Le chasseur et sa proie [Libre]

L'excitation était encore à son comble dans la tête de Daclusia. Il avait trouvé une proie interessante. Et maintenant qu'il allait la laisser se développer, il avait besoin d'une autre proie de moins bonne qualité pour satisfaire son appétit. Prendre du satin avant de passer à la soie en quelque sorte. Et de ce qu'il avait pu voir, le quartier de la Toussaint serait parfait pour une première pioche.
Son long manteau noir flottant au vent, et la lune pour seule lumière, poussant des grognements animaux, le JYL, qu'on aurait dit revenu à l'état sauvage, se déplaçait presque à quatre pattes, sautant d'immeuble en immeuble, de mur en mur, plongeant dans les ruelles noires, frôlant la lumière des lampadaire et glissant sur les toits. Trouver une proie était peut être plus grisant que la chasse elle même...

Une odeur. L'odeur d'une proie. Dans... Cette direction. Sautant aussitôt de toits en toits, se dirigeant vers la source de vie qu'il avait détecté, il tomba bientôt sur une forme qui marchait le long des bâtisses, sur le trottoir, et qui dégageait l'impression de ne pas appartenir à cet endroit. ça ferait une proie parfaite pour ce soir...

Histoire de l'angoisser un eu, Daclusia se fit beaucoup moins discret. Ses bonds étaient audibles, ses atterrissages aussi, et surtout, surtout, on l'entendait grogner là haut, depuis le trottoir. Qu'était-ce?
Un loup garou? Un vampire? Un Jack the Reaper?
Non, pire... Bien pire...

Claquement d'un vêtement dans le vent. Maintenant quasiment collé à la surface du toit, se faufilant de plus en plus près de sa cible, il atteignait un point de chute idéal. Se laissant tomber dans le vide, le bruit et la chute furent tous deux amortis par des sacs poubelles en contrebas de la ruelle. Il n'avait pas été repéré.
Autant corriger cette erreur... Une chasse n'est excitante que si la proie se défend... Rampant devant la personne sans s'être fait remarqué, il se redressa pourtant d'un bond, le chasseur faisant maintenant face au chassé. Et le seul échange verbal fut ceci:

" Bouh ! "

Elle avait fait une bonne nuit, le quartier de la toussain regorgeait de gens qui possédaient de l'argent, il suffisait de passer discrètement derrière eux pour leur voler leur portefeuilles discrètement, c'était comme ça qu'elle survivait seule dans la rue, depuis maintenant quelques années. Bien sur il y avait les gens des services sociaux qui lui courraient après pour qu'elle réintègre sa famille, mais elle ne le ferait jamais. Elle ne reviendrais jamais chez ces bigots fanatiques de leur dieu qui pensaient lui dicter sa façon de vivre. Marie-Catherine de son vrai nom, mais que tous connaissaient sous le nom de "La Fouine" venait d'une famille chrétienne bien comme il faut et avait été éduquée sous les bons principes du seigneur, elle n'allait pas en cours, elle prenait toutes ses leçons a la maison, mais le catéchisme et les morales l'endormaient, et malgré les corrections infligées par ses parents elle ne rentrait pas dans le droit chemin qu'ils auraient aimé voir La Fouine suivre. Elle finit donc par s'enfuir, excédée de ce mode de vie, pour vivre dans la rue se nourissant en faisant les poches des passants naïfs et en montant des arnaques. Bien des fois elle avait failli être rattrapée par les forces de l'ordre, mais bien des fois elle s'en était tirée, elle connaissait ces rues comme personne, et en profitait pour récupérer le plus possible de butin

Comme dit précédement, c'était une bonne soirée, et l'imper trop grand avait ses poches remplies de portefeuilles. La Fouine portait un short en jean très court ainsi qu'un top, la laissant un maximum libre de ses mouvements ainsi qu'un bandeau autour de la tête, son imper en revanche lui permettait de chipper sans problème tout ce qui lui passait sous la main. Du haut de ses 13 ans, la fouine était une experte dans le vol a tous les étages, un petit bout de femme aux cheveux blonds en bataille et a la peau bronzée parsemé de petites taches de rousseur, avec quelques sparadraps, c'était une vrai terreur des rues, ses yeux perçants comme ceux d'un chat balayant l'obscurité comme des radars a la recherche de quoi se remplir les poches. Il était très tard. La fouine considéra que son butin était satisfaisant et qu'elle devait retourner a la base, a présent que ses poches étaient remplies.

