Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre > Les alentours de la ville

[Chez Naysha] Une nuit imprévisible [Pv : Gemini]

(1/6) > >>

Naysha:
( Suite de "La vie et son cours..." )

Naysha était une jeune femme assez particulière, à vrai dire. Il était pour elle rarissime de passer une journée entière sans sexe, sans caresses, sans rien, et il était encore plus rare qu’elle ne passe pas la nuit, la majorité du temps dans son lit, car il est bien connu que les femmes préfèrent leur propre lit, surtout lorsque celui-ci est grand, des plus délicat, et surtout, qu’à cet âge là, il est assez rare d’avoir des parents très compréhensifs et ouverts, en agréable compagnie.

Mais, bien qu’on eusse pu la qualifier de coureuse, de salope, de mangeuse d’hommes, comme de femmes, le moment de la séparation n’était de loin pas son moment préféré. Oui, elle tenait à une certaine liberté, oui, elle appréciait de passer un excellent moment, mais non, elle ne pouvait assurer à quelqu’un, qui que ce soit d’ailleurs, d’être fidèle. Elle était généralement aidée tout de même, la plupart de ses relations étant, malgré douceur et caresses, purement d’ordre charnel. Mais, car il y a un mais, il y a des situations, comme la situation présente avec Gemini Pandore Férhys qui, en plus d’être lors de l’acte de partage de caresses et de jouissances, avaient ce petit quelque chose de plus, de particulier, qui avait permis à certains sentiments, qui semblaient en vouloir encore plus, d’émerger.

Besoin d’amour peut-être, de mots doux, de tendresse particulière, d’avoir une épaule sur laquelle elle voulait pouvoir s’appuyer dans ses moments de peine, car comme toute adolescente, elle en connaissait également. Elle avait eu quelques relations de quelques jours, parfois quelques semaines, mais la jeune femme avait ce petit quelque chose qui faisait qu’elle aimait trop ce petit jeu de séduction, qu’elle aimait trop le sexe pour se priver d’une occasion qui lui semblait intéressante, et de ce fait, elle était, et ce bien malgré elle, totalement incapable de rester fidèle plus de deux jours. Ces écarts « conjugaux » étaient toujours purement sexuels, sans le moindre sentiment, et elle ne mentait pas à son, ou sa, partenaire si la question était posée, et générait la plupart du temps une rupture qui était, généralement, assez douce, de part les attitudes et comportements bien choisis, mais surtout naturels, de la belle rouquine.

Pour en revenir à la situation présente, Naysha appréciait de pouvoir réconforter au moins un peu Férhys, même si elle ne faisait au final que de repousser au lendemain matin, alors qu’elle devra se rendre au lycée, l’inévitable, ou presque. Mais qui sait, en une nuit bien des choses peuvent changer. Le sourire décroché à sa noiraude était une douce récompense, surtout alliée à la cessation des larmes. Séparation lors de l’habillage, courte heureusement, et Naysha était souriante à son retour, elle ne serai pas la seule à passer pour une dévergondée dans un uniforme rendu transparent par endroits. De simples bandes, une sorte de voile qui en révélait plus qu’il n’en cachait, un régal pour le doux regard de la jeune femme détendue. Elle l’avait détaillée mais pas jugée, les sentiments qui étaient nés de leur moment intime, dans cet univers si lointain, avaient fait que Naysha n’aurait pas eu la moindre gêne, quelle que fût la tenue portée par son amante, même si celle-ci avait été entièrement nue.

Doigts entrecroisés, doux sourire, qui contrastait avec le sourire gêné de Férhys, délicat baiser pour la rassurer. Voix mélancolique, paroles tristes, mains resserrées imperceptiblement, mais resserrées tout de même. Sourire tendre, belles paroles qui rassurèrent la jeune lycéenne, cette fois, et elles étaient parties, marchant au fil des ruelles en cette heure tardive. La pénombre masquait leurs indécences respectives, et comme deux amoureuses, elle avançaient lentement.

-   Mais moi je t’attends tu sais, Gemini. J’espère que ça ne te dérange pas de venir partager mon lit pour cette nuit…

Voix douce, après à peine quelques pas, qui semblait tendre plus que désireuse, elle était repue de sexe, elle ne voulait pas gâcher  ce qui avait déjà été fait, mais peut-être que… enfin, tout était flou, elle voulait juste rester avec sa Férhys, sa douce Férhys, sa précieuse Férhys.

