sa timidité quelques formes de racisme, ou de rejet envers l’égyptienne ? Très honnêtement, elle le prendrait sûrement pleine face si cela s’avérait vrai, mais bon, elle ne s’était jamais doutée que le Japon était une contrée à ce point terrible en ce qu’il s’agissait du rejet des étrangers ! Elle aurait dût s’informer dès le départ avant de se lancer sur un coup de tête et d’ainsi se projeter dans une vie normale dans un autre pays, sans en connaître les mœurs ! Mais il était trop tard, et désormais, elle ne devait se reposer que sur son intellect pour préserver son image.

En tout cas, si une chose était certaine dans l’instant présent, c’était que ses minauderies avaient sut faire mouche, sûrement un peu trop même quand elle voyait la mine fuyante et cramoisie de son « sauveur » inopportun. Désolé, « senpaï », mais elle y avait mit le paquet pour l’occasion, à la fois dans l’attitude pleine d’innocence et d’inconscience, dans la petite voix tremblante et un peu plus aiguë qu’à l’accoutumée, mais surtout dans cette proximité un peu cavalière que les japonais ne savaient absolument pas comment gérer. C’était cela de vivre dans la pudeur et la retenue la plus extrême, les jeunes adultes de la société nippone n’avaient pas le quart des habitudes qu’ont les adolescents européens ou maghrébins. Si bien que le résultat de son jeu se fit sentir instantanément : Tandis que Kyoko, pleine de sa stupidité naturelle, étaient en train de déblatérer assez de connerie pour réussir à remplir une Corne d’abondance, ce qui est en soi une sorte de record de l’idiotie humaine, le pauvre étudiant aux cheveux blonds lui tentait de répondre par quelques balbutiements maladroits qui ne parvenaient qu’à peine à remplir leur office, à savoir une défense misérable pour la pauvre Enothis. Ce n’état pas grave, elle ne cherchait pas du tout à ce qu’il prenne part à son propos dans le fond, juste à prouver qu’elle était capable de faire tourner une tête en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Obéis-moi », et dans le cas présent, cela se confirmait. En revanche, elle ne s’était guère doutée du sursaut d’orgueil de ce jeune homme quand, perdu dans ses yeux d’or, il se mit à avoir une parole claire et … étrangement chaleureuse pour la jeune femme :

« Ta gueule Kyoko, t'es trop conne. Tu fais honte à cette école. Ici on s'ouvre au monde, on se renferme pas sur sa connerie. T'as pas la chance d'avoir la beauté d'Enothis, je te confirme qu'entre elle et toi, je fais le choix de sa plastique à elle. Et puis de son esprit aussi. Le tien est creux. »

Oooooh savoureux. Applaudissements d’un côté, rires honnêtes de l’autre, seule la japonaise aux lèvres injurieuses ne trouvait pas de satisfaction à ce qu’il venait d’être prononcé. En même temps, elle venait de se prendre un outrage comme on en fait plus depuis le lancer de gant médiéval de la provocation en duel ! Enothis dégustait avec délectation le flot d’injures ininterrompu de Kyoko, qui en perdait tout calme était en train de perdre le contrôle, et de ne plus viser qu’elle, mais l’ensemble de la classe, non sans parler des quelques malheureux qui auraient put prendre par à une espèce de machination à son encontre. Et même si elle se ridiculisait de manière tout à fait absolue, et qu’Enothis n’avait dans la situation plus rien à faire pour prouver à tous que cette mégère était sûrement la plus mauvaise des lycéennes de la promotion, il était aussi temps qu’elle reprenne un peu les rênes des événements. Elle était pour une juste punition, as pour un lynchage comme celui qu’elle avait connue. C’est ainsi que son expression de petite lycéenne apeurée et en proie à la méchanceté d’autrui vira soudainement en des traits durs et colériques. Elle se redressa immédiatement, privant le jeune Kaïto de sa divine observation, de son petit goût de paradis, puis elle se tourna de manière claire en direction de l’enragée avant de reprendre avec un ton qui n’avait plus rien « d’innocent » ou « d’inconscient » :

