IRL des SJW [Lissandre Verrières] [TERMINE]

D'un geste rapide, Kara rattrapa le poignet de sa comparse et lui interdit de quitter la cabine où elles se trouvaient. L'attitude de Lissandre était touchante, et malgré parfois son manque de jugeote, la working-girl avait vu juste à son sujet. Bizarrement, ce n'était pas si génial d'avoir raison, sur ce point. Faire retomber comme un soufflet l'enthousiasme de sa nouvelle amie n'était pas quelque chose d'agréable.

"Ne sois pas désolée. Tu es comme tu es, tu l'as dit, et tu l'assumes."

Elle esquissa un sourire tendre et reprit rapidement pour lui éviter de répondre.

"Moi, je suis une pro de l'organisation de projets et des plans stricts... Toi, tu es un chaos diffus d'idées qui fusent, un chaos créateur, mais qui a besoin de tuteurs pour pousser au delà de la graine. Je peux t'aider..." Encouragea Kara, dans une attitude assurée cette fois, en relâchant délicatement le bras de la petite blonde, et semblant se rendre compte qu'elle était finalement en sous-vêtements.

D'un regard rapide, elle tourna la tête pour se voir dans le grand miroir du fond, et constata que c'était totalement détonnant avec ce qu'elle avait l'habitude de porter... mais pas du tout inapproprié. Lissandre avait du goût, mais cela, il était difficile d'en douter désormais.

Kara n'avait aucune envie de la voir s'en aller, parce qu'essayer des tenues invraisemblables seule était improductif, et c'était l'échange qui importait, en réalité. Leur amitié était toute neuve, elles avaient besoin de ces moments pour se souder. Et l'Office Girl était convaincue que Lissandre était autre chose que juste une blonde pleine de peps superficiel.

Moins mal à l'aise, la jeune brune se tourna pour faire face à sa nouvelle amie et écarta les bras en croix.

"Alors ? Je pense que mes ex seraient vraiment surpris s'ils me voyaient avec autant de couleurs !" Ricana-t-elle, pour tenter de détendre l'atmosphère. Et en jetant un œil sur les vêtements apportés par la vendeuse, elle eut un geste de menton.

"J'ai pas envie de les essayer seule, tu sais. C'est pas drôle. Hé puis... de toute façon, j'ai besoin de toi pour accrocher les fermetures dans le dos."

Kara lança à Lissandre un ravissant sourire, plein d'empathie et de soutien, mais aussi avec une note de supplique, pour qu'elle ne décide pas de sortir d'ici...

IRL des SJW [avec Kara Desco] – réponse n°16

Cette main agrippant sur son poignet représentait beaucoup pour Lissandre. Elle prit même un petit temps pour ne rien dire et retenir des larmes qui auraient pu se former dans ses yeux. Mais elle parvint à les contrôler et, quand elle se tourna pour faire face à Kara : ses yeux étaient à peine embués.

« Je reste. Oui ! Ne t’inquiète pas, je reste avec toi. »

Elle retrouvait le sourire. Elle se rendait compte à quel point Kara pouvait devenir importante pour sa vie. Une amie qui l’acceptait avec sa personnalité hyperactive. Mais également une professionnelle qui avait les compétences pour ordonner et faire progresser toutes les idées qu’elle avait en tête.

Lissandre préféra tout de fois ne pas lui en faire part.

*Pas tout de suite, en tout cas. Je dois essayer de me contrôler. *

« Je pense que tes ex sont tous des nuls. S’ils ne sont plus avec toi, c’est qu’ils n’ont pas vu que tu étais un bijou brut. Une pierre précieuse encore enchâssé dans sa roche et couverte d’impuretés. Moi. »

Et elle s’approcha pour pouvoir poser son menton sur son épaule et se regarder dans le miroir.

« Moi je sais que tu es une pierre précieuse. Il fallait juste trouver la bonne bague pour te mettre en valeur. Et il me semble que nous sommes sur le bon chemin, oui ? »

Voilà. Lissandre ne s’était pas emportée. Elle laissait les événements se poursuivre à leur rythme. Et, plus important encore, elle laissait le contrôle du temps à Kara tout en restant à son côté.

Lissandre avait retrouvé le sourire. Un sourire chaleureux et complice.

Kara sourit en retour, visiblement rassurée et soulagée que sa nouvelle amie ne décide pas de prendre la poudre d'escampette parce qu'elle avait été trop direct avec elle en voyant désormais clair en elle... Ce n'était pas évident de de voir affronter ses démons, assurément, et ce n'était pas Cassandre qui pouvait donner des leçons là dessus. Pourtant, en compagnie de la blondinette, il lui semblait plus aisé de dépasser ses limites.

