Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Appelles-moi...[Stephen]

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Mona Duval

Humain(e)

Appelles-moi...[Stephen]

samedi 05 septembre 2020, 00:13:36

Il y a une pratique que j’ai toujours trouvé étrange. Je ne sais pas d’où elle vient. Quelqu’un le sait-il seulement ? Bizarre. Plus ça l’est, plus ça me plaît. Plus ça m’intéresse. Celle-ci est dérangeante. Elle laisse beaucoup trop de place au questionnement.

Il y a quelque temps, j’étais assise dans des toilettes publiques. J’étais ivre. Je puais l’alcool et la sueur. Le sperme aussi. Je ne me souvenais pas avoir coucher avec qui que ce soit. La robe noire que je portais, l’avais-je enfilé moi-même ? Est-ce qu’on me l’avait remise après m’avoir enfilée…Dans les vapeur d’alcool, j’avais peu de souvenir de la soirée. Quelque chose de mémorable, dont je n’aurai écho que dans les journaux. Un nouveau scandale à mon actif. La maison d’édition qui fait mine de grincer des dents. Je fais trop de bruit. Pourtant ils m'encouragent. Je me fais de la publicité. Le personnage est à la hauteur de ses écrits. Je suis un personnage. J'étais un pantin sur ces toilettes. Je crois que j’ai pleuré un peu. Je me sentais seule et sale. Je ne savais même pas où j’étais exactement. Je veux dire. Dans quelles toilettes. Les chiottes se ressemblent toutes. La crasse, l’odeur. Tout le monde pue pareil quand il fait ses besoins.

Jusqu’aux tags sur les murs. Le trou aussi. Est-ce que c’est par là que j’ai été arrosée ? Je puais et mon odeur commençait à m’insupporter. Dans ce petit cabinet. La claustrophobie me gagnait, mais il y avait des voix de l’autre côté. Depuis quand ? Je n’aurais pas su le dire à ce moment-là. Une partie de moi se demandait si ce n’était pas des amis, qui me cherchaient. Une autre me disait de la boucler. Il fallait que je rentre me doucher et me changer avant de croiser qui que ce soit. Et ma fierté a pris le pas. Je suis restée assise dans ces chiottes.

« Pour une pipe, appelle moi au…. » « Pour une bonne chatte humide, joins-moi au… » Ces phrases m’ont hantées plusieurs nuits durant après ça. Je ne sais pas pourquoi, dans ces toilettes qui puaient l’humanité, j’ai eu une révélation en les voyant. J’avais envie d’explorer le sujet. Pourquoi ne pas écrire une histoire qui démarrerait sur une rencontre. Un téléphone sur une porte de toilette. J’avais un sujet, mais il fallait que j’explore tous ces recoins avant de décider si oui ou non, c’était présentable. Ma maison d’édition avait besoin de quelque chose de nouveau de ma part. J’étais jeune, mais pas à l’abri d’être remplacée par quelqu’un d’autre. Même plus âgé. Je suis retourné faire la fête.

J’ai à nouveau bu, mais un peu moins. J’ai besoin d’avoir l’esprit clair pour ce que je vais faire. Pour ma petite expérience du moment, j’ai acheté un téléphone jetable et un feutre blanc. Quelque chose qui sera visible où que je l’écrive. Je l’écrirai partout afin de faire mouche. C’est risqué, mais j’aime le danger. L’âge m’a peut-être un peu assagie, mais je ne me suis pas endormie pour autant. J’ai besoin d’adrénaline et c’est le cœur battant que je m’enferme dans les toilettes.

La boîte résonne. Les murs crient. Les basses sont si profondes que je sens mon ventre vibrer avec les vitres. Assise sur les toilettes, plus propres que celles où j’ai eu ma révélation, je regarde la porte. Je me sens coupable. Elle est si propre. Si nue. Tout juste un chat dessiné dans un coin. Une bite grossièrement exécutée et une paire de seins difformes. Les gens qui dessinent dans les chiottes ne semblent pas doués en anatomie.

Je dé-bouchonne le feutre et je regarde la porte. Si elle avait des yeux, elle me fixerait probablement avec la même intensité. Mon prochain livre ce joue ici. Dans des toilettes un peu plus propre que la moyenne. Je me penche, les fesses vissées à la cuvette. Je ne veux pas risquer de me faire griller bêtement. Ils ne verront que des pieds. Mon feutre crisse contre la porte. Les numéros défilent entre le chat et les seins. La bite pointe vers la fin de ma phrase. Une invitation.

« Si tu cherches le plaisir, appelle-moi. Apprends-moi l’amour. Je veux la petite mort. »

C’est long et je déborde légèrement sur le mur à côté. Quand je sors, presque précipitamment, je percute quelqu’un et je marmonne. J’étais chez les hommes. Qu’il me dit. De sa voix d’ivrogne. Je suis une gonzesse et en tant que tel…il me jauge. Longtemps. Je sais exactement ce que ça fait d’être une vache à un concours bovin. Mais ça n’est jamais agréable. Et puis je veux m’en aller après mon forfait. Il se détourne et entre dans les toilettes que je viens de quitter. Le premier appel, je n’y répondrai pas.

Ça fait quelques jours maintenant que j’attends. Ma maison d’édition trouve l’idée brillante, mais ils ont peur que cela n’aboutisse à rien. Personne n’est assez bête pour appeler. On se dispute dans les locaux. Certains disent que ce n’est pas stupide. Des désespérés appellent parfois. Ou des personnes assez curieuses de savoir. Puis les autres disent que c’est n’importe quoi. Tout le monde sait qu’on met rarement son propre numéro. La preuve. Mona a utilisé un jetable. Mona. C’est moi.

« Ouais. Un choix de ma part. Je ne veux pas que mon numéro se retrouve sur des portes de chiottes. C’est vulgaire. »

Quand je dis ça, j’observe mon publique et je les vois rire, avec soulagement. Ils me connaissent depuis le temps. Je joue les saintes parfois, surtout devant le publique, mais à côté, je n’ai jamais eu peur du vulgaire. Jamais eu peur d’embrasser les préceptes de l’église de Satan. L’indulgence plutôt que l’abstinence.

En quittant le bureau ce soir, je suis crevée. Je me dis que ça ne marchera peut-être pas et que je n’ai pas d’autres idées. D’avoir attendu en me reposant sur mes lauriers, je n’ai rien mis d’autre en place. Pas de plan B, alors que j’en fais toujours d’habitude. Et j’ai perdu trop de temps à attendre un coup de téléphone. D’un pervers. Que vais-je faire si on appelle ? Je vais devoir m’offrir…c’est la règle. Laquelle ? Probablement celle des toilettes publiques. Est-ce que quelqu’un s’est déjà fait sucer après avoir passer un simple coup de téléphone ?

Je prends un verre de vin et m’installe dans mon salon. Spacieux. Je regarde un film sans avoir mis le son. J’essaie de deviner sur les lèvres. J’ai besoin de silence. Dans ma tête, ça fourmille. J’essaie d’attraper une idée, mais elles s’envolent à mon approche. Je bois un second verre. Le film a changé. Je n’aime pas l’actrice, pourtant je laisse. Le téléphone sonne et je décroche, ma voix se faisant machinalement sensuelle. Je me sens comme une de ces femmes dans les téléphones roses.

« Bonsoir, je suis Ruby. Que puis-je pour votre plaisir ? »

Ruby. Je préfère prendre un pseudonyme. Quelque chose de plus joli que Mona. Quelque chose qui donne envie. Pourtant, est-ce que moi j’en ai réellement envie ? Peut-être que je devrais raccrocher. Tout simplement. Et trouver une autre idée. Je porte le troisième verre à mes lèvres.
« Modifié: samedi 05 septembre 2020, 11:47:04 par Mona Duval »

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Mona Duval

Humain(e)

Re : Appelles-moi...[Stephen]

Réponse 1 samedi 05 septembre 2020, 21:13:59

Je m’installe plus confortablement dans mon canapé. « Je suis Ruby ». Le film se déroule toujours, muet. Il y a un souffle au téléphone. Un souffle chaud. Je ne sais pas comment je le sais, mais je le sens. Je frissonne, comme si j’ai froid. De deux doigt, je tire un plaid turquoise sur mes cuisses et j’attends, légèrement angoissée. Nerveuse comme une jeune mariée lors de la Lune de Miel.

« Ruby. »

Sa voix est rauque. Basse. Si profonde que j’ai le sentiment de l’avoir dans les tripes. Je vibre. Je ne connais même pas la personne de l’autre côté. C’est excitant. Je vide mon verre, buvant mon vin que je mêle aux paroles étranges de mon inconnu.

« Je pense que c’est moi qui dois faire quelque chose pour toi. »

J’avais à faire à un petit rigolo. Ou quelqu’un qui connaissait les règles du jeu mieux que moi. J’aimerais lui demander ce qu’il entend par là, mais bien trop nerveuse. Ma main tremble et elle tremble toujours lorsque je me sers un quatrième verre. J’écoute, je ne parle plus. C’est mon plan, mais celui à l’autre bout du fil, en une phrase, me l’a volé. Je me sens idiote et j’ai envie de raccrocher.

« J’aimerais connaître les raisons qui poussent une jeune femme à donner son numéro de cette façon. »

Son rire est comme une onde électrique dans mon échine. Je m’agite sur le canapé, pliant et dépliant les jambes. Je porte le verre à mes lèvres, je commence à avoir chaud. Les joues roses. Je me sens idiote en plus de commencer à être soûl.

« Mais tu vas me mentir n’est-ce pas ? »

Pendant qu’il parle, j’écoute. Je ne sais même pas pourquoi. Ce doit être parce-que si je ne tiens pas, je n’aurai pas de livre à offrir à ma maison d’édition. Ils attendent sur moi. Je ne vais pas les décevoir.

« Je ne sais pas. »

Idiote. Bien que toujours suave, il va remarquer le tressaillement dans ma voix. Cette réponse brève. Qui est-il ? Si je lui demande, il va sûrement me demander qui je suis vraiment moi. Cette expérience est déplaisante. Hors de contrôle.

« Je l’ai fait pour d’étranges raisons. Vous ne comprendriez pas. Que désirez-vous ? »

Je ne peux empêcher mon ton de durcir. Légèrement. Je ne veux pas perdre mon temps avec quelqu’un qui s’amuse. J’ai besoin de matière à travailler. Pourtant je ne raccroche pas. Ma main garde contre mon oreille le téléphone, Comme si au fond, j’avais envie…c’est plus que ça. Besoin de l’entendre encore. Savoir ce qu’il va dire. Je maudis plus que jamais ma curiosité en cet instant.

« Mon plaisir…mon plaisir… »

Ce doit être l’alcool. J’ai si chaud tout à coup. Je laisse le plaid glisser contre mes jambes. Le simple contact du tissu contre ma peau me ferait presque gémir. Je dépose le verre sur la table base, la manquant presque. Un peu plus et je me retrouvais avec du vin rouge sur ma moquette en peluche crème. Le téléphone, pourtant, ne quitte pas mon oreille. A aucun moment durant notre échange. J’ai besoin de savoir. Que va-t-il se passer après ?

« Je ne saurais me contenter de te violenter avec amour. Il me faudrait ta dévotion entière, que tu m’appartiennes »

Une pause. Pendant qu’il parlait et même lorsqu’il se taisait, je sentais une présence. Quelque chose de chaud, réconfortant. Mais. Mais un sentiment de malaise m’envahit de plus en plus. Ce n’est pas normal et l’alcool ne m’a jamais fait ressentir de telle chose. Un mélange d’émotion particulier, entre l’angoisse, la peur et quelque chose qui ressemble à de l’excitation. Elle monte d’entre mes cuisses et envahit mon ventre.

« Était-ce un peu trop direct, Ruby ? »
« Moi c’est Mona. »

Ma voix est restée celle de la femme du téléphone, proche ma voix naturelle, mais je suis sincère cette fois. Je n’avais plus envie de jouer. Ou de mentir. Sa voix a d’autorité ce qu’il faut pour me faire me recroqueviller sur le canapé. Le visage entre les genoux, j’écoute son souffle rauque avant de me mettre à réfléchir. Je ne sais pas dans quoi je m’engage et pourtant, je m’entends parler. Les mots sortent comme mécaniquement. Pourtant, rien n’indique que ce sont des mensonges.

« C’est un pacte…que vous voulez n’est-ce pas ? »

Je suis Faust face au Diable.

« Si j’accepte…que va-t-il se passer ensuite ? Dites-moi ? Soyez direct. Je n’ai pas peur. »

Je suis morte de trouille. Enfoncée dans mon canapé, le combiné accroché à mon oreille. Il fait partie de moi maintenant. Il y a des publicités à la télévision. Des rasoirs, des gâteaux. Tout défile depuis tout à l’heure sans que je n’y prête attention. Le souffle rauque. Il fume. Qu’est-ce qu’il fume ? J’ai envie d’une cigarette. Je ne dois pas. J’ai envie de sentir des mais sur moi. Les siennes ? Je ne le connais même pas. Mais cette idée à quelque chose de malsain. Excitant.
Je suis morte de trouille.

