Wolverine versus the S.H.I.E.LD ? (Iron Girl)

Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, les Etats-Unis s’étaient fortement rapprochés du Japon, et avaient, de la même manière qu’ils avaient aidé l’Europe de l’Ouest, participé à la reconstruction économique du pays. Naturellement, ils n’avaient pas agi par pur altruisme, et avaient cherché, autant à développer le libre-échange, qu’à empêcher l’expansion du communisme. La guerre avait profondément ruiné le Japon, et l’explosion de deux têtes nucléaires sur le sol japonais avaient profondément changé les mentalités d’un peuple qui avait une longue tradition militaire.... À tel point que les aviateurs japonais, durant la guerre, n’avaient pas hésité à se faire sauter, devenant, en ce sens, des précurseurs des fanatiques islamistes qui n’hésitaient pas à se faire exploser également. Les Américains avaient implanté sur le Japon une série de bases militaires, afin de s’assurer de la défense du pays, et de disposer d’un avant-poste stratégique en Asie, près de la Chine et de l’URSS. Même après la fin de la guerre froide, ces bases continuaient encore à être au premier plan, la Chine étant loin d’être un pays qui rassurait les stratèges militaires.

Seikusu Base Camp avait été bâtie à la fin de la guerre. La base militaire américaine était plantée à proximité de Seikusu, près de la mer, et c’était là-bas que le SHIELD avait établi sa base, un bunker souterrain situé sous la base. C’est là-bas que les deux voitures du SHIELD se rendirent, traversant la forêt pour rejoindre la base. Il n’y avait aucun autre panneau que celui indiquant Seikusu Base Camp. La base avait une partie publique, permettant d’accéder aux archives de la base, ainsi qu’à différentes sections éducatives. Il y avait parfois des voyages scolaires organisés dans la base, et, de manière générale, bien qu’elle soit officiellement considérée comme une base de seconde zone, Seikusu Base Camp revenait souvent dans les actualités... Tout simplement parce qu’elle était à Seikusu, et que Seikusu n’était pas une ville comme les autres.

Les deux voitures du SHIELD s’enfoncèrent dans la base. Rachel avait retiré une partie de son armure, et semblait assez sonnée.

« Une réunion de crise va s’organiser... Mais je vous conseille de prendre une bonne douche... Surtout vous, Monsieur Howlett. Ne le prenez pas mal, mais vous renâclez sévère. »

Rachel se permit un léger sourire. Se changer ne lui ferait pas de mal non plus, car elle se voyait mal faire un briefing dans cette armure. Oh, elle tenait chaud, et la mousse à l’intérieur était plutôt agréable, mais, parfois, avoir des vêtements plus conventionnels, ça faisait du bien. Rachel était, en tant que pure Hawkes, une grande amatrice des uniformes militaires. Le premier costume de Noël que la famille lui avait offerte était d’ailleurs un uniforme militaire. C’était plus psychologique qu’autre chose : Rachel se sentait bien dans des treillis.

« Je vais conduire Logan aux douches. On se verra ensuite en salle de briefing »

La femme hocha la tête. Les voitures s’arrêtèrent sur un parking, et le groupe en sortit, pénétrant dans un bâtiment. Ils rejoignirent un couloir avec de nombreux ascenseurs, et, au lieu de monter aux étages supérieurs, entreprirent de descendre. Rachel restait relativement silencieuse, car elle réfléchissait. Thomas Emmett... Apparemment, ce type était un débile. Un débile qui s’était retrouvé avec des pouvoirs de mutants. Tout cette histoire sentait la conspiration à pleins nez. Il était possible qu’elle soit d’origine militaire. Rachel était bien placée pour savoir que l’armée américaine était un vaste patchwork d’organisations secrètes, d’administrations mystérieuses, et d’agences secrètes. Sous l’ère Georges W. Bush, et sous la menace du terrorisme, ces agences avaient éclaté à foison, et, si la plupart d’entre elles ne servaient à rien, d’autres avaient des rôles plus obscurs. Visiblement, quelqu’un avait essayé d’inoculer le gène mutant dans les corps de pauvres débiles mentaux, et les captures d’écrans que Rachel avait obtenu par le biais de son armure permettraient peut-être d’avoir un début de piste.

Dans tous les cas de figure, Rachel se retrouva à nouveau seule avec Logan, et fila vers les douches. Les douches du SHIELD n’avaient rien de vraiment particulier. Une succession de cages sur la gauche, de vestiaires à droite, et un appareil au centre, qui permettait de lancer et d’arrêter toutes les douches au même moment, discipline militaire oblige. Rachel désactiva tous les pores de son armure, n’ayant plus que ses sous-vêtements.

« Quinze minutes, ça me paraît bien. »

Restait à savoir s’ils allaient se doucher séparément, ou ensemble. Logan ne serait certainement pas hostile à l’idée de prendre sa douche avec Rachel. Quant à elle... Hum... Disons qu’une femme ayant fait l’armée avait tendance à être moins prude que d’autres femmes.

« Dis-moi, Logan, pourquoi tu m’as caressé les cheveux, à un moment ? J’avais de la poussière ? »

Ce petit geste n’avait pas échappé à l’attention de Rachel, mais elle avait été un peu trop sonnée pour en parler à ce moment.

Logan s'était réveillé peu de temps avant leur arrivée à Seikusu Base Camp. Il en connaissait naturellement l'existence et la localisation mais l'avait soigneusement évitée jusqu'à présent ; et voilà que malgré tout, il finissait par y mettre les pieds et, qui plus est, par la grande porte. Lorsqu'on lui suggéra d'aller se doucher, Logan opina du chef, un léger sourire aux lèvres. Depuis le temps qu'il la réclamait, sa putain de douche ! Le corps couvert de poussière, de sang et de sueur séché, il sentait presque aussi fort qu'un sanglier en rut. Quant à Rachel, elle devait probablement avoir pas mal transpiré, à l'intérieur de sa boîte de conserve. Une fois la voiture arrêtée, l'un des hommes qui accompagnait l'officier du SHIELD lui ouvrit la portière et lui tendit la main pour l'aider à se relever. Logan refusa son aide d'un signe de tête ; ses blessures s'étaient refermées et hormis un mal de crâne persistant, il allait plutôt bien.

« Ca ira merci. »

Comme d'accoutumée, la base du SHIELD était localisée en profondeur, sous la base militaire, ce qui ne plaisait pas particulièrement au mutant. Non seulement Logan aimait les espaces ouverts, mais en outre il avait passé suffisamment de temps en captivité pour développer une légère claustrophobie. Une fois dans l'ascenseur, Logan  laissa Rachel aux prises avec ses réflexions et s'absorba dans la contemplation de l'indicateur d'étage au dessus des portes blindées, dont les chiffres défilaient rapidement. Wolverine était malin et ingénieux, mais il n'avait rien d'un cerveau. Pour lui, cette affaire n'avait encore aucun sens, et il comptait sur Rachel pour débroussailler le dossier.

« J'espère que vous avez l'eau chaude, au moins », lança-il à la jeune femme en tailleur, pour tâcher de détendre l’atmosphère.

« Nous l'avons, mais elle est rationnée », lui répondit-elle, du tac au tac.

Logan haussa les sourcils et se retourna vers l'une des armoires à glace qui l'encadrait, le chauffeur de la voiture. L'homme lui sourit et secoua la tête, lui indiquant ainsi qu'il était inutile d'insister. *Sûrement une psychorigide... Et moi qui me plaignait de Rachel... *. A la sortie de l'ascenseur, l'homme lui tendit la main.

« Nigel Scott, monsieur Howlett, nous nous sommes croisés en Angleterre il y a cinq ans, on a bu un whisky avec les gars de la section. C'était une belle mission, monsieur. A cette époque là, vous travailliez encore pour le SHIELD ». 

Le mutant interdit, tâcha de se souvenir de la soirée en question, mais il avait tant et tant de souvenirs que ce qui n'était primordial finissait par devenir flou dans son esprit. En outre mis à part le fait d'être grand et balèze, tout du moins par rapport à la moyenne des humains, l'homme avait un physique tout à fait banal, hormis sa tignasse rebelle de cheveux frisés. Mais heureusement, Logan finit par se rappeler de lui.

« Belle mission, Nigel, comment vont Sarah et les enfants ? »

A la reconnaissance qui se lisait dans le regard de l'agent du SHIELD, Logan sût qu'il avait touché juste. Lorsqu'il l'avait rencontré, Nigel était un jeune père de famille qui montrait à tout le monde des photos de sa femme et de ses gosses ; il y avait toujours un mec comme lui, dans une équipe.

« Je suis divorcé maintenant, mais les enfants vont bien. Bon courage pour la suite, James. Appelez-moi si vous vous voulez aller boire une bière. »

Avant de s'en aller, l'homme lui tendit une carte, toute simple, avec son nom et son numéro de téléphone, qu'il accepta. Après tout, il ne connaissait pas grand monde au Japon, et aller vider quelques verres avec un ancien frère d'arme n'était pas pour lui déplaire. Lorsque le groupe se sépara et que Logan emboîta le pas à l'agent Hawkes, le mutant s'aperçut que mis à part quelques sourcils froncés par rapport à sa tenue ou à son odeur, le personnel de la base semblait presque normal de le voire déambuler dans leurs locaux ; ils en avaient sûrement vu d'autres. Alors qu'ils arrivaient aux douches, Logan se reprit à penser à nouveau à Jean ; si ces types avaient la technologie nécessaire pour copier le pouvoir de la défunte x-woman, les choses risquaient de devenir particulièrement dangereuses, voire tragique, une Jean Grey incontrôlable étant susceptible de générer un véritable chaos.

« Pardon ? »

Logan n'avait entendu que les derniers mots de Rachel, mais ils ne semblaient pas lui être directement destinés. Quinze minutes ? C'était amplement suffisant. Le X-man s'était par le passé assez largement satisfait de bains rapides dans l'eau glacé de l’Amérique du nord. En comparaison, quinze minutes et un peu d'eau chaude, ça frôlait le quatre étoiles. Logan s'assit sur un banc en métal et commença à délacer ses bottines, s'attendant à ce que la jeune femme s’éclipse de son côté. Si cela avait été le cas, le mutant ne l'aurait pas retenue, préoccupé comme il l'était. Néanmoins Rachel n'en fit rien ; au contraire elle désactiva intégralement son armure en appuyant sur une plaque située sur son bas ventre, et se retrouva nue, à l'exception de ses sous-vêtements. Logan sourit : visiblement la pudeur n'était pas le point fort de l'agent Hawkes ; ils avaient au moins ça en commun. Son regard appréciateur glissa de sa poitrine opulente vers sa chute de rein et ses jambes interminables.