« Ta gueule Kyoko. Comme je viens de le prouver, je suis entièrement capable de faire ce que tu prétends me voir faire depuis mon arrivée. Hors, tous ici m’en soit témoin, c’est bien la première fois que je parle à Kaïto, et encore plus, la première fois que j’agis de la sorte. Ouais, je pourrais faire usage de bien des comportements pour tromper vos petits fantasmes d’adolescents bourrés d’hormones, mais dans le fond je n’en ai rien à faire. Je suis ici pour étudier, pour apprendre, loin de mon pays. Alors ta crise de jalousie, tu la calmes, tes mots plein de poison, tu te les gardes, et surtout… Tu évites de me diffamer, ou je pourrais effectivement faire de ta vie un enfer, c’est clair ? »

Le passage aux menaces fut d’un résultat immédiat. D’abord empourprée, la japonaise vira bleue, comme soudainement prise par une peur tenace, et pour cause : Tout ce que venait de dire Enothis sonnait comme une implacable vérité. Aucuns de ses camarades ne savaient pour son passé. Personne ici ne pouvait se douter qu’elle avait été la figure d’autorité, de puissance, d’une secte qui officiait dans les arts occultes et le fanatismes. Des caractères forts, elle en avait connue bien avant que cette idiote ne se permette de médire sur son compte, et des affronts, elle avait dût en laver bien plus que tous ici réunit dans cette pièce. Alors quand elle parlait de lui faire vivre un enfer, tout dans le ton, dans la manière de l’exprimer, dans le choix des mots et dans la gestuelle laissait entendre qu’au moindre écart, il était tout à fait possible qu’elle mette ses propos en action. Résultat, Kyoko était tétanisée, tandis qu’un silence glaçant avait envahie les lieux. Voilà, en cet instant précis, elle avait gagnée la chose précieuse que l’on tentait de lui ôter depuis son arrivée à Seïkusu : le respect.

Mais les choses allèrent rapidement en un autre sens. Quelques secondes plus tard, le professeur arriva enfin en cours, et observant cette situation où deux femmes se font face, l’une devant l’ensemble des pupitres et l’autre auprès d’un étudiant, il ne manqua pas de hausser un sourcil curieux, avant de se racler la gorge et d’intervenir :

« La pause est finie mesdemoiselles, à vos places. Ce n’est pas parce que vous travaillez avec des étudiants qu’il faut que vous vous mettiez en valeur devant eux. Oh et … par pitié, fermez la bouche monsieur Nakajima, un peu de tenue ! »

Hein quoi ? En se retournant vivement, l’égyptienne eut l’occasion de remarquer de ce dont parlait le professeur : l’étudiant, sûrement flatté par son comportement de plus tôt, était en train de la dévorer du regard, notamment sur ses attributs féminins. Peut-être ne comprenait-il pas la maladresse avec laquelle il agissait, encore plus après qu’Enothis ait fait l’effort d’être bien claire sur le fait qu’elle était loin d’être la poupée provocatrice et sans âme dont parlait Kyoko, mais… Elle était encore échauffée de son coup de colère, aussi de remarquer ces oeillades déplacées ne manqua pas de faire naître en son coeur une petite flamme qui allait sûrement lui coûter beaucoup. Car celle-ci la fit agir en deux étapes exceptionnellement vive : Un regard sombre, emprunt de dégoût et de colère qu’elle vint lui adresser droit dans les yeux, premier message sur sa très claire désapprobation. Mais en sus… ne pouvait aller directement le frapper, elle cogna du point sur la table du jeune homme, comme une feinte menace afin qu’il se réveille avant qu’elle ne retourne à sa place sans ne plus lui adresser un mot. Fais chier, elle comptait le remercier à la base, pourquoi avait-il agit comme un crétin à la fin ? Était-ce de sa faute à elle ? Peut-être, mais elle n’en avait pas grand-chose à faire désormais. Surtout que coupant court à tout autre forme de dissensions dans sa classe, le professeur peu amusé de tout cela se mit à faire cours avec autorité, cherchant à gagner calme et écoute auprès de… Finalement de bons étudiants, qui ne se firent guère attendre pour se mettre au travail. Ainsi, la dernière heure passa à toute vitesse.

