Lacbert Lacbert était une charmante bourgade médiévale à l’orée d’une forêt, dans un royaume perdu dans le continent de Terra. Un royaume enclavé encerclé par de massives forêts, qui, comme la plupart des royaumes du monde, entretenaient du commerce avec Nexus, et autorisait abondamment l’esclavage. C’était une ville assez importante dans la région, qui était entourée par un mur d’enceinte, et où l’entrée était, comme dans n’importe quelle ville médiévale, libre. Lacbert était dominé par un fort, une puissante structure en pierre qui abritait la demeure d’un baron,
Sire Roland Lowën. Roland Löwen, comme son faciès le démontrait, n’était pas vraiment un home de paix. Sous sa houlette, l’influence économique de Lacbert s’était sensiblement agrandie à travers ses multiples victoires militaires contre ses voisins. Il participait toujours aux campagnes royales organisées contre tel ou tel dissident, et son château abritait un beau petit harem.
Il faisait jour, aujourd’hui, et Poison Ivy s’avançait lentement dans la ville. Elle avait une peau beige, normale, et portait ses tissus végétaux sur son corps :
son espèce de justaucorps vert recouvrant partiellement sa peau, et des bottes vertes, ainsi que des gants, également verts. Elle ressemblait ainsi clairement à une nymphe, et avançait le long des rues de ce village paisible, attirant les regards (et les érections) de bien des hommes. Il fallait dire que Poison Ivy dégageait naturellement des phéromones, et que les hommes y étaient généralement assez sensibles, sans compter que sa tenue exotique attirait bien des regards. Cette nuit, elle avait pris grand plaisir à coucher avec un aventurier de passage, un homme d’une guilde, qui traversait Lacbert pour accomplir une quelconque quête. On la prenait pour une nymphe, et, même si ce n’était pas le cas, elle se plaisait volontiers à confirmer de telles rumeurs.
Pamela, tout simplement, était en vacances. Et, pour se détendre, elle avait décidé de se rendre sur Terra, de traverser l’un des Portails de Seikusu, et de se perdre dans les immenses forêts de Terra, des endroits purs, où elle n’était pas agressée par la population, et où elle pouvait librement se perdre dans la nature, en oubliant toute présence humaine, et en ne faisant plus qu’un avec la forêt. Cependant, alors qu’elle se rapprochait de la forêt, Pamela avait croisé des petits villages où chasseurs et bûcherons lui avaient parlé d’une fée, une fée qui s’avançait vers Lacbert, afin d’explorer le monde des humains. Poison Ivy avait donc décidé d’aller vers Lacbert.
De manière très simple, elle était très attirée par toutes les créatures de la forêt : dryades, nymphes, fées... Pour Ivy, elles étaient un peu l’équivalent de Déesses. Il était donc tout à fait naturel qu’elle ait envie de la trouver. On ne lui avait pas dit son nom, et Blossom était une ville relativement grande. Théoriquement, elle était arrivée plus vite que la fée, et la cherchait donc en se promenant dans les rues, et en interrogeant les commerçants habituels, couchant parfois avec eux, ou avec leurs femmes.
Blossom avait cependant été remarquée par d’autres personnes, et, alors qu’Ivy la cherchait, un autre homme attendait impatiemment sa venue. Il était le plus riche marchand de la ville, un notable s’appelant
Alexis Molfroy. Molfroy vendait notamment des esclaves, mais également d’autres matières premières, et était le Grand Maître de la guilde commerciale de Lacbert. Une fée se revendrait chère, mais il avait aussi des vues sur cette nymphe qu’on avait signalé à l’auberge.
Depuis son confortable manoir, l’homme fumait une pipe, en attendant que ses hommes viennent lui ramener cette petite fée. Dans son bureau, il consultait, sur un carnet, le coût de vente des différents esclaves, afin d’essayer de déterminer la valeur d’une fée. Les fées étaient plutôt rares sur le marché des esclaves, et il estimait pouvoir en refourguer 20 000 pièces d’ors, au minimum. Il avait donc toutes les raisons légitimes de vouloir la capturer.
Ses hommes patrouillaient dehors, près de toutes les portes de la ville, afin d’être certains de pouvoir la retrouver, et la poursuivre.