Derrière la fée, le maître ... | Slade |

Clochette avait rencontré Tut depuis quelques jours déjà.

C'était la première fois que la petite fée blonde pouvait parler avec une autre fée et ça avait quelque chose d'onirique. Clochette se sentait un peu comme encore plus petite que d'habitude devant Tut. Elle s'entendait très bien avec l'autre petite fée. Comment s'étaient-elles rencontrées, les deux demoiselles ? Un coup du hasard, comme souvent. Clochette voletait doucement dans Nexus, à la recherche de gens, d'aventures, de découvertes, de choses nouvelles, d'un maître ou d'une maîtresse aussi. Elle n'avait rien trouvé, rencontré personne d'intéressant et n'était pas très contente de cette expédition sur Terra. Elle allait cherché une autre dimension, tiens, pour se venger ! Et c'est là, que volant sans regarder où elle allait, elle était rentrée dans Tut de plein fouet. Et blam dans une autre fée. Elle en tomba par terre, sur le sol, et en colère adressa la parole à Nut en l'engueulant. Mais Clochette en reconnaissant dans Tut une fée, changea son attitude du tout au tout. Bon Dieu ! Elle était comme elle ! Une vraie fée .. ! Clochette tourna autour de Tut durant quelques longues minutes détaillant le corps de la brune, ses ailes qui étaient beaucoup plus belles que celle de Clochette, son corps fin. Elle était comme elle ! Une fée, une vraie fée en chaire et en os.

Ce fut une grande découverte. Une de ces découvertes qui changent la vie d'une fée déjà bien naïve. Elles parlèrent des heures durant, Clochette posant maintes et maintes questions à Tut sans jamais arrêter une seconde. "Et il y a d'autres fées ? Tu es la seule ? Vous avez toutes de si belles ailes ? Tu as une forme adulte ? Tu peux voler sous ta forme humaine ? Tu as quel âge ? Tu as un maître ? Tu dois être docile ? Où sont les autres fées ? Tu as des pouvoirs ? Tu peux partager tes pouvoirs avec les autres fées ? Tu habites où ? Tu dois faire quoi pour ton maître ?" Et ça n'arrêtait pas ! Clochette, moulin à parole avec des ailes, avait trouvé en Tut une personne capable de répondre à certaines de ses nombreuses interrogations. Pauvre Nut .. Elle n'avait pas pu répondre à toutes les questions qui arrivaient en rafale. Mais Clochette était si heureuse d'avoir rencontré une autre fée ! Une vraie enfant. Habitée par un unique sentiment, la curiosité, Clochette suivait Tut partout pour être sûre d'entendre les réponses qui venaient au compte goutte.

De son côté, Clochette répondit à toute les questions de Tut. Quand elle lui demanda si elle avait une forme humaine, Tut y répondit par une nouvelle question. Est-ce que Clochette en avait une, de forme humaine ? Clochette expliqua tous les secrets de sa forme, pleine de confiance en Tut, cette fée si mignonne. Oui, elle avait une forme humaine pendant douze heures si elle le souhaitait. Et si on lui enlevait sa clochette et son collier, Clochette était bloquée sous sa forme humaine. Confiante et heureuse, la fée écoutait tout ce que lui expliquait Tut et a croyait à chaque mots. Clochette ne pouvait avoir que confiance en une autre fée, après tout ! Et quand Tut lui indiqua qu'elle retournait voir son maître et qu'elle pouvait amener Clochette le rencontrer, qu'elle ne fut pas l'envie de la fée d'aller voir ce maître ! Elle hocha donc la tête de haut en bas, rapidement, acquiesçant.

" - Très bien, je viens avec toi ! De toute façon ton maître a déjà une fée, n'est-ce pas Tut ? Il ne peut pas en vouloir une autre ..."

Clochette piaillait avec sa toute petite voix et voleta doucement après Tut. Ouais, mais sa rencontre féérique ne lui avait pas tout dit sur son maître ... Et Clochette allait le découvrir toute seule. Elle suivit Tut un moment, un long moment, la perdant parfois avant de la retrouver. Tut lui ouvrit une porte et elle pénétra dans une maison ... Où était Tut ?! Clochette cherchait la fée. La pièce était un peu sombre et Clochette se trouvait d'un coup perdue, sans Tut. Pourquoi venait-elle de disparaître ? La fée se posa doucement sur le sol, du haut de ses quelques centimètres, essayant d'avoir une vision d'ensemble de la pièce par le bas. Elle faisait tinter sa clochette dans la pièce, clochette qui résonnait dans toute la pièce et dans les oreilles de la petite fée.

" - Tut ? Tuuuuut ? Ou es-tu ? On est arrivées ...? Tut, tu es où ? Tu veux que je parte ?"

Pourtant Clochette n'osait pas partir sans avoir vu le maître de Tut. Trop curieuse ! Il devait gentil pour que Tut reste avec lui et lui présente. Non, Tut devait avoir un maître super pour vouloir le présenter à une autre fée ! Il n'y avait pas d'autres raisons, dans l'esprit naïf de Clochette. Elle s'envola de nouveau vers le centre de la pièce, attendant une réaction de la part de Tut ou une réponse quelconque.