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Mona Duval

Humain(e)

Re : Appelles-moi...[Stephen]

Réponse 2 dimanche 06 septembre 2020, 01:52:07

Je termine les dernières gouttes du verre. Lorsque je le repose, ma main ne tremble plus. Pourtant, je continue d’avoir peur, tout en me sentant rassurée par une chaleur inattendue. Je veux tout mettre sur le compte de l’alcool. Peut-être même que je me suis endormie sur le canapé en rentrant et que je suis en train de rêver. Pourquoi pas. Ce doit être ça.

« Si tu veux te toucher, fais-le. Arrête de décroiser tes belles petites jambes. »

Un frottement. Il caressait quelque chose. Lui ? Non. C’était comme lorsqu’on passe la main sur une table. Par mimétisme, je le fais tandis qu’il me dit de me toucher. Je n’en ai pas envie. J’ai envie de l’entendre encore.

« Comment…vous me voyez ? »

La trouille revient. Je commençais à y croire, à cette histoire de rêve. Mais ça virait au cauchemar. Je me sentais comme héroïne d’un mauvais film d’horreur. Lorsque je me déplace, mal à l’aise, sur le canapé, je sens en me réinstallant après avoir pris la bouteille de vin, que ma culotte est trempée. Ce simple échange téléphonique me faisait plus d’effet que la plupart des amants que j’ai connu dans ma courte vie. Je me recroqueville à nouveau. Il a dit de ne pas croiser les jambes.

« Quoi que vous fassiez, arrêtez. »

J’avais chaud à nouveau. Une chaleur enveloppante, qui devient vite éprouvante. J’ai la sensation d’une main sur ma nuque. C’est ma posture. Ce doit être ça. Je me redresse, mes cuisses s’écartent. Il m’a dit d’arrêter de bouger les jambes. J’ai obéi. Pas moi. Mon corps. Je ne me rends pas compte de ma position et je bois à même la bouteille. Du vin me glisse sur le menton, tâche le débardeur blanc que je porte sur ma lourde poitrine nue. Mes tétons forment de petits dômes avec le tissu. Je suis ivre.

Il se caresse. Non ? J’ai envie de lui demander. Cette question me brûle les lèvres, mais je ne soulagerai pas ma curiosité. Je bois. J’ai chaud et je relève lentement le débardeur sur mon ventre, je le coince sous mes seins. C’est comme si des tas de mains me caressaient. Des mains puissantes et chaudes. Ce n’est pas comme le fourmillement qui me gagne quand je suis défoncée. C’est autre chose. Une sensation que je ne peux pas décrire. Il n’y a peut-être même pas les mots. Pourquoi ai-je une impression de doigt sur un torse ? Comme si je me trouvais avec un homme qui…un homme. J’ai à nouveau chaud et ma main libre est passée du canapé à ma cuisse que je tends doucement. Je ne veux pas qu’il entende. Est-ce qu’il me voit vraiment ?

Tout ce qu’il dit est obscène. De sa manière de dire mon prénom à celle qu’il a de prononcer le mot « langue ». Mon ventre est dur et musclé sous mes doigts. Machinalement, je me caresse la peau, abdo après abdo. Je titille mon nombril, comme quand j’étais enfant. De temps en temps, j’arrête mes gestes pour prendre une nouvelle gorgée de vin. Ma bouche devient pâteuse, mais mes mot sont clairs.

« Comment pouvez-vous le voir ? » Je sors le doigt de mon nombril. Je me redresse et tente de percer la noirceur au dehors. Une ombre me fait sursauter. « C’est un jeu n’est-ce pas ? »

Je me laisse retomber dans le canapé. Une jambe tendue. Pied sur la table. Une longue chaussette blanche qui fait des plis sur la générosité de ma cuisse. J’ai perdu l’autre quelque part. sûrement dans ma chaussure. Je replie mon autre jambe, gardant les cuisses écartées. Je joue avec l’élastique de ma culotte, faisant apparaître et disparaître la roseur de mon sexe. Pour un publique imaginaire. Je frémis à chaque fois que le tissu roule sur mon clitoris déjà gonflé. J’ai peur, mais je suis excitée.

« Ce n’est pas un mensonge…mais c’est une jolie manière de me cacher la vérité. » Je marque une pause, lâchant un gémissement involontaire suite à un nouveau frottement. Le tissu s’imbibe, au moins autant que je commence à l’être. J’ai bientôt fini la bouteille. « Maître. »

Je suis presque amusée de la tournure que prennent les événements. Pourtant, d’un pas chancelant, le téléphone à l’oreille, bercée par le souffle rauque de mon interlocuteur, je me dirige vers la porte. Je dois être le tableau navrant de l’ivresse. Parfois, je m’accoude à un mur, tentant de garder l’équilibre. Je refuse de lâcher le portable. Je le garde précieusement. J’ai besoin de rester. Besoin. Je ferme quand même la porte à clef. Je vérifie les fenêtres, sans décrocher de sa voix.

« Ton âme. »

Je m’arrête au milieu du couloir. Je glisse le long du mur. Une nouvelle bouteille à la main. C’est du courage liquide. Je bois. Je répète dans un chuchotement « Mon âme ? » Et si je n’en ai pas ? C’est cliché de dire ça. Je me tais. J’écoute, son souffle. Le mien se mêle au sien. Plus rapide. Halètement de chien. Une chienne. Assise dans le couloir qui me semble soudain trop long. Je regarde le canapé que j’ai quitté et me lève pour y retourner. Je m’y installe, les jambes toujours écartées. Il m’a ordonné de ne plus les bouger. Décroiser ou recroiser. Écartée. Ça devrait lui plaire.

« Je prendrai ton âme à jamais, je ferai de toi mon jouet. »

Voilà qu’il fait des rimes maintenant. J’ai envie de rire. Je la réprime, parce que sa voix résonne dans ma tête. J’ai besoin d’eau. Je bois celle qui traîne sur la table. Le verre tombe, car j’ai loupé le meuble en voulait le reposer. Il ne se casse pas, je ne le ramasse pas. Je reste crochée à ce foutu téléphone.

« Et si je refuse ? »

Je n’aurai pas de livre. Je n’aurai pas d’histoire. Alors que l’inspiration me gagne, que ma main est entre le tissu et la chaire.
Ivre. Je suis totalement ivre. Je vais vendre mon âme à un inconnu.

« Vous êtes le diable ? »

Je ris. Un rire rauque. Je tousse, m’excuse. Je casse un peu l’ambiance sexuelle et tamisée. Je case les codes du téléphone. Mes doigts sont chauds et humides lorsque je les lève. Je regarde la brillance de mon excitation. Je la goûte. J’observe en souriant les petits fils visqueux qui relient entre eux mon index et mon majeure.

« Je veux te mordre, te gifler et te couvrir de baisers. »

Il allait me tuer. Je frissonnais alors que j’étais moite de sueur. Il faudra que je parle de ça à mon propriétaire. Ce n’est pas normal d’avoir si chaud alors que dehors ce n’est pas non plus la fournaise. J’essuie mon front du dos de la main. Je glisse mes doigts entre mes lèvres. J’étouffe en l’entendant. Comme une lourdeur sur la nuque. Une nouvelle rasade de vin, je bascule la tête en arrière, comme pour me débarrasser de cette étrange pression.

« Embrasse ce téléphone. Laisse-moi ressentir la pulpe de tes jolies lèvres…C’est un ordre ! »

Une part de moi ne veut pas obéir. Un inconnu dans un téléphone qui joue avec mes nerfs. Qui m’excite tout en m’énervant. J’ai envie de le détester, pourtant je reste là, suçant de temps en temps mes doigts après avoir effleuré ma féminité. Je suis trempe comme je ne l’ai que rarement été.

Le téléphone à un goût étrange. Lorsque je pose ma bouche dessus, que je l’embrase. Je me sens stupide. Comme lorsque toute jeune adolescente, je m’entraînais à embrasser avec ma main. Ma main était sucrée à cause des bonbons à l’époque. Le téléphone a un goût étrange. Vraiment étrange. Déplaisant. Mais je continue et m’arrête, comme si je me rends compte tout à coup de ce que je suis en train de faire. 

La scène se déroule toujours sous mes yeux et il peut entendre que j’apprécie ce que je vois car je gémis en même temps que la Mona de l’écran. J’ai envie d’être à sa place. Un inconnu entre mes cuisses. Je ne parviens pas à décrocher le regard de la télévision et mes doigts glissent en moi. Cambrée au bord du canapé, les pieds enfoncés dans les poils du tapis, je soupir, mon débardeur passé au-dessus de ma poitrine. Je ne pose pas le téléphone, j’ai besoin d’entendre son souffle et je veux qu’il entende mon plaisir. C’est malsain. Mais si je raccroche, j’ai peur d’avoir froid. J’ai peur de me retrouver seule dans le silence de mon appartement.
Les bruits obscènes me hanteront plusieurs nuits durant après cette rencontre. Humides. Succions. Je me retiens de justesse de ne pas me caresser furieusement jusqu'à la jouissance. Je veux patienter encore...j'ai toute la nuit.

« Je ne veux plus. » Il veut encore que j’embrasse le téléphone. C’est étrange et le goût sur ma langue à de la peine à partir. Je suis obligée de boire un peu de vin à nouveau, alors que je suis déjà ivre. « Je n’aime pas ce goût. » Je soupir, retirant les doigts de mon sexe. Je les porte à ma bouche. Il entend le son que cela produit et je reprends, tout en me léchant les lèvres. « Si vous me montrez encore les images d’avant, je fais ce que vous voulez. »


Tout se déroule comme dans un rêve. Je balance, absurde, entre la peur et la curiosité. Le plaisir et l’angoisse. Un bruit dehors me fait sursauter. Une voiture qui passe. Ses phares me font précipitamment fermer les stores. A chaque fois, je reviens sur le canapé, écartant les jambes, obscène. Je fixe l’écran, l’oreille attentive, la bouche entre-ouverte. J’ai de la peine à respirer. Par moment, c’est encore comme si quelqu’un parcourait ma gorge. Mon corps était la cible de ces étranges sensations, mais après ma nuque, ma gorge en fait les frais. Je pourrais raccrocher pourtant. Mais je ne peux pas m’y résoudre.

La main sagement posée sur mon genou, j’attends mon maître. Mon maître…pourquoi pas. J’ai déjà joué ce genre de rôle par le passé. Même si aujourd’hui, c’est comme si je jouais mon avenir. Une étrange sensation et ce n’est pas de mon prochain livre dont il est question.

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Mona Duval

Humain(e)

Re : Appelles-moi...[Stephen]

Réponse 3 dimanche 06 septembre 2020, 19:08:33

Sa respiration s’est-elle alourdie ? Est-ce moi qui ai envie de le croire ? La mienne en tout cas est courte. Je bois par à-coup, je regarde toujours l’écran sans le voir. J’ai toujours trouvé que c’était assez abrutissant comme média. Je me laisse transpercer par sa voix de basse. Je frissonne à chacun de ses mots, resserrant les bras autour de moi. Je me recroqueville à nouveau, gardant les pieds écartés. Toujours. Il l’a ordonné.

Des voix bourdonnent dans ma tête. Ça fourmille. Comme lorsque je suis dans mon bureau. J’essaie d’écrire, mais il y a mes collègues qui chahutent. Ils parlent sans cesse. J’ai envie qu’ils la ferment. Mais les voix cette fois, sont différentes. Elles sont comme autant de caresse à mes pensées. Est-ce que nos pensées peuvent jouir ? Mon sexe est brûlant et j’ai envie de me caresser, mais quand il me parle, j’écoute. Je ne fais rien d’autre qu’écouter.

« Tu fais beaucoup d’efforts pour ne pas gémir, je me trompe ? »

Deviné. Peut-être que je suis en train de devenir folle. Parano. Toute cette pression. Il ne peut rien me faire n’est-ce pas ? C’est un numéro jetable et je suis une fille jetable. Il m’aura oubliée dés que j’aurai raccroché. N’est-ce pas ? Un petit rigolo.

« Peut-être bien. »

Je gémis en sourdine, comme je l’ai appris à force de rencontrer mes amantes, mes amants, dans des endroits publiques. Ne pas se faire attraper. Le goût de l’interdit. Ce que je fais avec cet inconnu, c’est pire que le faire dans un lieu publique. Parce que je ne sais pas à quoi il ressemble. Mais lui ? Les images à l’écran ? Dans mon cerveau brouillé, je tente de trouver des réponses, mais j’en oublie la question sitôt qu’il se remet à parler tandis que je tangue. Que je me caresse. Que je bois.

« Un diable prendrait ce temps ? Se déplacer pour moi ? Pour une âme qui ne doit pas valoir grand-chose ? »

Mon ton est susurrant. Velouté. Je me fais charmeuse pour un serpent que je ne peux pas voir. Est-ce que le dos qui est apparu sur l’écran lui appartient ? Est-ce lui ? Une actrice qui me ressemble…peut-être que finalement, c’est juste un canular de mes collègues. D’autres écrivains où…alors pourquoi je n’arrive pas à le lui demander ?

