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Compagnons de Cellule [Cat Bellum - The Suicider]

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The Suicider:
La seule à ne pas savoir avec qui elle était...

*C’est moi, ou elle fait de l’humour, là ?!*

Non... En réalité, il ne voyait vraiment pas cette nana se mettre à rire. Elle avait l’air encore plus sérieuse qu’un expert-comptable. Un sacré numéro ! Etonné, Marius ne savait plus trop quoi en penser, et, alors qu’il cherchait quoi lui répondre, un vrombissement se fit entendre. Surpris, il tourna la tête, et constata que c’était l’heure. La lourde porte s’ouvrit lentement, révélant un couloir sombre qui filait vers le haut, à l’image des arènes antiques ou impériales. Marius regarda à nouveau cette femme, chercha quoi dire, ne trouva rien, et finit par avancer. Il était désarçonné par elle, par ce comportement monolithique, inexpressif, par ses expressions curieuses qui lui donnaient l’impression de dialoguer avec un terminal d’ordinateur.

Tandis qu’ils avançaient, de fins néons violet le long du mur, à hauteur de leurs genoux, éclairaient la route, et des haut-parleurs retransmettaient un commentateur particulièrement enthousiaste :

« Deux compétiteurs ! Une nouvelle venue, Catling, et la légende d’Eternum... »

Catling ? En entendant ce surnom, Marius soupira légèrement. On avait déjà trouvé à la femme un nom de scène. Il la regarda encore brièvement, et finit malgré tout, alors même qu’il sentait bien que ce serait inutile, par glisser quelques mots encourageants à son intention :

« Bon courage là-dedans. Oubliez pas qu’on sera ensemble. »

Marius traversa ensuite les ultimes pas le séparant de l’arène, pendant que la voix rugissait, à hauteur de l’excitation du public :

« Invaincu, insoumis, Légende des légendes, Mesdames, pour votre plus grand plaisir... LEEEE SUUUUIICIIIIIIDDEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEERRR !! »

Quand il entra, un torrent d’applaudissements traversa l’assistance. On avait beau se trouver dans une prison, l’émission comprenait un public, mais il ne fallait espérer aucune aide d’eux. Tous les visiteurs subissaient des contrôles draconiens, et n’avaient accès qu’à la partie publique de la prison, à la surface. Ils rejoignaient l’arène par un ascenseur commun. Marius leva le bras, comme on l’attendait de lui, et le public hurla sa joie. De ses deux protège-bras, des lames sortirent alors, et, tout en levant également le second bras, il les frotta ensemble, à plusieurs reprises, les tapant entre elles, déclenchant les vivats de la foule.

Plusieurs drones tournoyaient en l’air, filmant la scène.

« Il est chaud bouillant ! Le Suicider a décidément l’air en pleine forme ! »

La caméra se fixait brièvement sur Cat, mais l’absence de réaction de sa part n’était pas très vendeur. Le sol se mit alors à vibrer, et Marius se mit en position de combat, avant de voir une Tour émerger du sol.

*’Chier... Ils adorent en foutre !*

Une Tour s’érigeait, similaire aux autres tours que le Suicider avait déjà pu combattre. Il banda les muscles, prêt à se battre... Mais Cat chargea déjà, arrachant une plaque métallique du sol, et s’en servit comme protection. Les gatlings de la Tour filèrent sur elle, rebondissant contre la plaque, et elle s’avança alors, surprenant Marius. Elle s’élança vers la Tour de combat, et frappa la grande Tour avec la plaque.

*Que... Qu’est-ce qu’elle est en train de me faire, là ? Elle compte vraiment renverser cette tour ?*

Les lance-flammes avaient beau s’être enclenchées, la plaque métallique avait protégé la femme, et elle frappa contre la Tour, poussant, enfonçant ses pieds dans le sol, défonçant ce dernier, creusant, ici et là, des sillons plus ou moins profonds. Sous un Marius incrédule, la Tour se mit alors à craquer, poussant d’antiques grincements, avant de lentement vaciller sur place, ses circuits imprimés se broyant, les fils électriques s’arrachant, déconnectant la machine.

Un léger silence parcourut le public... Puis on se mit à hurler le nom de scène de Cat.