Déjà, la lingerie, jolie, sexy et pleine de peps. Elle se regardait encore et se trouva même assez attirante, c'est dire ! Les mots touchants de Lissandre la firent rougir, en réalité, mais face au miroir, impossible de le cacher, alors elle fronça le nez pour tenter de garder une contenance.

"Waou... C'est vraiment gentil ce que tu dis."

Et elle éclata de rire, repensant à la pique sur ses anciens petits amis. Elle n'avait pas tord, et Kara se livra quelque peu.

"Bof, tu sais, je crois surtout qu'on passe notre temps à faire des erreurs, ou à reproduire les même conneries. Moi, je suis attirée par les types qui ont beaucoup de charisme, qui se la pètent, qui dominent... et qui fatalement me font souffrir..."

Kara se tourna pour faire face à sa copine rose et plissa les yeux comme pour sonder son âme.

"Et toi ? C'est quoi ton style ?" Elle allait ajouter "d'homme", mais vu les allusions qu'elle avait fait, peut-être qu'elle n'était pas attirée par les mecs ? Kara ne fréquentait pas les communautés lesbiennes, et se sentait démunies face à un univers qu'elle ne maîtrisait pas, et qui lui était parfaitement étranger. A part des clichés, bien sûr, ce qu'elle détestait en général.

Elle ajouta rapidement.

"Dans ton job, tu dois croiser tout le temps des gens attirants et..." Elle pouffa en baissant la voix. "Bien membrés."

Après tout, c'était du porno, et de ceux qu'elle regardait, c'était un concours de taille la plupart du temps. Souvent inutile et barbant, certes, mais elle serait malhonnête en affirmant que cela ne la faisait pas fantasmer.

IRL des SJW [avec Kara Desco] – réponse n°17

« Mon style à moi ? »

Lissandre repensa à ces dernières aventures. Elle avait des difficultés à faire le tri dans ce qu’elle avait vraiment vécue, ce qu’elle avait imaginé et ce qui dépassait le cadre « Terrien ». Elle se souvenait d’un désert et d’un démon. Elle se souvenait d’un casting dans cette ville. Elle se souvenait également d’une vie nocturne et d’un vampire. En y repensant, même quand les idées étaient fantastiques : était-ce un pilote d’un de ses nombreux essais pornos ou une vie sexuelle rêvée ? Compliqué…

« Je ne sais pas. Je ne crois pas que j’ai un style. En tout cas, je ne crois pas encore avoir découvert le mien. »

Elle repensa à ses aventures. Puis fut interrompu par la nouvelle question de Kara.

*Comment ne pas la titiller avec une question comme celle-là ? Hi hi ! *

« Alors comme ça on aime les grosses bites ? »

Lissandre en avait fait exprès de parler crûment. Elle avait même commencé à élever la voix pour faire croire à sa nouvelle amie qu’elle voulait attirer l’attention de toute la boutique. Mais elle s’était retenue. Et un grand sourire malicieux illuminait son visage.

« Plus sérieusement. Oui, j’ai rencontré de beaux hommes. Certains ayant reçu un don généreux de la nature. »

Ses mains mimèrent une verge de trente centimètres.

« Mais, tu sais, derrière tout ce que les spectateurs découvrent des vidéos : il y a un autre monde. Et, avant de trouver un acteur qui m’intéresse : je vais tomber sur des dizaines et des dizaines de cas. Des geeks puceaux et précoces. Des transporteurs au gros bide et au sourire salace. Des yakuzas. Des hommes qui cachent des sous-vêtements de femme derrière une tenue de travail tout ce qu’il y a de plus classique. C’est… fatiguant. Et, à force, je ne vois plus de verge. Je ne vois plus qu’un bout de peau plus ou moins long. Plus ou moins épais. D’une couleur ou d’une autre. Oui. A trop en voir, on ne voit plus rien. »

Un monologue un peu philosophique. Un peu blasé également. Lissandre ne voulait pas rester dans cet état de pensée. Alors elle redirigea l’attention ailleurs.

« Et donc, madame je serai curieuse de rencontre des gens bien membrés, on aime rester dans cette lingerie ? On n’essaie rien d’autre ? »

"Au moins tu n'as aucune porte fermée !" Rétorqua Kara lorsque Lissandre affirmait n'avoir aucun style d'homme qui puisse lui plaire à coup sûr. A vrai dire, c'était sans doute la meilleure des façons de faire un tas de rencontres et de découvrir des mystères là où, elle, elle restait sagement dans les clous... Pas si étonnant, du coup !

