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Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]

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Alexander Galdur

E.S.P.er

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    73e duc de Galdur, Alexander a été retenu prisonnier par ses rivaux, les Baltar, qui ont tué son frère aîné. Vivant en exil après sa libération, il a repris ses terres il y a des années, et a maintenant pour ambition de briser ceux qui ont endeuillé sa famille et la reine Elena.

Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]

mardi 14 août 2018, 19:30:30

Le Serment
avec Elena Ivory



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   Alexander pariait gros sur cette manœuvre. Il avait beau savoir qu’il s’agissait de la seule action raisonnable à mener à ce stade, il ne pouvait s’empêcher de penser aux huit longues années durant lesquelles il avait été forcé de remettre à plus tard cette formalité. Pour tout dire, cela faisait près de vingt ans que le Duché tributaire des Cataractes Blanches et des Plaines de Galdur, un contributeur net précieux pour la Couronne, n’avait versé son tribut ou contribué aux levées militaires. Certes, le pays s’était rouvert durant les dernières années : l’afflux renouvelé de fruits et légumes et d’armes galduréennes avait participé à réduire les prix dans la capitale, les programmes d’échanges et les délégations étaient presque tous rétablis et permanents, et les Galdur avaient repris le versement de leur part au Trésor royal ; mais cela faisait plus de huit ans qu’Alexander, 73e Duc de Galdur, était au pouvoir et n’avait pas réalisé son devoir le plus élémentaire : recevoir la bénédiction de la Reine.

   Il ne pouvait trop s’en vouloir d’avoir si longtemps repoussé cet événement. Nexus était devenu un nid de vipères et de scorpions depuis la mort de Liam le Lion. Conspirateurs et agitateurs, conservateurs comme réformateurs, se battaient sur les fronts de la politique et dans les ombres tandis que le pouvoir royal se débattait dans les entraves qui lui étaient imposées. La Reine Elena avait besoin d’alliés, mais elle avait besoin d’alliés en vie, et Alexander Galdur n’aurait pu se présenter au Palais d’Ivoire il y a huit ans de cela ; ni même il y a deux ans de cela. Il était bien trop dangereux pour lui de poser un pied dans le port de Nexus à cette époque. Même aujourd’hui, son grand caraque était escorté en rade par deux caravelles et deux chaloupes, et il ne posa pas le pied sur la pierre du quai tant que la garde ducale ne l’avait pas précédé en totalité. Waldemar restait à un mètre de lui, dominant de sa stature toute l’assistance, tandis que Finn, plus discret, gardait un œil faussement distrait sur la foule depuis le bastingage. Paula Mayor elle-même commandait la force navale tandis que Rita Soledad, la corsaire, s’était vêtue d’une armure pour commander les marines incognito au besoin. L’arrivée du Duc à Nexus était une affaire pour le moins tendue.

   Des jours durant, alliés et adversaires avaient joué de leurs crieurs et de leurs réseaux pour inciter la population à montrer sa joie ou sa colère à l’encontre de celui qu’on présentait tantôt comme un héros restaurateur, tantôt comme un tyran sanguinaire. Peu de personnes s’étaient déplacées, au final, comparativement à certains événements animant la capitale gigantesque, mais l’ambiance était électrique, et la garde royale faisait son possible pour séparer les deux partis et les empêcher de s’affronter. En arrivant aux marches du Palais, Alexander fit rompre sa propre garde pour qu’elle leur vienne en aide au besoin, conservant uniquement Waldemar à ses côtés. Il était suivi par un cortège de serfs en habits bleus portant de grands coffres très lourds, six étant nécessaires pour déplacer chacun d’entre eux. Tandis qu’ils montaient les marches, un page vint à leur rencontre, les mains en l’air. Alexander le laissa approcher et écouta ce qu’il avait à dire, fronçant les sourcils et le remerciant d’une pièce avant de poursuivre son chemin. Le protecteur considéra sa silhouette encore plus raide et stressée qu’à son arrivée. Alexander savait bien que son retard pourrait lui valoir sa légitimité et peut-être sa vie, selon qu’Elena Ivory aurait été capable de séparer ses amis de ses ennemis au Palais, et il était déjà très perplexe en arrivant ici, dans cette cité où il avait été emprisonné et où son frère avait péri dans une geôle infecte. A présent, il semblait sérieusement ébranlé. Devinant les questions trottant dans l’esprit de Waldemar, le Duc l’informa tandis qu’ils terminaient leur ascension.

« Radon a fini par mettre à jour la cache de Serennis. Il a en sa possession des pièces non fondues reçues de ses soutiens étrangers, ceux qui ont œuvré à diviser mon pays et à le couper de Nexus le plus longtemps possible. Nous nous attendions à l’implication des Baltar, mais les pièces ont été frappées par l’argentier des Kovar. »

« Le Duc de Kovar ?! Quel peut bien être son intérêt ici ? Il a pourtant bien exprimé son souhait de s’allier à la Couronne et à … Oh ! Je vois. Ils visent le pouvoir pour appuyer leur propre agenda, et si leur voisin au lourd passif anti-esclavagiste est incapable de riposter en cas de révélation de leurs plans ... »

« Tu devines peut-être juste. Mais quelque chose manque à tout ça, je ne sais pas quoi encore. Ça ne constitue guère plus qu’une pièce à conviction, que nous devrons rendre valable en démontrant leur culpabilité. Je suspecte des ramifications que nous n’imaginons même pas derrière tout cela. En attendant, le conflit change d’échelle. Informer Finn et Paula, qu’ils préparent une prémisse pour notre prochaine réunion. »

   Le colosse tout vêtu de galium tapa sa cuirasse et s’éloigna, refusant de discuter des sentiments qu’éveillaient l’idée de le laisser seul à l’intérieur. Le Duc Alexander avait connu plus d’une vie et plus d’une épreuve malgré son jeune âge, et, malgré l’angoisse et les craintes, il était en mesure d’affronter le regard de la Reine Elena. Sa procession déboucha sous les yeux de la cour dans la salle d’audience du Palais d’Ivoire, dans laquelle il précéda les coffres chargés, marchant droit devant lui et au pas, le regard dans le vide, en pilote automatique. Plus il s’approchait du trône, plus il s’approchait du jugement d’Elena Ivory, et plus il devait se retenir de faire demi-tour et de s’en retourner chez lui. Il n’avait pas mille ans devant lui pour rétablir ses relations idéales à coup sûr et renouer avec Nexus convenablement, comme ses ancêtres l’avaient fait. Il devait faire preuve de courage et de confiance. Posant le genou au pied des marches conduisant au trône, se refusant à risquer de lever le visage vers la souveraine de Nexus et de la moitié du monde, il s’abaissa presque jusqu’au sol en écartant les bras levés au Ciel en signe d’hommage. Derrière lui, les coffres étaient placés en arc de cercle et déverrouillés.

« Votre Altesse Royale, Elena Ivory, reine légitime et juste de Nexus la Formidable, fille de Liam le Lion. Moi, Alexander Galdur, souverain légitime du Duché tributaire des Cataractes Blanches et des Plaines de Galdur, vous reconnaît comme ma suzeraine, ainsi que votre père l’a été pour mon grand-père, et vous implore de m’accepter sous votre protection et votre autorité. Ma Reine, j’ai bravé bien des épreuves et des menaces pour pouvoir me présenter jusqu’à vous, mais les excuses ne valent pas tant que les preuves féales. »

   Tandis qu’il parlait, les coffres étaient finalement ouverts. Dans l’espace éclairé de la salle, leur contenu renvoya des rayons d’or et d’argent, et un trésor formidable, les arriérés de vingt ans de tribut ducal, était révélé à la Reine Elena et ses conseillers proches. Alexander profita de son visage encore dissimulé pour sourire un peu. Un bon quart du trésor avait été frappée en fondant les prises de guerre gagnées sur les Baltar par ses corsaires. C’était une juste ironie.

Elena Ivory

Humain(e)

Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]

Réponse 1 dimanche 19 août 2018, 22:06:57

« Le duc de Galdur...
 -  Un homme peu faible, Majesté, analysa, avec sa froideur habituelle, le Grand-Duc Arnaud de Maizière. Son duché ressort de troubles politiques importants, et les rapports que nous recevons sur lui dépeignent un homme dur, marqué par le conflit, autoritaire... Et qui n’a toujours pas prêté serment à la Couronne.
 -  Un délai inhabituellement long pour un duc, ne manqua pas de souligner le fils du duc de Kovar, Kovik Kovar, autorisé à représenter le puissant duché de Kovar en l’absence de son père. La tradition est claire. Dès l’intronisation du nouveau souverain, les ducs doivent renouveler leur serment d’allégeance envers la Couronne. Je dis que cette lenteur est suspecte, mes chers amis.
 -  Mais vous relevez vous-mêmes qu’il y a eu des troubles politiques à Galdur, je gage que le jeune duc avait d’autres priorités plus importantes qu’entreprendre un voyage vers Nexus.
 -  Des priorités plus importantes ?! s’étrangla Kovik. Rien n’est plus important, en ces temps difficiles, que d’afficher publiquement son soutien à la Couronne. Vous savez ce qui circule sur Alexander Galdur, Majesté... On dit que c’est un traître, qui fomente une armée parallèle et prépare dans son Nid du Vautour une armée pour rejoindre les Ashnardiens.
 -  Des accusations dénues de fondement, jeune Kovar ! gronda un baron. Majesté, Alexander a eu une enfance difficile...
 -  Il a été éduqué par le brave Terrik Baltar, qui a veillé sur lui et sa famille pour les protéger !
 -  Beau résultat, vu qu’ils ont été capturés par des Barbares en mer...
 -  La preuve qu’ils ne sont pas fiables ! Les enquêtes que nous avons mené montrent que Sigmimr, le jarl responsable de ce raid, travaillait de concert avec les Ashnardiens. Ils ne sont pas fiables ! » insista Kovik Kovar.

