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[Laboratoire de Xatiav] L'abime [Meisa Kamui]

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Xatiav

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[Laboratoire de Xatiav] L'abime [Meisa Kamui]

mercredi 24 juin 2009, 00:58:35

Thème du Laboratoire

   Cela faisait maintenant bientôt une semaine qu’ils voyageaient à travers les mondes ; et quand on dit les mondes, c’étaient les mondes : à savoir la Terre et le plan de Terra. Ils avaient ainsi traversés une bonne partie de la Terre et de Terra, en passant par Nexus, Tekhos, et autres, qu’Il avait traversé en trimballant un Meisa Kamui légèrement contrarié. Vous pouvez imaginez avec joie que lorsqu’on débarque devant vous durant votre promenade en commettant un meurtre suite auquel on vous envoie valser dans les airs et on vous kidnappe, vous éloignant de votre aimée sans aucunes autres formes de procès, vous avez légèrement le droit de vous insurger contre votre sort. Même s’il valait mieux ne pas s’insurger contre lui, qui pouvait avoir dans certains cas la dégaine facile. Et le sang ayant tâché les pages de l’histoire prouvent que ressentir Asura où Kuro-Hime était passablement nocif pour la santé, et préjudiciable à l’intégrité physique d’une personne. Mais la n’était pas le sujet. Le sujet était qu’ils marchaient ainsi dans les landes dévastées, dans un désert glacial, sombre, agressif, et ce sans repos depuis environs deux jours. Il n’avait pas l’air de ressentir le besoin de ralentir son rythme, où même de manger ou de boire. Et de fait, il n’avait pas besoin de ralentir, de manger, ou de boire : il ne sentait ni la fatigue, ni la faim, ni la soif.
   
   Ils arrivèrent enfin dans le silence autre que le déchirement et le hurlement du vent devant une montagne. La montagne n’avait besoin d’aucuns autres signes qu’elle-même pour être franchement agressive au regard : c’était un immense roc noire, froid, couvert de cette poussière argentée qui servait de sable à la région, mont perdu au milieu d’un immense désert battu par de puissantes rafales de vent glacées, désert rocheux aux dunes blanches –argentées de tailles inégales, parsemées de roches sombres, et pour ne rien arranger au décors, le ciel était lui-même sombre et menaçant. Cette montagne disposait d’un espace vert, sauf qu’il n’y avait pas la moindre feuille sur les pauvres arbres noirs et rachitiques qui survivaient péniblement au vent, au froid, et dont la pluparts étaient déjà mort. C’était un spectacle triste et désolant. Il entraîna Kamui en plein milieu de cette forêt morte, véritable cimetière d’arbres entre lesquels se situaient par ailleurs, en parlant de cimetière, quelques ossements humains, d’autres non humains, disposés aléatoirement sur le sol, dans la poussière. Les ossements poussés par le vent craquaient, ajoutant au paysage sonore une ambiance encore plus sinistre comme si le paysage en avait besoin. Connaissant sa personne, on pouvait se douter qu’il ne vivait pas dans un jardin fleuri ou dans une ferme entouré d’une épouse et de quelques enfants, mais quand même … Ils progressaient dans cet étrange décors, jusqu’à enfin arriver au pied de la montagne où la roche semblait encore plus noire. Mais il y avait taillée dans la roche noire, une épaisse arcade de pierre sombre qui pourtant ne donnait pas sur un passage, mais sur une cascade de sable blanc. La susdite cascade coulait dans un flot puissant et quiconque se serait jeté contre se serait violement cogné contre une paroi rocheuse. Ce n’était pas un passage secret, ou du moins, pas encore.

   Il arrêta Kamui d’un geste de la main. Suite à quoi il tendit la main vers l’arcade et un pentacle apparu, doté de symboles complexes, pentacle pourpre luminescent, qui tournait sur lui-même. Puis la figure géométrique ésotérique disparut et il y eut un grondement infernal. C’était comme si une créature endormie depuis des siècles se réveillait soudainement et entreprenait la destruction immédiate et totale du monde. Mais ce n’était pas le cas. La cascade se sépara juste pour découvrir une porte de roche qui s’ouvrit conformément à l’article 22 du Code National des Alchimistes des Ténèbres qui stipulait que l’infrastructure devait être munie d’une porte à ouverture automatique, noire de préférence. Respectant le code, il avait donc doté son laboratoire d’un tel artefact.  L’ouverture donnait lieu sur un lieu plongé dans la plus profonde obscurité qu’il puisse exister. Il fit un geste amical à son nouvel assistant pour l’inviter à s’enterrer lui-même et à perdre totalement le sens de la vue dans cet endroit louche, sombre, et qui ne prévoyait rien de bon. Une fois que l’assistant irrité et légèrement réticent à mourir prématurément enterré, assassiné, ou autre en –é synonyme de la même notion eu pénétré le couloir, il rentra à sa suite et l’arcade se referme, plongeant les deux protagonistes dans de profondes ténèbres dans lesquelles la seule lumière était sa pupille visible. Une fois dans cette situation quelque peu embarrassante, il prit la parole et son habituelle voix glaciale résonna en écho, les répercussions pré-indiquant clairement qu’ils se trouvaient dans une vaste salle. Son timbre glacé annonçait :


« Bien. A présent, Kamui, tu vas me suivre au pas prêt. Ne te détourne pas de mon chemin, où tu ne reviendras jamais des ténèbres. »

   Suite à quoi il se lança. Il n’y avait pas grand choix, car la caverne présentait un tel nombre de pièges naturels qu’être nouveau dans les lieux écourtait grandement l’espérance de vie. Ici un gouffre, là une fosse peu profonde mais dont le fond était tapissé de stalactites, le tout joliment invisible, camouflé dans cette profonde obscurité, et dans un silence assourdissant. Seul une sorte de grondement souterrain résonnait au loin, à des kilomètres en dessous du sol, étrange sensation qu’était celle d’entendre ce bourdonnement à travers le silence. Et ce fut encore une longue marche, périlleuse, parfois sur des corniches glissantes d’autres fois au bord de gouffres, et même dans une gorge étrange parcourues de créatures qu’heureusement Meisa Kamui ne pouvait voir. Les sentinelles du laboratoire rongeaient le monde dans les ténèbres, mais ne laissaient passer que leur maître et son suivant quand suivant il y avait. Il pouvait arriver qu’ils marchent sur ce qui s’apparentait à des crânes. Puis ils arrivèrent à un escalier et descendirent. Encore plus profond, et après quelques heures, ils arrivèrent à un lac souterrain dont l’eau glacée leur arrivait jusqu’à la taille. Dans l’eau aussi nageaient quelque sentinelles, mais comme les premières, elles n’attaquaient pas ceux qui suivaient leur maître, et encore moins le maître lui-même. Puis encore un escalier qui montait à peine un mètre, et une voie qui continuait encore en pente descendante sur quelques kilomètres. Entretemps, l’architecture se révéla doucement grâce à quelques champignons phosphorescents, dernier vestiges d’une nature qui se battait pour survivre. Ils étaient dans une église en ruine. Les bancs poussiéreux étaient réduits en morceaux sur le sol et le squelette d’un évêque était empalé au mur. Il y avait au fond de l’église une grande porte qui donnait encore sur un escalier. Puis après une dernière descente, un ravin. Et la ça devint dangereux.

   Un gouffre immense dont le caillou qui testa la profondeur affirma quelque chose à Kamui : elle n’était pas mesurable. Au milieu de ce gouffre se remarquait dans la pâle lumière verte une forteresse immense, d’architecture magnifique, qui tenait sur un pilier qui lui-même disparaissait dans les profondeurs de l’abime qui s’étendait devant eux. Il fit un mouvement de tête et un pont remonta lentement des profondeurs de l’abime, formant une passerelle permettant d’accéder à la forteresse. Il fit signe à un Kamui qui devait être légèrement inquiet de s’avancer à ses cotés, et le pont se révéla solide, leur permettant d’arriver sans peine à la forteresse principale en toute sécurité. L’architecture de l’antichambre avait permis au système d’aération de circuler dans nombreux trous d’aération dissimulés dans des statues de femmes et qui donnaient sur la bouche de ses statues – bandes de pervers – de répandre un son d’orgue dans le château. Il fit à Meisa Kamui un signe poli, dans la faible luminosité, qui signifiait « Bienvenue en ces lieux » ou quelque chose dans le genre. Puis il lui fit signe de le suivre et l’amena non pas directement au laboratoire, mais dans la réserve, ou étaient entassées quelques provisions pour à peine un mois, achevant de convaincre que l’alchimiste n’avait décidément pas besoin de se nourrir. Il fallait aussi admettre les nombreux corps de femmes qui flottaient dans d’immenses cuves, dans un liquide phosphorescent dégageant une grande lueur bleue, chaque tube ou cuve portant des numéros et des dates, dont le plus ancien corps datait de plus de milles ans, mais le corps de la jeune fille aurait très bien pu appartenir à une fille de dix-sept ans.

   Tandis que son hôte se restaurait, il inspecta minutieusement avec une attention particulière un corps qui remontait à 52 ans, une jeune femme d’une grande beauté, aux cheveux blancs argentés. Dans sa cuve, elle semblait endormie et rien ne pouvait la rapprocher d’un cadavre. La luminosité dans la pièce était supérieure à celle de l’infrastructure toute  entière, mais uniquement à cause de ces cuves et tubes qui ne rassuraient guère le visiteur. Il y avait par ailleurs quelques squelettes dans des cuves vides. A préciser : toutes les cuves ou les tubes étaient scellés(es).

