Paumée + Paumé = ? (PV Amélie)

Maintenant que ses yeux commençaient à s’habituer à l’obscurité, Amélie vit qu’il n’y avait pas qu’un seul homme, mais aussi un autre. Elle avait du entendre le bruit de leur combat, bruit qui avait été couvert par les vagues de la mer et par les bruits de la fête. La jeune Française avait évidemment peur, mais elle vit l’homme brandir l’autre type, qui avait le nez fracassé, avant de s’expliquer :

« Je vous ai sauvé de ce mec ; il vous suivait pour vous violer. Ça vous va comme réponse ? »

Hey ?! Amélie cligna des yeux, en entendant bien du français sortir de la bouche de l’homme. Un compatriote ?! Dans sa mémoire, elle revit son visage dans le bus, et la manière dont il parlait... Sa moustache faisait effectivement très française, mais elle semblait tellement caricaturale qu’elle se serait plutôt attendue à un dandy anglais. Mais, à bien y réfléchir... Il y avait peut-être un accent français dans la manière dont il s’était adressé à elles. Amélie, qui ne s’attendait pas vraiment à un tel retournement de situation, ne savait pas quoi dire. Elle ne connaissait pas le mec qui avait été mis à mal par le mystérieux Français, mais il n’en menait pas large, et se débattait faiblement, essayant de se libérer de l’étreinte de ce mystérieux individu.

« Lâ... Lâche-moi, mec... » ânonna-t-il en japonais, son nez brisé l’empêchant de parler autrement que par une voix sifflante et nasillarde.

La violer... Mais est-ce que ce type n’avait pas exactement les mêmes intentions ? Franchement, quand on avait vu la manière dont il avait harcelé Mimi’ et elle dans le bus, on pouvait douter du bien-fondé de ses intentions... Surtout quand on avait déjà été violée. Cependant, vu comment il avait massacré ce type, il ne faisait aucun doute, pour Amélie, qu’il en ferait de même avec elle. Elle pouvait hurler auprès des autres membres de la fête. Étant une amie de Mishi, on viendrait sans doute l’aider... Mais c’était un Français, un compatriote. Amélie était bien placée pour savoir que les Français n’étaient pas de bonnes personnes, mais, quand on était au Japon, et qu’on voyait un Français, on avait tendance à relativiser ce genre de choses.

« Je... Euh... Merci... » finit-elle par dire, également en français.

Impossible d’oublier sa langue maternelle, après tout, même si elle avait rarement l’occasion de l’employer au Japon.

« C’est... C’est cool », poursuivit-elle, toujours un peu effrayée.

Amélie n’était pas vraiment une super-héroïne, pour être honnête, alors, forcément, dans ce genre de situations, elle avait tendance à paniquer. Elle se mordilla les lèvres en baissant les yeux, puis, prenant conscience qu’on pouvait interpréter ça comme un geste de soumission, elle les releva.

« Te... T’étais invité à la fête, toi aussi ? »

Ouais, c’était naze comme question, mais, pour le coup, la jeune femme déboussolée ne savait pas trop quoi dire d’autre.

Ça y est, il a capté son attention, et elle semble complètement éberluée. Pas que par la came, c'est sûr. Le paquet que tient Stephen en main a dû faire son effet. Alors, devant les pleurnicheries nasalisées de cette loque, il desserre l’étau de sa main, laissant choir l'individu dans un fracas qui a dû achever de disloquer son nez, vu le hurlement qu'il a poussé.

Mais ça ne lui a pas scié les pattes, et l'épave sanguinolente se lève pour aussitôt s'enfuir. Le temps qu'il aille à l'hôpital et reprenne face humaine, Stephen sera loin. Ce pantin a été un faire-valoir idéal, il l'a mis en contact avec la petite brune, et ils sont maintenant seuls sur la plage. Si la musique a couvert les bruits de lutte, nul dote qu'elle couvrira aussi les cris de la petite mijaurée.