J’embrasse le téléphone, le goût affreux. Il grogne de plaisir et murmure mon prénom. J’ai envie de faire des choses sales. Tout à coup, comme ça. Juste parce-qu’il a prononcé mon nom. Si c’est un rêve, je ne suis pas certaine d’avoir envie de me réveiller. Si c’est la réalité, je devrais réellement arrêter l’alcool. Je repousse la bouteille, bien assez soûle. Je la regarde vaciller sans tomber. Je fixe l’écran. Je ne sais pas quand je me suis installée sur la moquette, sa douceur sous mes cuisses.

« Préférerais-tu le goût de ma bouche ? De mon sexe ? »
« L’un après l’autre. Je ne sais pas dans quel ordre. Un peu des deux. »

Je retire mes doigts de mon intimité lubrifiée. Salive et cyprine. Je suis trempée sans avoir encore jouit. Ma culotte n’est plus qu’un morceau de tissu trempé et froid. Je tends la main pour prendre la petite bouteille de lubrifiant dans la commode et je reviens au téléphone, je reviens à l’écran. J’attends. Il m’a demandé si j’étais ivre. Je le suis trop pour le lui dire. Articuler me semble compliquer aussi je m’impose de ne faire que de courtes phrases. Je ne veux rien gâcher.

« Je ne comprends pas tout. »

 J’ouvre la bouteille de lubrifiant, ma respiration devenant plus forte sous la concentration. Lorsque j’y parviens enfin, le téléphone laborieusement coincé entre mon oreille et mon épaule, je m’en mets partout sur les mains. Je ris doucement sans perdre une miette de ce qui se passe de l’autre côté du combiné.

« Mais j’aime ça. »

Mes pensées ne se bousculent pas. Elles ne pourront pas me plonger dans le désespoir comme ça arrive le soir, dans la solitude du salon. Cette maison est trop grande pour une fille seule. Un homme me l’avait dit un jour. Je ne suis pas seule. Les voix caressent toujours mes pensées. Je gémis parfois doucement au téléphone. Je ne veux pas précipiter les choses. Je suis bruyante normalement.
Je suis hypnotisée par l’écran. Je vois le colosse. Il malmène Mona. Il me donne envie d’y être. J’ai chaud. Je me caresse en rythme avec ce que mes yeux voient. Lorsque ses doigts s’enfoncent dans la bouche de Mona, je glisse les miens dans la mienne. Le lubrifiant s’est mêlé à ma saveur. Sucrée. Un amant m’a surnommée Miel un jour. C’était quand ?

« Vous êtes un tordu… »

C’est un feulement tandis que mes gémissements se font plus forts. Personne ne m’entendra là où je vis. Personne sauf lui. Le bel homme sur l’écran. Il n’est plus un inconnu sans visage. C’est un maître qui me fait oublier l’orgasme tant attendu. Je m’approche de l’écran, à quatre pattes et pose ma main sur le corps de l’homme. Plus le mien. Ma seconde main suit, je me sens folle. Ivre. Excitée.
Je ne l’écoute plus. Je reste face à l’écran, à quatre patte sur la moquette. Une chienne dans un salon. Je m’accroche au bord du meuble télé. Je n’ai pas vu si j’ai mis ou non le haut-parleur en posant le téléphone. Mais est-ce important ? Comme si au fond, je sais qu’il m’entendra de toute façon. Et que moi aussi…je l’entendrai.

Je deviens sensible au moindre bruit de l’autre côté du combiné. C’est étrange. J’entends mieux que lorsque j’avais l’appareil rivé à l’oreille. Les vapeurs d’alcool évaporent rapidement les questions et je laisse le plaisir m’envahir. Ma main libre est maintenant sous le tissu de ma culotte. Je me caresse sans plus de gêne, offrant à mon maître mes chants lascifs. Je me cambre comme si c’était moi à l’écran, mes ongles crissant sur le meuble. J’entends et sens son souffle. J’ai chaud.

« Helel »

Je gémis, me caressant sans parvenir à jouir. Je l’atteins presque, puis il s’enfui. Alors je soupire, m’accroche au meuble et continue, sans réussir à saisir tous les mots d’Helel. Car c’est ainsi qu’il se nomme.

« Comme si vous…pouviez contrôler ça… »

Ma main à quitté le meuble télé. Les ongles enfoncés dans la moquette, j’ai le visage contre et je crie de plaisir dans la peluche crème. Mon bras me fait presque mal et tout en retirant des doigts poisseux d’entre mes cuisses, je me redresse et attrape le téléphone, m’entendant dire sans l’avoir réellement pensé, vais-je seulement m’en souvenir demain…

« Je vous jure… » J’étais essoufflée. « Allégeance… » Mon clitoris est gorgé de sang et il m’appelle. Comme toutes ces voix qui me disent que je fais le bon choix en m’offrant à un parfait inconnu. « Helel. » De mes lèvres, son prénom ressemble à quelque supplique obscène. « Je vous offre mon âme. Mon corps. Mes biens. » J’ai la tête qui tourne, agenouillée comme une nonne devant l’autel. « Jamais je ne refuserai un ordre de votre part.  Je me soumets. En mon âme et conscience. » Pompeux. L'ivresse me rend pompeuse.

D’où ça sort tout ça ?
Ce n’est pas ma voix…

Celles dans ma tête se sont tues. Je reprends le téléphone, moins essoufflée. J’attends. Mes doigts sont pleins de lubrifiant et je caresse mes seins, jouant avec mes tétons que je fais glisser contre mes paumes. J’ai envie de me les faire percer. J’ai soif. Je gémis dans le téléphone, le prénom de celui que je dois appeler maître. Ce jeu prend une tournure des plus intéressante.

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Mona Duval

Humain(e)

Re : Appelles-moi...[Stephen]

Réponse 4 lundi 07 septembre 2020, 21:37:20

J’ai bien trop chaud. Je me lève, moite et le bras engourdi. La main poisseuse. J’utilise celle qui l’est moins pour ouvrir en grand la porte fenêtre qui donne sur la terrasse. Je n’ai plus peur de la voix dans le téléphone. L’alcool m’a fait apercevoir celui que je désir être celui qui m’a parlé toute la soirée. Je regarde les étoiles au dehors, bercée par la respiration rauque de mon partenaire. Le téléphone est si loin pourtant.

Chaque fois qu’il murmurait mon nom, j’étais en transe. Je l’entends à présent dans le vent qui vient rafraîchir ma peau humide. Je brille, sans être une étoile.

Je reviens à la table, me remet par terre. Il y a du lubrifiant partout sur ma moquette. Dommage. Je l’aimais bien. Le doux ronronnement de ses râles de plaisir, les bruits obscènes qui montent de la télé. Du combiné. Où qu’il soit en réalité, j’ai envie d’y être. Le chevaucher sous la Lune et hurler au loup. Hahaha. Je suis conne. Je suis ivre.

Je prends le téléphone et le pose sur le sol, me mettant à quatre pattes, le visage au-dessus de l’appareil. Je porte une dernière fois la bouteille à mes lèvres et envoi son cadavre rouler plus loin.

« …tu pourrais le regretter. »

Non. Je ne regrette jamais. J’essaie de me persuader que si les choses se font d’une certaine manière, c’est que l’univers en a décidé ainsi. Je crois beaucoup en la force de l’univers. Mais je ne vais pas me lancer, complètement bourrée, dans une conversation de comptoir. Il y a des choses plus intéressantes à faire. Je n’ai pas tout écouté cette fois, mais la fin était le plus important je crois. Cette phrase qui me reviendra souvent après cette nuit.

Je me rends compte aujourd’hui, en cette nuit agréable et chaude de fin juillet, que le vent m’excite. Son souffle qui passe sur mon corps à intervalle régulier me fait frissonner et me donne envie de recommencer mes caresses. Mais j’attends. Je dois me calmer. Si je me caresse trop longtemps, trop fort, alors je vais jouir. Je gâcherais tout en me laissant aller maintenant. Chaque chose en son temps…

Je suis un bonne petite esclave. Il l’a dit. Une part de moi hurle. Ma féminité se défend d’être traitée ainsi. Mais une autre part aime ça et se flatte d’avoir été ainsi vue. Je suis indécise de nature, mais l’alcool aidant, la soumise et docile petite pute, n’ayons pas peur des mots, dirige à nouveau sa main entre ses cuisses.

Je me caresse lentement, appuyant plus fortement sur mes zones sensibles. Tout ce que je vois à la télévision me plaît, mais…je ne regarde pas toujours. Je me laisse submerger par des vagues de plaisir qui me font presque peur par leur intensité. Je relève la tête un instant. Je ne sais pas pourquoi je fais ça. C’est comme si quelqu’un m’a tiré les cheveux par derrière, me forçant à voir quelque chose. Ce quelque chose, c’est un regard et une voix. C’est tout ce dont je me souviendrai de ce que je penserai être un rêve. Absolument tout…ou presque.

« Merci…maître… »

Ma voix se brise. Je jouis. C’est si fort que mon cri résonne dans le quartier. Le vent s’engouffre au même moment que j’entends mon interlocuteur atteindre sa petite mort. J’ondule du bassin contre ma main, m’arrêtant lorsque je me retrouve essoufflée. Le corps vibrant encore. Tremblante. En sueur. Ce n’est pas moi qui ai fait ça si ?

Lorsque je me laisse tomber sur les fesses, mes omoplates contre le siège du canapé, je regarde l’écran qui me montre avec celui qui dit s’appeler Helel. Je reprends le téléphone dans ma main. J’ai la tête qui tourne. Le corps de la Mona de l’écran est indescriptible. Il est marqué de partout. Le mien pas. Je retire ma culotte. Elle ne ressemble plus à rien tant elle est mouillée. Lorsqu’elle atterrit sur le carrelage plus loin, elle fait un petit bruit humide. Je ris au moment où je vois Helel percé les tétons de mon clône. Je ne peux empêcher mes mains d’aller vérifier. Je susurre. « Est-ce réel ? » Sans réellement m’en rendre compte. J’ai la bouche et la gorge sèche. Je remets de l’ordre dans mes cheveux et m’approche de l’écran, à nouveau agenouillée. J’entends la voix de ma mère quelque part. « Ne t’approche pas autant de l’écran Mona ! Je te préviens ! » Mais elle ne peut être là.

« Un joli collier. » Je caresse la gorge encore nue de Mona. Puis la mienne, tout en laissant mes fesses aller contre mes mollets. Toute droite, installée comme une enfant sage. Je fixe l’écran, écoutant attentivement mon maître. Helel m’a fait quelque chose. Je ne saurai peut-être jamais quoi. En tout cas, demain je ne m’en souviendrai plus. « Pour mon maître. Avec des boucles… » Je soupire. Je sers un instant ma gorge, me mordant la lèvre.

Je réponds parfois longtemps après qu’il ait parlé. Perdue dans la contemplation de nos corps. Je nous trouve beau. J’ai envie de toucher ses muscles. J’ai envie de me faire malmener. Même si j’ai la sensation désagréable que l’alcool me fait délirer et que demain, ce ne sera plus que des bribes de souvenir. Il joue avec moi. Il ne rappellera jamais.

Le vent est doux. Je ferme les yeux. Il est chaud. Je sens un contact sur mes lèvres, mais je n’ai pas peur. Jusqu’à maintenant, tout s’est passé agréablement. Pourquoi est-ce que ça changerait ?

« J’ai envie de jouer… » Moi aussi. J’ai envie de jouer.

Il ne va pas me quitter. Il veut qu’on joue ensemble. J’aime jouer. C’est un par risquer d’accepter, mais je me suis conduite comme une chienne toute la nuit. Je peux bien risquer un peu plus de ma dignité dans l’aventure. Je soupire. J’écoute.
« Je… » Ne suis pas certaine que c’est une bonne idée. Jusqu’à maintenant, c’était un jeu inoffensif. « J’irai à cette cabine. » Un nouveau soupir. Merde. Qu’est-ce qu’il m’a pris. « Bonne nuit maître. »

En raccrochant, je me rends compte de ce que je viens de faire. Je viens de trouver la trame de mon prochain livre. Tout en ramassant le bordel que j’ai mis dans le salon, je réfléchis à ce que je vais pouvoir faire de tout ça. Je réfléchis à ce que je vais dire à ma maison d’édition. Je ne vais pas tout leur raconté, mais leur dire qu’en tout cas, c’est une bonne idée que j’ai eue là. Ils ne pourront pas dire l’inverse. Pas avec tout ça. Aussi, demain je vais aller à ce point de rendez-vous. Je ferai, au pire, comme dans les films. Je dirai à mon assistante d’appeler la police si jamais je ne reviens pas au bout d’un ou deux jours. Je titube vers la cuisine et envoie bouteille et verre dans l’évier.

