Une cause perdue d'avance( Joshua Boltz)

William avait lu le dossier que le type devant lui  avait présenté. Une affaire de reconnaissance de paternité sur fond de rivalités amoureuses. De prime abord, cela ne l’intéressait pas. Il n’avait pas fait avocat pour cela. Et de toute façon, il avait compris avant même de lire que cette affaire était nulle et que ce type était un looser. Il avait appris à juger et jauger les gens assez rapidement. Et il était assez fiable dans ses analyses. Et dans ce cas-ci tous ses radars lui indiquaient qu’il fallait laisser tomber.

De plus, d’après ce qu’il avait vu, il voulait faire la guerre à Alex Sanderson. Or, ce nom était assez connu que pour savoir qu’il n’était pas de taille. William refusait de se lancer dans un combat perdu d’avance. Alex Sanderson était un puissant héritier qui pouvait se payer une armée d’avocats. Quitte à choisir son camps, il se disait que ce serait plutôt lui qu’il défenderait. La seule raison qui aurait pu le pousser à accepter cette affaire, c’était se faire connaitre. Mais il y avait longtemps qu’il avait passé ce stade fort heureusement. Non, définitivement, il n’avait rien à gagner dans cette affaire, même pas des honoraires vu que le mec lui avait clairement dit être dans la dèche.

«  Je vais être honnête votre affaire m’intéresse pas. Concrètement, le père biologique de l’enfant va gagner à tous les coups s’il veut exercer son droit parental. D’autant plus que votre femme l’a volontairement exclu jusqu’ici. Et vu qu’elle  ne vous a pas demandé de l’adopter, vous pourriez juste revendiquer un droit de visite et la garde alternée en compagnie de votre femme vis-à-vis du père. »

William s’était levé de son immense bureau pour aller se chercher un verre d’eau. Il y avait un plateau avec une carafe d’eau non loin. Se versant un grand verre, il revint s’asseoir face à son invité qui ne sera sans doute jamais un client. Le bureau était une très grande pièce avec pas mal de tableaux accrochés aux murs. On voyait que William s’intéressait à l’art et c’était le cas. Pour lui c’était un signe de culture et d’intelligence. Et il aimait se présenter comme une personne qui s’y connaissait.

« J’avoue ne pas trop comprendre les raisons de votre visite ici. Alex Sanderson est à la tête d’un empire et n’importe quel avocat un minimum doué lui permettra de gagner cette affaire. Votre seule chance c’est qu’il n’en ait rien à faire du gosse. Est-ce le cas ? »

Si oui alors pourquoi était il ici ?Non, encore une fois, il ne sentait pas cette histoire. Et il se mit à éprouver une forme de pitié pour ce type qui avait sans doute eu la malchance de tomber amoureux de la mauvaise femme. Encore une finalement.

Joshua  s’attendait à ce genre de réponses. Il n’était ni idiot ni  débile. Il se doutait que la situation n’était pas enviable. Par contre, il avait toujours autant de mal à s’entendre dire qu’Alex était le père. Il avait envie de tout casser quand c’était comme cela. Lui un père ? Il n’avait été qu’un donneur de sperme contrairement à lui qui depuis deux ans s’occupait de  Kyle. C’était injuste de réduire son rôle à cela et surtout pas correct pour lui

« En gros je dois attendre et espérer ? »

Le ton de sa voix montrait sa déception et son énervement. Il n’avait  pas les réponses voulues et en plus, il venait de lui faire comprendre qu’il n’avait aucune chance. C’est comme si pour cet avocat, cette affaire était déjà réglée d’avance. Il ne cherchait pas vraiment à y cherche une solution possible ou à s’y intéresser.