Mais dès qu'elle lui lança cette phrase bien crue, les yeux de la jeune femme s'agrandirent bien ronds, pas forcément très très choquée, mais tout de même... Elle parlait fort, et assurément les vendeuses derrières le rideau les épiaient -du moins, c'est ce que elle, elle ferait si elle était dans leur cas-

"Quoi ?" Elle gloussa comme une midinette. "Non mais. Euh." Et éclata finalement de rire en roulant les yeux, d'un air complice. "On ne va pas se mentir, c'est quand même plaisant à reg..." Mais dès que Lissandre mima une longueur qui lui sembla impressionnante, Kara s'interrompit pour ciller.

"La vache, mes ex étaient loin de bosser dans le hard !" Se moqua la demoiselle, en écoutant soudainement un discours blasé et fataliste... Qui ne ressemblait pas à la Lissandre rose fluo qu'elle montrait à tout le monde. Mais après tout, elles deux étaient assez proches, maintenant. Et physique, d'ailleurs.

Est-ce qu'on pouvait vraiment se lasser de voir des mecs nus toute la journée ? En tant que néophyte, Kara estimait qu'elle pourrait tenir longtemps à mater des petits culs, mais... Les boulangers affirment qu'ils n'ont plus envie de croquer dans toutes leurs pâtisseries après quelques jours à peine en poste, après tout. Elle fronça le nez. Et sursauta.

"Ola, non." Ahem... cette conversation la laissait un peu trop rêveuse. Elle prit un des vêtements apporté par une aimable employée, à la demande de la Barbie Fuchsia et le plaqua sur elle, pour tenter de voir si cela lui irait.

"Bon, aller, je commence par ça."

C'était évidemment coloré, mais pas aussi flashy que ses sous-vêtements. Un petit short en cuir noir luisait sur le cintre, laissant perplexe Kara, mais un haut élégant à col mao, ressemblant aux vêtements traditionnels que la Blonde avait montré depuis son téléphone, semblait moins provoquant. Et puis, il était turquoise, et c'était une couleur qui lui plaisait...

"Aller." Elle enfila le petit short, finalement loin d'être moulant comme elle l'avait estimé, mais plutôt bouffant, et la tunique traditionnelle en soie bleue canard et liserés gris était vraiment très élégant. Bon... finalement, sous le col, un très large décolleté laissait apparaître sa poitrine, et aussitôt, elle lança un regard à Lissandre.

"Ah, je vois." Elle gloussa, boutonna le haut très serré, minutieusement, ses cheveux retombant autour de son visage. Passant une main dans le trou béant laissant voir la moitié de ses seins, Kara soupira d'un air amusé.

"C'est pas ce que j'ai l'habitude de porter, même si j'aime les décolletés..."

IRL des SJW [avec Kara Desco] – réponse n°18

« Ça te va très bien ! C’est coloré. Ça laisse montrer des formes mais ça ne montre pas tout. Ça fait travailler l’imagination, c’est parfait comme ça ! »

Lissandre croisa ses bras. Puis elle libéra son bras droit pour venir poser son index contre ses lèvres. Elle réfléchissait. Quelque chose la turlupinait. Il manquait quelque chose. Ses yeux balayèrent Kara de haut en bas. Il n’y avait pas de malice. C’était un regard sérieux.

« Mais bien sûr ! Il te manque des accessoires. Un collier, même discret, permettrait d’accentuer ce bel arrondi mettant en valeur ta poitrine. Tout comme des bracelets à tes poignets et à tes chevilles donneraient un petit plus qui enrichirait déjà ce bel assortiment. Tu en penses quoi ? »

Une nouvelle idée frappa Lissandre. Kara put le voir dans ses yeux. Son téléphone portable en main, ses doigts cherchaient dans sa galerie photo l’objet de ses pensées.

« Il y a quelques jours, je me suis arrêté justement dans une bijouterie. Pas si loin d’ici. »

Il y avait énormément de photo dans son téléphone portable. Elle passait parfois une heure par jour à revenir dedans et chercher l’inspiration. L’image qu’elle avait trouvé d’une façon hasardeuse pour venir nourrir son scénario ou illustrer son propos à un collègue.

« Pas ça. Pas ça. Ça c’est un collier BDSM mais ce n’est pas ça non plus. Ah ! Les voilà ! »

Lissandre montra un collier constitué d’une fine chaîne en or et d’une petite pierre qui ressemblait à une larme. Discret et beau. Son doigt passa à la photo d’après. C’était un collier en trois étages. Trois chaînes avec sur chacune d’elle, un petit médaillon.