Tut était aux anges. En effet, celle-ci avait rencontré une autre fée. Dans le monde des feys/faerie, chaque espèce différente était assez rare. Et donc tomber sur une fée qui était un peu comme elle, voilà quelque chose qui lui plaisait beaucoup !  Elle était revenue de cette première rencontre en faisant des cabrioles dans les airs en arrivant dans la demeure du chevalier de l’hiver ! Ses babillages extatiques mais incessants avaient tellement agacé le chevalier qu’il avait fini par enfermer la fée dans une bouteille sans air pendant deux heures. Heureusement qu’une fée est plus résistante qu’un être humain !  Il avait déjà essayé de la noyer dans un verre d’alcool mais elle en avait réchappé qu’avec une cuite à tuer un mort… Donc il en avait déduis qu’il n’était pas en ses moyens de la tuer. Sans doute un sort de Mab. La reine était tout à fait en mesure de lui jeter un sort pour l’empêcher de tuer un de ses sujets…. Car Tut était une fée de la cour de l’hiver…

Ses babillages incessants au sujet de cette autre fée avait fini par rendre curieux Slade, l’immortel aux cheveux de neige avait été intrigué sur les tribulations de cette fée un peu naïve d’après ce que disait sa propre servante fée. Mais il ne crachait pas dans la soupe. Elle devait tre très bien cette petite inconnue… qui sait même peut être qu’elle passerait pour voir Tut ? Il se rappelait à quel point il s’était amusé avec Tut quand la dirigeante du monde des fae de l’ombre et de l’hiver l’avat placé sous ses ordres avant de le faire chevalier de l’hiver, champion de la reine, prince de Montazur et d’autres termes pompeux qui ne signifiaient rien de plus que l’amour des faeries pour les titre... et il imaginait déjà recommencer !

Il l’avait autorisée à continuer à la voir, et avec ce sourire qui ne signifiait rien de bon, il l’avait même exhorté à passer autant de temps avec elle qu’elle souhaitait. Un petit cadeau dont Tut ne doutait pas du mauvais fond ! Elle avait appris que son maitre et possesseur avait rarement de bonnes idées pour se montrer agréable avec les gens, bien au contraire ! Il avait toujours la mauvaise idée en la matière. Génie du mal ? Peut être sur les bords…

Tut toutefois, aussi écervelée qu’elle soit, eut tôt fait d’oublier ça pour retourner papoter avec sa nouvelle amie… oh, ce n’était pas un manque de mémoire, mais elle avait cette étrange capacité propre à son espèce de futiliser les choses qui étaient en général`sérieuses. Slade n’avait jamais vu ça chez une autre espèce, ou du moins, jamais de manière aussi flagrante. Toujours est-il qu’il proposa, insidieusement, par petites touches discrètes, qu’elle devait peut être le présenter à son amie… en l’invitant à passer le voir… chose que Tut s’empressa de faire, prenant cela comme un moyen de faire très plaisir à son maitre… et quel ne fut pas le plaisir de Slade  d’apprendre que cette rencontre aurait lieu ! Il prépara tout et quand Tut arriva, la maison était plongée dans la pénombre. Il attendait, dans le fond de sa chambre, que Tut l’ait mise à l’aise . Et c’est ce que fit Tut en entrant la pièce principale, même si tout semblait sombre et qu’elle s’en étonna (le maitre n’était pas là ?), elle alluma quelques lumières et prit sa forme humaine, devenant une superbe jeune femme d’environ un mètre soixante dix qui ressemblait en tout point à ce qu’elle était avant à la différence que les ailes n’était plus là, habilement dissimulées derrière un tatouage sur ses omoplates. Puis elle invita l’autre fée à entrer.
Illuminé, les lieux étaient absolument superbe bien que spartiate.


«Viens, et prends ta forme humaine, le mobilier est pas adapté pour les fées… et je pense que dans un premier temps, mon maitre préférera te voir comme ça ! Tu lui montreras tes ailes après ! Elles sont si belles ! »

Elle les caressa du bout du doigt, comme pour ne pas l’abimer avant de lui faire de petits gestes de la main pour l’inviter à entrer alors que du bruit se faisait entendre dans le fond de cette petite mâsure qui n’était qu’une demeure temporaire, histoire d’éviter de se faire remarquer. Enfin, pour les quidams. Pour les personnes dans les lieux, le fracas d’une armure qui tombe venait de faire toute la différence….

« Il est déjà là ! »

Il eut un grand sourire et ses yeux pétillèrent de malice avant de courir vers la salle du fond pour ramener quelqu’un en le tira par le bras. Il s’agissait d’un jeune homme dont la tenue noire en soie et en cuir mélangée réhaussée de fils d’argents. A sa hanche pendait une lame dans un fourreau noire avec une garde en argent elle aussi, le tout serti d’obsidienne, d’onyx et de pierres de lune. Ses yeux azurés étaient glacés malgré le sourire chaleureux qui découvrait ses dents blanches.

« Oh, tu as amené ton amie, Tut ? Comme c’est mignon… »

Il approcha de cette fameuse invitée avec un sourire aux lèvres.