« J’ai quand même des droits non. Je suis le mari de sa mère et je l’ai élevé pendant deux ans. Je suis un père pour lui. Il ne connait pas celui qui a participé à sa conception. Il y a déjà eu des cas comme cela dans le passé. Le style de vie d’Alex Sanderson joue en ma faveur aussi. Il n’a aucune stabilité à lui offrir. Hormis son argent il n’a rien »

Il haussait la voix, n’aimant pas vraiment le côté désinvolte de l’avocat. Il était venu ici pour avoir des réponses et une vision claire de ses chances au cas où les choses se passeraient mal pour lui.Il le faisait autant pour lui que pour Kyle et Kelly il ne le niait pas. Car il continuait de penser que tôt ou tard sa femme aurait besoin d’un  soutien  juridique avec  un typz comme cela

« J’ignore ce qu’il pense de tout cela. Ni ses intentions. Je veux juste être prêt à toute éventualité »

Il marqua une  pause puis se résolut à dire les choses comme il le pensait. Y compris sur la façon dont  maitre  Milton l’avait reçu.

« Je connais votre réputation et votre façon de faire. Mais j’espérais que le challenge éventuel que je vous propose vous intéresse. Vous n’avez plus besoin de courir  après la gloire et l’argent. »

Une nouvelle fois, tout comme lors de sa visite à Alex, Joshua sortait de sa réserve habituelle. Il montrait les dents et sortait les griffes

William n’aimait pas trop la manière dont il s’était adressé à lui. Il le prenait de haut, il lui expliquait presque comment il devait bosser. Pour qui se prenait-il ce minable ? Il allait lui apprendre comment exercer son métier ? Et puis quoi encore ! Non, s’il pensait que lui parler comme cela pouvait l’aider, il se trompait. William avait une fierté  et un égo qui ne pouvaient pas l’accepter.

« Vous êtes avocats ? Parce que bon vous semblez savoir bien des choses »

Un peu d’ironie ne ferait pas de mal et permettrait de lui faire comprendre qu’il n’aimait pas sa façon de faire. Buvant une gorgée de son verre, il le fixait avec un air assez hautain. Il voulait vraiment lui faire comprendre qu’il était au dessus de lui.

« Vous connaissez ma réputation ? Alors qu’espériez vous en venant me trouver ici avec votre affaire qui de toute évidence est juste minable et sans intérêt ? Je prends encore de mon temps pour vous recevoir et vous donnez des conseils. Ce qui est déjà un honneur. Vous voulez un avocat qui vous dise ce que vous voulez entendre ? Désolé vous vous êtes trompés de porte. Les faits sont là : vous n’avez pas grand-chose à dire ou à faire. Votre femme s’est mise elle-même dans les soucis en ne disant rien au départ puis en cherchant à ce qu’il joue un rôle. Peu importe le style de vie du père biologique, il a de l’argent et des droits. Et la justice aime cela. J’ose espérer d’ailleurs qu’il ne va pas dire qu’il a été piégé. Sinon, cela sentirait vraiment mauvais pour votre conjointe. »

Il avait pris un malin plaisir à forcer le trait. Il voulait à présent toucher ce Joshua qui avait eu le tort de le remettre en cause ses principes et ses fondements. Ce genre de choses, il ne pouvait pas l’accepter, pas venant d’un type comme lui

« Vous défendre ne m’amènera rien car l’affaire est déjà réglée avant même de commencer. Trouvez un arrangement avec le vrai père est la meilleure des solutions. Lui faire la guerre, c’est le meilleur moyen de tout perdre. Y compris votre femme. A choisir, elle optera toujours pour son enfant en lieu et place de vous-même »

« C’est pour l’argent que vous réagissez  comme cela je présume ? Si j’étais riche et fortuné, vous ne tiendrez pas le même discours. »

Joshua réagissait comme quelqu’un qui était en colère. Les mots de l’avocat ne faisait pas plaisir à entendre c’était évident. Il avait la nette impression qu’il le traitait avec une forme de dédain très déplaisante. Il n’avait pas vraiment daigné se soucier de son histoire ce qui était déjà quelque chose de très frustrant. Il avait facile de dire cela, de lui balancer ses conseils qui n’en étaient pas vraiments. Trouver un arrangement avec le père ? Comme si c’était aussi simple que cela. Joshua aimerait bien le voir

