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[ABANDONNÉ] Slave [Armée infernale de Malk]

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Rhian Thoris

Humain(e)

[ABANDONNÉ] Slave [Armée infernale de Malk]

mercredi 05 novembre 2014, 01:42:18

« Un monde nouveau s’ouvre... Et il commencera en purgeant l’Ancien Monde. »

Douleur, souffrance... Il gisait au sol, son armure en pièces, du sang s’échappant de son corps, des plaies abondantes le décorant. Elle gisait sur le sol, incapable de se relever, priant silencieusement pour qu’il se relève. Lui, son frère... Herebos. Le Prince de Papua, le Dauphin, un guerrier qu’elle croyait invincible, et qui était au sol. N’abandonne pas, sois fort, voulait-elle lui dire... Mais comment pourrait-il l’entendre ? Les troupes étaient en pièces, et n’avaient rien pu faire contre un ennemi nettement supérieur en nombre, et utilisant des pouvoirs magiques surpuissants.

« Tu es un héritage des temps anciens, guerrier... »

C’était le Warlock. Un cauchemar légendaire, un récit fantasmagorique que Rhian avait toujours fondamentalement cru être limitée aux racontars de grand-mère et aux menaces des mères envers les enfants récalcitrants. C’était come un cauchemar qui était en train de s’accomplir. Au ralenti, Rhian vit le Warlock soulever son frère, le portant à bout de bras, l’étranglant à moitié. Herebos se débattait faiblement, et Rhian chercha à se débattre, à tenter de se relever... Malheureusement, le coup que le Warlock lui avait envoyé l’avait repoussé violemment contre une paroi, brisant plusieurs de ses os. Elle était incapable de se relever.

Elle avait assisté à tout cet affrontement. Elle avait vu le courage de son frère, un véritable lion, qui s’était combattu contre lui... Le Warlock, source de cauchemars. Un combat que Rhian avait, pendant un temps, cru être égal, avant que l’épée d’Herebos ne se brise. Ses sorts magiques rebondissaient contre l’armure de son adversaire, et il avait attaqué avec ses griffes. Il avait réussi à griffer la joue du Warlock, mais Rhian, médusée, avait vu la blessure cicatriser instantanément, tandis que l’ennemi avait brisé les poignets d’Herebos, avant d’utiliser sa propre magie, déclenchant autour de lui une vague d’Air qui avait repoussé le Prince héritier, l’envoyant rebondir sur le sol à plusieurs reprises. Il avait réussi à se relever, mais n’avait pas été assez rapide. L’ennemi s’était téléporté pile devant lui, et son genou s’était logé violemment dans son ventre. Rhian avait hurlé pour Herebos en tentant de forcer sur son corps endolori. Pour le Warlock, ça n’avait été qu’un échauffement, un moyen de vérifier ses capacités. La facilité avec laquelle il avait massacré son frère, pourtant un des meilleurs guerriers du royaume, était tout simplement terrifiante. Le pauvre n’avait rien pu faire, et, maintenant, il se tenait entre la vie et la mort, son armure en lambeaux.

Les joues de Rhian étaient couvertes de larmes.

« Jadis, ton ancêtre a cru m’avoir vaincu... Je suis heureux de mettre fin à cette maudite lignée de bâtards. »

Le tenant par un main, il avait perforé son corps avec l’autre. Le sang avait jailli des lèvres d’Herebos, puis le Warlock avait laissé son cadavre tomber sur le sol, tenant dans le creux de sa main son cœur, un organe qui pulsait entre ses doigts maléfiques.




Elle était enchaînée. Attachée dans une case par le cou en attendant que ses plaies cicatrisent. Elle entendait les bandits rigoler et hurler, elle voyait les flammes danser dans le firmament, et son cœur était semblable à ces braises qui flottaient dans le vent. Elle ne savait plus depuis combien de jours Herebos était mort, ou depuis combien de temps elle était dans cette cage. Elle savait qu’ils allaient bientôt partir. L’armée papuanne les traquait... Cette armée qui n’avait pas réussi à venir à temps pour soutenir Rhian et l’avant-garde envoyée pour retrouver son frère.

Herebos était parti de la capitale il y a plusieurs semaines afin de traquer des pillards qui sévissaient dans les profondeurs de Papua. Une mission en apparence simple, et dont le but était de prouver au peuple qu’Herebos était prêt à remplacer son père, et à devenir le Roi de Papua. Les campagnes étaient souvent attaquées par des pillards, qui s’en prenaient aux caravanes et aux hameaux isolés. Il n’était pas bien difficile de les chasser, mais Rhian avait eu un mauvais pressentiment... Comme s’il y avait une menace, un pressentiment pesant... Ce pressentiment s’était accru au fur et à mesure que son père tombait malade. Une maladie dont il n’arrivait pas à guérir. Rhian était convaincue qu’il était arrivé un malheur avec son frère, et elle était partie du château, avec quelques gardes fidèles, pour traverser Papua, et retrouver Herebos.

La vérité était que les pillards n’étaient pas de simples pillards. Ils étaient une véritable milice, une armée obéissant aux ordres d’un être au cœur aussi noir que la plus insondable et la plus froide des nuits : John Farson, qu’on surnommait aussi, fort ironiquement, « The Good Man ». Il dirigeait une puissante milice qu’il appelait l’Affiliation, et qui venait de Tekhos, plus précisément des Badlands, cette vaste lande désertique séparant l’Empire d’Ashnard de Tekhos, et qui était connue pour être une vaste zone de non-droit. Herebos avait affronté les forces de Farson dans les vallées et les montagnes de Papua, et Rhian était partie sur ses traces, pour finalement comprendre que l’objectif de Farson était de libérer le Warlock, ce cauchemar ancestral.

Elle avait mal... Elle avait cru mourir, mais les guérisseurs de Farson étaient plutôt doués, et avaient entrepris de la soigner. Chaque nuit, elle entendait les hurlements des captives émanant des tentes des hommes de Farson. Les femmes des hameaux et des villages, que les hommes de l’Affiliation violaient continuellement... Si on pouvait encore parler d’hommes. La spécialité de Farson, quand il s’ennuyait, était de réunir des cadavres, de les décapiter, puis de se mettre en hauteur, et de jouer avec leurs têtes en les balançant le plus loin possible à l’aide de battes, l’objectif étant de marquer des points. Ce n’était qu’un exemple de jeu cruel parmi tant d’autres.

« Je ne suis pas venu ici pour piller quelques zones ici et là, lui avait expliqué Farson alors qu’on la faisait manger dans sa cellule. Tout ça, ce ne sont que des récompenses pour mes garçons, mais j’ai de bien plus nobles ambitions... La mort de ton frère était nécessaire pour convaincre le Warlock de faire ce qu’il avait à faire avec Papua. Toi... Toi, tu vas servir d’autres de nos objectifs. »

Rhian était trop épuisée, trop brisée pour comprendre de quoi il parlait. Ce qu’elle avait pu noter, c’est que Farson n’était pas seul. Aussi fort soit-il, sa magie n’était pas assez grande pour réveiller le Warlock. Ils avaient été trois à le libérer... Farson, et deux autres hommes qu’elle ne connaissait pas. Un magicien encapuchonné et un homme avec un bras magique enflammé. C’était le magicien qui avait délivré le Warlock, puis il avait créé un Portail, par lequel lui et l’homme au manteau rouge étaient partis.