« Je reconnais bien là le travail de Stark », lança-il amusé. « obliger le personnel féminin à se foutre à poil pour enfiler une armure de guerre, c'est tout lui. »

Le mutant se leva pour ôter son pantalon et dans le même geste, son boxer, exposant sa nudité complète à son interlocutrice, sans la moindre geste. Entre ses jambes, un épais phallus débandé débandé. La question à brûle-pourpoint de Rachel le pris au dépourvu. La jeune femme était moins froide qu'elle en avait l'air elle était juste... Très professionnelle.

« Hé bien ma foi je... Je crois que je m'inquiétais un peu, avec tous ces chocs sur ton armure. Je voulais simplement vérifier que tu n'avais pas d'hématome, ou une saloperie du genre. »

Un peu gêné, le mutant s'approcha de la rousse, qui lui faisait face, posant une grosse paluche fiévreuse sur son épaule. Il n'était pas très grand, mais un peu plus, toutefois que Rachel, et sa carrure bestiale la faisait ressembler à une enfant, en comparaison. De l'autre main, entre le pouce et l'index, il lui releva le menton vers le haut. Quelques ecchymoses avaient bleuit et elle avait un peu de crasse dans le cou et sur les joues.

« Une vraie guerrière amazone », souffla-il, amusé.

Wolverine n'avait jamais été aussi près de Rachel, mis à part lorsqu'il l'avait surprise dans le noir, quelques heures plus tôt, mais les circonstances ne se prêtaient alors guère à l'admiration de sa plastique. Le reste du temps, elle avait porté son tas de ferraille. A présent Logan se rendait compte à quel point comparer Rachel et Phénix était vain ; à part leur couleur de cheveux, les deux jeunes femmes n'avaient pas grand chose en commun. Jean avait été plus grande et plus placide, que Rachel. Ses traits étaient aussi plus durs, comme taillés dans l'acier, alors que Rachel avait un visage et des formes plus arrondies, des lèvres plus pleines, et des yeux gris-bleus, et non verts. Non, Rachel ne ressemblait pas à Jean, et pourtant elle était superbe. Avant de s'en rendre compte, le mutant s'était penché vers elle pour l'embrasser, sa main se perdant dans la chevelure enflammée de la jeune femme. Et le désir survint ;  Logan sentit le sang affluer vers sa verge massive, collée tout contre le ventre de la rouquine. Il se mit à l'embrasser plus sauvagement, plaquant ses lèvres contre les siennes, envoyant sa langue butiner celle de Rachel. De sa main libre, il fit jouer l'attache de son soutien gorge qui s'affaissa sur les hanches pleine de son amante, avant de presser le corps agile de Rachel contre lui, ses seins s'écrasant contre son torse.

« Allez, viens, Rouquine. » ajouta-il simplement dans le creux de son oreille, le souffle court. Le mutant lui laissa à peine le temps de retirer sa culotte, et l'entraîna vers l'une des cabines de douche. L'espace n'avait pas été pensé pour deux personnes, encore moins lorsque l'une d'elle était du gabarit de Logan, aussi se retrouvèrent-ils collés l'un contre l'autre, sous le jet tiède de la douche automatique. S'emparant de la savonnette, le x-man se mit à en frotter doucement le corps de la rouquine qui lui faisait face. Le cou d'abord, puis les épaules, le dos, et enfin les fesses, introduisant subrepticement un doigt entre elles pour en taquiner furtivement l’œillet, avant de frotter ses cuisses un peu plus énergiquement. Il en termina naturellement avec son pubis qu'il enduisit de savon avant de décrire des cercles concentriques de plus en plus appuyés sur sa chatte pour en exciter le clitoris. Le mutant avait plongé son regard dans les yeux bleus-gris de son interlocutrice, se repaissant de ses réactions. Sa queue bandée se dressait dorénavant entre eux ; ses soubresauts répétés semblaient mettre au défi la jeune femme de s'en emparer de ses doigts fuselés.

Au moins, lui n’avait rien à compenser. Bras croisés, Rachel observa brièvement son sexe. Wolverine était plutôt bien bâti, il fallait bien le reconnaître, et Rachel... Et bien, Rachel, tout en étant d’apparence froide et professionnelle, n’en restait pas moins une femme passionnée. Il fallait juste apprendre à la connaître pour comprendre que son côté frigide et froid n’était qu’un masque, un masque qu’elle s’était progressivement forgée à l’armée, afin d’éviter d’être cataloguée dans le camp des putes de service. À l’armée, il n’y avait que trois catégories de filles : les salopes, les garçons manqués, et les putes. À choisir, Rachel avait fait son choix, et, depuis lors, elle conservait ce masque, qui était devenue une partie d’elle-même. En définitive, elle était un très bon choix pour porter une armure froide et métallique la faisant ressembler à une variante rouge, dorée, et sexy, de Dark Vador.

Tandis que Logan inspectait son visage comme un morceau de viande, Rachel, elle, repensait à la carrière de l’homme. Depuis qu’elle l’avait vu avec Nigel, tantôt, elle repensait à la dernière mission de Wolverine pour le compte, non pas du SHIELD, mais de Fury. Une mission qui avait conduit à la mise aux arrêts de Fury, qui était devenu un fugitif activement recherché par le gouvernement. Rachel ne connaissait pas tout des éléments de l’affaire, mais elle savait que Fury avait essayé de convaincre le SHIELD qu’un complot se préparait sur le sol américain, et était organisé depuis la Latvérie, qui n’était alors plus dirigée par le Docteur Fatalis, mais par une femme, Lucia von Bardas. Elle avait été élue par le peuple, et avait suivi des études universitaires à l’UNC, l’Université de Caroline du Nord. Fury, d’après les éléments du dossier, avait essayé de convaincre le gouvernement que Bardas finançait en réalité des activités terroristes sur le territoire américain en armant des supers-vilains, déclenchant des vagues de crimes et de violences. La Maison Blanche, ainsi que le Pentagone, n’avaient pas cru aux preuves de Fury, et lui avaient formellement interdit de s’attaquer à la Latvérie, un pays fragile, sortant d’une longue période de tyrannie, et aux institutions démocratiques instables. Fury ne s’était pas laissé avoir, et avait réuni une équipe, provoquant la destruction du palais présidentiel. Von Bardas avait failli être tuée, et était revenue à la vie sous une forme améliorée, synthétique, un cyborg impitoyable qui avait failli déclencher une bombe nucléaire à Manhattan. L’affaire avait conduit la Cour Suprême à prononcer un mandat d’arrêt international contre Nick Fury, et à l’ôter de tous ses accès au SHIELD. Rachel savait que plusieurs supers-héros avaient trempé dans cette histoire, comme Spider-Man, Daredevil, Captain America... Ou encore Wolverine. Cependant, il était difficile d’en savoir plus. C’était une affaire classée, et la direction n’aimait pas trop qu’on en parle. Fury avait encore un certain respect au sein des agents du SHIELD, ce que Tony Stark avait lourdement senti quand il avait obtenu les rênes de l’organisation.

Ses pensées tourbillonnantes s’arrêtèrent quand Logan se pencha vers elle, l’embrassant.Il avait des poils sur le menton, une barbe naissante. C’était sale, gras, piquant... Exquis. Rachel soupira faiblement en fermant les yeux, surprise, mais elle ne pouvait pas se mentir à elle-même, et elle ne pouvait pas taire ce désir qui venait de germer en elle. Peut-être bien que, après tout, elle aimait les hommes virils et légèrement (mais vraiment légèrement) machos. Par rapport à ses anciens camarades de régiment, Logan était presque un gentleman. Plus sérieusement, Rachel avait appris que le machisme était parfois une sorte d’humour, et qu’il ne fallait pas réagir comme une vieille bigote s’offusquant dès qu’elle entendait une blague sexiste.

Logan lui ôta son soutien-gorge avant d’entrer dans la cabine. Rachel sourit, et ôta sa culotte, finissant également toute nue.

« Allez, viens, Rouquine. »

Il ne lui laissa pas vraiment le temps de réfléchir. La main de Logan l’attira, et elle se retrouva dans la douche. Le pommeau s’enclencha automatiquement, venant d’en haut. On pouvait régler la température à l’aide d’un petit interrupteur mural, comprenant deux boutons : une touche pour rafraîchir l’eau, ou pour la chauffer. Un autre bouton, commutatif, servait à accélérer le débit ou non. De manière générale, les douches du SHIELD étaient plutôt bien efficaces. Rachel n’avait pas à se plaindre, et elle ne comptait pas se plaindre.

L’homme aventura un doigt dans son fondement, et elle esquissa un sourire. Il était plutôt aventureux, mais elle allait devoir lui rappeler qu’ils vivaient au 21^ème siècle. Elle lui sourit, et l’écarta un peu en sentant son sexe se frotter contre ses cuisses.

« Monsieur prend ses aises, hein ? »

Elle lui sourit légèrement, et s’adossa contre la porte vitrée permettant de sortir. Elle était solidement fermée, par des verrous pneumatiques. Difficile à ôter, à moins de le briser.

« Allez, viens, mon grand, je sens que tu as envie de me soulever... Et de me baiser. »

L'eau tiède ruisselait sur la peau du mutant, emportant avec elle les couches les plus superficielles de sang et de crasse qui lui couvraient le torse et le visage, plaquant ses cheveux vers l'arrière. Le bon quart d'heure que Rachel et Logan qu'ils avaient devant eux était salutaire ; il leur permettrait de décompresser un maximum avant la réunion de crise. Logan n'avait jamais aimé les réunions. On discutaillait pendant des heures, le cul planté sur des chaises inconfortable, avant de prendre la décision qui semblait la plus raisonnable, c'est à dire l'exacte inverse de la manière d'agir de Logan, qui préférait agir à l'instant, et réfléchir ensuite. Néanmoins, l'avantage était qu'avec l'incident de cet après-midi, ces connards du SHIELD – qui, définitivement n'étaient pas derrière l’enchaînement de ses récents ennuis - allaient devoir lui filer un coup de main, puisqu'ils étaient probablement aussi emmerdés que lui par la situation. Ils allaient probablement essayer de lui refiler le sale boulot, en lui faisant comprendre que s'il n'était pas disposer à apporter son concours à l'agence, des femmes et des enfants allaient mourir et caetera, ce qui d'ailleurs, fonctionnait généralement assez bien. Mais cette fois-ci, le mutant resterait ferme ; si coopération il devait y avoir, il exigerait loyauté et réciprocité de ses partenaires.

Wolverine reporta son attention sur Rachel, qui venait de le repousser gentiment. Le mutant lui jeta un regard faussement réprobateur, un sourire carnassier découvrant sa dentition parfaite. Là encore, son facteur guérisseur faisait des merveilles ; Logan avait beau manger n'importe quoi, fumer comme un pompier et rarement se laver les dents, il n'avait jamais eu la moindre carie, et ses dents restaient immaculées, comme au premier jour. Toujours est-il que si la jeune femme avait accepté de le suivre dans les douches, elle allait devoir en assumer les conséquences.