Dans la salle de bain, la lumière est trop vive et j’ai envie d’éteindre, mais je risque de me faire mal. J’entre dans la douche sans avoir retirer mon débardeur. Ni ma chaussette. Je fais couler l’eau puis je m’en rends compte. Je termine pourtant de me laver pour ensuite laisser mes vêtements trempés dans le lavabo. Demain je me demanderai ce que ça fou là.

Ivre et sonnée par le plaisir de cette rencontre, je suis obsédée par le prénom qu’il m’a donné. Helel. Je le dis à haute voix et je ris. Je gémis. J’ai oublié de fermé la porte fenêtre. Je reviens sur mes pas, voyant la télé allumée avec plus qu’un écran bleu. Dans ma rétine sont imprimées les images que j’y ai vu dans la soirée. Je frissonne et éteins le poste. Je ferme à double tour portes et fenêtres, puis je vais me coucher. Il faudra que j’achète un tapis. Un collier aussi. Je veux des piercing aux tétons. Je veux…un tas de choses. Je ne sais plus. Il faut que je dorme. Que j’arrête l’alcool aussi. Est-ce que j’ai rêvé ? Peut-on rêvé en dormant déjà ? Ta gueule Mona. Et dors. J’ai le sexe en feu.

Demain, j’irai.

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Mona Duval

Humain(e)

Re : Appelles-moi...[Stephen]

Réponse 5 mercredi 09 septembre 2020, 17:41:18

Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

Ce matin, je me suis levée avec la gueule de bois. En voyant l’état du salon, j’ai soupiré. Donc ce n’était pas un rêve. Hier au soir, j’ai trop bu et j’ai visiblement basculer du côté lubrique de la force. C’est embêtant. J’aime bien ce foutu tapis. Mais l’amener dans une blanchisserie, je risque de passer pour la dégueulasse du coin. Avec ma réputation déjà bien ancrée dans le collectif publique, je crois que je vais éviter. Autant en racheter un. De toute manière, j’allais en changer un jour non ?

C’est répugnant. J’ai failli marcher dedans en plus. Je ne sais pas si c’est uniquement du lubrifiant, alors dans le doute, je n’y touche pas, contourne mes bêtises et me dirige directement vers la salle de bain pour prendre un cachet. J’ai l’impression qu’on me marche sur le cerveau. Avec des talons aiguilles. Mon reflet me fait peur. Je suis pâle. J’ai des cernes. Je prends un second cachet. Ça ne peut pas me faire de mal.

Je traîne. J’essaie de ramasser les bribes de ma mémoire. Ce salon s’appelle amnésie. J’ai tout oublié, ou presque. J’ai rêvé toute la nuit. Des rêves nauséeux parfois, mais souvent agréable. Étrange. Excitant. Tant que je gardais les yeux fermés, alors ça allait. Si je les ouvrais…tout tanguait. J’étais sur un bateau -lit. Helel a été un mot, prénom ? Qui m’a envahie la tête comme un de ces jingle pub dont on ne se débarrasse qu’en le remplaçant par autre chose. Une autre chanson. Une autre mélodie. Je suis crevée.

J’ai mal partout.
Je suis vieille.

Après avoir déjeuner, je me rends compte que je n’ai pas appeler ma maison d’édition pour leur dire que la mission est en bonne voie. J’ai eu quelqu’un au téléphone et c’est un tordu, mais un tordu intéressant. Je ne vais pas tout leur raconter. Les hallucinations, les doigts poisseux, la culotte trempée. Je ne parlerai pas non plus de ce que j’ai cru entendre, voir ou faire. J’étais tellement ivre. Ils ne comprennent jamais quand je me bourre la gueule. Pour eux, c’est un cliché de l’artiste torturé. Je ne suis pas torturée. Certains disent que je ne suis même pas une artiste. Moi ? Je m’en fou. Depuis hier, j’ai une seule chose en tête. Retrouver le téléphone jetable. Je ne sais pas exactement pourquoi je veux remettre la main dessus. Mais je sens que c’est important.

Je prends une douche, histoire de me décrasser définitivement, puis je cherche le téléphone, profitant de devoir rouler la moquette pour la jeter, afin de regarder dans chaque recoin. Il est sous le canapé. Je l’allume. Il est tout collant. Des empreintes de doigts salis partout. Répugnant. Je deviens vraiment dégueulasse quand j’ai bu. Il faut que j’arrête…plus tard. Un jour. On verra. De toute façon, pour le moment, rien que l’odeur de vin dans l’évier de la cuisine me retourne le ventre. Je me dépêche alors de fourrer le verre dans le lave vaisselle. La bouteille rejoint les ses camarades, tombés au combat. Ça tinte. J’ai tellement mal à la tête que j’ai envie de crier dans ma cuisine. « LA FERME » à tout ce qui fait du bruit.

Je nettoie le téléphone et m’installe à la table. Lorsque je le rallume, je vois qu’il y a un numéro, le dernier appel et un sms, que j’ouvre. Il y a des instructions. Des mots me reviennent. Une voix. Un prénom. Un nom propre « maître ». J’ai fait un pacte avec un parfait inconnu. Et j’ai accepté. J’ai vraiment accepté ? Si ça se trouve…je ne me suis engagée à rien ! Mais alors…pourquoi j’ai tellement envie d’aller m’acheter un collier et me faire percer les tétons ?

J’appelle mon assistant sur les coups de midi. Je le dérange en plein repas, mais comme c’est moi qui paie, il ne dit rien, m’écoute.

« Je vais faire une randonnée. Je ne peux pas trop t’en dire, mais il le faut. C’est pour mon prochain bouquin. »
« Tu as l’idée alors ?! Le coup du numéro dans les toilettes, ça a fonctionné ? »
« Pourquoi tu as l’air si étonné ? Il y a beaucoup de gens qui veulent du sexe facile. »
« Même ici ? »
« Même ici. »

Nous discutons encore un peu, mon assistant et moi. Je lui explique que si je ne donne pas signe de vie dans vingt-quatre heures, même par le biais d’un sms, alors il doit appeler les flics. Je laisserai dans un tiroir de ma commode, une enveloppe avec l’adresse où je dois aller. Je ne veux pas prendre de risque. Je regarde assez de film pour savoir comment ça peut finir ce genre d’impulsivité. Signer un pacte avec un parfait inconnu. Quelle débile. Mes mamans me tueraient si elles savaient. Libérées des critères de ce qui est bon ou mauvais selon notre société, elles m’ont toujours laissés explorer les interdits. Toujours un œil sur moi, évidemment. Cependant, elles m’ont aussi appris la prudence. De nombreuses, trop nombreuses fois, adolescente, je me suis mise dans des situations pas possible. Il paraît que c’est normal lorsqu’on est bipolaire. Je ne sais pas. Et je m’en fou.

J’ai passé un temps fou, ensuite, à trouver l’adresse sur internet. La météo, l’endroit, comment m’y rendre. Je ne suis jamais allé là-bas, du moins, ça ne me dit rien. J’ai lu et relu le sms, comme pour m’assurer de ce que je voyais. Faisant mine d’essayer de me souvenir. Mais rien. Internet est mon ami.

Après avoir enfilé Un pantalon de yoga dans lequel j’entre difficilement mon postérieur, un débardeur et mon pull fétish : vert avec une grenouille dans le dos. Une grosse capuche. Je sors de la maison. J’ai simplement pris un sac avec le stricte minimum et me voilà partie.

Marcher. J’adore marcher. Les rues, les gens. Un étalage de couleur dans la grisaille d’aujourd’hui. Et en voyant toutes ces couleurs, je me rends compte que je n’ai pas pris de parapluie. Tant pis. J’ai la flemme de revenir en arrière. Un regard sur mon portable. J’ai le temps de faire un détour par le centre-ville afin d’acheter un collier. Le vendeur est adorable bien qu’intimidé. Il me demande un autographe et m’offre le collier avec les boucles tout autour, que j’ai choisi. Je m’en vais en faisant mine de ne pas avoir compris qu’il me demandait mon numéro. Je ne reviendrai pas ici. Les hommes qui me lisent en imaginant ensuite que je vais leur faire ce que j’écris, je les ai en horreur. Pour me faire fuir, essayez de me faire plaisir en me disant que vous avez lu mon bouquin. Niveau technique de drague, vous serez à moins huit milles de me charmer.

Lorsque j’arrive à la gare, elle est bondée. Lorsque je monte dans le train, je trouve de justesse une place. J’ai presque une heure de train, si ce n’est plus à me farcir. Je refuse de le faire debout, alors que j’ai payé ma place. J’ai envie de mordre tous ceux qui s’approchent et qui sont en âge que je leur cède la place. Le gamin qui hurle plus loin me donne des envies de stérilité. Le type qui n’arrête pas d’essayer de photographier mes seins aussi. J’ai pourtant mis un gros pull. Je fais mine de ne pas remarquer. Il vaut mieux parfois. C’est le trajet le plus long de ma vie. J’en oublierais presque ce que je fou là.

En arrivant, le train s’est rapidement vidé. Comme si j’allais dans les confins de la Terre. C’est grâce à un gentil monsieur que je parviens de justesse à monter dans le bus avant qu’il ne démarre. J’aurais dû demander un chauffeur, mais la maison d’édition aurait su où je vais. Je ne veux pas me retrouver à justifier une absence dans le trou du cul du monde, avec un inconnu que j’ai eu au téléphone. Avec qui j’ai fait un pacte. C’était quoi déjà ?

Les cahots de la route ne m’aident pas à réfléchir et avant d’arriver, j’ai avaler deux nouveaux cachets pour la tête. Je commence à sentir un flottement agréable a niveau de mon cerveau. C’était quoi ce pacte déjà ? Je fouille mon sac, cherche le téléphone jetable. Évidemment, je l’ai oublié à la maison. Que d’intelligence dans cette petite Mona. J’abandonne.

Lorsque je suis assez sonnée par les médicaments pour faire partir l’angoisse et la migraine, je prends enfin le temps de regarder le paysage. C’est magnifique et je regrette de ne pas l’avoir fait plus vite. Je pourrai au retour…si je suis vivante. Hahaha. Quelle conne. Je suis en train de me faire peur toute seule. C’était bon hier soir. C’est quelque chose dont je me souviens. L’orgasme a été intense. Il a duré longtemps. C’est là un fait établi. Je m’en souviens parfaitement. De cet orgasme. Mais tout le reste n’est que flash et fumée. Fièvre. Ivresse. Une voix rauque et un dos musclé. Helel. Son nom. Maître. Le nom que je dois lui donner. C’est ça ! Eurêka !

Je bondis presque sur mon siège lorsque j’arrive à l’arrêt, tripotant le collier dans mon sac. Je suis esclave d’un parfait inconnu, rencontré au téléphone. Si ça, ce n’est pas un cas clinique de phase euphorique dans la bipolarité, alors je ne sais pas ce que c’est. Pourtant, je descends sans me presser, bien que mon cœur commence à cogner.

Je n’ai pas le temps pour faire du tourisme, alors je demande à une dame où je peux trouver le bus pour aller à l’adresse que j’ai griffonné sur un papier. Elle me regarde avec douceur. Presque tendresse. Je ne sais pas comment dire, mais je viens de la ville et ne suis habituée à ce genre de regard que de la part de proche. Les gens de la ville sont devenus gris à force de pollution.

« Mais ma pauvre. Il faut marcher. » Ok. Elle a dût remarqué que je suis une citadine. Je dois sentir le capitalisme pour elle.
« Ah. Pas de problème, j’ai de bonnes jambes ! »

Je la remercie et la quitte. Sur le coup, j’ai eu envie de revenir sur mes pas et lui demander si on ne peut pas rester un peu ensemble. Je me sens perdue dans ce décor que je ne connais pas. J’ai beau ne pas trouver très beau la ville, lui préférant la campagne, pour le coup, je me sens étrangère dans mon propre pays. J’inspire profondément, tire sur les lanières de mon sac à dos et prends le chemin que l’on m’a indiqué. C’est parti.

Cela fait longtemps que je n’ai pas autant marché. Je fume clope sur clope, essayant de chasser les oiseaux qui me suivent. Ils me stressent. Natsuyo parlait souvent des « oiseaux de mauvaises augures ». Pourtant, il y en a un, celui qui pourrait être le pire, niveau superstition, qui semble intéressé. Par quoi ? Les oiseaux aussi se mettent à harceler les filles ? Où va le monde…
J’accélère, mais il semble décidé à rester près de moi. Et à force de le regarder lui, je me perds, m’arrêtant pour regarder quel semble être le chemin. Évidemment, j’ai trop peu de réseau pour vérifier. J’ai envie d’abandonner quand je vois le corbeau. Le même que précédemment, celui que je pensais fuir. Il me regarde depuis sa branche. Je le regarde aussi. J’ai envie de lui demander ce qu’il me veut, mais c’est un piaf. Rien qu’un piaf.