   Puis, silencieux, il se tourna vers son hôte pour l’analyser murement, maintenant qu’il était de retour chez lui, dans les ténèbres, et qu’il allait pouvoir commencer son entreprise.


Kamui Meisa

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Re : [Laboratoire de Xatiav] L'abime [Meisa Kamui]

Réponse 1 mercredi 24 juin 2009, 05:24:55

Cet homme était complètement cinglé. Je n'avais jamais été aussi mécontent de ne pas pouvoir me téléporter. Ce dégénéré aurait pu utiliser l'alchimie pour créer un passage entre son laboratoire et nous en détruisant l'espace lui-même, mais noooon, il fallait qu'il m'en fasse traverser les landes dévastées au grand complet. Mais merde! Je suis pas un putain alchimiste devenu demi-dieu, moi! Je ne suis qu'un putain d'hybride d'humain et de monstre, c'était beaucoup de faire ce voyage, pour moi! Et en plus... Yume me manque horriblement, tellement que j'en avais du mal à dormir. J'étais surtout effrayé à l'idée de revenir et de la retrouver dans les bras d'un autre. Cette pensée m'arrachait le cœur et j'en souffrait atrocement. Quand Xatiav prenait assez d'avance, je ne pouvais m'empêcher de penser à elle et ça m'est arrivé de pleurer, de regretter d'être parti. À coté de ça, marcher dans ce désert de mort n'était qu'un chatouillement. Ça faisait cinq jours au complet que je n'avais pas mangé et c'est à peine si je buvais. Je voyais le visage souriant et plein de vie de celle que j'aime pour ensuite le voir disparaître en permanence. C'était horrible et sincèrement, le déchirement que je ressentais, je ne le souhaites à absolument personne, même pas à un criminel qui aurait tué des milliards d'innocents. Le pire, c'est que Xatiav était loin de pouvoir me comprendre, ce n'était qu'un salaud. Un salaud, certes, mais il était puissant et je ne pouvais risquer de le contrarier. Je sens que la douleur s'estompe graduellement, preuve que mon autre moi me laisse un peu de répit pour pouvoir me soulager de ma souffrance.

Lorsqu'il m'invita à entrer dans son sombre repère, d'un geste "amical", je en pouvait m'empêcher de le haïr encore plus. J'étais loin d'apprécier cet homme et je ne m'en ferais certainement pas un ami. Je le méprise et en même temps, j'ai pitié de lui. Mais cette pitié me rappela ma Yume, que je ne reverrai peut-être plus jamais. Comme je le disais précédemment, toutes mes pensées me ramenaient à elle. Cet endroit aurait effrayer tout humain craignant la mort, mais j'y entrais, laissant derrière moi ma dernière chance de faire demi-tour et retourner voir mon aimée, quitte à mourir. Je me haïssais. Ma partie sombre avait été capable d'abandonner derrière moi celle que j'aimais. Sur mon visage figé dans l'indifférence la plus totale glissait des larmes de haine. J'avais envie de mourir, d'abréger les souffrances que je m'étais moi-même infligées et d'aller pourrir en enfer, puisque, maintenant, j'étais sur que j'avais mis fin à ma vie d'humain pendant un long moment. Il me dit de le suivre de très près. Hors de moi, je n'ai pas put retenir mes mots, tellement j'avais la mort dans l'âme

-La ferme... je ne t'ai jamais permis de prononcer mon nom, alors, si tu n'as rien d'important à me dire, ne dis rien.

Déjà, maintenant que j'étais exposé aux ténèbres les plus profondes, ma partie que voulait encore aspirer à la lumière s'était éteinte, trop triste pour pouvoir poursuivre en sachant qu'elle ne pourrait plus jamais avoir les mots, les caresses et les baisers de Yume. "Dors... et ne te réveilles pas avant que tout ça ne soit fini." Dis-je intérieurement à cette partie de moi qui souffrait le martyr. Oui, elle devait dormir, parce que ce que j'allais faire, elle ne pourrait ni le supporter, ni l'autoriser. Elle me tuerais. En marchant dans cet endroit plus sombre et lugubre que l'enfer, j'entendais de sales bestioles ramper, courir et voler, mais je ne m'en préoccupais pas. J'étais tellement enragé que même elles étaient terrifiées et ne s'approchaient pas d'un mètre de moi. Encore une fois, il me fit un signe bien sympathique de bienvenue.

-Ouais, bien sûr, je suis certain que ça va me plaire d'habiter le trou du cul du diable...

J'avais retrouvé mon cynisme de créature sans cœur. Le monstre qui m'avait emmené ici me montra un endroit où il y avait de quoi bouffer, mais j'étais loin d'avoir faim... en fait, je n'en avais plus besoin. Pendant qu'il m'attendait, j'en ai profiter pour caresser le verre dans lequel était enfermée une femme que je connaissais très bien, car il s'agissait de la servante pour laquelle mon père m'a brulé au tison enflammé. J'ai soupiré de soulagement avant de poser un petit baiser sur le verre, j'étais heureux car elle avait pu lui échapper. Je posa mon front sur la surface froide du verre, un sourire sur les lèvres. Je murmurais, mais je savais qu'il pouvait m'entendre, puisqu'il n'y avait pratiquement aucun bruit ambiant

-Alors c'est ici... c'est ici que tu veux que je travailles, c'est ça?

Je le regarda, mes pupilles désormais verticales pouvaient désormais percer ces ténèbres, cadeau de mon père. Tout ce qui m'entourait était claire, de couleur jaune, donc, discerner une silhouette sombre dans cette masse couleur urine, c'était aussi facile que tuer un chat. Je l'ai observé un moment puis j'ai soupiré et je me suis approché de lui, m'arrêtant à ses cotés, regardant la dame dans l'éprouvette géante dans laquelle elle était entretenue. Je me demande comment il pouvait vivre dans un tel environnement. Même moi qui recherche la puissance, je n'aurais jamais été capable de m'exposer durant une si longue période de temps à un espace aussi déprimant.

-Dis-moi... pourquoi veux-tu créer cette divinité? À quoi va-t-elle te servir? Et surtout, pourquoi veux-tu que je sois celui qui s'occupe de son éducation? Qu'est-ce que j'ai de si particulier pour que tu veuilles m'arracher à la vie paisible que je menais avec celle que j'aime?
« Modifié: mercredi 24 juin 2009, 16:20:42 par Meisa Kamui »
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Xatiav

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Re : [Laboratoire de Xatiav] L'abime [Meisa Kamui]

Réponse 2 jeudi 25 juin 2009, 00:39:36

   Il regardait Kamui avec un visage impassible, mais c’était presque comme s’il le voyait pour la première fois. Cet être presque humain qui attachait une importance vaine, futile, ridicule à des faibles, à des incapables d’accomplir le moindre acte. Et il se sentit encore plus incertains au sujet des voix des ténèbres, d’autant plus que le Kamui en question semblait gonflé d’une dose presque débordante d’orgueil, sinon de paradoxes. Il gardait un visage qui se voulait impassible, mais il passait presque son temps à pleurer et à se morfondre. Il sentait les effluves du regret, de la peine, et de bien d’autres, et couvait d’un regard critique celui qui s’en venait se tenir à coté de lui, auprès de la jeune femme aux cheveux argentés, sa beauté, la seule humaine en laquelle il voie une splendide perfection. Il en aurait presque cru que cet humain qui se plaignait d’être éloigné de celle qu’il aimait, ce qui était pour lui parfaitement ridicule, souille la pureté de l’ange qui dormait dans sa cuve. Il leva sa main et fit un geste presque dédaigneux de la main. Ce qui eut pour effet d’amener l’ombre elle-même à reculer Kamui de plusieurs mètres, loin de la cuve, tandis que lui-même s’avançait vers son réticent assistant, sa seule pupille visible brillante d’une lumière écarlate. Résister à l’ombre aurait été inutile, parfaitement inutile. Au sein des ténèbres, l’ombre dominait. Et il était l’ombre, et l’ombre était lui.

   Meisa Kamui était maintenant à bonne distance de la cuve contenait la femme aux cheveux argentés, dont la taille était de loin supérieure à celle de toutes les autres cuves. Il avait jusqu’à présent été très flegmatique avec Meisa Kamui, mais il sentait que quelque part, il valait mieux exercer ses pouvoirs de façon un peu plus omniprésente. Il parla à Kamui d’une voix dont le timbre était glacé, mais pas comme avant. Elle transcendait la malveillance, la froideur, et la possibilité d’un meurtre supplémentaire. Son regard brillait d’une lueur rougeâtre qui elle non plus ne prévoyait rien de bon.


« Mes raisons ne concernent que moi, Meisa Kamui, et si te coltiner avec une pauvre femelle qui n’a pas le tiers de tes capacités te rend fier de toi, j’ai d’autant plus pitié et d’autant moins confiance en certaines voix. Cette femelle humaine peut se passer de toi quelques temps, techniquement, elle n’en mourra pas. »

   Il gratifia ses paroles d’un regard glacial et pénétrant avant de laisser s’instaurer un silence. Il ne perdait pas patience, mais des élucubrations aussi pitoyables le scandalisaient à un point difficilement compréhensible. Il poursuivit sur le même ton glacé :

« Quant à pourquoi toi, c’est assez simple. Certaines de mes connaissances m’ont parlé de toi, et de tes capacités te plaçant au niveau d’un monstre pour une très grande proportion des membres de ton espèce. L’attention particulière que tu portes aux femmes est, d’après eux, un signe absolu de ta compétence à élever ma divinité. Et je me demande vraiment s’ils ne se sont pas trompés. Ce qui m’étonnerait vraiment. »

   Il fit un geste dédaigneux de la main.