« Mademoiselle Hawkes joue les rebelles ? Mes mains ne sont pas assez propre pour ton joli petit cul, c'est ça ? »

Le mutant la plaqua contre la vitre trouble de la douche, pétrissant les fesses fermes de Rachel de ses mains puissantes, enfouissant son nez dans ses cheveux roux et trempés, frottant son sexe gonflée contre son ventre. Loin de répondre à l'invitation de la rouquine, bien trop pressée à son goût, Logan referma ses doigts sur sa gorge pâle. Sans son armure elle paraissait si menue, si fragile. Avec les années et quelques mauvaises expériences, le mutant avait appris à contrôler sa force herculéenne et ses pulsions sauvages, mais il n'en était pas devenu délicat pour autant. L'homme aimait le sexe brutal et passionné, et Rachel allait bientôt s'en rendre compte. La poigne du mutant n'était pas suffisamment oppressante pour être dangereuse pour la jeune femme, elle l'empêchait simplement de respirer normalement, et la forçait à lever les yeux vers lui. Le mutant se pencha alors pour lui glisser quelques mots à l'oreille.

« Je te baise quand je veux, ma belle. Et je te défoncerais comme une chienne seulement quand tu me le demanderas très gentiment. », la rabroua-il.

Logan n'était pas vraiment vexé ; à vrai dire c'était plutôt le contraire : le fait que Rachel s'efforce de garder contenance et essaye de lui tenir tête, l'amusait et l'émoustillait. Les femmes qui se donnaient simplement à lui sans réagir ne l'intéressait pas, il lui fallait des femmes avec du caractère, des envies et des pulsions. Des envies, Rachel en avait sans doute. Au fond, elle avait envie de se faire soulever et défoncer contre la porte de la cabine de la douche. De sa main libre, le mutant soupesa l'un de ses seins, puis le pétrit doucement du bout des doigts, finissant par en exciter le téton entre le pouce et l'index. Lorsqu'il se lassa, sa paluche glissa sur les hanches de rachel, puis directement entre ses cuisses, introduisant plusieurs phalanges d'un épais entre ses lèvres humides, avant d'effectuer de léger petits aller-retour pour assouplir l'intimité de la jeune femme. Lorsqu'il la sentit se relâcher,son annulaire rejoignit son majeur dans la grotte tiède et le mutant commença à la besogner plus vigoureusement, les têtes de phalanges venant percuter l'entrée de sa chatte et produisant un bruit mouillé des plus obscènes. Observant fiévreusement ses réactions, Logan attendait avec impatience de voir ce beau visage se déformer sous l'effet de la jouissance.

Soudain, l'odorat et l'ouïe surnaturels du mutant détectèrent un intrus, ou plutôt une intruse, étant donné les phéromones femelles qu'elle sécrétait. *Merde !* Logan fronça les sourcils et remonta sa main de la gorge de Rachel vers sa bouche. L'eau avait beau couler, si Rachel se mettait à gémir un peu trop fort, l'autre femme l'entendrait probablement, et elle risquait d'avoir des ennuis... Mais pas lui. Une moue amusée se peignit sur les traits du mutant. Après tout, il s'en moquait pas mal, de se faire gauler en train de culbuter un officier du SHIELD dans les douches mixtes -quelle idée!-, au contraire c'était plutôt amusant. Si le verre de la porte des douches était trouble, une personne un tant soit peu observatrice pouvait s’apercevoir qu'il y avait deux personnes dans la cabine, au lieu d'une seule... Logan retira sa main des lèvres de Rachel, alors que le bruit d'une paire de talons retentissait sur le carrelage.

« Il y a des casiers, pour ranger ses affaires, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué... »

La voix de la femme était claire et posée, légèrement amusée. Logan haussa les sourcils, sans comprendre de quoi elle parlait, puis il compris. Lorsque Rachel et lui s'étaient précipités dans la douche, Logan n'avait pas pris le temps de ramasser le soutien-gorge de la rouquine, et l'avait laissé par terre, en plein milieu du passage, certain que personne ne viendrait les déranger. Après tout, qui pouvait bien avoir envie de prendre une douche au siège du SHIELD et pas chez soi, à une heure pareille, à part deux rescapés d'une expérience à haut risque ?

« Je mets votre soutien-gorge sur le banc, avec votre heu... Culotte, mademoiselle, d'accord ? »

L'intruse devait se demander pourquoi les seuls vêtements de femme qu'elle avait sous les yeux étaient des sous-vêtements et une plaque de métal. Toutefois, si elle avait remarqué les affaires du mutant, elle ne semblait pas s'en préoccuper pour le moment. Logan avait cesser de marteler de ses doigts la chatte de la jeune femme. Il imprimait dorénavant à son poignet des mouvement plus doux, frôlant par moment le clitoris de son pouce.

« Ben alors, tu lui réponds pas ? » lui chuchota-il, presque tendrement. Avant de l'embrasser silencieusement sur la joue. « Répond-lui si tu veux que je te baise, ma belle petite salope. »

Pour l'inciter à prendre une décision, l'homme retira ses doigts de son intimité et fit pivoter la jeune femme par les épaules, pour qu'elle se retrouve face à la vitre, les seins écrasés contre le verre mouillé, l’agrippant par les hanches pour qu'elle se cambre vers lui. Glissant son sexe chaud et palpitant entre les jambes de Rachel, sans toutefois la pénétrer, il imprima un léger mouvement ondulatoire à son bassin, frottant ainsi son vit gonflé contre l'intimité de la jeune femme. Il se demandait comment la fière et orgueilleuse Hawkes allait réagir face à une situation aussi embarrassante et, quoiqu'il en soit et qu'il en dise, la prendrait puissamment ensuite, jusqu'à la faire crier.

Rachel ne fut guère offusquée par l’arrogance de l’homme, et par ce machisme qui semblait se dégager de lui. Visiblement, peloter les fesses de Rachel semblait le tenter... Ce qui, là encore, ne la surprenait pas. Rachel était une Hawkes qui cachait bien son jeu. On imaginait mal les Hawkes aimer ces plaisirs déviants et pervers que constituaient par exemple la sodomie, et Rachel pouvait le comprendre. Les Hawkes étaient de sacrés conservateurs, des héritiers des WASP, croyant en Dieu, en la Bible, aux Etats-Unis, et au mariage. Traditionnellement hostiles à l’avortement, au concubinage, aux immigrés venant juste pour bénéficier des aides sociales, et farouchement hostiles à toute forme de socialisme, on pouvait comprendre qu’ils voyaient en la sodomie une pratique sexuelle déviante, interdite, et barbare. Rachel devait être plus moderne que ses parents, mais elle ne l’aurait jamais avoué à ces derniers. Elle était même bisexuelle, et avait couché avec des femmes, notamment Carol Danvers, qui l’avait aussi sodomisé. Autant dire que Rachel était une véritable catin, et coucher avec un sauvage comme Wolverine, vagabond, rustre, mal rasé, mal coiffé, qui la doigtait sans hésitation, allait confirmer cet avis.

La jeune femme était en train de mouiller, et soupirait et haletait, son corps se tendant, ses seins se durcissant. Elle haletait et gémissait, et sa tête heurta la vitre, alors que ses mains se posèrent sur les épaules de l’homme. Elle savourait le contact des doigts inquisiteurs de l’homme, voyait son sexe tendu, sa verge impatiente, qui n’attendait qu’à se perdre dans son corps. Assez ironiquement, ce n’était pas tant elle qui attendait que lui. Logan essayait d’inverser les choses, mais Rachel n’était pas dupe, et elle connaissait suffisamment les hommes pour savoir qu’ils n’étaient pas capables de se retenir autant que les femmes. Si la vision de Logan des femmes se limitait à celle des bandes dessinées pornographiques, ou des films, il risquait de déchanter.

Rachel était en train de s’amuser, quand elle entendit soudain du bruit. Tournant la tête, elle entendit des bruits de talon aiguille claquant dans le couloir. La femme fronça les sourcils, et entendit alors la femme parler. Ce timbre... Rachel le reconnaissait. Elle ferma les yeux, et se mit à l’identifier, à le repérer...

« Ben alors, tu lui réponds pas ? glissa alors un Logan, visiblement amusé, dans son dos, en la plaquant contre la vitre. Répond-lui si tu veux que je te baise, ma belle petite salope. »

Si, à travers la buée, Rachel ne pouvait pas voir la femme se trouvant de l’autre côté, elle savait que l’inverse était vrai. La femme avait du voir deux formes, et Rachel savait très bien de qui il s’agissait. Esquissant un sourire, elle se retourna vers Logan.

« Oh, mais rassure-toi, je vais lui répondre, rétorqua-t-elle. Mais c’est plutôt toi qui demanderas à se faire baiser. »

Et, probablement à la surprise de Logan, Rachel posa sa main sur la poignée de la porte, et l’ouvrit. Un vent frais s’insinua dans la cabine, et le corps nu de Rachel apparut dans l’embrasure de la porte.

« Oh, M^lle Hawkes. J’ai cru comprendre que votre appartement avait eu un léger souci… Vous n’avez pas eu le temps de vous doucher chez vous ? »

Le ton amusé de cette femme appartenait à une personne travaillant au sein de la base, mais sans être une agente du SHIELD. Il s’agissait tout simplement d’une secrétaire, qui s’appelait Sandra. Comme son nom et son corps semblaient l’indiquer, elle venait des Etats-Unis. Elle était une métis indienne venant d’une réserve indienne dans le nord du pays. Elle avait fait quelques études en droit, et avaient postulé comme secrétaire dans un cabinet d’avocat. Les aléas du métier l’avaient envoyé au sein du FBI, puis, finalement, au SHIELD. Même un organisme américain ultrasecret avait besoin d’agents de surface et de secrétaires, après tout. Leur contrat comprenait juste des clauses de confidentialité, et ils étaient sélectionnés sur le volet. Sandra avait fait l’objet d’une enquête interne, permettant d’établir qu’elle n’avait aucun antécédent criminel, et aucune affiliation avec des organismes socialistes, islamistes, ou radicaux.

Par ailleurs, elle avait aussi un certain attrait pour la gente féminine, et faisait partie des quelques rares amantes de Rachel. Qu’elle soit là n’était pas un hasard. Les douches, au moins dans le couloir, comprenaient aussi des caméras de sécurité, et Sandra avait du la voir rentrer avec Wolverine... D’où sa présence. Rachel sortit de la cabine, observant brièvement la caméra de sécurité. Sandra dut probablement capter son regard, car elle lui sourit :

« Il est possible que la caméra regarde une autre partie du couloir...
 -  Vraiment ? Je ne suis pas sûre que ce soit très... Règlementaire.
 -  Presque autant que de s’envoyer en l’air dans les douches, je dirais, M^lle Hawkes. »

Rachel sourit, et l’embrassa tendrement. Sandra était un peu plus petite qu’elle, et s’enlaça contre elle, agrippant ses cheveux, les caressant, envoyant sa langue dans sa bouche.