« CAAAAATLIINNG !! CAAAAATLLIIIIIIINNNGG !!
 -  Eh bien, il semblerait que le Suicider se soit trouvé une concurrente sérieuse à son titre ! »

Marius fronça les sourcils en voyant les jointures de la femme. Sous l’effet des lance-flammes, la peau avait fondu, révélant une ossature métallique. La vision ne dura néanmoins que quelques secondes, car de la fumée commença soudain à s’élever, tandis que de nombreuses lumières s’éteignirent. À travers d’épais haut-parleurs, une musique commença même à se lancer, pendant que la fumée montait, obscurcissant la vision.

*Foutues salopes !*

Marius resta sur la défensive, poings serrés... Et, quand la musique se mit à rugir, des stroboscopes s’allumèrent au plafond, tournoyant sur place, figeant la scène dans des instantanés blancs, pendant que des individus couraient vers les deux protagonistes. Des individus chauves, aux yeux exorbités, torses nus, leurs esprits fracassés par les injections de stupéfiants et de stimulants, qui portaient chacun des armes blanches courtes : crochets de boucher, coutelas, dagues...

Ils se ruaient vers les gladiateurs dans l’intention manifeste de les tuer, ricanant sauvagement.

Cat Bellum:
Décidément le fond sonore est trop fort. Mes capteurs audios ne cessent de refaire leur mise au point pour filtrer les bruits inutiles qui viennent des humains et des autres créatures entassées dans les gradins. Je continue à estimer les dégâts à la chaire de mes mains quand mes yeux passsent automatiquement sur un nouveau filtre. La présence de gaz pouvant gêner mes optique ayant été détectés d'abords via les capteurs olfactifs situés dans mon nez. Je me tourne pour balayer la zone, et voit la luminosité changer ainsi qu'une couverture auditive propre à provoquer des accès psychotiques chez un être humain.

Je détecte de nombreuses formes de vie en approche, humanoïdes, mais le filtre de mes capteurs visuels ne me permet pas bien de faire la différence entre les créatures à fourrure de ce monde et les humains standards. Mais ils semblent armés et je n'ai pas envie d'avoir encore des dommages à ma partie charnelle.

Mes protocoles classifient la menace comme nuisible, j'en augmente le niveau de menace. Mes protocoles passent de la conclusion du niveau de riposte depuis "mise hors-service" à "létale".

Le premier arrive à ma portée en courant et en émettant un fort bruit de gorge, agitant une arme tranchante identifiée par ma base de donnée comme étant un crochet de boucher.

J'intercepte son poignet avec ma main gauche et dans le même temps, je lui enfonce mon coude droit dans la gorge, écrasant sa trachée. Je le relâche ensuite pendant qu'il s'effondre. Le suivant essaie un coup de taille avec une machette, je recule d'un pas pour le laisser frapper dans le vide et perdre l'équilibre. Un coup du tranchant de la main à l'arrière de sa nuque lui brise les vertèbres. Je recule un peu pour le suivant qui tente de me charger tête en avant avec une sorte de lame greffée au sommet d'un casque. Au dernier moment, je lève la jambe et frappe avec mon pied sur la lame de son casque qui se plante dans le sol et se brise en même temps que ses vertèbres cervicales.

Dans la périphérie de mon champ de vision je détecte la forme du sujet avec lequel je suis entrée dans cette arène. Celui connu sous l’appellation "Punisher". Ses protocoles sont moins efficaces que les miens. Beaucoup de gestes superflus, déperdition d'énergie trop importante pour terminer ses cibles efficacement. Mais il y a un bon potentiel. Avec un endosquelette approprié, il pourrait être intéressant comme binôme. Car son exosquelette n'est pas très optimisé, trop lourd pour la protection qu'il donne.

Je réalise un peu tard qu'un des humains que je n'avais pas dans mon champ de vision a réussi à me transpercer le l'avant-bras de part en part avec une longue lame effilée. Je tourne mon regard dans sa direction, plutôt surprise de ne pas avoir remarqué l'attaque. Je le frappe à la gorge et lui écrase la trachée. Puis je retire son arme de mon bras et en profite pour la lancer dans la figure de la cible suivante. Impact: oeil. Lame remontée jusqu'au cerveau. Cible : Terminée.

- Je ne comprends pas le but de la mission... Dis-je en agrippant un sujet qui tente de me dépasser pour aller vers le sujet "punisher".

Je le renverse et lui écrase la tête sous mon talon.

- Je suis conçue pour les infiltration et les frappes chirurgicales, pas pour les génocides. Dis-je en retournant ma main bloquée à plat dans la cage thoracique d'un autre humain avant agripper son cœur et de le lui arracher en cassant quelques côtes au passage. Cette mission ne correspond pas à ma conception.