« Meisa Kamui … »

   Ce n’était pas Sa voix qui avait appelé Kamui. Cette voix semblait venir des profondeurs des ténèbres, et même peut-être au-delà. Elle résonnait en écho, et d’autres voix d’enfants, d’hommes, de femmes, se joignirent à celle de Kamui. Résonnant tout autour d’eux,  des rires, des pleurs, des suppliques, des éclats de rire cruels … Résonnants dans le silence. Et enfin, ils apparurent. Les neuf âmes damnées de Xatiav, sa voix, ses conseillers dans l’ombre … Neuf renards de taille moyenne, arrivant presque au genou de l’alchimiste, portant des masques dont les expressions différaient apparurent, courant hors de l’ombre, comme s’ils étaient présents depuis le début. Les Izunas, fléaux des ténèbres, de sombres renards au pelage écarlate, parlant le langage des hommes, couraient autour de Kamui en appelant son nom en riant, en pleurant, en le suppliant, en l’interrogeant et autres, puis disparurent et reparurent à peine une seconde plus tard, autour de Lui, leurs voix troublants le silence des ténèbres. Les Izunas – ou kitsune – étaient réputés pour être issus de l’obscurité la plus profonde, et pour leurs apports en fléaux naturels et en destruction dans le monde. 


   Il les regarda, leurs yeux écarlates transcendant les tourments qu’ils pouvaient infliger, éparts à ses cotés, leurs queues battant l’air. Il ne fut même pas tenter de sourire, mais il reprit d’un ton moins froid :

« Si tu tiens tant à cette Yume, tu n’auras qu’à aller à sa rencontre quand bon te sembleras. Tant que tu remplis la tâche que je te demande, je ne t’imposerais aucunes contraintes. En tant qu’alchimiste, je rendrais autant que je recevrais.  Si tu n’as pas d’autres questions, je suggère d’aller sur les lieux de travail. Car le chemin qu’il reste à parcourir est très long. »


Kamui Meisa

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Re : [Laboratoire de Xatiav] L'abime [Meisa Kamui]

Réponse 3 jeudi 25 juin 2009, 01:55:17

Finalement, je hais cet homme et en même temps, j'ai affreusement pitié de lui. Il croyait que je devrais m'intéresser aux gens seulement s'ils ont quelque chose de spécial? Et bien ma réponse à cette offense à celle qui possède mon cœur n'hésita pas un moment à quitter mes lèvres, des mots francs qui ne pouvaient être déstabilisé par une moquerie ou du cynisme. Cet homme était peut-être puissant, mais je savais qu'il n'était pas idiot.

-Yume est une fille particulière, cher Alchimiste. Pour avoir réussi à me faire croire en l'amour, il le fallait. Quoi qu'il en soit, ton histoire d'échange équivalant ne tient pas dans mon cas. Je serais idiot de revenir comme ça après être parti. Et je n'ai plus aucune question, j'ai eu ma dose de réponses désagréables pour la semaine.

Sur ces mots, je m'inclina bien bas devant lui et je lui tournai le dos sans plus rien rajouter, passant devant les petites formes désagréables, qui, quelques minutes auparavant, avait essayé de me rendre fou avec de multiples tons qui aurait lacéré le cœur d'un homme et qui, pourtant, ne m'avait arraché qu'un haussement d'épaule, sauf celui qui avait prononcé mon nom avec la voix de Yume, je lui envoya ma taille quinze sur la truffe qui dépassait de son masque, laissant un "sale bête" échapper mes lèvres. Cet alchimiste était loin d'être doué pour parler avec les humains et encore moins pour me parler à moi. Vivement la création de cette divinité pour que je puisses enfin m'atteler à ma tâche sans entendre sa sale langue de vipère murmurer ses conneries dans mon oreille. Mais je m'arrêta pour regarder l'homme.

-Petite question... je suis supposé travailler où? Tu peux me montrer?
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Xatiav

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Re : [Laboratoire de Xatiav] L'abime [Meisa Kamui]

Réponse 4 jeudi 25 juin 2009, 23:11:43

   Il regardait vraiment avec commisération cet être, pour ne pas dire cette imbécile, qui venait de lui débiter un discours d’amoureux transit. Il avait regardé non sans une pointe d’amusement son nouvel assistant s’arroger le droit d’envoyer avec force son pied dans la truffe d’un des neuf Izunas, qui émit un petit bruit semblable à un gémissement bref, avant de décrire un somptueux arc de cercle et de retomber comme un sac de pomme de terre quelques centimètres plus loin. Cet acte courageux lui démontrait qu’effectivement, Kamui avait toutes les capacités requises pour être assistant, ainsi que l’esprit d’initiative requis pour se lancer dans une entreprise pareille. Bien entendu, il ne plaçait pas Meisa Kamui sur le même piédestal que Sail Ursoë et Sekhmet. Mais rien que l’exploit de donner un coup de pied, fut-il mérité, à un Izuna était déjà symbole de particularité. Cependant, le discours n’égalait pas vraiment l’attitude et l’alchimiste déçu qu’il fût certain qu’il aurait bien ajouté sa propre chaussure, voire sa lame, dans la truffe d’un de ses neufs renards qui riaient aux éclats de voir un de leurs camarades ainsi projeté.

   L’assistant voulait donc aller travailler. Soit. Mais auparavant, il devait se préparer.  Il fit un signe de tête à Kamui lui indiquant qu’il devait le suivre, et passa prêt de lui en lui accordant autant d’importance que si il avait été un cafard mort. Ses neufs Izunas prirent la suite de l’alchimiste, mais en déplacement, les toucher relevait d’une extrême vitesse, ce qui était pratiquement impossible dans le cas présent. Il passa donc suivit de ses ombres à la queue battante, qui lancinaient les ténèbres de leurs voix, parlant quelques langues inconnues qu’il maitrisait, puisqu’il se donnait la peine de leurs répondre dans le même langage. Il passa dans le hall d’entrée, vaste pièce à l’architecture impressionnante, pourvue de statues de diverses femmes, avec diverses indications funèbres sur leurs socles ; les grandes figures de l’alchimie, toutes les régentes du conseil d’Eden, le monde symbolisant l’origine de l’alchimie, étaient toutes représentées jusqu’à la dernière, lui ayant été le premier homme à régner sur le conseil de l’alchimie. Elles tenaient toutes des reproductions d’artefacts légendaires, allant de la pierre philosophale – qui soit dis en passant reposait en lui – à la lame Asura, en passant par nombreuses armes légendaires ou livres sacrés légendaires aussi. Un collectionneur aurait payé une fortune pour de telles représentations. Une faible lueur pâle fusait du dôme du plafond, doté d’une gravure qui symbolisait l’éternité. Le carrelage était en marbre blanc et la pièce avait trois portes immenses, une en face, une à droite, une à gauche, et semblait être dans un bassin empli d’une eau profondément noire et glaciale. Une dizaines de cascades laissaient choir leur contenu dans le bassin qui entourait le carré de marbre qui servait de hall, et l’habituelle aération laissait entendre une musique triste d’orgue, presque apaisante. Le dos tourné à Kamui, il leva la tête vers le dôme.

Thème du Hall

   Il n’y avait pas d’autres bruits que la chute de la cascade, et l’étrange musique qui semblait venir des murs, tandis que tout au long de la galerie, les statues regardaient sans voir. Il resta là, ainsi silencieux, les Izunas eux-mêmes n’émettant aucuns bruits, pendant une bonne heure, tandis qu’un courant d’air glacé tombait sur eux. Il se recueillait toujours ainsi, devant ces grandes figures, devant ces statues dont la connaissance et le pouvoir alchimique fut immense, eux qui acceptèrent de succomber à cette faiblesse qu’était la mort. Il s’était toujours demandé pourquoi n’avaient t’elle pas utilisées leurs pouvoirs pour devenir comme lui, indépendantes du temps, une immortalité presque totale. Il n’avait jamais obtenu de réponse et cherchait toujours. Toujours. Personne ne pouvait le comprendre, comprendre ses raisons, et Meisa Kamui n’était pas l’exception qui arriverait à comprendre pourquoi il cherchait de tels attraits que l’éternité. Peut-être attachait-il plus d’importances à ses immenses statues, figures gravées dans la roche pour l’éternité, qu’à n’importe qui, ou à n’importe quoi.  Enfin, après deux bonnes heures de silence absolu, il poursuivit sa route, arrivant au centre de la pièce. Il montra la pièce de droite.