*
*   *
Fin du cours. Pas un mot de sa part, pas une réaction, pas un regard en arrière, Enothis récupère son sac et, encore enfiévrée de sa colère, drapée de son orgueil, elle quitte les lieux sans chercher à procurer de fausses politesses à qui que ce soit. Kyoko ? Elle ne quitta pas son siège tant que l’égyptienne n’était pas sortie de la classe ! Kaïto ? Elle n’en savait rien, mais elle ne comptait pas lui donner la moindre forme d’un intérêt après ce qu’il avait fait. Elle fila, tout simplement. D’abord les couloirs, puis le hall d’entrée, telle une flèche elle quitta le bâtiment en grommelant que la prochaine fois, elle agirait peut-être avec un brin plus de tact, ou un brin plus de perfidie, après tout elle pouvait toujours compter sur Emaneth si elle avait besoin de terroriser une petite conne et de lui faire fermer son putain de clapet. Elle ne parvint pas à se retenir de jurer entre ses dents quand, une fois dans les transports en communs, elle se rappela de l’ultime situation qui avait clos sa mise en garde. Non mais quel idiot ce blondinet ! En plus, elle était certaine qu’il n’avait pas penser à mal, juste …. Juste avec son pantalon, ce qui était en soit prévisible chez un jeune homme qui devait se trouver plein d’espoir à l’idée qu’une minette s’intéresse à lui. Elle lui en voulait, et s’en voulait aussi un peu par la même occasion. Mais ce n’était pas vraiment ce qui comptait désormais, elle avait agit et c’était trop tard. Elle réfléchirait par elle-même au moyen d’assouplir ses aigreurs, afin de trouver un terrain plus propice aux études pour ses futures semaines au lycée Mishima. D’ici-là, elle allait juste… chercher à oublier, rentrer chez elle, boire un jus de fruit et se mettre au travail. Après tout, demain est un autre jour.

Kaito Nakajima:
Oh non pas encore !

A l'injonction du professeur, Kaito se retrouvait une fois de plus sous les projecteurs. Tous les regards étaient braqués sur lui, et pour une raison pas vraiment glorieuse cette fois. Il s'excusa platement et repris une position plus adéquate. Tous revinrent à leur place et l'oublièrent aussitôt. Sauf elle. Le regard qu'elle lui lança le mortifia. Il y lu tellement de dégoût qu'il s'écœura lui-même. Il sursauta quand en passant, elle cogna sa table avec colère. Quoi ? Qu'est-ce que ça voulait dire? C'était quoi son problème? Sentant une nouvelle fois le rouge lui monter au visage, Kaito se concentra sur ses mains posées devant lui et tenta de comprendre ce qui lui arrivait. L'équation était simple pourtant il ne la résolvait pas. Deux filles, un mec, une dispute. Somme toute, rien de bien compliqué. Kyoko comme il l'avait dit était conne, Enothis ne s'était pas laissée faire, lui, sans avoir le choix était intervenu et pas si mal apparemment. Donc où est-ce que ça clochait? Kyoko était knock-out pour un moment. Et à présent, Enothis lui en voulait ? Non mais n'importe quoi ! Les pensées fusaient plus vite qu'il réfléchissait et au final il s'irrita. La jeune égyptienne s'en était bien sortie après sa tirade. Elle avait été claire. Tout le monde avait bien compris son point de vue. Elle demandait la paix et le respect. Normal. Et le professeur était entré, remettant de l'ordre dans les rangs, et puis quoi?

Enothis était trop belle quand elle était en colère. Même ses gestes menaçants avaient du charme. Sa poitrine oscillait à chaque mouvement sous son chemisier souple. Il aurait adoré la prendre dans ses bras pour la calmer et lui dire qu'elle s'était bien débrouillée. Au lieu de ça, et il ne s'en était pas vraiment rendu compte, il l'avait regardé, mémorisant chaque courbe de son corps. Et il s'était fait capté. La honte ! Elle avait suivi le regard du prof et l'avait regardé. Quoi ?  Il avait l'air si débile ?