Alors qu'elle avançait dans la rue elle eut l'impression qu'on la suivait, elle accellera le pas, mais la chose accellera également, elle jetta un regard derrière elle et décida de semer ce poursuivant en passant par une ruelle étroite, moment que choisit Daclusia pour surgir littéralement devant elle, la faisant tomber en arrière

"Ca va pas la tête?!"

Fit la fouine, alors que plusieurs portefeuilles tombaient de ses poches et qu'elle s'empressait de les récupérer, une fois ça fait, elle filerais sans demander son reste

Amusant. Plus surprise qu'effrayée, la proie du jour, qui semblait une gamine d'à peine 13 ans, pensait avant tout à ramasser le fruit de son larcin, ne se sentant pas en danger. Elle devait sans doute connaître le coin, et pensait être en sécurité sur son terrain. Un handicap pour Daclusia. Mais à première vue, elle ne semblait pas être capable de fuir bien loin. Elle semblait plus douée pour le camouflage que pour la course. A voir. Les apparences sont parfois trompeuses...

Le JYL se laissa tomber, accroupi, le visage pratiquement collé à celui de l'enfant, et on pouvait sans le moindre doute y lire des pulsions meurtrières. Ses iris rouges reflétaient à leur propriétaire l'image d'une jeune femme maintenant sans doute intimidée, voir effrayée, peut être, par cet homme tout de noir vêtu, et surtout, par le grand sourire sadique flanqué sur le visage de cet inconnu.
Sortant de sa poche intérieure ce qui semblait être un scalpel, Daclusia le colla, plat de la lame, au menton de la jeune fille, et murmura doucement, presque paternellement, mais avec un arrière goût effrayant:

" La bourse ou la vie? Un choix difficile quand on aime l'argent, mais la question est belle et bien celle-ci: choisis-tu de garder ton argent, ou préfères-tu fuir dès à présent, conservant ce précieux don qu'est la vie...? "

Le sourire du chasseur s'était rétréci, en un sourire de bon voisin venant simplement demander une bouteille de lait. Mais pourtant, le scalpel restait toujours collé au menton féminin. Celui-ci n'était pas en position pour donner un coup, il était juste ici pour indiquer sa présence au yeux de la Fouine.

Un taré. Elle avait toujours cru qu'en rencontrer arrivais qu'aux autres pendant longtemps, la plupart du temps ce qui lui tombait dans les pattes, c'était les agents des services sociaux qui voulaient la remettre en cage, mais depuis le kidnapping d'Armelle elle avait depuis peu après a se mefier de ce genre de personnes, mais elle ne pensait pas qu'un taré allait lui tomber dessus, elle était normalement très bonne quand il s'agissait de semer des gens, mais si ce type avait réussi a a la coller d'aussi prêt, c'était qu'il était plus doué pour filer les gens qu'elle, quand a ses yeux rouges et son sourire en dents de rasoir, inutile de dire qu'ils lui firent changer sa priorité, sans parler du scalpel sous la gorge qui la fit blemir. Merde, c'était pas du tout ce a quoi elle voulait arriver ce soir. Les yeux de La Fouine s'étrécirent alors qu'elle sentait la pression de la lame sous sa gorge

"Oh merde!"

Cria t'elle avant de donner un coup de pied dans le tibia de l'agresseur, elle se releva précipitament et lui balança un des portefeuilles qu'elle avait en main dans la figure tandis qu'elle courrait vers la sortie de la ruelle, renversant les poubelles derrière elle

ça y est, la chasse était lancée. Sentant à peine le coup de pied reçu au tibia, enfournant à grande vitesse le projectile monétaire dans la poche la plus proche, Daclusia sentait la première excitation monter: savoir que la proie a peur. C'est maintenant que tout allait devenir bien plus intéressant. Dans les quartiers comme celui-là, peu de gens prêtent main forte à ceux qui hurlent de peur, et beaucoup se cachent pour ramasser ce qui reste des vaincus. Des charognards, rien de plus.
De fait, sa proie était donc seule. Seule, poursuivie par un prédateur, et observée par des vautours attendant l'heure du festin pour se repaître des miettes du vainqueur. Daclusia allait la laisser courir un petit moment. Le temps pour elle de se croire en sécurité. Si on ne pousse pas une proie à bout avant de l'achever, il y a une sensation de laissé sur sa fin, d'un côté comme de l'autre.

