Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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L'étrange naufrage, sans vaisseau, de lycéens sur la rive d'une île déserte — PV

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Aki

Humain(e)

Titre complet : L'étrange naufrage, sans vaisseau, de lycéens sur la rive d'une île déserte au milieu de nulle part, comment ils firent connaissance, et de la façon ingénieuse dont ils s'organisèrent pour survivre dans pareille situation. Raconté par eux-mêmes.

***

La journée avait été longue pour Aki. Elle avait commencé à 6h, par une course à pied autour du bois, et s'était achevée de la même façon, douze heures plus tard. Puis, comme l'on était vendredi, l'adolescent avait entreprit de rentrer chez ses parents. Une fois un repas frugal pris, il avait alors sorti les poubelles, passé le balais, et aidé sa petite sœur avec un exercice de mathématiques. Comme beaucoup de gens, il estimait ne pas comprendre grand-chose aux mathématiques, mais c'était assez bien pour ce qu'on lui demandait de faire, et beaucoup mieux, en tout cas, que ses frères. Il avait brièvement regardé son compteur de calories sur son téléphone, publié ses derniers exploits sur facebook, et enfin, s'était décidé à fermer les yeux.

Ses rêves étaient pleins d'ailleurs. Il rêvait d'une expédition bravant les glace du pôle, les sommets de l'Everest, les arides plaines tartares, et les jungles vierges amazoniennes… un peu tout à la fois. La plupart des rêves étaient un peu flous, et celui-ci ne faisait pas exception. Les oiseaux de paradis s'y mélangeaient aux edeilweiss, les indiens carajà y communiaient avec les pasteurs khoïkhoï, et les légendes d'Hiawatha s'y trouvait des échos avec les récits d'Oda Eiichirō. Du tout résultait une aventure confuse mais joyeuse, ambitieuse et excitante, au son des tambours de cultures dont le monde avait oublié l'histoire et le nom, sous le ciel de terres que l'océan avait depuis longtemps englouties.

Il lui sembla que la nuit passa en un éclair, et que déjà les premiers rayons du soleil venaient impitoyablement le tirer de ses songes. Encore une minute monsieur le bourreau pensait-il, plus endormi qu'éveillé encore, en resserrant les poings sur les draps de sa couche. Draps qui lui coulèrent entre les mains, comme la poussière sur le front du pénitent au mercredi des cendres, comme… du sable fin.

Aki s'éveilla en sursaut.

Quelque-chose n'allait pas, et il ne fut pas long à figurer quoi : il n'était plus chez-lui. Plissant les yeux par trop de lumière, il se retourna vite pourtant, son réveil accéléré par le brusque pic d'adrénaline qui l'avait fait bondir. Si sa vision prit encore quelques secondes pour se faire nette, son audition capta un bruit qu'il reconnût aussitôt, quoiqu'il n'avait jamais été au bord de l'eau. C'était le roulis des vagues. Il le sut bientôt, à perte de vue, devant lui, s'étendait une mer d'un bleu profond, et aucune terre.

Se frottant les yeux, l'adolescent prit quelques secondes pour recouvrer son souffle et calmer son cœur qui s'était emballé. Cela ne ressemblait plus à un rêve ; et ça ne s’embarrassait pas d'explications, car il avait la certitude, la terrible certitude, d'être bel et bien éveillé. Des questions se bousculaient dans sa tête. Comment était-ce possible ? Était-ce sa vie qui, jusqu'ici, n'avait été qu'un songe ? Il baissa le regard sur son propre corps. Il avait encore sur lui le boxer rouge et le débardeur blanc qu'il portait lorsqu'il avait trouvé le sommeil, à la différence que ses vêtements étaient maintenant couverts d'un sable jaune. L'évidence était là : il s'était endormi à un endroit, et réveillé à un autre.

Il bascula la tête, et commença à regarder tout autour de lui. Ce qui le frappa fut d'abord l'immensité du ciel bleu, sans aucune des pollutions visuelles de la ville auxquelles il avait toujours été habitué. Puis il y avait derrière lui une végétation dense et verte et des rochers mouillés, une sorte de mangrove qu'il n'identifiait pas encore. Enfin, et cela le fit sursauter encore, juste à côté de lui, mais à 90 degré par rapport à sa propre position, il y avait une enfant étalée sur la plage.

Sans se lever complètement, car il ne s'en sentait pas la force encore, Aki franchit sur les genoux le demi-mètre qui le séparait d'elle. Elle n'était pas plus densément habillé que lui. Sa carnation et ses cheveux étaient ceux d'une occidentale, et l'adolescent lui donna douze ans tout au plus. Un instant, il craignit qu'elle fut morte, mais elle perçu heureusement sa respiration avant d'être pris d'angoisse à ce sujet.

Stressé, et peut-être pas aussi délicat qu'il aurait fallu l'être avec une enfant, le japonais prit la décision de poser ses mains sur ses épaules et de l'agiter un peu pour la réveiller.

Hey. Tu sais ce qu'on fait ici ? Do you know what we are doing here ? Hey !

Il n'était pas sûr qu'elle parlait le japonais, il n'était pas sûr qu'elle en sache plus que lui, il n'était même pas sûr qu'elle ne fasse pas semblant de dormir pour le tromper. La seule chose dont il était sûr c'est qu'il voulait des réponses. Alors il la secoua un peu plus fort, pour être sûr qu'elle se réveille.

Lou Clark

Humain(e)

Lou était épuisée. Elle était arrivée au Japon la veille et venait de valider son inscription au lycée de  Seikusu. Elle rentrait tranquillement avec sa tante et tenta de mémoriser au mieux le chemin qu’elles prenaient. Le sens de l’orientation de l’adolescente était aussi développé que sa poitrine, ce qui n’était pas toujours évident quand elle découvrait de nouveaux lieux.