Aujourd’hui, la réunion du Conseil royal était principalement tournée autour de l’évènement à venir d’ici quelques jours, un évènement suffisamment important pour justifier que ce sujet prenne une bonne place de l’ordre du jour de la session ordinaire du Conseil : le serment d’allégeance d’Alexander Baldur. Le fringant et aventurier duc avait toutefois traîné, et Elena Ivory, qui assistait au Conseil, attendait depuis maintenant deux années qu’il jure serment. La tradition imposait à tout duc, lors du couronnement d’un nouveau souverain, de venir lui prêter serment. Dans le cas d’Elena, les faits étaient toutefois particuliers, car elle n’était pas encore officiellement intronisée Reine, le Conseil de régence gérant les affaires en son nom.

Toutefois, son retour à Nexus, après avoir passé plus de dix ans à un monastère reculé, avait fait grand bruit, et les ducs étaient spontanément venus, les uns après les autres, pour jurer de servir Elena Ivory, en profitant surtout pour proposer leurs fils, ou eux-mêmes. Kovik Kovar était vu comme le favori, en raison de son jeune âge, de ses talents, et de la richesse du duché de Kovar, un duché minier comprenant de nombreuses carrières et autres gisements, produisant ainsi  des fortunes considérables.

Tandis que ses conseillers débattaient, Elena, elle, réfléchissait, étudiant les éléments qu’elle avait recueillies sur ce fameux duc. Il avait été porté mort après sa capture par les Barbares du jarl Sigmimr, et était revenu chez lui, soutenu par le duc d’Altenberg, Rodrik Warberg-Altenberg, son oncle, qui avait d’ailleurs écrit pour soutenir le duc, en exposant la situation difficile du duché, et, surtout, le fait qu’Alexander se méfiait des ombres de Nexus. Elena avait lu cette missive avec la plus grande attention, et, au fur et à mesure que les conseillers débattaient, cette idée s’imposa en elle.

« Je le recevrai, Messires, et j’accepterai son serment. Il m’expliquera les raisons de son silence, mais je ne compte pas gouverner en m’appuyant plus tard sur des rumeurs infondées et des accusations sans preuve. Ce n’est pas ainsi que Nexus fonctionne, et ce n’est pas ainsi que j’entends respecter la mémoire de mes parents. »

Le duc De Maizière hocha doucement la tête, reconnaissant en elle la digne fille du Lion.

« L’affaire est entendue, donc. »



La Cour royale se réunissait dans la glorieuse Salle du Trône, et il y avait du monde. Elena était assise sur un énorme trône au fond de la grande salle. À droite et à gauche, il y avait, entre les piliers, d’énormes ouvertures, le vent de la mer remuant de larges rideaux. De nombreux gardes étaient là, ainsi qu’Adamante Mélisi, la fidèle conseillère d’Elena, qui était près des marches, ainsi que le Grand-Duc Arnaud de Meizière, l’une des personnalités les plus influentes du royaume.

Elena avait reçu plusieurs doléances, et un page annonça ensuite le Duc Alexander Galbur. Les trompettes rugirent dans un concert bruyant tandis que plusieurs coffres apparurent, portés par des serviteurs, le Duc Alexandre Galdur menant fièrement la marche. Elena l’observa silencieusement, repensant encore à la lettre de Warberg, puis se redressa quand il s’agenouilla, lui présentant des coffres remplis d’or.

La Reine observa silencieusement les pièces brillantes, puis ses sujets. Les ducs du Conseil étaient là, ainsi que les barons, et, de manière plus générale, les scribes, les courtisans, et toute la noblesse de robe, celle qui avait depuis longtemps oublié comment chevaucher un cheval. Elena observa ensuite le duc. La Reine portait une couronne légèrement argentée. C’était la couronne du Dauphin, preuve du fait qu’elle n’était toujours pas, officiellement, la Reine, ainsi que de fins gants blancs, sur lesquels elle avait mis l’Anneau d’Ivory, un anneau doré avec une légère pierre précieuse de couleur rouge.

« Sire Alexander Galdur ! L’or importe moins à la Couronne que de savoir en qui placer sa confiance. Depuis des siècles, les ducs de Galdur ont toujours prêté serment d’allégeance envers la Couronne de Nexus. Plus que jamais, la Couronne a besoin du soutien indéfectible de ses fidèles sujets. L’ennemi nous menace, alors, Sire Baldur, la Couronne vous demande solennellement, en ce jour, de renouveler l’allégeance de votre famille, et du duché dont vous avez la responsabilité, à la Couronne et au Royaume de Nexus ! »

Elle lui tendit sa main, attendant le baiser, voyant les Huissiers et les scribes, prêts à noter et à immortaliser ce moment...
DC d’Alice Korvander.

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Alexander Galdur

E.S.P.er

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    73e duc de Galdur, Alexander a été retenu prisonnier par ses rivaux, les Baltar, qui ont tué son frère aîné. Vivant en exil après sa libération, il a repris ses terres il y a des années, et a maintenant pour ambition de briser ceux qui ont endeuillé sa famille et la reine Elena.

Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]

Réponse 2 mercredi 22 août 2018, 03:30:00

   Une situation déjà quelque peu compliquée était rendue plus délicate encore par la présence même de l’héritier de Kovar sur place. Le fait qu’Alexander ait ignoré l’implication du grand duché minier pendant si longtemps était un vrai problème ; mais il ne pouvait pas juste faire demi-tour et demander à la reine de patienter encore quelques années. Il avait décidé de prendre tous les risques nécessaires. Il considérait sa position assez forte, aujourd’hui, pour remédier aux plus viles manigances, et il ne risquait guère d’être tué dans la Palais d’Ivoire ; empoisonné, peut-être ; discrédité, potentiellement ; mais il connaissait ses chances, et l’implication de Kovar ne les réduisait pas tant que cela. D’ailleurs, s’il ignorait bien pourquoi Kovar avait cherché à isoler Nexus de Galdur pendant tout ce temps, il savait qu’il avait réussi à vaincre ce plan, et cela lui prouvait que son ennemi n’était pas si terrible ; qu’il pouvait être vaincu.

   Et son initiative paya. Il ne se leurrait pas quant à la justesse d’esprit que la jeune reine avait dû déployer face à son conseil pour en arriver là. Toute sa stratégie avait reposé sur sa capacité à, au moins, donner le bénéfice du doute à une longue lignée de vassaux loyaux, qui avait tant brisé par son honnêteté que par ses nombreuses excentricités. Arriver ainsi avec ce trésor ne pouvait suffire. Bien entendu, la Couronne ne pouvait laisser entendre que l’on pouvait payer sa bienveillance et son pardon, et Elena Ivory devait se montrer intransigeante et impartiale envers lui. Le geste ferait au moins peser le doute dans l’esprit de certains adversaires non alignés.

   Ainsi, sous le regard de l’assistance entière et provoquant l’agitation fébrile des chroniqueurs et huissiers, il se redressa et, avec humilité, il mit genou à terre sur les marches du trône et embrassa l’anneau de la Reine Elena.

« Si vous me le permettez, Votre Altesse, j’ai pour vous un autre cadeau, très personnel. »

   Alexander baissa sa main jusqu’à la garde de son épée, et se figea quand la garde royale le pointa, bien évidemment de ses lances adamantines, dont les porteurs étaient spécialement formés à briser les armures les plus solides en un éclair. Mais quand la lame quitta lentement le fourreau, une autre tension agita la salle. Parmi l’assistance, les Elfes présents furent peut-être les plus fébriles, brisant leur retenue caractéristique face à une relique issue d’un autre âge. La lame courte et épaisse aux reflets dorés, principalement de cuivre et de bronze, était clairement très ancienne : son style était celui dépeint sur des sculptures et des tapisseries si anciennes que leurs détails avaient de longue date été effacés par les assauts impitoyables du temps. Pourtant, elle semblait tout droit tirée de l’époque où elle devait servir au combat. (Pour idée, voir ce lien.) Le Duc ne manqua d’ailleurs pas de démontrer que sa préservation n’était pas qu’esthétique, car la lame entailla légèrement son index tandis qu’il la sortait, sans qu’un contact ait apparemment eu lieu.

« Prenez garde, Votre Altesse. Son tranchant est toujours aussi surprenant, » dit-il en tendant à Elena le manche de la relique qu’il lui présentait. « Le premier commandant des Cataractes Blanches, Aethelaed Galdur, reçut ce symbole d’autorité de la part de ses maîtres elfiques il y a des milliers d’années. Quand Benetor Galdur partit pour fonder notre Duché, il la laissa derrière lui pour affirmer sa rupture. Votre aïeul la rendit à Aksel le Téméraire, pour son père le Phébéon Galdur, quand ses armées aidèrent à vaincre les Tekhanes sous les murs de Nexus, en signe de réconciliation. Acceptez notre Connúibÿr ancestrale comme le symbole de votre autorité sur mon pays et ma propre vie. »

   La laissant examiner l’objet inédit, il se recula de plusieurs pas en se prosternant.
« Modifié: samedi 08 septembre 2018, 16:26:19 par Alexander Galdur »

Elena Ivory

Humain(e)

Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]

Réponse 3 lundi 27 août 2018, 00:55:26

Elena ne pouvait agir autrement. Pas envers un banneret qui était soupçonné d’être, à défaut d’un traître, au moins un individu non loyal. Avec son passé trouble, Alexander était plutôt mal vu, et le duc de Kovar ne l’appréciait pas beaucoup. Une position qu’Elena pouvait comprendre par des raisons assez économiques, les deux duchés étant plutôt des rivaux. Au-delà de ça, Elena était jeune, considérée comme faible, et devait donc se montrer inflexible. Elle accueillit donc l’homme avec froideur, avec autorité, lui rappelant qu’il était en retard sur son serment de fidélité. Face à la Reine, Alexander devait jouer serré. Toute la Cour le regardait, ainsi que des diplomates, des conseillers, des sages... Il y avait également des elfes ici, comme Althuin, l’un des représentants du Bosquet de Nexus. La Sylve entretenait toujours d’étroits liens avec la Couronne, et Althuin était un homme réputé comme appartenant à une ligne assez dure et autoritaire. Il était là pour tenter d’apaiser les tensions grandissantes entre humains et elfes dans la cité royale.