Elles étaient finalement arrivées, après une bonne vingtaine de minutes de marches, dans un quartier non loin du Club, assez paisible et plutôt chic, comme quoi, un bon commerce pouvait être fructueux. Quelques pas de plus, les deux femmes arrivèrent devant une villa, puis une porte, rapidement ouverte, plus rapidement fermée encore. La maison était déserte, Seikyn et Frallo devaient être au  Club, ou peut-être sortis en amoureux. Rampe d’escaliers sur la gauche, une porte en face, une grande chambre. La chambre de Naysha. Un lit qui donnait envie, une porte qui donnait sans doute sur la salle de bain de la jeune demoiselle, différentes armoires, penderies, miroirs plus ou moins grands, un bureau, quelques décorations, mais rien de trop farfelu.

-   Bienvenue chez… ce que sera notre chez nous ce soir, ma douce.

Nay déposa un baiser sur la joue de Férhys qui était sans doute en train de détailler la pièce, puis lui demanda, tout doucement :

-   Tu as besoin de quelque chose à boire, à manger, de te défaire de ce chlore, de… ?

Gemini Pandore:
   Une nuit noire, une lune argentée qui projetait son reflet pratiquement divin sur la ville basse qui faisait déjà mentir son nom en affichant d’immenses immeubles qui se targuaient de tenter de toucher le ciel, une promenade main dans la main avec une jeune fille à ses cotés, une jeune fille qui faisait battre son cœur, et la rendait aussi heureuse que la future séparation, qui aurait lieux à l’aube, l’attristait. Mais Férhys ne s’était jamais faite d’illusion, elle était née pour être seule. Et à jamais, elle le demeurerait. Elle savait que Naysha ne pourrait se lier avec elle, et elle aurait pu utiliser ses pouvoirs pour lire en elle, mais elle se refusait à telle pratique. Férhys était une divinité des ténèbres. La tenue détrempée de la lycéenne affichait ses formes, et Férhys elle-même, était pratiquement nue, à se promener ainsi en ville, marchant côte à côte, dans un silence assourdissant, qui signifiait clairement que chacune était plongée dans ses pensées. Férhys pour sa part était partagée entre sa félicité d’être auprès de celle qu’elle aimait, et le fait qu’elle marchait au coté de cette personne qui faisait retentir son organe cardiaque dans sa poitrine avec force ; Gemini Pandore Férhys n’était pas habituée à marcher. En ville, et presque partout par ailleurs, elle lévitait, ou se servait de ses ailes sombre pour voler. De fait, au sol, elle se sentait particulièrement dérangée. Mais la pression de la main de son aimée l’élevait beaucoup plus haut que ses ailes, intérieurement parlant.

   Une phrase de Naysha mis du baume au cœur de la divinité ; Certes, Naysha l’attendais, mais combien de temps encore ? De plus, Naysha ne se contenterait pas éternellement de ne connaître que son nom. Comment pourrais t’elle annoncer à la jeune humaine ce qu’elle était en vérité, une créature aussi haïe qu’indésirable, quel que puisse être le monde ? Mais le partage de lit précédemment mentionné galvanisait quand même Férhys. Même si elles pouvaient faire autre chose que dormir, cela lui allait parfaitement. Et Férhys ne dormait jamais, ses rêves n’étant que des cauchemars lui rappelant sa solitude depuis quelque temps. Elle sourit à Naysha pour répondre à sa question, avec le plus de douceur possible dans sa voix, et une pointe d’amusement. Férhys savait qu’avoir l’air tragique, voire mélodramatique ne lui allait pas. Elle répondit donc :

« Partager ton lit ? Cela me ravis plus qu’autre choses ! Et … Merci, vraiment. Je n’ai jamais pris autant de plaisir à me rendre quelque part … Et tu es à mes cotés … »