Esther, la tante de Lou, habitait aux abords du quartier de la Toussaint. Autant dire que ça n’avait rien à voir avec Manchester. L’adolescente était mal à l’aise en voyant des squatteurs les dévisager sur leur passage. Elle devait se faire une raison, sa vie avait totalement changée. Elles arrivèrent dans la modeste maison d’Esther, et Lou décida de s’éclipser directement dans sa chambre pour écouter de la musique.

Sa tante avait fait du mieux qu’elle put pour aménager cette pièce qui lui servait de fourre-tout avant l’arrivée de sa nièce. Il y avait une armoire, un vieux bureau et un lit pas particulièrement confortable. Heureusement pour Lou, ses parents avaient promis de lui envoyer de l’argent à elle et à sa nouvelle tutrice pour faciliter leurs vies. L’adolescente se laissa tomber sur le lit après avoir retiré son pantalon, mit les écouteurs dans ses oreilles et lança une de ses playlists avant de fermer les yeux. La lecture et la musique étaient devenus ses bouées de secours quand elle était au plus mal.

Sa tante allait bientôt l’appeler pour manger, mais Lou garda les écouteurs dans les oreilles et finit par s’endormir. Le trajet en avion, la découverte de son nouveau lieu de vie, et son inscription au lycée de Seikusu l’avaient totalement épuisée. Malheureusement, son matelas était loin d’être ce qui se faisait de mieux en matière de confort. Sa première nuit avait été difficile et elle devait dormir sur le bord droit pour éviter un énorme ressort qui lui rentrait dans le dos. Cependant cette fois elle trouva le lit carrément dur. Elle se demanda pourquoi la musique s’était arrêtée quand quelqu’un se mit à la secouer. Elle gémit faiblement et se dit que sa tante pouvait tout de même la laisser se reposer un peu. Après tout, rien ne l’empêcher de manger plus tard.

—    Hey. Tu sais ce qu'on fait ici ? Do you know what we are doing here ? Hey !

—   Je suis fatiguée tata… Je peux dormir encore un peu ?

Lou compris soudainement que ce n’était pas sa tante qui venait de lui parler. Elle se réveilla en sursaut et repoussa les mains de la fille, ou plutôt du garçon. Elle avait mal aux yeux, le soleil l’aveuglait. Elle recula doucement en utilisant ses mains et ses pieds puis dévisagea la personne qui lui faisait face. Qui était-ce ? Et puis surtout, qu’est ce qu’elle faisait ici avec lui ?

—   Tu… T’es qui ? Et pourquoi je suis ici ? questionna l’adolescente avec une expression de panique et d’incompréhension sur le visage.

Elle n’attendit même pas la réponse et se leva avant de regarder tout autour d’elle. Ils étaient sur une île ? Le meilleur moyen de le savoir était d’en faire le tour. Elle avait beau être en chaussettes, culotte et t-shirt, elle se mit à courir le long de la plage. Lou ne regarda pas si le garçon la suivait, et elle ne l’espérait pas. Elle ne le connaissait pas, et elle ne voulait pas qu’il reste assez longtemps près d’elle pour comprendre qu’elle n’était pas une fille comme les autres. Elle allait forcément tomber sur quelque-chose ou quelqu’un qui l’aiderait à comprendre où elle est, et surtout ce qu’elle fait ici. L’adolescente s’arrêta aux pieds d’une falaise et décida donc de couper à travers la jungle.

La flore était dense et hostile. Lou se coupa rapidement au bras et grimaça de douleur. C’était superficiel, mais la moindre douleur était un supplice pour elle. La lycéenne tenta d’arracher un morceau de son t-shirt, mais n’y arrivant pas, elle le retira pour l’enrouler et le fixer sur son bras. Elle ne portait plus qu’une culotte et des chaussettes trempées et crasseuses. Elle avait tout intérêt à regarder où elle mettait les pieds et à éviter les plantes pourvues d’épines. Elle continua d’avancer pendant une quinzaine de minutes à l’aveuglette et finit par se tordre la cheville sur une pierre. Décidément, le monde s’acharnait sur elle. En gémissant, elle s’assit sur un rocher et se mit à se masser le pied. C’est à ce moment précis qu’elle entendit une branche craquer non loin derrière elle. L’adolescente ramassa une grosse pierre et se prépara à la lancer sur un potentiel prédateur qui pouvait lui sauter dessus à n’importe quel moment.




Aki

Humain(e)

Même dans une telle situation, Aki n'était pas craintif, et à vrai dire, il ne se méfiait pas beaucoup de la gamine qui était visiblement aussi perdue, il le comprit immédiatement, que lui. Cependant celle-ci semblait d'un caractère beaucoup plus impulsif, et, après lui avoir répondu dans un anglais parfait, elle déguerpit avant même qu'il ait le temps de lui répondre.

Wai'…

L'adolescent aurait pu le rattraper sans aucun mal, malgré sa vivacité consternante, elle ne courait pas si vite. Cependant, il était autant surpris que vexé par sa réaction, et se dit qu'il aurait plus vite fait de trouver des réponses par lui-même. Tant pis pour elle. Souple, il se releva, et épousseta un peu du sable sur ses jambes. Heureusement, il ne collait pas trop. À en juger par le tour d'horizon qu'il avait fait, il avait eu au moins la chance d’atterrir sur une des rares zones de la plage à peu près sèche.

Contrairement à l'enfant, le lycéen était pieds nus, mais ça ne le dérangeait pas plus que ça, du moins pour le moment. Un regard lui suffit pour évaluer cependant que dans une végétation dense et épineuse comme celle qui s'étendait en amont de la grève, cela serait un problème. Il ne s'y enfoncerait pas pour le moment, à moins d'y être obligé… ce qui risquait d'arriver, à en juger par les dépôts d'algues, la marée, une fois haute, devait presque entièrement recouvrir la plage.