Alexander lui fit le baiser de paix, et Elena eut une ombrelle de sourire sur les lèvres. L’homme n’en avait pas fini, car il avait encore un ultime cadeau à lui présenter. Restant silencieuse, Elena le vit alors brandir une très élégante épée, provoquant un léger frisson dans l’assemblée. La femme observa la lame, et Adamante, à côté d’elle, frémit sur place, sentant les runes magiques qui ornaient l’épée. Alexander lui présenta ensuite l’épée, et Elena l’observa lentement.

« Connúibÿr... » répéta-t-elle doucement.

Elena se retourna vers Althuin, qui était dans l’assemblée.

« Vénérable Althuin ! Puis-je avoir votre expertise sur cette lame ? »

L’elfe sortit de la foule. Il portait une légère toge, et arborait une longue chevelure argentée. Ses yeux bleus étaient très froids, et il s’inclina respectueusement devant la Reine, puis attrapa Connúibÿr, et sortit de sa main aux longs doigts filiformes une poussière spectrale, qui se répandit sur la lame. Des runes s’illuminèrent alors, et Althuin hocha doucement la tête, l’air grave dans les yeux.

« C’est une lame elfique d’excellente facture... Un artefact légendaire, si j’ose dire. C’est... Fascinant. »

Althuin hocha doucement la tête, s’humectant les lèvres, puis remua doucement la lame, avant de la retourner vers la Reine. Elena l’attrapa encore, et la glissa dans son fourreau, puis considéra encore Alexander. Elle hésita un peu sur la marche à suivre. Ce genre de trésor était souvent très bien vu des familles nobles. Ne risquait-elle pas, en le confisquant, de courroucer l’honneur des autres bannerets ? Gouverner était toujours affaire de compromis, de choix, et, dans le cas d’Elena, elle savait sa position fragile. La noblesse était partagée sur son cas entre ceux lui restant loyaux, ceux ne rêvant que de l’évincer, et ceux doutant tout simplement de ses capacités, et critiquant la séparation qui avait lieu entre la Couronne et la noblesse depuis les années passées au monastère de Saint-Antoine... Ça, ainsi que le rapprochement avec les Mélisains.

Or, les Baldur constituaient une noble famille nexusienne. Elena, en soupesant rapidement le pour et le contre, tint Connúibÿr entre ses mains.

« Votre présent est considérable, Sire Baldur... Mais vous n’êtes pas sans ignorer que notre pays est en guerre. Les ennemis sont à nos portes, et une semblable épée ne saurait rester derrière une vitre. Sa place est entre vos mains, afin de l’utiliser pour défendre Nexus ! »

Elle le lui rendit donc, tandis que quelques hochements de tête, notamment de la part des Maréchaux, vinrent saluer cette brève remarque d’Elena, une tentative habile d’éviter de froisser des susceptibilités.
DC d’Alice Korvander.

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Alexander Galdur

E.S.P.er

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Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]

Réponse 4 mercredi 19 septembre 2018, 04:35:44

   Alexander aurait pu répondre à la reine qu’une telle épée n’aurait plus sa place sur un champ de bataille. Elle était bien trop courte pour être utile entre les mains d’un combattant d’aujourd’hui, et trop épaisse pour pénétrer les points faibles des armures. Malgré tout son tranchant et sa magnificence, elle n’était qu’un objet d’apparat et de mémoire depuis des siècles.  Mais ce n’était pas grave qu’elle ne le sache pas, ou même qu’elle le lui rende tout en sachant. Il comprenait le message qu’elle faisait passer, tout comme lui avait fait passer le sien. Beaucoup des membres de la cour royale n’avaient, en outre, guère de connaissance de la guerre, et ils ne verraient que du feu à leur manège ; ou bien, ils le comprendraient pleinement, et sauraient le voir pour ce qu’il était.
   
   Dans tous les cas, le vassal s’avoua vaincu en grâce et en honneur par sa suzeraine, et il se redressa, rangeant l’épée dans son fourreau d’un geste expert dénotant ses années passées à s’entraîner aux armes, mais aussi à les manipuler au combat. Oui, la biographie du dernier des ducs galduréens était lacunaire, pour en dire peu, et tel était le cas pour tous les membres survivants de sa famille. Mais, si la reine avait eu une existence écartée, mais relativement publique, celle d’Alexander était on ne peut plus floue, entre des disparitions, des rapports indécis et un contre-renseignement très actif après son retour. Bien des espions royaux avaient fini par disparaître dans le duché au cours des dernières années, et les opinions sur Galdur étaient divergentes à l’extrême au sein de la noblesse.

   Pourtant, une fois arrivée dans la salle du trône, et malgré ses gestes trahissant austérité et froideur, il semblait bien loin des portraits diabolisants qu’on faisait volontiers de lui. Alexander Galdur était un homme aux nombreux secrets, mais était-il un homme dupliciteux ? Telle était, sans doute, la vraie question du jour.

« Votre Altesse, outre ces présents, et avec votre permission, mon ambassade souhaiterait travailler au plus vite, avec votre conseil, à restaurer pleinement et définitivement les relations qui liaient nos domaines quand votre père et mon grand-père œuvraient main dans la main. Mon plus grand souhait, ma reine, est de pouvoir gagner votre confiance et de restaurer la relation privilégiée entre nos Maisons. »

   Certains auraient prononcé leur désir d’entrer en compétition pour gagner sa main, à ce stade, mais pas Alexander. Il n’était pas encore entièrement rentré en grâce, aussi cela aurait été grossier. Aussi, il se rappelait les avertissements d’Isolder, et le besoin que Nexus aurait d’une reine forte. Une reine pouvait renforcer sa position en laissant ses options matrimoniales ouvertes.

Elena Ivory

Humain(e)

Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]

Réponse 5 lundi 24 septembre 2018, 01:08:45

Cette cérémonie était extrêmement formelle. Elena se devait d’être à la fois autoritaire et suffisamment apaisée pour éviter de déclencher un incident quelconque. Elle ne devait pas humilier les Baldur, tout en les rappelant à l’ordre, afin que personne ne doute de son autorité. La scène avait plus d’importance qu’on pouvait le croire, car beaucoup de gens doutaient de la capacité d’Elena à pouvoir diriger Nexus. Et les doutes étaient réels, vu son âge, et le fait qu’elle avait passé les dix premières années de sa vie en-dehors de la capitale. Elena avait sur elle l’image injuste d’une Reine séparée de son peuple, vivant dans les tours du Palais d’Ivoire, sans se soucier du reste du peuple.  Elle devait donc concilier avec les nobles et les puissantes familles aristocratiques de Nexus, sans savoir jusqu’à quel point elles pouvaient se fier à eux. Et c’était typiquement le cas avec les Baldur. Jusqu’à quel point étaient-ils fiables ?

Alexander, après avoir prononcé son serment, affirma à la Reine qu’il voulait travailler le plus rapidement possible pour restaurer le lien de confiance entre sa maison et la Couronne. Elena hocha doucement la tête, gardant sur elle une expression impassible et neutre. Un jeu d’apparences dans lequel elle avait appris à se mouvoir. Qu’elle le veuille ou non, Elena était la Reine de Nexus. C’était autant son fardeau que sa bénédiction.

« La Couronne prend note de votre engouement, Sire Baldur. »

Elena n’avait pas encore mis fin à la séance, et elle se rassit pesamment sur son trône, faisant face au jeune duc. Il était plutôt mignon, et en tout cas avait l’air sincère dans son approche. D’un autre côté, Nexus était un véritable panier de crabes, rempli de traîtres potentiels. Elle ne pouvait pas juste barrer d’un trait la présence des Galdur. Réfléchissant pensivement pendant quelques secondes, elle laissa les murmures se répandre dans la salle, avant de se racler la gorge, et de se pencher en avant.

« Puisque vous êtes là, Sire Galdur... Comment se porte le duché de Galdur ? Votre famille légitime a-t-elle pu reprendre le contrôle entier des Cataractes Blanches et de la Plaine de Galdur ? »

La principale erreur qu’on pouvait commettre avec Elena, c’était de croire qu’elle ne se renseignait pas sur les autres, qu’elle ne travaillait pas ses dossiers. En réalité, la jeune femme passait énormément de temps à lire les études et les rapports que la Couronne commandait, et avait une capacité mémorielle phénoménale, retenant ainsi une quantité phénoménale d’informations.

Et elle n’avait manifestement pas envie d’en terminer trop rapidement avec Sire Galdur...
DC d’Alice Korvander.

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Alexander Galdur

E.S.P.er

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    Description
    73e duc de Galdur, Alexander a été retenu prisonnier par ses rivaux, les Baltar, qui ont tué son frère aîné. Vivant en exil après sa libération, il a repris ses terres il y a des années, et a maintenant pour ambition de briser ceux qui ont endeuillé sa famille et la reine Elena.

Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]

Réponse 6 mercredi 26 septembre 2018, 05:39:56

   Le duché galduréen s’était toujours montré assez farouchement autonome. Mis à part les deux derniers règnes en date, ceux d’Alfred le Brave, général et architecte militaire, et d’Alcest le Sage, législateur et diplomate au bras long, les épisodes les plus connus de l’histoire commune de Nexus et Galdur étaient teintés de distance et de singularisme. Galdur n’était pas un pays nexusien. Un Nexusien pouvait se sentir presque comme chez lui à Cap-Ducal, et Pont-Galdur était coutumière des voyageurs de tous horizons, mais, une fois passé ce célèbre pont-cité, les us et coutumes changeaient jusqu’à devenir inconfortables. Pour un Nexusien non préparé, il était facile de faire un impair dans la capitale de Var Orodrim, ou sur le parvis du Temple Déiste de Var Alkar. Il était si facile de confondre les serfs plongés dans leur travail avec de simples esclaves et de se retrouver au milieu d’une affaire judiciaire dont les subtilités allaient nécessairement échapper à l’étranger imprudent. On oubliait facilement que cette marche septentrionale était aussi étrangère à Nexus qu’elle était liée à elle. Cela avait nourri bien des réactions, positives comme négatives, à son égard, et ne facilitait jamais la perception que les Nexusiens avaient de sa situation.

   Alexander savait bien que le duché était sous observation attentive et que la reine serait aussi informée qu’il se pouvait quant aux informations recueillies. Il ignorait, cependant, la teneur exacte de ces informations, l’effet que le prisme déformant de l’ego des conseillers pouvait avoir, l’intérêt suscité par les informations pour la jeune reine, et la façon dont elle les interpréterait. Dans une monarchie particulière comme Nexus, la puissance symbolique et morale du monarque était ce qui liait l’ensemble agité et querelleur des grandes familles et corporations et, à la fin de la journée, la parole de la reine faisait acte de foi. Alors, naturellement, quand la discussion déboucha sur la question de la situation du duché tributaire des Cataractes Blanches et des Plaines de Galdur, et sur son équilibre politique, Alexander savait que la discussion était entrée dans sa phase décisive.

   Il redressa légèrement la tête, rendit un instant son regard à la reine. Elle était éblouissante de majesté en cet instant. Assurément, elle n’avait pas grand-chose, ou, peut-être, plus grand-chose en commun avec le portrait que l’on pouvait faire d’elle. Elle était un chef d’État remplissant son devoir au-delà de ses considérations et sentiments personnels, demandant et exigeant au nom de Nexus. Il reconnaissait dans son regard cet air qu’il avait lui-même quand il tenait lit de justice. Il se racla lui-même la gorge, prenant son temps pour réunir ses pensées et répondre ainsi qu’il l’avait travaillé. Il s’était tant préparé à cet instant ! Mais les enjeux étaient grands, et la reine avait cet aspect intimidant que seule une femme facile à sous-estimer pouvait avoir quand elle employait la pleine mesure de son autorité. Derrière son regard, il pouvait sentir mille questions : Pourquoi cette méthode ? Pourquoi le silence ? Pourquoi les arrestations ? Qu’est-il arrivé ? Que cachez-vous, toi et les tiens ? Il était impossible de répondre à tout cela en public, bien sûr.

« L’anarchie qui a régné après la mort tragique de mon grand-père et l’assassinat de mon père n’est plus qu’un souvenir. Comme vous le savez, depuis quelques années nos solides relations commerciales ont aussi retrouvé leur niveau d’il y a 20 ans. J’ai eu grand mal à accepter de demander à mon peuple de souffrir les restrictions que vous savez après cette longue période de troubles, mais cela était nécessaire si je voulais pacifier mes terres par la justice plutôt que par l’arbitraire. Je m’engage à vous faire parvenir les copies des transcriptions des sept années d’enquêtes et de jugements, ou à permettre à une commission royale d’en consulter les originaux directement, en toute autonomie et avec pouvoir d’enquête et de saisie. »

   Il était facile de dire que les rumeurs de purge de la noblesse et de travestissement du domaine judiciaire étaient des faux éhontés destinés à briser sa crédibilité et son facteur confiance. Quitte à risquer de donner un coup de pied dans la fourmilière, Alexander était vraiment prêt à faire cela. Bien sûr, faire parvenir des copies à Nexus serait un procédé interminable, facile à retarder, et une pareille garantie aurait été facile à prendre comme une promesse en l’air ; d’où sa proposition de laisser des officiers royaux fouiller les archives de son propre pays. Qu’avait-il à perdre ? Elena serait peut-être tentée de voir s’il bluffait, mais elle savait bien qu’en tant que tributaire souverain et autonome, il aurait très bien pu se contenter de sa parole et s’en tirer à bon compte. Il se mettait vraiment à nu, et espérait que l’acte suffirait à éveiller son intérêt.

« Mon frère, Philippe, règne actuellement en mon nom. Je me porte garant de sa compétence et de sa droiture, et il honorera en tout point les décisions que je prendrai.
« Je dois vous demander grâce, Votre Altesse, si j’ai, par mes décisions, nui à vos sujets, mais la douleur était partagée, et j’œuvre à réparer ce qui a été défait. La seule chose que je vous demande humblement de ne pas me demander est de revenir sur l’abolition de cette pratique abominable qu’est l’esclavage. »
« Modifié: mercredi 26 septembre 2018, 06:18:18 par Alexander Galdur »

Elena Ivory

Humain(e)

Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]

Réponse 7 lundi 01 octobre 2018, 01:07:48

Pas de sentiments sur le trône. Un État ne pouvait pas se permettre d’être émotif, de montrer sa faiblesse, et surtout un État comme Nexus. Et la Reine était la personnification de la Couronne, l’autorité suprême chargée de diriger l’État. Nexus, l’une des plus puissantes nations de Terra, la première puissance économique de la planète. Elena avait une responsabilité énorme sur ses maigres épaules, une responsabilité dont le poids semblait chaque jour se faire plus lourd. Il ne fallait pas se fier aux marbrures et aux dorures du Palais d’Ivoire. Nexus connaissait depuis quelques années une crise à tous les niveaux, une crise qui ne cessait de s’aggraver. Une crise politique, car Elena était muselée par le Conseil royal dans l’attente de sa majorité, et devait, impuissante, voir le Conseil royal être le théâtre de multiples affrontements catégoriels sans prise en compte de l’intérêt de la Nation. Une crise économique et sociale, surtout, car la pauvreté croissait dans les rues de Nexus. Les pouvoirs publics observaient la ghettoïsation croissante de faubourgs, de quartiers populaires, avec les maux habituels : surpopulation, hausse de la criminalité, de la corruption… Et une crise militaire, enfin, qui était à la base de tout. Le conflit entre Nexus et Ashanrd se poursuivait sans qu’aucune possibilité d’obtenir la paix ne se dessine.

Elena devait naviguer entre tout ça en étant seule, très seule. Ses soutiens, ses véritables soutiens, étaient très rares. Au premier rang, il y avait Adamante Mélisi, son amie d’enfance, la fidèle magicienne qui ne cessait de l’accompagner, mais qui était, tout comme elle, régulièrement attaquée. On l’accusait d’influencer la Reine, de la manipuler afin qu’elle privilégie les intérêts des Îles Mélisi à Nexus. La Reine devait endurer tout ça, et faire fi des provocations récurrentes.

Pouvait-elle trouver en Alexander Galdur un rare allié ou un homme dont elle devrait se méfier ? À ce stade, elle n’en savait rien. Le duché de Galdur était une province très particulière, car, même si elle était officiellement rattachée à Nexus, culturellement, les Galduriens avaient conservé leur propre culture, et disposaient d’une législation spéciale leur garantissant une certaine forme d’autonomie. Une garantie qui s’était finalement retournée contre eux puisque le duché de Galdur s’était retrouvé plongé dans les affres d’une guerre civile, Nexus se cantonnant à un rôle d’arbitre, hésitant à intervenir.

« La Couronne appréciera de recueillir l’ensemble des éléments liés aux évènements étant arrivés au sein de votre duché, Sire Galdur. À l’avenir, j’espère qu’une meilleure participation entre le royaume et votre duché évitera de nouvelles situations regrettables de ce genre. »

La guerre privée était un privilège acquis dans un système féodal, mais contre laquelle la Couronne se battait régulièrement, afin de favoriser le développement de la justice royale. À terme, le rêve d’Elena était, sur ce point, d’arriver à confisquer aux seigneurs et aux nobles le droit de recruter des soldats, de les former, de les entraîner, et d’avoir une seule armée régulière, étatique, qui interviendrait dans les différentes seigneuries nexusiennes. Mais, pour l’heure, tout cela relevait du vœu pieux.

Alexander enchaîna ensuite… En évoquant le fait qu’il souhaitait garder une spécificité galdurienne : l’abolition de l’esclavage. Comme on pouvait s’y attendre, cette requête déclencha une série de marmonnements et de chuchotements au sein des spectateurs.  Alexander venait de mettre le doigt dans un sujet sensible, un élément de controverse : l’esclavage. Il était connu que les parents d’Elena avaient cherché à abolir cette pratique, sans réel succès, malheureusement. Depuis lors, Elena vivait dans l’ombre de ces derniers.

Elle se tut pendant quelques secondes, se pinçant les lèvres. Alexander ne l’aidait pas beaucoup en l’amenant à devoir répondre sur un sujet pareil… Mais c’était aussi une manière, pour elle, de montrer sa propre existence, ses propres opinions, par rapport à un étouffant Conseil de régence.