« Tu es une sorte de guide c’est ça ? »

Je lève la tête vers lui et il s’envole, se posant sur un autre arbre, un peu plus loin sur le chemin. On dirait, c’est peut-être fou ce que je vais dire, mais qu’il essaie de me faire comprendre quelque chose. Perdue pour perdue, autant tester. Je décide donc de le suivre, regardant ce qu’il fait si je change l’itinéraire. Il croasse de manière assez agressive lorsque je fais ça. Et si je reste sur le bon chemin, où ce qui semble être la voie pour le corbeau, il se contente d’aller sur un autre arbre plus loin. Je dois être folle de suivre ce piaf volant, mais avec ce qui me reste en mémoire d’hier, je me dis que folie pour folie…

Je marche longtemps. J’ai mal aux mollets. Les rues sont irrégulières et je manque de me tordre la cheville à tout moment. Je traîne dans la montée et à chaque souffle, je regrette d’avoir tant fumé sur les bouts de chemin qui étaient plat. Lorsque je regarde devant moi, il y a toujours le corbeau qui parfois patiente, d’autres moins. Je ne veux pas l’énerver, alors je reprends la marche, malgré la tension dans mes cuisses. Jusque dans mes fesses. Au moins, j’aurai fait mon sport aujourd’hui.

Le corbeau s’est posé. Il ne semble plus pouvoir bouger, se contente de croasser si je m’écarte. Je suis arrivée à destination. Une cabine comme je n’en avais jusqu’alors vu uniquement durant mes voyages. Je n’ai jamais su ce qu’il y a dedans. Habitations ? Spa ? Bah.

Avant d’essayer d’entrer dans la petite maison, car c’est aussi à ça que ça me fait penser, j’essaie de voir à travers les vitres. Mais il n’y a rien d’autres que mon propre regard. Je recule, surprise par mes yeux sombres, avant de rire bêtement. Une main sur le cœur, il faut absolument que j’arrête de stresser. Je me rapproche encore une fois, car quelque chose m’a paru étrange dans ce reflet.

« Caw Caw ! »
« Oh la ferme ! Munin ou Hugin ou quel que soit ton nom ! Je te remercie de ton aide mais… »

Le salaud est parti. Comme s’il est satisfait de m’avoir fichu la trouille de ma vie. Je suis certaine qu’il va en rire avec ses potes ce soir…je n’aurais jamais dû lire « American God ». Je commence sévèrement à ressembler à Ombre. Qui travaille pour Odin sans le savoir. Qui voit des choses qui existent sans exister et…bon. La ferme Mona. Entres. C’est fermé…

« Ouvert ? »

Elle ne l’était pas avant. J’en suis certaine. Je ne mettrais pas ma main à couper, cela dit. Je pousse la porte et suis accueillie par quelque chose de cosy. Je ne m’attendais pas à ça. Simple, mais exactement ce qu’on attendrait de ce genre de petite cabine.

« Il y a quelqu’un ? »

Je déteste faire ça. J’ai l’impression d’être idiote. Bien que parler à un piaf, ça le soit aussi tout compte fait. Je ferme derrière moi, retire mes chaussures par politesse et les laisse à l’entrée. Mon sac atterrit à côté, bien que le collier soit resté dans ma main. Je ne sais pas pourquoi, mais sa présence me rassure. Je suis seule ici. Pas le moindre signe de vie. Je pourrais repartir, mais j’ai la flemme. Je ne suis pas certaine d’avoir de train. J’ai mal aux jambes. Oui. Je vais rester.

En faisant le tour des pièces, je me rends vite compte que la personne qui vit ici est étrange. Tout est bouclé et les livres qu’il possède ne sont même pas en français, anglais, ou une langue que je connaisse. J’ai lu énormément de choses durant ma courte existence, mais pour le coup…je suis tentée de prendre ça en photo, mais un frisson me parcourt. Je sers le collier dans ma main. Je ne suis pas ici pour ça. Je veux écrire un livre. Merde.

Je sors donc. Une odeur de cigare. Je la sens et la suis. Dans la cuisine, il y a l’objet et une bouteille de vin. Sans étiquette. J’ai envie de vomir à la vue de l’alcool, mais une chaleur monte de mon giron. Je mords la lèvre, comme à chaque fois que mon désir se fait sentir. Désagréable que cette petite tâche humide qui est apparue sur mon sous-vêtement, alors que je n’ai fait qu’apercevoir une bouteille. Je n’ose pas imaginer ce qu’il va se passer ensuite.

Dans le salon, c'est pire. L'odeur d'iode, d'homme. Le vent. Les bruits de la mer. Quand je vois le mobilier, j'imagine une silhouette se masturbant tout en me parlant. J'ai la fièvre. Mais j'ai encore une pièce à voir. La dernière et probablement l'ultime. J'en suis convaincue sans trop savoir comment. La chambre...

Cette chambre. Parlons-en. Je ne l’aime pas. Pas qu’elle manque d’esthétisme. Qu’elle est décorée sans goût. Non. C’est plutôt parce qu’elle crie qu’il va s’y passer des choses. C’est excitant, mais repoussant tout à la fois. Et je sais parfaitement que ce n’est pas la chambre le souci. C’est simplement moi. Ce décor me ramène à mon statut d’esclave. Tout simplement. Et je suis encore divisée sur le sujet.

Je me retrouve en sous-vêtements, des choisis spécialement pour aujourd’hui. Je me sentirais stupide toute nue. Je ne suis pourtant pas stupide, mais ce n’est pas un soir comme les autres. Je suis dans le noir totale sur ce qui va se passer ici. Ce qui me sera fait. Je ne me souviens que d’un dos musclé. Peut-être d’un regard, mais je ne suis même pas certaine. Tout comme je ne suis pas certaine que le coup de téléphone d’hier ait un rapport avec ce que j’ai cru voir, sentir et entendre. Seulement, il est trop tard pour faire marche arrière. Je suis venue jusqu’ici. Autant voir ce qui va se passer ensuite. Maudite curiosité.

Sur le lit, je me saisis du rouleau et un morceau de tissu. Je laisse à la place le coller et mes yeux parcourent le papier. Il semble ancien, précieux. Quelque chose que je n’ai vu que dans les films. Mon inconnu doit être riche. Ou fin connaisseur. Qu’est-ce qu’un homme qui possède ce genre de bouquin et de papier a besoin de téléphoner pour obtenir quoi que ce soit ? Les humains. (Si elle savait…)

Docile, car j’ai fait un pacte. Je descends du lit, m’agenouille en me sentant un peu bête, nouant le ruban derrière ma tête. J’ai toujours été une tricheuse, mais cette fois, je ne tricherai pas. Je vais jouer à ce jeu dangereux. Arrêter de trop réfléchir, même si ainsi, mes fesse présentées à la porte, les cuisses légèrement écartées, ce n’est pas facile de se concentrer sur autre chose. Les bras tendu au-dessus de la tête, je me prosterne pour quelqu’un que je ne connais pas. Face à un lit vide et l’espace d’un instant je me demande si ce n’est pas un coup monté pour avoir des photos de moi en…la ferme Mona. Qui irait faire tout ça juste pour ton cul. Je soupir, attendant, assez impatiente. Cambrée, le visage entre mes bras. Je suis un personnage de hentai. Tout ça pour un coup de téléphone. Tout ça sur un coup de tête. Entêtant. Helel. Je n’arrive pas à me dire que j’ai fait ce choix moralement. C’est purement physique. Mon corps m’a porté jusque là et je n’ai même pas essayé de partir. L’envie qui me prenait de rebrousser chemin s’en allait dés qu’un souvenir de cette nuit me revenait. L’indulgence…avant l’abstinence.


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Mona Duval

Humain(e)

Re : Appelles-moi...[Stephen]

Réponse 6 mercredi 16 septembre 2020, 00:35:01

Je me sens ridicule. Le cul en l’air, à l’air. J’attends. Je ne vois rien, c’est légèrement stressant. Et s’il était laid ? Ou dégoûtant ? Peut-être est-ce mieux que je ne voie pas. Peut-être est-ce mieux que je ne sache pas si ce que j’ai vu hier était vrai ou non. Un message du futur peut-être ? N’importe quoi.

Une brise tiède m’enveloppe. La fenêtre est ouverte dans le salon, mais cette brise ne sent pas la mer. Elle ne sent pas pareil. Pourtant, bien que perturbée par mes sens, je gade ma position, docilement. S’il me fait trop attendre, je risque de me casser. Probablement persuadée qu’on m’a fait faux bond. Comment dit-on ? Poser un lapin. Je n’en veux pas de ton lapin Helel !

« Tu es une bonne petite pute. »

La voix du téléphone. Sans filtre et sans grésillement quasi inaudible, mais bel et bien présent. Je sens sa présence, mais ne bouge pas. Mon cœur s’est accéléré à tel point que je suis persuadée qu’il l’entend. Pour moi, il hurle.

Tout mon corps est tendu. Chacun de mes muscles. Ils se dessinent sous ma peau fine. Roulent si je bouge à peine. D’un genou sur l’autre. Légèrement. Les lanières sur mon corps se tendent parfois. Je sens leurs morsures. Ils creusent le rebond de mes fesses, passent entre mes seins. Les entourent. Mes deux globes exposés. Mes tétons érigés. J’ai envie de dire « Ce n’est pas…j’ai juste froid. » Mais mon corps est brûlant. A qui je vais faire croire que je ne désire pas ardemment cet inconnu. Helel.

« Maître… »

Je soupire.
Soulagement.
Il est là.
Ce n’est pas un faux plan.
Ce n’est pas un lapin.
Je vais souffrir.

« Est-ce ma faute ? Ou tu es une sale chienne par nature ? »
« C’est… »

Malgré l’angoisse de ne pas pouvoir voir ce qu’il fait, je parle d’une voix étrangement douce. Ma crainte faisant vaciller mon timbre entre le respect et la soumission. Je respire fort. J’entends le parquet. Éprouvé par son poids. J’ai l’impression d’être ce parquet. Il va m’écraser de son poids. Est-ce le mauvais moment pour avoir envie d’uriner ?

« C’est pour vous… »

Ma respiration se condense contre le sol sous mon visage. J’ai chaud. Je sens mes seins, écrasés. Ma respiration est difficile. Je suffoquerais presque. Entre angoisse et excitation. Ma respiration est haletante. Je suis sa chienne. Pour combien de temps ? Combien de temps mes nerfs vont-ils tenir. Entre mon corps et mon cerveau…c’est la guerre. Est-ce que je vais exploser ? L’envoyer chier et me tirer ? Ou est-ce que je vais simplement faire ce qu’il me demande, jouir et…profiter ?

Un couinement s’échappe de ma gorge lorsqu’il me saisit. Il m’a fait peur. Je ne l’ai pas senti arriver si près. Obnubilée par la cavalcade de mon palpitant. Bobom. Bobom. BOBOM. « J’ai un autre jeu pour toi. » Bobom…mon cœur s’affole. Ma gorge me fait presque mal. Il tire mes cheveux, me force à la cambrure. Je plie comme le bambou. J’ai cédé au moment où j’ai accepté de venir ici et de me prosterner. Est-ce que c’est ça, « une connerie » ?

« Tu vas m’embrasser les pieds, comme la soumise que tu es ! »

Il me libère de sa main, mais pas de sa présence. Son aura. Elle m’écrase, comme il écrasait le parquet. Je suis essoufflée. Mon cœur bat trop fort et mon string est trempe. Ce qu’il me demande me rebute. Pourtant, j’avais été excitée, le jour où j’ai fait faire la même chose à un des protagonistes de mon second bouquin. Du bout des doigts, à tâtons, je glisse mes paumes contre ses pieds. Ils sont grands. Si grand. Elles sont fraîches sont mes baisers brûlants. Je commence du bout des lèvres, mais je le fais avec un sentiment de plaisir inavouable ensuite. Je remonte, accentuant ma cambrure et n’hésitant pas à redescendre sur ses pieds afin de lui faire profiter de la vue. Quitte à être là, autant y aller à fond…non ?

Je fais remonter mes mains aussi haut que possible, agenouillée désormais. Obéissante. Toujours. Il ordonne. J’exécute. Jusqu’où ? Je ne sais pas encore. Mes doigts jouent sur le cuir du pantalon, que j’embrasse sans monter au-dessus des genoux. Je redescends ensuite, ressemblant à une femme qui prie et se prosterne plusieurs fois devant son dieu. Ma respiration est plus lourde désormais et j’ose une langue curieuse sur les chaussures, salivant. Je suis devenue une chienne.

« Remonte ! »

Sa voix me fait vibrer. Je pose mes mains sur le haut de ses cuisses. Combien mesure-t-il ? Il tire mes cheveux. Si longs. Mes paumes atterrissent sur un torse épais. Dur comme le bois. Je le caresse, comme fascinée. Il fait deux mètres. Dix mètres. Peut-être moins. Plus ? Pas d’exagération. Je me revois enfant, appuyant des deux mains contre le tronc du vieux chêne derrière la maison. J’y ai gravé mes plus belles histoires. Je veux le griffer et le marquer. Mais je crispe les doigts, sans enfoncer les ongles. Je lève la tête vers son visage, aveugle. Je n’ose pas mettre mes mains pour essayer de deviner ses traits. Savoures Mona.