Kaito se renfrogna, broyant du noir.

Bon, après tout, lui n'avait rien demandé. Fallait pas qu'elle vienne lui coller ses nibards sous le nez et se déhanche comme une danseuse exotique en minaudant contre son visage! Oui ok c'était sa manière à elle d'entrer en scène pour animer son show mais bon, elle devait se douter qu'en faisant ça, elle le mettrait dans un état plutôt ... allumé. Ben oui, on approche pas une flamme d'une flaque d'essence sans qu'elle s'enflamme!

L'heure suivante fut horrible. La tension était palpable. Kyoko, dans les premiers rangs ne bougeait pas d'un iota, la tête rentrée dans les épaules, trop effrayée de prendre un bouquin dans la figure si elle se retournait. Kaito tenta discrètement de regarder Enothis, à sa gauche. La jeune fille était figée dans une attitude hostile qui n'augurait rien de bon. A la fin du cours, les élèves filèrent comme une volée de moineaux et Kaito prit le temps de ranger ses affaires avant de rentrer chez lui à pied. Elle était partit sans un mot, ni un regard. Il aurait aimé, à l'abri des regards des autres, pouvoir parler avec elle et s'expliquer.

Le jeune homme  quitta le campus trop heureux de n'avoir pas croisé Kyoko et surtout, son copain, qui lui poserait bientôt problème il en était sûr. C'était une brute aussi stupide que la gamine qu'il s'était trouvé.

Kaito rumina tout le long du trajet. C'était injuste et encore une fois, il détestait l'injustice. Qu'elle s'en sorte donc toute seule la prochaine fois. Il n'avait pas mérité ce qui lui arrivait. Au final, cette étrangère avait beaucoup à apprendre elle aussi sur les questions de respect au Japon.

Quand il arriva chez lui, Kaito était en colère. Une colère froide, discrète mais suffisamment présente pour que sa mère le remarque et demande si ça allait bien. Oui ça allait maman, comme toujours. Il partit s'enfermer dans sa chambre et tenta de s'occuper l'esprit en travaillant un peu sur des sujets à rendre. Ensuite, il gratta un peu les cordes d'une de ses guitares, se défoula sur Mortal Kombat et enchaîna les fatalities à une vitesse surprenante. Mais ça ne passait pas. Son père l'appela pour le repas et il dîna en silence. Ses parents ne firent pas de commentaires. Il prit ensuite sa douche qui lui permit de se calmer un peu. Non, il n'avait pas mérité ça. C'était un garçon gentil, toujours prêt à aider et pas l'horrible type qui transparaissait dans le regard d'Enothis. Quelle garce ! Non non ... elle aussi avait souffert mais bon ....

Il pianota sur le clavier de son ordinateur, visita quelques sites pornos, enregistra quelques hentais à regarder plus tard et feuilleta un manga où l'héroïne avait une poitrine presqu'aussi grosse que celle d'Eno.... Argh stop ! Qu'il arrête de penser à elle!

Son portable vibra. Ah tiens ! Son salon Discord intitulé "Love Them Big" s'éveillait. Ce salon regroupait une très petite communauté de fans de hentai, tous très pointus en matière de gros nichons et paizuris. Kaito y avait été intronisé par un ami qui connaissait un ami ... bref, les membres étaient des connaisseurs 'es' big tits raffinés. L'un d'eux venait juste de poster un lien dans le flood dirigeant sur l'installation d'une appli. Kaito le marqua comme lu sans l'ouvrir. Il se méfiait de ses pubs sauvages relayées par des utilisateurs trop peu regardant. Il passa à autre chose mais en revenant en arrière pour reprendre un fil de conversation, il lut le début de l'encart.

"Vous en avez marre de ces petites garces qui vous prennent de haut?"

Oui ca oui, aujourd'hui il en avait marre c'est sûr. Il hésita un instant puis ouvrit le lien.

"Vous en avez marre de ces petites garces qui vous prennent de haut ? Vous voulez pouvoir vous amuser avec toutes ces jolies jeunes filles qui vous ignorent et se moquent de vos sentiments ? N'hésitez plus, téléchargez notre application "As good as a dream" et vous pourrez enfin pleinement satisfaire vos désirs."