Et, vu la silhouette que lui dessine la pénombre parfois fendue de quelque rai lumineux, c'est toujours l'idée première qui lui titille le bas-ventre. Se la faire, peu importent les circonstances. Bon, si besoin, et si elle a les mêmes tarifs que sa copine, il puisera dans ses réserves pour se la payer. Mais, si elle n'est pas d'humeur, il devra la convaincre qu'il mérite récompense en nature pour l'avoir protégée de l'autre abruti.

« C'est... C'est cool », bien du langage de jeune désœuvrée, ça. Mais, quand elle prend une toute petite voix, elle est bien plus adorable que quand elle braillait dans le bus. « C'est un joli timbre de voix pour un joli brin de femme », songe Stephen. « Bon, certes, je dois avoir le double de son âge, mais ça n'empêche rien », surenchérit celui qui a vraiment une idée fixe en tête. « Et puis, fringuée comme ça, ce n'est pas pour entrer dans les ordres », achève-t-il de se convaincre, si tant est qu'il le faille vraiment.

« Je connais ta copine en rose, elle te l'a peut-être dit. Mais en tout bien tout honneur, hein ! », Stephen est convaincu que l'autre a dû raconter leur partie de jambes en l'air tarifée ; pourvu qu'elle l'ait décrit comme un super étalon, ça peut aider.
« Je n'ai rien contre elle, et je n'aurais pas dû m'énerver pour les photos », il ne sait si la jeune donzelle a peur de lui à cause de sa colère dans le bus ou de ce lieu où ils sont seuls par le plus grand des bonheurs.
« Mais bon, pour me calmer, j'ai voulu marcher, et je suis tombé ici par hasard », il sait bien que, si elle a un tant soit peu de jugeote, elle n'en croira pas un mot; mais rien ne coûte d'essayer.
« Puis j'ai vu l'autre taré ! Mais rassure-toi, je ne veux pas te violer, moi ; je préfère quand chacun veut... », il a fait quelques pas vers elle au fil de ses mots, et elle ne s'enfuit pas. C'est peut-être bon signe, mais elle lui a déjà montré qu'elle n'est pas de nature placide !

Amélie était bien différente quand elle était seule que quand elle était avec ses amis, comme Mishi, ou Zetsu. C’était une conséquence du fameux effet de groupe, ce qu’un compatriote français d’Amélie avait su, en son temps, souligner, que quand il y en a un(e), ça va, mais que ça se gâte quand il y en a toute une chiée. Seule, Amélie n’était qu’une jeune fille faible, sans muscle, dans un pays qu’elle ne connaissait pas, et complètement paumée. Autant dire qu’elle n’avait aucune raison de faire la fière. Avec Mimi’, c’était évidemment différent, car Mishi avait le don de lui inspirer confiance. Elle connaissait Seikusu comme sa poche, et, malgré ses mauvaises fréquentations, elle était ce qui, pour Amélie, s’apparentait le plus à une grande sœur. C’était sa meilleure copine, tout simplement ! Avec Zetsu, ils formaient un trio de choc : une gaijin, une pute, et un escroc ! Face à elle, il y avait ce mystérieux Français, ce sanguin qui leur avait hurlé dessus dans le bus. Curieusement, cet homme semblait plus calme que dans le bus, mais Amélie se demandait si ce n’était pas une tentative de l’amadouer. Il devait se douter que, si elle se mettait à hurler, toute une bande lui tomberait dessus.

« Je connais ta copine en rose, elle te l'a peut-être dit. Mais en tout bien tout honneur, hein !, »

Mishi ne l’avait pas dit, mais Amélie se doutait bien de ce qui s’était passé. Mishi ne lui parlait jamais de ses passes. Par honte ? Ou parce qu’elle se disait qu’Amélie était jeune ? Pourtant, les deux femmes parlaient de sexe assez fréquemment. Elles adoraient parler du cul des mecs et des nans qu’elle voyait dans la rue, mais Mishi ne parlait jamais de ces expériences sexuelles. Pour l’heure, Amélie ne savait pas si elle devait se fier à cet homme ou pas.