Bondissant au mur, s'agrippant à l'escalier de secours, et s'en servant de tremplin pour bondir ainsi d'étage en étage jusqu'au toit, le JYL suivait, ombre silencieuse et meurtrière de la nuit, ne laissant qu'une impression angoissante à celle qu'il poursuivait. Des signes de sa présence? Rien, ou du moins rien de perceptible pour un humain. Silencieux, rapide, un vrai fantôme. Seuls deux petits points rouges pouvaient être visible pour des yeux attentifs et habitués à la nuit. Deux points rouges, bondissant de bâtisse en bâtisse, d'immeuble en immeuble, tel l'assassin, intouchable et invisible malgré sa position, dans le dos de l'adversaire, lui laissant son seul souffle comme indice de sa présence.
Pour les autres, par contre, sa présence était nettement plus imposante et visible. Son aura dégageait tellement de pulsions meurtrières qu'elle écrasait littéralement toute particule spirituelle dotée d'un minimum de libre arbitre dans son rayon, et tous les éventuels spectres, fantômes ou esprits ayant déjà fuit, sentant de très loin l'ardent prédateur.

Après quelques minutes de course poursuite, profitant d'un autre escalier de service, Daclusia, maintenant au sol, par le biais d'un autre escalier de secours, avait surgi d'une ruelle, quelque mètres en devant de la Fouine, d'un bond était tombé dans la ruelle d'en face, et laissait retentir des pas lourds qui s'extirpaient d'une benne à ordure. Trainant les pieds hors de l'impasse, se grattant, un peu gêné, l'arrière de la tête, il murmura "Saut mal calibré..." avant de rediriger son attention sur la jeune femme, à qui il envoya un nouveau "sourire du bon voisin", les yeux clos et bienveillants. Il l'approchait à pas lents, les mains dans les poches, et se léchant à l'avance les babines. Il ne dit mot. Le silence valait bien mieux que milles paroles, et était surtout bien plus angoissant.

Il n'y avait pas trente-six façon de se débarasser de quelque chose comme ce qui lui courrait après, et elle aimerait bien le savoir, car pour La Fouine c'était la première fois qu'elle tombait sur un truc pareil. Comment se débarasser de quelque chose d'aussi bestial?Elle ne pourrait aller demander l'aide de personne ici, elle le savait très bien, alors mieux valait se diriger hors des quartiers, fort heureusement La Fouine était débrouillarde et il y avait des tas de choses qu'elle pouvait faire pour semer la bête, elle avait semé bien plus de personnes dans son existence, elles n'étaient peut être pas aussi terrifiantes que Daclusia, mais elles étaient pour le moins nombreuses. Elle savait très bien où aller pour échaper a Daclusia, il fallait juste qu'elle fasse mine de se diriger ailleurs pour l'induire en erreur, paraitre une victime terrifiée, c'était bien facile parce qu'elle l'était bel et bien :une victime terrifiée. Elle jetta un regard derrière elle, personne. Elle semblait l'avoir semé...Semblait seulement, parce que c'était bien vite dit. Elle avait vu comment il avait réussi a se rapprocher d'elle en silence, il n'était pas exclu qu'il continue a la poursuivre. La fouine était peut être pas super intelligente, elle était peut être pas super forte, mais elle était rusée, et comptait bien s'en tirer

Elle le vit soudain devant elle, en train de lécher ses babines comme un taré, elle le voyait bien, le genre de personne qu'était Daclusia, elle voulait a tout prix éviter de tomber entre ses mains, fort heureusement bien que Daclusia arrivait plus tôt que prévu, celà ne l'empechait pas de pouvoir mettre a bien son plan, ainsi au lieu de faire demi tour brusquement et de rebrousser chemin, La Fouine contre toute attente piqua un sprint vers Daclusia. Allait elle essayer de l'attaquer?Loin de là, habituée de longue date des escapades casse cou, elle balança son pied vers l'avant au dernier moment et se retrouva a tomber en arrière dans le creux d'eau pù se jetait l'eau dégoulinante des goutières dans la rue. On pouvait se demander pourquoi La Fouine avait choisi d'opérer dans le quartier le plus mal famé de tout Seikusu, alors qu'elle aurait pu faire celà dans des quartiers plus surs et éviter ce genre de rencontres désagréables: La réponse allait arriver très vite, glissant contre toute attente entre les jambes de Daclusia elle lança

"Arrivederci le vampire!"