Mais pas tout de suite (car la marée était descendante ? il n'aurait su le dire), et il espérait, pas avant qu'il ait trouvé un chemin vers l'intérieur des terres. Car quelqu'un devait bien être venu de la ville, pour les déposer ici ? Même si cet endroit ne ressemblait en rien au Japon qu'il connaissait. Suivant ce raisonnement, guettant un passage dans la mangrove, il décida de continuer à longer le bord de mer, en sens opposé à celui de l'anglaise.

Son périple fut plus chanceux que celui de l'enfant, quoiqu'elle n'avait aucun moyen de le savoir. Ce qui, à mesure qu'elle marchait sur la plage, commençait d'ailleurs à l'inquiéter. Car l'endroit semblait complètement désert. À part les siens, il n'y avait dans le sable aucune trace de pas, il venait de s'en rendre compte. Il n'y avait même pas de traces… menant au lieu où il s'était réveillé. Dans le cas contraire, il lui aurait été facile de les remonter pour trouver d'où il venait… mais là, rien.

C'était terrifiant. Le sable était lisse, tout juste ridé, subtilement strié par le vent et les vagues. L'eau n'avait pas pu déjà les recouvrir, sinon il se serait noyé – ou du moins aurait-il été réveillé. Comment cela pouvait-il s'expliquer, alors ? Trouver une interprétation à un phénomène aussi étrange angoissait un peu l'adolescent, alors il tenta de concentrer ses pensées sur autre chose. Peut-être devait-il tenter de retrouver la gamine ? Toute seule dans un tel décors, il ne lui donnait pas longtemps avant de se blesser. Surtout si elle prenait la mauvaise décision de s'enfoncer dans la jungle.

La zone sur laquelle il arrivait se faisait de plus en plus rocailleuse. Le sable laissait la place à des roches humides, assez lisses. C'était une bonne chose, car à condition de faire attention à ne pas glisser, elles ne risquaient pas de lui entailler la plante des pieds. Les rochers abritaient par endroit des trous d'eau salées, mais plus intéressant, un filet d'eau serpentait depuis un point plus haut, sans doute un peu plus enfoncé dans les terres. Aki s’accroupit et osa tremper ses doigts, avant de les remonter à ses lèvres. La manœuvre confirma avec joie ses soupçons : c'était de l'eau douce. Il n'y avait plus qu'à remonter le courant pour trouver la source !

La tâche était facilitée par la relative sporadicité de la végétation dans la zone rocheuse. Il put remonter sans avoir trop à lutter contre flore. Peu à peu, il se fit un chemin vers ce qui ressemblait de plus en plus à une petite rivière, s'avançant à son tour, sans trop s'en rendre compte, dans la jungle. Il ne faisait pas attention le moins du monde à être discret, aussi fut-il stupéfait de tomber presque nez à nez avec, de nouveau, l'anglaise.

Sauf qu'elle brandissait vers lui un gros cailloux, d'un air menaçant. Du moins aussi menaçant qu'un enfant puisse être.

Are you… hurt ? s'étonna-t-il, en voyant que la jeune fille avait troqué son haut contre un bandage sommaire.

Il n'était pas vraiment effrayé par l'attitude de la gamine, qui n'en était d'ailleurs peut-être pas tant une que ça (il n'avait pas pu s'empêcher de noter, qu'à en juger par sa poitrine découverte, elle était plus avancée dans sa puberté qu'il ne l'avait cru d'abord). En revanche, il était inquiet de son état. Elle était assise, sans doute s'était-elle fait mal.

Can… I close up…?

Il avait un fort accent japonais, et il devait un peu chercher ses mots, mais cela devait suffire à se faire comprendre. Sans attendre de vraie réponse à sa question, il s'approcha doucement de l'adolescente, faisant son possible pour, cette fois, ne pas l'effrayer. Il était quand même tout sauf intimidant.

Lou Clark

Humain(e)

Lou se préparait à lancer la pierre de toutes ses forces. Avec un peu de chance, si elle faisait ne serait-ce qu’un petit peu mal au prédateur, il partirait en la laissant tranquille. Elle vit l’épais feuillage remuer, et fut soulagée de voir le jeune garçon de la plage apparaître.

—   Are you… hurt ? s'étonna-t-il, en voyant que la jeune fille avait troqué son haut contre un bandage sommaire.



Elle se rendit ensuite compte de sa nudité partielle et plaqua son bras indemne sur sa poitrine. Le fort accent du jeune homme la fit sourire quelques instants mais ça ne dura pas. Elle était toujours au milieu d’une forêt, et probablement sur une île, avec un illustre inconnu. Heureusement pour elle, il ne semblait pas particulièrement menaçant, et semblait même être soucieux de son état.

—   Can… I close up…?

Lou n’aimait pas trop ça mais finit par hocher timidement la tête pour l’autoriser à s’approcher. De toute façon, elle avait gardé la pierre dans sa main au cas où il n’était pas aussi gentil qu’il le semblait. L’adolescente prit le temps d’analyser son camarade et se rendit compte qu’il était certainement dans le même cas qu’elle. Il était pied nu, portait un boxer rouge et un débardeur blanc. Il lui fallut quelques secondes pour remarquer que quelque-chose clochait avec le sous-vêtement du garçon. Elle secoua vivement la tête pour oublier ce sujet qui n’était pas le plus important pour le moment. Peut-être savait-il ce qu’ils faisaient ici. Elle était parti bien trop rapidement pour avoir un début de réponse.