« Tiens, prends mon téléphone et regarde un petit peu ma galerie. Dis-moi si tu vois des choses qui te font plaisir. Il y a un service de commande en ligne et ça pourrait arriver chez moi rapidement. »

Ce que Lissandre ne pensait pas sur l’instant, c’est qu’il y avait des photos d’un casting qu’elle avait passé juste avant qu’elle fasse le tour des boutiques. Un homme japonais qui était membré pour du hard. Et, si la curiosité de Kara l’emmenait jusqu’à ses photos, elle pourrait comparer la taille par rapport à la main de sa copine du web. Car Lissandre y mettait du sien pour recruter pour ses propres films.

A se regarder plus précisément dans le miroir, la suggestion de Lissandre était en effet la bonne : il manquait des accessoires. Et puis, elle était totalement disposée à se plier au jeu proposé par sa nouvelle amie, qui avait des allures de fillettes jouant à la poupée avec elle. C'était drôle, et hors du temps.

Kara ouvrit de grands yeux quand elle entendit "bdsm" et fut instantanément soulagée... Elle n'avait pas très envie d'avoir à sortir avec un accoutrement qui attirerait, à coup sûr, des regards pervers. Assez classique dans ses relations, elle devait tout de même avouer qu'elle n'y connaissait rien, bien que cela soit hautement évocateur.

Le téléphone fourré dans ses mains, la jeune femme s'assit sur un des tous petits tabourets de la cabine le temps de swiper ; les premières photos étaient en effet de très jolis bijoux mais les prix affichés la laissèrent pantoise. Elle échangea un regard avec Lissandre, mais assurément la petite blonde n'entendrait aucun refus du fait du coût de ses extravagances, c'était certain... Kara commençait à la connaître, et si elle avait une idée en tête, il serait inutile de tenter de la lui extirper.

Alors, elle se concentra sur les images de parures.

"Han, mais celui-ci est si beau !" S'exclama-t-elle, lui montrant un pendentif en argent, rond, martelé d'arabesques. C'était plutôt simple, mais... Kara l'était tout autant !

Elle continua de faire défiler les photos prises dans la bijouterie, quand soudain, ses yeux s'écarquillèrent, et elle sentit le rose lui monter aux joues. C'était... une photo de sexe, et bien sûr il n'y en avait pas qu'une, des gros plans, sous tous les angles... La jeune femme déglutit, mais étrangement, elle était incapable d'arrêter de faire glisser les photos. La vache ! Ce mec avait un physique sculpté pour le hard, c'était certain. Elle se mordit la lèvre.

Lissandre voyait vraiment des mecs à poil tout le temps dans son métier... C'était à la fois un fantasme et effrayant. Mais Kara crut qu'il s'agissait d'une conquête, et réalisant cela, éteignit l'écran avant de vite tendre le smartphone à son amie.

"Euh... pardon mais... je crois que j'ai vu des photos de ton mec." Elle pinça les lèvres. "Enfin, pas de lui en entier, à vrai dire." C'était une intrusion dans sa vie privée, ce n'était pas du goût de tout le monde, même quand on est aussi extravertie que Lissandre.

« C’est vrai ? Il te plaît celui-là ? Alors considère qu’il est déjà arrivé chez moi ! »

Un grand sourire aux lèvres, Lissandre laissa Kara continuer à regarder sa galerie photo. Pendant ce temps, elle passa la tête au-dehors de la cabine. Elle vit que les employées discutaient entre elles. Il y eut même des visages surpris d’être surpris et elles finirent en petite révérence pour s’excuser à distance.

« Quoi ? Qu’est-ce que tu as dit ? »

*Des photos de mon mec ? Je comprends pas. J’en ai pas en ce moment. *

Lissandre se rapprocha de Kara et récupéra son téléphone à coque rose. En l’ouvrant et en arrivant sur la page de déverrouillage, elle comprit. Son visage s’éclaira sous les nouvelles informations et elle ne put réfréner un nouveau sourire malicieux.

« Tu as vu une partie de mon copain ? Du genre, de cette taille-là ? »

Entre ses deux mains apparut la longueur de la verge du dernier acteur qu’elle avait casté. Elle ne put s’empêcher de rire sous la méprise de sa copine du web. Quand elle reprit le contrôle de ses zygomatiques, et elle le fit rapidement pour ne pas trop embarrasser Kara, elle commença à expliquer.