« Je m’appelle Slade, chevalier et champion de la reine Mab, reine des feys de l’hiver et de l’obscurité, compte de Noirdôme, prince de Montazur. Quel est ton nom ? »

Il tendit la main, comme une invitation à serrer la sienne.

Clochette n'avait jamais cru cela possible. Rencontrer une autre fée qui pouvait lui expliquer tellement de choses sur un monde qu'elle ne connaissait pas encore, c'était tout simplement merveilleux. Cela changeait les espoirs, espérances, et le futur même de la petite fée qui voyait maintenant, le monde d'un autre œil. Il avait d'exister un royaume des Fées ? Non, ce n'était pas exactement ce qu'avait dit Tut. Elle avait parlé d'une Reine, une Reine de la cour de l'hiver. Clochette ne connaissait pas cette Reine, ni cette Cour mais elle imaginait déjà que l'endroit devait être extraordinaire, onirique et que la Reine devait être aussi gentille que le maître de Tut. Il était vrai que Tut n'avait pas beaucoup de son maître mais elle ne paraissait pas non plus malheureuse avec lui. En tout cas, les jours avaient passées et Clochette avait découvert en Tut une amie si gentille et qui l'éclairait toujours plus sur Terra. La Fée tout droit sortie du Pays Imaginaire se demandait parfois si elle devait trouver rapidement un maître comme Tut où suivre ses conseils et partir à la découverte de Terra toute seule. Mais Clochette était décidément trop naïve pour survivre seule. Elle le savait mieux que personne. Elle y réfléchissait encore quand elle retrouva Tut ce jour-là.

Si elle avait su que Tut parlait d'elle à son maître ! Clochette aurait été aux anges d'avoir une si grande place dans le cœur et l'esprit de Tut ! Elle aurait été fière même. Vraiment, c'était une fierté d'être omniprésente dans les pensées de son amie, et de savoir qu'elle parlait d'elle à son maître aurait rendu Clochette encore plus heureuse. Ce que savait la fée, c'était qu'elle était bien moins inexpérimentée et bien plus innocente que Tut et ce malgré la gentillesse de la jolie fée brune. Il y avait entre elles une différence : Clochette découvrait. Clochette venait d'avoir sa forme adulte. Clochette venait de quitter le Pays Imaginaire ! Tut vivait depuis bien plus longtemps que la jolie fée blonde et Clochette avait confiance en Tut tout en ayant conscience que la fée brune ne pouvait pas comprendre à quel point tout était nouveau pour elle. C'était ainsi et les jours passants, l'idée de rencontrer le maître de sa nouvelle amie germa dans l'esprit de la fée à la clochette surtout que Tut semblait elle aussi y penser. Elle avait laissé entendre qu'il lui serait possible de la voir tous les jours et même de la présenter à son maître. Quel homme, ce maître ! Il laissait beaucoup de liberté à sa fée…  Vraiment, cela confortait Clochette dans l'impression première de son esprit gentil, voilà un maître tout à fait sympathique !

Il aurait pu interdire à Tut de voir la fée blonde et cela aurait rendu Clochette toute triste, à vrai dire. Elle s'était accrochée à cette nouvelle amie qui lui ressemblait tant et en comptait pas déjà la perdre. Mais Tut avait l'autorisation de passer tout le temps qu'elle voulait avec la fée sans maître. En voilà, une bonne nouvelle ! Et elle avait même le droit d'un jour la présenter à son maître. Clochette imaginait déjà un vieil homme, frêle et au sourire protecteur derrière le maître de Tut. Elle ne lui avait jamais vraiment parlé de lui et la petite fée du Pays Imaginaire se peignait des traits d'un homme âgé, stéréotype du genre. Elle ne pensait pas à rencontrer l'homme qu'elle allait voir …

C'était typiquement un trait du caractère des Fées que de futiliser certaines choses.. Peut-être parce qu'elles ne pouvaient ressentir qu'un sentiment à la fois … Mais Clochette tout comme Tut aurait rapidement oublié une quelconque menace. Et quand Tut lui proposa de lui présenter son maître -enfin !- Clochette n'imagina pas qu'il puisse être un homme méchant ou cruel et suivit son amie jusqu'à la demeure avec une grande confiance. Un léger sentiment d'appréhension...Comment devait-elle se comporter ? Elle verrait bien, elle agirait comme il faudrait. Le noir le plus complet les attendait et Clochette put comprendre que même Tut en était étonnée. Enfin, son amie alluma les lumières avec quelques bougies dévoilant aux yeux pétillants de plaisir et de curiosité de Clochette, une belle salle grande et superbe. Clochette en eut presque le souffle coupé et sourit en voyant Tut sous sa forme humaine Quelle était jolie ! Clochette pénétra donc un peu plus dans la pièce, se posant sur le coin d'une table en écoutant Tut et en la détaillant mentalement avec un doux sourire.