Si résister face à une femme était difficile, quand c’était deux femmes en train de se faire des câlins, tenir face à elles relevait du miracle. Ainsi, tandis que les deux femmes s’embrassaient, et que les mains de Sandra venaient peloter les fesses de Rachel, cette dernière s’évertua à la déshabiller, ses mains glissant sur son tailleur, la déshabillant peu à peu, faisant tomber ses affaires sur le sol.

Les choses ne se déroulèrent pas exactement comme prévu. Au lieu de paniquer, Rachel lui répondit trop vite, et un octave trop haut ; elle n'était pas plus dérangée que lui que par la situation. De deux choses l'une ; soit Rachel était encore plus nymphomane que ce qu'il croyait, et la perspective de se faire griller la faisait mouiller, soit... « Hein ?! » avant qu'il ne puisse réagir, Rachel lui glissait littéralement entre les doigts et ouvrait tranquillement la porte vitrée de la cabine de douche, révélant une jolie petite brunette en tailleur et talons, qui les observait d'un air goguenard. Évidemment, Rachel et elle se connaissaient et Logan venait de passer pour le dernier des abrutis, ce qui avec Rachel n'était pas la première fois – ni probablement la dernière. Mais ce qu'il se passa ensuite était encore plus dingue, à en faire se retourner le patriarche Hawkes et ses belles médailles dans sa tombe. Après avoir échangé quelques vagues sous-entendus tendancieux, les deux femmes tombèrent dans les bras l'une de l'autre, se roulant une pelle magistrale.

« Putain de bordel de merde », souffla le mutant, abasourdi, alors qu'un frisson de désir irradiait de sa colonne vertébrale.

Logan avait vécu suffisamment longtemps pour avoir eutd’innombrables aventures sexuelles ; celles qui comptaient de multiples partenaires étaient rarissimes. Aussi son vit pompait-il de formidable quantités de sang, et se raidissait comme jamais, agités de légers soubresauts, comme s'il était doté d'une vie propre. Pendant de longues secondes, le mutant resta immobile, observant avec avidité les jeunes femmes enlacées, leurs langues se mélanger et leur bassins onduler, branlant silencieusement son sexe massif d'une main ferme. Lorsque Sandra se retrouva en sous-vêtements, sa jupe zippée à ses pieds, sa chemise et sa veste négligemment jetés dans un coin de la pièce, le mutant ne tînt plus, et franchit la courte distance qui le séparait de Rachel et son amante.

« Tu gagnes Rouquine », avoua-il, de bonne guerre, le regard fiévreux.

Laissant ses mains s'égarer sur les croupes respectives des deux jeunes femmes, Logan fourra son nez dans les cheveux de la nouvelle venue.

"Hum... Moi c'est Logan, enchanté princesse", lança-il, d'un ton qu'il voulait badin.

Plus sophistiquée que Rachel, elle portait un parfum de marque qui se mariait à merveille avec l'odeur sucrée de sa peau. Lorsqu'elle releva légèrement la tête, Logan substitua ses lèvres à celles de Rachel, embrassant ardemment celle qui un instant plus tôt, n'était pour lui qu'une parfaite inconnue, pressant son gland humide contre son ventre. La sexualité s'épanouissait souvent dans la différence et dans le contraste ; aussi le mélange des peau pâles et légèrement hâlées de ces deux corps graciles qui se mélangeaient nourrissait l'envie du mutant, le rendait ivre de désir. Contournant Rachel, son phallus en main, il plaqua sa paume sur le bas de son dos et glissa, sans plus attendre, écrasa son gland violacé contre l'entrée de la chatte détrempée de la rouquine. 

« Mon Dieu Rachel, t'es tellement étroite, c'est... dingue », grogna-il, alors que sa queue se frayait un chemin entre les lèvres de la jeune femme, écartelant ses chairs tièdes et humides.

Lorsqu'un bon tiers de son vît fut introduit dans l'intimité de la jeune femme, le mutant la saisit fermement par la taille pour la pénétrer sèchement, envoyant le reste de sa queue turgescente au fond de sa chatte. Le geste fut suffisamment vigoureux pour forcer Rachel à se cambrer, et pour que son bassin claque vigoureusement contre le postérieur rebondi de son amante. Si la rouquine avait une chatte aussi serrée, le x-man n'osait pas imaginer la sensation qu'il ressentirait en baisant son cul. Imprimant un mouvement ferme et régulier à son bassin, Logan limait à présent consciencieusement l'intimité de la rousse. Remontant ses deux mains le long des hanches de Rachel Hawkes, Logan les referma sur ses seins qu'il comprimait et pétrissait entre ses doigts agiles, soufflant son haleine brûlante contre contre la nuque de la jeune femme. A présent, le mutant produisait des râles rauques et brefs, au rythme de ses coups de butoir, le visage contracté par le plaisir, son regard vitreux se perdant dans les iris d'émeraude de leur invitée surprise, pour l'instant hors de sa portée.

« Aah... Espèce de petite pute, tu la sens bien ma... Han... Grosse queue, hein ? »

Le mutant devenait plus vigoureux à chaque nouveau coup de bassin, faisant décoller les talons nus de Rachel du sol. Néanmoins pour l'instant il se contentait de la limer, et n'en était pas encore à la défoncer. Conscient de sa force inhumaine et de l'épaisseur de sa queue, il se restreignait un peu, mais sentait qu'il n'allait pas pouvoir en rester là bien longtemps.

« Tu veux que je te défonce, ma belle ? Je... Ahhh... Je veux t'entendre le dire, je veux que tu réclames. »

Logan lui-même ne savait au juste s'il s'agissait ou non d'une question rhétorique, mais une chose au moins était sûre ; la moindre réponse, expresse ou tacite de la belle rousse le libérerait, et il était suspendu à ses lèvres entrouvertes.

Rachel était sur son terrain, après tout. Et la Hawkes savait masquer les choses. Sandra était autant une amie qu’une amante, et la secrétaire avait pour elle d’être suffisamment discrète et talentueuse pour éviter d’avoir une réputation sulfureuse. De plus, elle faisait bien son boulot. Elle choisissait avec soin ses amants, et savait arriver à ses fins. Rachel lui faisait suffisamment confiance pour savoir qu’elle ne chercherait pas à la piéger, car ce n’était pas son genre. En réalité, la jeune rousse soupçonnait que la motivation de Sandra, outre embrasser Rachel, était de pouvoir Wolverine à l’œuvre. Le fameux fauve avait la réputation d’être un homme, un vrai, un dur. Il fallait donc qu’elle éprouve cette réputation. Rachel, tout en embrassant Sandra, s’amusait en imaginant la réaction de Logan. Ce dernier avait sans doute voulu la coincer en la mettant dans une situation embarrassante, mais c’était maintenant lui qui se retrouvait comme deux ronds de flan.

Logan finit par les rejoindre, et se frotta contre les deux femmes, avant de porter ses lèvres vers Sandra.

« Hum... Moi c'est Logan, enchanté princesse.
 -  Oh, gentleman, avec ça..., répliqua Sandra en souriant. Moi, c’est... Sandra. »

Elle glissa son nom sur un ton mielleux, avant de répondre au baiser de l’homme, appréciant ses pectoraux, glissant ses doigts le long de son torse. Logan se faisait visiblement assez vite à l’idée de pouvoir coucher avec deux femmes... Quel veinard ! Et dire que, normalement, Rachel aurait du être au lit, maintenant... La vie était parfois bien curieuse. Faute de dormir, voilà qu’elle allait probablement se faire prendre comme la pire des catins... Oui, la vie était parfois bien surprenante.

Logan se glissa dans son dos, et posa sa main sur le bas de son dos, avant de la pénétrer. Elle avait pu observer à quel point sa virilité était épaisse, mais, la sentir dans son corps, c’était... Nettement différent. Un cri étouffé mourut dans la gorge de Rachel. Logan dans son dos, elle sentit Sandra se rapprocher de son corps, se pressant contre elle, claquant sa chair contre le sienne, l’embrassant dans le cou, léchant sa peau, voulant l’entendre gémir et soupirer. Les mains de Logan se mirent à remonter le long des hanches de la femme, avant d’empoigner fermement ses seins.

« Haaa... » gémit-elle.

Rachel ferma brièvement les yeux, remuant légèrement des hanches. Sandra s’écarta un peu, juste pour que Logan puisse glisser ses mains, et elle posa également ses mains sur les hanches de Rachel, les frottant. La jeune femme était pilonnée par le vit de l’homme, et soupira faiblement, des gouttes de sueur glissant le long de son corps, des plaques rouges l’éclairant ici et là. Elle tendit l’une de ses mains derrière elle, agrippant la nuque de Logan, s’en servant comme appui, tandis que Wolverine parla dans le creux de son cou, afin de l’inciter à venir :

« Tu veux que je te défonce, ma belle ? Je... Ahhh... Je veux t'entendre le dire, je veux que tu réclames. »

La femme soupira faiblement, les talons ne touchant plus le sol. La force herculéenne de Logan suffisait à la soulever, et Sandra continuait à embrasser le corps de Rachel, ce corps généreux et bien offert. Chacun des baisers de la femme était particulièrement délicieux, comme des coups d’un souffleur pour alimenter les braises du feu. Rachel posa son autre main sur la nuque de la secrétaire, caressant sa peau, et pencha la tête en arrière, la glissant contre la nuque de l’homme.

« Tu... Hum... Tu dois te sentir seul, pour avoir besoin d’entendre une femme demander à ce que tu la baises... »

Rachel poussa un nouveau soupir, et lécha sa nuque, avant de glisser, sur un ton plus mielleux :

« Baise-moi », intima-t-elle.

Logan n'était jamais parvenu à parfaitement domestiquer le fauve ivre de sang et de saillies qui somnolait en lui. Ses pouvoirs lui donnaient une longévité exceptionnelle ainsi que qu'une invulnérabilité relative, mais l'empêchaient d'avoir un contrôle absolu sur sa personne, même si le professeur Xavier lui avait permis de faire de grands progrès. C'était pour la sauvagerie et la fureur dont il était il était capable, au mépris souvent de sa propre vie que Logan avait été utilisé par de multiples organisations, gouvernementales ou non. D'une certaine manière, les bains de sang qu'on lui avait ordonné lui avait permis de catalyser sa violence pathologique, de lui trouver un exutoire un tant soi peu légitime. Logan savait que livré à lui-même, il pouvait régresser à un état presque bestial se montrer aussi agressif qu'un sanglier et aussi dangereux qu'un fauve. Son second exutoire, il l'avait découvert très vite avec les bonnes de sa famille ; c'était la luxure. Malgré toute la conscience morale dont sa longue existence lui avait permis de se doter, lorsque Logan était sexuellement excité, son libre-arbitre disparaissait, ce qui l'avait poussé à expérimenter un très grand nombre de pratique sexuelles, et notamment de coucher avec des hommes, plaisir honteux découvert pendant la guerre de sécession américaine.   Ne pouvant rester longtemps sans se battre, le mutant ne pouvait pas non plus résister plus de quelques jours sans glisser sa queue épaisse dans quelque orifice accueillant. Et lorsque Logan baisait, c'était avec une vigueur et une fureur incomparable avec le commun des mortels et, évidemment avec force insultes.

