L'éveil d'une rancœur [Cinis]

Il s'agissait tout au plus d'un hameau... ou en tout cas un petit village, assez paisible où ils faisaient bon vivre. Quelques bâtisses modestes, un sentier traversant le village et un moulin au bord du cours d'eau. Petit cadre idyllique et plaisant qui aurait sans nul doute fait décompressé le plus anxieux des hommes.
En ce matin de printemps, l'air était doux et un léger vent soufflait du sud, ramenant les bonnes odeurs des champs. Rien ne laissa transparaître qu'une menace planait sur les habitants de ce lieu tranquille.

Le verre d'eau du vieux Karl se mit à frémir, l'eau vibrait comme si le sol grondait. Mais celui-ci ne le remarque pas immédiatement. Paisiblement assit sur sa chaise longue, complètement immobile, le regard clos.
Le vent changea de direction, apportant cette fois ci une odeur de charogne, une odeur de mort... il venait du sud.
Karl interloqué releva son chapeau de paille et huma l'air, une grimace mécontente sur le visage.

- Putain... y a un rat crevé dans le coin ou quoi ?

Le vieux bougon se redressa, marchant un peu dans la direction de l'odeur, cherchant à délogé cette charogne qui l'empêchait d'apprécier cette matinée oisif.

Un grondement sourd et lourd le sorti de sa recherche, intriguant dans un premier temps, pour finir par effrayé le vieillard... A l'horizon c'était profilé une masse noir et compact, avec ce grondement sourd qui se faisait entendre à interval rythmé ! Il n'avait pas la moindre idée de ce que cela pouvait être, mais en tout cas c'était en approche...

Malestross marchait en tête... ses tambours de guerre en peau humaine résonnèrent avec une lourdeur macabre et lugubre. Il souriait sous sa longue barbare blanche, laissant sa masse d'arme se balancer sur son épaule.
Ses Néarass, troupes de chocs de la légion démoniaque, étaient impatient... il s'agissait de bleusaille avec peu d'expérience. Et le général cruel et sadique avait fort envie que cela change. Ses troupes s'avançèrent lentement, laissant le temps au villageois de ce poser quelques questions.

Cinis se considérait comme quelqu'un de chanceux. Certes, sa vie de guerrier d'élite ne le montrait pas vraiment, les cicatrices, les morts d'êtres chers, les incendies et les maladies étaient courants pour lui mais cela ne l'empêchait pas d'apprécier les choses qu'il possédait. Il y avait deux jours de cela, un marchand sec comme un coup de trique l'avait chargé d'escorter pour une somme rondelette un convoi de pierre précieuses qu'il avait l'intention d'échanger sous le manteau contre des objets à priori illégaux... Enfin, ce n'était pas son rôle de savoir ce qu'il escortait, c'était même le cadet de ses soucis surtout quand lorsqu'il était arrivé dans un petit hameau de montagne, la tenancière de la taverne -- une femme aux courbes plus que féminines et assez jeune de surcroît -- vint à sa rencontre toute souriante de voir de nouvelles têtes.

Plus tard dans la soirée, Cinis et elle avait commencé à faire plus ample connaissance. Elle s'occupait de lui à l'aide des atouts que la féminité lui avait accordé et il lui rendait la pareille avec force et une endurance qu'aucune terranide n'avait jamais encore expérimenté. Enfin, c'est ce qu'il se disait, ça le réconfortait intérieurement. Leur nuit avait été très longue et lorsque l'aube commença à poindre, ils étaient encore debout.

C'est le son des tambours de guerre qui les interrompit ( à l'énervement de Cinis, je vous prie de le croire.) Les sons étaient lourds et rythmés, annonciateurs de bataille et de morts. Les tambours étaient des unités présentes dans les unités de décurie au minimum. Il semblait y en avoir peu... Il ne savait pas ce qu'il allait affronter mais son sang de Vadras se mit à bouillonner de rage et de frustration. Il fuyait les combats pour finalement s'extasier quand ils se présentaient. Il informa rapidement la patronne de la situation et la laissa prévenir le village. Le hameau ne possédait pas de milice, il était bien trop petit pour ça. C'était des gens paisibles.

Sous sa forme humaine, il s'habilla de son armure de cuir noir recouvert par un manteau de même couleur et se saisit de sa miséricorde et de son trident. Il y avait du travail, il en était certain... et il s'approchait rapidement. Il attendit à la sortie nord du village. Ils allaient franchir le sommet de la colline. Et il attendait.