« Il est de la volonté de la Couronne de respecter la volonté de ses vassaux, tant que celle-ci ne se heurte pas à notre législation, Sire Alexander. »

C’était une phrase suffisamment vaseuse et elliptique pour éviter de froisser des personnalités. Ici, dans un tel lieu, Elena ne pouvait s’exprimer clairement. Elle se rassit ensuite, et se tourna vers Adamante, lui parlant à voix basse.

« Il faudra que je rencontre Sire Alexander plus tard, Adamante… En privé. »

Elle regarda son amie en faisant cette dernière précision, la main devant son visage pour dissimuler autant que possible ses lèvres. Adamante la regarda en retour pendant quelques secondes… Puis acquiesça.

« Je ferai le nécessaire, Majesté. »
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Alexander Galdur

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    73e duc de Galdur, Alexander a été retenu prisonnier par ses rivaux, les Baltar, qui ont tué son frère aîné. Vivant en exil après sa libération, il a repris ses terres il y a des années, et a maintenant pour ambition de briser ceux qui ont endeuillé sa famille et la reine Elena.

Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]

Réponse 8 mardi 02 octobre 2018, 02:10:59

   Pour être tout à fait honnête, Alexander avait presque le souffle coupé après avoir été témoin de la manière dont la reine, malgré son si jeune âge, avait mené la discussion. Elle n’avait rien cédé, et avait rendu sans jamais donner et, à plus d’un titre, Galdur était bien perceptible comme le récipiendaire soumis de la réception, et Ivory comme une maîtresse bienveillante. C’était assez déroutant, en considérant les recettes et le soutien militaire que le retour officiel du duché signifiait pour son administration, mais, quoi qu’il en soit, le duc en était satisfait. Il était venu avec l’espoir d’identifier une personne forte et apte à se dépêtrer dans le nid de vipères qu’était Nexus, et il avait espéré conserver son titre et ses avantages -pour l’instant-. En tout cela, la mission était accomplie et il pouvait se retirer sans avoir à rougir de son audace ni de sa faiblesse.

   C’était la marque des grands monarques que de savoir faire passer l’État avant l’ego. Il y avait eu tant de souverains si imbus de leurs propres personnes qu’ils en avaient construit leur domaines à leur image : mortels et pleins de défauts. Tandis qu’Elena se rasseyait et qu’il se retirait en marche arrière, toujours tête baissée, il savait que Nexus était entre de bonnes mains tant qu’Elena Ivory serait au pouvoir. Et cela l’inquiétait. Il commençait à réaliser que, quand il se mettait au cœur de l’action et assumait les responsabilités et les dangers du pouvoir, il ne craignait guère pour sa personne. Il avait déjà commencé à sentir une certaine inquiétude en laissant Philip régner à Orodrim, et maintenant, en s’attachant à cette reine à l’apparence fragile, il ressentait une crainte irrépressible, une terrible peur que quelque chose lui arrive et que tout cela s’achève.

* La reine vient de prouver sa compétence. Aie confiance. Retourne-toi et laisse-la régner. *

   Ainsi la cérémonie s’arrêta-t-elle, sous le ton des cuivres et accompagnée d’un retour à la normale presque déroutant pour une cour qui semblait n’avoir jamais cessé de s’activer. En vérité, il se doutait bien qu’avec le retour aux affaires suspendues viendraient quantité d’échanges sur ce qui venait de se passer. A la fin de la journée, les événements auraient été analysés et retournés tant de fois que le récit n’aura plus tant d’intérêt que les conclusions parfois farfelues auxquelles la noblesse nexusienne était arrivée.

   Rapidement rejoint par la garde ducale en atteignant le parvis du Palais d’Ivoire, Alexander adressa un regard au bâtiment qui incarnait une Nexus passée ; scintillante, prospère, vivante et sophistiquée. Beaucoup de cet esprit avait été brisé par les crises, les difficultés et les disputes nées de la longue guerre ayant forcé la cité à se ruiner pour sa défense. Il songeait à son arrière-grand-père, et à son rôle dans ce déclin de la civilisation. Le constat soulevait une certaine tristesse dans son cœur. Ceux qui s’arrêtaient à l’écrin et considéraient son territoire comme un univers étranger aux portes de la ville ne pensaient jamais aux décisions que les derniers ducs avaient dû assumer pour Nexus.

   Waldemar vint briser sa contemplation silencieuse, son visage fermé ne témoignant qu’à ses proches de la nostalgie et de la douleur empoignant son cœur en cet instant. Son esprit revint aux nouvelles qu’il avait reçu juste avant la cérémonie ; l’implication potentielle de Kovar ; l’ampleur que prenaient les défis qui attendaient Nexus si elle voulait renouer avec la paix intérieure. Comme d’accoutumée quand il n’avait rien de particulier à considérer, il réfléchissait, se perdait en conjectures et en probabilités. Alors qu’il avançait, guidé par les épaules de ses gardes, tel un robot, il ne percevait guère le monde alentour.

   A  l’écart de la scène, au sein de la foule, une demoiselle de compagnie déguisée en domestique tentait de se frayer un chemin vers la cohorte. Elle se faisait un passage, bon gré, mal gré, au sein de la foule, approchant peu à peu, découvrant bientôt la chevelure du duc auquel elle devait transmettre son message. Adamante Mélisi avait été très claire quant à l’importance de cette mission. Elle touchait au but quand une main ferme l’arrêta. Elle essaya d’atteindre le poignard que toute fille de bonne famille se devait de porter sur elle, pour se défendre ou éviter d’être déshonorée, mais elle ne le trouva pas à sa ceinture. Un curieux individu encapé, avec un air cynique et une coiffure négligée, lui agita la lame sous le nez.

« On n’approche pas du duc avec ce genre de choses. »

   Il rangea le poignard à sa propre ceinture, dévoilant, par ce geste, la livrée bleue et les armoiries galduréennes de sa tenue. Elle était tombée sur Finn, espion de talent auquel avait été confiée la protection du 73e duc de Galdur.

« Je vois bien que tu n’es pas qu’une roturière imprudente. Qui t’envoie ? Qu’est-ce que tu lui veux ? »

Elena Ivory

Humain(e)

Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]

Réponse 9 lundi 08 octobre 2018, 01:10:40

Zephyr était tout, sauf une simple servante. Sire Ronald Langley, qui avait réorganisé tout le personnel du Palais d’Ivoire, et qui avait minutieusement scruté chaque dossier, était sans aucun doute l’un des rares à savoir que cette femme était une espionne, une espionne travaillant personnellement pour Elena Ivory. Une espionne qui avait permis à Elena d’obtenir des informations très étonnantes sur les Kovariites, et particulièrement sur son prétendant, Kovik Kovar, le jeune duc du duché de Kovar... Zephyr était très proche d’Adamante Mélisi, et avait suivi bon nombre de formations plus ou moins occultes. Se faire passer pour une servante était quelque chose de banal pour elle, et elle était donc le moyen le plus discret de rejoindre Sire Alexander Galdur.

La jeune femme à la peau sombre se rapprocha donc de lui, en se débrouillant pour être surprise... Chaque geste de la femme était calculé, et elle fut donc interrompue par Finn. Elle regarda le musicien, et sourit doucement, une lueur malicieuse dans le regard, tandis que leurs regards se croisaient.

« Tout comme je vois bien que vous n’êtes pas qu’un simple troubadour, Finn. Quant à la personne qui m’envoie... »

Zephyr glissa sa main entre ses seins. Elle sentit le « musicien » se raidir sur place, et lui sourit encore, avant de sortir de son décolleté une légère bague. Une bague en ivoire, ornée du sceau des Ivory, sertie d’une pierre précieuse très rare. Une bague royale, un ornement que les Ivory n’offraient qu’aux personnes de confiance.

« J’apporte à Sire Galdur un message de la plus haute importance, si important qu’il ne pouvait pas être prononcé en public, de la part de Sa Majesté elle-même. »

Le toupet de Zephyr avait quelque chose d’assez étonnant. Elle lui sourit encore, révélant une série de dents blanches et cristallines. Elle posa ensuite ses mains sur ses hanches, avant de reprendre :

« Ne partez pas trop vite de Nexus, toi et ta petite cour. Ni même de ce château. Tu devrais conseiller à ton seigneur de se rendre aux jardins à l’arrière, au kiosque. Il y a une vue imprenable sur la côte d’ici là. »

Les jardins royaux du Palais d’Ivoire étaient en réalité plutôt petits par rapport aux parcs officiels. Il s’agissait d’une belle bande de terre à l’arrière du Palais, entourés par de hauts remparts, sauf à l’extrémité, où il y avait un belvédère, un élégant kiosque en bois. Il n’y avait alors plus de remparts, mais une vue plongeante, au bord de la falaise, sur la mer. C’était un spectacle impressionnant, surtout à l’aube, quand le soleil se levait, et que ses rayons orangées jaillissaient de l’horizon, se reflétant sur les tours du Palais d’Ivoire.

Ce belvédère avait aussi l’avantage d’être très discret. Il y avait en effet, devant le belvédère, une petite plateforme en bois au-dessus du vide. Ronald Langley avait souvent envisagé de supprimer ce belvédère, craignant des infiltrations, une ouverture par des espions qui tenteraient d’escalader la falaise. Fort heureusement, la chose était impossible. Nexus avait embauché des Rôdeurs pour tenter de le faire. Outre les courants particulièrement forts en contrebas, ainsi que les récifs, la pente de la falaise était redoutable, rocailleuse et escarpée. Et, pour éviter tout risque, Ronald avait tout de même installée une série de piques en bois sous cette plateforme, juchée vers le bas, et dissimulée du reste par le belvédère.