Marie-Catherine glissa sous les jambes de Daclusia pour continuer sa glissade par une roulade sur le coté avant de foncer dans une ruelle, une ruelle où Daclusia allait avoir bien du mal a la poursuivre, pour la bonne raison qu'elle ne devait pas faire plus de 10 centimètres de largeur. C'était pour ça que La Fouine opérait dans les bas quartiers, parce que ceux ci étaient vieux et possédaient d'innombrables passages où des adultes ne pouvaient pas se glisser, Daclusia avec ses deux mètres ne pouvait décement pas la suivre dans une aussi petite ruelle qui plus est celle ci marquait un tournant, impossible a Daclusia de voir où elle ressortirait. La Fouine le savait très bien, connaissant bien le quartier

La première partie de son plan d'évasion était en cours. Commencement de la seconde partie

Bien. Elle avait des ressources cette petite. Cette soirée promettait d'être plus intéressante que prévue... Le chasseur se laissa aller à pousser un rire amusé, avant de reprendre son sérieux, ainsi que, bien sûr, sa concentration. Il tendit l'oreille, ferma les yeux, et transféra toute sa concentration à son ouïe, attentif au moindre bruit produit par les pas de la fillette. D'après les bruits, la fréquence des pas, leur résonance...

Ok. Daclusia ouvrit les yeux, radieux. Il s'approcha du mur le plus proche, passa la main dessus, lui donna quelques coups du bout du doigt pour en tâter la solidité... Et le défonça d'un coup de poing, le traversant comme s'il avait été en carton pâte. Sifflotant, ne prenant pas même la peine de courir, il enjamba l'interstice nouvellement créé, salua de la main la vieille femme, posée sur son canapé, propriétaire des lieux, dont l'expression était aussi surprise et apeurée que celle de son chat, qui se tenait, poils hérissés, sur le haut du crâne de sa maîtresse.

Effectuant la même opération de mur en mur, il traversa appartements après appartements, pour un total de trois. Le second habitant s'était réfugié dans son placard sans demander son reste, et le troisième gisait maintenant au sol, le nez immergé dans son propre sang, et le visage défiguré par un violent impact de coup de pied. Il aurait pas dû se plaindre...
Tandis qu'il tâtait le mur, cette fois-ci dans la direction du passage, le JYL se murmura à lui même:

"Hmmm... Si j'ai tout calculé correctement, ce qui, normalement, devrait être le cas... Alors..."

Plongeant une nouvelle fois son bras au travers du mur, il fit bien attention de ne pas détruire le mur d'un coup. Sentant quelque chose au bout de sa main, il avait ferré quelque chose. Il était temps de remonter la prise. Donnant de nouveaux coups dans le mur, d'une manière différente cette fois-ci, il provoqua l'effondrement du mur sur lui même, dévoilant ainsi à la lumière glauque et hésitante de l'appartement la jeune Fouine, maintenant nez à nez avec son poursuivant, qui avait toujours le même sourire bienveillant sur le visage.

"Quel hasard de vous trouver là, en cette période de l'année c'est plutôt rare de pêcher des jeunes filles dans les ruelles sombres..."

Drôle de personnage à n'en pas douter... Bien que drôle soit un adjectif fort peu adapté à la situation présente...

*BOUM* *BOUM* *BOUM* des bruits qui avaient de quoi inquiéter le plus attentif des prédateurs, alors pourquoi pas elle?Daclusia s'était peut être cru malin en lui coupant la route en démolissant des patés de maison et ses habitants sans vraiment chercher qui se trouvait sur son chemin, mais il avait commis une erreur fondamentale: La Fouine l'avait sentie venir de loin, et même si elle ne voulait pas croire que quelqu'un d'assez fort pour défoncer des portes aussi vite (Ne pouvant imaginer qu'il s'agissait de pan de murs entiers qui volaient en éclat) existait, elle ne pouvait pas nier que le bruit se rapprochait, lentement, inexorablement, elle n'aurait donc pas le temps de mettre au point la suite de son plan de fuite, et s'assurer un maximum de chance de s'échaper sans tomber entre les mains du prédateur. Elle reviendrais demain matin en repérage voir exactement ce qui s'était passé, en attendant toujours était t'il que la gamine avait plus d'un tour dans son sac pour échaper a la créature, a présent Daclusia allait arriver devant son premier piege. Qui était le chasseur et qui était le chassé?Même si Marie-Catherine devait être la proie a la base, Daclusia ressemblait maintenant a une souris courrant dans un labyrinthe pour chercher un morceau de fromage.