Nos respirations se mêlent. C’est comme au téléphone, mais nous pouvons nous toucher. IL peut me voir. JE peux le toucher. Il est brûlant aussi. Mais une chaleur étrange. Pas comme s’il a passé sa journée au Soleil. Non. Autrement. Comme ces gens qui viennent d’un endroit chaud. Ils portent le feu en eux. Moi aussi je suis chaude. Je suis trempe. Je commence à être moite. Par instant, comme des sursauts de conscience, une sueur froide glisse le long de ma nuque, de mon échine. Jusqu’au creux, au-dessus de la raie de mes fesses. Je l’entends qui prend le collier. J’ai mal aux tétons tant ils sont érigés désormais. Jusqu’à son odeur, il me donne la fièvre.

« Vénère-moi. N’oublie pas le moindre recoin. Je veux t’entendre chanter les louanges de mon corps. »

Je ne m’en sens pas capable. Tout mon être crie de ne pas le faire. Mon cerveau est embrouillé. Ma timidité d’écolière, au moment de l’interro orale, remonte tout à coup à la surface. Je dois être rouge comme une tomate. Pourtant, au bout d’un instant qui me semble une éternité, je me mets à glisser mes mains le long de son corps. Son dos, ses fesses, ses flancs. Je m’amuse du bout de chacun de mes doigts. Redessine les creux et les monts, m’attardant parfois sur un téton. Tout en soupirant la grandeur de son corps. Ce qui est sûr, c’est que je dois remercier ma carrière d’écrivain. Les mots sortent trop facilement désormais.

« Aucun homme que j'aie connu n'égale votre physique. La solidité de vos muscles. Le dessin de votre torse. »

Je le dis avec une sincérité qui me trouble moi-même. Pour accompagner mes mains, j’approche parfois mon visage de son torse, son ventre, n’hésitant pas à m’agenouiller à nouveau devant lui, tout en continuant de le caresser par milles mots. Qui me garantisse milles maux.

« Vous êtes beau. Puissant. Si viril. Votre odeur inspire crainte à vos ennemis, fait soupirer vos amantes. »

Je le dis avec une sincérité rehaussée de la chaleur de mon timbre. Je suis totalement excitée. Je le sens à chaque fibre de mon corps. La tension dans mes muscles, le mouvement de mes hanches. Mon bassin ondule doucement, en de petits mouvements post-coïtal. Parce que ma vue est obstruée, mes autres sens sont décuplés. Du moins en ai-je l’impression. Ainsi, chaque veine, chaque muscle, jusqu’au grain de peau, j’y suis sensible. J’ai envie de sentir la peau sous le pantalon également. Laisser son odeur m’envahir.

« Prenez tout…je vous l’offre. »

La fin de ma phrase est coupée lorsqu’il m’attrape le visage de ses doigts épais. La bouche entre-ouverte, je dois ressembler à un poisson. Son souffle se rapproche de mon visage. Ma respiration s’accélère. Je me sens prête pour accueillir sa langue. C’est sa salive. Je devrais lui cracher dessus en retour. Il va trop loin. Pourtant, j’ouvre un peu plus la bouche, puis ravale nos salives mêlées, m’agenouillant à nouveau pour exécuter son ordre. Je veux voir à quoi il ressemble. Je veux pouvoir regarder ce que je touche. Je veux pouvoir…admirer l’épaisseur de sa queue.

Elle est juste là.
Je la sens sous mon visage.
Je la respire.

Ma langue sort, probablement trop rose, quelle que soit la couleur de son pantalon. Le cuir est doux. J’ai gardé mes mains, sagement, entre mes cuisses, sur le sol. Je peux défaire cette ceinture à l’aveugle. J’en ai envie. Ne serait-ce que pour lui prouver que je peux le faire.

 Avec la sensation de la petite gifle encore sur la joue, tout comme celle de sa caresse juste après, j’attrape la lanière de cuir. Celles sur mon corps continue de mordre ma peau à certains de mes mouvements. Elles marquent ma peau de bandes rosées. Tout comme moi, je marque le cuir de mes petites dents pointues. J’appuie parfois mon menton contre son sexe, tirant comme je peux. Enfin, le bout arrondi passe dans la boucle. Je tire dessus. C’est difficile. Je tire jusqu’à voir le petit embout métallique se défaire et je n’ai plus qu’à tirer le tout. Le bruit de la boucle qui tinte est un son que j’apprécie. Il signifie que quelque chose se prépare. Comme lorsqu’on déballe les cadeaux. Le froissement du papier.

Je suis moite. Mon front. Ma culotte. La peau d’entre mes cuisses. Je commence à sentir un inconfort dans mes genoux. Mes orteils, que je gardais repliés, s’étendirent. Me soulageant. Je me laisse aller en avant, passant ma langue contre la braguette, dernière serrure qui me fera atteindre la verge tant attendue. Espérée ? Mais je dois attendre. Helel seul en a la clef. Même si je le voulais, je ne pourrais plus partir. Mon corps entier me le reprocherait. Entier.

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Mona Duval

Humain(e)

Re : Appelles-moi...[Stephen]

Réponse 7 dimanche 04 octobre 2020, 20:18:03

Pendant un infime instant, son mouvement, je le prends pour moi. Je me tends, prête à recevoir un coup, mais j’entends simplement le cliquetis dans les oreillers. Le collier. Il ne me le met pas. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que j’ai en moi une petite fille boudeuse qui aurait aimé la morsure du cuir autour de sa gorge ? J’ai cette petite voix. Déçue. Elle appréhende la suite. Tout mon corps est en alerte.

Joueur. Mon maître est un beau salaud de joueur. Beau, je ne le sais pas encore avec certitude, mais je crois que mon excitation est bien trop grande pour m’embarrasser de ce genre de détail. Sa voix seule me fait frémir. Elle semble venir des profondeurs. Je vibre avec elle. A chacun de ses ordres, je me retrouve à l’exécuter. Je me sais présente, mais c’est comme si ce n’était pas moi. Pas totalement.

Ma langue humide s’amuse. La texture des vêtements. La facilité avec laquelle elle glisse su le cuir, se blesse sur la fermeture en métal. Une douleur, puis une caresse. Je me surprend à apprécier lorsqu’il s’écarte. Surprend à m’approcher, avec pour seul guide le toucher. A chaque fois qu’il recule, que j’avance, je frissonne en appréhendant le contact. Je le sais proche. Je ne le vois pas. C’est perturbant et excitant. Mon visage revient pourtant sans cesse à l’assaut de son entre-jambe. Il bute parfois légèrement contre, lorsque je n’ai pas bien évalué la distance. Il est chaud. Mou. Un paquet que j’ai envie de déballer. Une envie de plus en plus pressante. Envie qui me tient au tripe depuis notre rencontre téléphonique. C’était il y a quelques heures, mais j’ai l’impression qu’un mois est passé.

J’ai mal aux dents d’avoir dû le dévêtir sans les mains. Mais j’y suis parvenue. C’est une petite félicité, mais si j’avais été une véritable chienne, j’aurais battu de la queue de fierté. Sa main sur mon crâne et chacune de ses respirations excitées, je les prends comme autant de sucrerie. De friandises. Des récompenses. Je lui suis dévouée. J’ai peur. Je mouille.

Le son merveilleux d’un homme qui se dévêt. Quel que soit l’amant. Quelle que soit l’amante, j’aime ce son. Glissement d’un tissu contre la peau. Choc du métal, de l’argent, du plastique. La soie et le satin ne chantent pas pareil suivant la peau. Ils ne chantent pas comme le coton ou le cuir. La ceinture, c’est encore plus excitant. La promesse ou la crainte d’un coup sur les fesses. Je me mords la lèvre en sentant que bientôt, j’aurai accès à ce que je suis venue chercher.

J’ai gagné ? Vraiment ? Pourquoi je ne suis pas aussi heureuse que ce que je pensais ? En vérité, j’aimais ne rien voir. La partie de moi qui refuse encore l’évidence, avait la sensation que ce n’était pas réel. C’était un rêve, tant que mes yeux restaient obstrués. Le déchirement du tissu. Sa caresse sur ma peau, mon front moite. J’ai encore un peu de salive au coin de la bouche. Je veux garder les yeux fermés. Mais enfant déjà, lorsque nous regardions des films d’horreur, je me bouchais les yeux des mains. Incapable d’empêcher mes doigts de s’écarter afin d’assister à toute la scène. J’ouvre les yeux. Ma vue prend un temps fou à se remettre en place après toute cette obscurité.

« Moi aussi, je vois tes beaux yeux pour la première fois. » Il est beau.
« Oui… » Une question me brûle les lèvres.

Je ne la pose pas. Je n’ose pas. Je rosis et je me maudis. Ma respiration s’est accélérée à la vue de ce visage carré. Le visage de mes fantasmes prépubère. Je tombais amoureuse des hommes à la virilité exacerbée. A la limite du cliché. Helel en fait partie. J’ai envie de toucher et de goûter. Je me sens soudainement gorgée de fierté. Il m’a acceptée. Je suis là. J’avais le visage contre son entre-jambe. Sa puissance. Son odeur de mâle. Je suis celle qui suis ici. Personne d’autre. Je ne suis pas privilégiée, mais pour cette nuit, un peu.
Sa douceur me perturbe, mais n’est pas désagréable. Je ne demande pas d’explication lorsqu’il me donne ordre d’ouvrir la bouche et je me contente de tirer la langue, mes yeux noirs rivés dans les yeux. Quelle étrange couleur. Peut-être qu’il porte des lentilles…après tout. C’est plutôt joli. Fascinant même. Je me sentirais presque comme Mina. Face à Dracula.

Ma gorge s’assèche. J’ai peur de ce qui va se passer. Pourtant, je le sens approcher sans essayer de partir. Mon corps me trahit par désir lubrique. Sa bouche contre ma langue. Je gémis lentement lorsqu’il se met à sucer ma langue. Ma respiration s’est accélérée. J’ai mal dans la poitrine tant mon cœur cogne. Je suis détraquée.

« Ah… » Un petit cri qui m’échappe malgré moi. Qui sort comme un constat.

Surprise, quelque peu, mais je m’y attendais en quelque sorte. Je me laisse entrainée sur le lit, jetée comme un quelconque pantin de plaisir. Il n’a pas besoin de répéter quoi que ce soit, je suis déjà à quatre pattes, cambrée. Ma croupe dessine le haut d’un cœur. Mes mains reposent sagement sur l’oreiller, au-dessus de ma tête. En plaçant mes doigts, les crispant d’angoisse, je sens le collier retomber contre mes phalanges.

« Déjà trempée ? » Cette voix. Ces mots.
« Oui. Une bonne chienne se doit de mouiller pour son maître. » Cette phrase. Ce ne sont pas mes mots.

Ma voix est toujours rauque, mais une pointe d’innocence y perce. Une innocence qui ne semble sortir que lorsque je suis dans une situation de peur. Cette petite voix qui aime la situation. Qui se bat avec l’autre, la plus grave, qui aimerait partir avant que cet homme aux yeux rouges ne me détruise totalement. Pourtant, je ne bouge pas. Je reste dans cette position de soumission, offerte à lui. Le tiraillement sur les lanières. C’est si bon. Je gémis, étouffant le bruit de mon plaisir. Mes seins sont compressés et si je me redresse, je sens mes tétons frotter contre le tissu du lit. Je bouge doucement, pour faire rouler le cuir contre mon clitoris. Des ondes de plaisir me traversent par vague. La pression contre mon sexe est presque trop forte. Je suis sensible et ma perle s’est gorgée de sang. Elle est devenue sensible.

Trop sensible. Son doigt ne fait rien de terrible. Pourtant, de mon anus rosé à mes lèvres et inversement (je ne sais plus. C’est comme si plusieurs mains caressaient mon corps en même temps), lubrifié par mon plaisir lubrique…je suis une chienne et je me vautre dans le stupre de manière affolante. Je veux ce doigt en moi. Je veux cet homme en moi. Du coin de l’œil, je l’observe. Une part de moi en veux plus. Elle est outrée qu’il soit en train de se délecter ainsi sans plus aucun contact avec mon corps. Une autre me fait froncer les sourcils. Mes yeux passent de ses doigts à son entre-jambe. Le renflement prend des proportions qui me paraisse tout, sauf humaine. Et je me rends compte que je n’ai jamais eu de partenaire particulièrement membré. Tais-toi Mona. Tais-toi…

« Je vais souiller ton corps à jamais, Mona. Et quand ce sera fini, que tu seras en ruines, tu me supplieras de te laisser nettoyer ma queue. » Oh mon Dieu…Oh oui. Oh…

Je n’en sais rien. Je mords l’oreiller en gémissant. Je veux sa queue, même énorme, dans ma bouche. Qu’il m’étouffe avec. Après tout…je me cambre un peu plus. J’ai envie qu’il fasse tout ce qu’il veut de moi. Je suis prête à encaisser. J’ai envie d’encaisser tout ce qu’il acceptera de me donner. Je ne le quitte pas des yeux. Mes pupilles se régalent de chaque parcelle de son corps. À chaque muscle passé, mes doutes et mes angoisses semblent s’envoler. Son aisance à me dominer brise les barrières une à une, comme des brindilles. Il est aussi fort que je suis faible et c’est sa force qui me donne le courage de rester là…

« Même ta petite chatte est toute sucrée. Je devrais peut-être la goûter. » Oh mon dieu…Oh…putain.
« Oui. » Je suis sucrée. « Oui…goûtez-moi »

Mon ton est suppliant. J’ondule lentement du bassin, me redressant sur mes bras pour tourner la tête correctement et le voir. Mes cheveux forment un tapis sombre sur le matelas. En contraste parfait avec ma peau claire et mes grains de beautés. Je le regarde en coin, le regard suppliant d’un chien. Je quémande le droit d’être dévorée.