«Viens, et prends ta forme humaine, le mobilier est pas adapté pour les fées… et je pense que dans un premier temps, mon maitre préférera te voir comme ça ! Tu lui montreras tes ailes après ! Elles sont si belles ! »

Clochette hocha doucement la tête, faisant tinter son collier alors qu'elle se relevait de la table et se positionnait au centre de la pièce pour se transformer elle aussi. La blondinette était bien plus petite que Tut, avec son petit mètre 60 et des poussières et paraissait moins à l'aise sous cette forme. Ses ailes avaient elles-aussi disparues, tout comme l'aura doré qui l'entourait d'habitude. Elle portait sa tunique verte qui avait changée de taille par le sort de la Magicienne et semblait légèrement perdue. Elle était bloquée pour douze heures sous cette forme ce qui ne semblait pas être le cas de Tut qui avait l'air libre de se transformer et se retransformer. Clochette sursauta soudainement en entendant l'armure qui tombait et d'un mouvement rapide se retourna pour savoir d'où venait ce bruit. C'était normal ? Elles ne craignaient rien, n'est-ce pas ? Apparemment non, puisqu'elle se dirigeait vers la source du bruit avec un grand sourire malicieux et un regard pétillant. C'était sans doute le maître.

Clochette se tourna vers eux, mains derrière le dos, comme une enfant, détaillant le nouvel arrivant. Sa surprise devait être peinte sur son visage. Il était … beau. Jeune. Charmant. Cheveux blancs comme de la neige, yeux bleus comme l'océan, froid et terriblement attirant. Mais la fée était si étonnée de le trouver si jeune. Richement habillé, une tenue qui marquait sa naissance, un port noble, un regard qui la jauge de toute sa hauteur. La fée perd encore quelques centimètres en se ratatinant avec une moue peu assurée. Quelle attitude noble. Clochette se sentait si .. Inutile et vulgaire face à lui. Elle jeta un regard effrayé à Tut qui souriait, doucement.

« Oh, tu as amené ton amie, Tut ? Comme c’est mignon… »

En le voyant approcher Clochette inspira un bon coup pour calmer les battements de son cœur et arriva enfin à sourire. Il se présentait .. Tant de titres ! La fée blonde si timide ne put réprimer un hoquet de surprise devant le nombre de titres du maître de Tut. Elle posa sa main dans celle du jeune homme pour serrer légèrement avec un sourire doux, commençant une demi-révérence, ne sachant pas vraiment comment l'aborder.


" - Je.. Je suis .. Enchantée, Monsieur." souffla la fée qui restait toujours étonnée et un peu perdue devant le jeune homme. "Clochette. On m'appelle la Fée Clochette." Elle sourit tendrement en montrant du doigt la clochette qui sonnait à son cou alors qu'elle tournait un peu la tête pour la faire tinter. "Je viens d'un endroit appelé le Pays Imaginaire .. Et je redécouvre Terra après des années passées avec mon ancien maître." continua-t-elle enfin en se reculant légèrement. "Je suis très honorée de vous rencontrer". Sa voix était très enjouée, de nouveau quoique basse. Elle ne parlait pas vraiment fort, peut-être parce qu'elle trouvait que l'aigue de son ton suffisait à ce qu'on l'entende. "Tut m'a éclairé sur pleins de sujets !" Clochette eut un grand sourire naïf et plissa un peu ses yeux d'un air heureux. Elle avait maintenant tout autant confiance dans le maître que dans la fée.

Elle était plutôt jolie, cette amie de Tut. Une fée aussi donc, d’après ce qu’il avait copris des babillages incessants de sa sous-fiffre. Mais ses propos étaient surprenant… Clochette, puisque c’était son nom, ne venait pas de Terra, mais du … euh… pays imaginaire ? Aurait-elle prit un coup sur le caillou ? Il ne connaissait pas vraiment d’endroit appelé ainsi… elle devait avoir pris un sacré coup sur la tête…

« Moi aussi je suis absolument ravi de te rencontre, Clochette. Désires-tu diner avec nous ? Je t’expliquerais comment vivent les fées ici, si tu le désires, ainsi tu te sentiras plus chez toi sur Terra. Allez, installe-toi je te prie. »

Il lui sourit avant de s’asseoir à son tour. Il lui sourit et en voyant Tut s’asseoir, il lui donna une petite tape sur le bras, dans le nerf pour être précis ! Il avait frappé ici pour lui faire comprendre qu’elle n’avait pas à s’asseoir, il ne l’y avait pas invitée, et elle devait obéir à son  maitre, et ne jamais lui désobéir. Certes, parfois elle lui faussait compagnie, mais ce n’était jamais  bien long et il ne lui avait pas interdit : même si il n’aimait pas ça, il ne pouvait décemment pas lui offrir un exutoire, et mieux encore, c’était un jeu pour lui que de la rattraper et de la punir par la suite. C’était ainsi qu’il trouvait son divertissement !

« Et bien, Tut, que croyais-tu ? Tu as du travail !  Tu t’absentes pendant des heures pour retrouver ton amie, et pendant ce temps, ton travail n’avance pas !  Il y a mon armure à polir, ma chemise à laver et repriser, le repas à préparer ! »

Cette dernière hocha la tête, penaude, et dans un « oui, maître » murmuré plus que dit, elle commença à mettre une marmite sur le feu pour préparer un ragoût qui ne devait plus que chauffer. Elle la plaça avec peine avant de commencer à la remuer doucement. Slade s’était, pour ainsi dire, désintéressé d’elle pour s’intéresser de plus près l’autre fée, l’invitée en ces lieux !