   Les deux jeunes oiselles marchaient depuis une bonne vingtaine de minute lorsque Férhys se retrouva dans un quartier dit de riches. De splendides maisons à jardins, fontaines, parcs, serres, et parfois même, volière, sans oublier la traditionnelle tourelle nécessaire pour s’élever suffisamment pour diriger le canon de son fusil vers le chien du voisin, ou, si possible, vers le postérieur du susdit voisin. Pour ce qui était de Férhys, le palais dans lequel elle avait été créée et dans lequel elle avait vécu devait valoir au bas mot le continent entier ; heureusement pour elle, ce palais avait été construit dans l’univers, et dans un néant interstellaire vide de matières organiques, car faire le ménage dans un palais de se genre relevait plus d’une condamnation aux travaux à perpétuité qu’autre chose. Et la déité détestait ce château solitaire, silencieux, perdu dans le vide, d’autant plus qu’elle ressentait depuis peu l’immense solitude de sa vie. Ils pénétrèrent donc dans la villa susmentionnée. Porte aussitôt ouverte, porte aussitôt fermée, après avoir avancé de quelques pas. Férhys regardait l’édifice, mais elle observait encore plus les réactions de Naysha. Elle ne vivait pas seule en ces lieux, comme pouvait le témoigner l’odeur des lieux. L’odeur de Naysha y était présente, mais également d’autres. Férhys ferma lentement les yeux. Elle ne souriait pas.

   Quelques pas plus loin, l’escalade minutieuse d’un escalier menant à l’antre de la jeune lycéenne, sa chambre, son lieu secret, de repos, et certainement a certaines occasions, sa chambre nuptiale. La chambre se résumait à un magnifique lit qui avait l’air doux, chaleureux, accueillant, douillet, confortable … Un bureau, une porte close qui sans doute devrait ouvrir sur une salle de bain contenant probablement une baignoire, une quantité non négligeable de miroirs ainsi que quelques mignonnes décorations qui offraient à l’ensemble une ambiance agréable, sobre. Il n’y avait pas de débordements, et les penderies et armoires en nombre encore moins négligeable témoignaient sur la capacité financière de la jeune lycéenne et sur l’étendue magnifique de sa garde robe. Férhys s’observa dans un grand miroir. Qu’avait-elle en face d’elle ? Une femme amoureuse, ou une divinité égarée dans un univers qui n’était pas le sien ? Mais quel était son univers ? Tandis qu’elle philosophait sur la taille de la chambre de la lycéenne, la douce voix de Naysha l’interpella, lui souhaitant la bienvenue dans leurs « chez elles » provisoires, ce à quoi elle répondit par un tendre sourire qui signifiait bien plus que de simples mots. Naysha lui demanda ses besoins directs, qu’ils soient culinaires, aquatiques ou s’il s’agissait d’un bain qui purifierait son corps que la quantité de chlore qu’il avait eu l’occasion de recevoir. Manger, elle n’en avait jamais ressenti le besoin, boire, idem, et se baigner, pourquoi pas, mais avec Naysha. Elle exprima donc ses pensées dans une phrases grammaticalement bien formulée, qui ne laissait aucun doutes sur ses désirs, vouloirs, et autre suppositions, et ce le plus clairement possible ; jugez plutôt :

« Manger, je n’y consentirais que si tu m’accompagnes dans l’acte, boire aussi, je ne veux te déranger pour de futiles raisons, et quant à me baigner pour me nettoyer du chlore … Tu dois aussi te sentir quelque peu recouverte, que dirais-tu que nous prenions ce bain ensemble ? Pour ce qui du choix indéterminé … »

   Férhys se tourna et fis face à la lycéenne détrempée n’étant pas au lycée, mais en tenue idoine avec un sourire figé. Cette soirée ne pouvait se passer dans le doute, ce qui Férhys pensa en caractères placés dans le bon ordre des choses. Elle devrait tôt ou tard, dire à Naysha qui elle était, si Naysha ne le lui demandait pas elle-même. Elle leva cependant sa main qui n’était pas jointe à celle de Naysha et caressa doucement et avec amour la joue de la susdite lycéenne ; elle formula donc ses propres propositions :

« ... Je veux t'être utile. Si je peux aussi t’être utile, en quoi que ce soit … Si tu veux quoi que ce soit … Demande le moi, je ferais tout ce que tu me demanderas … Tout … »

   Elle avait parlé d’une voix douce et susurrante, portant le timbre de la dite voix au niveau d’un murmure, mais cependant audible par la jeune humaine. Oui, elle ferait tout, tout ce que Naysha voudrait. Et elle le montrait par un sourire plus qu’aimant ; son regard, sa voix, ses caresses, prouvaient les mots qu’elle n’avait jamais pu dire, mais, ses caresses révélaient aussi qu’elle savait déjà comment cette soirée divine finirait. Férhys ne pouvait faire disparaître la tristesse de son regard.

