On n’a qu’une vie, n’est-ce pas ? Est-ce grave si on suit ses pulsions ? Qu’on ne contrôle rien de ce qui arrive, qu’on ne freine rien ? Pourquoi ne pas se laisser tenter par une douce mélodie, une symphonie…? Après quelques soupirs, quelques sourires, voilà quelque chose de bien singulier, la jolie demoiselle reste sur le lit, dévorant de ses mains de douces bribes de draps, un sourire bête hante son joli faciès… Juste à côté d’une trace rougeâtre. Sa gorge, encore serrée, elle essaie de respirer normalement. En relevant le regard, elle l’aperçoit lui, à la fenêtre. De dos, ses muscles semblent encore plus prononcés, sa prestance est moindre une fois éloigné. Mais son emprise est toujours totale, il lui a ordonné de se taire, elle s’exécute. Elle ne dit rien. Sa jolie bouille s’avance, elle s’est levée, en s’approchant de lui, elle redoute son regard. Il la manipule, elle le sait et pourtant … Elle ne peut pas y échapper. Il a déjà refermé ses griffes sur elle, elle le sait, est-ce qu’elle en souffre ? Visiblement ce soir elle n’en a pas souffert. Ses jolis yeux roulent, il saisit son menton entre son pouce et son index pour l’obliger à le regarder. Lui arrachant un cruel baiser, elle se laisse aller contre le mur, tremblante, soufflant. Son regard provoque, ses jolies mains glissent sur le torse de l’homme, il a une clope au bec ce beau mec. Elle le déteste. Mais l’aime à la fois. Pourquoi est-ce qu’elle ne le repousse pas ? Pourquoi ses jambes se crispent, pourquoi approche-t-il à nouveau de ce fruit défendu, pourquoi donc? Ses jolies lèvres balbutient, il la fait taire à nouveau, elle souffle en suppliant.
Rien à foutre de cette pute.
Il tire une taffe en sortant de l’appartement, laissant la petite traînée se remémorer seule sa nuit de plaisir. Il descend les escaliers, encore torse nu, ses cheveux en bataille, la chemise sur l’épaule. Toutes les mêmes. Des nanas bien dociles qui n’attendent que de se faire tringler. La bête sort de l’immeuble. Sept heures du mat. Elle en aura voulu celle là… Un sourire carnassier règne sur son visage, il se met à rire sombrement… L’écho de son rire se répercute sur les murs alentours, s’échouent jusque dans les tréfonds des égouts et disparaissent à jamais dans le néant. Joshua fait partie de ceux qui se servent des demoiselles pour calmer leurs ardeurs, il suffit de quelques promesses, quelques caresses et les voilà bien dociles… Pathétiques n’est-ce pas ? C’est adorable. Les supplications, les lamentations, les gémissements, tout l’amuse. Mais il rit davantage de son plaisir et de leur malheur que de réellement leur euphorie. Égoïste petit enfoiré. Petit ? Non. Un mètre quatre vingt-treize, d’un naturel très impulsif, il n’est pas rare de le voir rôder à la sortie de bars sordides pour accoster de jolies demoiselles qui n’auraient à priori pas vraiment les moyens de lui résister. Il s’en fiche des regards, des représailles, de ce que ça implique. Il fait ce qu’il veut, s’il doit changer de pays, il le fait. S’il doit se faire oublier, il le fait. Tout pour son bon plaisir.
Une clope au bec, il enfile sa chemise dans la rue, alors que les passants entrent dors et déjà dans leurs bureaux. Eternel insomniaque, il se hâte et va rapidement chez lui. Sa tête tourne, la fatigue l’assaille, le prend au corps mais impossible de rester stable ainsi… impossible. Contraint par le joug de la fatigue, il ferme les yeux une fois dans son lit. Aussitôt, il s’imagine une paisible prairie, un endroit calme où il pourrait briser l’harmonie en déflorant une jolie demoiselle. Et si elle n’est pas d’accord ? Il frappe. La pire des raclures ? Possible. Les soumettre, leur donner à peine le temps de respirer, les amener aux portes de la mort si elle ne se débattent pas trop… Joshua se réveille.
20 heures.
Bon. Il se relève, passe dans la douche, étire un sourire mauvais en enfilant son pantalon. Il fait partie de ces enfoirés oui. Ces prédateurs. Alors il va guetter, à la sortie des bars. Plus la nuit devient profonde et plus les jolies petites nanas éméchées sortent… Pourtant ce soir là… Vers une heure du matin, quelque chose d’autre attire son regard. Une silhouette. Affirmée. Il saisit une cigarette en silence. Ouh… En voilà une bien belle. Ses yeux roulent en suivant la demoiselle, puis son corps s’élance dans la même direction… En revanche, il n’a pas pu la détailler tout à fait. Sa silhouette est tout à fait à son goût alors il la suit… La chasse commence. Ce soir il n’a pas foncièrement envie de demander l’avis des gens. Et… Elle est attirante cette jolie silhouette. Alors pourquoi pas… S’amuser sans son avis.