« Ce n’est pas mon mec comme tu dis. C’est un acteur du nom de Takeru Johnson. Un métisse américano-japonais. Et, comme tu peux le voir, il a récupéré tout ce que l’Amérique fait en gros. En gros, une bite XXL ! »

Pour prouver ce qu’elle disait, elle retourna dans la galerie de photo et lui montra une image d’elle et de l’acteur. Une mise en scène qui rappelait les grosses prises des pêcheurs. Quand le pêcheur se retrouvait à côté d’un énorme poisson pendu. La différence pour cette photo est que Lissandre était accroupi et avait mis son avant-bras parallèle à la verge au repos impressionnante.

« Du coup, pas besoin de s’excuser. Je dirais même que je pourrais le contacter pour toi si ça peut te faire plaisir. Enfin, pas tout de suite, hein. Aujourd’hui, tu es à moi ! »

Prise d’une pulsion de jeu, elle se rapprocha à très grande vitesse des lèvres de Kara pour lui coller un bisou surprise. Elle se retint au dernier moment et lâcha son geste attentionné sur sa joue. Lissandre reprit ensuite sa position en gratifiant sa copine du web d’un clin d’œil complice.

Il y avait finalement pleins de bonnes nouvelles à cette petite méprise, hein ? Kara s'était trouvé vraiment idiote de s'être trompée, d'autant qu'évidemment Lissandre avait sauté sur l'occasion pour lui souligner à quel point ce mec avait des attributs hors-norme. Enfin, pas quand on travail dans le porno, visiblement ! La jeune femme éclata de rire, imitant la Blondinette, parce qu'il fallait bien avouer qu'elle avait raison : ce type n'était pas ce qu'on imaginait des petits japonais, sans vouloir faire dans le cliché... Et elle ne connaissait pas d'Américains, pourtant elle savait volontiers qu'ils étaient mégalo et qu'il fallait toujours exposer ses signes extérieurs de richesses. Grosses voitures. Evidemment.

"Oh ouais, cette taille-là ouais." Ricana-t-elle encore, sentant même qu'elle commençait à avoir mal au ventre. Cela faisait un bien fou de glousser entre nana, et dès que Lissandre retrouva cette fameuse photo comme un beau trophée de pêche, Kara écarquilla encore les yeux bien ronds.

"La vache, j'ai jamais vu une bite aussi grosse, j'espère que tu vas le faire tourner dans ton prochain film." C'était sorti tout seul, même si ce n'était pas spécialement ce qu'elle recherchait dans les vidéos qu'elle pouvait mater, de temps en temps, seule chez elle, en legging... En fait, elle devait avouer que de visage, ce gars était également attirant, ce qui pour elle était important, même pour le X.

Quand elle vit le Bonbon Rose lui sauter presque littéralement dessus et qu'elle était presque sûre qu'elle viendrait l'embrasser, Kara sursauta et au baiser sur sa joue, plissa les yeux avec tendresse. C'était très mignon, en réalité, cet élan affectif, et c'était rare de se retrouver si proche alors qu'elles ne se connaissaient pas depuis longtemps. Le naturel plein de peps de Lissandre, sans doute !

Mais il en suivit un petit silence, Kara ne savait pas vraiment comment réagir avec ça ; c'était étrange, car elle n'avait pas été choquée, et cela faisait écho à plusieurs moments où la Blonde s'était montrée soit provoquante, soit touchante, et où la petite brune avait ressenti comme une attirance, du moins un attendrissement certain.

Pour éviter que cela ne devienne gênant, elle lui rendit son clin d'œil coquin, et affirma avec force.

"T'inquiète, je sais que j'ai pas eu de coup depuis longtemps, mais jvais pas t'lâcher juste pour un gros paquet ! Et puis, je serai vraiment trop empotée avec un mec qui se tape des sortes de mannequins ultra bien roulées, et déesses du sexe, toute la journée !"

Elle fronça le nez en riant, avant de prendre sa main et d'à son tour embrasser sa paume.

"C'est pas qu'il est moche hein, j'avoue qu'il est super craquant. Tu m'enverras les rush de tes vidéos avec lui, au pire." Nouveau clin d'œil, elle sautilla comme pour mimer une impatience de midinette, faisant rebondir sa poitrine.

"Dis-lui que son texte c'est 'Oh oui Kara, t'es vraiment bonne !' " Elle lâcha un grand rire dans la cabine, faisant s'aventurer une vendeuse soucieuse de leur bien-être, qui avait dû avoir peur qu'elles n'aient besoin d'aide.