Et voilà leur première victime qui se profilait à l'horizon. Les méphites avaient mentis, ou c'étaient trompé... ou un peu des deux probablement. Ne ratant jamais une occasion pour causer du tors à leur congénère mais trop pleutre pour ne pas se rétracter par la suite et avouer leur erreur. Des êtes méprisables qui avait de l'intérêt aux yeux du Seigneur Pourpre.

- En voilà un qui veut jouer au héros...

Malestross avait un sourire jusque derrière les oreilles, formant d'épouvantables rides qui craquelaient sa peau de cendre. Un courant d'air en entraina quelque particule, et celles-ci s'envolèrent devant ses soldats. Il s’effritait, le poids de l'âge et sa nature démoniaque.
Il marchait lentement, son armure cliquetait à chaque pas. Ses bottes d'acier martelaient le sol et la terre semblait s'en plaindre. Ses troupes étaient à son image, une image de peur, de chaos et de destruction. Leur arme se dressaient, formant un spectacle à la limite du grotesque ou du terrifiant. Des hachoirs, des lances et des haches de taille surdimensionné, cerclé de chaîne rouillé ou de peau humaine.

La troupe était mélange de chaos et d'ordre. Des guerriers sur-équipé, en formation serrée et presque ordonnée. Mais dont les casques étaient tantôt bosselés, tantôt fendus... les armes mal entretenues et les armures souvent un patchwork de beaucoup d'autre. Voilà l'élite démoniaque : Un compromis entre puissance bestiale et discipline militaire.

Le général démoniaque grogna quelques mots dans sa barbe avant de faire stopper sa troupe arrivé à une vingtaine de mètres de l'inconnu. Non-Humain, il en était sur et certain maintenant qu'il s'en était rapproché.
Son esprit vicieux échafaudait déjà un plan pour torturer ce maudit méphite... à la moindre perte dans ses rangs, il le lui ferait payer.
Encore fallait il que ce "Non-Humain" soit une réelle menace. Le général alliait sagesse, expérience et sournoiserie. Et sa longévité ne lui avait pas toujours été dû par sa bravoure, bien au contraire.

Le général avança de quelques pas, visiblement très calme et détendu, feignant la nonchalance alors que tous ses sens étaient à vif, jusqu'au cas où. Il n'aimait pas être surpris et se narguait de n'être jamais tombé dans les pièges qu'on lui tendait. Il préférait y envoyé d'autre...

- VOUS DEUX !

Désignant deux démons aux hasards !

- Le premier qui va me chercher cet avorton ne passera pas la nuit dans mon antre...

L'appétit sexuel du général Malestross était bien connu et peu apprécié de ses troupes. Nullement intéressé par l'apparence mais par l'endurance, il se délectait de la torture et de la souffrance que pouvait supporter un corps qu'on meurtrie. Alternant viole et mutilation sur des corps robuste... sans distinction d'aucune sorte. D'ailleurs la simple idée de disposer de l'un de ses deux démons fit se tordre son sexe difforme sous son armure.

Les deux démons grognèrent, visiblement embêtés par cette idée. Ils s'élancèrent comme des diables... réagissant comme leur général le souhaitait. Arme dressé, bave aux lèvres et yeux injectés de sang...
Malestross allait bien voir ce que ce petit être frêle valait.

Cinis observait l'armée avec un calme olympien et ce, malgré le torrent en ébullition qu'était maintenant le flux de son sang. Les créatures étaient colossales, leurs armures épaisses et leurs regards vide de toutes émotions autre que le plaisir avide de la perspective de tuer, détruire, annihiler. Son manteau de cuir noir flottant dans la brise matinale qui glissait sur l'herbe tendre et verte de la colline, le Vadras se saisit de sa longue lance aussi noire que l'obsidienne que d'aucun connaissait sous le nom d'Irmiskandr ou Perce-Néant dans la langue de ce plan et la pointa en direction de l'armée. Fermant les yeux un instant, il entendit beugler le commandant ennemi.

Il s'agissait d'un démon dans toute sa grotesque splendeur. Laid, répugnant et complètement salie par le chaos de son âme, il n'était que violence et horreur. Cependant, il sentait une forme d'intelligence primitive chez cette raclure. Et cela fut vite confirmer. Le général adverse, prudent, envoya à sa rencontre deux de ses soldats à la démarche gauche mais aux physiques impressionnants. Ce genre de créature ne connaissait qu'un seul moyen pour comprendre : humilier. Le jeune homme sourit et se mua lentement en sa forme Vadras.