Tout en parlant, l’homme se rapprochait. Entendre du français, ça lui faisait plaisir. Les Français n’étaient pas nombreux au Japon, et Amélie savait qu’ils avaient la cote. Dès qu’on tombait sur un Français, les Japonais ne pouvaient s’empêcher de parler de la « Eiffel Tower ». La tour de Tokyo illustrait tout l’attrait que les Japonais éprouvaient pour la glorieuse Tour Eiffel. Quand elle traînait à Paris, Amélie avait déjà fumé aux pieds de la Tour, de nuit, mais elle n’avait jamais grimpé à son sommet. Elle savait que les Japonais adoraient les Français, et qu’un Français un peu séducteur n’avait aucune difficulté à finir dans le lit des Japonaises, pour peu qu’il tombe sur une Japonaise moderne. Et elle sentait bien que ce type-là, ce Don Juan, en faisait partie.

Il s’avançait lentement, et elle se demandait s’il ne cherchait pas à l’endormir. C’était une trop curieuse coïncidence, pour revoir ce type.

« Puis j'ai vu l'autre taré ! Mais rassure-toi, je ne veux pas te violer, moi ; je préfère quand chacun veut... »

Elle ne put s’empêcher de sourire, et posa sa main sur sa casquette, remisant cette dernière avec un léger sourire éclairé sur les lèvres.

« C’est toujours mieux, ouais... Écoute, je sais pas ce que t’as traficoté avec Mimi’, mais j’en ai une bonne idée, et j’ai pas spécialement envie d’en savoir plus. »

Elle joignit ses mains dans son dos, les serrant nerveusement, puis regarda la mer, et soupira légèrement.

« Alors, t’es venu ici pour la fête ? Ou pour draguer des nanas ? Les Français ont la côte ici, tu sais. »

Elle parlait en connaissance de cause.

Le français, retrouver sa langue maternelle, sans quasiment aucun accent, à des dizaines de milliers de kilomètres, un rêve éveillé ! Certes, la nana qui parle ainsi n’est ni une riche héritière ni Miss Monde, mais elle replonge aussitôt Stephen dans des souvenirs omniprésents, et aussi dans une mélancolie, au point qu’il en oublierait ses desseins premiers. Au moins le contact est-il fait, un peu plus posément que dans le bus. « Pour le reste, on verra… », se résigne-t-il, sans cependant s’avouer vaincu. Mais là, elle lui inspirerait presque davantage l’envie de veiller sur elle que de se la faire.

Elle ne devait pas ignorer les prouesses de sa copine, malgré son « je sais pas ce que t’as traficoté avec Mimi », auquel il répondit d’un simple et fat « Dommage qu’elle ne t’en ait pas parlé, c’est qu’elle n’a pas vraiment apprécié ».
Une certaine pointe de déception naît en Stephen ; il se rappelle qu’il en voulait pour son argent et, comme la petite Mishi n’était pas farouche, il avait remis le couvert en faisant varier les plaisirs. Mauvais point ! « Mais bon, on n’est pas là pour parler de ça, d’elle ou des autres d’ailleurs », l’image du français tombeur de ces dames impressionne toujours. C’est vrai que, au fil de ses vagabondages, Stephen a eu de belles aventures, des nuits de folie, des amantes gourmandes. Mais une minette comme celle-là doit s’en moquer !

Une mignonne minette même, avec une jolie silhouette, un regard délicieux, et des gestes aussi simples que sensuels. Autant il s’était montré parfois un peu bourru en culbutant Mishi, qu’il avait payée faut-il le rappeler, autant celle-là mérite plus d’égards, même si elle se retrouvera aussi cuisses écartées, du moins faut-il espérer. « C’est sympa ici, pas de monde enfin pas trop près, une jolie plage pour un bain de minuit où on peut même aller nu dans la mer, et revenir tout aussi nu s’allonger sur la plage. ».