Allez essayons! Une appli porno comme une autre, il en avait plein le deuxième panel de son smartphone. D'autant plus qu'il était mentionné : "Service gratuit à portée non-lucrative, abyssal.co ne prend en charge aucune réclamation quant au mauvais usage de son application." Donc gratuit !
Une fois installée, l'icône apparut, un pénis barrant un coeur ... bof! Il l'ouvrit. L'interface était sobre. Pas d'images d'arrière plan. Il lui était demandé de renseigner quelques informations mais rien de personnel. La suite était dédiée "aux petites garces". Veuillez inscrire le nom de la fille que vous allez baiser. Kaito hésita. Ca puait l'arnaque. Il répondit néanmoins à voix haute ... Enothis ... Il désactiva l'appli en se promettant d'en parler à ses amis du salon Discord. Posant son samsung à côté du lit, il ne s'aperçut pas qu'il avait le micro activé ....

Enothis ... Enothis ... Enothis ... Enothis ...

Le jeune homme dormait profondément.

ENOTHIS !!!!!!!!!

Kaito ouvrit les yeux. La jeune femme à la peau foncée le fusilla du regard et frappa sa table en passant. Kyoko digérait sa défaite, les élèves commentaient l'incident et le prof le regardait toujours.

Kaito attrapa fermement l'égyptienne par le poignet et l'arrêta net dans son élan.

"Qu'est-ce que tu fais Enothis?"

L'étudiant se lève, plus grand qu'elle et l'entraîne vers le fond de la salle pour la plaquer dos au mur.

Le professeur tente d'intervenir mais Kaito l'interrompt.

"Reprenez votre cours et ne vous occupez pas de nous."

Curieusement l'enseignant obtempère et la classe reprend.

Kaito baisse les yeux sur la fille qui lui a fait payé ses regards. Il saisit les pans du chemisier et tire violemment, arrachant les boutons dans un crissement de tissu et libérant une poitrine divinement attirante.

"Là ! Tu me mets ça sous le nez et tu veux que je reste de marbre? Je t'aide à la mesure de mes moyens et tu m'envoies bouler? Regarde moi quand je parle ! Tu crois que toi aussi tu peux faire ce que tu veux avec les personnes qui te côtoient? Respecte moi aussi! Je te rappelle que tu m'as sauté dessus, que tu t'es frottée contre moi, tu veux quoi ? Que je passe pour un débile? Félicitations t'y es arrivée!"

La bloquant entre le mur et son corps, il attend une réponse. Elle a le souffle court. Sa poitrine presse contre la sienne. C'est délicieux.

"Tu parles d'une plastique de salope? N'agis pas comme telle ou alors ... non ... Agis comme telle!"

Kaito se défoule et lui lance à la figure tout ce qu'il a sur le cœur. Au fur et à mesure qu'il parle, ses mains explorent les hanches de la fille, établissant leur premier contact avec la peau élastique.

C'est toujours simple en rêve d'être différent de ce que l'on est.

Enothis/Emaneth:
Quand elle rentra enfin chez elle, la pauvre Enothis s'écroula sur son canapé. En toute parfaite honnêteté, elle était lessivée, et les différents conflits de la journée avaient eut raison de ses dernières forces, la laissant désormais complètement vide. C'était donc bien sûr tête la première qu'elle s'était laissée chuter dans les coussins épais et moelleux de son vieux mobilier acheté trois fois rien, et qu'elle se laissait enivrer par son odeur si rassurante. Vive son vieux canapé couleur moutarde, berceau de son repos, roi des sommiers quand le cœur n'est plus à l'effort ! Pourtant, malgré ce bonheur immédiat, elle savait pertinemment qu'elle avait encore bien d'autres choses à faire, et qu'elle ne pouvait encore se laisser aller au sommeil ou à la tranquillité. Elle ne fit donc une pause que de quelques minutes avant de se redresser en ronchonnant, puis de récupérer son sac qu'elle avait envoyé voler dans la pièce, et d'en sortir les précieux cahiers emplis de devoirs et autres nécessités scolaires à accomplir. Elle ne pouvait pas se permettre d'être oisive, son niveau, sans être exécrable, rentrait très mal dans les standards de résultats attendus au Japon, et tandis que certains se dramatisaient d'avoir moins des deux-tiers des points à chaque contrôle, elle peinait pour en acquérir seulement le tiers. A ce rythme, elle ne saurait passer à la classe supérieur, non sans parler qu'un chaos pareil pouvait très rapidement avoir une action parfaitement inacceptable sur ses futurs choix d'universités et d'études supérieures.