Lorsque Rachel ironisa, Logan envoya une belle claque sur son postérieur, teintant sa peau pâle de rouge, et la mordilla entre l'épaule et le cou, y laissant la trace de ses dents acérées. La belle rousse allait payer son effronterie ; Logan avait bien l'intention de la défoncer jusqu'à ce qu'elle en perde la tête.

« Tu n'as pas idée, ma jolie petite pute... »

Néanmoins la jeune femme, offerte à ses coups de butoirs ainsi qu'aux lèvres et aux doigts de fée de Sandra, lui donna finalement le signal qu'il attendait. Laissant la jolie secrétaire caresser la gorge et la poitrine de la rouquine, le mutant attrapa à nouveau Rachel par les hanches, mais plus fermement que précédemment. Un léger coup de bassin vers l'arrière fit sortir sa verge de son fourreau de chair l'espace d'un instant, pour y rentrer à nouveau avec violence, enfonçant au passage le clitoris de la jeune femme, ses bourses venant percuter les lèvres largement ouvertes de la jeune femme.

« Quelle chatte putain, quelle chatte... !»

Ce fut tout ce que le mutant parvint à haleter d'à peu près cohérent au milieu de ses râles rauques et de ses grognements. A présent, il la prenait brutalement, comme un chien saillit sa femelle, envoyant sa grosse queue percuter le fond de ses entrailles, sans se préoccuper un instant du plaisir que pouvait bien ressentir sa partenaire. Seul comptait le sien propre, alimenté par les gémissements de la rouquine, dont le corps gracile était agité d'avant en arrière comme s'il ne pesait rien entre les mains du fauve qui la pilonnait. Proche de l'orgasme, il remonta sa main gauche vers la gorge de sa partenaire, pour la forcer à relever la tête vers lui une fois encore, avide de ses lèvres qu'il embrassa, étouffant les soupirs de celle-ci.

« Haaa Rachel, espèce de salope...tu...ta chatte me pompe la queue... HAAA !  CHIENNE! »

Ses muscles se raidirent et sa poigne de fer se raffermit encore sur la hanche de la rouquine d'une manière probablement quelque peu douloureuse alors que son vît expulsait par jet successifs, une quantité phénoménale de foutre, tapissant les entrailles de la belle rousse. La violence des coups de bassin de Logan s'amenuisait, mais le flot de semence ne semblait pas vouloir se tarir. Lorsqu'enfin le mutant extirpa son sexe légèrement débandé de l'intimité de son amante, il emporta avec lui un flot de fluide qui macula le carrelage de la pièce. Plaqué contre le corps tiède de Rachel, le mutant la tint enlacée quelques instant avant de la laisser glisser doucement sur le sol, accompagnant le mouvement. Ce n'était pas élégant, mais la fièvre du mutant n'avait pas décru. Il lui en fallait bien plus. Son phallus s'érigeait à nouveau alors qu'il délaissa Rachel pour s'approcher dangereusement de Sandra.

« A genoux ma grande. Tout de suite. »

Une pression sur l'épaule de la secrétaire suffit à la faire flancher, et les genoux de la jolie brunette heurtèrent le sol avec un bruit mat. Sans hésiter, le mutant saisi sa verge souillée et l'écrasa sur le visage hâlé de la secrétaire, étalant foutre et cyprine sur ses lèvres et ses joues, avant de glisser son gland violacé entre ses lèvres brunes.

« Je parie que toi aussi t'es une bonne chienne, pas vrai ? Laquelle est la pire des deux, hum ? Je parie que c'est Rachel, elle a l'air d'aimer qu'on lui tripote le cul. Utilise tes deux mains putain ! Et compresse bien ma grosse queue, elle est pas en mousse. »

Logan parlait d'une voie rauque, caverneuse. Les derniers vestiges de sa retenue s'étaient envolés, et il était prêt à baiser ces deux nymphomanes comme les pires des catins. Les yeux vitreux, Logan admirait les joues déformée par la fellation de la belle métisse, mais aussi la façon dont ses mains glissaient sur sa bite. Le mutant était un fétichiste invétéré et révérait les mains fines aux doigts fuselés, parce qu'elles symbolisaient tout le raffinement et la fragilité qu'il aimait souiller sauvagement. En outre des doigts fins se glissaient avec facilité vers des endroits interdits, comme sa prostate gonflée.

« Voila, c'est bien mieux princesse... Bien mieux. Ensuite tu iras lécher Rachel. Et si tu t'acquittes bien de ta tâche, je te baiserais, toi aussi. »

Logan jeta un rapide coup d'oeil vers Rachel. Il espérait égoïstement qu'elle se remettrait suffisamment vite pour les rejoindre, et souiller un peu plus son corps tremblant. En attendant, il se plaisait à humilier la secrétaire qui après tout, s'était carrément invitée et méritait à son avis, une bonne leçon.

Wolverine n’était définitivement pas un homme très romantique, mais Rachel lui ignorait encore ce côté bestial, sexiste... Avec ce sexe planté dans le corps, la femme haletait et soupirait, les joues rouges. Indéniablement, Logan était encore coincé à l’époque des années 1920’s, quand les femmes étaient considérées comme assujetties aux hommes, et sans aucune intelligence propre. La manière dont il parlait était assez révoltante, et Rachel, bien qu’elle soit ouverte au sexe, n’en était pas moins une pute de bas-étage. Elle avait reçu une haute éducation, et, si elle avait fini par développer un penchant lesbien, c’était parce qu’elle trouvait que, à l’armée, les femmes avaient tendance, entre elles, quand les hommes n’étaient plus là pour les chambrer avec leur humour primaire, à se montrer plus ouvertes, plus confiantes. Rachel en avait fait le constat. Entre l’ambiance des facultés de droit de l’Ivy League, extrêmement puritaines, où le simple fait de loucher sur les seins d’une femme était assimilée à du harcèlement, et où chaque université distribuait aux étudiants des mémos rappelant les procédures internes en cas de harcèlement, sexuel ou moral, et celles des casernes militaires, le contexte était bien différent. Que Rachel s’y soit habituée ne signifiait pas qu’elle cautionnait ça, et la manière dont Logan la traitait la mettait à rude épreuve. Concrètement, Rachel avait ses limites de tolérance, et entendre le ton autoritaire de l’homme, la manière dont il la traitait, comme un vulgaire objet sexuel jetable, heurtait la fierté de la Hawkes.

Lorsqu’elle se retrouva au sol, avec le sperme de l’homme en elle, et que ce dernier s’amusa à faire une fellation à Sandra, Rachel se redressa lentement, secouant la tête en clignant des yeux, se remettant du choc.

*Aïe ! Ça m’apprendra à faire n’importe quoi, tiens...*

Rachel Hawkes entreprit de se relever, tandis que Logan continua à donner ses directives. Rachel ne pouvait guère sortir nue, après tout.

« Voila, c'est bien mieux princesse... Bien mieux. Ensuite tu iras lécher Rachel. Et si tu t'acquittes bien de ta tâche, je te baiserais, toi aussi. »

Sandra s’activait à sa tâche. Les hommes dominateurs, ça lui parlait plus. Elle n’avait pas sa petite fierté. Rachel, elle, était en pétard, et, si on pouvait interpréter la rougeur de ses joues comme le signe qu’elle était excitée, c’était en réalité sa colère. En fait, la jeune femme devait se retenir pour ne pas enclencher son monodisque, réveiller son armure, et balancer un tir plasma sur Logan. Le fait que le règlement l’interdire, et, surtout, que Sandra soit crochée à l’homme, constituaient deux raisons principales de ne pas le faire. Elle s’avança un peu, ayant légèrement mal à hauteur des cuisses, et récupéra son monodisque, qu’elle plaqua sur son ventre, à hauteur de son estomac, ce dernier se fixant à sa peau, puis entreprit, sans un mot, de remettre sa culotte, ainsi que son soutien-gorge.

Elle appuya alors sur le bouton de son armure, qui se déclencha rapidement, les plaques successives venant se former le long de son corps, jusqu’à en recouvrir l’essentiel.

« Considère ça comme un solde de tout compte, Logan. J’ai rencontré des cons et des machos au cours de ma vie, mais tu décroches la palme. »

Et, comme pour le montrer, son casque recouvrit intégralement son visage.

« On se retrouve à la salle de réunion... Quand vous aurez fini. »

La longue vie de Logan lui avait appris qu'on se souvenait toujours davantage des femmes que l'on avait pas su posséder, que de celles qui s'étaient entièrement données. Les visages des nombreuses amantes du mutant s'effaçaient à mesure que le temps s'écoulait. Oubliée, le visage de cette jolie blonde qui l'avait déniaisé dans la buanderie du château familial, oubliée, les traits délicats de cette jeune paysanne qui lui avait tant de fois ouvert ses cuisses tièdes et accueillantes. Même la physionomie de Mariko semblait lui échapper, parfois. Par contre il n'avait jamais pu encaisser que Jean Grey puisse coucher avec lui, mais reste amoureuse de Scott jusqu'au bout, ou bien que Maria Hill refuse froidement ses avances des années durant, malgré son attirance évidente pour le X-man. Rachel, il pensait l'avoir gagnée, acquise, lorsqu'il avait enfoncée sa queue dans son intimité, et qu'elle avait commencé à gémir. Pas une seconde il n'imagina la tempête qui s'agitait en elle lorsqu'elle se redressa, trop occuper à encourager la jolie brunette qui le suçait, mettant du cœur à l'ouvrage. Aussi lorsque la voix de Rachel s’éleva finalement, froide et persifleuse, Logan fut frappé d'hébétude.  Quoi ?! Iron-Girl avait revêtu son armure rouge et or et se dirigeait à présent d'un pas résolu vers la sortie des douches. Le bruit de ses talons d'acier sur le carrelage étaient comme autant de coups porté à son orgueil. Interdit, le mutant essaya de la rappeler, mais un peu tard.

« Eh oh, Rouquine, déconne pas, je m'excuse ! »

C'était entièrement faux, bien sûr. Pour s'excuser, encore eût-il fallu que le mutant comprenne les raisons de l'ire de la jeune femme. Il voulait seulement la faire revenir, et trouver quelque moyen de l'apaiser. Mais Rachel, probablement déjà loin, ne lui répondit pas. Chose étrange, Sandra n'avait pas essayé de retenir son amie. Elle est probablement habitué à son caractère de merde. La secrétaire secouait son vit tout en suçotant son gland gonflé, mais malgré ses soins, la grosse queue du mutant s’amollissait à vue d’œil entre ses doigts fuselés.  Visiblement déçue, la jeune femme fit la moue, et leva les yeux vers Logan.