« Mais je suis surpris, je ne connais pas le pays imaginaire !  J’ai pourtant voyagé d’un bout à l’autre de plusieurs mondes !  Alors je l’aurais su, j’en aurai au moins en entendu parlé si un tel lieu existait, non ? Où est-il ? Et comment y va-t-on ? Je le découvrirai bien volontiers ! Je me vois déjà conquérir de nouvelles terres pour la gloire de ma reine ! Parle m’en, s’il te plait ! »

Il avait une lueur légèrement belliqueuse dans le regard. Mais cela ne faisait qu’illuminer ses traits, les rendant juste un peu plus farouches, un peu plus sauvages…

« Et pourquoi portes-tu un collier comme celui-ci autour du cou ? Je veux dire, ça ne te donne pas mal à la tête ce tintement, à force ? »

Il ne s’agissait à aucun moment de questions pièges, celles-ci viendraient bien assez tôt !

« Et tu n’as pas de maître, pour te promener seule ainsi ? »

Peu de monde devait connaître le Pays Imaginaire … Et c'était peut-être une des seules raisons qui expliquaient que le Pays Imaginaire existait encore, un petit lieu de paradis où on ne vieillissait pas. Clochette avait tant de choses à dire sur le Pays Imaginaire ! Maintenant qu'elle commençait à comprendre comment fonctionnait Terra, elle voyait les grandes différences entre l'ancienne dimension et Terra. Et ces différences rendaient la vie de Clochette un peu plus compliquée. Les esclavagistes n'étaient pas du tout connus par la fée ! Seul Crochet était dangereux, au Pays Imaginaire, ici, il y avait beaucoup plus de personnes qui pouvaient en vouloir à une pauvre fée innocente.

« Moi aussi je suis absolument ravi de te rencontre, Clochette. Désires-tu diner avec nous ? Je t’expliquerais comment vivent les fées ici, si tu le désires, ainsi tu te sentiras plus chez toi sur Terra. Allez, installe-toi je te prie. »

Il était si gentil ! On ne lui avait jamais proposé de "dîner avec nous", et c'était pas Peter qui allait le faire ! Il proposait cela si gentiment, comme si c'était normal. Clochette eut un sourire timide alors qu'elle plissait légèrement les yeux, se laissant doucement glisser contre la chaise pour y poser ses fesses. Elle croisa ses jambes sous la table alors qu'elle hochait la tête.

"-C'est gentil de votre part … ! C'est vrai que Terra est si différente du Pays Imaginaire .. Je ne sais pas si je m'habituerai à cet endroit. Je commençais à me demander s'il y avait des gens gentils ici ! Je suis vraiment heureuse de vous rencontrer, Monsieur."

Tant de naïveté dans un même petit corps ! Elle lui sourit, assise face à lui. Elle allait sourire à Tut, qui s'asseyait à côté d'elle mais le gentil maître lui fit comprendre d'un coup sur le bras qu'elle n'était pas autorisée à demeurer avec eux. C'était pas juste ! Slade put voir Clochette ouvrir la bouche pour protester contre cette injustice : si elle pouvait s'asseoir, Tut pouvait le faire aussi ! Pourtant, la fée blonde n'osa pas parler, un peu effrayée de se faire jeter hors de la demeure si elle déplaisait au maître. Egoïste la Clochette ? On pouvait dire ça, c'était sans doute normal chez les fées … Elle jeta donc un regard désolé à son amie Tut et baissa les yeux sur la nappe qu'elle se mit à trifouiller lentement, du bout des doigts. De toute manière, elle n'aurait rien pu dire contre le maître, une fée se devait d'obéir à son maître, et Clochette ne pouvait pas se mettre en travers d'un ordre du maître, même si elle en avait envie ! En plus, Tut devait apparemment travailler dans la maison.

Clochette n'avait jamais dû faire ce genre de travail puisqu'elle n'avait pas de forme humaine. Mais Tut ne pouvait pas y échapper et la fée faisait office de servante. Le maître descendit légèrement dans l'estime de la jolie fée blonde qui plissa de nouveau ses yeux en fronçant les sourcils. En plus, il allait dire que c'était la faute à Tut ! Mais c'était Clochette qui avait voulu revoir la fée brune ! Donc .. c'était la faute à Clochette. Cette vérité soudaine apparut dans l'esprit un peu limité de la fée qui releva la tête.

"-Je suis désolée, Tut ! Je ne savais pas quand je voulais te revoir que je .. "

Clochette se tût dans un murmure en entendant Tut qui répondait à son maître, toute attristée. Oww...La jolie fée blonde était encore plus penaude que son amie. Elle se sentait terriblement coupable, elle trouvait que c'était sa faute si ça se passait comme ça pour Tut. Mais elle releva les yeux pour croiser le regard bleuté du jeune homme en face d'elle. Clochette pencha doucement la tête sur la droite en écoutant de nouveau Slade perdant ses yeux verts dans ceux du jeune homme.