« Soignez-là, intima-t-il à la guérisseuse. Je veux que mon cadeau soit parfait quand je le lui amènerais. »

Elle s’était demandée pourquoi personne ne l’avait violé, et pourquoi Farson tenait tant à la soigner. Sa guérisseuse était une mystérieuse femme masquée ne parlant jamais. En ce soir, elle ne cherchait pas à se débattre, mais elle sentait que le jour du départ était pour bientôt. Les hommes montaient le camp, ce qui ne les empêchait pas de continuer à violer ses sujets, ou à lorgner sur elle.

« Herebos... Herebos... »

Mort... Il était mort... Elle n’arrivait toujours pas à se l’admettre. Herebos était mort, et Papua allait brûler.

Et elle ? Que comptaient-ils faire d’elle ? Elle se posait parfois cette question.

Quoi que ce puisse être, elle avait le sentiment que ça ne serait rien de bon.
« Modifié: dimanche 16 août 2015, 17:04:22 par Rhian Thoris »

DC d’Alice Korvander.

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Urgogot

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Re : Slave [Armée infernale de Malk]

Réponse 1 dimanche 16 novembre 2014, 15:08:26

Il avait été convié par ces hommes à l'âme si sombre... dont le regard ne le craignait pas ! Dont le regard se posait sur lui avec habitude, habitude d'un mal similaire voir plus grand vu, le peu d'égard que certain lui témoignait.
Entre curiosité et intérêt, il était donc venu. N'étant accompagné que de quelques gardes... mais l'idée d'être attaqué ou assassiné n'était pas à l'ordre du jour. La nature de cette rencontre était tout autre, il y avait affaire de tribu ! Un tribu contre une soumission enrobé de belle promesse, de beau argument. La pire des soumissions, celle qui ne se dit pas, celle qui se vie dans l'ombre. Être redevable, que voilà un concept odieusement humain. Il était donc venu se faire acheter et être redevable, mais cela avait tout pour servir ses propres intérêts. Du moins il l'espérait et venait le vérifier en ces lieux.

Un espace fort modeste, campement de fortune qui ne tient jamais longtemps sur place ! Comme ceux fait par ces armées en campagne. Marchant plus qu'elles ne se reposent, dévorant les terres sur lesquelles elles se déplacent.
Celui-ci était pourtant plus proche des siens, débordant d'une cruauté malsaine, de luxure et de tous ce genre de vice si propre au démon. Un premier point qui témoignait de l'utilité de sa présence ici. Restait à trouvé leur chef au milieu de tout ses barbares violant à tour de bras et s'amusant des dépouilles de leur victime. Une ambiance presque bonne enfant pour ce serviteur des enfers... ce Farson promettait d'être un être intéressant. Restait à lui mettre la main dessus...

Et c'est donc en allant et venant lentement en travers du campement que le seigneur démoniaque cherchait son interlocuteur, bien décidé lui aussi à lui faire une offre qu'il ne pourrait pas refuser !
Sa main se posa sur le buste d'un homme se trouvant sur son chemin. Il l'écarta lentement mais sans douceur, laissant un profond et lourd grognement émaner de son large poitrail. Deux gardes pourpres, presque de sa taille le suivaient. Une paire de bras étrangement pliée et rangée dans leur dos, mains enroulées autour de leur lame, tandis que leur autres bras agissaient normalement.
Leur armure hérissé dénotait avec l'apparence presque nue du seigneur pourpre, celui ci n'arborait qu'un pagne de peau diverse et assez épais.
Bien que plus grand que toute l'assemblée regroupé ici, il tenait à se déplacer, imposant son imposante carrure au milieu de ces humains si peu enclin à le craindre. Un petit jeu d'imposition de sa puissance assez enfantin mais qui avait son importance.

Son regard un peu las se perdait ici et là, pour finir par s'arrêter sur l'une des nombreuses cages éparpillé un peu partout dans le campement. Une multitude de putain, destiné à combler les appétits vicieux de ces guerriers. Jusque la rien d'étrange... sauf Cette cage !
Une dame sans pareil qui captiva l'attention du démon. Certes son apparence était plus qu'appréciable, pour pas dire carrément enivrante. Mais ce ne fut pas cela qui capta l'attention du seigneur pourpre. C'est ce sentiment qu'il décela dans le fond de ses yeux... La peur ne prédominait pas en elle, contrairement aux autres esclaves dont le sort étaient à plaindre. Non, dans ce regard brûlait le désespoir d'un peuple, d'un royaume, d'une nation ! Une reine déchue ? Il n'y avait pas de souffrance plus délicieuse que le poids du malheurs de son peuple...

Rhian Thoris

Humain(e)

Re : Slave [Armée infernale de Malk]

Réponse 2 mardi 18 novembre 2014, 01:50:29

John Farson était un homme grand. Faisant plus de deux mètres de haut, il était un individu qu’on remarquait très vite. Le Commandant de l’Affiliation était penché devant les cartes de la région, discutant avec ses généraux. Il connaissait ses ordres, il connaissait ses instructions, et il savait ce qu’il avait à faire. C’était l’heure des ultimes récapitulatifs.

« Pensez-vous que le Warlock y arrivera tout seul ?
 -  Très probablement... Non. Mais ce n’est pas important. Les Ashnardiens vont se concentrer sur Papua, et nous saurons en profiter à bon escient.
 -  Alors, nous repartons ? s’enquit le lieutenant.
 -  Kazagh restera sur place, oui, acquiesce Farson. Vous, Newton, vous ramènerez nos hommes à Gilead. Ainsi le veut le Maître. »

Newton ne dit rien. Contrairement à celui qui avait préalablement occupé son poste, il était suffisamment malin pour savoir quand il fallait se taire, et quand il fallait parler. Les ordres du Maître, peu importe qui soit ce Maître, ne sauraient être contredits. C’était une leçon que Newton avait bien compris, mais il trouvait juste dommage de partir avec un butin aussi faible. Ce n’était pas tous les jours qu’on pouvait piller et dévaster un royaume, et tout ce que l’Affiliation ramenait à Gilead, ce n’était que des esclaves, des armes rapiécées, et d’insignifiantes breloques. Ils avaient libéré un démon, et, au lieu de soutenir ce démon, ils le laissaient se débrouiller ici. Pourquoi avoir fait tous ces efforts ? Newton ne le comprenait pas, mais, s’il en avait posé la question à Farson, le Commandant l’aurait supprimé. De toute manière, ce n’était pas comme s’il pouvait se plaindre : l’argent était là, et l’Affiliation continuait de s’étendre, de se développer, profitant des affres de la guerre pour s’implanter et se multiplier. Le Lieutenant acquiesça donc. Retourner à Gilead avec l’essentiel des hommes de l’Affiliation ne le dérangeait pas. C’était juste la preuve que Farson avait davantage confiance en Kazagh qu’en lui.

Farson resta devant sa carte, l’étudiant silencieusement. C’était une carte assez grande, précise. Une longue routez l’attendait. Contrairement à Newton, il ne partait pas vers le nord, mais vers le sud, afin de rejoindre Souffle-Mort... Un caillou désertique et isolé, dans une région montagneuse assez sauvage, mais où il espérait trouver un nouvel allié pour rejoindre la Rose. Il calculait donc soigneusement son itinéraire, afin d’éviter de tomber sur des patrouilles. D’ici quelques temps, la situation à Papua allait devenir ingérable, et il fallait partir d’ici avant que l’armée ne débarque massivement, et ne verrouille toutes les routes. Pour l’instant, tout s’était passé à la perfection : le Warlock avait été réveillé par le Magicien, et Farson avait mis ses pattes sur la Princesse héritière. Mieux, le dauphin était mort, ce qui leur épargnait d’éventuelles complications. Tout se passait pour le mieux, et il finit par se redresser, s’écartant de la vue de sa carte.