« Nous travaillerons la bas. Il s’agit du Grand Laboratoire. Si tu as besoins de documents ou d’archives, tu iras la bas – il montra la pièce de gauche – où se trouve la Bibliothèque. Tu y trouveras tout ce que tu désires en matière d’information, de synthèse d’ADN, ou d’autres. La pièce de face est l’accès à la partie centrale de la forteresse. La pièce que nous venons de quitter était le centre de tri du secteur C. »

   Il avait parlé d’un ton plus professionnel. Il était de fait focaliser vers son objectif. Sans rien ajouter, et il se moquait des éventuelles questions que pourrait avoir Kamui, il prit la route de la porte du laboratoire. Ses âmes damnées le suivirent sans reprendre pour autant recommencer leurs bruits. Le Hall était un sanctuaire, un lieu sacré, et la mémoire qui dormait ne devait pas être troublée pour autant. Lorsque la porte s’ouvrit, une chose devint claire : si l’on pouvait reprocher bien des choses au propriétaire des lieux, les conditions de travail et le laboratoire étaient parfaits. Outre le fait que l’ensemble soit en marbre noir, les infrastructures étaient parfaitement bien espacées les unes des autres et ce n’était pas le matériel qui manquait. Le broyeur d’âme, et le synthétiseur de corps humains étaient la, immenses machines, et les centaines de plan de travail étaient recouverts d’éprouvettes. Au bas mot, la largeur du laboratoire était de cinq cent mètres pour une distance parcourable d’un bon kilomètre. C’était une immense galerie dont les murs étaient tapissés de divers appareils, écrans, projets, et avant les murs, d’immenses tubes contenaient toutes sortes de masses organiques, créatures informes, ou femmes, hommes ou enfants flottant dans les liquides verdâtres. Le tout  était baigné d’une lueur verdâtre  et au centre de la pièce, il se trouvait un autel sur lequel était allongée une jeune fille. Une jeune fille magnifique, dotées de longs cheveux noirs, et d’yeux vairons qui regardaient le plafond sans le voir, yeux ternes dont la lueur de la vie s’était évanouie depuis longtemps. De nombreux câbles étaient reliés à elle et la marque sombre de l’alchimiste des ténèbres, le X doté d’une croix inversée était gravé sur sa poitrine.

   Nereid reposait ainsi, morte, sa première création. A ses cotés, reposait un carnet de note, intitulé « Projet Nereid ». Il parcouru la distance qui le séparait de Nereid et s’arrêta près d’elle. Il ne dis qu’une chose d’une voix neutre qui ne laissait transparaître aucunes émotions, aucunes vies, aucunes sensation :


« Bien. Au travail. »

Kamui Meisa

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Re : [Laboratoire de Xatiav] L'abime [Meisa Kamui]

Réponse 5 vendredi 26 juin 2009, 23:32:08

J'avais très bien enregistrer ce que disait mon nouvel employeur (qui ne me paye qu'en logis, en bouffe et en connaissances, si on considère que j'ai été kidnappé pour travailler avec lui) sur la bibliothèque et le laboratoire. Je souris, enfin un truc d'intéressant dans cette antre plus sombre que la nuit dans lequel je vais devoir vivre. À peine eut-il dit "Au travail" que j'allais faire demi-tour pour me diriger vers la bibliothèque, avide de découvrir plus de choses et de satisfaire ma soif d'apprendre. Mais je m'arrêtai avant même d'avoir pu me tourner. Je venais de découvrir la première oeuvre de mon compagnon de voyage, Néreid. Elle attira immédiatement mon attention et je m'avanca vers cette création née de l'art qui, selon la religion, était un blasphème envers Dieu. Tout doucement, je m'arrêta tout près d'elle, absolument fasciné. Je l'aurais cru humaine si elle n'était pas ici, dans cet endroit où la vie était à peine possible. Cette oeuvre, malgré que non-humaine, était très belle esthétiquement parlant, mais la vie n'y était plus, à ma grande déception. Je me disais qu'elle aurait certainement été de plus agréable compagnie que ne l'est son "père". Cette créature attirait toute l'attention que j'avais, plaçant le reste à l'écart. Je toucha doucement sa peau parfaite, l'espace d'une seconde et je regarda les câbles. Qu'est-ce qu'elle avait fait pour se retrouver dans une telle situation? Je retirai ma main. Bien sûr, je n'avais pas du tout l'intention de demander au scientifique ses raisons, puisqu'il semblait si intransigeant. Sincèrement, j'aurais bien voulu essayer de comprendre ce qu'il avait dans sa tête. Je n'avais pas l'habitude de me trouver dans un laboratoire aussi bizarre, mais je n'accordait mon intérêt qu'à cette créature magnifique qui "dormait" sur cet autel. Nereid... doucement, je pris le document à ses cotés et j'y plongea mon nez. Je soupira. Je ne comprenais absolument rien à ce que ce recueil disait. Je le déposa là où je l'ai trouvé, soupirant de déception. Ça allait être plutôt difficile de percer les mystères de cet endroit si je ne comprenais pas le moindre mot qui se disait ou qui se retrouvait sur un bout de papier. Je regardai une des âmes damnées qui ricanait à nouveau maintenant que nous n'étions plus dans le hall et, comme s'il se foutait de ma gueule ou par simple coincidence, nous haussions les épaules en même temps.

-Avant de travailler avec toi... il va me falloir me plonger dans les bouquins pendant au moins une semaine avant de pouvoir t'assister dans quoi que ce soit.

Je me dirigeait vers la sortie du laboratoire, légèrement contrarié par les ténèbres persistantes de cet endroit. Ce mec n'avait jamais entendu parlé de lampe torche ou d'ampoule électrique? J'avais beau pouvoir voir en cet endroit, c'était plutôt dur de savoir que je devrais le supporter pendant plusieurs mois, voir peut-être des années... cette fois, c'était sur que je devrai oublier Yume et l'effacer de mon coeur avant que le jour où je quitterai cet endroit, je ne la vois dans les bras d'un autre. Avant de partir, je lança dernier regard à Xatiav puis je quittai l'endroit, une boule d'inconfort dans l'estomac. Je laissai un soupir quitter mes lèvres, enfournant mon visage dans ma main. Dans quoi m'étais-je encore une fois empêtré? M'en sortirais-je, cette fois? Je marchais en silence vers l'énorme bibliothèque, essayant de mettre mon esprit à jour, effacant de ma tête ce qui pouvait me rendre triste ou en colère.

J'entra l'énorme pièce et parcourut les rayons de livres, la plupart plutôt vieux et d'autres un peu plus récent. à mon grand étonnement, ils ne tombaient pas en poussière lorsque je les ouvrais. Un sourire sadique se dessina sur mes lèvres. J'ai bien l'intention de trouver un moyen de rentrer à la maison, même si ce n'est que pour un moment. L'alchimie, contrairement à la magie, ce n'était que de la science, même un humain tout ce qui a de plus typique pouvait s'en servir. Je n'étais pas l'homme le plus brillant de cette Terre ou de l'autre, mais j'ai confiance en ma capacité d'apprendre. De plus, si je concentrais mes études dans ce sens, je pourrais trouver un moyen de rivaliser avec des monstres tel que Xatiav, ou du moins, pouvoir y survivre sans me plier à leurs volontés. Je m'emparai de plusieurs bouquins qui pouvait me donner de l'information sur les cercles de transmutation et leur activation, m'y plongeant sans hésiter. Comme j'ai une mémoire incroyable, je me servis de ce donc duquel je ne me suis servi que rarement, dernièrement.
« Modifié: samedi 27 juin 2009, 06:55:57 par Meisa Kamui »
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Xatiav

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Réponse 6 samedi 27 juin 2009, 14:59:08

   Il fallait l’admettre, ce Kamui avait du courage. Il trouverait dans les rayons de la bibliothèque suffisamment pour rivaliser avec des éminents professeurs d’alchimies, et s’il avait la capacité d’apprendre et de comprendre vite, il pourrait devenir un précieux assistant. Mais rien dans les livres ne pouvait apprendre à maîtriser les flux des Sphères et l’on ne devenait pas alchimiste en quelques semaines. Mais il ne se préoccupa guère des problèmes d’apprentissage que rencontrerait Meisa Kamui. Celui-ci n’aurait qu’à venir demander des explications. Tandis qu’il s’en allait dresser la liste des ingrédients et des symboles nécessaire à la création de sa divinité artificielle, ses neuf âmes damnées se réunirent dans un sombre conciliabule et devinrent aussi sombre que l’ombre. Ils se mêlèrent et ne formèrent plus qu’une créature aussi belle que mystérieuse, qui portait un unique masque qui laissait transparaître la pâle lueur dorée de son regard. La créature sortit lentement de la pièce, ne produisant aucuns bruits dans ses déplacements et s’en alla hanter la bibliothèque, où elle savait pertinemment que se trouvait Kamui. Sous son masque de renard, un sourire se dessina, et elle pénétra dans la bibliothèque.

   Elle trouva Kamui entouré de livres sur les bases de l’alchimie et pénétra dans l’ombre de la bibliothèque, refermant sans bruit la porte. Pour la description minutieuse de la susdite créature, la voici sous tous les angles possibles et trouvables : c’était une femme, et non un renard, de taille moyenne, d’une grande beauté, maigre et à l’apparence fragile, dotée de longs cheveux bruns qui tombaient jusqu’en dessous de son postérieur. Elle était vêtue d’un kimono d’un blanc pâle, doté d’ornements d’arbres et de plante. Sa ceinture était blanche et de nombreuses petites cordes argentées l’enserraient au dessous de sa poitrine, mettant celle-ci en valeur par delà l’ouverture du col, lequel par ailleurs avait glissé de ses épaules et en révélaient une peau d’une pâleur froide. Juste au dessus du kimono serré sur son postérieur, le vêtement traditionnel laissait passer neuf longues queues de renards qui battaient l’air dans une osmose et une lenteur paresseuse. Son visage était dissimulé par un masque de renard sombre, qu’elle enleva, et révéla ainsi son regard qui avait tout d’une très belle femme, si l’on omettait les moustaches de renard qui partaient de ses joues et ses yeux dorés dont l’éclat flamboyant rappelaient le regard de leurs créatures d’origine. Ainsi était la Kumiho Izuna, ou encore Kitsune Izuna, une créature légendaire et mystérieuse dont les apparitions connues se résumaient au nombre de trois. Elle incarnait soit la fortune, soit les pires catastrophes possibles. Cela dépendait de son humeur. Elle se rapprocha lentement de Meisa Kamui et à l’habitude des neuf détestables créatures, disparut dans l’ombre pour reparaître quelque peu devant Kamui. Elle s’adressa à lui d’un ton légèrement moqueur, mais sa voix n’était plus la voix criarde d’un Izuna, mais une voix au timbre murmurant plus doux et agréable, néanmoins au timbre polyphonique, comme si elle fut le mélange de neuf voix. Elle lui dit donc en le fixant de son regard d’or flamboyant :