« Mais je suis surpris, je ne connais pas le pays imaginaire !  J’ai pourtant voyagé d’un bout à l’autre de plusieurs mondes !  Alors je l’aurais su, j’en aurai au moins en entendu parlé si un tel lieu existait, non ? Où est-il ? Et comment y va-t-on ? Je le découvrirai bien volontiers ! Je me vois déjà conquérir de nouvelles terres pour la gloire de ma reine ! Parle m’en, s’il te plait !
- Personne ne connaît le Pays Imaginaire ! C'est un endroit qu'on atteint seulement si on tombe dans une dimension inexistante. Comment dire… Après un sort pour se téléporter qui n'a pas fonctionné, par exemple ! On se retrouvera au Pays Imaginaire, là où on ne vieillit pas. Mais il n'y a rien à conquérir là bas, vous savez … Il y a seulement les garçons perdus qui ont été ramenés au Pays Imaginaire par Peter, et Crochet. Le Pays Imaginaire doit rester libre, vous savez .. ! On peut y aller en volant, aussi avec ma poussière de fée. Je crois que c'est la seule manière. »

Elle lui sourit doucement. Sous cette forme, il ne voyait pas l'aura doré de la fée, mais elle lui montrerait. Seule sa poussière de fée permettait d'atteindre sans trop de problèmes de le Pays Imaginaire. Elle aimait bien le visage de son interlocuteur, et ce avec cette lueur belliqueuse, sauvage qui lui allait terriblement bien. Elle fit tinter sa clochette en hochant de nouveau la tête, souriant un peu plus, riant presque. Une joie de vivre inébranlable, la Jolie Clochette !

« - Et bien .. Au départ c'était pour que ma première maîtresse puisse savoir que j'étais à ses côtés parce que je ne savais pas parler. Et quand elle m'a donné la parole et une forme adulte … la clochette ainsi que mon collier me laisse la liberté de me transformer toutes les douze heures sous ma forme humaine. Si je l'enlève, je reste bloquée sous ma forme humaine tant que je ne l'ai pas de nouveau autour du cou …"

Clochette espérait que tout était clair et simple. C'était toujours un peu compliqué d'expliquer tout ça. Elle lui sourit de nouveau, faisant un toute petite moue amusée.

" - Oh, je suis habituée au bruit ! Mon dernier maître m'a expulsée du Pays Imaginaire et je me suis retrouvée toute seule sur Terra. Je .. Je cherche un nouveau maître, oui.. Je ne suis pas à l'aise, toute seule. Je ne sais pas .. Comment dire .. ? Je ne sais pas vivre seule, je suis toujours perdue, vous voyez ? Puis je ne connais rien à tout ça, ici … J'ai besoin d'un maître, vous comprenez, n'est-ce pas ?"

Elle fronça les sourcils, n'arrivant pas à expliquer vraiment ce qu'elle pensait. Mais seule, elle ne vivait pas vraiment normalement, elle avait besoin d'un maître pour survivre !  Elle posa enfin les coudes sur la table, pas vraiment au courant des règles de politesse et de bienséance, enfouissant son menton dans la paume de ses mains, gardant toujours le regard posé dans celui du jeune homme en face d'elle. Elle se détourna légèrement pour sortir quelque chose de son décolleté. La poudre de fée ! Elle en avait toujours sur elle, dans un tout petit sac.

" -Des gens disent que la poudre de fée à d'autres effets, mais j'en sais à rien. Tenez, c'est pour vous remercier. Si vous vous en enduisez, vous pourrez voler !"

Elle lui tendit la main pour poser le sac de poudre de fée dans la main du jeune homme, avec un sourire.

C’était vrai qu’elle semblait un peu perdue… mais ce qui le surprenait, c’était la facilité avec laquelle elle allait vers les autres. On avait l’impression qu’elle n’avait jamais eu assez d’ennuis pour perdre cette faculté propre aux fées qu’était l’insouciance la plus complète… quelle pauvre petite fée qui ne devait rien connaitre à la vie. Elle pourrait être ingénue que cela ne l’aurait même pas étonné… c’était une fée après tout...

Pendant qu’elle lui expliquait le pays imaginaire, il imaginait les ressources que pouvait contenir ce genre d’endroit… des diamants, des rubis, des émeraudes, de l’or ou de l’ambre gris ! La cupidité illuminait son visage par un sourire et un petit éclat de malice dans les yeux… un peu d’avidité ne faisait jamais de mal, après tout. Si ? Et puis, s’il n’y avait que ces personnes qui vivaient là bas, il ne voyait pas le problème de s’accaparer des richesses inexploitées ! Et sa poussière de fée pourrait lui ouvrir les portes vers de telles richesses ! Quelle chance il avait que Tut apprécie cette jolie fée assez pour avoir envie de l’inviter ! Et puis, elle était plutôt jolie une fois de forme et de taille humaine !