John Farson constata alors que son invité était arrivé, et avait vu son cadeau. Son visage masqué derrière son masque rouge, Farson entreprit de le rejoindre, marchant le long du camp. Ses hommes s’écartaient à son passage. Farson était un homme d’une redoutable cruauté, et, même si cette cruauté avait quelque chose d’artificielle, elle n’en était pas moins là. Le démon Malk observait le corps endormi de Rhian Thoris, Princesse héritière de Papua, maintenant seule descendante légitime de Nomeydas Thoris.

« Elle vous plaît, hein ? »

La voix de Farson jaillit à côté du démon à la peau rouge. Cet être ne l’effrayait pas, et Farson savait que Malk n’accepterait pas volontiers de les rejoindre. Les démons avaient leur petite fierté, surtout ceux qui s’étaient enfuis de leur propre dimension. Il n’était cependant pas sans ignorer que les tentatives de Malk d’attaquer l’Empire d’Ashnard s’étaient soldées par un cuisant échec, quand les Anges avaient décidé de débarquer. Le redoutable démon avait été aux portes de la Mort, et sa horde avait été brisée, avant de lentement se reconstruire. Un échec qui, Farson l’espérait, amènerait l’homme à reconsidérer plus en avant la proposition d’une alliance.

« Je comptais vous la montrer une fois arrivé chez vous, pour être honnête. C’est la Princesse Rhian Thoris de Papua. J’aimerais que vous la considériez comme un cadeau diplomatique offert par l’Affiliation, en gage de respect et de bonne foi. Le Roi s’est beaucoup intéressé à vous, et je suis ravi que vous ayez accepté notre invitation. »

C’était le Magicien qui était venu le voir. Aucune barrière ne pouvait le retenir, et, là où Farson n’était qu’un piètre diplomate, le Magicien, lui, était un art dans l’art de la négoce. Il avait expliqué à Malk qu’il pouvait lui offrir un moyen de se venger des Anges, des alliés prêts à instaurer un nouvel ordre mondial. Il lui avait dit de rejoindre une milice de mercenaires qu’on appelait l’Affiliation, et qui sévissait dans une vaste région entre Tekhos et Ashnard, regroupant des traîtres, des déserteurs, des criminels de guerre, des renégats, et quantité de desperados et d’autres pourritures.

Tout ce que Farson espérait, c’était que le démon serait suffisamment intéressé pour entendre sa proposition... Mais, si ça n’avait pas été le cas, il ne serait pas là, après tout... N’est-ce pas ?

DC d’Alice Korvander.

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Urgogot

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Re : Slave [Armée infernale de Malk]

Réponse 3 mercredi 26 novembre 2014, 21:31:51

Bras croisé, le regard fixe et concentré, Arsl'ath Malk laissa son hôte venir faire les présentations de la belle princesse accablée par le malheur d'un peuple. Que voilà une douce créature, bien trop fragile pour ces barreaux qui l'entravaient. Bien trop gracieuse pour être confinée dans un espace si étroit. Et que voilà une belle idée de présentation pour un "cadeau". Classique le coup de la cage, mais toujours aussi efficace.
Sans même accorder un regard à son hôte, il sourit, écoutant attentivement ses propos et la remise en bonne et dû forme de son présent. Que voilà une amusante parodie de diplomatie, l'acheter avec des femmes et de la souffrance en cage. C'était certes alléchant, mais il n'était pas de ceux qu'on invoque avec des dessins à la craie par terre. Il n'était pas de ceux qu'on manipule en promettant plus de puissance ou de troupe. Non, le seigneur pourpre était un être sauvage et brutal, orgueilleux sans doute, à la limite de la bêtise, mais c'était surtout un seigneur infernal ancestrale, habituer à évoluer parmi des gens de la trempe de Farson. Voir pire. Il avait donc sa propre volonté et ses propres desseins, et sa présence ici était presque en sois une réponse positive à la proposition d'alliance.

- En gage de respect... et de ta bonne volonté !

Le seigneur pourpre ricana, un rire gras qui en disait long. Comme une moquerie, ou un rappel qu'il n'était pas aviser de se moquer de lui. Il ne lâchait pas du regard la princesse. Une étincelle dansait lentement dans ses yeux sans pupilles. Il grogna, sa langue claque et l'un de ses gardes resté en retrait s'avança machinalement en travers de la foule. Il dégaina ses quartes sabres et alla se camper à côté de la cage de l'héritière déchue de Papua.
Arsl'ath Malk eut un sourire satisfait, alors seulement il daigna poser son regard sur Farson qui était un homme de grande taille. Il le jaugea d'un regard suffisant et supérieur, petit sourire au bord des lèvres avant de rafficher tout le sérieux dont il savait faire preuve.

- Je n'ai nul confiance en ta bonne fois... et ton respect m'importe peu ! Mais j'accepte cette putain, elle servira à m'amuser un temps.

Ses yeus se froncèrent et il imposa un silence assez lourd et inapproprié au déroulement d'accord qui se voulait diplomatique. Mais il n'était pas démon pour rien, et sa réputation de brute n'était pas surfaite, bien au contraire. Ce Farson, cette Affiliation et ce maître qui se croyait au dessus de tout... Ou en tout cas au dessus de lui pour lui envoyer une horde de pillard et une catin déchue de son trône, au lieu de se montrer en personne. Mais qu'importe, calmement, le démon comptait les points. N'oubliant pas, s'amusant juste à faire preuve de patience. Patience que son âge infini lui avait conféré... Une patience dangereuse, et traîtresse. Alors il serait ce tout que l'Affiliation espérait de lui. Ses armées aideraient leur cause, il montrerait patte blanche, jusqu'à ce que cela ne lui apporte plus rien.
Mais pour leur, cela alourdissait la puissance de ses troupes et de sa situation sur Terra... ce qui n'était évidemment pas à négliger.

- Et puis... ta proposition a une certaine gueule ! Le goût du sang et ton art du massacre me plait... Qui me proposes tu d'anéantir, humain ? Qu'elle sont vos projets ?
Entrons immédiatement dans le vif du sujet... je m'impatiente.

Rhian Thoris

Humain(e)

Re : Slave [Armée infernale de Malk]

Réponse 4 vendredi 28 novembre 2014, 02:05:44

Ah, les démons… Que de repoussantes créatures ! Puantes, sales, laides, elles ne pouvaient s’empêcher d’hurler et de montrer leurs bras. Ce Malk, aux yeux de Farson, n’était qu’un chien fou courant après les camionnettes en espérant les mordre. Il se moquait bien des enjeux stratégiques et géopolitiques, il voulait juste se battre. Farson avait entendu dire qu’il avait affronté il y a quelques semaines des Anges… Qu’il soit encore en vie était le signe, aux yeux du Maître, qu’il était un bon allié potentiel, et surtout un parfait bouc-émissaire. Plus il s’activerait, et plus les Cieux risquaient de réagir, et de se concentrer sur lui. Inversement, se rapprocher de lui présentait aussi le risque d’amener les Anges à s’intéresser davantage à leurs projets, mais Farson faisait confiance au Magicien, et à ses plans. Il n’avait pour l’heure jamais été déçu par les plans du Magicien, et, s’il fallait offrir à Malk cette Princesse déchue pour le contenter, c’est de bonne grâce que Farson le faisait.