—   Dis ? Tu sais ce qu’on fait ici ? J’étais tranquillement sur mon lit, et je crois que je me suis assoupie pendant un court instant, et tu m’as réveillé, déclara l’adolescente en tentant de comprendre ce qui lui arrivait.

Il faisait extrêmement chaud et vu la flore, ils étaient certainement sur une île tropicale. Il ne restait plus qu’à savoir comment ils avaient atterrit ici. S’ils étaient seuls ici, Lou devrait faire de son mieux pour être en bon terme avec cet inconnu. Elle devrait survivre un moment avec lui tout en réussissant à garder son secret intact.

Aki

Humain(e)

Toujours avec lenteur, Aki franchit le dernier mètre qui le séparait de l'adolescente. Première nouvelle, celle-ci parlait le japonais. Peut-être n'avait-il pas atterrit si loin que ça, finalement.

Non, je sais pas. Il était soulagé de pouvoir passer à sa langue maternelle, avec lequel il était quand même beaucoup plus à l'aise. Je me souviens de rien. Toi non-plus ?

Il détailla son interlocutrice de haut en bas, sans beaucoup de discrétion, à la recherche d'un détail qui lui aurait échappé. Mais il n'avait pas grand-chose d'anormal à noter, au-delà du fait qu'il n'avait jamais vu de si près une occidentale. Dans un autre contexte, il se serait amusé qu'elle fasse presque une tête de moins que lui, le japonais d'origine transsexuelle. Mais ce qui le fit d'abord sourire, ce fut de remarquer que la jeune fille cherchait à couvrir comme elle le pouvait le peu de poitrine qu'elle avait.

T'es pas obligée de te cacher, je sais à quoi ça ressemble, lança-t-il, pour tenter de lever un peu le malaise.

Aki se demandait comment elle le percevait. Ça ne devait pas être évident, même dans la semi-nudité dans laquelle il était, d'identifier son sexe biologique. D'autant que sa voix était plutôt basse pour quelqu'un né dans le corps d'une femme, et ses intonations assez masculines. Son débardeur était assez ample et à moins de le plaquer contre sa peau, ou de toucher, il était difficile de détecter les reliefs de sa poitrine. Restait le relief, là aussi plutôt absent, dans son boxer, mais en sa qualité de sous-vêtement destiné généralement aux hommes, il pouvait se montrer assez trompeur lui-aussi.

Délicatement, il se baissa et posa ses doigts (qui étaient eux assez féminins) sur le bras entaillé. Il n'était pas du coup médecin, mais il avait quand même un peu l'habitude de soigner les blessures que lui ou ses partenaires pouvaient se faire en sport. Un peu de sang imprégnait encore ce qui avait été un tee-shirt, mais pas énormément. Il fut soulagé en évaluant l'état de la plaie : ça n'avait rien de sérieux. Évidemment, ça aurait été plus facile si elle avait disposé d'une trousse de premiers secours.

Je sais pas si t'a encore besoin d'avoir ça enroulé autour… je crois pas que ça va continuer à saigner. J'ai trouvé de l'eau douce, si tu veux nettoyer. Je peux t'y emmener. Mais bon…

Il se releva, avant de regarder tout autour de lui. Il allait vraiment devoir faire attention à où il posait les pieds, dans un tel environnement.

Tu t'es fait mal ailleurs… ? Au fait, moi, c'est Aki.

Lou Clark

Humain(e)

Le jeune homme s’approcha lentement de Lou avant de lui répondre.

—   Non, je sais pas. Il était soulagé de pouvoir passer à sa langue maternelle, avec laquelle il était quand même beaucoup plus à l’aise. Je me souviens de rien. Toi non plus ?
—   Je ne me souviens de rien, désolée. Ce qui est sur, c’est que je dormais sur mon lit, et que j’ai été réveillée ici.

L’adolescent observa Lou des pieds à la tête, ce qui la rendit légèrement mal à l’aise. Elle cachait toujours sa poitrine et ça semblait sérieusement le faire sourire. Il ne voulait pas la voir toute nue non plus ? Cependant la situation était trop grave pour qu’elle ne s’offusque pour si peu. Et s’il comptait vraiment jouer au voyeur, il finirait forcément par être refroidit en voyant ce qu’elle avait entre les cuisses. Si elle n’avait pas peur des remarques qu’il pourrait faire, la perspective de le décevoir était très tentante. Il valait mieux pour lui qu’il ne s’imagine pas pouvoir profiter de leur situation pour tenter une approche.

—   T'es pas obligée de te cacher, je sais à quoi ça ressemble, lança-t-il, pour tenter de lever un peu le malaise.

La lycéenne garda tout de même son bras sur sa poitrine et le laissa inspecter sa blessure au bras. Les doigts du garçon étaient plutôt fin et très doux. Si ce contact la gêna quelque-peu, elle finit par être rassurée en voyant qu’il semblait réellement se focaliser sur son état. Lou regarda ailleurs pendant qu’il l’inspectait, mais lentement, elle redirigea son regard vers son camarade. Il avait un visage plutôt féminin et sa musculature n’était pas trop marquée. Lou finit même par se dire qu’il était assez mignon.

—   Je sais pas si t'a encore besoin d'avoir ça enroulé autour… je crois pas que ça va continuer à saigner. J'ai trouvé de l'eau douce, si tu veux nettoyer. Je peux t'y emmener. Mais bon…
—   Merci. C’est vrai que cette coupure n’est pas très profonde, mais vu le climat, je voulais éviter de la laisser à l’air libre, déclara la jeune fille en lâchant son premier sourire depuis son arrivée sur cette île. Hum oui je veux bien nettoyer ma plaie. C’est une bonne nouvelle d’avoir trouvé de l’eau douce, surtout si on doit rester ici quelques temps…

Lou se leva avec précaution et se prépara à le suivre tout en espérant que cette source d’eau potable n’était pas trop loin. Elle avait toujours mal à la cheville, mais comptait bien le suivre sans aide.