« Voilà qui est intéressant dis donc ! Tu cherches donc, petite fée, une personne pour s’occuper de toi, mais tu es au courant que le principe est que l’on soit au contraire, aux petits soins pour son maitre, alors n’inverse pas les rôles…. Hum attends…. Qu’est-ce que tu attends au juste d’un maître ? Qu’es-ce qu’un maitre feras our toi, te feras, et que ferais-tu pour lui ? Car je ne suis pas contre l’idée d’avoir une deuxième fée à mon service, mais je voudrai que l’on soit bien d’accord sur ce qu’est, selon toi, mon rôle et le tien… »

Il lui sourit avant de plonger son regard, devenu glacial mais restant dépourvu d’animosité ou encore d’hostilité. Il avait déjà une idée… il saisit la petite bourse et la rangea dans sa poche, la gardant pour plus tard, pour en offrir à sa reine. Il n’en avait nul besoin pour voler, mais elle aimerait peut être le cadeau.

« Merci, je suis sur que je lui trouverai une utilité, tu sais, je sais moi-même voler sans être trop maladroit ! »

Il à nouveau un petit sourire en pensant que ses performances étaient plus qu’erratiques, en effet, parfois faire de figures acrobatiques ne le gênait pas, et parfois, il avait du mal à décoller… il y avait tant de paramètres à prendre en compte… il avait parfois du mal avec la subtilité… même s’il en avait des élan par moment…

« Personnellement, et je pense que Tut confirmera, je suis quelqu’un d’exigeant, ne t’attends pas à pouvoir batifoler à tout moment. Comme tu peux e voir, les travaux sont variés et si il y a des pauses, elles ne sont dues qu’une fois les tâches exécutées… quelles que soient ses tâches ! »

Il finit sur cette phrase avant de  luis sourire de nouveau avec un regard beaucoup plus doux.

« Qu’en penses-tu ? Sachant qu’un contrat avec moi engagera ta vie, et plus encore, engagera ton âme. Car si je deviens ton maitre tu seras mienne corps et âmes. Mais je peux te garantir que tu ne seras jamais seule ! Il se peut même que je te présente aux autres fées et aux faeries de la cour de l’hiver. Je suis quelqu’un d’important. Mes possessions le sont donc aussi ! »

On aurait pu lui faire les plus méchantes choses qu'elle serait reste gentille et confiante, innocente jusqu'au bout des ailes, insouciante jusqu'au bout des ongles, inoffensive jusqu'au bout du nez. C'était cette gentillesse qui lui valait sans doute énormément de problèmes et c'était la meilleure des raisons pour elle de trouver un maître. Si elle restait seule, sa vie était un long et grand rassemblement de maladresses, de malheurs tous plus évitables que les autres mais qu'elle n'arrivait pas à imaginer toute seule, et d'ennuis encore plus énervants qu'ils pouvaient être dangereux pour la fée toute blonde. Pour le côté ingénu … Mmm. Elle avait eu depuis un seul et unique maître, qui lui avait enlevé une bonne partie de son côté ingénu .. Même si elle restait toute aussi naïve en connaissant les sentiments et le plaisir. Une qualité ? Pas vraiment certain, mais elle ne pouvait pas changer non plus ce côté de son caractère. Subir ses défauts et le bon vouloirs des autres, c'était exactement la définition de la vie de Clochette .. Même si elle n'aurait jamais pu la définir de cette manière.

De toute manière … Elle ne lui montrera le Pays Imaginaire que s'il arrive à trouver une bonne raison. Clochette ne veut pas y retourner tout de suite … Puis elle a peur de Crochet ! Elle ne veut pas que les gens découvrent un endroit préservé des humains .. Qui sait ce que pourrait faire le maître de Tut au Pays Imaginaire ? Il pouvait ne pas avoir de bonnes intentions, après tout. Elle le fixa une seconde, pour réfléchir à cette pensée. Non, il était trop charmant pour avoir de mauvaises intentions, il paraissait si gentil ! Il souriait malicieux et Clochette trouvait que cela lui allait bien. Donc, il ne pouvait décidément pas être quelqu'un de mauvais ou de méchant. Peut-être d'autoritaire .. Quand il avait parlé à Tut, la fée avait senti un long frisson parcourir sa colonne vertébrale. Son ton ne laissait pas entendre de rébellion. Mais au moins Tut avait une vie organisée. Les idées et les pensées de Clochette étaient un peu en bordel, certes mais elle n'arrivait jamais à se concentrer sur un seul sujet. Elle releva les yeux vers lui, une main tenant son menton alors que son coude était posé sur la table. Elle l'écoutait attentivement, les yeux posés sur lui et le dévorant avec ferveur. Elle hocha doucement la tête avec un sourire en coin joueur, plissant les yeux pour réfléchir aux bons mots à utiliser pour expliquer ces pensées. C'était un maître pour l'empêcher de se perdre, qu'elle cherchait ! Clochette n'arrivait pas à vivre toute seule, elle faisait tant de bêtises … et elle était si habituée à servir quelqu'un que la vie seule lui paraissait inutile, sans saveur. Il lui fallait un maître, point barre. Et elle s'occuperait bien de son maître ! Enfin, du mieux qu'elle le pouvait avec ses capacités de fée maladroite. Elle se recula un peu sur la chaise, s'asseyant en tailleur sur la chaise en entrouvrant les lèvres.