Une souris qui peut défoncer des murs de brique

Son coeur batait la chamade quand elle se décida sur la voie a suivre, elle allait devoir faire un détour, ça l'embettait mais c'était le seul moyen de s'échapper, aussi se dévoua t'elle a...Disparaître!

Lorsque Daclusia défonça la dernière cloison La Fouine était étendue sur le sol, mais il s'apperçut qu'il ne s'agissait de rien de plus que son bonnet qui flottait dans l'eau

La Fouine avait disparu, et alors que la fine pluie commençait a couler sur les goutières pour innonder la minuscule ruelle et dégouliner dans les égouts il y avait plusieurs possibilités:
-Elle avait pris immédiatement la direction opposée lorsqu'il avait commencé a dévier
-Elle avait profité de la proximité des murs et des vieilles briques qui en ressortaient pour escalader celui ci et atterir sur le toit
-Elle était sortie de la ruelle par une autre ruelle perpendiculaire en amont
-Elle était également rentrée dans une maison.

Elle n'était pas bien loin, mais le nombre de pistes proposées donnait une chance sur cinq a Daclusia de trouver la bonne, les cris de ses précédentes victimes ainsi que ceux de badauds qui accouraient n'allaient pas lui permettre d'entendre les pas de la Fouine, quand a son odeur elle n'était nulle part.

D'un geste de main, Daclusia évacua la poussière qui lui bouchait la vue. Quand ce sens lui revint, la seule chose qu'il put trouver fut un bonnet. Il le ramassa, et pensa immédiatement que l'hypothèse de la jeune fille ayant grimpé en hauteur, laissant ainsi tomber son bonnet, était trop évidente pour être correcte. N'ayant pas envie de s'amuser à "elle pense que je pense qu'elle pense...", il se contenta d'évaluer, d'un rapide coup d'œil, quelles autres options restaient, ne pouvant se baser sur ses sens auditifs et olfactifs.
Elle avait pu rebrousser chemin, bifurquer, ou entrer dans un bâtiment, comme lui.
Sortant de sa poche un dé à quatres faces, le chasseur lança celui-ci, laissant échapper un "laissons faire le chaos".

4.

Il prendrait donc la voie du 4, la voie de l'homme; il passerait par un bâtiment. Une fenêtre ouverte du bâtiment voisin donnait justement sur la rue, elle se trouvait au rez-de-chaussé, et le dit bâtiment semblait désaffecté. Pénétrant par la fenêtre, ou plutôt par le mur qui supportait la fenêtre, le JYL examina la pièce, et put constater qu'il se trouvait dans une école. Ou ce qu'il restait d'une école, la pièce actuelle étant une salle de classe poussiéreuse, où les tables renversées et les livres éventrés prouvaient du non désire d'apprendre des élèves qui étudiaient jadis ici. Sur le tableau, un "VAS CREVER CONNARD" laissait présager de l'ambiance... ... Tandis que quelques spectres flottaient, en observant d'un mauvais œil l'intrus sur leur territoire...

Les couloirs étaient dans un état tout aussi miteux que la salle de cours, entre dalles cassées, extincteurs éventrés, cadavres de bouteilles et, par ci par là, quelques tâches de sang séchées.
Les casiers rivalisaient de canettes de soda défoncées, de cahier en morceaux, de photos des copains des copines, et d'affaires d'école inutilisées depuis de nombreuses années.
Dans des coins, quelques plantes grimpantes et mauvaises herbes, qui avaient, avec le temps, vaincu le béton et la pierre, s'accrochaient à la vie en s'infiltrant dans les escaliers. D'après un vif coup d'œil, il ne supporterait pas le poids d'une personne, même si celle-ci était très légère, sans s'effondrer sur lui même.

Mais ces détails étaient anodins. Daclusia n'avait observé le milieu que quelques secondes, avant de courir à travers les couloirs, de salle en salle, pour tenter de trouver la proie fugitive.
Première salle vide. Juste des traces de lutte, des ouvrages déchirés.
Seconde salle vide. Vitres brisées, cage de hamster dont l'occupant passait le temps à se décomposer.
Troisième salle... Il y avait quelque chose, qui se cachait sous une table. Le JYL esquissa un pas dans sa direction, mais se rendit bien vite compte qu'il s'agissait d'un chat.
Quelques salles plus loin, toujours rien. Daclusia perdait patience. Il cracha par terre, se frotta le nez avec l'index gauche, et entreprit, en se servant d'un pilier comme appui pour éviter d'avoir à démolir l'escalier, l'ascension vers les toits, toujours à l'affut d'un éventuel signe de vie de la part de la jeune femme qui était peut être, éventuellement, cachée dans cette épave.