Elle s'était donc attablée, carnets et crayons devant elle, tandis qu'elle se mit à passer quelques messages en un ancien égyptien impeccable à sa chère colocataire charnelle, qui ne manqua pas de répondre avec amusement :

« Emaneth, tu veux bien être gentille et me préparer quelque chose à manger ? Je sais que tu peux le faire, personne n'est là pour contempler tes pouvoirs, ça ne devrait pas trop te fatiguer.
 -  Tu demandes sérieusement à une Djinn de te faire chauffer un bol de nouille instantanée ? Je suis quasiment une divinité ma petite, tu ne devrais pas te permettre ce genre de propos ! Imagines que je me mette en colère et fasse déferler sur ta petite cité une pluie de cendres et de sang.
 -  Comme si je risquais quoi que ce soit. Tu le dis toi-même, plus nous sommes loin de chez toi, plus l'effort que te coûte tes pouvoirs dépend du nombre de personnes que tu influences par ceux-ci. En résumé, à part une petite farce de temps à autres, tu ne peux pas faire grand chose.
 -  Je joue quand même les espionnes pour toi ma douce. D'ailleurs, quel drame aujourd'hui, j'ai crû que tu n'allais pas t'en sortir, mais visiblement notre petite idole en a encore sous le capot, je me trompes.
 -  Oh zut hein !? En plus je me suis foirée. J'aurais pas dût chercher à me défendre en utilisant quelqu'un d'autre, c'était nul.
 -  Peut-être, mais c'était tout à fait normal. Et... humain ?
 -  Ouais, bah... Bah non. C'était gênant, et je me sens … Autant en colère que coupable pour le coup.
 -  C'est ce que je dis, humain. »

Sur ces mots, la djinn se mit à utiliser ses quelques dons pour effectivement lui préparer à manger, non sans garder un coin de son esprit focalisé sur l'état mental de sa jeune hôte. Enothis ne cherchait qu'une chose désormais, la normalité, ne pas sortir du lot, se fondre dans la masse, et d'avoir à se défendre aussi vivement était fondamentalement antinomique à tout ces points. Elle luttait fébrilement pour ne pas être écrasée, non sans chercher à ne pas dépasser la ligne de la mise en avant, qui était tout aussi complexe. Et finalement, elle se retrouvait là, à travailler comme une folle pour reprendre ses cours, les résumer, les simplifier, les apprendre et les corriger, muni d'un petit ordinateur et du minimum syndical en terme d'outils de travail. Non pas qu'elle n'avait pas de sous, mais elle limitait les achats de manière à ce que l'on ne puisse aisément trouver sa position, dans le cas malheureux où les membres de sa secte auraient trouvé un moyen miraculeux pour avoir de nouveaux un minimum accès à son compte bancaire. Cela faisait beaucoup pour une jeune femme, et Emaneth, même si elle n'avait pas du tout d'affection particulière pour la race humaine, ne pouvait qu'être embêtée pour celle avec qui elle partageait corps et esprit. Elle avait apprit, avec le temps, à l'aimer, cette jeune femme, et avec ceci s'était développé cette envie de prendre soin d'elle, de lui assurer un peu de confort et de soutien. Pour l'instant, elle ne pouvait pas lui prêter main-forte de manière conséquente, étant encore bien fatiguée de l'époque de leur fuite, qui avait été un calvaire en terme d'utilisation de ses dons. Mais peut-être, bientôt, elle pourra de nouveau créer cette aura de superbe dont elle pouvait draper Enothis grâce à ses dons mystiques. Et dès lors, elle sera protégée...