« - Le pays Imaginaire contient tant de mystères ! Mais il faut y faire attention .. Le capitaine Crochet veille au grain, vous savez. Il n'aime pas les étrangers, il considère que le Pays Imaginaire lui appartient." Elle sourit, doucement avant de continuer avec sa voix calme et aigue, comme un souffle léger et chantant. "Ce n'est pas exactement ça .. Je ne sais pas vivre seule. Je suis toujours perdue ! Alors qu'avec un maître, il me donne un ordre et m'indique quoi faire et j'y arrive .. Toute seule, c'est tellement compliqué ! Je n'attends de mon maître que de ne pas me laisser me débrouiller toute seule. C'est trop compliqué .." Clochette était une vraie enfant, et son ton soulignait encore ce côté enfantin et naïf de son caractère. Elle passa sa langue sur ses lèvres pour les humidifier avant de reprendre la parole avec un sourire conquis. "Je ferais pour lui tout ce qu'il me demandera." Elle lui sourit de plus belle avant d'hausser un sourcil interrogatif. "Vraiment ? Vraiment vous me prendriez à votre service ? Pour de vrai ? Vous seriez d'accord ?" Elle était si heureuse ! Elle rougit doucement, ses pommettes devenant rosées quand elle souriait de bonheur. Elle aimait être acceptée quelque part, elle avait toujours l'impression d'avoir acquis la confiance de quelqu'un. Pour elle, c'était un mérite, un grand mérite de savoir que Slade acceptait de la prendre à son service comme Tut. Et Tut était une grande fée pour elle ! 

Elle sourit et hocha de nouveau la tête en écoutant le jeune homme, son futur maître ! Elle hésitait à lui dire que seule la poudre de fée permettait d'atteindre le Pays Imaginaire … Après tout, il était tellement gentil ! Elle passa sa main dans ses cheveux blonds pour les coiffer un peu avant de lui montrer la poudre du doigt en soufflant.

« Gardez-la avec vous … Même si vous savez voler seule ma poussière permet d'atteindre le Pays Imaginaire, si vous voulez y allez. Il faut suivre les étoiles … Et voler dans le ciel ! Je suis certaine que vous devez maîtriser le vol, Monsieur. »

Elle hocha de nouveau la tête. Elle pouvait apprendre tellement de choses de lui et de Tut s'ils l'acceptaient … Mais elle ne voulait pas non plus s'engager trop vite. Mais si, elle avait envie ! Elle ne savait plus. Elle ne savait jamais...Prendre des décisions seule n'était pas une habitude pour Clochette. Elle n'y arrivait jamais ! Il allait falloir en fin de compte que Slade lui-même choisisse seul de la prendre à son service. C'était assez bizarre, mais c'était Clochette !

« Cela ne me dérange pas, vous savez. Je .. J'exécuterais toutes les taches le mieux possible ! »

Elle ne tiqua pas à la fin de la phrase. Les sous-entendus n'avaient aucun effet sur Clochette, puisqu'elle n'arrivait pas à les comprendre. C'était la faute à son cerveau de fée, un sentiment à la fois, une pensée à la fois et une capacité de réflexion un peu moins accrue que la moyenne. Il pouvait faire autant de sous-entendus qu'il voulait, elle ne les comprendrait pas ! Mais elle aimait bien quand on lui souriait, et qu'on la regardait avec  le regard doux actuel de son maître et elle sourit de plus belle, hochant vigoureusement la tête pour expliquer qu'elle le ferait le mieux possible. Persévérante, la fée voulait toujours plaire à ses maîtres !

« - Jamais seule .. Ma vie ? Mon âme ?" Elle parlait plus pour elle, chuchotant doucement à voix haute en réfléchissant. C'était alléchant ! Elle grattait son menton ave un de ses doigts effilés avant de sourire de nouveau en le regardant en face. "Mais on peut ne pas être votre fée pour toute notre vie, non ? Je suis prête à engager ma fidélité, mon corps et mon âme ainsi que ma vie pour vous servir durant une durée déterminée … ! Vous seriez d'accord ? Je cherche quand même à découvrir d'autres mondes … Et d'autres maîtres." Elle osait parler avec cette insouciance qui permettait de dire des choses qui n'étaient pas exactement sympathiques. "Je vous servirai le mieux que je le peux ..  Et je pourrez rester avec vous, n'est-ce pas ? Vous me surveillerez .. Je .. Oui."

Elle lui sourit, pas vraiment sûre d'elle. Elle avait envie et avait peur.  Enfin, elle eut un idée ! Une très bonne idée ! Relevant la tête et osant le regarder dans les yeux, perdants ses yeux malicieux et pétillants de jeunesse dans ceux de Slade elle lança, comme une idée qu'il pouvait utiliser :

"-Je .. Je pourrais faire un temps d'essai, pour voir si cela vous va ? Si ma manière de vous servir vous plaît et bien .. Je serai plus sûre de ma décision."

Elle parlait sérieusement et haussait un sourcil interrogatif pour lui demander si ça lui allait. Ca serait le plus simple, après tout ! Elle se leva de sa chaise pour approcher de lui, contournant la table pour se mettre à son côté, debout, les mains derrière le dos, liées sur ses reins alors qu'elle se dandinait sur ses deux jambes, se penchant une fois à gauche, une fois à droite en souriant, sa courte tunique suivant les mouvements de ses hanches.