Curieux, le démon avait commencé par lui rappeler qu’il ne lui faisait pas confiance, ce en quoi il ne faisait que prouver qu’il n’était pas totalement idiot. De fait, si on le lui avait demandé, Farson ne se serait pas fait confiance lui-même. Mais il avait su susciter la curiosité du démon, et c’était, pour l’heure, tout ce qu’il voulait. Laissant l’un des hommes du sieur Malk surveiller Thoris, il se mit à marcher, retournant vers la partie supérieure du camp.

« Nos projets sont… Ambitieux. Plus que de se limiter à s’attaquer à des fermiers et à des régiments de soldats désabusés et sans aucun entraînement, pour être entièrement honnête avec toi. »

Les exploits de Malk étaient à replacer dans leur contexte. Il sévissait aux alentours de l’Empire, mais n’avaient pas encore eu l’occasion de se heurter aux redoutables Légions impériales, ces cohortes abritant des milliers de soldats, et qui étaient principalement déployés autour du front nexusien. Pour Farson, le siège le plus important de Malk avait été fait à hauteur de Lacruze, et avait eu de profonds retentissements, jusqu’à la capitale impériale elle-même. Le Conseil Impérial avait dpéloyé plusieurs régiments autour de Lacruze, mais les Ashnardiens avaient manqué de courage. Ils avaient préféré reconstruire et fortifier Lacruze, plutôt que de se lancer dans les montagnes. Pour eux, Malk était mort, et les nouveaux troubles dans la région n’avaient pas encore été reliées, aux yeux du Conseil Impérial, aux précédents troubles… Mais, aussi arrogant soit-il, Malk n’était pas un idiot. Il avait été suffisamment intelligent pour comprendre que l’Empire était un ennemi puissant, et sa horde avait augmenté, continuant à croître.

« As-tu entendu parler de Gilead ? De la tragédie du royaume magique ? Je ne pense pas… C’est une hyistoire fascinante, pourtant. »

Tout en retournant vers le camp, Farson lui expliqua que, jadis, il y a des siècles, Gilead avait été un royaume marchand bâti dans les montagnes, sur d’anciennes cités naines. Il tirait sa richesse de multiples gisements émanant des montagnes, des mines naines qui étaient maintenant exploitées par les humains. Les gemmes magiques de Gilead se vendaient partout dans le monde, et le royaume avait été victime de son succès. Son trésor avait attiré sur lui un redoutable dragon noir, qui s’était installé dans l’ancien donjon central de Gilead, contraignant ses habitants à fuir, à s’exiler ailleurs, afin d’espérer survivre. Pendant des siècles, ils avaient vécu dans les ruines de Gilead, eux et leurs pistoleros, leurs soldats d’élite.

« Il ne reste plus rien de Gilead… Plus rien, si ce n’est nous. Le Magicien a dompté la bête de Gilead, et son trésor est nôtre. Gilead est notre refuge, Sieur Malk, et un jour viendra, probablement, où l’ancien royaume sera aussi ton refuge. Mais assez parlé de cela, mon ami, concentrons-nous sur l’essentiel… Tu voulais connaître nos plans ? Ils sont fort simples… »

Ils étaient revenus devant la large table de Farson, et le Général déploya une autre carte, très vaste, correspondant à la superficie actuelle de l’Empire d’Ashnard. Gilead se trouvait dans un coin, en hauteur, près de l’immense désert séparant Ashnard de Tekhos.

« L’Affiliation fait partie d’un vaste projet lancé par un ancien Empereur ashnardien, qui se trouve ici, à l’extrême est de l’Empire. »

Du doigt, Farson avait désigné une terre répondant, sur la carte, au nom fort peu reluisant de « Malterres de la Discorde ». Au centre des Malterres, on pouvait voir l’emblème d’un château, avec un nom à côté : « Château Discordia ».

« L’Affiliation a son siège à Gilead, mais nous obéissons aux ordres émanant de Discordia. Le Magicien est le messager de Discordia. Notre mission ici était de libérer le Warlock, une ancienne force infernale, afin qu’elle ravage ce secteur. Toi, tes hommes se trouvent à l’autre bout de la carte, ici. »

Son doigt désigna Lacruze, et une partie un peu plus basse. On voyait une épaisse chaîne de montagnes, avec peu de routes. Un nom était indiqué à côté d’un point qui semblait avoir été tracé là par une personne quelconque : « Souffle-Mort ».

« La guerre arrive, Malk. Le Roi souhaite voir toute cette partie du monde s’embraser. Il a des contacts au sein de l’Empire, des individus qui sont lassés de l’inaction de leur Empereur actuel, et qui rêvent de le remplacer. Des personnes arrivistes et ambitieuses qui pensent que le Roi ferait un meilleur Empereur que Mordret. Voilà ce que nous te proposons… Aide-nous à renverser le pouvoir actuel, et nous t’aiderons en retour. Aide-nous à prendre le pouvoir, et ton armée rejoindra la nouvelle armée impériale ashnardienne, précisa-t-il. Tu veux du chaos ? Du sang ? Je te propose autre chose que de simples paysans et des hameaux isolés. Je te propose de marcher sur les superforts nexusiens, je te propose de répandre la guerre d’un bout à l’autre du continent, et de faite brûler Nexus. Ta légitimité auprès des Ashnardiens, tu l’obtiendras auprès de mon présent. C’est une Ashnardienne pure, de haute lignée, une Princesse. Garde-là avec toi, et, le moment venu, les Ashnardiens cesseront de voir en toi leur ennemi, mais leur nouvel allié. »

Farson ne venait de dire qu’une infime partie du plan, qu’un aspect de la Grande Toile… Mais était-il vraiment nécessaire qu’il en dise plus à cet homme ? Tout ce que ce démon voulait, c’était détruire, violer, massacrer, et raser. Jophn Farson trouvait donc plus intéressant de limiter l’explication du plan à cet aspect.

DC d’Alice Korvander.

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Urgogot

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Re : Slave [Armée infernale de Malk]

Réponse 5 samedi 13 décembre 2014, 12:29:49

Le seigneur démoniaque suivi lentement son hôte, observant avec intérêt la carte qu'il déroula sur la table, suivant des yeux ses indications quant aux positionnement des lieux dont il parlait successivement. Il mémorisa ces informations avec tout le sérieux dont il savait faire preuve, n'ayant jusqu'à présent jamais observer une carte d'Ashnard. Ici les espaces et le temps gardaient une constance régulière, aussi pouvait on visiblement calculé précisément les distances à parcourir et estimé la vitesse de déplacement d'une armée. Une série de donnée qui n'avait que peu d'intérêt d'où il venait. Et outre la confirmation qu'une carte avait de l'intérêt, il pu comprendre que sa montagne creuse jusque là ignoré de beaucoup, ne l'était pas pour Farson et ses hommes. Autant dire qu'il avait un petit humain bien malin, et bien renseigné.

Le seigneur pourpre se contenta de garder un air neutre, ni sourire ni grimace. Un regard vide, presque las ou contemplatif, plongé simultanément dans de profonde réflexion. Et ce n'est que lorsqu'il entreprit sa petite plaidoirie qu'il ricana... lui, membre de la grande et futur armée Ashnardienne ! Quel honneur et quel sérieuse partie de rigolade. Cependant l'idée était intéressante, et peut être se contenterait il de ne brûler Ashnard qu'en dernier en fin de compte. Utilisant cette puissante alliance à son avantage.
Il ne pu cependant s'empêcher de murmurer doucement, crachant entre ses dents ces quelques mots.