Tout en parlant, il a encore avancé, se retrouvant juste à quelques pas de la jeune française. « D’ailleurs, c’est une bonne idée », ajoute-t-il en déboutonnant tout à fait sa chemise blanche, pour laisser le léger vent marin claquer sur ses pectoraux, et, accessoirement, mettre sa silhouette en valeur devant la midinette. Si elle ne comprend pas, il continuera…

Comme tous les mecs voulant s’enfiler des nanas, il parlait beaucoup, essayant, plus ou moins, de la rassurer. Le résultat n’était pas vraiment flamboyant, car Amélie ne se sentait pas particulièrement rassurée. Il se rapprochait de plus en plus, cherchant à l’endormir. La jeune Française n’était pas dupe, mais elle n’avait aucun moyen d’échappatoire... À moins d’hurler. Mishi allait forcément finir par revenir, mais cette dernière tardait vraiment à venir !

« C’est sympa ici, pas de monde enfin pas trop près, une jolie plage pour un bain de minuit où on peut même aller nu dans la mer, et revenir tout aussi nu s’allonger sur la plage.. »

Nu ? Sérieusement ? Il était vraiment en train de dire qu’Amélie allait se foutre à poil pour nager ? Elle n’était pas encore assez shootée pour ce genre de paris débiles, et son esprit était encore suffisamment lucide pour lui dire que l’eau devait être gelée, sans compter les galets qui s’amoncelaient dans cette partie de la plage. Et puis... Elle avait compris l’allusion. Ce mec voulait la sauter, et il se cachait à peine. Dire que la France était considérée comme un pays de poètes et de séducteurs... L’époque des beaux vers d’Apollinaire était décidément bien éloignée, et, alors qu’il se rapprochait, l’homme commençait à se déshabiller, s’emballant tranquillement.

*Calme ta joie, mon p’tit pote !* songeait Amélie.

Sa nervosité s’accrut à nouveau. Tout ça ne lui disait rien qui vaille. Il continuait à se rapprocher d’elle, et, dans la petite tête d’Amélie, une voix se mit à répéter le mot « DANGER ! » en rafale.

« Euh... »

Elle mit ses mains devant elle, tout en se reculant.

« Tu sais, si t’as envie de me sauter, tu peux le dire plus clairement... Mais, si tu fais encore un pas de plus, je hurle. »

La solidarité entre compatriotes n’allait pas jusqu’à offrir son corps à un inconnu, et ce d’autant plus qu’elle avait la désagréable impression que ce type l’avait suivi depuis le bus. Elle ne le voyait pas aller à une fête comme ça. Elle n’aurait pas trop su dire pourquoi, mais elle supposait que ce n’était pas son genre.

« Je connais même pas ton nom, et... J’suis pas comme Mimi’, moi ! »

Mimi’ avait bien trop tendance à s’approcher des mecs dangereux, mais ce n’était pas le style d’Amélie. Elle était bien plus timide qu’elle... Et elle avait surtout des désordres hormonaux moins prononcés qu’elle.

« Hum, ça fait du bien ! », poursuit Stephen en ôtant sa chemise, sentant un vent aussi chaud que léger effleurer son torse. « On est seuls au monde, il y a longtemps que je n'ai pas ressenti une telle plénitude », le vagabond est vraiment aux anges. Avoir quitté sa grisaille parisienne et sa terne vie, qui plus est pour un bain de minuit avec une jolie nana, peu farouche qui plus est, quel bonheur !

Enfin, peu farouche, c'est vite dit, car, si son enthousiasme se fait conforter par un « (…) si t'as envie de me sauter, tu peux le dire », la douche froide arrive aussitôt après par un « (…) je hurle » qui ne laisse aucune ambiguïté. Encore une de ces allumeuses qui se dégonflent, sitôt qu'on passe aux choses plus sérieuses.

« Eh doucement, t'énerve pas ! », renvoie-t-il, comme pour désamorcer la suite d la réaction, avant de se fendre d'un « J'vais pas te violer, c'est pas mon genre » qui devrait quelque peu détendre l'ambiance. Si sa copine écarte les cuisses contre juste un peu d'oseille, elle devrait apprendre à celle-là à être moins farouche. Mignonne comme elle est, elle ferait un malheur!