« Visiblement je ne te plais pas autant que Rachel... Tu veux toujours me baiser, ou tu préfère lui courir après dans les couloirs ? »

Ben voyons. La crise de jalousie de Sandra tombait mal. Ce n'était pas qu'elle ne lui plaisait pas : cinq minutes plus tôt, il l'aurait baisée cent fois sans faillir. Mais Rachel... C'était autre chose. Au désir sexuel qui l'habitait, succédaient colère et incompréhension. Comme un enfant gâté à qui on aurait retiré son jouet préféré, il fulminait de rage, les dents et les poings serrés. Si Rachel avait tout bonnement refusé de coucher avec lui, Logan l'aurait compris. Mais cette façon qu'elle avait eu de se donner à lui en donnant l'impression de lui faire une faveur, puis de revenir sur sa décision et de se barrer comme une pute, le X-man ne pouvait l'encaisser. La société changeait, le mutant en avait conscience, même s'il était réfractaire au Progrès. Les femmes pouvaient travailler, diriger des sociétés ou se faire buter sur le champ de bataille, les homosexuels pouvaient se marier et les téléphones portables permettaient d'envoyer des e-mails, ce qui restait plus ou moins acceptable. Mais qu'une femme se comporte comme un mâle était pour lui une parfaite aberration. Au bout de sa queue, Sandra s'activait encore, sans trop y croire. Soudain, il la trouva laide, vulgaire et importune.

« Dégage Sandra, tu me gonfles. »

Vexée, la jeune femme se redressa, une main sur les hanches, remettant de l'ordre dans sa coiffure.

« Alors c'est comme ça ? Ton petit cœur est en miette, alors tu ne peux plus bander ? », grinça-elle.

Une femme bafouée pouvait être d'une violence et d'une aigreur incomparable ; la plus douce des amantes pouvait se transformer en vipère et s'acharner jusqu'à réduire l'estime d'un homme pour lui-même à néant. *Putain mais ferme-la...* la colère étourdissait le mutant, la voix aiguë de la secrétaire lui vrillant les tympans. Logan leva le bras, et la gifla sévèrement, envoyant la jeune femme au tapis. Hoquetant de surprise, Sandra se tenait la joue sans oser répliquer. Logan, hors de lui, ivre de violence, la surmontait de sa silhouette colossale, les griffes au clair, prêt à les plonger dans son corps tiède. Non, pas la fille ! La pauvre secrétaire se protégeait encore le visage de ses mains, muette d'horreur, mais le mutant s'était détourné d'elle, éventrant une rangée de casiers de consigne. Un contact froid sur sa nuque le fit tressaillir.

« Calmez-vous, espèce de monstre. Vous... »

L’intrus ne put finir sa phrase ; avec un grognement rageur, le mutant fit volte face, envoyant l'arrière de son coude au visage de son agresseur, avant de le saisir par le col, le plaquer contre le mur et d'enfoncer ses griffes dans son flanc. Lorsque Wolverine le libéra, l'homme s'affaissa en gémissant. Le x-man leva le bras une fois encore, prêt à achever sa victime, mais le cri strident de la secrétaire le ramena à la réalité. Oh merde... L'homme au sol se vidait de son sang, et serait probablement mort dans le quart d'heure. En outre, compte tenu du nombre de médailles à son uniforme, l’intrus n'était probablement pas un grouillot.

« Merde, merde, merde, MERDE ! »

A la fureur, succédait la panique. Logan fouilla rapidement le blessé, lui subtilisant une carte magnétique blanche à son nom, « Capitaine Jacob Eisenmann ». Mais qu'est-ce que cet abruti venait faire dans les douches à une heure pareille ? Et pourquoi il m'a  braqué avec son arme ? Se rapprochant de la jeune femme, Logan la saisit par le poignet, et la releva sans ménagement. Elle sanglotait et son maquillage avait coulé sur ses joues ; la pauvre ne s'attendait sûrement pas à un tel drame. Mais Logan était trop pressé pour compatir. La saisissant par les épaules, il se baissa légèrement pour se mettre à sa hauteur.

« Arrête de chialer et écoute-moi bien, Sandra. Tout ce que je veux, c'est sortir d'ici. Ensuite, je te laisserais appeler les secours pour ce mec. Okay ? »

Effrayée, la jeune femme se contenta de hocher la tête en silence. Elle regrettait probablement de n'être pas simplement rentrée chez elle, ce soir là. Logan ne prit pas la peine de lui dire qu'il ne lui ferait aucun mal, et l'entraîna à sa suite dans les couloirs déserts, la tirant par le poignet. Les douches du SHIELD étaient situées non loin des nombreux équipement sportifs souterrains dont disposait la base pour garder ses agents au top de leur forme physique, tel d'une salle de musculation, ou un grand gymnase recouvert de parquet, pour le basket indoor. Au fond, la base présentait de très forte similitude avec le Hub, qu'il connaissait bien. Et au Hub, non loin des gymnases, se trouvaient un gigantesque parking. Logan n'avait pas pris la peine de repasser ses vêtements crasseux, et une gerbe de sang rougissait les poils de sa poitrine. Sandra elle, n'était pas complètement nue, mais ne portait guère que ses sous-vêtements. Sa coiffure était un désastre, et son maquillage avait coulé sur ses joues ambrées. Le spectacle qu'offrait l'improbable couple était plus que déconcertant, et faisait naturellement penser à un viol.

« Il est où ce putain de parking », souffla le mutant, agacé.

L'alarme n'avait pas encore été donnée, la faute à cette brave Sandra qui avait trouvé un quelconque moyen de bidouiller les caméra des douches. Mais quand Rachel allait se rendre compte de son retard – ce qui n'allait pas tarder – il allait avoir tout le contingent de nuit sur le dos.

« L'ascenseur, à gauche ! »

La voix brisée de la secrétaire força le mutant à s'arrêter et à bifurquer dans la direction qu'elle venait de lui indiquer pour se retrouver effectivement, face à un ascenseur, pourvu d'un lecteur de carte magnétique. Logan passa celle qu'il avait emprunté à sa victime, ce qui eut pour effet d'allumer une diode verte. Gagné. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur un colosse en short et maillot, qui n'eût pas le temps de réagir, avant qu'un crochet au menton de Logan ne l'envoie au tapis, avant de tirer le corps inerte à l’intérieur. L'homme pénétra dans l’habitacle, étrangement rejoint par Sandra, qui semblait peu à peu se remettre de ses émotions. Le mutant secoua la tête, ne sachant si la jeune femme était trop terrifiée pour prendre la fuite, ou bien complètement conne.

« Tu peux te casser maintenant, j'ai plus besoin de toi. Dépêche-toi d'aller aider ton boss, avant qu'il ne se vide de son sang. »

J'ai pas eu besoin de toi tout court, faillit-il rajouter, avant de se raviser. C'était toujours dans les situations les plus abracadabrantesque que le mutant se retrouvait des scrupules. Les larmes de Sandra avaient séché, et elle avait repris une certaine forme de contenance et de dignité, en dépit des sillons que son maquillage avait tracé sur son joli visage ; Logan en rebandait presque, ce qu'heureusement, Sandra ne sembla pas vouloir remarquer.

« Dès que le cœur de l'agent Eisemann s'arrêtera de battre, le dispositif à son poignet se mettra en marche, et la base toute entière passera en alerte orange jusqu'à ce que les causes de sa mort soient élucidée. Ensuite, probablement en alerte rouge... »

Logan appuya sur le bouton indiquant le parking, avant. Si Sandra voulait rester dans l'ascenseur, tant pis pour elle, il avait autre chose à foutre que de la convaincre d'en sortir, et nulle envie de la violenter une nouvelle fois.

« J'vois pas le rapport avec toi. »

« Pour sortir du parking, il faut à nouveau utiliser ta carte magnétique, ainsi que passer à la reconnaissance rétinienne. Sans moi, vous ne pouvez pas sortir d'ici. »

Logan resta interdit. C'était la troisième fois en une demie-heure qu'il avait l'impression d'halluciner. Sandra voulait l'aider, malgré ce qu'il avait fait à son patron, malgré la façon dont il l'avait considérée, elle. Ceci n'avait aucun sens. J'espère qu'elle est pas amoureuse de moi.

« Pourquoi ? » demanda-il simplement, d'une voix radoucie, oubliant un court instant toute la rancœur qu'il ressentaient envers Iron Girl.

« Je ne sais pas »[/color], avoua-elle, en rougissant imperceptiblement, alors que le double-battant s'ouvrait sur le parking.

« Ah, Rachel, je vous cherchais, justement ! Lloyd veut vous voir pour discuter de ce qui vous est tombé dessus dans... Hum... Vous allez bien ? »

Jacob Eisenmann était un agent du SHIELD dont la famille était originaire d’Allemagne, et qui avait fui cette dernière dans les années 1930’s, lorsque le pays était tombé entre les mains de cinglés fanatiques. Avec un tel nom, on pouvait lui deviner des origines juives, mais Jacob affirmait être plutôt un agnostique. Dans tous les cas de figure, c’était un homme expérimenté, qui était au Japon avant que le SHIELD ne songe à créer une cellule spéciale à Seikusu, pour traiter de tous les phénomènes paranormaux qui s’y déroulaient. Il faisait alors partie de la section cherchant à lutter contre une cellule de l’HYDRA se trouvant au Japon. C’était un homme d’expérience, qui avait participé à quelques opérations en-dehors du Japon. Aussi, quand il remarqua que Rachel portait l’armure intégrale, il s’arrêta, légèrement surpris. Jacob et elle se connaissaient. Rien d’intime, Rachel ne couchant après tout pas avec l’intégralité de ses collègues, mais ils avaient fait des missions ensemble.

Soupirant légèrement, Rachel retira la visière, et son beau visage, légèrement trempé, croisa celui de Jacob.

« Ça va, Jacob... C’est juste que j’ai besoin de dormir un peu. »

Jacob hocha lentement la tête, sans rien dire, et Rachel s’avança rapidement. Jacob était plus âgé qu’elle de plus d’une dizaine d’années, et avait une famille. Rachel s’avança rapidement, furieuse, aussi bien contre Logan que contre elle-même... Et avant tout contre elle-même. Sérieusement, qu’est-ce qui lui avait pris d’accepter les avances de ce type ? C’était un ours, dans tous les sens du terme ! Rachel s’avança lentement, se sermonnant elle-même. Elle avait suffisamment rencontré de machos au cours de sa carrière pour se croire immunisée contre ce style. Rachel s’arrêta contre le couloir, et ferma les yeux, essayant de se calmer. Son sexe lui faisait mal, mais c’était surtout sa fierté qui était ébranlée.