« J’ai été impressionnée, et surprise du fait que vous réussissiez à m’octroyer un violent coup dans le visage ; Il est très admirable que vous y soyez parvenu, même si cela ne fait que confirmer votre valeur réelle. Je ne pense cependant pas que votre valeur soit telle que vous ne puissiez maîtriser les mystères de l’alchimie sans aide aucune ; Et le Seigneur de l’Alchimie à dissimulé la majeure partie de ses connaissances par delà un maléfice que vous ne pouvez traverser. Pas seul du moins. »

Elle ponctua sa phrase d’un rire qui n’avait rien à voir avec les ricanements multiples des Izunas. Comment diable une créature pareille pouvait être issue de neuf petites créatures parfaitement irritante, c’est un mystère de dame nature, dirons-nous. Seul l’alchimiste le savait, et actuellement, il était en plein concert avec mystères de son art. C’est-à-dire qu’il travaillait. L’Izuna Kumiho s’assit sur une pile de livre, décidée visiblement à hanter ces lieux, sans pour autant chercher à troubler Kamui. Il fallait aussi dire que la dernière fois qu’elle avait eu quelqu’un à qui parler, si peut réceptif soit-il, c’était il y à plusieurs centaines d’année. Elle décida de se présenter, ce qui contrairement à Xatiav, était plus où moins démonstratif qu’elle connaissait les usages de la bienséance humaine ; et de fait, elle avait déjà été mariée à un humain, qu’elle avait dévoré lorsque celui-ci tenta de se servir de ses pouvoirs à son profit personnel. L’amour chez ses créatures était extrêmement particulier. Elle se présenta donc à Meisa Kamui d’une voix plus où moins joyeuse. Elle était très neutre en général, et restait totalement mystérieuse, conformément à sa nature :

« Permettez-moi de me présenter. Je suis Izuna Kumiho, esprit des neuf, empreinte de la bête à neuf queues et gardienne de l’épée de légende connue sous le nom de « Feu du Ciel » de métier. A mes heures perdues, je suis aussi les neuf renards de l’ombre. Je n’ai jamais connu que le Seigneur de l’Alchimie qui supporte les neuf, quand bien même nous donne-t-il quelque fois de grands coups de pieds, mais j’espère que vous supporterez plus ma forme actuelle, qui est en général moins instinctive. »

   Puis elle saisit ses neuf queues, et, sourire aux lèvres, entreprit d’en lisser le poil. Elle ne prononçait jamais – et n’importe quel imbécile pouvait le remarquer – le nom de Xatiav, qu’elle craignait d’entendre comme de le dire elle-même, et lorsqu’elle l’appelait par son titre, sa voix laissait transparaître une mûre anxiété. L’Izuna Kumiho, créature des ténèbres, ne craignait pas l’ombre ni les ténèbres. Mais l’inconnu, elle en avait peur. Et ce qu’était Xatiav se résumait encore par la formule « un mystère de Dame Nature ».

Kamui Meisa

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Réponse 7 samedi 27 juin 2009, 17:21:11

J'étais plongé dans ma lecture, si profondément que plus rien d'autre ne m'intéressait que le savoir que recelait ces bouquins. En quelques minutes, j'avais déjà dévoré un des recueils de ma pile, cherchant l'essentiel, laissant le superflu à plus tard. J'étais si absorbé qu'au moment où je remarquai enfin la nouvelle venue, je sursautai. Lorsque mon coeur reprit son rythme normal, j'écoutai attentivement ce qu'elle avait à me dire. Je haussa un sourcil à la mention de "maléfice". Cet homme allait donc encore plus loin que l'Alchimie, il pouvait lancer des sorts. Me voila rassuré... je soupira et délaissa totalement ma lecture. J'allais en avoir pour des années si je devais retirer un maléfice à chaque fois. Je regarda la nouvelle venue et je me surpris par sa beauté. Elle était ravissante et sa voix était très agréable à entendre. Ses multiples queues me signalèrent que cette femme était le résultat d'un rassemblement des neuf bêtes, donc l'une que j'avais frappé dans un emportement. Suspectant une soudaine farce de mon ami des ténèbres, je jeta un coup d'oeil derrière la demoiselle, mais il n'y avait personne affichant un sourire amusé mis-à-part elle qui s'y tenait. Je la regarda un moment, puis l'histoire du coup de pied me revint en tête. Je baissa celle-ci, honteux de mon comportement. J'étais supposé savoir comment que ces bestioles pouvaient prendre une forme humaine et encore moins celle d'une femme aussi belle.

-Je suis vraiment désolé. Je me suis énervé. Et pour ce qui est de l'alchimie, je verrai ce que je peux faire dans mes propres moyens avant d'aller quérir de l'aide auprès de l'Alchimiste.

Je ne nommais pas le nom de Xatiav puisqu'elle ne semblait pas être très porté à prononcer ce nom. Elle riait, mais je trouvais quand même son rire moins agacant que celui des renards, puisqu'il semblait moins provocant que celui de nos amis à quatre pattes. Je remarquais également dans sa vois une certaine crainte en prononcant le titre qu'elle lui donnait, comprenant que Xatiav était probablement plus effrayant pour elle qu'il ne l'est pour moi. Bon, mon coté téméraire en est en partie responsable, mais bon, je ne vois pas ce qu'il avait de franchement effrayant alors qu'il n'est rien d'autre qu'un homme complètement gaga de la science. Je m'empare d'un corde que je trimbale depuis un moment et je m'attache les cheveux, qui gênent ma vue. Je l'admire un moment avant d'ouvrir à nouveau la bouche.

-Vous semblez craindre et respecter énormément votre maître, Izuna-chan.

Évidemment, le terme "chan" ne visait que son sexe et non son âge ou sa taille. Je souris gentiment. Dommage qu'elle ne ressemble pas à Yume, puisque l'attention qu'elle venait de détourner effaçait graduellement l'image de mon aimée dans ma tête. Je savais qu'Izuna serait probablement la seule femme que je verrai jusqu'à la création de cette divinité artificielle que son maître aspirait tant à créer. Je sentais déjà mes propres ténèbres se détendre en la présence de la demoiselle, mais qu'est-ce que c'était?

-Je dois dire que vous êtes bien plus belle sous cette forme qu'en neuf renards ricaneurs.

Putain, me voilà déjà en train de la flatter. Merde, ca me fait chier. Je ferme les yeux et je pousse un long soupir. Je me lèves et je laisse la documentation sur la table de travail.

-Je m'excuse, je dis des conneries. Oubliez, s'il vous plait.

Je m'éloigne vers les rayons, tenant ma poitrine à l'endroit du coeur. Je hais ce sentiment de dépendance. Les caresses de Yume me manques affreusement. J'étais dégouté par moi-même, c'était horrible de faire la cour à une créature dont je ne sais rien. Je me caches parmi les bouquins et j'essaye de respirer calmement. Calme-toi, Kamui, ce n'était qu'une parole, si elle l'oubliait, tu pourras retourner à tes rechercher et être tranquille.
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Xatiav

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Réponse 8 samedi 27 juin 2009, 18:12:01

   Meisa Kamui s’excusait et complimentait cette créature mystérieuse qu’elle était devenue, l’appelant par un surnom que l’on attribuait aux jeunes filles ; cela plaisait bien à l’Izuna Kumiho, car les compliments et la flatterie pouvait aussi faire partie de son rayon. Mais pour l’instant, elle n’était pas venue en ces lieux pour se repaître des tourments de Kamui, troublé par l’image et le souvenir de son aimée. Il lui avait aussi fait remarquer qu’elle craignait et respectait énormément l’alchimiste, qu’il appela son maître. Cela rendit Izuna Kumiho relativement mélancolique et rêveuse … Son maître … Oui, l’on pouvait sans doute l’appeler ainsi. Lorsque Meisa Kamui sembla gêné par ses propres compliments, elle laissa s’échapper un petit rire, mais pas un ricanement moqueur. Un rire de joie n’ayant rien d’agressif. Il s’en retournait donc à sa lecture en essayant de reprendre contenance. Les neuf queues battirent l’air dans des mouvements aléatoires tandis qu’elle s’étalait paisiblement sur une table, où ce qui en restait, faisant découvrir encore un peu plus de ses courbes, surtout au niveau de sa poitrine, qui se révélait un peu plus à un regard vagabond. Elle répondit d’une voix douce et amusée :

« Je vous remercie. La forme des Neuf est celle que j’adopte pour parcourir les Ténèbres, elle y est plus adaptée. Vous avez raison, je respecte et crains le Seigneur de l’Alchimie… Pour une raison que vous ne pouvez pas encore comprendre. Mais vous ne dites point des mots dépourvus de sens ; Ici dans le silence des ténèbres, dire est preuve d’existence. Et nous n’avons que peu d’occasion d’entretenir des conversations avec ceux du Règne Vivant. »