Du point de vue de l'humaine, un petit bol de nouilles instantanées vola depuis la minuscule cuisine jusqu'au salon, puis se posa sur sa table avec lenteur. Elle eut la politesse de remercier sa gardienne avant de se mettre à manger tout en travaillant, pour finalement y passer le reste de la soirée, découvrant lentement les goûts étranges et particuliers d'un repas qui refroidit et boit de plus en plus de bouillon. À la fin, c'est à peine une purée froide et sans goût qu'elle engloutit tout en fermant ses cahiers, avant de tout ranger à sa place pour préparer son départ du lendemain. Passant à côté de la télévision, elle observe l'affichage du décodeur afin de découvrir que minuit est déjà là, avec tout le message implicite qui va avec : Elle n'allait pas beaucoup dormir cette nuit. Tant pis, elle se glissa dans sa chambre, s'écroula dans le lit deux places qu'elle avait reçue la semaine précédente, et se couvrit de l'énorme couverture qu'elle avait acheté pour combler le manque évident de chaleur dans ce pays si loin de son désert natal. Puis d'une voix endormie, elle s'exprima tout bas :

« Bonne nuit Emaneth.
 -  Bonne nuit Eno...this. »

Durant une demi-seconde avant que la jeune fille ne s'endorme, la djinn avait perçu quelque chose. Un frisson dans l'air, une onde de maléfice. Mais la demoiselle endormie, il était trop tard pour agir.

*
*   *
Elle frappa la table durement. Ça ne lui fit pas mal du tout, ce qui contrastait déjà avec la réalité. Où était-elle ? La salle de classe ? En effet, mais il y avait quelque chose de différent. Les murs qui étaient d'une couleur plus sombre, peut-être ? Ou alors était-ce le nombre de place, bien plus conséquent que dans le petit cours qu'elle avait suivie cet après-midi ? Pourquoi la salle de classe était aussi longue d'ailleurs ? Tant de questions sans réponses, d'observations vaines, rien n'allait en ces lieux et rien ne semblait concorder. Tout au plus pouvait-elle pressentir que quelque-chose clochait, tandis que son esprit embrumé essayait de recoller bien maladroitement la logique d'action qui l'avait emmené ici. Une vaine tentative, autant dans sa volonté que dans sa réalisation, étant donné qu'elle sentit son poignet être agrippé bien durement par la main large d'un jeune homme, ce jeune homme qu'elle avait tant mis dans l'embarras cet après-midi : Kaïto, dont le regard furieux laissait entendre que, ce coup-ci, son petit mouvement d'humeur ne pouvait et n'allait pas rester impuni :

« Qu'est-ce que tu fais Enothis ? »

Elle n'eut pas le temps de répondre que l'étudiant se redressa, bien plus grand qu'elle, et ne manqua pas de refermer ses doigts cruellement sur son poignet. Encore une fois, pas de douleur, juste la sensation d'être incapable de réagir, de se libérer. Il y avait somme toute quelque-chose d'incompréhensible dans les événements. Mais pas le temps d'en faire l'analyse, car avant même de pouvoir réellement répondre, la voilà qu'elle se fait traîner au fond de la classe par le jeune adulte, et ce malgré toute forme de résistance, avant de se retrouver cruellement écrasée au mur, sans autre espoir désormais d'échapper à l'emprise du garçon.

« JeϠѭ ѭюѯe, je ▀▀▒ d▒▒  ▒e d'aᶋ⁇te⸟⸟ ces id▒▒  ▒▒, oюѯ  ѭԄӻssez !
 -  Reprenez votre cours et ne vous occupez pas de nous. »