Sire Alexander pouvait bien sûr refuser de venir, mais, au-delà des provocations de Zephyr, la bague que celle-ci lança vers Finn était la preuve la plus indéniable que la Reine n’en avait pas encore totalement fini avec elle. Ce ne serait néanmoins pas Elena qui attendrait Alexander là-bas, mais une orbe magique, une orbe qui se trouvait nonchalamment sur le sol. Une orbe qui, quand Alexander se rapprocherait, diffuserait l’image d’Adamante, ou, plutôt, sa tête et son buste.

Comme quoi, quand Elena estimait que le Palais d’Ivoire était un panier de crabes, elle ne mentait pas... Ce qu’Alexander Galdur allait avoir très prochainement l’occasion de réaliser.
DC d’Alice Korvander.

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Alexander Galdur

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    73e duc de Galdur, Alexander a été retenu prisonnier par ses rivaux, les Baltar, qui ont tué son frère aîné. Vivant en exil après sa libération, il a repris ses terres il y a des années, et a maintenant pour ambition de briser ceux qui ont endeuillé sa famille et la reine Elena.

Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]

Réponse 10 lundi 08 octobre 2018, 18:50:39

   Finn présenta un sourire charmeur tandis que Zephyr révélait sa mission. Comme elle, il restait sur ses gardes, cependant, plus par habitude que par méfiance envers elle. C’était un symptôme manifeste de leur fonction dans le monde parfois cruel de la politique. L’un comme l’autre avait tellement l’habitude de faire face à des menaces permanentes qu’ils ne relâchaient jamais leur vigilance en public. Malgré tout, rien ne les empêchait de faire preuve d’un peu de relâchement à l’occasion. En l’occurrence, la journée en cours était très bien encadrée et le Galduréen irrévérent était connu pour ne pas laisser échapper une femme dès qu’il en avait l’occasion.

« Rassure-toi, nous n’allons nulle part en particulier pour l’instant. Je passerai ton message. Je compte bien que tu me fasses voir cette vue imprenable toi aussi ! »

   Ne laissant pas le temps à la belle espionne de répondre, Finn lui tourna le dos et disparut bien vite dans la foule amassée. Il garda malgré tout sur le visage le sourire songeur d’un homme ayant décidé de gagner le cœur d’une belle inconnue.



   Sur l’Aksel, le navire amiral du petit détachement naval galduréen, le Duc Alexander échappa enfin au brouhaha de la foule nexusienne en s’engouffrant dans la cabine du capitaine, empruntant une porte dérobée pour gagner ses appartements en-dessous de celle-ci. La décoration, inspirée par Nexus, ne possédait cependant pas le luxe qu’on pouvait attendre d’un duc du royaume. Un mélange de rigueur militaire et d’austérité marquaient les appartements du duc, toute trace de luxe superflu ou d’orgueil personnel s’effaçant face à une stricte organisation et une poignée de symboles du pouvoir ducal.

   Les Galduréens étaient connus pour leur rapport étrange au luxe du point de vue nexusien, mais Alexander avait poussé la question plus loin par soucis de solidarité avec son peuple. Au cours de ses années de règne, les sacrifices consentis par le peuple avaient été importants, et il avait mis un point d’honneur à ne jamais le froisser par un étalage excessif de richesse. Par ailleurs, il avait toujours privilégié le fonctionnement optimal de l’État et de ses institutions au mépris de son propre confort.

   Un serf, reconnaissable à sa tenue caractéristique en livrée bleu et rouge, se présenta dès qu’il entendit les chausses du maître sur les marches en bois menant au pont. D’une main experte, il débarrassa le souverain de sa lourde armure, lequel put ensuite se débarrasser de son gambison épais pour se plonger dans un bain chaud qui l’attendait.

« Combien de temps te reste-t-il à mon service, Hobard ? » demanda-t-il au jeune homme affairé.

« Six mois, encore, avant mon affectation à Pont-Galdur, au service de la garde douanière. »

« Tu vas beaucoup me manquer. »

   Le serviteur rougit en réprimant un rire nerveux, et se pencha en avant pour faire une révérence.

« Je resterais volontiers à votre service, mais entre ça et l’opportunité de devenir contrôleur des douanes ... »

   Hobard s’arrêta et se pinça les lèvres, craignant d’avoir été un peu trop abrupt, mais le masque de dureté et d’inquiétude du Duc explosa dans un rire honnête et de bon cœur. Il savait très bien que Hobard avait déjà planifié son avenir, et appréciait justement ce serf pour sa tendance à exprimer clairement ses idées et ses opinions. Après des journées passées à jouer avec les faux-semblant et les mensonges, il aimait pouvoir être franc et direct dans ses interactions. Même Waldemar, toujours engoncé dans son amure, lâcha un rire contenu, tapant le dos du serf. Malgré sa retenue, sa force était telle que le jeune homme fut bousculé et dut se masser l’épaule en retournant à ses corvées.

   Finn était apparu dans les appartements sur ces entrefaites, avec sa discrétion coutumière. Plus petit et moins robuste que les autres hommes entourant Alexander, il se démarquait par une finesse et une précision qui le rendaient non moins redoutable et dangereux que Waldemar. Le dernier garde ducal à avoir eu le malheur de le traiter comme un intrus portait, en souvenir, une belle estafilade derrière le genou droit, un des rares points faibles, par ailleurs difficiles à atteindre et à percer, que les armures de la garde personnelle du Duc arborait. Avec sa nonchalance caractéristique et tout en piquant une poire dans le panier de fruits de la cabine, il fit état de sa rencontre avec Zephyr et de l’invitation de la Reine Elena.

« L’anneau est authentique, j’en mettrais ma main au feu. »

« Et tu n’as pas jugé bon d’en apprendre plus sur elle, » grommela Waldemar du haut de ses deux mètres.

« Tu me connais, mon ami, je n’aime pas bousculer l’intimité des belles demoiselles, » répondit l’espion avec un haussement d’épaules. « Pas à la première rencontre, en tout cas. »

   Le capitaine de la garde ducale grogna d’exaspération. Finn et lui s’adoraient, mais ils étaient couramment en conflit dès lors qu’il était question de la protection d’Alexander.

« Très bien ! Si vous voulez y aller, messire, permettez-moi au moins de faire une reconnaissance préalable. »

   Toujours dans son bain, Alexander avait écouté les deux hommes les yeux fermés, mais avec attention, comme d’accoutumée, et il ne laissa pas un instant flotter avant de répondre, fermement et d’un ton qui n’appelait à aucun commentaire.

« Et qui me protégera quand tu seras occupé à fouiller les jardins ? Non. Je dois faire confiance à Elena et à ses serviteurs de confiance. J’ai vu de quoi elle était faite aujourd’hui. » Il se redressa dans son bac d’eau chaude, une lueur d’excitation juvénile dans les yeux. « Elle est comme l’or : elle plie, mais ne s’altère pas. J’irai à sa rencontre. J’espérais une entrevue privée, et il et nécessaire que je consente aux risques. J’ai attendu trop longtemps et je ne la ferai plus attendre. »

   Finn sourit malicieusement, tandis que Waldemar baissait la tête en signe de soumission. Le Duc quitta son bain et fut rejoint en un éclair par Hobard, qui le couvrit d’un épais peignoir en laine.

« Hobard, prépare un pourpoint adapté à l’entrevue. Rien de trop exubérant, quoique … Les Nexusiens ont d’autres standards que nous. Fais un compromis. » Instinctivement, il tourna la tête pour couper court à la réaction prévisible de son capitaine de la garde, qui aurait bien sûr préféré le voir partir avec un plastron pour sa protection. « Je ne veux rien laisser au hasard. Chaque détail compte. »

   Sans un mot, les deux protecteurs quittèrent les appartements pour aller vaquer à leurs occupations, tandis que Hobard s’employait à apporter divers baumes et huiles de soin qu’Alexander utilisait avec la précision née de l’habitude. Dans le cadre de la porte de sa chambre, une silhouette fine et de petite taille, dont l’uniforme blanc faisait reflet à sa chevelure courte, apparut. Paula Mayor s’adossa au cadre, bras croisés, en observant son souverain avec un mélange de plaisir et de tristesse.

« Alors tu vas la voir ce soir ? »

« Rien n’est certain à Nexus, mais les choses avancent. »

« Je suis … fière de toi, » lâcha l’amiral en luttant contre sa gorge serrée.

   Alexander interrompit sa toilette pour aller à sa rencontre, l’enlaçant sans un mot pendant un temps. Comme s’il avait reçu un ordre silencieux, Hobard n’était pas réapparu depuis que Paula avait révélé sa présence.

« Je suis désolée. Je sais … La politique … Les alliances … Je n’ai jamais espéré que tu me sois exclusif un jour, mais pour la Reine … la Reine ! »

« Tu n’as pas besoin d’en dire plus, Paula. Mais tu tires des conclusions hâtives, rien ne dit qu’il s’agit d’une rencontre informelle. J’en doute sérieusement. Je suis navré, tu aurais dû rester à Port-Ducal. »

   Le jeune amiral poussa une exclamation amusée tout en essuyant une larme du coin de son œil.

« Ha ! Et te laisser faire la traversée avec Edren ! Plutôt me raser la tête ! »

   Le Duc rit de bon cœur et resta ainsi pendant un temps, sans dire un mot.



   Le soir venu, Alexander Galdur se présenta au Palais d’Ivoire en pourpoint bleu et or. Il se rendit immédiatement dans les jardins fermés de la demeure royale, considérant les fortifications et l’agencement des lieux avec une certaine appréciation. Il avait pu témoigner, en approchant de la cité, de la dangerosité de la falaise que surplombait le palais. Il reconnaissait aussi dans l’architecture et la conception des lieux la main des Elfes et des Nains qui avaient aussi bâti les tours blanches de son pays, comme Var Orodrim, sa capitale, juchée au sommet des cataractes sur un piton rocheux glissant. Entre ces murs et dans l’obscurité de la nuit, il se sentait en sécurité et en terrain familier.