Naysha:
Du côté de la belle lycéenne, les pensées vagabondaient librement, mais ne pensaient pas vraiment au lendemain matin : elle préférait vivre pleinement ce moment de plénitude qui allait pouvoir encore durer de longues heures, de longues heures qu’elle espérait passer en découvrant peut-être un peu plus sa nouvelle amante, l’une des rares qui avait cette chance d’être invitée chez elle après un passage à l’acte. Les raisons étaient assez simples dans son esprit, tant le décollage vers cet univers de plaisir avait été partagé, et surtout, intense. Elle aurait pu commencer à réaliser un tableau de ses conquêtes féminines, mais elle n’était pas du tout du genre à comparer les expériences les unes aux autres, tant chacun était différente. Celle qu’elle venait de vivre était sans doute l’une de ses meilleures, sinon la meilleure, d’un point de vue purement sexuel, et puis ce mystère, et cette « inconnue » qui avait fait plusieurs fois référence à l’ombre, et elles allaient passer l’ombre de cette journée, ensemble. Elle ne savait pas vraiment si c’était un bien ou un mal, mais elle s’en fichait, elle avait passé un moment inoubliable, et elle voulait juste rester encore avec elle, et ressentir cette tendresse qui la grandissait, qui la faisait se sentir encore plus… tout.

Puis enfin, elle eu droit à un joli sourire qui semblait lui manquer, à en croire le sourire que Férhys eût en retour, bien plus large que les précédents. La voix, elle aussi avait changé, et les mots avaient ce petit quelque chose de plus, qui encore une fois la mettait sur un piédestal qu’elle ne méritait peut-être pas, qu’elle n’aimait pas rejoindre, mais ça ne semblait pas calculé, et c’était une sensation divine que d’être ainsi portée par une personne à qui l’on est presque tenté de dire « je t’aime », mais elle n’en fit rien, elle non plus, ne voulait pas prononcer ces mots lourds de sens, alors qu’elle ne la  connaissait que trop peu… et se « contenta » de reprendre la parole, dans un doux murmure.

-   C’est moi qui te remercie de venir, ma mystérieuse  Gemini… nous y serons bientôt… ensemble…

Elle avait laissé quelques silences au sein de sa phrase, non pas qu’elle cherchât la suite, bien au contraire, les mots auraient pu couler comme une rivière, mais chaque petite pause était faite d’un regard doux à sa compagne bandée, accompagné d’un sourire léger, mais sincère.

La suite de la promenade en presque amoureuses s’était effectué dans le silence, chacun retournée à ses propres pensées, puis enfin elles étaient arrivées, et Naysha laissa à Férhys le temps d’observer et d’être un peu curieuse, dans son univers de jeune lycéenne, bien qu’il fût tout d’abord plus familial, avant de rejoindre son antre presque secret. Elle rendit une nouvelle fois son sourire à Férhys qui répondait à ses attentes, tout simplement, car elle non plus n’avait ni faim ni soif, elle voulait juste de la douceur, de la tendresse, encore un peu, juste un tout petit peu…

-   Alors viens, je ne veux pas me séparer de toi… pas encore…

La jeune femme a la longue chevelure carmine venait de parler de sa douce voix, légèrement tremblante, tout de même, simplement emplie d’une certaine émotion qu’elle contenait avec peine. Puis enfin, elle sourit franchement, comme si elle venait soudainement d’enterrer l’idée même d’une séparation, jusqu’à ce que celle-ci survienne, elle voulait juste vivre l’instant présent, entièrement, pleinement. Puis vint cette délicieuse caresse sur son visage, cette main délicate sur laquelle la joue s’appuya à peine, alors que son regard foncé était perdu dans celui de la déité. Une demande… n’importe laquelle, et elle répondit instantanément, du « tac au tac », sans même prendre la peine de réfléchir à sa demande, demande de femme presque amoureuse, qui ne désirait qu’une chose, et le tout était prononcé en un simple murmure…

-   Eloigne cette tristesse que je ne veux pas encore voir dans ton regard, éloigne cette détresse que je ressens dans chacun de tes gestes, éloigne cette panique de cet instant que tu redoutes tant, et fais moi juste plaisir en étant heureuse, heureuse et comblée de partager ce moment en ma compagnie…