Qu'est-ce que c'était que ça ? Elle avait bien vu qu'il y avait quelque chose derrière le jeune homme, et même qu'il y avait eut des … mots ? En tout cas quelque chose d'exprimé, même si cela avait eut à ses oreilles la même forme que le vrombissement d'une abeille en plein mois de Juin. Mais elle ne pouvait le comprendre, ne pouvait y réagir, la seule chose claire pour elle, dans ce songe, c'était le jeune homme blond, encore ivre de colère, qui la toisait avec ce regard plein de reproches. Elle chercha à s'exprimer, à lui dire quelque chose, peut-être un doux propos pour le calmer, ou des excuses, parce qu'elle savait qu'elle avait mal agis, mais à la place... elle ne put sortir qu'un cri ! Un cri de surprise, car le jeune adulte, dans sa colère, avait attrapé le haut de son chemisier et tiré dessus avec une force sans équivoque, faisant sauter les boutons trop faiblement cousus, tandis que les autres étaient tout simplement arrachés avec un bout de tissu en sus. Et aussi étrange cela puisse paraître, parce qu'elle ne serait jamais sortie sans un soutien-gorge, mais ses seins sautèrent en avant, comme libérés de leur cage, divine forme ronde et charnue au teint chocolat, droit devant les yeux de Kaïto, qui ne fit que s'en aguerrir :

« Là ! Tu me mets ça sous le nez et tu veux que je reste de marbre ? Je t'aide à la mesure de mes moyens et tu m'envoies bouler ? Regarde moi quand je parle ! Tu crois que toi aussi tu peux faire ce que tu veux avec les personnes qui te côtoient ? Respecte moi aussi! Je te rappelle que tu m'as sauté dessus, que tu t'es frottée contre moi, tu veux quoi ? Que je passe pour un débile ? Félicitations t'y es arrivée ! Tu parles d'une plastique de salope ? N'agis pas comme telle ou alors ... non ... Agis comme telle ! »

Pressée contre le mur, comprenant que trop bien les propos du jeune homme qui résonnaient dans sa tête comme mille reproches, se répétant et s'amplifiant, les larmes lui montaient lentement aux yeux. Elle comprenait. Du moins elle le pensait. Elle cauchemardait n'est-ce-pas ? L'étrangeté de ce monde, le comportement de Kaïto, et puis cette situation … Elle ne pouvait le revivre ainsi qu'au travers de ses songes, de sa propre culpabilité. Et pourtant... Et pourtant tout cela l'affectait tant, les mots crus et durs du jeune homme, sa poigne, son corps écrasé entre lui et le mur, et ces regards indiscrets qu'elle pensaient percevoir dans l'auditoire flou mais existant de la pièce. Lentement, mais sûrement, les larmes lui venaient aux yeux, son expression glissait de l'incompréhension, de la stupeur, à la tristesse. Et c'est d'une voix cassée qu'elle lui répondit :

« P-pardon. Pardon Kaïto... Je suis désolée, je me suis mal comportée. Je ne voulais pas te faire de mal, juste me... me défendre face à cette connasse qui bavait sur mon dos. Mais je... je sais que j'ai mal fait... que j'aurais dut agir autrement. A... Arrête s'il-te-plaît... »

Mais à mesure qu'elle s'exprimait, elle les sentait. Ces mains, celle du garçon, en train de glisser sous sa jupe, de se satisfaire de ce contact qu'il entretenait avec elle. Si elle cauchemardait, était-ce normal qu'elle se sente ainsi acculée ? N'était-elle pas sensée fuir ce danger, plutôt que de se retrouver ainsi enchaînée sans même pouvoir lutter ? Pourquoi n'avait-elle pas de dessous en plus, c'était horrible, jamais elle ne se comporterait comme ça, comme une … dépravée ! Alors elle essaya de le repousser : Elle y alla de ses bras frêles et poussa comme elle put, cherchant à rompre ce contact venimeux qui s'installait de manière si facile et obscène pour elle ! Mais elle avait beau faire, c'est à peine si elle parvenait à décoller son torse du sien, à le faire plus ou moins rebondir sur sa poitrine avant que ses forces ne l'abandonnent, et qu'il s'écrase à nouveau sur ses deux monts de chair.

« Pitié... Pitié Kaïto ne fait pas ça je … Je ne suis rien de tout ça. Ni une salope, ni un monstre. Je veux bien tout faire pour que tu me pardonnes mais … ne me … ne me traites pas ainsi je t'en prie. »

Et voilà, les larmes se mettaient à rouler sur ses joues. Des larmes coupables mais honnête.

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