—   Tu t'es fait mal ailleurs… ? Au fait, moi, c'est Aki.

—   Moi c’est Lou, enchantée. J’ai un peu mal au pied, mais rien de bien insurmontable, ne t’en fait pas.

Elle le laissa passer devant et le suivit en forçant sur son pied valide tout en s’agrippant à la moindre branche qui était à portée de ses mains. Elle fit signe à Aki d’avancer et lui dit que ça allait à chaque fois qu’il se retournait. Il était hors de question qu’elle se montre dépendante de lui, et elle comptait bien garder ses distances dès que sa cheville irait mieux. Après quelques minutes de marche, le duo arriva à un petit cours d’eau. Vu le courant, il devait y avoir une cascade pas très loin. Lou détacha son t-shirt et retira ses chaussettes sales avant de les nettoyer dans l’eau. Elle finit par s’y jeter pour se rafraichir et nettoyer sa plaie. Elle se sentait revivre. Il devait faire plus de quarante degrés dans cette jungle et les adolescents devaient déjà être légèrement déshydraté. Lou ne fit même pas attention à sa minuscule poitrine qu’elle ne cachait plus et invita Aki à la rejoindre. Le soulagement qu’elle ressentît à avoir de l’eau potable avait eu raison de sa méfiance. Elle voulait seulement se dire que le plus gros de leurs problèmes étaient derrière eux. Elle garderait juste une distance raisonnable avec Aki pour éviter qu’il ne découvre son secret. Après tout, serait-il aussi attentionné s’il savait que physiquement elle était bien plus garçon que fille ?

« Modifié: mercredi 17 mai 2017, 16:19:03 par Lou Clark »

Aki

Humain(e)

L'adolescent était assez attentif pour remarquer que Lou boitait, et en temps normal, il lui aurait pris le bras pour l'aider à marcher. Il aurait même pu la porter si nécessaire, elle ne devait pas peser très lourd. Mais il sentait qu'elle n'était pas encore assez à l'aise, aussi renonça-t-il à ce projet pour le moment, et se concentra sur la tâche de la guider vers la source d'eau. Heureusement, celle-ci n'était pas très loin, et ils y furent sans devoir affronter l'épaisse mangrove.

Ils étaient remontés encore un peu plus en amont du cours d'eau. Aki fut surpris de constater que le modeste ruissellement qu'il avait suivit se transformait, à cette altitude, en une rivière au courant plutôt rapide, et aussi en déduisit-il qu'elle devait se diviser en aval. En revanche, le terrain autour du ruisseau était toujours aussi rocailleux et éparse en végétation. C'était une bonne chose : le sol rocheux rendait la zone plus praticable, et aussi plus sûre.

Il n'avait donc pas de raison de s'inquiéter lorsqu'il vit que Lou avait décidé de pénétrer dans l'eau. Elle était si claire qu'on pouvait en voir le fond, parsemé de galets fins et polis par le courant. Le lycéen ne pensait pas qu'un quelconque animal dangereux puisse se cacher dans de telles conditions. Il se demanda d'ailleurs pourquoi ils n'avaient pas encore repéré d'autres formes de vie, dans un milieu si luxuriant d'apparence… soit il n'y en avait pas, soit ils n'avaient pas fait attention. En tout cas, tant qu'il n'avait pas faim, il ne lui serait pas venu à l'idée de s'en plaindre.

Je pense qu'on devrait continuer à remonter le cours d'eau, quand tu auras fini… on trouvera peut-être un village ou quelque-chose.

Il pensait savoir que les lieux d'habitation étaient souvent construits proches des sources d'eau potable. C'était leur meilleure chance.

Pendant que l'adolescente faisait sa toilette, le japonais se pencha lui-aussi vers l'eau, et fit un bol de ses mains pour la porter à ses lèvres et la goûter mieux qu'il ne l'avait fait avant. Elle était chaude, mais largement rafraîchissante par rapport à la chaleur étouffante qui régnait à l'intérieur des terres. Il en reprit une gorgée ; il était vrai que la tentation de se baigner était assez forte. Toutefois, ils n'avaient pas de moyen de faire du feu pour sécher leurs vêtements, et il ne savait pas trop combien de temps ils mettraient à redevenir sec, avec l'humidité ambiante…

Cependant, Aki n'était pas trop du genre à se poser des questions trop longtemps quand il y avait des solutions simples. Croisant les bras devant-lui, il attrapa le bas de son débardeur et le remonta au-dessus de sa tête, puis le posa sur un rocher. Le doute ne pouvait plus être permis à présent : son corps était bien celui d'une femme. Même s'il n'avait pas beaucoup de poitrine, le relief était existant, et les surtout auréoles de ses seins s'étendaient sur une trop grande surface pour être ceux d'un homme. Entre autres détails qu'un observateur pouvait noter, traits plus masculins, une musculature abdominale un peu marquée, et une pilosité naturelle au niveau des aisselles.

Mais évidemment, le lycéen ne s'arrêta pas là, et fit également descendre son boxer le long de ses jambes avant de s'en débarrasser au même endroit que son haut. Il descendit alors dans l'eau à son tour. Le niveau de la rivière lui arrivait à peine au pubis, et ne cachait en rien que ses aisselles ne constituaient pas le seul endroit non-épilé de son corps. Aki n'était pas gêné par sa nudité : il n'était pas trop pudique, et, paradoxalement, persuadé d'être avec une autre femme.

Je t'avais dit que je savais à quoi ça ressemblait, fit-il dans un sourire, persuadé que jusqu'ici la confusion sur son sexe avait été de mise.