- Je désir un chaos que tu ne pourras jamais m'offrir, petit humain !

Il croisa les bras, contractant son imposante musculature avant de se racler la gorge. Comme pour effacer ces dire et changer de sujet. Une lueur malsaine brillait alors dans ses yeux, tout était claire et ses intentions décidées.
Qui plus est, la nature du cadeau avait prit une autre ampleur, ce qui était d'autant plus présent. Une putain pour légitimé un démon ! Ces humains étaient plus fou qu'il ne l'avait pensé, ou bien plus crétin que prévu.
Il se retourna, observant au loin cette dites princesses... clé pour son accès dans les puissances d'Ashnard. Seul bémol dans ce cas, il faudrait la maintenir en vie... Qu'à cela ne tienne, il en dévorerait d'autres.

-Tout ceci est impressionnant, humain ! Mes légions...

Et cela lui arrachait très clairement la gueule de le dire. Mais le temps n'était plus à de la fierté de coq mal placé. Les enjeux devenaient peu à peu trop important et la suite d’événement que ce genre de décision engrangeraient seraient assez catastrophique.
Il fallait jouer serré, mais c'était le risque de la guerre.

- ... seront à la disposition de Discordia ! Que le sang et la peur empeste dans notre sillage...

Sa grimace crispé prit ensuite un air plus agréable, presque amusé ou joyeux.

- Je pensais que te faire parler calmerait mon impatience ! Mais tu n'as fais que raviver les flammes... hahahaha ! J'écraserais cette Ashnard vieillissante à vos côtés.

Rhian Thoris

Humain(e)

Re : Slave [Armée infernale de Malk]

Réponse 6 lundi 15 décembre 2014, 01:51:23

Farson était un spécialiste de la guérilla, de la souris fuyant le chat. Avant de s’attaquer à Ashnard, il combattait les forces tekhanes dans les Badlands, ce vaste désert sinistre qui séparait l’Empire d’Ashnard de Tekhos. Une ancienne zone démilitarisée où l’autorité tekhane était affaiblie, notamment depuis l’arrivée des Formiens. L’armée avait dû se replier précipitamment, oubliant beaucoup de bunkers et de matériel dans des bases, une installation faite en vue d’une possible invasion ashnardienne. La guerre n’avait finalement jamais eu lieu, et beaucoup de seigneurs de guerre, de barons du crime, et autres personnes peu recommandables, s’étaient emparés des multiples armes, donnant lieu à des scènes de combat en vue de s’approprier différents territoires. Farson y avait participé pendant un temps. Son histoire était riche, et, après avoir combattu les Rangers tekhans envoyés pour tenter d’en reprendre le contrôle, il avait fini par trouver un autre allié à suivre... Un allié dont les ambitions avaient dépassé les siennes, et qui, non content de lui avoir sauvé la vie, avait aussi su lui prouver que l’Affiliation avait tout à gagner en rejoignant la Rose. Farson venait de faire au démon la même proposition, mais il n’était pas idiot.

Raisonner avec un démon était extrêmement difficile, car ils n’étaient pas connus pour être très malins... Ou, plutôt, disons qu’ils étaient extrêmement arrogants, fiers, et incapables de courber l’échine. Le seul moyen de les soumettre était de les battre, mais, même dans ce cas, un démon vaincu et soumis ne chercherait qu’un moyen de se libérer de ses chaînes en tuant son supérieur. On ne pouvait donc pas compter sur Malk, qui ne semblait être là que pour semer le chaos et la dévastation. Farson hocha lentement la tête quand l’homme démoniaque accepta sa proposition.

« J’en suis ravi. Je te dirais bien que ton acquisition sera docile et obéissante... Mais cette Rhian a le feu du démon en elle. Je ne serais pas surpris qu’il y ait des gènes démoniaques dans son arbre généalogique. »

Pour l’heure, Rhian était abattue, dans la mesure où la Princesse continuait à penser à son royaume en feu, et à la mort de son frère. Attachée dans sa cage, Rhian somnolait à moitié, reprenant peu à peu ses forces. Elle essayait de se convaincre que ce qu’elle vivait n’était pas réel, que ses sujets n’étaient pas en train de se faire violer, de se faire réduire en esclavage, et qu’elle n’était pas attachée à cette cage. Herebos était mort. Rhian savait que son père lancerait toutes les forces disponibles à leur poursuite. Elle essayait de se convaincre que ce n’était qu’une question de jours avant que l’armée papuanne n’arrive en grande pompe pour la sauver, pour neutraliser ces mécréants, mais elle avait vu de quoi ils étaient capables... Est-ce que Tomeyrus la retrouverait à temps ? Ils étaient dans une partie reculée de Papua, et ces bandits étaient sur le départ, ce qu’elle pouvait tout à fait comprendre. Ils n’avaient aucune chance contre l’armée, et fuyaient comme des rats.

Serrant les poings, elle regarda autour d’elle, en cherchant, à nouveau, à se libérer. Qui étaient ces gens ? Qui étaient ces individus qui avaient commis la folie de libérer le Warlock ? Des Nexusiens ? Elle doutait que même eux soient à ce point suicidaires et désespérés pour libérer un tel monstre. Les légendes étaient vraies. Les temps sombres arrivaient. Papua allait sombrer dans le chaos, le sable allait rougir sous les montagnes de sang, et Rhian n’était qu’une incapable, incapable de sauver son frère, incapable de se sauver elle-même.

*J’ai grandi dans les tissus soyeux et les draps en soie... Si seulement Père avait jugé utile de mieux me former aux arts de la guerre...*

À maintes reprises, elle essayait de se libérer, mais sans réussir. Les chaînes étaient solides, et, parfois, quelques sentinelles passaient... De même, elle entendait régulièrement, portée par le vent, les hurlements et les gémissements des victimes, des Papuannes capturées. Quand le reflet des flammes des feux de camp s’élevaient en l’air, elle pouvait voir les individus torturés. On les avaient pendus, en les éviscérant, leurs entrailles pointant hors de leurs corps. Un spectacle macabre, sinistre, qui l’attristait, mais, qui, maintenant, renforçait sa rage et sa colère.

D’une manière ou d’une autre, elle les ferait payer. Voilà ce qu’elle se promettait.

De son côté, Farson se retourna vers Malk.

« Libre à vous de vouloir la voir, si le cœur vous en dit. Elle est destinée à rester en votre compagnie un peu longtemps, après tout. »

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Urgogot

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Re : Slave [Armée infernale de Malk]

Réponse 7 mardi 10 février 2015, 05:56:05

Il haussa un sourcil ! L'envie ne manquait pas, mais il ne fallait tout de même pas laisser croire à cet humain avoir acheté la loyauté du seigneur pourpre avec une simple putain. Heureusement celui-ci l'avait invité poliment à aller "tâter" de la marchandise, il ne se priva donc que quelques seconde, avant de marcher vers elle sans trop se préoccuper de ce que faisait Farson.
Arrivé auprès de la cage il toisa la jeune femme de son regard feu. Elle était d'une rare beauté, paré d'une tenue alliant élégance et provocation. Il s'en amusa, posant un genoux au sol pour être à sa hauteur, cherchant à capté son regard absent ! Elle était extrêmement faible. Peu enclin à aller bien loin où à opposer une grande résistance. Il aurait été blasphématoire de ne pas en profiter.
Sa main cramponna la serrure de la cage qu'il déforma sous sa poigne, faisant chanter le métal sans le moindre effort. Celle-ci ce mit ensuite à rougir de plus en plus, prenant tout bonnement feu avant de devenir du métal en fusion et de ruisseler entre les doigts d'Arsl'ath Malk qui ne semblait pas se blesser. Son autre main s'empara alors d'un des barreaux et il ouvrit la cage un large sourire sur les lèvres...
Ses griffes s'étendirent vers la jeune princesse, comme un jeune garçon cherchant à attraper un lapin dans son clapier.