La pauvre femme tomba sur l'image sur le smartphone encore bien allumé, devint rouge pivoine, et repartit presque en pleurant.

"Oh, merde, j'ai fait une connerie... Tu crois qu'elles vont nous virer ? Genre, atteinte à la pudeur ou je sais pas quoi ?"

L’irruption de la vendeuse coupa Lissandre dans son élan. Parce qu’il était impossible de faire comme si Kara venait de ne rien dire. Elle était obligée de surenchérir. Bien qu’elle se demandait tout de même si cette irruption de la vendeuse n’était pas arrivée au bon moment, finalement. Parce qu’il y avait plus que moyen de continuer cette conversation. Mais il y avait une façon provocante et une autre constructive.

« Je ne sais pas si elles vont nous mettre dehors. Mais ne t’en fais pas, je m’occupe de tout. »

Lissandre commença à récupérer tout une pile de vêtements. Donc la majorité n’avait pas été essayé par Kara. Peu importait. Elle hésita un instant à récupérer les affaires que portait sa copine du web quand elle l’avait vu pour la première fois plus tôt dans la journée. Mais Lissandre préféra lui demander dans quelle tenue elle souhaitait sortir. Le choix était celui de Kara et elle n’allait pas la provoquer là-dessus.

Une fois que Kara lui avait communiqué son choix, elle préféra lui expliquer ce qu’elle allait faire.

« Je vais régler la note de tout ça. Je vais m’excuser pour le raffut qu’on a produit. Et leur dire qu’on va partir. Bon allez, j’y vais. »

Et sans plus attendre, Lissandre sortit de la cabine d’essayage chargée comme pas possible de tous les vêtements et sous-vêtements.

Le temps que la vendeuse replie correctement le tout et range tout au-dedans de sac, Lissandre eut un nouveau sourire malicieux. Elle envoya une dizaine de photo de l’américano-japonais. Autant son gros engin jaune que du reste de son corps. Après tout, un homme ne se définissait pas par sa verge. Le visage était également très important. Il était vecteur d’émotions. Et c’était ces émotions qui étaient importantes pour le désir. Et donc : pour la provocation d’un ou plusieurs orgasmes.

Lissandre envoya ensuite ce SMS suite à l’envoi des photos : « Pour quand tu seras seule. Le slip sur les chevilles. Hi hi ! »

Bruits de vibration dans son sac.
Kara se pencha pour l’en sortir, toujours vêtue dans ces nouveaux vêtements, dont les étiquettes avaient été savamment retirée pour pouvoir régler leurs achats. Il fallait avouer qu’elle craignait un peu de sortir accoutrée ainsi, mais pour faire plaisir à Lissandre, elle lui avait clairement dit qu’elle ne reviendrait pas en arrière aujourd’hui.

Les pommettes de la jeune femme se teintèrent de rouge, mais elle gloussa, seule dans la cabine pendant qu’elle tentait de ranger ses vieilles fringues dans son sac à main, et de remettre ses chaussures, mais le texto était bien plus attirant. La vache, elle saurait quoi faire de ces belles photos… Elle n’en perdait pas une, cette petite Blonde !

Sortant alors, gênée mais en pouvant s’empêcher de retenir des fous-rires, Kara rejoignit Lissandre qui finissait de payer. C’était un peu plus malaisant, de se faire offrir tout cela, maintenant que c’était concret, et la working girl se mordit l’intérieur de la joue.

« Vraiment… euh… Merci. » Souffla-t-elle lorsqu’elles sortirent les bras chargés de paquets. Ca changeait vraiment la vie d’avoir un max d’argent… Au diable les regards outrés, elle s’approcha pour l’embrasser sur la joue, sa générosité méritant vraiment ce gage d’affection et de reconnaissance.

Lorsqu’elles furent loin des oreilles chastes des vendeuses et du magasin, Kara se sentit plus légère.

« Ah, merci aussi pour… » nouveau gloussement. « Les photos de ce gars. J’me souviens déjà plus de son prénom, mais je pense que je vais me souvenir de son visage. » Elle ricana comme une adolescente, cela faisait un bien fou.

Elle n’avait pas tous les jours l’occasion de parler entre filles de sujet croustillant, puisqu’elle n’avait pas tant que ça de copines. Des collègues, oui, et des gens de passage par ci par là, mais rien qui puisse s’apparenter à des proches capables de se faire une soirée pizza pour les derniers potins salaces. Ça lui manquait, en fait…

« Et alors ? Tu l’as testé ? J’veux dire, au-delà de mesurer son engin comme si c’était une carpe d’élevage ? Aller, raconte ! » En réalité, Kara avait été piquée par ces clichés, et le regard perturbant de l'acteur pour l'objectif, comme s'il la regardait et la déshabillait du regard sans pourtant être physiquement présent.