   Les queues arrêtèrent leurs mouvements aléatoire et Izuna Kumiho se mit sur le dos, s’étira longuement, et se remis sur le ventre ; Ses oreilles de renard se dressant sur sa tête s’agitèrent légèrement, captant les bruits qui s’en venaient partout du monde et sa mâchoire, n’ayant pas de dent humaines mais de petits crocs néanmoins acérés et puissants s’ouvrit pour laisser s’échapper un bâillement paresseux. Elle apprenait beaucoup ainsi, et pour tout dire, c’est comme cela qu’elle avait entendu ouïr de Meisa Kamui ; s’étant elle-même déplacée sous forme d’Esprits des Neuf, et s’était faite son idée. Son regard quitta le jeune homme dont les cheveux attachés révélaient le beau visage et échouèrent sur le fond de la bibliothèque, où se trouvait une herse qui séparait la bibliothèque en deux partie. C’était dans l’autre partie que se situaient les véritables trésors des lieux. Les volumes sur l’alchimie de la vie, de la création, de l’existence, de l’univers, toutes les alchimies maudites et rares, et même certaines non-maudites, se trouvaient de l’autre coté, scellées par un puissant sortilège qui ne laissait pas que le propriétaire des lieux, ou l’Esprit des Neuf. Lequel esprit entrouvrit légèrement l’ouverture de sa robe par un mouvement de jambe, qu’il soit volontaire où non. Laissant exsuder son charme mystérieux, elle susurra néanmoins :

« Je dois admettre que vous êtes très bien vous-même … Je serais ravie de vous aider si vous avez besoin de quoi que ce soit … Nourriture, vêtements, livres, où autre … »

   Dit-elle. Elle restait étendue, s’étant relevée et s’appuyant à présent sur son épaule, son kimono tombant révélant un peu plus de sa poitrine à chaque fois qu’elle bougeait, lentement, mais sûrement. Son regard perçant à l’éclat doré dans lequel semblait danser un foyer ardent s’était rivé sur Meisa Kamui, et elle ne le lâchait pas du regard. Elle comprenait parfaitement ce en quoi l’homme était troublé. Et elle fit par de sa réflexion à Meisa Kamui :

« Je comprends ce que vous ressentez … Privé de votre liberté sans raisons aucunes, conduit en un lieu dont vous ne pouvez situer l’emplacement géographique, et dont ne vous ne savez si vous reviendrez un jour … N’ayez crainte. Vous reverrez la lumière, et vous retournerez ou est ancré votre cœur. »

   Elle avait parlé sur un ton rassurant. Mais L’Izuna Kumiho restait une créature maléfique, et si elle ne comprenait qu’à moitié les sentiments d’un cœur humain, elle avait la maîtrise de celui-ci. Elle restait, impassible et belle, presque dénudée, sur sa table morte, la pâleur de sa peau brillant comme une perle dans l’ombre.

Kamui Meisa

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Re : [Laboratoire de Xatiav] L'abime [Meisa Kamui]

Réponse 9 samedi 27 juin 2009, 19:09:51

Cette femme était envoutante et je perdais peu à peu ma concentration. Mon regard se leva de mon bouquin, et retrouna dévorer la créature mythique des ténèbres des yeux, dégustant sa beauté prononcée, attiré par son charme fou. J'avais peine à détacher mes yeux d'elle, ca me semblait irréel et inutile. Ses formes parfaites et ses beaux yeux ne me laissaient pas retourner à mon travail, parce qu'envoutant mon esprit. Elle finis par me parler de son apparence. Comme par magie, j'ouvris ma grande gueule.

-Ce corps n'est pas que pratique, il est très beau... et vos queues vout accordent un charme supplémentaire... euh, si je puis me permettre...

Putain, j'arrive pas à me taire. Je détournais le regarde. La solitude de cet endroit me poussait-il à trouver du réconfort chez cette créature mystique et à lui faire la cour? Suis-je donc si dépendant à l'affection que ça? Je soupira et me leva de ma chaise pour la regarder dans les yeux. Comment étais-je supposé discerner la comédie et la vérité? Elle me demanda qu'elle pouvait m'aider tout ce que je voulais, ce dont j'avais besoin.

-Ce que je veux... non, vous ne voudrez pas m'aider, vous pouvez me croire.

Puis elle dis qu'elle me comprenait, qu'elle savait ce que je ressentais, qu'elle pouvait comprendre la privation de liberté. Elle poussa même jusqu'à dire que je pouvais espérer rentrer et retrouver celle que j'aime. Je baissa la tête, la mort dans l'âme. Je m'approcha d'elle et lui caressa tendrement la joue.

-Ne dites-pas de bêtises, Izuna-chan... Les êtres humains ne sont pas immortels, ils n'ont pas la patience d'attendre pendant plusieurs mois la personnes qu'ils aiment partis sans leur donner une adresse où les rejoindre. Non, belle dame, je ne rentrerai jamais chez moi, et même si je le faisais, rien ne sera comme avant.

Doucement je me pencha sur elle et je plongea mon regard dans le sien puis, baissant les yeux vers le bas de son corps, je caressa l'une de ses queues, l'air tendre. Je posa un baiser à son extrémité, un baiser chargé de douceur. Ce surplus de tendresse que je ne pouvais dépenser depuis un moment, j'avais espoir de pouvoir le déverser pour elle.

-Vos queues sont vraiment magnifiques...
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Xatiav

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Réponse 10 samedi 27 juin 2009, 20:00:46

   Des attentions, des mots, et la voila déjà en train de ronronner ! Si tant soit peu que l’on puisse qualifier  le grondement de faible amplitude et ininterrompu qu’elle émettait de ronronnement ; C’en était un et elle ronronnait lorsqu’il lui passa la main sur le visage, doucement, et encore plus lorsqu’il caressa et embrassa l’une de ses queues … L’Izuna Kumiho attachait une grande importance à celles-ci, et l’immense fierté de l’esprit maléfique était concentrée sur ses neuf queues, symbole de sa mystique et de sa condition. Il semblait effectivement qu’il veuille quelque chose, mais ce qu’était ce désir, cette chose, il ne l’eût pas dit ; Mais elle ne refuserait pas de lui apporter son aide, car il était rare qu’on apporte de l’importance à ses queues, et qu’on leur rende une telle révérence. Si Meisa Kamui avait comme but de séduire la fragile jeune nymphe de l’ombre qui se présentait à lui, il avait trouvé une manière plutôt efficace de s’attirer ses faveurs, car elle plaçait tellement d’orgueil en ses queues qu’elle pouvait en venir, aux extrêmes, à maudire une terre pour mille ans pour peu qu’elle fut offensée. Mais offense il n’y avait, et ses queues battaient, battaient paresseusement, paraissaient sans battre. Elle se pencha sur ce jeune homme qui réagissait doucement à son charme, et lui murmura d’une voix sensuelle, douce, et comme toujours au timbre neuf fois répété, comme un écho en une seule et même créature, de neuf femmes.

« Parlez, ami, parlez ! Il n’est rien que je vous refuse, hormis ! Prenez garde, ami, prenez garde, l’Izuna Kumiho n’aura ni la puissance ni la folie d’essayer d’initier une action contre le Seigneur de L’Alchimie ! Nous ne craignons pas l’ombre, nous ne craignons pas les ténèbres, mais il est des ombres que nous ne nommons, ni cherchons à combattre. Maintenant que vous voilà averti, demandez, bel homme, demandez et Izuna Kumiho s’exécutera ! »

   Ses yeux brillaient comme deux étoiles, pâles dans l’ombre, et sur son visage s’épanouissait un sourire. La créature avait écouté Kamui renoncer à rentrer chez lui, ou ne plus jamais trouver autant de réconfort qu’avant dans sa relation, où dans son foyer.  Ou serait donc son foyer, son habitat ? Ici, dans les ténèbres et le silence des ruines de la Forteresse de Xatiav ? Ainsi fait, il pourrait devenir le nouvel époux de l’Izuna Kumiho, et protecteur de l’Esprit des Neuf … Mais Kumiho Izuna ne pensait pas de telles choses et n’émettait même pas l’hypothèse de telles éventualités. Car elle se concentrait sur Meisa Kamui. Les neuf queues dont celle que tenait Kamui continuaient à danser paresseusement, autour de la main qui avait caressé la première, comme si les huit autres cherchaient le même traitement, la même douceur. Les yeux rivés dans ceux de Meisa Kamui, elle attendait patiemment, se rapprochant de lui lentement, mais sûrement … Un petit mouvement bref fit tomber encore un peu son pâle kimono, et seuls les sommets de ses seins restaient encore cachés aux regards. Une danse sensuelle, et mystique, d’Izuna Kumiho, se révélant petit à petit, mais jamais totalement, car c’était à celui qui désirait la posséder de faire le premier pas, et de faire tomber ses pétales pour révéler sa nudité.