A peine eut-elle achevé sa phrase que Naysha se penchât en avant, et déposa un bref, mais tendrissime baiser sur les lèvres de son amante, amie, ou peut-être amour ?...
Elle a fermé les yeux durant l’instant de ce baiser, avant d’offrir à Férhys le baiser le plus tendre qu’elle eusse pu octroyer à quelqu’un, puis, comme si elle venait de « se reprendre », elle entraina sa compagne dans la salle voisine, faisant simplement coulisser la porte qui resterai ouverte, et, sans quitta, une fois dans la pièce, la main de sa belle, afin de se détacher de ses vêtements inutiles, et de son sac qui tomba au sol, au milieu de la salle de bain d’une taille plus que respectable, et rapidement les vêtements encore humides, voir même mouillés par endroits, atteignirent le sol à leur tour, alors que Naysha n’avait quitté sa puce du regard.

Elle se dirigea vers le spa et entreprit de commencer à le remplir, légèrement penchée en avant, avant de se retourner, et d’ajouter quelques mots à celle qui partagerait avec elle les prochaines heures :

-   Si tu entends du bruit, ou que quelqu’un viendrait nous retrouver, ne t’en inquiète pas, je vis avec mes parents ici, et ils sont très ouvert d’esprit, ils ne feront pas la moindre remarque s’ils venaient à nous voir ensemble, alors ne t’interromps pas si ce moment devait arriver…

Tout en douceur, puis avec un sourire, et finalement, Naysha s’assit sur le bord du spa, attendant d’être rejointe par sa chérie…

Pour décrire en quelques mots la salle de bain « luxueuse » de la lycéenne : une cabine de douche plutôt grande, multifonctions, et un spa pouvait accueillir sans peine quatre personnes, quelques armoires de rangements d’outils divers, et un large lavabo, ou plutôt, deux très larges lavabos, d’une pièce, agrémentés de miroirs presque démesurés, des toilettes japonaises de la dernière génération, ou presque : la pièce respirait tout autant le luxe que le restait de la maison, mais restait sobre, et pour toute personne connaissant la rouquine, le luxe dans lequel elle avait la chance de vivre étant généralement plus surprenant qu’autre chose, elle qui est d’un naturel si simple, avenant, généreux, doux…

Gemini Pandore:
   La maison était d’une taille à faire pâlir toutes personnes qui jetait un coup d’œil sur son immense grandeur, la chambre elle-même avait de quoi causer une crise de larme à un éventuel peintre en bâtiments qui serait probablement venu pour la repeindre, et Gemini Pandore Férhys se sentait étrangère à ce qu’elle pouvait qualifier de « monde de la jeune lycéenne ». Monde de douceur dans lequel elle ne devait pas être la première, ni la seule, à pénétrer les secrets, mais la tendresse et les sourires de la jeune belle fille qui elle non plus ne désirait pas la séparation la réconfortaient et la confortaient. Petit à petit, elle se laissait glisser vers Naysha, qui, toujours plus douce, l’attirait toujours un peu plus vers elle. Se précipitait-elle vers les ténèbres ? Toujours dans cette pièce ou elles n’étaient que deux, ou seules ne comptaient qu’elles, que leurs tendresses respectives, leurs désirs, Férhys attendait, caressant doucement la joue de Naysha, laquelle venait chercher un réconfort vers la paume de la déité. Elle ne semblait pas avoir faim, ni soif … Férhys avait fait sa demande.

   Naysha ne souhaitait qu’une seule chose ; que la tristesse dans son regard se noie, et qu’elle oublie le futur moment de la séparation, cruel, qui viendrait ; Naysha ne mesurait sans doute pas l’ampleur de ce que cette demande pouvait signifier pour la déité. Mais elle ferma malgré tout les yeux, et à l’aide de sa volonté et de ses ténèbres, réussit au prix de lourds efforts, à inhiber sa peine. C’est donc le regard fatigué, mais pleinement heureux, qu’elle ouvrit les yeux pour regarder sa tendre. Moment qui s’ensuivit d’une pression au niveau de ses lèvres pression délicieuse des lèvres de la jeune lycéenne, venues à la rencontre des siennes, pour lui offrir d’un baiser bref, mais d’une tendresse incommensurable. Moment qui aida en plus Férhys à oublier cette tristesse, cette peine, et cette future séparation. Elle répondit d’un ton joyeux :

« Tant que je t’aurais près de moi, nulle ombre ne viendra assombrir mon sourire … Je te le jure … »