*Quelle conne ! Putain, mais quelle conne !*

Le pire était qu’elle avait laissé Sandra là-bas. Alors que Rachel marchait, elle commençait à se sentir responsable. Sandra n’était pas méchante, mais, contrairement à Rachel, elle avait toujours aimé les « bad guys », comme elle disait. Alors, forcément, quand on tombait sur Wolverine... Cependant, Rachel savait aussi que Wolverine était dangereux, même pour Sandra. Pouvait-elle vraiment la laisser face à cet homme ? Mais, d’un autre côté, est-ce que Rachel pouvait aussi affronter Logan ? Elle se voyait mal balancer des tirs plasma et dégommer toute une installation, surtout après se l’être tapée...

Alors que la jeune femme rejoignait les étages, elle s’arrêta soudain, en se demandant ce que faisait Jacob, et vers où il était parti.

*Il prenait la direction des douches, non ?*

Saisie d’un mauvais pressentiment, Rachel sentit son cœur s’accélérer, tambourinant dans sa poitrine.  Elle se retourna, et se dépêcha d’avancer, jusqu’à rejoindre les douches... Où elle put voir que l’agent Einsenmann baignait dans une mare de sang, et que, ni Sandra, ni Logan, ne se trouvaient là.

« Merde ! Putain de merde ! » se mit à jurer Rachel.

Elle s’approcha de Jacob, et tâta son pouls. Inconscient, l’homme n’était pas mort, mais avait besoin de soins médicaux. Rachel réenclencha sa visière, et contacta immédiatement le centre de sécurité.

« Signale un code 187. »

Le code 187 était, dans la nomenclature du SHIELD, le code utilisé pour désigner la tentative d’homicide sur agent. Son appel fut immédiatement localisé par le centre de sécurité, et Rachel poursuivit rapidement.

« Description des lieux, agent Hawkes ? demanda une voix très professionnelle.
 -  L’agent est encore en vie, mais il a besoin de soins médicaux urgents. Le suspect présumé est James Howlett, surnommé Logan, ou Wolverine. Je pense qu’il a une otage, Sandra.
 -  Reçu. Une équipe médicale est en route. »

Rachel hocha la tête, et observa une carte des locaux du SHIELD. Le centre de sécurité avait allumé une balise, correspondant à Sandra. Chaque agent du SHIELD disposait d’une montre spéciale, dans laquelle était greffée une micropuce, et qu’il était formellement interdit de retirer, sous peine de licenciement. Cette montre servait à localiser l’emplacement des agents. Tout ça était très orwellien, mais, dans un endroit aussi dangereux qu’un bunker du SHIELD, c’était une nécessité.

Elle se rendit donc vers le parking, tandis que l’alarme se mit à résonner dans les locaux.


Sandra, si elle aimait effectivement bien les mauvais garçons, n’aimait pas trop se faire gifler... Et encore moins qu’on tue des gens devant elle. Ainsi, si elle suivait docilement Logan, et l’aidait à sortir, c’était, en réalité, dans la perspective d’éviter l’effusion de sang. Il y avait plusieurs portes de sortie dans le bunker souterrain, et, si elle ne choisissait pas la plus longue, elle choisirait celle qui était susceptible de conduire à une personne capable de neutraliser Logan.

Elle le conduisait vers un parking où on entreposait des véhicules lourds : chars d’assaut, camions, etc... Or, avant de rejoindre Rachel et Logan, Sandra avait vu un mémo informant que la chenille d’un char était rouillée, et qu’il gênait. Pour le déplacer, plutôt que d’utiliser de lourds camions, on avait fait appel à une femme suffisamment solide pour pouvoir déplacer un char. Avec un peu de chance, elle devait toujours se trouver là-bas.

La lourde porte du parking était en train de s’ouvrir. À ce stade, le duo n’était plus sous terre, mais dans l’un des entrepôts de la base. Il y avait une rangée de half-tracks, et plusieurs chars Abrams, ainsi que des techniciens et des militaires. Alors que le duo entrait, et que leurs regards se portaient sur eux, l’alarme se mit à résonner, et une voix à crépiter dans le haut-parleur :

« CODE ROUGE ! CODE ROUGE ! Ordre à tout le personnel de la base: retrouvez et appréhendez James ‘‘Logan’’ Howlett, alias Wolverine. Le suspect a commis un code 187, et un code 121. »

Le code 121 était une référence à la prise d’otages, et, alors que l’alarme résonnait, dans leur dos, une cloison de sécurité se mit à s’abaisser. Les différents militaires avaient attrapé leurs armes, et Sandra s’écarta prudemment.

« Vos balles ne lui feront rien », trancha soudain une voix entre deux chars.

Une silhouette se mit à s’envoler, bras croisés, et se planta devant les soldats. Sa cape rouge flottait derrière elle, et la femme décroisa les bras.

« Laissez partir cette femme, Monsieur Howlett... Et je n’aurais pas à vous rosser le portrait. »

Les militaires choisirent alors prudemment de s’écarter. En effet, ils connaissaient suffisamment Supergirl pour savoir qu’ils ne feraient que la déranger en essayant de se battre.

Lorsque les portes de l'ascenseur coulissèrent, révélant une quinzaine de militaires affairés, Logan fit quelques pas vers l'avant et dirigea prudemment vers ce qui semblait être une porte de sortie. Néanmoins, lorsqu'il se retourna pour voir où en était Sandra, il s’aperçut que la jeune femme ne le suivait plus. Avant qu'il ne réalise la supercherie, l'alarme résonnait dans le parking, lui vrillant les tympans. Putain, c'est pas vrai...  Une cloison en titane s'abaissa devant l'ascenseur, lui ôtant définitivement toute possibilité de retraite par cette issue. Derrière lui, les agent du SHIELD s'étaient emparées de leurs armes et le tenaient en joue. Malgré la nudité de Logan, pas un seul ne souriait ; tous affichaient une passive résignation mêlée d'hostilité. Logan n'était pas particulièrement apprécié par les agents du SHIELD, qui se défiaient de lui, le jugeant incontrôlable et imprévisible. Or, le SHIELD aimait contrôler. Ce machin était pour Logan, une nouvelle arme impérialiste qui avait permis à la puissance américaine de ne pas succomber au monde multipolaire, mais de réaffirmer une suprématie qu'elle voulait sans partage. Logan sortit ses griffes instinctivement, levant ses mains à hauteur des épaules. Derrière le barrage humain, un sas s'ouvrait sur un long tunnel en direction de la surface. Ces hommes n'étaient pas une réelle menace pour lui, mais il souhaitait – dans la mesure du possible – les épargner.

« Dégagez le passage, bande d'abrutis. 'Rendez pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont. »

Seul l'écho déformé de sa propre voix grave et rauque lui répondit. Logan compris qu'il allait devoir passer en force. Alors qu'il fléchissait les jambes, une voix féminine s'éleva et le mutant regarda la jeune atterrir devant lui, sa cape agitée par les courants d'airs. Wolverine ne put s'empêcher de sourire. Supergirl. Cette bande de tarés lui avait envoyé Supergirl. Il ne connaissait pas Kara Zor-El, mais comme tout le monde, il en avait entendu parler. Si elle n'avait pas un sens aussi aigu de la justice que son cousin, la blondinette possédait peu ou prou les mêmes pouvoirs que ce dernier ; en gros, elle était au moins aussi forte que Hulk, l’adversaire le plus puissant que Logan ait jamais affronté. Le X-man sentit un frisson lui chatouiller la colonne vertébrale. Il n'avait pas peur non, il était excité, comme à chaque fois qu'il était sur le point d'entreprendre un combat titanesque. Contre un adversaire de cet acabit, Logan n'avait pas la moindre chance et il le savait. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de vouloir essayer. Chez Wolverine, la pulsion de mort était étroitement imbriqué avec l'excitation sexuelle. Si l'on rajoutait à cela la circonstance que son adversaire était plutôt regardable, on comprenait l'origine de de son érection naissante.

« J'aimerais bien voir ça, blondinette ».

Néanmoins, un rapide regard vers Sandra, qui se tenait à l'écart, sans oser passer à côté du mutant pour rejoindre ses collègues, lui fit reprendre ses esprits. S'échapper de la base devait être sa priorité absolue, pas se battre avec la cousine de superman. Le mutant se dirigea vers Sandra, et l'attrapa rudement par le bras, sans lui adresser un regard, décidé à ne plus la ménager. La plaquant contre son torse, il appliqua ses griffes contre le cou gracile de la jeune femme. Celle-ci, passive, ne lui opposait aucune résistance.

« Un seul mouvement de ta part, ou de l'un de tes subordonnés et je lui tranche la gorge. »

Il bluffait naturellement, mais Kara ne le savait pas forcément. Transportant Sandra comme s'il s'agissait d'un fétu de paille, Logan avisa une vieille jeep militaire qui servait à se déplacer sous la base, tant la surface qu'elle occupait était étendue. Chose inouïe, le moteur tournait encore ; son utilisateur venait probablement tout juste d'arriver sur les lieux par le dédale de tunnel. Logan hésita à relâcher Sandra, avant de finalement la pousser vers l'avant. Il n'avait pas le choix : la jolie secrétaire serait sa porte de sortie, sauf si Supergirl décidait de la sacrifier pour neutraliser Logan. Si tel était le cas, le x-man n'aurait alors pas d'autre choix que de se confronter à l'héroïne.

« Monte, et démarre ! »

De mauvaise grâce, Sandra ouvrit la porte du véhicule, et se glissa à l'intérieur, alors que le mutant contournait l'engin pour prendre place à ses côtés. Néanmoins elle resta immobile, se contentant de fixer le volant devant elle.

« Mais qu'est-ce que tu fous putain, démarre ou je t'en colle une ! »

La jeune femme fit volte face, le défiant du regard, avec un calme olympien. La présence de Supergirl l'avait complètement rassérénée et qui plus est, elle semblait avoir compris que le mutant ne lui ferait aucun mal. 

« Tire-toi, salope de traîtresse », lâcha-il, les dents serrées.

Sans se faire prier, la jeune femme s'extirpa tranquillement du véhicule, tandis que Logan prenait sa place sur le siège du conducteur, tendant la main pour mettre le contact. Soudain il se rendit compte que quelque chose n'allait pas : le moteur ne ronronnait plus. Et la clé de contact avait disparue. Sandra, naturellement. Un coup d'oeil dans le rétroviseur l'informa qu'elle était déjà bien trop près de Supergirl pour qu'il puisse la rattraper. Explosant la portière d'un coup de pied rageur, le mutant en jaillit, griffes au clair, et s'engouffra dans le sens avec toute la vitesse dont ses jambes étaient capable, ses pieds foulant le béton glacé. Mais il avait beau courir à une vitesse proprement surhumaine, il savait pertinemment que ce n'était qu'une question de seconde avant que Supergirl ne le rattrape.