En voyant Kara sortir avec ses nouveaux habits, Lissandre ne put s’empêcher de la complimenter :

« Tu es magnifique ! »

Elle paya et laissa sa copine du web se charger de tous les sacs. Parce que c’était ses cadeaux et aussi parce que ça faisait partie de son éducation. Son petit côté bourgeois qui ressortait et laissait les autres se charger.

Puis elle fondit. Ce n’était qu’un bisou sur la joue. Mais ça lui fit le même effet qu’un baiser passionné. Tant qu’elle ne réagit pas sur le coup et regarda Kara avec la bouche ouverte comme un poisson manquant d’oxygène.

Toutes deux s’éloignèrent et Kara lui fit part de la bonne réception des photos. Lissandre retrouva alors son sourire malicieux.

« Takeru Johnson. C’est le nom de ta nouvelle obsession. Attends, je te l’envoie par SMS à la suite de ses photos. »

Sans perdre de temps, elle chassa l’écran de veille de son téléphone rose et lui envoya son nom et prénom. Elle y glissa même son numéro de téléphone portable.

« Si jamais tu voulais le joindre directement. »

S’ensuivit un clin d’œil complice et joueur.

Faisant quelques pas de plus, sa copine du web revint assez rapidement sur le sujet assez… « volumineux ».

« Tester ? C’est un pauvre choix de mot, non ? Ce pauvre monsieur n’est pourtant pas un produit du commerce. Ca reste un être humain. Tu n’as pas honte, Kara ? »

Elle s’était forcée à prendre un visage sérieux. A relever son menton et avoir une attitude moralisatrice comme peuvent l’avoir les mères. Même son ton avait repris certains accents de sa vie bourgeoise qu’elle avait fui il y a de ça des années.

Puis sa malice et sa joie de vivre revinrent au galop !

« Je plaisante avec toi ! Enfin, je m’amuse avec toi mais je reste quand même sérieuse au sujet que notre Takeru Johnson est un être humain. Et doooooonc, tu voudrais savoir quelques détails graveleux, hein ? »

Lissandre n’ajouta rien de plus. Elle se connecta de nouveau à son téléphone portable. Elle choisit une application qui avait l’image d’un coffre-fort. C’était ses données personnelles et sécurisées. Elle trouva rapidement un fichier vidéo. Elle le lança et le tendit à Kara.

La vidéo commença par une main en gros plan. Celle de Lissandre qui posait le téléphone en face d’une chaise sur lequel était assis un Takeru Johnson avec le pantalon sur les chevilles et le titan dressé. Une vidéo qui continuait par une certaine femme habillée de latex rose, montrant son derrière à la caméra. Le bruit d’une fermeture éclair révélant son intimité. Puis une femme s’approchant du titan dressé et pouffant de rire comme une adolescente. Une timide pénétration sur le l’extrémité et quelques allers-retours. Puis elle se délogea du beau américano-japonais pour l’embrasser avec fougue. Fin de la vidéo.

Kara avec les yeux écarquillés, sans pouvoir détourner le regard de la vidéo. C'était à la fois tellement gênant et...

"Oh la vache." Elle restait bouche-bée que Lissandre soit aussi à l'aise et sans gêne, pour pouvoir lui montrer comme ça, dans la rue, une prise de vue aussi intime. Cette fille était incroyable. Mais pour le moment, elle était fascinée par l'image de Takeru Johnson sur lequel s'enchâssait très bien sa nouvelle amie. Elle déglutît, sentant la chaleur monter en elle.

Explosant de rire, sans doute pour tenter de faire descendre la pression qui s'emparait d'elle, Kara agrippa les bras de la petite Blondinette et baissa la voix, ayant remarqué que certains regards s'étaient tournées vers elles. Il fallait avouer qu'elle formait un duo extravagants, dans cette nouvelle tenue, et la Française en latex rose...

"Bordel, Lissandre, tu couches avec tous tes acteurs ? Il l'air d'assurer, en tous cas, rrrrrrrrr." Elle se mordilla la lèvres, les images encore bien ancré dans sa rétine. Ce mec, décidément, elle le trouvait vraiment attirant... Mais n'était pas à la hauteur, fin du game. Cassandre continua.