« Je vous en prie… » Je penche le corps, écartant un peu plus les cuisses. Je reposes sur mes épaules, ma poitrine. Mes mains sont agrippées à ma croupe. J’y enfonce mes doigts, laissant mes ongles griffer ma peau. Je m’en fou. « Je vous en supplie… » Même. Tout pour que s’arrête ce suspens indécent. « Je ferai tout ce qu’il faut pour…vous remercier. »

Je dois me retenir. J’ai envie de me caresser, car je sens que mon clitoris est en érection. Il palpite. Petit, rose, comme le reste de mon intimité, offerte à Helel dans cette petite cabane du bout du monde.

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Mona Duval

Humain(e)

Re : Appelles-moi...[Stephen]

Réponse 8 jeudi 08 octobre 2020, 01:18:01

« Gentille fille. » Chaque parole était une source d’un plaisir étrange. Celui de la chienne pour sa récompense. Je me sentais comme le chien du voisin, qui lui fait invariablement la fête, quoi qu’il dise, pourvu qu’il y mette les formes. Sa voix mettait toutes les formes dans les propos de Helel. « Tu es une si adorable petite esclave, comment ne pas céder ? » Cèdes. Cèdes. Je t’en conjure. Cèdes. C’est ce que mon cerveau chante depuis qu’il a dit ça. Mais je patiente. Il l’a dit. Je suis une gentille fille.
« Je ne veux pas que les couinements d’une petite chienne me dérangent pendant que je me fais plaisir. » A chacun de ses pas, mon corps se tend. Je sens mon clitoris qui l’appelle. Il palpite d’appréhension.

Je ne gémirai pas. Je le jure. Je ne ferai pas un seul bruit, ni n’émettrai un seul son tant qu’il ne m’ordonnera pas de le faire. Ce rôle d’esclave qui m’a fait peur un temps. Excitée dangereusement, mais que j’ai tenté d’éludé par respect pour moi ces dernières heures. Je le connais par cœur pour l’avoir écrit bien des fois. Imaginer aussi. Je sais jouer les esclaves. C’est une évidence qui me fou la trouille. Je me veux forte et indépendante et me voilà à mouiller comme une adolescente à un concert de Justin Bieber, parce qu’un homme à l’apparence de quelque créature puissante, me traite comme une chienne. Mona est une chienne. Le titre de certains tabloïds et articles de potin seraient ravis qu’on leur donne raison. S’ils me voyaient…

Je me retiens de justesse un cri de surprise. Je le sens dans ma gorge au moment où le tissu se déchire, pressant avant de céder, désagréablement contre mon intimité gorgée de sang. J’enfonce mon visage dans l’oreiller, comme pour endiguer de futur cri, mais j’ai désormais le sexe à l’air et il est difficile de ne pas gémir. Juste parce que je sens le frais contre ma vulve trempée. Il me tient. Il le sait. Je n’en peux plus d’attendre. Il joue.

Puis la chaleur de son visage. Il me tue. A petit feu. Je le sens brûler entre mes cuisses. Ses lèvres charnues contre la fermeté de mon corps. Je mords dans le tissu, respirant plus fortement. Il me demande de ne pas couiner alors qu’il fait tout pour me faire hurler.

C’est une torture sans nom. On ne peut imaginer ce qu’est la frustration sans l’avoir vécue. Je la vis. Mal. Pour forcer mon corps à ne pas céder, je déplace mes genoux sur le matelas. Juste à peine. J’écarte légèrement les cuisses afin d’offrir un meilleur angle à mon maitre. C’est l’excuse que je me donne. En vérité, j’en ai marre d’attendre l’inavouable conséquence de ce coup de téléphone pendant une nuit torride. J’ai peur qu’il ne finisse par me rendre folle. Mon sexe est prêt. Et lui…si près désormais.

J’enfonce mes doigts un peu plus dans ma chair. Helel accentue la pression de ses main. Il a une vue imprenable sur mon anus et je suis bien contente d’être allée chez l’esthéticienne. Afin d’offrir à mon amant une rosette plissée et rose, petite fleur épanouie entre deux collines lisses et rosées. Quelques vergetures sillonnent mon corps, mais ma foi. Je suis humaine.

« Bon Appétit ! »

Je n’ai pas le temps de réfléchir à sa phrase. Je me retrouve à gémir sans son. Les yeux grands ouverts, je les referme en sentant sa langue me libérer de la frustration. Je le sens. Il est humide et gourmand. Affamé. Il me dévore et lorsque je pense avoir un instant de répit, il me tire contre lui et me dévore avec plus d’appétit.

Étonnamment, je tiens bon. Je ne fais pas de bruit, ou peu. Couverte par ses grognements qui me mettent le feu au rein. Tous mes sens sont sollicité. Être capable de telles choses avec sa bouche, c’est carrément démoniaque. Le bruit obscène qui émane de lui me fait me tordre d’un désir sans nom. Ou si. Helel. Mon désir porte son nom. Je ne peux faire autrement que gémir un peu, incapable de me retenir correctement. Mon clitoris est tant éprouvé que je pense jouir, mais la vague s’en va, avant de revenir, plus forte que la précédente.

Tout mon corps se crispe et mes ongles rougissent la peau de mes fesses. Cette douleur est la seule façon que j’aie de ne pas déverser un flot de cyprine dans la bouche de mon maître. Je crois…je crains qu’une bonne esclave se doive de jouir uniquement lorsque son maître le lui dicte. Je vais attendre, cambrée à l’extrême, qu’il ne me le dise. Mais tenir va être difficile.
L’oreiller commence à être humide. Je le tête entre mes lèvres depuis qu’il a commencé à me malmener. Ce n’est que le début. Je ne tiendrai jamais. Il me demande si c’est trop demander. OUI. Tout mon corps crie oui, mais ma tête le trahit. Je fais non, un gémissement au bord des lèvres. Son doigt manque m’arracher un cri que je retiens. Je ne veux pas lui faire le plaisir de désobéir. Pas tant que je peux tenir face à lui. Mais il est si fort…à ce petit jeu.

En tournant la tête, je le vois. Mes yeux doivent briller d’un éclat de désir fulgurant, qui aurait pu me faire jouir sur le champ. Sa bite énorme, son ventre dessiné, ses pectoraux puissants. Il est membré et si ma féminité craint pour la suite, tout comme mon cul, ma bouche salive à l’idée d’être envahie. Je veux étouffer mes cris contre sa verge. Qu’il l’enfonce dans ma gorge et m’empêche de respirer. Déglutir sera difficile après une nuit avec lui. Marcher…s’asseoir le sera aussi. Mais cela ne m’empêche pas de fermer un instant les yeux pour les rouvrir, un sourire lascif aux lèvres. Mes mains toujours accrochées à mes fesses.

« Mer…ci… » Je ronronnerais de plaisir si j’en étais capable. Il ne veut pas de bruit.
« Suce-moi Mona. » A-t-il entendu mes pensées ? Mon visage m’a-t-il trahie ?

Je regarde sa queue. Elle est si grosse. Épaisse. Le gland à demi décalotté. Cette couleur particulière entre le rose et le violet. Brillant. Le petit trou…urètre ? Je veux y presser ma langue et sentir coulisser le prépuce contre mes lèvres. Le goût de son sexe. L’odeur…de sa virilité. Ses testicules. Je veux tout toucher et tout goûter. Je maudis en cet instant mon statut d’esclave. Moi qui aime prendre les devants.

« Merci. » Je le redis. Dans un souffle en sentant le vit se coller à moi. Son bassin brûlant et musclé.
Lorsqu’il se frotte à ma bouche, je sens que je vais avoir mal à la mâchoire. J’ai sucer. Je le fais souvent, mais jamais de membre aussi épais. J’ose une langue curieuse et savoure le goût. La douceur de la peau de ce sexe turgescent. J’ai l’occasion de détailler les veines du bout des lèvres. Il est rude, mais je savoure cette rudesse. Il me désire et c’est tout ce qui importe.

« Ah..mmm… » Merde.

J’ai fauté. J’ai perdu. En poussant ce petit cri, ma bouche c’est entre-ouverte contre le gland et je la referme pour simplement avoir cette fraise gorgée pour moi. Comme une sucette que l’on coince du bout des lèvres. C’est comme si ma gorge se préparait. Je salive déjà contre le bout de son sexe, avec une seule obsession, qu’elle coulisse jusqu’au fond.

Je me dresse sur mes coudes, reste en équilibre sur un seul. De ma main libre, je saisis la base de la verge et avant qu’il ne puisse me réprimander pour avoir toucher sans attendre sa permission, je fourre le gland à nouveau dans ma bouche. Fourrer est le seul mot, car je le prend comme une affamée, la langue tirée sous le membre afin qu’il coulisse plus facilement.

Je sens son épaisseur et retiens un haut le cœur tant la présence de son pénis dans ma bouche est omniprésente. C’est difficile, malgré ma grande bouche et je sens passer chaque veine contre mes papilles. Je lève les yeux sur son visage. Je veux le voir. Je veux qu’il me félicite. Mes yeux se brouillent de larme lorsqu’enfin, je sens le gland coulisser dans ma gorge. Je déglutis difficilement et il peut le sentir. Tout se ressert autour de son sexe pourtant compressé.

Mes gémissements désormais, montent. Ils sont encore timide, car je tente de les retenir sans réellement y parvenir. Je bouge mes fesses, mon sexe contre ses doigts. Mon clitoris est si sensible. Je pourrais jouir comme ça, empalée sur son membre en érection. Et vous savez quoi ? Ce serait une putain de belle mort.

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Mona Duval

Humain(e)

Re : Appelles-moi...[Stephen]

Réponse 9 dimanche 03 janvier 2021, 19:14:06

Je suis Mona. Écrivain. Plus connue par ses scandales que son talent. Les gens s’abreuvent de mes mots pour oublier leurs maux. Ils se masturbent en me lisant. Ils se masturbent devant les photos qui tournent de moi. Les tabloïds aiment les courbes de mon corps et la vulgarité de mon cœur. Mais ils ne savent pas une chose sur une moi.

J’aime sucer.

Je n’étais pas une enfant qui se promenait avec sa sucette en bouche. Je n’ai même pas, de mémoire, eu recours à des lolettes. Et ma toute première fellation n’a pas été mémorable. C’était même carrément dégueulasse. J’ai vomi et suis restée malade quelques temps, sans oser dire comment j’étais tombée malade. Aujourd’hui, nous en rions avec mes mères.

Je suis écrivain. Pourtant, je ne trouverai jamais les mots pour décrire cette sensation inégalable. Un membre épais et nervuré qui glisse dans la gorge. J’aime sentir ce premier contact, lorsque le prépuce coulisse et se plisse contre ma langue. Le gland dénudé qui vient buter contre le font de ma gorge, me poussant dans mes limites. C’est avec une légère honte que je vous avoue qu’il m’arrive de m’entrainer. Ne me mettez pas de nourriture aux formes phalliques dans un lieu publique…

J’aime sucer.

Son sexe à un goût fort. Son bassin contre mon visage sent le mâle. Je ne sais pas ce que ressens une chienne durant ses chaleurs, mais je dois être proche du même état.

Je me liquéfie contre ses doigts…
Je m’asphyxie contre son bassin.
C’est une belle façon d’apprendre l’apnée.

Helel est tendu. En moi, face à moi. Son corps entier et si dur tout à coup. Sa respiration plus forte. Je gémis, les larmes roulant sur mes joues lorsqu’il pose sa main sur ma tête. J’étouffe, émet un bruit humide, empêchant mes mains de le repousser. Au lieu de ça, je lui attrape les testicules, parvenant à attraper un peu d’air par les narines. Je le masse de mes doigts et ma langue ondule au rythme de mes déglutitions saccadées. Il va me tuer.

« Mais… Tu n’as pas tenu à notre petit jeu, pas vrai ? » Si ! Si…j’ai tenu ! J’écarquille les yeux. Outrée qu’il me traite de mauvaise fille. Ses paroles m’excitaient jusque-là, mais je ne veux pas qu’il triche.