Quatre voies ouvertes a Daclusia, quatres possibilités de chemins prises par la fugitive, et quatres façons de s'en tirer, Daclusia avait choisi, il avait perdu. Une seule de ces solutions était la bonne, et honnètement on ne pouvais pas trop lui en vouloir, tout était un jeu de mot, tout était ombres et lumières. Même le lapin peut parfois échapper au loup si il est assez rusé pour lui glisser entre les pattes et rejoindre son terrier, dans ce cas là, Daclusia avait perdu la chasse, peut être était ce la première chasse qu'il avait perdu. Peut être était ce la première chasse qu'il perdait contre une simple humaine, mais la défaite est cuisante. Se faire bluffer par une fillette n'est jamais très agréable et le "Vampire" apprenait ce soir qu'il ne fallait jamais trop jouer avec sa nourriture, sinon elle finissait par tomber de la fourchette pour rouler sous la table et disparaître a jamais.

Ne jamais sous estimer les humains, ils ont tellement de ressources qu'ils en sont effrayant, et les pousser au bord de la crise ne les fait que réagir que plus vite, La Fouine était une rusée, une vraie petite belette qui savait prendre avantage de tout ce qui se trouvait a porté, pour sa part elle n'était pas armée, ni quoi que ce soit, elle était simplement rapide, avait l'oeil vif et pouvait se faufiler là où des adultes ne le pouvaient pas. Un grand avantage quand on était poursuivie en permanence par des adultes. A présent qu'elle avait fui elle avait réduit sa cadence de pas, marchant a pas de loups pour ne pas être repérée avant quelques mètres, puis se mit a courir, ses pas résonnèrent sur son passage là où il n'y avait personne pour les entendre... Finalement elle apperçut l'échelle et grimpa pour atteindre la surface.

Quatres solutions, toutes les quatres étaient fausses.

Lorsque Daclusia défonça la dernière cloison La Fouine était étendue sur le sol, mais il s'apperçut qu'il ne s'agissait de rien de plus que son bonnet qui flottait dans l'eau

La Fouine avait disparu, et alors que la fine pluie commençait a couler sur les goutières pour innonder la minuscule ruelle et dégouliner dans les égouts il y avait plusieurs possibilités

C'était donc par les égouts La Fouine était passée, tout simplement. Assez petite pour se faufiller dans l'espace restreint où s'engouffrait l'eau, son bonnet avait été aggripé au passage et était resté en arrière. Pas grave, elle en trouverais un autre. Si Daclusia n'avait pas été capable de la sentir, c'était a cause de l'eau qui lui avait coulé dessus et de la pestilence des égouts qui avaient étouffé son odeur. Un travail de pro, tout en finesse. Sortant des égouts, elle s'épousseta un peu et sortit 3 patés de maison plus loin, sortant de là elle apperçut la place principale de la ville. Là il y avait toujours enormement de gens, elle allait aller là, et Daclusia ne pourrais jamais la retrouver.

Fière de son exploit, elle commença a avancer en sifflotant avant d'être brusquement saisie par le poignet et écrasée contre le mur[/i]

"Qu'est ce que...?!"

Le regard de La Fouine se calqua sur celui qui venait de l'arrêter et ses pupilles s'étrécirent, elle connaissait cet homme, elle le connaissait que trop bien, costume, pas de plaque, mais elle le savait, il la cherchais depuis longtemps.

Les services sociaux avaient remis la main sur elle.

Elle tenta de se débattre, de lui écraser les chaussures ou de lui cracher au visage pour fuir, mais tous ces petits trucs avaient été trop de fois utilisé contre l'homme qui portait des chaussures a coque et des lunettes de soleil maintenant, il attrapa la jeune fille par la peau du cou

-Marie-Catherine Berangère, je te ramène a tes parents.

Tirant la jeune fille par l'oreille jusqu'a sa fourgonette, il l'envoya a l'arrière de celle ci et elle se ferma. Jamais elle n'avait pu penser qu'elle aurait affaire a deux ennemis...Et ce sort là était bien pire pour elle que le premier.

C'était la fin de l'aventure.