- Enchantée... princesse...

Sa poigne agrippa la belle chevelure noire et il traina la jeune femme dehors pour la jeter à terre... aux yeux et aux vues de tous ! Le seigneur pourpre observa le garde qu'il avait posté auprès d'elle et lui fit un petit signe de tête.
La gigantesque créature à quatre bras se saisi alors d'elle pour la relever, laissant ensuite l'une de ses mains sur son épaule.
Malk quant à lui avait glisser les mains dans le dos, à l'image d'un professeur avisé, sur le point de déblatérer son petit speech. Dans la prunelle de ses yeux, une expression de profonde cruauté, de sadisme et de satisfaction. Ses narines palpitaient et on devinait son souffle s'accélérer !

- Je suis le seigneur Arsl'ath Malk, démon majeur d'une dimension qui échappe à ta conception de l'univers ! Et à partir de maintenant je serais celui à qui tu devras obéissance... je n'espère pas de toi une forte docilité, mais je saurais te mater et je prendrais un immense plaisir à te briser d'avantage.
Tu es princesse d'une cité bientôt en ruine, d'un peuple bientôt asservi et dont l'histoire semble voué à un mal que nul homme ne peut endiguer... A chaque histoire tragique il y a un bourreau ; Je serais le tiens.


Il fit un geste de la main et le garde pourpre dégaina ses longs sabre, il fit siffler l'acier ! Fendant l'air et les liens de la jeune princesse, lui redonnant la possibilité de se mouvoir à sa guise. La large main du démon empoigna celle de Rhian qui semblait dérisoire ! Il imita le mouvement d'un baise main avant de ricaner.

- Je le répète... enchantée princesse ! A présent, si le petit humain ne s'y oppose, je pense qu'il serait grand temps pour nous d'y aller. Afin que je puisse profiter de mon cadeau, et te faire visiter ton prochain chez toi...


Rhian Thoris

Humain(e)

Re : Slave [Armée infernale de Malk]

Réponse 8 mercredi 11 février 2015, 01:18:36

Enfermée dans sa cage, Rhian était comme un oiseau à qui on avait arraché les ailes... Elle accusait le coup, elle accusait le deuil de son frère, elle accusait l’humiliation de son peuple, et la guerre civile qui menaçait. Le Warlock, une menace ancestrale, légendaire, venait de se réveiller, et des vents sombres menaçaient. Papua n’était pas que leur cible, ces gens s’inscrivaient dans une mouvance beaucoup plus large. On pouvait dire ce qu’on voulait de Rhian, mais sûrement pas qu’elle était idiote. Si elle n’avait pas reçu le même entraînement martial qu’Herebos, elle avait toujours su se servir de sa tête, notamment pour sortir des murs du Palais, et se dissimuler dans la ville. Ces gens ne la retiendraient pas éternellement, et elle se demandait pourquoi ils avaient choisi de l’épargner. Les Ashnardiens le sauraient. Est-ce qu’il s’agissait d’une rançon ? D’autre chose ? Elle se permettait de se poser la question dans sa tête, se rabattant dans son cerveau et sa raison pour lutter contre le deuil. Avec la mort d’Herebos, c’était à elle que le trône tombait. C’était à elle de sauver son peuple... Mais, pour l’heure, mis à part lres geignements et les hurlements des Papuannes, elle ne pouvait rien faire.

Serrant les lèvres, elle entendit alors des bruits de pas, et une masse énorme, caverneuse, se planta devant elle. Il ne leur avait pas fallu attendre bien longtemps pour l’épargner. Une créature rougeâtre, un démon, posa sa main sur les barreaux de la cage, et s’empressa de les faire fondre, usant de sa magie, tout en se présentant brièvement, l’appelant par son titre. L’odeur de brûlé remonta jusqu’aux narines de Rhian, et, ensuite, la créature immense fit voler la porte en éclats, puis balança Rhian de l’autre côté. La femme roula sur la poussière, gémissant faiblement, avant qu’une créature verdâtre immonde à quatre bras ne la soulève, lui permettant ainsi de voir... Arsl’ath Malk, manifestement un démon... Qui n’eut même pas l’arrogance de se présenter comme un « seigneur démoniaque », juste comme un « démon majeur ». Rhian sentit une lame détacher ses liens, et elle se retrouva debout, au milieu d’une assemblée, tandis que Malk se présentait comme son « bourreau », annonçant qu’il prendrait grand plaisir à la tourmenter.

Rhian regarda alors autour d’elle, et son cœur se serra en voyant les cadavres desséchés de soldats papuans. Certains avaient été pendus, d’autres étaient sur des bûchers, d’autres avaient été tellement fouettés que leurs dos n’étaient plus que des amas rouges sanguinolents, des croûtes noires commençant à se former... D’autres, encore, avaient été dépecées, comme s’ils avaient été des oranges à qui il avait fallu retirer la peau, énuclées, ou émasculés... Elle vit ainsi une Papuanne avec une verge plantée dans la bouche, attachée à un poteau, les yeux crevés, les tétons arrachés...

*Des monstres... Ils préparent le camp pour la venue des renforts...*

Ces lâches n’allaient pas se battre contre l’armée régulière, mais fuir... Et Rhian comprit alors quel était le rôle de ce Malk... Il se rapprocha d’elle, et, au lieu de lui cracher dessus, elle se mit à sourire, puis secoua la tête.

« Je vois... Vous êtes le bouffon de service, donc. »

Elle gloussa à nouveau, secouant la tête de gauche à droite, et récupéra sa main.

« Vous avez massacré mon peuple... Que croyez-vous qu’il se passera quand l’armée arrivera, et qu’ils ne trouveront pas mon cadavre ? Ils partiront à ma recherche... Et pas seulement l’armée papuanne. Vu l’ampleur des troubles, Ashnard enverra ses Légions... J’ignore qui vous êtes, Malk-je-ne-sais-quoi, mais vous n’êtes pas mon bourreau. Mon bourreau, c’est ce monstre qui a torturé mes soldats, qui violent et oppriment en ce moment mes sujets. Vous croyez que je courberais l’échine devant un tas de merde comme vous ? Vous êtes dans une situation qui vous dépasse, et votre seule fonction est d’éloigner les Ashnardiens pour que mes vrais bourreaux s’évadent. »

Rhian secoua la tête. Impossible de s’enfuir, il y avait des gardes partout, et, si elle s’enfuyait, ce serait sûrement un bon prétexte pour la violer.

« Remballez votre grosse voix et vos grands airs pour les enfants. Votre vie est de toute façon en sursis, maintenant. »

Et, par principe, parce qu’elle le sentait venir, elle lui cracha dessus.

Tout de même.

DC d’Alice Korvander.