« Je n’attendais pas que vous me disiez ce que je veux attendre. J’espérais juste un minimum de compassion et de bon sens de votre part. On parle d’être humains et vous traitez cela avec une désinvolture que je ne comprends pas. Je suis venu pour avoir des conseils, pas pour m’entendre dire certaines choses sur ma vie. Si vraiment cela vous dérange de me recevoir, pourquoi le faire ? »

 Joshua se montrait agressif mais il se sentait attaqué et remis en cause. Il n’était pas une merde ni un petit serviteur qu’on pouvait traiter comme cela. Or c’est la sensation que lui donner ce mec face à lui.

« Ma femme et mon fils sont les victimes de cette histoire »

Une nouvelle fois, tout comme Alex, Maitre Milson sous entendait que Kelly avait peut  être des choses à se reprocher. Comme lors de la première fois, il niait cette idée en bloc et avec une certaine férocité. C’était toujours pour les mêmes raisons : le refus de remettre en cause ce en quoi il croyait depuis le début. Il était difficile de pouvoir admettre qu’on avait pu faire erreur. Surtout quand cela prenait en compte des sentiments amoureux. Il n’était pas possible pour lui de se dire  que la femme qu’il avait toujours défendu depuis le début avait pu se montrer aussi calculatrice.

« Si vous aviez un peu mieux lu le dossier, vous l’auriez compris »

Il s’était levé prêt à partir. Il avait perdu son temps en venant ici, il en avait désormais la certitude. Mais  il avait pensé que cela aurait pu les aider. Ce qui montrait bien à quel point il aimait sa famille.

L’avocat n’allait pas le laisser partir comme cela. C’était trop facile et il n’aimait pas ne pas avoir le dernier mot. C’était presque maladif chez lui. Surtout que dans ce cas-ci, il  estimait avoir raison sur tous les plans. Quand il avait tort passe encore, mais là, il avait toutes les raisons du monde de trouver la réaction de cet homme puérile et mal à propos

« Vous vous trompez de cible Mon cher. »

Il avait parlé d’un ton volontairement cassant. Toujours assis dans son fauteuil, il le vit s’arrêter. Il avait décidemment bien du mal à accepter les remarques des autres personnes. Surtout quand elles n’allaient pas dans le sens voulu ou désiré

« J’ai lu votre dossier. C’est pour cela que je vous dis qu’il est perdu d’avance. Si vous pensez obtenir une victoire nette et sans bavure vous rêvez. Que cela vous plaise ou non vous n’êtes rien pour la loi en dehors du beau père de l’enfant. Plus vite vous aurez accepté cela plus vite vous serez en mesure de revoir votre position »

William n’avait pas envie de se justifier plus que de raison. Il l’avait reçu parce que sa secrétaire lui avait inscrit sur son agenda. Rien de plus rien de moins. Il n’avait pas le temps de se fixer lui-même son planning de rendez-vous. Il demandait juste qu’on lui fasse un tri pour éviter de perdre son temps comme il était entrain de le faire. Comme quoi, les secrétaires n’étaient plus ce qu’elles étaient

« Vous avez votre vérité,  mais ce n’est pas forcément celle qui est vraie. Chacun a sa façon de voir les choses, qu’il  choisit selon ce qu’il veut voir ou entendre. Pour vous, il est clair qu’Alex Sanderson est le mal et votre épouse le bien. Mais c’est rarement aussi tranché »

Il était ravi de faire la leçon au jeune fougueux. Il voulait lui montrer qu’il était plus malin et plus réaliste que lui. Et que contrairement à ce qu’il prétendait, il avait justement une très bonne connaissance du dossier