Lou Clark

Humain(e)

Lou resta quelques minutes dans l’eau pour savourer cette fraicheur. Elle s’était sentit tellement poisseuse, que maintenant elle voulait en profiter au maximum.

—   Je pense qu'on devrait continuer à remonter le cours d'eau, quand tu auras fini… on trouvera peut-être un village ou quelque-chose.

L’adolescent avait raison, il y avait des choses bien plus importantes à faire que se baigner. Ils devraient trouver un abri, à manger, et si possible découvrir où ils étaient précisément. En tout cas, ils n’allaient pas mourir de soif.

—   Oui, c’est vrai. Donne-moi encore une minute et on pourra y aller, lâcha l’adolescente avant de plonger la tête dans l’eau.

Quand la lycéenne sortit la tête de l’eau, elle fut surprise de découvrir qu’Aki était en train de se déshabiller. Et son étonnement fut complet, quand elle comprit qu’Aki était une jeune fille et non un garçon. Elle se sentait stupide de ne pas l’avoir compris plus tôt. Oui, Aki était musclée, mais son visage restait assez féminin. Sa voix aussi n’était pas celle d’un garçon, même s’il fallait vraiment y faire attention pour le remarquer.

—    Je t'avais dit que je savais à quoi ça ressemblait, fit-il dans un sourire, persuadé que jusqu'ici la confusion sur son sexe avait été de mise.


—   Je… Désolée… Je ne sais pas pourquoi, mais je croyais que tu étais un garçon. Tu es plutôt musclée pour une fille.

Lou ne savait pas si elle était soulagée ou encore plus gênée par la situation. Elle finit par sortir de l’eau et enfila son t-shirt qui était maintenant propre, mais trempé. Au moins, la température de son corps ne grimperait pas trop pendant un moment. La jeune fille s’étira de toutes ses forces au bord de l’eau sans se rendre compte qu’avec la culotte trempée, une petite bosse était facilement visible. Elle se tourna vers Aki.

—   On y va ? questionna Lou tout en souriant timidement à Aki.

Il faisait encore jour, mais à la vue de la position du soleil, ça ne durerait pas. Ils devaient de toute urgence trouver un endroit pour s’abriter. Ils n’avaient pas encore croisé de faune hostile, mais cela ne voulait pas dire qu’ils étaient à l’abris. Lou commença à avancer alors qu’Aki était toujours dans l’eau. Vu sa douleur à la cheville, il valait mieux qu’elle prenne un petit peu d’avance sur son camarade. Il fallait faire attention en progressant dans cette jungle car de nombreuses plantes étaient aussi tranchantes que des lames de rasoir.

L’adolescente fit en sorte de rester le plus près possible du cours d’eau car la flore y était moins dense. Elle repensa au corps de son camarade, ou plutôt de sa camarade. Lou ne savait pas trop si elle préférait les garçons ou les filles, mais ce corps qui était légèrement musclé et svelte ne voulait pas quitter son esprit. Elle secoua vivement la tête et finit par s’arrêter en s’appuyant contre un arbre. Elle avait bien trop mal pour pouvoir encore avancer…


Aki

Humain(e)

Aki mit lui aussi à profit ces quelques minutes d'insouciance pour se débarbouiller. Il avait moins traîné dans la jungle que Lou, et avait donc moins besoin de toilette, mais ça ne faisait jamais de mal. Il aimait l'eau, et regrettait de ne plus pouvoir vraiment faire de natation. Elle lui semblait cependant ici trop peu profonde pour valoir le coup d'y plonger, et elle ne fit que s'asperger le haut du corps, contrairement à sa compagnonne. Il commençait d'ailleurs à trouver cette dernière plutôt agréable. Quand elle ne paniquait pas et ne le laissait pas en plan, elle semblait être une personne joyeuse quoique timide.

Il hocha la tête à sa remarque. Cela l'amusait plus que ne le contrariait.

La plupart des gens me voient pas comme une fille. Moi non-plus, d'ailleurs. Les gens sont quand même moins chiants quand t'es un mec !

Toute en se passant de l'eau sur les épaules, il gardait un œil sur elle, comme s'il avait peur qu'elle se sauve encore. Il était en réalité aux aguets, ne sachant toujours pas où ils étaient « tombés ». Mais aussi ne put-il pas manquer l'incohérence de la saillie dans le sous-vêtement de Lou – sous-vêtement qu'elle avait d'ailleurs préféré tremper que d'enlever. Peut-être n'était-il pas le seul, finalement, à ne pas être en accord avec son genre. Il eut à peine le temps d'y penser cependant, car l'anglaise filait déjà vers la source du fleuve.

Hey, attend moi !

L'adolescent se hissa précipitamment hors de l'eau et attrapa ses habits sur le sol. Hors de question de la laisser filer de nouveau. Il fit quelques pas vers elle avant même de s'être rhabillé, avant d'enfiler comme il le put son caleçon, toujours sans s'arrêter. Il la rattrapa néanmoins assez facilement.

Quel enthousiasme ! fit-il en souriant. Bon, si on ne sait ni où on est, ni vraiment où on va, on pourrait au moins savoir d'où on vient ? Je suis japonais, je viens de Seikusu. Et toi ? Américaine, anglaise ? Ton japonais est super bon, en tout cas.

Ils continuaient à marcher une dizaine de minutes, avant que la jeune fille ne stoppe nette sa progression. Aki avait remarqué que sa marche devenait de plus en plus difficile, mais il ne savait pas vraiment quoi faire.

Bon, on a pas mal marché comme ça, on a qu'à faire une pause annonça-t-il, comme si la décision venait de lui. Y'a un beau soleil en plus, on s'assoit ?