Abandonnant la beauté humaine de son corps à la peau délicate et aux yeux d'or, c'est une forme humaine aux allures de pégases aux ailes de cuir qui se dressa sur ses deux mètres cinquante de hauteur, ses ailes gigantesques déployées. Le soleil fit étinceler les bords de ces ailes car il s'y trouvait des Laminas, des lames plus tranchantes que le rasoir et aussi résistant que l'acier. Les nuques des deux démons qui chargeaient vers lui n'était pas protégées. Il se projeta sur un duo démoniaque encore surpris de la transformation et d'un mouvement agile des ailes trancha net l'artère jugulaire des démons qui n'avaient pas pu lever le bras pour se défendre. Il se recula légèrement et se nettoya le visage, du sang noir marquait son pelage, tandis que les deux colosses s'effondraient. Il observa le général avec un sourire moqueur, laissant la scène se graver dans son esprit.

L'un des deux démons poussaient des borborygmes inintelligibles alors qu'il agonisait. Cinis dégaina sa miséricorde et planta la lame effilé dans l'oeil exorbité, achevant la créature. Le Vadras hurla alors :

- J'espère que les démons ont de belles femmes à me proposer. J'ai l'habitude de prendre soin des veuves lorsque j'extermine la vermine impuissante. N'est-ce pas, bouffon de général ?

Un cheval ailé, comme c'était surprenant ! Ainsi donc, le vieux loup de mer avait bien pré-sentit son adversaire.
Il avait encore du mal à le définir clairement, mais sa puissance n'était pas négligeable. Bien que lourdo, bien que stupide... ses Néarass étaient de puissant guerrier, solide et indéfectible. Et le fait de les avoir envoyé au tapis, était une preuve de force.
Cependant, leur mort n'étonna pas plus que ça le général, mais c'était surtout la vitesse d'exécution qui le frappa ! Un rictus cruel se dessina sur son visage, un sourire carnassier et pervers. le vieux vicelard se délectait encore un peu des cries d'agonies de ses deux démons, puis inspira profondément. Comme pour calmer l'érection qui e tordait sous son armure...

Derrière lui, sa bande de démon n'avait réellement pas apprécier le geste et les railleries de Cinis et se mirent à tenter de l'intimider. Hurlant de toutes leurs forces. Frappant leur poitrail ou cognant arme et poing contre leur bouclier.
Ils dévoilèrent tout leur crocs, comme des chiens affamés et animé d'une agressivité incontrôlable. Ou presque, car aucun d'entre eux n'osaient dépassé leur général resté impassible.

Il fit un pas en avant, et ses démons, en une fois, se mirent en posture de combat. Bouclier collé contre le flanc et lance ou arme démesurée devant eux. Formant un mur compact de lances et de boucliers.
Malestross sourit de plus belle, fier de l'entrain de ses troupes et amusé des provocations qu'on lui lançant aux visages.
Lui un bouffon ? Probablement... mais à l'humour bien cruel... et bien malsain !

- Nul besoin de femme quand je t'aurais pour moi tout seul... promet moi de te débattre et de bien me les énerver...

Son bras dressa sa masse devant lui, il hurla presque hilare. Un mélange de joie et de haine dans le tréfonds de son âme qui émanait de luis comme une mauvaise odeur de souffre.
Sa troupe s'élança immédiatement, à sa suite. Chargeant ensemble dans le désordre et le chaos le plus total.

Subtilement, Malestross fit en sorte que l'un de ses démons le dépasse, étant ainsi sur qu'aucune attaque ne pourrait le viser directement. Un œil extérieur n'aurait pas remarqué qu'il avait délibérément ralenti le pas et c'était légèrement déporté pour effectuer cette fourbe manœuvre.

Le reste de la troupe se comporta normalement... deux démons en tête, particulièrement féroce s'élancèrent. L'un d'entre eux se jeta dans les aires, un bond prodigieux à en juger le poids de son armure. Il dressa haut son hallebarde et tenta de la rabattre sur Cinis. Quelques secondes plus tard le second démon portait un coup d'estoc avec une larme rouillé et assez large.
Il ne fallut qu'une vingtaine de seconde de plus pour que quatre autres démons furent à la hauteur de Cinis afin de faire pleuvoir leur acier sur son corps. Cherchant à le tuer, le détruire, lui faire mal.

Les démons étaient lent et leur geste hasardeux ! Ils battaient comme une foule en colère... de la bleusaille bien plus motivé qu'entraîné à l'art de la guerre...