The Suicider:
« Elle est forte...
 -  La musique la perturbe... Mais elle est très résistante, oui. »

Depuis leurs écrans, d’autres personnes que de simples spectatrices en manque d’hémoglobine observaient la séance. Ces femmes se désintéressaient totalement du Suicider, et n’avaient d’yeux que pour la femme.  Du moins, à supposer que cette chose ait vraiment un sexe. Elles avaient maintenant acquis la preuve que ce n’était pas une expérience de laboratoire issue des multiples laboratoires privés qui travaillaient en partenariat avec l’armée. La technologie utilisée pour fabriquer cette chose dépassait le niveau de cybernétique à Tekhos.

Elles virent ainsi la chose se faire transpercer le bras, ce qui ne provoqua nulle douleur en elle. Ce n’était pas spécialement surprenant, car la machine semblait contrôler son système nerveux bien mieux que n’importe qui... À supposer même qu’elle ait des nerfs. Ce n’était qu’un robot extraordinairement bien perfectionné, qui repoussa ses attaquants. Elles la virent soulever son pied, aplatissant la tête d’un des fous dangereux.

Loin de là, Marius, de son côté, sentit un homme s’approcher dans son dos, et se retourna. Une lame rétractable sortit de son poignet, et se planta dans la gorge du manique, qui avait une main levée, en tenant une hachette. Le sang fusa de la plaie, et, interrompu dans sa course, l’homme, les yeux exorbités, s’écrasa sur le sol, se contorsionnant. Il était torse nu, avec des cicatrices et des marques ici et là, ainsi que quelques tatouages qui avaient été effacés au laser, et dont on voyait encore les traces de brûlure.

*Des cobayes... Sûrement des types ramassés dans les Badlands, et qui ont définitivement perdu la raison en devenant les rats de laboratoire de ces salopes en latex...*

Il eut à peine le temps de faire ce constat qu’un autre dingue le frappa sur le côté, et planta son coutelas dans son torse. Marius grogna en tombant au sol, voyant le visage défiguré de l’homme, qui hurlait et ricanait nerveusement, portant des implants sur le crâne. Son coutelas se heurta à son armure, et il le leva, pour l’abattre à nouveau, mais le poing en acier du Suicider atteignit son visage, lui déboîtant la mâchoire. Marius se releva rapidement, et, devant lui, deux autres malades débarquèrent, l’un tenant deux dagues, et l’autre un harpon.

Aussi rapide que solide, le Suicider frappa, et une autre lame jaillit de son second poignet, et frappa les tueurs, les embrochant à hauteur de leur poitrine. Un autre larron apparut alors entre deux volutes de fumée, et abattit un fléau d’armes sur sa tête. Le métal heurta le métal, sonnant Marius, qui tituba sur place, mais se retourna à temps. Sa main se leva, et agrippa celle du fou furieux, l’amenant à relâcher son arme en lui tordant les doigts. L’homme hurla à la mort, mais, plutôt que de se rendre, bondit sur Marius, et tenta de le mordre avec ses dents à hauteur de son cou.

« Argh ! Putain de cinglé ! »

Marius le repoussa rapidement, l’envoyant s’étaler sur le sol, et son pied alla le frapper en plein visage. L’homme posa ensuite sa main sur sa tempe, constatant qu’un peu de sang s’en écoulait. Il soupira lentement, et s’avança devant lui, recherchant Cat... Et, en contournant une espèce de pilier qui avait jailli du sol, la vit. Elle était là, et venait de tuer un homme en lui écrasant la tête... Et il constata rapidement qu’on l’avait transpercé.

« Mais... ? »

Il s’étonnait de ne voir aucun saignement le long de sa blessure, quand du bruit résonna. Depuis le haut du pilier, un autre ennemi bondit sur lui en hurlant nerveusement, et bondit sur son dos, enroulant autour de sa gorge une chaîne métallique.

« Haaa... Putain... !! »

Marius tenta de se débattre, et bondit en arrière, envoyant le corps du maniaque heurter violemment le pilier. L’homme le relâcha, et le Suicider se retourna, puis planta sa lame dans son ventre, soulevant alors le corps amaigri du rat de laboratoire, puis le repoussa de sa lame en utilisant son autre lame, l’envoyant rouler sur le sol. Cependant, le temps que l’ancien guerrier s’occupe de lui, d’autres fous furieux se rapprochaient, continuant à les oppresser.

*Je hais ces arènes à la con !*

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