L'entre-deux Mondes > L'Enfer

Aller simple, vert sapin - PV Stephen

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Mary E. Wright:
Face au grand miroir de sa chambre, Mary inspire une bonne goulée d'air pour se donner un semblant de courage. Son regard parcourt froidement son reflet et exigeante, intransigeante, elle vient réajuster doucement la robe vert sapin qu'elle porte. Un soupir franchit le seuil de ses lèvres alors qu'elle part se poster face à sa coiffeuse. Tendant machinalement une main vers un collier, elle relève les bras pour nouer celui-ci autour de son cou. La jeune femme agrémente l'ensemble de petites perles sur ses lobes et se relevant, elle lisse d'un revers de sa dextre les plis de sa robe. La douce passe tout juste un peigne dans ses cheveux pour les dénouer puis enfonce ses pieds dans des talons hauts. Avec prudence, Mary s'accroupie pour nouer l'arrière de ses chausses et se redressant, elle jette un dernier regard vers son reflet. Tapotant du bout des doigts l'encre qu'elle a étalé sur ses lèvres, retirant ainsi le surplus, Mary quitte sa chambre pour la salle de bain. La jeune femme lave soigneusement ses mains et fait remonter ces dernières, glacées, contre ses avant-bras s'accordant cinq secondes de répit avant sa mission.

Le calme avant la tempête.

Claquant des talons pour se rendre près de la porte d'entrée, elle se saisit de son sac à main et vérifie l'intérieur avec soin, poussant les différentes pochettes, s'assurant que tout le nécessaire s'y trouve. Mary se saisit également d'un foulard, vert sapin, qu'elle noue autour de la anse de son sac. Sous sa robe, au plus près de sa cuisse et dans un simple fourreau, elle prend le temps également de glisser son arme de prédilection: un couteau tranchant et atrocement redoutable une fois planté dans la main de ses adversaires. Du bout des doigts, elle extirpe une petite feuille de son sac et y relit les informations pour cette mission: escorter un milliardaire à une soirée mondaine.

Parfait.

S'aventurant à l'extérieur, le coeur et l'esprit légers probablement pour la dernière fois, elle referme la porte de chez elle, scellant son tragique destin.

Arrivant sur place, ne lâchant pas son sac à main de sa senestre fermement crispée sur la anse, Mary relève le menton et observe les alentours avec calme. Une ruelle bondée de monde lui fait face, dans les quartiers chics, huppés de la grande ville mais elle le sait: son client viendra à elle parce-que à son sac se trouve ce foulard vert sapin, noué avec grand soin.

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