   Mots auxquels succédèrent un tendre baiser,  bref, mais tendre quand même, dans lequel elle exprima ou s’efforça d’exprimer toute sa tendresse, et tout son amour. Même s’il était bizarre pour une déesse des ténèbres de ressentir autre chose que de la haine. Mais Férhys prouvait dans cet acte qu’elle disposait aussi de sentiments. Sentiments qui avaient commencés à apparaître depuis sa dernière libération, mais jamais avec autant de force, d’ardeur … Puis leurs lèvres, au grand déplaisir de Férhys, se séparèrent, et elle fut entraînée vers la lycéenne qui fit coulisser une porte et ouvrit l’univers de la salle de bain de la sublime Naysha. C’était une vaste pièce, luxueuse, mais la contemplation de la pièce restait secondaire à l’esprit de la divinité des ténèbres : Naysha venait de commencer à se déshabiller. Elle jeta grossièrement son sac, puis ses habits, sans quitter Férhys d’un regard tendre, qui faisait intérieurement bouillonner Férhys ; Naysha l’attirait encore plus, maintenant, qu’au rebord de la piscine, où le long jeu de séduction avait permis cette magnifique rencontre. Puis Naysha s’en alla commencer à remplir le spa, se penchant, faisant converger presque automatiquement le regard de Férhys vers les courbes avantageuses de la jeune lycéenne. La susdite apprenante lui appris en des termes directement énoncés qui ne pouvaient laisser aucuns doutes, même dans l’esprit embrumé de la déité, qui perçut par ailleurs l’essentiel de la conversation ; un terme restait pourtant illogique, et son visage affichait par ailleurs une expression immensément perplexe. Elle fit donc part de l’ensemble de ses doutes à sa jeune amante :

« Je ne m’interromprais si quelqu’un arrive, sauf si, bien sûr, tu me le demandes, mais j’aimerais quand même savoir … Tu as dis tes « parents » … Qu’est ce que c’est ? »

   Car dans l’esprit de Férhys, le mot  « parent » n’avait pas plus de sens que le mot « anticonstitutionnellement », et tout le vocabulaire politique qui suivrait l’explication de cela. Férhys n’avait ni parents, ni créateurs, ni géniteurs. Elle avait des préceptes. Les préceptes des ténèbres justifiaient sa naissance, rien d’autre. Revenons à l’immense salle de bain, parcourue d’un nombre peu négligeable de miroirs, lavabos, et autres matériels dont la divinité n’avait que rarement eût l’opportunité de contempler ; elle restait assez étrangère à cet univers moderne. Mais l’ensemble, paraissant assez couteux, lui plaisait bien. Surtout les miroirs. Férhys aimait beaucoup les miroirs, car ceux-ci reflétaient celle qu’elle était, et cela lui affirmait une chose : elle existait. Mais elle fut ramenée à la douce réalité par le sourire attirant de Naysha, qui, ayant pris position assise sur le spa, attendait que sa compagne ne la rejoigne. La question sur la signification du mot parent l’avait-elle troublée ?

   Férhys leva la main, et pointa son index vers le haut. Aussitôt fait, elle le fit descendre, comme si elle ordonnait à quelqu’un de s’abaisser. Et elle ordonnait effectivement ; ses bandelettes se laissèrent tomber avec lenteur, révélant la nudité de la déité, et touchèrent le sol, sans bruit, inertes. Férhys aurait préféré ne pas utiliser ses capacités devant Naysha, mais une voix enroulées autour de son corps, ces bandelettes maléfiques ne se détachaient pas par voie naturelle. Pour rassurer sa compagne, elle fit un large sourire. Un sourire bien étrange. Elle s’approcha donc de Naysha, lentement, doucement, avec son étrange sourire. Il leur fallait tirer quelques choses au clair afin que, sans regret, elle n’attende son jugement. Elle prit position auprès de Naysha, mais n’initia aucuns contacts et parla d’une voix étrangement neutre. C’était presque de l’indifférence.

« Ce petit tour de passe-passe, nombreux sont ceux à l’avoir vu. C’est ce genre de capacité qui m’a rapidement élevée dans l’opinion publique en m’apportant divers statuts ; monstre, hérétique, sorcière, démon … Et j’en passe. Ils n’ont pas tous tord … Ils n’ont pas tous raison. »

   Férhys prit amplement sa respiration. La vérité nous soulage, même si elle ne dirait pas tout.