Si ? J’ai tenu…je n’ai pas tenu. J’ai gémi. Je l’ai regardé et j’ai du prendre quelques devants dont il aurait préféré que je me garde. La gentille esclave est déçue. La mauvaise fille est plutôt ravie. Et lui ?

Je respirais difficilement, tentant de profiter qu’il se soit reculé pour me parler. Me réprimander. Mais j’étouffe lorsqu’il me caresse à nouveau. Plongée entière dans la fellation, j’en avais oublié cette partie et Helel me la remit en mémoire de la plus obscène des manières. Je ne peux empêcher mon bassin d’onduler, les fesses relevées. J’ai envie de jouir…maintenant. Dois-je le supplier ? Nos regards se croisent lorsqu’il retire sa main de mon sexe. Ses doigts dans mes cheveux…puis je ferme un instant les yeux lorsqu’il enfonce à nouveau sa queue dans ma bouche. Je m’accroche des deux mains au matelas, la salive abondante rendant les mouvements dans ma gorge plus excitants.

Je me perds dans son regard, sentant les derrières barrières, ce qui restait de ma conscience morale, se dissoudre à chaque respiration plus forte de sa part. Les grognements, qui ponctuent chacune des pénétrations. Je sens la tension dans l’air…dans ma gorge…ma mâchoire. A chacun de ses coups de bassins, il imprime son passage en éprouvant les muscles de mon visage. Mes yeux se brouillent de larme, qui roule, sans que je ne parvienne pourtant à détacher mes yeux des siens.

« Tu es si petite… » Est-ce grave ?

Et vous, si épais…j’ai envie de lui dire. Mais je n’y arrive pas. Je masse ma gorge, déjà emplie de son absence. Mes yeux louchent sur le filet de salive qui cède lorsqu’il s’écarte totalement et vient retomber sur mon menton, couler sur ma poitrine.

« Si fragile… » Allez-vous me briser ?

Il n’a pas de réponse de ma part, si ce n’est ma respiration lente et profonde. Je me cambre sous ses griffes, cherche à ce qu’il me marque de ses doigts. Je retiens mon appétit pour son membre, me retiens de le reprendre dans ma gorge, le téter jusqu’à ce qu’il m’offre son sperme. Il ne saura jamais à quel point je lutte pour rester docile.

J’ai envie de gémir. Ses doigts si rudes sur ma peau. Il éprouve mon derme, mes seins orgueilleux. Les lanières, après tout ça, laisseront sur mon corps des traces rouges-rosées, tirant sur le violacé par endroit. Petits rappels de cet échange plus bestial que sexuel. Je ne le sais pas encore, mais cette relation va affecter ma vie bien plus que ce que cette expérience est censée le faire. Ma carrière aussi…

Bordel…

Le baiser est tendre et moelleux. En parfaite opposition à la rudesse de ses mains sur mon corps. Une caresse, aussi douce que ses mots lorsqu’Helel se fait maître satisfait. Aimant ? Il va me falloir plus d’effort j’imagine, pour pouvoir être la chienne d’un maître aimant. En ai-je seulement envie ? D’être « aimée » et cajolée par lui ? Je veux qu’il me malmène comme étant son objet. Déshumanise-moi.

Nu, il est encore plus impressionnant. A-t-il fait exprès ? Est-ce la lumière ? Son jeu ? Ou est-ce le simple hasard qui me donne la sensation de n’être rien ? Tout juste une pauvre fille de paysan que l’on a promis au Minotaure. Le baiser qu’il dépose sur mon front me fait craindre pour la suite. Appréhender. La tendresse ne présage pas toujours le meilleur…au contraire.
La petite voix me dit de me méfier. Soupçonneuse petite pétasse frigide.

« Sur le dos ! » J’obéis.

La petite voix me crie de le défier. Rébellion inutile, de la conscience sur le corps.

« Écartes les jambes autant que tu peux… » Je n’ai pas besoin d’écouter.

Ma tête bascule en arrière et je me cambre légèrement, mes mains attrapant la chaire rebondie de mes cuisses. Chacun de mes muscles, probablement chacune de mes cellules, crient à Helel de venir enfin. De me libérer de cette attente, de cette tension. Le beau diable sait comment éprouver les nerfs de sa victime. Il sait et je le sens, d’une manière qui dépasse ma compréhension, comment se montrer assez patient pour me forcer à déraper et me punir.
Ma petite voix me dit que c’est dangereux. Je ne le connais pas. Un sursaut de bonne conscience, jusqu’à ce qu’il ne vienne m’écraser de tout son poids. De toute sa force. Je ne respire plus. Pas que je n’en sois pas capable, mais parce que je veux ressentir chaque centimètre de ce chibre que je ne peux plus attendre.

« Je suis si petite… » Je chuchote. Un chuchotement qui se transforme en gémissement long et que je tente d’étouffer au mieux. Un hoquet lorsqu’il me pénètre enfin. Surprise, presque douleur. La position que je tiens me force à crisper mes muscles et mon sexe, déjà trop étroit pour la taille de son membre, ressert son étau. « Si…fragile. » J’essaie de ne pas quitter ses yeux des miens. Mais c’est difficile.

Il est si puissant. Si épais. Je relâche mes cuisses lorsqu’il m’en donne la permission. Je l’écoute et ses paroles résonneront encore en moi plusieurs semaines après cette nuit. A chaque fois que je me perdrai dans les bras d’un, d’une amant.e, je l’entendrai me dire ces horreurs, juste avant de…
Mes ongles se plantent dans sa chaire et je n’ai pas peur de me faire punir pour sa peau que je sens malmenée par mes griffes. Je n’ai pas peur, car je n’ai pas le choix. Lorsqu’il accélère la cadence de ses coups de reins, la légère douleur qui se muait en plaisir, redevient douleur, pour peu à peu se mêler d’un plaisir qui me fait gémir de plus en plus fort.

Mais je ne crie pas.

Et là, tandis qu’il me sert contre lui, que nos corps moites, ne font plus qu’un, je sens que je bascule. Là, écrasée par sa puissance, par ses bras, les lanières resserrant leur étau autour de mon corps, je remercie ma constitution et tente de ne pas basculer. Et là…là, entourée des bruits obscènes d’un coït brutal entrecoupé de baisés apaisants, je sens mon corps atteindre sa limite.
Le sent-il ? Mon corps se cambre malgré son poids et je ne peux empêcher ma voix de monter dans les airs, près de son oreille. Je parviens à soupirer « Je suis désolé… » mais les vagues de l’orgasme se font plus fortes et ma cyprine inonde son membre. Il ne s’arrête pourtant pas. Entre mes cuisses souillées, il fait durer l’orgasme. J’ai beau trembler, planter plus fort mes ongles, rien ne l’arrête et malgré la sensibilité presque douloureuse de mes chairs, je me surprends à resserrer l’étreinte de mes jambes autour de son bassin, mes yeux se replongeant dans ceux d’Helel.

Je ne suis pas si fragile que ça…si ?

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Mona Duval

Humain(e)

Re : Appelles-moi...[Stephen]

Réponse 10 jeudi 18 février 2021, 09:20:23

« Je… » …suis désolé. C’est ce que j’aurais aimé dire, sans parvenir à le sortir.
La petite mort.

Et ça porte très bien son nom.

Car c’est comme ça que je me sens. Morte. Vidée. Et si sensible. Tout mon corps frissonne à la moindre de ses expirations, au moindre de ses grognements. La simple vue de son corps. Je me sens si petite et faible tout à coup. Mais le mauvais ne me laisse pas le temps de réagir, que ce soit par la soumission ou par la rébellion.

Ses assauts me semblent plus violents encore. Une partie de moi, celle qui y est déjà passé, me jure que ce n’est pas possible. Mais mon corps, lui…tout ce que je peux faire, en réponse à cette punition, c’est gémir en m’accrochant plus fort.

Humainement, je ne me pensais pas capable d’encaisser pareil choc. Ses mains se saisissent de mon bassin et je ne peux qu’essayer de m’accrocher où je peux, lui attrapant les avant-bras. Mes doigts glissent sur sa peau brûlantes et accrochent les draps. Il n’y a pas que mon derme qui portera les traces de son passage après tout ça.

Je suis en ébullition. Je le sens avant qu’il ne jouisse. Son sexe qui se tend, déjà si rude, devenant comme…plus épais. Aussi fou que ça puisse paraître quand je vois la taille…enfin. Que je sens la taille de son chibre, il semble épaissir. Le temps d’un tressautement. Dans un spasme. Puis une chaleur m’inonde les entrailles. Il y en a tant, que ça coule et souille les draps déjà trempes de sueurs. C’est salissant d’être l’esclave d’un inconnu. Mais si bon. Je me sens étrangement bien, là, remplie de la semence d’Helel. Comme…je ressens une sorte de gratitude. On va me prendre pour une folle. J’ai envie de lui demander, s’il m’a droguée.

Je gémis doucement lorsqu’il se retire, laissant un froid là où c’était si chaud précédemment. Son membre est si épais, si dur, que j’ai la sensation qu’il me remplit encore. Il me caresse, mais je ne le sens presque pas, focalisée sur mon intimité encore palpitante de ce qu’elle vient de subir. Les yeux mi-clos, je le regarde me parler, sans réellement le comprendre. Ou du moins, encore incapable de répondre. Encore essoufflée. Si je n’étais pas si sportive, il est probable que je ne m’en serais pas sortie sans que mon cœur ne lâche.

Je ne sais pas s’il en a eu marre de me voir simplement rester ainsi, les cuisses écartées, à le regarder. La gifle me surprend avant de me faire mal, mais lorsqu’il me pince, je pousse un petit cri. Surprise, étonnement, douleur. Il sait que mon clitoris est sensible et pourtant, ça ne l’arrête pas. Il vient de jouir, mais ça non plus, ne semble pas l’arrêter. Au lieu de voir sa verge redevenir molle, comme celles de tous mes partenaires à de quelques rares exceptions, si ça ne devenait pas totalement mou, ça avait tendance à…

Ma respiration reprend un rythme plus calme, mais Helel choisi ce moment précis pour glisser ses doigts dans ma bouche. Ma première réaction est de rejeter, ma langue luttant brièvement, avant que j’accueille finalement non sans hoqueter, bavant comme la chienne qu’il veut que je sois. Même gémir est difficile, lorsqu’il me frappe, lorsqu’il me pince.

« Supplie mon pardon ! » Si tu ne retires pas tes doigts, ça risque d’être difficile.

Il le sait. J’en suis persuadée. Je le laisse continuer son petit jeu, gémissant contre ses doigts, les suçant lorsque je le peux. J’essaie d’articuler des supplications, mais ce n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît et cela semble pourtant le satisfaire. Ou alors, il aime surtout me voir hoqueter contre sa main, salivant avec abondance.

Me jugerez-vous ? Si je vous dis que ça m’excite ?

Ceux qu’il a mis en moi sont douloureusement habiles. Ils me tirent des hoquets, incapable de cri, tandis que je tente parfois de resserrer les cuisses. Je les desserre rapidement sans qu’il n’ait à me dire quoi que ce soit. Il n’y a pas que mon âme qui lui appartienne.

« …me pardonner. » la fin de la phrase, débutée sur une sorte de gémissement – borborygme. J’inspire en même temps une plus grande quantité d’air, essuyant de la main la salive à mon menton. Du coin de l’œil, je l’observe.

Il peut lire dans mes yeux, un cocktail d’émotion. Je ne sais pas encore moi-même ce que je viens de vivre et ce que je risque de vivre les prochaines heures. Je ne sais pas si une part tente encore de se rebeller. Si ma conscience, mon inconscient…si une infime partie de moi-même, quelqu’un là-haut, à quelque chose à redire sur tout ça. Qu’il parle maintenant. Ou se taise à jamais.

Soumission, adoration. Crainte plus proche de l’excitation que l’appréhension. Mes yeux passent de ses lèvres à ses mains. Le collier. Il ne me demande pas de me redresser, mais je le fais. Souplement malgré ce que je viens de subir. Je m’agenouille face à lui, levant la tête après une longue inspiration. Je ne remarque pas les changements de luminosité, mais ses yeux. Lorsque mes iris se posent sur les siennes.

« Je… » Je devrais partir. J’ai été droguée. Ou pire. Je suis morte et je suis en enfer. Ou… « Je vous appartiens. A vous. » Mes doigts se posent sur le bijou, que je caresse ainsi que les doigts épais qui le gardent captif. « Mon corps, mon âme, ainsi que… » Je ne sais pas ce qu’il faut dire, mais ma langue se délie facilement. Agenouillée comme pour une prière. « ma dignité et tout ce qui pourrait vous plaire. »

Ses muscles sont si durs sous mes paumes. Je le caresse, levant la tête, tandis que mes mains caressaient en adoration, son chibre. Je lui offre ma gorge, attendant non sans une certaine impatience, qu’il m’emprisonne. Qu’il scelle…de manière définitive, ce pacte avec le diable.

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