Il ne voulait pas culpabiliser Lou. Surtout, si elle continuait en marche forcée, elle risquait d’aggraver encore davantage son état. La solution pouvait être de la porter, mais même si Aki était fort, il ne pensait pas pouvoir parcourir plus de quelques kilomètres de distance avec elle sur les épaules, surtout dans un environnement aussi impraticable. Peut-être un bâton pourrait la soulager et lui servir de béquille, mais autant faire le point avant ça.

J'ai réfléchi, et je pense qu'on pourrait être quelque part en Indonésie… la végétation ressemble assez aux reportages que j'ai vus. Mais comment on est arrivés là, toujours aucune idée…
« Modifié: dimanche 21 mai 2017, 21:17:27 par Aki »

Lou Clark

Humain(e)

Lou se demanda si Aki n'était pas l'une des seules personnes à pouvoir la comprendre. Après tout, il était dans la même situation qu'elle, ou presque. L'adolescente avançait depuis seulement quelques secondes quand son camarade la rattrapa tout en enfilant son caleçon. Elle pouvait voir la poitrine du garçon et finit par détourner le regard en rougissant.

– Quel enthousiasme ! fit-il en souriant. Bon, si on ne sait ni où on est, ni vraiment où on va, on pourrait au moins savoir d'où on vient ? Je suis japonais, je viens de Seikusu. Et toi ? Américaine, anglaise ? Ton japonais est super bon, en tout cas.


– Je suis anglaise. Je viens de Manchester, avoua la jeune fille en souriant timidement. Ma tante habite au Japon et je lui rends visite de temps en temps... Mon japonais n'est pas si bon que ça. Je ne connais que les mots les plus simples.

Lou continua d'avancer avec difficulté mais finit rapidement par s'arrêter. Elle n'en pouvait plus. Heureusement pour elle, Aki venait de décider de faire une pause. Lou s'assit sur un arbre couché sans voir l'araignée qui s'approchait lentement d'elle. L'adolescente posa son pied meurtri sur la cuisse et le massa avec précaution. Ils avaient intérêt à rapidement trouver un abris. Quitter la plage n'était pas forcément la plus brillante des idées qu'elle avait eu. Dormir dans la jungle ne serait pas sans risque.


– J'ai réfléchi, et je pense qu'on pourrait être quelque part en Indonésie… la végétation ressemble assez aux reportages que j'ai vus. Mais comment on est arrivés là, toujours aucune idée…


– Ensuite je pense que les îles tropicales se ressemblent toutes... À moins de trouver quelqu'un, on ne saura jamais comment on a pu arriver ici. C'est tellement étrange...

L'araignée monta sur la cuisse de l'adolescente qui sursauta alors qu'elle sentit une violente douleur la submerger. Elle était debout et regardait partout autour d'elle sans voir l'araignée qui était tombée au sol. Heureusement pour elle, la douleur ne dura pas, mais une sensation étrange l'envahit. Elle rougit en se rendant compte que son petit pénis imberbe commençait à gonfler. Elle plaqua immédiatement les mains sur sa culotte. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait, mais son sexe était à présent très dur, et elle était surexcitée. Elle regarda les seins de son camarade et baissa les yeux en rougissant. Elle se sentait bien trop honteuse pour lui révéler qu'elle avait un pénis et en érection en plus...

– Je... Je ne me sens pas très bien... bredouilla Lou tout en s'asseyant et en croisant les jambes pour tenter de dissimuler son pénis.

Aki

Humain(e)

Aki hocha la tête, adhérant aux propos de Lou. Ils n'avaient aucun véritable moyen de savoir où ils se trouvaient exactement. Peut-être, songea-t-il, la nuit, en regardant les étoiles, ils auraient pu le déduire. Mais malheureusement il ne s'était jamais intéressé au ciel nocturne et n'avait pas la moindre base d'astronomie.

Tu ne t'y connaîtrais pas en constellations ? commença-t-il, développant tout de même son idée…

…mais il s'interrompit bien vite face à la réaction violente et d'abord incompréhensible de son interlocutrice, qui venait de bondir en position debout. La tension étant communicative, Aki sentit son propre cœur accélérer et son corps se préparer à affronter il ne savait quel danger. Toutefois, rien, en apparence, ne les menaçait.

Ce ne fut que quelques secondes plus tard que le japonais surpris une araignée qui détalait. C'était un assez gros arachnide, velu et noir – d'autant que le lycéen put en juger, du moins, car elle disparut vite dans la mangrove. La voir plus longtemps ne lui aurait pas été d'une quelconque aide cependant, car il n'avait pas plus de connaissances sur les étoiles que sur les arthropodes venimeux.

Il comprit aussitôt que Lou avait été piqué.

OK, on panique pas. Souffle, fit-il, tentant de rassurer Lou, bien que sa propre voix soit elle aussi légèrement tremblante.

Il essaya de faire le vide dans son esprit, et de faire preuve de sang froid. C'était plus difficile à dire qu'à faire, même s'il était un peu plus habitué que la moyenne aux situations extrêmes. Il avait quelques notions de secourisme sur comment soigner une piqûre d'araignée, mais il n'était pas sûr d'où l'anglaise avait été piquée.

T'as été piquée où ? La cuisse ?

Aki se mit à genoux. Il se rapprocha de Lou et se pencha sur elle, puis lui appuya légèrement sur l'épaule, l'enjoignant à s'incliner vers l'arrière.

Fais moi voir.