« Et puis, moi, je ne saute pas une gonzesse ! Alors, si tu crois que je suis ici pour tirer un coup vite fait mal fait, tu te goures ! Allez, j'te laisse à tes jeux de gamine même pas pubère... Va trouver des petits minets de ton âge, pour jouer à la marelle ! », clôture-t-il en faisant deux pas en arrière, regardant la mer au loin, la beauté du paysage, le soleil désormais bas à l'horizon, et se laissant adoucir par le bruit des vagues.

« Quant à mon prénom, je ne le donne pas à n'importe qui ! Quelqu'un qui m'envoie au diable, juste avant de me demander mon identité, faut pas déc... ! », conclut-il en enlevant cette fois sa chemise, pour mieux encore sentir le vent sur son torse. « Au moins ta copine était plus directe ; et je dois même dire qu'elle a du talent. C'est une vraie femme, elle... », conclut-il, comme pour glisser un mélange de jalousie et de rivalité entre les deux nanas.

Il met sa chemise sur l'épaule, prenant le chemin de la mer. Si cette mijaurée veut davantage, elle saura où le trouver. Mais elle a raison, les galets font mal aux pieds. Peu importe, il va au loin, il n'a plus envie d'entendre ses simagrées !

Et les embruns lui renvoient un immense écho, fait de plaisirs simples, les plaisirs des sens. Dès que les galets ont cédé place au sable, encore humide d'une récente marée, il tombe aussi le pantalon, ne gardant qu'un simple boxer pour éviter l'attentat à la pudeur, ne pouvant s'empêcher de tendre l'oreille pour essayer de savoir ce qu'a fait l'autre dinde.

Le Français la laisse tranquille, et Amélie ne demanda pas son reste. Elle s’empressa de filer, remontant la pente, la ramenant vers la fête, et le laissant discuter avec la mer.

*Pourquoi faut-il donc que je tombe toujours sur des cinglés ?*

C’était à croire que, d’une manière ou d’une autre, elle les attirait ! Elle retourna à la fête, au bruit, et Mishi ne tarda pas à la retrouver.

« Et bien, et bien, tu étais passée où, ma belle ? »

Elle se crocha à son bras, un grand sourire sur les lèvres, son odeur parfumée venant dans les narines d’Amélie. Cette dernière lui sourit gentiment, et jeta un bref coup d’œil vers le rivage. Le Français était en train de se baigner, et elle lui souhaitait un bon débarras. Amélie n’avait pas spécialement envie de le revoir de si tôt. Ce type était louche, bizarre, space. Mimi’ se rapprocha d’un grill, et offrit à Amélie un joint. Cette dernière le fuma sans problème. La fête allait pouvoir battre son plein, et elle allait pouvoir, dans la foulée, oublier ce type.

La soirée se déroulait plutôt bien, et, si Zetsu n’était pas encore là, au moins, l’ambiance était cool. Amélie se vit offrir une cannette, et la but, en s’asseyant sur un gros caillou, près d’un groupe de types en train de danser tranquillement, au rythme de la musique. Personne ne vit un homme envoyer discrètement un SMS, et, quand bien même ça aurait été le cas, qui s’en serait soucié ? Tout le monde envoyait des SMS dans cette soirée, mais celui-là était envoyé à des visiteurs bien particuliers. Le flair d’Amélie l’avait induit en erreur.

Dans la rue, à proximité de la soirée, une voiture banalisée était garée le long du trottoir.

« C’est bien là... Derrière le talus, au pied de la falaise.
 -  J’appelle les renforts... »

Les deux agents infiltrés faisaient partie de la brigade des stupéfiants de la police de Seikusu. Une fête de drogués était pour eux une aubaine, que ce soit pour gonfler leurs statistiques en arrêtant des délinquants, ou pour trouver des pistes permettant de mettre la main sur les dealers ou, plus précieux encore, les fournisseurs. Deux fourgons remplis de policiers se rapprochaient à bride abattue, ainsi que des motards et de simples voitures de police.

Toute la cavalerie allait débarquer sous peu.