« Votre épouse était une serveuse dans un club. Lui c’est un des plus beaux partis au monde. Je dois vous faire un dessin ou pas ? »

Enterrant les illusions de Joshua, il attendait qu’il se retourne pour voir à quel point ses propos avaient pu toucher la cible. C’était son petit plaisir, détruire les gens par les mots. Il n’y avait pas plus belle saveur que cela

Johsua s’était stoppée sans rien dire. Touché en plein cœur, il avait bien du mal à ne pas le montrer. L’avocat avait raison, il avait sa vérité. Pour bien le comprendre, il fallait remonter aux sources de son histoire. Pour lui kelly était un don du ciel, comme quelque chose auquel il n’avait jamais pensé avoir droit. Il l’avait tant désiré pendant des années qu’aujourd’hui, il ne pouvait pas l’oublier ou accepter que l’histoire ne tourne pas dans le sens voulu. C’était le rêve de sa vie, il était son mari et ils avaient un fils. C’était tout ce qu’il comptait. A partir du moment où il sortait de ce schéma, c’était accepter que cela n’existait pas, qu’il avait fait fausse route. Que toute sa vie reposait sur des mensonges en somme. Car pour lui il y avait un avant Kelly comme il y aurait un après. Sauf qu’il ne voulait pas l’admettre. Se retournant face à Maitre Milton, il le fixait. Il voulait lui montrer qu’il avait du courage et qu’il n’était pas un lâche comme il semblait le croire.

« Vous avez déjà aimé une femme ? »

 La question pouvait paraitre étrange. Quel était le rapport avec son affaire ? Quel était le lien avec ce que l’avocat venait de lui dire. Joshua devait préciser sa pensée et il allait le faire bien entendu

« Parce que moi j’aime Kelly. Et par conséquent je suis prêt à tout pour elle, y compris à ne pas vouloir voir une certaine évidence. Vous croyez que je ne sais pas tout cela, que je ne me suis jamais posé la question ? Bien sûr que si. Des nuits entières à me demander si elle était avec moi pour autre chose qu’un choix par défaut.Des nuits entières à me demander si quand on fait l’amour, elle pense à moi ou à un autre.  Vous ne  pouvez pas imaginer ce que j’ai pu ressentir. Aimer un gosse dont vous savez qu’il est le fruit de l’union entre votre femme et la pire des pourritures. Vous croyez que ca fait quoi ? »

 Il ne cherchait pas la pitié. Mais au contraire, il désirait montrer sa force et son courage. Car peu d’homme aurait pu faire ce qu’il a fait. Il ne cherchait ni fleurs ni couronnes, simplement de la reconnaissance voilà tout.

« Alors ne me dites pas que je me voile la face »

Pour  une fois, c’est lui qui faisait la leçon. Joshua n’enviait pas cet homme dépourvue d’humanité. Il en avait même pitié finalement. Car au fond, l’essentiel était là pour lui : aimer une personne au point de faire tout pour elle.

William avait regardé  Joshua avec un certain dédain. Sa longue tirade n’avait ému aucunement l’avocat. Pour lui, c’était avant tout un aveu de faiblesse de sa part. Quand on se laissait guider par les sentiments comme cela, on s’exposait à pas mal de désillusions. Il en était la meilleure preuve. Dieu lui en préserve, William n’était pas concerne par cela. Il était fier de pouvoir dire qu’il n’avait jamais aimé non. Du moins une femme. Quand on faisait cela, c’était le début de la fin. Il croyait à l’amour fraternel, car c’était la seule chose qu’il connaissait . Mais pas au reste, et le divorce ne l’avait certainement pas  fait changer d’avis.

« Votre amour vous a conduit là où vous êtes maintenant. Je ne suis pas certain que ce soit une bonne chose mon humble ami. Mais après tout, chacun est libre de penser ce qu’il veut »

William faisait remarquer à son invité qu’il était loin d’être heureux. Il l’avait dit lui-même dans sa longue tirade. Par conséquent, à quoi bon aimer ? Il le mettait face à ses propres contradictions avec un plaisir non dissimulé.