Lou Clark

Humain(e)

Lou entendit Aki parler de constellations mais avec cette piqûre et la gêne qu'elle occasionna, l'adolescente ne répondit pas. Elle avait toujours les jambes croisées et gémissait doucement. La vive douleur avait vite laissé place au plaisir. Son sexe avait énormément gonflé et il devenait très difficile de le cacher. Elle ne voulait pas qu'Aki sache qu'elle avait un pénis, mais elle était piégée et risquait peut-être quelque-chose de grave si elle n'était pas soignée. Elle n'en savait rien car elle ne savait pas ce qui l'avait piqué, et même en le sachant, elle ne pourrait pas déterminer si son cas était grave ou non.

– T'as été piquée où ? La cuisse ?

Lou hocha timidement la tête. Elle était terriblement gênée de voir Aki s'approcher mais se dit qu'il valait mieux mourir de honte que mourir tout court. Elle le laissa faire et se pencha un peu en arrière avant de décroiser les jambes, dévoilant la petite piqûre et l'énorme bosse qui déformait sa culotte. L'adolescente n'avait pas un pénis particulièrement gros habituellement, mais le venin devait agir comme un puissant excitant.

– Fais moi voir.

– Ne... Ne te moques pas s'il te plait, bredouilla la lycéenne alors qu'Aki regardait son énorme verge à travers le fin tissu. Je n'ai jamais décidé d'être comme ça. C'est ma... particularité qui a fait que j'ai été dans l'obligation de changer d'établissement et même de pays. On s'est moqué de moi, on me pointait du doigt et on me faisait des réflexions que je ne pouvais plus supporter.

Lou était toute rouge et détourna le regard, espérant que son camarade ne se mette pas à se moquer lui aussi de sa particularité. Mais elle avait un petit espoir, car après tout, il était aussi différent des autres. Il comprendrait certainement ce qu'elle ressentait.

– Je ne sais pas pourquoi ça a autant gonflé dans... dans ma culotte. C'est la piqûre qui en est la cause, je te promets... Si tu veux regarder plus en détails pour comprendre ce qui m'arrive, tu peux retirer ma culotte, lâcha Lou en rougissant deux fois plus.


Rien que l'idée du regard d'Aki sur son pénis empira son état. L'érection de la jeune fille était telle que le haut de sa culotte n'était même plus en contact avec son bas ventre. Elle n'osait pas le dire, mais la douleur s'était évaporée et maintenant tout ce qu'elle désirait, c'était Aki. Elle voulait qu'il touche son sexe, le caresse. Elle se mordit la lèvre inférieure puis osa le regarder timidement.

– Tu... tu n'es pas choqué par ce que tu vois ? questionna l'adolescente avec inquiétude.

Aki

Humain(e)

Aki porta les mains à sa bouche, cachant son visage qui rougissait. On ne voyait ainsi plus que ses deux grands yeux noirs écarquillés sur l'objet de sa surprise : la verge dure et dressée de ce qu'il avait pensé être une jeune fille. La bosse était en effet beaucoup plus impressionnante que la piqûre, et c'est tout juste si, sous le choc, il n'oublia pas que Lou avait été piquée.

C'est rien, murmura le lycéen à travers ses doigts, de manière presque machinale : c'est rien. C'est normal.

Il ne savait même plus s'il parlait de la morsure ou du pénis, et dans les deux cas, il n'en savait rien. Mais il ne pouvait de toute façon se permettre de rester longtemps stupéfait, ou de faire paniquer l'anglaise. L'étonnement passé, l'adolescent se concentra délibérément sur l'examen de la plaie. C'était une petite entaille à l'intérieur de la cuisse, tout autour de laquelle une zone rouge circulaire d'environ un centimètre s'était formée. Elle n'avait rien de très effrayant, elle ressemblait même assez à une grosse piqûre de moustique.

Y'a pas trop d’œdème… euh, t'as pas de mal à respirer, ça va ?

Cependant il lui fallut se rendre à l'évidence : le seul symptôme visible de la piqûre était ce gonflement visiblement incontrôlé de son entrejambe. Il n'avait jamais entendu parler de quoi que ce soit de tel, mais il n'était pas un expert en araignées, après tout… et puis Lou lui avait explicitement proposé de regarder de plus près, et Aki n'était pas totalement inintéressé…

OK, voyons ça alors…

Retenant sa respiration, il fit glisser la culotte le long des jambes de la britannique. Il eut un léger toussotement nerveux, une de ses mains revenant vers sa bouche. Il avait du mal à en croire ses yeux, d'autant que l'organe avait la taille d'un homme adulte, et contrastait terriblement avec le petit corps frêle de son propriétaire. Soudain, il s'en sentit presque jaloux. C'est pas le moment pour ça pensa-t'il, sévère envers lui-même.

Sans prévenir, il approcha deux doigts du sexe tendu et finalement, appuya sur la face extérieure du pénis, juste sous le gland. Le lycéen fit ainsi s’aplatir la verge contre le ventre de la jeune fille. Enfin il la relâcha, la laissant reprendre sa position naturelle.

Ça ne te fait pas mal quand j'appuie, ça va ? demanda-t-il d'un ton raffermit et qu'il essaya de faire sérieux. J-je pense que de l'eau chaude, ça pourrait… diminuer la pression, un peu…

Se relevant, Aki n'eut que quelques pas à faire pour se trouver à portée de la rivière. Il plongea alors son tee-shirt dans le courant, et le ressorti trempé. Il le chiffonna en boule et ne l'essora qu'un tout petit peu, avant de revenir vers Lou. Puis, toujours sans vraiment lui demander son avis, il amena le tissu dégoulinant vers l'entrejambe de l'adolescente. Là, il commença à frotter doucement son sexe et toute sa zone humide, à l'aide de son chiffon. Il faisait des mouvements amples et lents, mais assez appliqués pour que ses doigts s'enroulent parfois un peu autour de la hampe, la massant de bas en haut d'une façon qui ne pouvait pas être totalement innocente.


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