"Pardon pour le choix de mot, blague à part. Ca doit être une déformation professionnelle. Toi, tu regardes les gens en imaginant leur potentiel derrière la caméra, et à poils, moi, comme si je devais les vendre pour espérer pas me faire virer. Mais, tu sais, j'oserai jamais l'appeler, ce Takeru Johnson..." Elle gloussa, se rendant compte qu'elles avaient l'air de marcher au hasard.

"Tu voulais aller quelque part en particulier ?" Kara n'avait aucune envie de laisser partir sa copine, d'autant qu'elle avait promis de poser pour elle... Ce détail lui revint en mémoire, elle grimaça, sentant déjà sa tenue attirer plus de regards que d'habitude.

Les deux mains de Lissandre se posèrent sur les joues de sa nouvelle copine.

« Tu n’es plus au travail. Ne vois pas les gens avec ton œil professionnel. »

Elle fit quelques pas en arrière et montra de ses mains la nouvelle tenue qu’elle portait actuellement.

« Regarde-toi. J’aime penser que nouveaux habits égale nouvelle personnalité. Dans ces vêtements, tu peux être quelqu’un d’autre. Tu peux laisser ressortir une Cassis ou une Katrina. Peu importe le nom que tu veux donner à ce nouvel avatar. Lâche-toi ! Hi hi ! »

Sortant son téléphone à coque rose de son blouson doré, Lissandre ouvrit une application. Elle remplit quelques critères. Sélectionna enfin le bouton « OK ». Elle releva la tête et découvrit qu’elles avaient continué à marcher dans la rue sans objectif. Enfin, Lissandre en avait plein des objectifs pour sa copine du web ! Seulement, plus dans cette rue.

« Chez Takeru Johnson. »

Puis elle avait accéléré pour s’arrêter devant une sonnette. Bien entendu, son doigt pressa le bouton et on entendit une cloche au bruit numérique résonner derrière la porte.

Lissandre se tourna vers Cassandre avec un regard appuyé. Un grand sourire malicieux sur le visage. Tout son être disait « On est chez lui. Il va bientôt ouvrir la porte. Tu es prête ? ».

Un bruit cliqueta. Une serrure à laquelle on retirait sa sécurité. La poignée de la porte s’abaissait.

Lissandre regarda sa copine du web et… courut !

La porte s’ouvrait et ce n’était absolument pas Takeru Johnson.

Un peu plus loin, une voiture s’arrêtait au niveau de Lissandre. Leur taxi pour se rendre à l’appartement de la bourgeoise en latex rose. Le coffre était déjà ouvert pour décharger sa copine du web de tous ses cadeaux.

Kara n'avait vraiment rien comprit à ce qui venait de se passer.

Et... Elle se retrouvait devant une porte d'immeuble, seule. Et quelque chose la retenait devant cette porte, parce que Lissandre avait évoqué ce beau gosse qui commençait à envahir ses pensées. Déglutissant, elle se sentit idiote, mais cela dura peu. La porte s'ouvrit. Un grand japonais tout fin la regardait d'un air bizarre, comme s'il attendait qu'elle parle, en réalité. Il descendit son regard de haut en bas, la considérant et.

Mais ce n'était pas DU TOUT ce superbe étalon de la photo. Kara se frotta la tempe et pouffa de rire.

"Euh. Pardon."

Elle n'attendit pas qu'il réagisse et prit la fuite, suivant son amie avec peine dans cette tenue dont elle n'avait pas l'habitude. Le mec avait dû l'insulter derrière, mais elle ne voulait pas se retourner. Au coin de la rue, essoufflée, Kara retrouva Lissandre et lui offrit un visage contrarié.

"T'es folle, j'ai cru que..." Elle s'était faite avoir. Et éclata de rire en déposant dans le coffre ses paquets.

"Merde, t'es con. Tu m'as eue tellement facilement." C'était presque pathétique, est-ce qu'elle était aussi crédule ? En s'installant dans le taxi, reprenant son souffle, elle soupira.

"Méchante !" Fit-elle en lui tirant la langue. Mais elle aurait dû s'en douter, cette journée était réservée aux copines, elles l'avaient dit. Intérieurement, Kara se demandait si elle avait envie de voir ce Takeru, en vrai. Elle se sentait effectivement mal à l'aise à l'idée de l'appeler, ou de converser avec lui comme ça, alors qu'ils ne se connaissaient pas, et qu'elle avait déjà vu son corps bien en détail. Et en action. C'était gênant, non ?

"Bon, on va où ? En vrai, hein, cette fois ?!" Ricana-t-elle en attachant sa ceinture. "Pas de blague, Lissandre, tu vas me faire mourir d'une crise cardiaque avant ce soir."