« Tu es libre de me traiter de monstre, de démon, de ce que tu veux … Tu es libre d’hurler que tu me hais – le timbre de sa voix se brisa – cela ne changera ni le passé, ni l’avenir. »

   Sa voix était maintenant un étrange cocktail ; frustration, colère, peine, tristesse, hésitation, haine, froideur … D’autant plus d’émotions qui traversaient la déesse dans ses remémorations de sa vie.

« Libres à toi de me juger. Je suis un monstre, c’est vrai. Mais moi aussi, j’ai un cœur, comme vous. Si tu désires maintenant que le monstre en question disparaisse de ta vue … Alors je m’en irais. Je … Ne veux pas que tu sois malheureuse. »

   La dernière phrase, bien qu’audible, était plus qu’un murmure. Elle avait franchi ses lèvres sans qu’elle ne puisse tenter de la retenir. Maintenant, près de Naysha demeurait une femme seule qui n’avait jamais vécu, et qui sans doute ne vivrait jamais de réelle existence. Mais cela, c’était la destinée, et elle s’incarnait dorénavant en la jeune Naysha, libre d’envoyer majestueusement paître Férhys.

Naysha:
Sa douce avait accepté la demande de la lycéenne, et même mieux, elle l’avait juré, et semblait avoir semé toute sa tristesse, tant le ton de sa voix se montrait enjoué, pour le plus grand plaisir de Naysha, nouveaux baiser tendre, amoureux, et Férhys ne luta aucunement pour ne pas la suivre, encore, encore un peu, juste un petit peu plus, mais elle lui avait posé une question tout de même particulière, qu’étaient des « parents », et Naysha fut surprise d’une telle question, ça se lit quelques instants à peine sur son minois, avant qu’un léger sourire ne s’esquisse à nouveau.

Ce qui avait le plus choqué la belle jeune femme avait été cette pensée qu’elle eût, s’imaginant de pas avoir de parents, et elle se demandait comment elle aurait grandie, qui l’aurait formatée, mais surtout si elle aurait pu être la même si elle n’avait pas eu leur amour, leur tendresse, leur réconfort, leur ouverture d’esprit, l’absence de cachoteries sur des sujets tabous, si elle n’avait pas connu le « Pour le Plaisir », club qui a vraiment permis à l’adolescente de découvrir la vie, la vraie, et les joies du plaisir charnel sous bien des formes. En somme, elle se demandait un peu plus ce qu’était Férhys, sa mystérieuse amante, celle qui malgré tout ce qu’elle lui avait déjà apporté, restait une tendre inconnue que Naysha ne voulait absolument pas quitter pour le moment, et, souriant à sa compagne, elle lui répondit simplement :

-   Hé bien… les parents, c’est papa et maman, ceux qui en s’adonnant au plaisir que nous avons partagé tout à l’heure m’on conçue, et après 9 mois de gestation dans le ventre de ma mère, je suis née, toute petite et toute légère, je n’étais alors qu’un simple bébé…

Nouveau baiser après cette réponse, toujours aussi tendre, après que la belle à la chevelure de feu eut fini de se défaire de tout vêtement superflu, se révélant dans son plus simple appareil, et après ce baiser, elle était allée lancer le remplissage du spa, avant de s’y assoir, puis d’inviter sa puce divine. Elle la regardait, attendant simplement que celle-ci se dévêtisse à son tour, puis la rejoigne, mais tout ne se passa pas comme Naysha aurait pu le prévoir, non, la façon de retirer les « bandes » était tout sauf courante, on aurait dit l’usage de la magie, ou quelque chose de la sorte, comme l’adolescente avait eu l’occasion de le lire ci ou là, mais elle é tait loin de se douter qu’une telle prouesse était réellement réalisable. La mine était étonnée, un peu plus curieuse encore, mais pas apeurée, pourquoi craindre quelque chose après ce qu’elles venaient de vivre, et surtout, lorsque l’on a des sentiments grandissant ?