   Mais l’Izuna Kumiho n’était pas une créature qui entretenait de passionnées relations. Non, il fallait toujours voir l’anguille sous la roche, l’ombre et le danger dissimulé, invisible mais prêt à frapper … S’engager dans une relation avec cette créature mystique et envoutante signifiait ne jamais faillir et ne pas s’arrêter en cours de route. Les Izunas Kumiho étaient puissantes, bien plus que leur apparence ne le montrait, et dévoraient l’objet de leurs déceptions. Elle ne laissait ni les os, ni le sang, ni les habits … Elle dévorait tout, car carnivore, elle l’était, et véhémentement. Elle parla doucement à Kamui, dans un souffle, un murmure, pour lui parler de choses que l’ombre garde en secret. De ces choses qui ne doivent quitter les ténèbres :

« Ami, si votre Âme Sœur se targue de vraiment vous aimer, jamais elle ne vous oubliera et jamais de vous attendre, elle ne cessera. Mais l’humain de cœur et d’esprit est changeant, et seul un puissant amour vous maintiendra en elle autant qu’elle n’est ancrée en vous. Mais parlez de votre désir, en geste, faite parler votre cœur, en mots, faites parler votre esprit. Car ici dans les ténèbres, il n’y à qu’Izuna Kumiho et vous, il n’y à ni yeux, ni oreilles, ni bouches, et le Seigneur de l’Alchimie n’apporteras d’importance à autres qu’à une morte, où à une qui n’a encore vu le jour. »

   Sa voix était soigneusement contrôlée tandis que sa poitrine presque dénudée touchait le bras de Kamui. Elle s’adonnait à son jeu de séduction favori, auquel avait succombé bien des guerriers. Bien des êtres avaient été dévorés par la femme qui se tenait devant Kamui ; Kamui qui valait bien plus que la majorité des êtres pour attirer le regard des ombres… Allait-il faire le pas et s’emparer du trésors qu’elle lui offrait, où s’en détourner ? Le choix semblait être fait d’avance …

Kamui Meisa

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Re : [Laboratoire de Xatiav] L'abime [Meisa Kamui]

Réponse 11 samedi 27 juin 2009, 21:14:40

Voila que ses queues se pressaient  sur ma main, comme animées d'une volonté propre, réclamant leur part d'attention. Je leur accorda mes caresses et mon attention, puisque ca plaisait à la belle créature. Tendrement, je les caressais chacune leur tour, posant baisers sur baisers à chacune d'entre elle, avant que je me détourne d'elles un moment pour me tourner vers le visage de la demoiselle, continuant de caresser ses belles queues. Mes lèvres se rapprochèrent des siennes.

-Je ne vous demanderai jamais une quelconque trahison et je ne tenterai jamais rien contre votre maître. Je ne demanderai rien que vous ne désiriez m'accorder, magnifique demoiselle de l'ombre.

Tendrement, je vais cueillir un petit baiser sur ses lèvres. Les êtres humains étaient facilement envouté et moi, j'étais sensible aux charmes irresistibles de la différence. Elle était née des ténèbres, elle avait des queues et elle était aussi belle qu'une déesse. Je la regardai dans les yeux. Je connaissais un peu les caractéristiques de cette femme. À ses crocs, je pouvais savoir qu'elle était carnivore et je pouvais me douter que des hommes sont déjà passé entre ses crocs pour des baisers et ont fini par s'y retrouver en entier. Elle me parla alors de l'amour. L'amour... Moi et Yume, nous n'avions même pas eu le temps de se révèler nos anniversaires avant que je ne sois kidnappé par Xatiav. En fait... je savais qu'elle ne tarderait pas à m'oublier et à se trouver un homme mille fois mieux que moi qui pouvait la rendre heureuse et qui n'avait aucune chance de la tromper dans un élan de cruauté ou de désespoir.

-Les désirs qui ont pris place dans mon coeur, il n'est que vos baisers et caresses qui peuvent les combler. Ce que mon esprit veux, c'est combler une femme parfaite aux neufs queues superbes, quitte à m'abandonner aux ténèbres le temps qu'elle le désirera.

Les queues voletaient maintenant près de mon visage. Je souris et les embrassa doucement. Je savais ce qu'elle aimait le chérissement de ses excroissances et je m'y donnais à coeur joie. Je ne sais pas si je devrais le faire, mais elle semble se plaire à me séduire et je me laissais volontairement tomber dans ce piège qui pourrait m'être fatal. Comme quoi je n'ai pas peur de la mort et je n'ai plus rien qui tienne à moi, je n'ai pas l'intention de m'arrêter. J'embrasse la dernière queue de la pointe jusqu'à sa hanche, puisqu'elles disparaissaient sous son dos. Je lui souris, remontant vers son visage.

-Que désire la plus belle des entités des ténèbres? Murmurai-je à son oreille.
« Modifié: samedi 27 juin 2009, 22:36:03 par Meisa Kamui »
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Xatiav

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Re : [Laboratoire de Xatiav] L'abime [Meisa Kamui]

Réponse 12 samedi 27 juin 2009, 23:47:48

   Que de plaisirs, à sentir une main chaude parcourir ses queues, les caresser, les couvrir de baisers ! Que de délices rarement ressentis, jamais de la main de l’Alchimiste des Ténèbres, rarement tant de douceurs ne furent octroyée à la bête qui dormait dans l’ombre ! Et les ronronnements de l’Esprit des Neuf fut bientôt perceptible, comme un grondement dans cette bibliothèque baignée par l’ombre et les ténèbres, résonnant dans le silence d’une manière telle qu’on pouvait les confondre au grondement souterrain qu’on entendait lorsqu’on traversait les abimes qui menaient au laboratoire de Xatiav ; Meisa Kamui lui donna un baiser. Un baiser pour sceller la porte derrière soi, sur un chemin ou le retour en arrière n’est plus possible, un baiser incarnant le piège se refermant sur sa proie, une proie tant convoitée qui est maintenant à sa merci, mais pas véritablement dans le sens négatif du terme, cela dépendra seulement de Kamui … Kamui prononça ses désirs, pour renforcer ce serment tacite entre la nymphe des ténèbres et l’humain, et sitôt prononcé totalement, Meisa Kamui lui fit la demande de ses propres désirs. Il s’occupait à merveille de ses queues et l’Izuna Kumiho posa doucement sa main sur le visage de Kamui et le porta à ses lèvres.

   Elle donna à Kamui un baiser long et passionné. Elle caressa son visage et son corps, particulièrement l’emplacement où la Tornade Noire avait frappé, quelques jours plus tôt. Elle rendit sa langue à Kamui – qui avait soit dis en passant largement eu le temps de découvrir ses crocs – et entreprit de laper cet endroit qui avait subi l’assaut de Seigneur de l’Alchimie. Ses neufs queues battaient paresseusement l’air, le poil divinement lissé, et rien en ce moment ne pouvait l’éloigner encore plus des neuf esprits des Izunas, criards et moqueurs. Elle se libéra enfin de sa tâche pour parler à Kamui, d’une voix tendre et murmurante. Vœux elle avait proposé, vœux elle avait obtenu, vœux elle allait réaliser, tendrement, et donner à Kamui Meisa la tendresse qu’il demandait et souhaitait donner.

« La plus belle des entités des ténèbres désire vous octroyer votre du et recevoir en retour l’attention de l’homme de ses envies, et espère un jour en faire, si tel est son désir, un époux qui la trouve digne de lui, vous le beau prince triste et seul dans l’ombre … »

   L’Izuna Kumiho avait prononcé son propre désir, mais celui de faire de Kamui son époux n’était encore que très vague. Les Izunas Kumiho s’attachaient, mais c’était très difficile pour eux d’entretenir cet attachement s’il ne leur était pas retourné, car c’était dans leurs instincts ; Était-ce de l’amour, nul ne peut réellement le dire. Elle l’embrassa de nouveau. Ses queues s’en vinrent  danser auprès des deux. Elle lui octroyait les caresses et les baisers qu’il avait demandé, et bien plus encore. Elle parla à Kamui :

« Si votre amour ne sait reconnaître votre valeur, accordez au Seigneur de l’Alchimie le fait d’avoir raison : les êtres humains ne sont qu’instabilité et changements. Izuna Kumiho ne vous apportera ni l’un, ni l’autre, et vous donneras si vous la comblez. Meisa Kamui, avant de continuer, d’aller plus loin et de s’oublier dans un tendre hyménée, prononcez votre serment ! Me prendrez-vous pour épouse, acceptant de garder l’Esprit des Neuf ? Resterez-vous auprès de moi dans l’ombre et dans le silence ? »

   Elle le regardait dans les yeux et affichait un sourire décidé. Qu’allait-il décider ? Choisiras t’il le doux et l’amer, la prenant pour épouse, ou se détournera t’il d’elle, pour la regarder disparaître dans les ténèbres et ne plus la voir qu’auprès de l’alchimiste ?

   

Kamui Meisa

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Re : [Laboratoire de Xatiav] L'abime [Meisa Kamui]

Réponse 13 dimanche 28 juin 2009, 00:29:05

Qui aurait cru que mon coeur serait ravi aussi facilement? Je ne le sais pas, ca me semblais si inutile d'y songer. Je sentais mon coeur qui battait la chamade dans ma poitrine. Je sentais ses lèvres qui revenait s'unir aux miennes pour un long baiser passionné. Ses ronronnements me réchauffaient le coeur et ses lèvres, tout simplement irressistibles, étaient les plus douces que j'eus goutée, mille fois supérieures. Je savais que je lui appartenais. Je sentis sa main caresser mon visage, mon corps et surtout les nombreuses blessures qui le recouvraient. Elle vint ensuite lécher ma blessure la plus recente, laissée par l'Alchimiste. Je caressai de ma main libre sa tête. Je mourrai d'envie pour elle. Elle réclama mon attention totale et même, m'avoua qu'elle espérait faire de moi, un jour, son époux. Cet aveu me perça le coeur et, sans résister, je l'embrassa avec amour.

Ma tendresse n'avait d'égale que mon envie d'elle. L'épouser... épouser une déesse des ténèvres, une créature immortelle qui, une fois que j'eus quitté cette vie, se contentera de trouver un autre mari qui l'aimera ensuite. Mais elle me demanda si je voulais la prendre, elle, la plus magnifique des créatures du monde, comme épouse et de passer le reste de mes jours à ses cotés, dans les ténèbres les plus obscures. Je lui souris doucement et je l'embrassa doucement dans le cou. On m'avait dit que les ténèbres étaient plus attirantes que la lumière, mais je croyais qu'on parlait de la voix de la facilité. Si je répondais oui, je m'engageais à lui accorder ma plus totale fidélité et à l'aimer jusqu'à ce qu'elle se lasse de moi ou jusqu'à la mort. Si je répondais non, je mourrais. Je souris et frotta doucement son nez contre le mien.