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Urgogot

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Re : Slave [Armée infernale de Malk]

Réponse 9 mardi 28 avril 2015, 18:51:24

Il avait gardé le dos courbé, son sourire narquois sur les lèvres après ce baise main fort mal venu. Il avait gardé son regard posé sur elle, amusé et curieux de découvrir son sens de la répartis, car cette petite putain en devenir lui souris. Un sourire provocateur, de celle qui pense encore avoir de l'emprise. Lorsque la victime se refuse à son sort, et cherche par tout le moyen à avoir le peu de contrôle auquel elle peut encore aspiré, rendre fou son geôlier. Les longs siècles de pratique avait habitué le démon majeur à ce type de comportement, si bien qu'il n'en perdit pas son sourire.
Ecoutant avec un très grand intérêt les miaulements furieux de cette princesse, masqué par un faux air suffisant et hautain.
Elle alla même jusqu'à lui cracher au visage, collant le cracha au dessous de son œil droit.

Il souffla, comme un rire étouffé... puis laissa sa gigantesque langue se glisser jusqu'au cracha pour venir le saisir, feignant celui qui se régale, allant même jusqu'à émettre un stupide bruit surjoué. Il ricana ensuite, se redressant de toute sa hauteur et vient enfoncé sans prévenir un énorme doigt dans la bouche de la princesse. Son autre main se glissa derrière son crâne comme un éclaire, afin de l'empêcher de se reculer.
Le doigt força le passage, allant chatouiller la glotte pour ensuite s'enfoncer plus loin encore, bloquant bientôt complètement le gorge de cette pauvre humaine. Le bout du doigt du seigneur pourpre se courba, comme un crochet.
Il appuya ensuite, forçant la petite princesse à se mettre à genoux... le sourire d'Arsl'ath Malk prit ne teinte encore plus sadique et ses yeux s'illuminèrent.

- Oh oui tient moi tête... Sors tes petite griffes... amuses moi ! Je te proposerais bien te me mordre, mais comment fera tu pour respirer dans ce cas ! Tu envieras bientôt le sort des putains que tu oses appeler des soldats...

Il explosa de rire, pesant de toute sa stature sur le corps frêle et impuissant de Rhian ! Elle pouvait vomir de dégout, le frapper, gesticuler ou faire absolument ce qu'elle voulait, qu'il n'aurait pas lâcher prise. Maintenant sa poigne cruelle sur la pauvre jeune femme qui perdit petit à peu ses réserves d'oxygène, sa dignité et se ton hautain qui la rendait si royal il y a quelque seconde.
Et le spectacle dura le temps qu'il fallu. Jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus, au bord de l'évanouissement et à bout de force.
Il extirpa alors son énorme doigt et le porta jusqu'à ses lèvres. Sa langue jailli et s'enroula autour de ce dernier pour se saisir de divers flux qui provenait de cette petite bouche princière.

- Délicieuse...

Il se tourna ensuite vers Farson, léchant toujours goulument son doigt, comme une bête ignoble et sans civilité, dévorant une sucette. Ses lèvres ruisselantes de bave et une excitation tangible dans la voix témoignait de l'appétit que réveillait en lui cette princesse si farouche. Il ne dit rien, se contentant de passé à côté, toujours en l'observant.
Les deux gardes pourpres s'approchèrent de Rhian et l'aidèrent à se relever de force, la faisant presque l'éviter au dessus du sol tandis qu'ils talonnèrent leur seigneur, poussant tout individu s'approchant d'un peu trop près de la prise du seigneur pourpre.
Ce dernier, sans se retourner, hurla à son hôte sur un ton moqueur !

- Je m'en vais user ce présent, mais ne t'inquiète pas. A l'aube de ta guerre, je serais là avec de quoi faire pâlir n'importe quelle armée.

______

Combien de temps pouvait marcher un démon sans s'arrêter ! Des jours, des semaines, des mois ? Le temps s'effaça progressivement, l'espace paraissait infini sous le pied lent des colosses et la viande cru qu'on engouffrait de force dans les lèvres de Rhian avait fini par perdre ce goût de sang qui donnait le haut le cœur. La pauvre marchait à leur côté, une chaine et un lourd collier autour du cou. Et lorsqu’elle tombait d'épuisement elle finissait sur une épaule pour somnoler doucement, secouer par la démarche lourde de celui qui la portait.
Le paysage changea d'aspect, loin des chauds désert de sable jaune, la steppe aride et stérile avait fait son apparition. Et la marche déjà éreintante devenait un véritable calvaire. La princesse était dépourvu de bonne botte de marche, et ses petits pieds devaient se faufiler entre des pierres escarpés et une végétation sauvage et épineuse. Elle s'était plains ça oui, elle s'était s'en foute jouer de lui, mais elle n'avait eut droit qu'au silence. Un silence qui s'imposa bientôt à elle, alors qu'elle était trop épuisé pour faire autre chose que marcher...
Ils arrivèrent enfin dans le creux d'une colline, la caillasse avait offert un peu de répit et un arbuste misérable trônait seul, ou presque seul...trois hideuses créatures se disputaient une carcasse de canasson famélique. A l'arrivé du seigneur pourpre, les gros démons se redressèrent péniblement, arborant leur pauvre petit mètre cinquante et mitraillant du regard la belle Rhian. Mais leur maître les rappela à l'ordre en lâchant un grognement rauque et ils sursautèrent. Arsl'ath Malk s'empara alors de l'épaisse chaine et l'enroula plusieurs fois autour de l'arbre, la faisant se perdre dans les branches pur finir par serrer très fort. Il joint l'extremité de la chaîne avec une autre maillon et appuya fort. Le métal se tordit avant de fondre pour refroidir presque aussitôt... l'alliage s'était soudé l'un à l'autre, coinçant la princesse à cette arbuste, comme une chienne qu'on accrochera au font du jardin.
Le démon majeur se retourna vers les trois atroces petits larbins avides et dégoulinant d'une curiosité et d'un intérêt malsain. Il leva sa main et montra quatre doigt.

- Quatre jour... je la veux dans cette état, nourris et en bonne santé ! Pour le reste, faites en ce que vous voudrez...

Et il s'en alla, sans un mot, sans un regard, posant juste une main sur l'un de ses gardes pourpres qui l'accompagna. L'autre restant droit comme un "i" à côté de l'arbre, surement pour freiner l’excès de zèle de ces petits démons que l'on surnommait affectueusement : Les gloutons.

Rhian Thoris

Humain(e)

Re : Slave [Armée infernale de Malk]

Réponse 10 jeudi 30 avril 2015, 02:09:31

Le démon répondit en l’étouffant. Une poigne féroce. Rhian se mit à éructer à et gémir en se tortillant faiblement quand il enfonça son doigt dans sa bouche, dans sa gorge. Un sentiment de vertige la saisit, de même qu’un haut-le-cœur foudroyant. Papillonnant des yeux, Rhian répondit en mordant, mais la constitution d’un démon était forte, plus forte que celle d’un humain. Elle sentit un voile noir la saisir, et sa tête bascula faiblement en arrière. Une furieuse envie de vomir la tiraillait, remontant dans ses tripes, mais rien ne venait, si ce n’est des soupirs, des gémissements… Et des larmes. Des larmes de frustration. De colère. De souffrance. Toute l’injustice de la situation lui explosait au visage. Elle, la pauvre jeune Princesse, dont, il y a encore quelques mois, le seul souci était de pouvoir trouver un mari qui ne soit pas trop insupportable. Elle, la fille gâtée vivant dans son Palais, entourée de draperies et de soieries, s’était lancée à l’aventure, à la recherche de son frère, et n’avait trouvé que la mort et la désolation. Herebos mort, et elle bientôt, probablement, Papua sombrerait. Son peuple, sa vie… Et Rhian ne pouvait rien faire, prisonnière de l’étreinte de cet abominable démon, avec, dans la tête, le souvenir de toutes les personnes mortes.