Surtout que, comme pour parer à toute fuite, Férhys avait sourit à Naysha, pas un sourire qui faisait peur, plutôt une sorte de sourire qu’un magicien aurait effectué à une classe d’enfants à la fin de son numéro, ou quelque chose s’en rapprochant. Finalement, la noiraude s’approcha, et s’assit un peu plus loin ? Oui… un peu plus loin, évitant le contact, et parut redevenir sérieuse ou détachée peut-être, et sa promesse qu’elle venait de faire ? A vrai dire, elle se révélait, un peu, à la jeune humaine, qui écoutait attentivement chaque mot d’une Férhys anxieuse, triste, énervée, frustrée… beaucoup de sentiments se dégageaient d’elle, vraiment beaucoup, sous le regard inquiet de la belle étudiante qui n’osa interrompre sa Gemini, qui venait d’achever en un murmure un discours un peu effrayant, mais sincère, et surtout, elle avait fini sur un thème qu’elle venait de promettre de plus aborder, pourquoi y manquer aussi tôt, sinon pour montrer la confiance qu’elle offrait à sa belle…

Situation plutôt délicate pour Naysha, tant elle avait ressenti de choses dans chaque mot, chaque regard, chaque attouchement, chaque baiser… et elle ressentait sans doute la même chose pour ce qui semblait être tout, tout sauf quelqu’un à qui offrir cela, si elle s’en arrêtait à croire ce qu’elle venait d’entendre. Naysha détailla Férhys, pendant de longue secondes, et elle avait bien senti que la personne qui se tenait à ses côtés avait changé, beaucoup changé, et qu’elle ne ressemblait plus vraiment à la belle femme mystérieuse avec laquelle la jeune femme humaine voulait encore de la tendresse, encore sentir cet amour, encore passer du temps, aurait voulu…
Elle ne réfléchissait plus vraiment, ou alors peut-être que si, mais il elle avait déjà fait son choix, et elle se mt à sourire, de manière un peu triste, à Férhys. Se léger sourire à travers duquel toute son inquiétude transparaissait, qui semblait déjà en dire beaucoup sur ce choix qu’elle avait effectué, et qu’elle ne changerai, quoi qu’il arrive, pas…

Elle se rapprocha de Férhys, jusqu’à ce que leurs cuisses, et même leurs jambes entières se touchent, puis elle saisit l’une des mains de la déité, entre ses deux mains emplies de délicatesse, avant de se pencher légèrement vers elle, puis d’avancer son visage, et surtout ses lèvres, jusqu’à les scinder pour quelques courtes secondes avec celles de la divine noiraude, un baiser qui laissait passer principalement tristesse, tendresse, affection, douleur, et elle lui murmura sa réponse…

-   Tu n’as pas tenu ta promesse, je suis un peu déçue…

Elle était on ne peut plus sincère, mais la voix elle-aussi restait douce, très douce, et rapidement la lycéenne poursuivit.

-   Tu sais, ma douce Gemini, si tous les monstres, hérétiques, sorciers et sorcières, démons, créatures en tout genres avaient un cœur comme le tient, je me jetterais à bras ouverts dans ce monde des ténèbres, sans même hésiter…

Courte pause, afin de laisser à son amante le temps de bien comprendre ses mots, et la rouquine reprit.

-   Tu viens de le dire, ma tendre amante, amie…

Nouvelle pause, de quelques longues secondes, alors que Naysha venait de clore ses paupières…

-   Peut-être amour, même… toi aussi tu as un cœur…

Et une main de la jeune lycéenne vint à ce même moment se poser sur le haut du sein gauche de Férhys, à l’endroit où devrait se situer son cœur…

-   Et ce que tu en as fait avec moi ce soir a été merveilleux, tu as tout simplement été la plus douce, la plus attentionnée, peut-être adente de mes conquêtes, et une fois ce bonheur magique passé, tu as été tendre, tu m’as faite me sentir grande, belle, je suis encore dans notre bulle de magie, j’ai l’impression d’être encore ta Reine…

Quelques larmes se mirent à couler, le long des joues de la jeune femmes, mais non, elle n’était de loin pas triste, juste emplie d’une émotion qui s’écoulait au fil de ses mots… les larmes salées passèrent proche de ses lèvres, avant de disparaître sous son menton…

-   Alors cesse avec tes bêtises, continue d’être la même, c’est tout ce que je souhaite, Gemini…

Et le tout se ponctua d’un nouveau bisou, effleurant, puis d’un second, puis un autre, et encore un, avant un nouveau baiser alors qu’un faible signal sonore, annonçant la fin du remplissage du spa, venait de s’arriver aux oreilles des deux femmes, et Naysha passa par-dessus le rebord, et debout dans la bassine, tendait la main à sa complice…

Navigation

[0] Index des messages

[#] Page suivante

Utiliser la version classique