   Il manipulait l’anneau que Zephyr avait lancé à Finn, plus tôt dans la journée, entre ses doigts calleux, marqués pas les entraînements aux armes interminables et par une jeunesse difficile. Comme il s’y attendait un peu, néanmoins, il ne vit personne dans le fameux belvédère en s’avançant vers celui-ci. Qu’à cela ne tienne ! Il s’y rendit tout de même, profitant de la vue effectivement magnifique qu’offrait l’endroit, même en pleine nuit d’encre. Les reflets des lueurs de la cité dansaient sur la masse mouvante de l’océan et, au-delà de l’horizon, on pouvait deviner le halo très léger produit par les îles Mélisi, terre natale d’Adamante de Mélisi, mais aussi de Paula Mayor. Depuis la plus haute tour du palais, il était sûrement possible d’en apercevoir la silhouette.

   Il patientait ainsi depuis un bref instant, plongé dans sa contemplation, quand son pied entra en contact avec un objet inattendu. Se baissant, il ramassa une orbe aux particularités étranges, qui sembla entrer en action sous l’effet de la magie quand il la porta à son visage pour l’examiner. D’abord ébloui, Alexander put bientôt identifier le buste noble et angélique de la plus proche amie d’Elena. Il sourit en l’identifiant formellement. D’un certain côté, il appréciait le fait que la Reine ne s’expose pas directement au risque d’être identifiée en privé avec lui. Elle se devait de composer avec les apparences qu’elle voulait entretenir auprès de la cour, et Adamante semblait bien plus impliquée que beaucoup pouvaient le penser dans la protection de son image officielle et de ses intérêts.

« Mes humbles salutations, Dame Adamante. Il eut été regrettable de venir à Nexus et de ne jamais parler à une célébrité telle que vous. Dois-je en conclure que vous m’adresserez ses mots ? »

Elena Ivory

Humain(e)

Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]

Réponse 11 lundi 15 octobre 2018, 00:55:54

De multiples phares et digues entouraient la capitale. Nexus disposait d’un port très vaste, colossal, qui s’étalait sur des kilomètres de pontons. Un tel port nécessitait une organisation très élaborée, avec de multiples bouées faisant office de couloirs de navigation, des phares et des digues permettant de guider les navires, mais aussi de sécuriser le port, en coupant les marais. Le port de Nexus était un ballet continuel de navires. Des bateaux touristiques, des navires de pêches, des commerçants... Il y avait de tout. Depuis les jardins et les remparts du Palais d’Ivoire, c’était une succession de lumières dansant sur la surface de l’eau. Le soleil était doucement en train de se coucher quand Alexander Galdur rejoignit les jardins. Il alla au fond, avisant le kiosque, puis la petite plateforme d’observation en bois, un peu abaissée par rapport au niveau du sol. Sire Galdur avisa l’orbe, qui traînait sur le sol.

Quand il s’en approcha, celle-ci s’illumina alors, et le buste d’Adamante apparut alors. C’était un procédé simple pour communiquer à distance. Ici, au fond du jardin, il n’y avait pas d’oreilles indiscrètes, et le ronflement de la mer, le roulement des vagues, formaient des couches sonores permettant de couvrir les sons. De fait, Alexander lui-même allait parfois devoir tendre l’oreille pour entendre la voix de la magicienne, par-delà les embruns.

« Bonsoir, Sire Galdur. Je suis pour commencer heureuse que vous ayez accepté l’invitation de Zephyr. »

La Mélisaine était réputée pour être proche de la Reine... Et même trop proche selon les médisants. D’aucuns affirmaient qu’Elena n’était qu’une poupée, manipulée par la vile magicienne mélisaine pour servir les intérêts des Îles Mélisi. Tandis qu’Alexander demandait à Adamante si elle servirait de porte-paroles, celle-ci tourna la tête vers une image hors-champ, puis s’écarta. Le visage d’Elena apparut alors. Elle avait troqué sa robe cérémoniale pour une tenue plus légère, plus fine.

« Je n’ai pas besoin d’une porte-paroles, Sire Galdur, et ce n’est pas le rôle d’Adamante. »

Alexander ne s’attendait sans doute pas à revoir Elena en personne. Mais, contrairement à tantôt, celle-ci n’avait plus besoin de jouer un rôle, d’incarner la Reine dure et autoritaire qu’elle se devait d’être. Elle s’adressait à Alexander sur un ton plus familier. De temps en temps, l’image tressautait, comme si la réception était mauvaise. Il s’agissait en réalité d’une conséquence des brouilleurs magiques, mais aussi des forts courants aquatiques alentour, qui perturbaient le signal magique.

« J’ai sollicité cette entrevue, Sire Galdur, car je pense que nous avons des intérêts communs. J’ai soigneusement étudié ce qui est arrivé à votre duché, notamment à la mort de votre père, le duc Oren Galdur... Ainsi qu’à celle de votre mère. Les conclusions des médecins légistes ayant examiné la dépouille de Minna sont par ailleurs très parcellaires. L’enquête royale a été bâclée. »

Elena proférait là de graves accusations, mais n’avait que très peu de doutes sur la véracité de ce qu’elle disait.

« Je soupçonne leur mort de n’avoir rien eu d’accidentelle... »
DC d’Alice Korvander.

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Alexander Galdur

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    73e duc de Galdur, Alexander a été retenu prisonnier par ses rivaux, les Baltar, qui ont tué son frère aîné. Vivant en exil après sa libération, il a repris ses terres il y a des années, et a maintenant pour ambition de briser ceux qui ont endeuillé sa famille et la reine Elena.

Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]

Réponse 12 mardi 27 novembre 2018, 17:16:16

   Bien sûr, Alexander ne voulait pas être abrupt dans sa formulation. Il appréciait réellement de pouvoir parler à la Reine en personne, par ailleurs dans une situation beaucoup plus décontractée et propice aux paroles sincères que lors de ce cérémoniel dans la salle du trône. Cela dit, après l’avoir très respectueusement écouté et avoir entendu ses conséquences sur l’enquête royale bâclée, il ne put s’empêcher de trahir sa colère en crachant presque un « sans rire » profondément amer. Il réalisa immédiatement sa grossièreté et se pinça les lèvres tout en ravalant son aigreur, et, baissant la tête, il s’excusa auprès de la souveraine de Nexus, qui n’avait aucunement mérité cet élan de caractère.

   « Veuillez me pardonner. Comme vous vous en doutez bien, l’enquête a effectivement été bâclée. Ça a été le cas de beaucoup d’enquêtes et de consultations lors des années ayant suivi la mort de nos parents. »

   La mort de Liam le Lion avait porté un coup sévère sur Nexus, qui avait perdu dans l’événement un souverain fort, mais aussi la quasi totalité des personnages capitaux du royaume. Le renforcement des corporations et la fin du moratoire sur l’esclavage, l’effondrement d’une autorité légitime et bien ancrée et la décadence de Nexus étaient directement dus à la disparition de ces grands hommes et grandes femmes ; et aux actes de ceux qui avaient profité de l’appel d’air au pouvoir. Cela, il ne le formulerait pas. Elena le savait aussi bien que lui, comme un malandrin au fond du plus infect bouge du royaume pouvait le deviner avec un minimum d’expérience et de lucidité.

   « Pour tout vous dire, je pense que la vérité sur la mort de nos parents restera floue à jamais. Je n’ai jamais pu récolter de preuves réelles de leurs assassinats. Cela dit, j’ai dissimulé mon passé à dessein, également, et protégé, de ce fait, le bourreau de mon frère, pour protéger la stabilité de la Couronne. »

   Il avait souvent imaginé cet instant et répété au fond de son esprit ce qu’il dirait à Elena Ivory si elle voulait bien l’écouter. A présent, il y était, elle l’écoutait, et il avait la gorge sèche et des difficultés à assembler ses pensées. Il s’assit au milieu de la balustrade, tournant le dos au palais pour faire face aux vagues, laissant le visage de la souveraine dans un coin de sa vision mais sans la regarder directement. Parler de cela le renvoyait à de sombres moments de sa vie et éveillait des peurs qui le tenaient parfois éveillées, tapies dans l’ombre lors des nuits où la Lune projetait ses traits brillants, l’empêchant de trouver le sommeil. Il inspira profondément.

   « A la mort de votre père, j’avais 6 ans. J’étais le puîné. Wilford, mon aîné, avait 9 ans. Peu après le drame, nos parents sont morts, successivement, dans des circonstances suspectes effectivement ; notre père a été poignardée à mort, et notre mère serait morte de chagrin. Ha ! Plutôt que d’être renvoyés au Duché pour y être pris en charge par les protecteurs du domaine, nous avons été remis à un adversaire politique de notre grand-père Alcest : le baron Terrik Baltar, des Gorges Sanglantes ; il est un vassal de Kovar. Il est rapidement apparu qu’il ne comptait jamais nous permettre de quitter le sous-sol de son manoir nexusien. Quand Wilford a eu 13 ans, il s’est rebellé et a disparu. Nous l’avons retrouvé, mort, avec de nombreux autres suppliciés. Quand Baltar l’a compris, nous avons été déporté vers le nord, vers son propre domaine. »

   Le Duc s’éclaircit la voix, qui s’était serrée au cours du récit. Mais le plus dur était passé, maintenant. Il souffla avant de poursuivre, défait d’un poids qui rendait la suite de la narration un peu plus facile.