Sa vision défaillit, et elle partit en arrière, ses yeux se révulsant dans ses orbites... Elle espérait se réveiller dans son lit, et découvrir que tout cela n’avait été qu’un mauvais rêve, le plus sinistre des cauchemars. Herebos ne pouvait pas être mort, le Warlock ne pouvait pas être revenu, ces gens ne pouvaient pas avoir massacré ses sujets… Non, tout cela ne pouvait être que faux… Et, surtout, elle ne pouvait pas être entre leurs mains. Lors de ces dernières secondes de conscience,  elle pria pour se réveiller ailleurs…

…Mais son calvaire ne faisait que commencer.



« Les espions sont formels… Solku est en flammes.
 -  Mon Dieu… »

Fermant les yeux en soupirant, Tomeyrus, Roi de Papua, reposa sur la table le parchemin que ses espions venaient de lui transmettre. Ils avaient perdu la trace de Rhian à Solku, une ville provinciale à l’Ouest de Papua, près d’El-Nolom. C’est dans cette ville qu’Herebos s’était rendu, et Tomeyrus savait que sa fille était partie là-bas.

Khaora, Reine de Papua, et mère de Rhian et d’Herebos, avait, elle aussi, eu un affreux pressentiment concernant Herebos. Il était parti avec une troupe dans la région de Solku, afin de repousser les hordes de bandits attaquant les hameaux locaux. Mais, maintenant… Rhian avait fugué, avec l’aide d’Ashaard de Corvenin pour guide et garde du corps. Khaora savait que c’était un bretteur efficace, mais… Et bien, une mère était toujours inquiète pour ses fils.

Ses mains se rapprochèrent des épaules de Tomeyrus, venant caresser le corps robuste et bâti de son mari.

« Ce ne sont pas de simples brigands…
 -  Je devrais m’y rendre… M’y rendre, plutôt que me cloîtrer dans ce Palais ! »

Ah, qu’il était difficile de restreindre les velléités guerrières de son mari ! Khaora secoua la tête en se déplaçant.

« Le royaume a besoin de toi… Si l’Ouest s’enflamme, tu dois rester à l’Est pour rappeler les familles des Trois Cités à l’ordre. »

Tomeyrus grommela encore.

« Tu me demandes de rester là, alors que nos enfants sont en danger ?! »

Khaora ferma les yeux en se mordillant les lèvres.

« Tout ce que j’aimerais, c’est te voir y aller, Tomeyrus… Comme toi, mes nuits sont courtes, quand elles ne sont pas nulles. Nos enfants sont en danger, je le sais… »

Khaora avait été éduquée par une grande famille ashnardienne. De cette éducation, elle avait retenu toute l’importance qu’il y avait à gouverner son sang-froid quand il fallait gouverner. C’était quelque chose que Tomeyrus, en tant que pur Papuan, avait du mal à assimiler. L’Est de Papua était remplie de nobles et de bourgeois n’ayant qu’une allégeance réduite envers la Couronne. Or, leur soutien était indispensable.

Une ville provinciale avait été assiégée… La Couronne n’en savait pour l’heure pas plus… Mais la Reine était convaincue que quelque chose de grave était en train de se passer ailleurs.

*Pourquoi faut-il que tu sois aussi têtue que ton père, Rhian ? Reviens-moi, mon ange…*

L’instinct d’une mère ne pouvait pas la tromper.

Rhian et Herebos souffraient en ce moment.



Épuisée. Brisée physiquement. Un moral proche du néant… Rhian s’avançait dans des environnements hostiles et rocailleux, au sud de Papua… Elle savait que cet endroit était aride et sec, et qu’il n’y avait rien d’autre que de la roche, des montagnes, des canyons, de la végétation sauvage, et des créatures dangereuses. Les Papuans gardaient les frontières, mais ils avaient dépassé ces dernières depuis longtemps. Il n’y avait aucun véritable temps mort, si ce n’est pour manger, où Rhian ne pouvait s’arrêter que pendant cinq minutes. Une marche lente, mais sans fin. Ses bras mangeaient des ronces, ses jambes se frottaient à des cailloux pointus. La belle Rhian ne ressemblait plus à rien. Elle marchait depuis des jours, sans se laver. Elle était sale, ses cheveux étaient crasseux, de la poussière filait le long de son corps, sans parler des ecchymoses, des boursouflures, de ses pieds en sang, remplis de cloques. Plusieurs ongles avaient éclaté. Les démons ne la battaient pas, mais c’était tout comme. Quand elle traînait trop, ils tiraient sur la chaîne l’empêchant de fuir, et, si elle s’effondrait sur le sol, l’un des démons la soulevait, la portant sur l’une de ses épaules.

Les premiers jours, Rhian avait essayé de s’enfuir pendant la nuit, voire d’étrangler son geôlier avec ses chaînes. Le démon avait rigolé, car Rhian était affamée, épuisée, et n’avait aucun muscle dans les bras. Il avait retiré la chaîne de son cou, et l’avait jeté au sol, en venant lécher son dos, posant une main sur ses fesses.

« Je m’occuperais bientôt de toi bien comme il faut, petite chérie… » rigolait le démon d’une voix grasse.

Rhian était trop faible pour se battre, et cette marche semblait sans fin. Impossible de laisser le moindre indice, les démons ne bivouaquaient guère. Ils ne voulaient surtout pas laisser le temps aux Papuans de les retrouver, et, chaque jour qui passe, alors que le froid nocturne la transperçait, que la souffrance se faisait ressentir sur tout son corps, que le soleil de la journée tapait sur ses épaules, la Princesse de Papua ne pouvait s’empêcher de penser à son peuple, à la souffrance que ce dernier ressentait…

Ils se retrouvèrent ainsi dans une sorte de cratère au sommet d’une colline, et Malk l’attacha à la carcasse d’un arbre. Rhian peinait à rester éveillée. Ses lèvres étaient gercées, déshydratées. Qu’avait-elle de majestueuse, en ce moment, Rhian ? Elle avait la fierté du lion, mais son corps était celui d’une gazelle, pas d’un ours. Et son corps n’en pouvait plus. Ses jambes lui faisaient mal, ses bras aussi, et elle s’effondra sur ses chaînes, ses jambes ressemblant à des papiers de coton. Malk, son geôlier, parlait à trois espèces de créatures infernales, avec un dos rond et épais. Les créatures s’approchèrent d’elle, et une main osseuse souleva son menton.

Rhian avait chaud, et elle sentit une main se poser sur son front.

« <Une insolation…> s’exprima l’un des gloutons dans une langue démoniaque.
 -  <Le Seigneur oublie parfois à quel point ces humains sont fragiles… Quatre jours… Ce sera peu.>
 -  <Oh, ils sont fragiles, oui, mais ils résistent bien… Et puis… Si nous voulons notre récompense, mieux vaut ne pas traîner…> »

Les gloutons se regardèrent entre eux, avec un sourire entendu. Leur Maître avait été clair : une fois Rhian remise sur pied, ils pourraient en faire ce qu’ils voudraient… Et, si les humains étaient fragiles, il était aussi vrai qu’ils étaient très beaux… Et que cette femme, clairement, l’était.

Il faudrait être fou pour ne pas en profiter, n’est-ce pas ?

DC d’Alice Korvander.

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