-Sans hésiter, ma divine Izuna. Je désire te prendre comme épouse et partager l'éternité à tes cotés, dans ces ténèbres qui seront désormais mon logis pour toi, mon amour.

Je lui avais juré. Je me suis engagé à une femme qui risque de se nourrir de ma chair, mais... je voulais la prendre comme épouse parce que je sentais que mon coeur le jugeait bon. Tendrement, je l'embrassa sur les lèvres, rejoignant nos langues. Je n'attendait plus que son aveu à elle, sa promesse d'amour, son serment d'éternité. Mes projets pour rentrer à la maison s'effacent de ma tête, parce que c'est ici, chez moi, maintenant. Je ne sais pas s'il s'agit d'une manigance de l'Alchimiste pour s'assurer de ma servitude. Il pourrait se servir de mon amour pour ma future épouse pour me faire faire ce qu'il veut, avec force de menace de faire du mal à l'Izuna Kumiho. Ma maîtresse, Luhimi, m'a permis cette chose, et j'ai bien l'intention de reverser les dieux pour les empêcher de supprimer ma douce promise. Il ne suffirait que de son serment pour que je la considère comme ma femme. Je la regarde et je me demande à quoi aurait l'air la progéniture d'une entité des ténèbres et d'un hybride de monstre et d'humain. Ma main gauche continue de caresser ses queues, les portant à mes lèvres pour les embrasser avec tendresse, prouvant à ma nouvelle aimée la passion qui m'animait, du désir de chaque partie de son corps que je ressentais, de l'envie d'elle qui faisait flamber mon âme, alors qu'elle m'avait déjà attiré dans les plus sombres des ténèbres pour que je puisse l'aimé comme elle le souhaite. La partie de moi qui réclamait toujours une autre tut ses sanglots et un nouveau sourire joyeux apparut dans ma tête. Je l'enlace tendrement et amoureusement ma future épouse, collant son corps parfait contre le mien, posant doucement mon front sur le sien. Mon énergie même resplendissait de l'amour que j'éprouvais pour elle, un amour qui, je le sais très bien, pourra perdurer un long moment

-Je ne veux et ne désire appeler qu'une femme mon épouse, toi. Accepterais-tu de m'épouser, ma douce Izuna? Jusqu'au jour où tu te lasseras de moi où que la mort nous sépare?

En laissant le temps à la demoiselle de se décider, je l'embrassais sur la gorge, écoutant avec amusement ses ronronnements qui me plaisait tant. Si je laissais mon instinct décider pour moi, je me serais déjà dépèché de lui retirer ses vêtements et de lui faire l'amour comme je sais si bien le faire. Mais je n'avais pas envie de me presser, je voulais connaître sa véritable réponse, celle qui se disait en dehors des moments de passion. Je caressais tout de même ses queues, gratouillant leur base dans le dos de ma dulcinée.
« Modifié: dimanche 28 juin 2009, 07:13:59 par Meisa Kamui »
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Xatiav

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Re : [Laboratoire de Xatiav] L'abime [Meisa Kamui]

Réponse 14 dimanche 28 juin 2009, 16:02:19

   Enfin dans les ténèbres fut prononcé le serment ! Un serment d’amour éternel, un serment de mariage, un serment qui resterait à jamais dans la mémoire de ces lieux comme la première lueur pure qui l’ait jamais transpercé. Kamui prononça son serment, et elle en fit de même ; ainsi dans l’ombre furent scellé leurs cœurs et leurs âmes, dans un vœu d’amour et de fidélité, si tant soit peu qu’il soit prouvé ultérieurement que l’Izuna Kumiho pouvait ressentir une chose pareille à l’amour. Elle scella son serment par l’affirmation qu’elle acceptait de le prendre pour époux, et scella l’affirmation par un baiser passionné. Ce faisant, Kamui trouva son foyer dans les ténèbres, demeurant pour toujours dans la sombre forteresse de l’alchimiste des ténèbres, que sa nouvelle épouse ne pouvait quitter, car son âme devait demeurer en ces lieux oubliés du monde, et elle ne les quittait que sous sa forme de tourments des ténèbres, les Neuf, pour apporter tourments et destructions, catastrophes et tristesses, souffrances et maléfices.  Le serment ayant été conclu, l’Izuna Kumiho porta les mains à sa ceinture et doucement, la retira, en même temps que les neufs queues s’infiltraient dans le haut et le firent lentement glisser jusqu’à ce qu’il retombe inerte au sol, et ne découvre le haut de la jeune nymphe des ténèbres … Maigre, elle l’était, et très légère, car personne ne mangeait moins qu’elle. Mais ses proies les meilleures étaient les humains, et sa maigreur n’enlevait rien ni à la beauté ni à la fragilité de ses traits … Elle ne les rendait que meilleurs encore.

   L’Izuna Kumiho laissa ensuite choir sa robe, ne portant pas de sous-vêtements en dessous, se révélant totalement nue, tandis que ses neuf queues battaient l’air, l’obscurité semblant devenir plus pesante … Aucuns regards, aucunes oreilles, autre que son époux ne devait voir l’Izuna Kumiho nue, ne devait sentir son corps, où ne devrait sentir ses caresses. Mais le risque que courait l’époux était grand encore ! Elle s’approcha et pris son époux dans ses bras et l’embrassa, puis, lui mordit le cou. Non puissamment, car ses mâchoires avaient force de trancher en deux un requin, mais faiblement, doucement, et assez pour en faire couler le sang ; Ainsi l’Izuna montrait-elle son affection à celui qui s’était promis à elle … La morsure était un point naturel des Izunas et de l’Izuna Kumiho envers leurs promis, où leurs promises. Enfin, le rituel prénuptial ayant été achevé, l’Izuna Kumiho parla d’une voix toujours aussi douce à son amant :

« Mon époux, nous voila unis pour l’éternité et les ténèbres sont notre témoins ! Mon foyer est le votre et mes pouvoirs sont votre, ainsi en sera-t-il pour l’éternité, ainsi me protégerez-vous et m’apporterez soutien en temps sombres comme en temps  heureux ! Ami, amour, amant, oubliez ! Oubliez les indignes ! Moi, Izuna Kumiho seule de mon serment à ma mort serait à vos cotés. A présent, aimez-moi ! Aimez-moi et entraînez moi dans un enivrant hyménée ! Unissons nos corps et ne faisons plus qu’un, un pour l’éternité ! »

   Elle conclut ces termes par un baiser, et s’allongea sur le dos, sur une pile de livre précédemment sortit de leurs rayons par Kamui, les livres de ses études, et à présent voila que sur ses illustres recueils de savoir se trouvait sa femme qui s’offrait à lui, ses neuf queues encore roulées suffisamment habilement pour dissimuler son intimité, le trésor le plus précieux qu’elle puisse offrir à son époux en dehors de l’arme divine qu’elle gardait. Et en ce moment attendait t’elle que son amant se déshabille et la rejoigne, qu’il l’aime et vienne en elle, et qu’elle ressente le même plaisir, la même douleur, qu’il y à bien des années de cela. Ainsi l’Izuna Kumiho se préparait-elle.

   Et pendant ce temps, en dehors de la bibliothèque, dans la porte de droite après le Hall de La Mémoire, au fond du laboratoire, un Alchimiste amplement amusé s’adonnait à dresser la liste de ce qu’il lui faudrait. Le Seigneur de l’Alchimie, lui, n’avait que faire de tergiversations inutiles ! Seule sa solitude et sa puissance était tout. Car en son monde, la Solitude était la seule Vérité ! N’avait-il pas maintes fois montré en quoi garder un cœur n’était autre que s’affaiblir ? Il descendit  lentement les marches de l’escalier de son laboratoire. Il ne lui venait pas à l’esprit d’aller à la bibliothèque, mais il tourna quand même en rond. Car et si, et si, son âme damnée avait la puissance de conjurer le maléfique qui maintenait la herse irrémédiablement close ? Non, ce n’était pas possible : Il renforçait le sortilège au moins deux fois par jours ! Finalement, il remonta les marches. Oui, il n’y avait aucuns risques. Il s’installa dans un fauteuil taillé dans le marbre et plus froid que la glace et dirigea sa main sur sa mèche gauche qu’il aplatit encore un peu plus. Il avait fini. Il savait quoi trouver pour créer sa future divinité … Il savait ce qu’il lui fallait, et il savait où il devait chercher. Devait-il mêler de nouveau le professeur Sekhmet et le Docteur Ursoë ? Cela ne lui sembla pas être une idée excellente ; Ils devaient par ailleurs avoir autre chose à faire. Tout comme lui, en fait. Finalement, comme rester dans son obscur laboratoire ne lui donnait guère d’inspiration, il se leva, franchit la distance qui le séparait de la porte, et avant de sortir, seulement, il se retourna, et jeta un coup d’œil au cadavre de Nereid, qu’il contempla longuement. Qu’était devenue sa mémoire, son esprit, son âme ? Qu’était devenue Nereid dans la mort ? Finalement, il sortit et rejoint le Hall. L’alchimie qu’il usa passa outre de nombreuses règles, de nouveau, et enfin, il fit face au résultat de son travail. Sur l’autel central du hall, il y avait à présent une nouvelle statue ; Nereid, telle qu’elle fut de son vivant, souriante, belle, et malgré tout si triste … 


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