   « Nous avons été secourus par hasard par un raid de piraterie. Il était mené par les survivants d’anciens royaumes humains dont les représentants remplissent aujourd’hui les enclos du royaume. Ce sont les Baltar qui ont détruit leur civilisation, et ils menaient une sorte de faide contre eux. Ils nous ont recueilli, mon frère, ma sœur et moi, mais leur lutte a fini par déboucher sur une cuisante défaite. Quand leur armée s’est dispersée, nous avons passé quelque temps chez notre oncle, à Altenberg. A partir de là, j’imagine que vos services de renseignements ont réussi à garder une trace assez solide de mes actes et mes déplacements ; malgré mes efforts. J’ignorais si la Couronne avait été complètement noyautée par Ses ennemis, et j’ai passé des années à conduire mes propres recherches, et à attendre, avant de décider à me présenter à vous. Voilà, c’est, en résumé, l’histoire de ma vie ; mes motivations. J’espère apporter à Votre Altesse quelques éclaircissements à mon sujet. »

Elena Ivory

Humain(e)

Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]

Réponse 13 lundi 03 décembre 2018, 01:13:06

C’était l’heure des explications et des confessions. Un lieu incongru, une conversation insolite avec une boule de cristal… D’aucuns auraient pu accuser la Reine d’être paranoïaque, a fortiori chez elle, au Palais d’Ivoire, mais Elena se rappelait juste de ce célèbre dicton, particulièrement propice à l’ambiance nexusienne… Méfie-toi de tes amis comme de tes ennemis. Sire Galdur revint brièvement sur les circonstances du décès des parents d’Elena, confirmant que l’enquête avait été bâclée, mais que ses propres investigations n’avaient rien pu donner. Ce faisant, il était en retard de quelques épisodes par rapport aux propres recherches de la Reine, mais elle aurait l’occasion, par la suite, de lui en parler.
 
Pour l’heure, Alexander Galdur rappela sa propre destinée,  son parcours tragique entre les mains d’un des vassaux du duc de Kovar, le baron Baltar, des Gorges Sanglantes. C’est là qu’Alexander avait été sauvé d’un destin funeste entre les mains de Baltar par une intervention de pirates. Depuis lors, la loyauté d’Alexander était régulièrement mise en cause, ce qu’Elena, comme le reste, n’ignorait nullement.
 
Elena resta silencieuse après ses explications, et se contenta finalement d’une seule phrase :
 
« Nous devrions nous voir en personne. »
 
Alexander n’eut pas à attendre trop longtemps avant de voir une femme se rapprocher… Une silhouette qui devait peut-être lui être familière, car il s’agissait de la fidèle servante de la Reine, la sensuelle et non moins dangereuse Zéphyr. La jeune femme s’inclina poliment devant lui.
 
« Si vous voulez bien avoir l’obligeance de me suivre, Messire… »
 
Zéphyr fila ensuite vers le Palais, et passa par une alcôve pour rejoindre les méandres de ce dernier. Elle avait une démarche fluette et assurée, et passa par plusieurs séries de couloirs et d’escaliers, s’aventurant dans les profondeurs de ce vaste palais historique, dont on disposait qu’il abritait quantité de passages secrets. Elle rejoignit d’ailleurs une pièce isolée, plongée dans la pénombre et froide, avec quelques tableaux décoratifs, des têtes d’animaux empaillés, et une cheminée éteinte.
 
S’approchant d’un angle, Zéphyr appuya sur une bougie et la tourna doucement. Dans un antique grincement, une partie du mur s’ouvrit, laissant apparaître un escalier poussiéreux en colimaçon, ainsi qu’un sourire malicieux sur les lèvres de la jeune femme.
 
« Ne soyez pas étonné, Sire Galdur, le Palais d’Ivoire recèle bon nombre de mystères. »
 
Elle grimpa ensuite les marches. Leurs pas résonnaient contre le granit ancestral de cet escalier étroit, qui les amena jusqu’à une autre porte, que la femme ouvrit en poussant sur un levier. Il y eut un bruit de coulissement, puis elle laissa Sire Galdur s’aventurer dans un couloir sombre, un rai de lumière se découpant sur le sol depuis une porte ouverte.
 
Un salon se trouvait à l’intérieur, et une femme lui tournait le dos, réchauffant ses mains près des flammes.
 
« Sire Galdur ! »
 
La Reine était là, toujours accompagnée de sa fidèle Adamante.
 
« Navrée pour cette petite promenade, mais, comme vous le comprendrez vite, le Palais d’Ivoire est un panier de crabes, et je ne peux pas prendre le risque, pour vous, que des individus vous voient rejoindre mes appartements. »
 
Tout cela devenait probablement de plus en plus mystérieux pour Galdur, qui devait peiner à comprendre ce qui se passait.
 
« L’histoire de votre famille est tragique, Sire Galdur, et je la connaissais. Je n’ai jamais cru aux rumeurs vous concernant, et je tenais à vous voir, pour évaluer si vous étiez digne de confiance.
 -  Et nous croyons désormais en vous » confirma Adamante.

Une confiance qui était fragile, car Elena savait qu’Alexander avait grandi dans le jarl de Sigmimr, un redoutable pirate qui avait, à son époque, inquiété fortement les autorités nexusiennes.

« Je crois suffisamment en vous pour vous révéler que j’en sais plus que vous sur les circonstances ayant entouré les meurtres de mes parents... Et je parle de meurtres à mes desseins. Et, voyez-vous, je suis convaincue que les individus ayant tué mes parents sont également les mêmes qui ont ordonné le meurtre de votre frère aîné dans les circonstances tragiques que vous venez de me narrer. »

La Reine n’avait clairement pas chômé dans son palais, et avait su faire avancer de manière significative sa propre enquête...
DC d’Alice Korvander.

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Alexander Galdur

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    73e duc de Galdur, Alexander a été retenu prisonnier par ses rivaux, les Baltar, qui ont tué son frère aîné. Vivant en exil après sa libération, il a repris ses terres il y a des années, et a maintenant pour ambition de briser ceux qui ont endeuillé sa famille et la reine Elena.

Re : Le Serment [Son Altesse Royale Elena Ivory]

Réponse 14 mercredi 09 janvier 2019, 16:03:57

   En effet, Alexander avait bien vite reconnu la personne qui le conduisit dans les méandres secrets du Palais d'Ivoire. Finn avait bien assez parlé de la créature qui l'avait accosté sur les quais et transmis le message pour qu'il ne manque pas de la reconnaître ; même dans l'ambiance nocturne et à la lueur timide des étoiles. Il se doutait qu'il s'agissait de plus qu'un messager ; il aurait fallu être aveugle pour ne pas reconnaître chez elle les réflexes et les postures caractéristiques de celles qui s'étaient, leur vie durant, entraîné pour servir les desseins de la Mort. Il n'était pas vraiment rassuré d'être accompagné par Zéphyr, c'était certain, mais il n'avait pas d'autre option. La décision d'Elena de le voir en personne pouvait être le signe d'une grande avancée, et il ne pouvait négliger les opportunités ouvertes par ce pas dans sa direction.

   S'il était bien incertain de son destin, les passages secrets ne lui arrachèrent pas de surprise. Les ingénieurs antiques ayant bâti cette citadelle dorée étaient de la même école que ceux qui avaient bâti Var Ordorim et les tours blanches de son pays. Son propre siège était truffé de surprises dissimulées, et le palais luxueux et bien plus récent de Port-Ducal n'imitait qu'avec un talent limité le génie des architectes ayant élevé leur ouvrage au rang d'art en ces temps reculés. Il se garda bien de partager avec Zéphyr ce genre de détails, de peur que ses paroles soient mal interprétées. Il avait conscience du fait de marcher sur des œufs frais.

   Finalement conduit dans un salon, qui pouvait faire ou non partie des appartements de la Reine de Nexus, Alexander se détendit, mais restait conscient de la présence de l'Elfe dans un recoin obscur. Il se prosterna, mais sans toutes les fioritures propres aux cérémonies, par respect pour sa suzeraine, posant genou à terre et offrant sa nuque un instant. Dame Adamante était là, elle aussi, prouvant bel et bien qu'elle n'était pas juste une simple conseillère, mais aussi une amie de confiance. Il lui adressa un regard reconnaissant, mais c'est à la reine qu'il offrit toute son attention et sa reconnaissance.

   « Votre Majesté. Je suis honoré de la foi et de la compassion que vous accordez à votre humble serviteur, » énonça-t-il en croisant son regard avec intensité. Il pouvait sentir en elle une certaine retenue encore, et, qu'elle soit due à ce qu'elle savait ou à ce qu'elle ne savait pas, il n'en avait pas vraiment cure. Il se retiendrait bien de la qualifier de paranoïaque, lui qui avait dû passer sa vie à regarder derrière lui et à combattre ceux qui voulaient son échec.

   Mais il fut bien surpris quand il lut la franchise sur elle quand elle parla de révélations sur la mort de ses parents ; et sur celle de son frère Wilford. A dire vrai, il était effectivement très probable que leurs meurtres, comme ceux de nombreuses autres personnes importantes à la même époque, aient été liés. Au stade des enquêtes galduréennes, il était assez clair qu'un lien imprécis associait beaucoup d'événements tragiques et de trahisons au cours des vingt dernières années ; mais il avait été impossible de déterminer clairement quel était ce nœud gordien qui scellait la conspiration et empêchait la paix d'être retrouvée. Seule l'implication des Baltar semblait certaine, et, maintenant, l'enquête remontait jusqu'aux Kovar, les puissants voisins de Galdur, pourtant amicaux. Le mystère était entouré d'un épais brouillard.

   « Vraiment ? » souffla-t-il, entre espoir et hésitation. « Ma Reine, si nous sommes dans le vrai et que toutes ces tragédies ont bien été commanditées ... Nous soupçonnions un lien, mais imaginez l'ampleur d'une telle entreprise ! »


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