Mélinda avait employé la technique dite de la « prise du koala » pour se cramponner à cette grande perche. C’était l’un des (nombreux) paradoxes qui tournait autour de la vampire : comment croire qu’une femme si petite, à tel point qu’elle devait, tel un enfant, se blottir contre ses amants, puisse être, en même temps, une redoutable esclavagiste ? Elle ressemblait alors à tout, sauf à une femme qui n’hésitait pas à tanner la peau de ses sujets avec des fouets, ou à les torturer, sexuellement parlant. Mélinda titilla la gorge de Voodoo, et ne sentit, dans la circulation de son sang, aucune hostilité. Bien. Elle avait bu un peu de sang en l’attendant, mais le sang, c’était comme un gâteau au chocolat : plus il y en avait, plus on avait envie d’en prendre. Elle planterait ses crocs dans cette peau, et elle ponctionnerait une partie du sang de Voodoo, elle se le promettait. Bien que cette femme fumasse un peu, Mélinda ne doutait point que son sang devait être particulièrement juteux. Elle saurait faire abstraction de l’arrière-goût de tabac sur son palais si délicat.
Voodoo se mit à se déplacer, et Mélinda, au bout de quelques secondes, se retrouva étalée, lascivement, dans une position qui aurait débridé l’asticot d’un moine, sur un épais coussin de sol pourpre. Mélinda écarta les bras, les repliant à côté de sa tête, tout en frottant, avec l’un de ses pieds, l’une de ses jambes. Ses cheveux formaient un rideau s’étalant autour de sa tête, et tout son corps était étal » sur le coussin, ses seins remuant lentement sous sa tête. Comment dire « Non » à une telle vision ? N’était-elle pas, en ce moment précis, l’incarnation de la beauté féminine en personne ? Sa belle robe ondulait sur son corps, et Voodoo, toute nue, l’observait, debout, avant de lentement se rapprocher.
Du regard, elle l’invitait silencieusement à venir.
Et Voodoo vint. Ses doigts se posèrent sur le nœud du lacet filant à hauteur de ses seins. Mélinda soupira, frémissant légèrement, et sentit les boucles se dénouer. Le lacet se défit, et la résistance de la robe décrut, cette dernière se défaisant, s’ouvrant lentement en deux, jusqu’à hauteur du nombril de la vampire. Elle s’écarta comme les pans d’une fleur, ne couvrant plus que ses jambes, et servant de fin drap sous son dos. Le désir continuait à monter, et la culotte verte de Mélinda était légèrement en train de s’humidifier Une petite tâche commençait à se former, ainsi qu’une légère odeur, des plus agréables, de son point de vue.
Voodoo se pencha vers elle, ses lourds seins remplissant l’espace, et elle s’attaqua à la poitrine de Mélinda, à ses deux tisons se dressant fièrement devant elle, ressemblant à des enfants affamés désirant qu’on les presse. Ses mamelons lui faisaient, en effet, légèrement mal, du fait du plaisir ambiant qu’elle était en train de ressentir. Elle n’avait qu’une envie : qu’on les presse, qu’on les titille, qu’on les caresse, qu’on joue avec eux. Elle voulait que Voodoo la soulage, et ce fut, naturellement, ce que cette dernière, avec tout son doigté et son expertise, entreprit de faire. Voodoo aventura ses lèvres, les suçant tendrement, sa langue jouant sur les tétons, glissant dessus. Mélinda, soupirant et gémissant de plaisir, remua le long du coussin, et posa ses mains sur la tête de Voodoo, les glissant dans ses mèches, ses doigts jouant avec sa belle chevelure, la caressant, mais veillant aussi, par la même occasion, à ce que Voodoo remplisse bien son office, et ne cherche pas à s’écarter trop rapidement du repas que constituait la poitrine agréable de Mélinda.
Les mains de Voodoo pressaient chacun de ses seins, douceur et chaleur glissant dessus, à la base des seins, remontant le long des deux bosses. Le corps de la femme écrasait celui de Mélinda, qui remuait faiblement le long du coussin, relevant ses jambes pour caresser. Aucun mot ne venait troubler leur séance, rien d’autre que les légers soupirs et halètements de la vampire. Deux femmes en train de se faire l’amour, de s’explorer mutuellement. Voodoo restait dans le rôle initial qu’on lui avait confié : exciter celle qui avait payé pour sa prestation, lui faire plaisir. Pour l’heure, la vampire se bornait à remuer les jambes, frottant le bassin de Voodoo avec elles, avant de les relever, pour les enrouler autour de son corps, ses talons tapant sur les fesses de Voodoo. Mélinda se réservait toutefois le droit d’agir plus tard.
Après tout, elle avait des crocs.