« Je suppose que vous allez partir à présent et que vous n’allez pas venir me revoir ? »

Jouant toujours avec lui, William attendait sa réponse.  Nul doute que cela ne changerait pas grand-chose. De toute façon, il ne  voulait toujours pas le défendre ni l’aider. A la limite, si cette affaire l’intéressait, c’était du point de vue d’Alex Sanderson. Il était riche et surtout certain de gagner.le genre de client dont il rêvait finalement car en plus,cela n’allait pas lui demander beaucoup d’efforts.

« Qui sait nous nous reverrons peut être plutôt que prévu finalement. Malheureusement pour vous ? »

Il voulait voir ce que cette annonce allait faire comme effets sur lui. Annonçait-il qu’il prendrait en charge l’affaire finalement mais de l’autre côté ? C’était trop tot pour le dire mais  cela l’amusait de faire peur à Joshua en laissant la porte ouverte. Après tout, il n’avait pas à lui parler de cette façon. C’est lui qui avait déclenché la guerre. Et quand on faisait cela, il fallait être certain de la gagner. C’était la règle de base.

Joshua allait partir oui, mais avant, il voulait lui dire une dernière chose. Il n’aimait pas cet avocat, il n’aimait pas la personne qu’il était et ce qu’il représentait. Depuis le début, il le traitait avec condescendance, ce qui l’énervait au plus haut point. Pour qui se prenait-il à la fin ? Se croyait-il plus fort, mieux que lui ? Parce qu’il était avocat, parce qu’il avait de l’argent ? Il n’aimait pas les gens qui pensaient de la sorte et Joshua laissait penser que c’était le cas. En venant ici, le jeune père de famille avait pensé pouvoir trouver une forme de réconfort et d’aide, mais  il avait faux sur toute la ligne. Cet avocat n’était pas quelqu’un qui faisait cela par conviction. Il le faisait par intérêt et sa réputation n’était pas usurpée

« Je vous souhaite d’un jour savoir ce que c’est que d’aimer. Parce que là, vous pensez peut être avoir une vie enviable mais sachez que ce n’est pas le cas. Vous pouvez avoir tout ce que vous voulez il vous manque l’essentiel.Et croyez moi que je ne vous envie pas »

Joshua savait que de toute façon , il ne l’écouterait pas. Mais cela lui faisait du bien de se vider la tête et le cœur comme il le faisait. Cela permettait de se soulager et de se sentir mieux dans sa tête. Egoistement, il pouvait dire qu’il lui avait rendu ce qu’il méritait. Il avait beau avoir bon fond, ces derniers temps il avait l’impression de se sentir en permanence testé par son environnement proche

« Si nous nous revoyons, je suppose que ce sera dans le camps adverse l’un de l’autre. Mais je ne regrette rien et n’aie pas peur. Quand une cause est juste, elle gagne toujours »

Il le pensait vraiment. Certes, il allait devoir trouver un autre avocat, mais de toute façon ce William Milton n’était pas digne de confiance. Il n’avait pas l’âme humaine et le cœur capable de comprendre ce qu’il faisait. Au fond, c’était une bonne chose qu’il le prenne comme cela. Joshua n’avait pas d’énormes regrets vis-à-vis de lui.

Le plus important était de discuter avec sa femme. Joshua se rendait compte que leur arrivée au japon leur avait fait assez de mal comme cela. Il fallait repartir à zéro pour mieux se retrouver.il l’aimait, cela ne pouvait pas s’arrêter comme cela. Ce n’était pas au programme de toute façon. Il savait qu’elle lui en voulait mais il se faisait fort de la convaincre que c’était le mieux pour elle, pour eux. Il avait juste besoin de temps.

fin du topic

RP  terminé