Rachel savait qu’elle devait se dépêcher. Logan était un véritable animal, un individu dangereux et agressif, mais elle savait qu’il n’était pas méchant. De surcroît, elle se sentait partiellement responsable de ce qui se passait, de cet engrenage. Après tout, elle l’avait laissé en plan. Rachel aurait du rester professionnelle, s’en tenir au règlement, et ne pas commettre une faute professionnelle susceptible de justifier son renvoi... Comme s’envoyer en l’air dans les douches. Ce devait être l’air de Seikusu qui la contaminait. Malgré sa lourde armure, Iron Girl avançait plutôt rapidement, faisant vibrer le sol, sans laisser de crevasses. Elle aurait pu enclencher ses propulseurs, mais, dans les couloirs, ce n’était guère recommandé. Les couloirs étaient étroits, et elle ne voulait pas faucher plusieurs agents par mégarde. Mieux valait donc jouer la carte de la prudence. Logan allait paniquer, c’était évident, et, dans son état de panique, il risquait de faire des conneries.

Il fallait le mettre en cellule de dégrisement, tout simplement, et attendre qu’il se calme.

Rachel rejoignit l’un des ascenseurs, voyant plusieurs agents arriver. Ils avaient des combinaisons en kevlar, bien inutiles contre Wolverine, mais, surtout, des armes spéciales. Outre leurs armes de service standards, ils portaient de curieux fusils d’assauts, qui balançaient des décharges électriques qui alourdiraient la carcasse en métal de Wolverine, afin de l’immobiliser. Les militaires et le SHIELD savaient s’adapter. Contre Magneto, les militaires utilisaient des armes en caoutchouc ou en plastique, veillant à n’inclure aucune armature métallique. Face à Wolverine, les balles ne pouvaient pas vraiment l’arrêter, mais il était chargé d’adamantium. Il fallait donc jouer là-dessus pour l’attirer. L’alarme continuait à résonner, et la base était sur le pied de guerre, ce qui incluait, non seulement le complexe souterrain, mais aussi la base militaire. Les portes s’étaient fermées, et tous les projecteurs externes s’étaient allumés.

L’ascenseur était trop long à arriver. Rachel se retourna, et fila vers les escaliers. Elle ouvrit la porte, et s’envola, filant comme une flèche. Elle sortit ainsi du bunker, revenant dans la base militaire, et fonça dehors. Elle s’envola dans la cour, arrivant au-dessus des baraquements, et entendit des coups de feu sur sa gauche. Tournant la tête, elle se rapprocha, et vit, depuis un mirador, une tourelle fixe canarder une cible en fuite, tandis que d’autres soldats, dans le dos de Logan, faisaient feu. Eux n’avaient pas les armes spéciales des commandos d’assaut que Rachel avait croisé dans le bunker.

*Merde, Logan, arrête-toi, n’envenime pas les choses !*

D’autres militaires se rapprochaient rapidement. Tout ça pouvait tourner au carnage. Rachel tendit la main, prête à envoyer une décharge plasma depuis sa position... Quand elle vit une silhouette s’envoler, et atterrir devant Wolverine, le dos courbé, avant de bondir vers lui. Rachel détecta Supergirl.

*Oh merde, elle va le réduire en bouillie !*

Supergirl fonça droit sur Logan, et le frappa à hauteur du menton. Un super-punch à la Superman, qui provoqua une sorte de coup de tonnerre assourdissant, et souleva Logan. Ce dernier fut catapulté comme une pierre, et s’envola dans les airs.

« Kara ! » hurla Rachel, en vain.

Logan s’était envolé de l’autre côté de la falaise, et tomba vers la plage, juste en contrebas, s’écrasant dans l’eau, rebondissant à plusieurs reprises. Kara le rejoignit tranquillement, bras croisés, et se posa sur le sol.

« Je vous conseille de vous rendre » lâcha Supergirl.

Elle savait que les griffes en adamantium de Wolverine, qui pouvaient découper des chars d’assaut, pouvaient la blesser. Cependant, pour ça, il fallait encore qu’il l’atteigne. Les scientifiques du SHIELD, en se livrant à des recherches sur les capacités de combat de Supergirl, étaient arrivés à un constat assez effrayant. La vitesse de pointe la plus rapide de Supergirl qui avait été enregistrée avoisinait la vitesse de la lumière, soit 296 734 533 mètres par seconde. À cette vitesse, sachant que son poing pesait environ 300 grammes, la puissance de sa frappe serait de 190 billiards de joules, soit un coup de poing qui serait 2 800 fois plus puissant qu’Hiroshima, et créerait une fusion nucléaire*.

Autant dire que Supergirl avait de la marge, car, à l’instar de son cousin, elle n’utilisait qu’une infime partie de tout son potentiel.

Pour l’heure, sa stratégie n’était toutefois pas d’utiliser encore ses poings. Si Logan faisait mine de lui sauter dessus, ses yeux balanceraient une décharge laser. On pouvait déjà voir ses pupilles en train de lentement rougeoyer, prêtes à un impact foudroyant.


* : Ce savant calcul repose sur une explication avancée par un Youtuber en Juin, pour calculer la puissance de frappe de Superman.

Lorsque Logan déboula sur l'extérieur de la base militaire, les projecteurs, braqué sur lui, l'aveuglèrent un court instant, avant que ses pupilles ne s'étrécissent comme celles d'un félin, pour mieux filtrer le flux de lumière frappant sur sa rétine. L'ensemble du site était sur le pied de guerre. A peine eût-il parcouru cent mètres qu'une salve de mitrailleuse lui effleurait l'échine. Jetant un regard à soixante degré, il aperçu, vingt-mètres plus haut, une tourelle d’assaut qui le canardait. Fort heureusement, l'arme était lourde et difficile à manœuvrer et le mutant était une cible difficile, petite et en mouvement ; aucune balle n'atteignit sa cible et il fut bientôt protégé par le mur d'enceinte lui-même. Mais les baraquement vomissaient des flots de militaire, armés de fusils d’assaut ; Fort heureusement pour le mutant, la plupart d'entre eux ne faisaient pas feu sous l'effet de la surprise, ou craignant de blesser leurs propres camarades. Néanmoins, le mutant sentit bientôt des balles perforer cruellement sa chair, ce qui ne fit qu'attiser sa rage. Le professeur Xavier avait un jour relevé que, un peu à la manière de Hulk, les aptitudes du mutant étaient fonction croissante de sa colère. La frénésie augmentait sa force, ses réflexes, et même ses capacités régénératrices. Les balles des militaires le traversaient, causant des blessures qui cicatrisaient en quelques secondes, même si la douleur sans cesse renouvelée lui faisait pousser des hurlement bestiaux.

Devant lui, le mur d'enceinte, derrière, la plage. Une rafale de fusil mitrailleur le blessa au genoux, le fauchant dans sa course et éclaboussant le béton d'une gerbe de sang. Wolverine se réceptionna sans mal par une roulade, avant de se redresser en boitillant, reprenant progressivement sa course effrénée, les yeux rivés vers le haut du mur, son salut. Néanmoins, une ombre s'interposa, sa cape et ses cheveux blonds agité par les vents, alors que les cris d’enthousiasme des militaires retentissaient dans son dos. Kara était une vraie star. Ben voyons. Logan s'apprêta à faire crochet pour esquiver Supergirl, mais la jeune femme était déjà sur lui, et il n'eut que le temps d'interposer ses avant bras entre son visage et le poing surpuissant de la jeune femme avant qu'elle ne le percute de plein fouet. Wolverine sentit ses os se fissurer et l'impact du punch se propager dans son corps massif, alors qu'il fut soulevé de terre. Le mutant s'envola au dessus du mur d'enceinte, rebondit violemment et à plusieurs reprise sur le sable avant d’atterrir dans la mer, l'eau salée s'infiltrant dans son nez, sa bouche, et quelques plaies encore béantes. Était-ce la voix de Rachel qu'il avait entendu, juste avant que Kara ne le frappe, ou était-ce simplement son imagination ? Bah, peu importe.

L'eau dans laquelle il gisait était peu profonde, et il ne tarda pas à se redresser sur les genoux avec difficulté. La tête lui tournait et il ne voyait pas clair ; il avait l'impression d'avoir été fauché par un train. « Hey...rev'la la pétasse en collant... » Effectivement, Kara venait de se poser deux mètres devant lui, les pieds au sec, le sommant de se rendre. Le mutant releva la tête vers son adversaire, découvrant ses dents blanches et pointues en un sourire carnassier.

« Joli punch, blondasse, ça m'a remis les idées en place.  Tu t'es pas cassé un ongle, j'espère ? »

La fureur, mais aussi l'excitation se lisait dans les iris bleutées du mutant. Logan sentait ses os se ressouder, ses blessures cicatriser ; il en avait fini de fuir. Nu, les cheveux plaqués son visage, les griffes au clair, il se redressa entièrement, jaugeant Kara, dont les yeux étincelaient dangereusement. Logan n'aimait pas se battre avec des femmes, mais après tout, Supergirl n'en était pas vraiment une, mais plutôt une version plus bandante de Hulk. Néanmoins, lorsqu'il se jeta sur Kara, ses griffes se rétractèrent par réflexe : le subconscient de Logan l'empêchait de blesser volontairement une héroïne qui faisait partie de l'axe du bien. De là à en déduire que le professeur Xavier y était pour quelque chose, il n'y avait qu'un pas. Charles était tout à fait capable de brider les pulsions meurtrières du mutant en s'introduisant dans  son esprit pour y placer des verrous ou des tabous. Si tel était le cas, Wolverine n'en avait pas eu connaissance. Son poing quoiqu'il en soit, n'atteignit jamais le flanc de Kara et ne rencontra que le vide,  et il manqua de s'affaler sur le sable, emporté par son élan. Hein ? Il eût à peine le temps de faire volte-face, que le rayon oculaire de Supergirl le frappait de plein fouet.

« Joli punch, blondasse, ça m'a remis les idées en place.  Tu t'es pas cassé un ongle, j'espère ? »

Si ça avait été son cousin, Wolverine se serait probablement calmé. Les hommes... Kara décroisa les bras, en comprenant qu’elle allait devoir continuer à le rosser... Était-ce, toutefois, vraiment un problème ? On disait que Logan était résistant, et que, en prime, il se régénérait très vite. Il avait une armature en adamantium, ce que Kara avait ressenti en le frappant au menton depuis la base. Un humain normal aurait eu la mâchoire en miettes, mais celle de Logan avait tenu bon, supportant le choc. Il bondit vers elle. Rapide... Mais pas assez. Il frappa dans le vide, car Kara avait bondi en arrière, et ne lui laissa pas vraiment le temps de réagir. De ses yeux, deux lasers rouges jaillirent, et frappèrent le sol, aux pieds de Wolverine, provoquant une explosion qui repoussa l’homme. Elle aurait pu l’atteindre en pleine poitrine, mais ça l’aurait probablement tué. L’explosion repoussa Wolverine, faisant voltiger du sable, et Kara se déplaça rapidement.

Elle allait tellement vite que ce fut comme si le temps était suspendu. Elle voyait les grains de sable descendre lentement, le corps de Wolverine en suspension, les bras ballottant. Supergirl se concentra, et envoya son pied heurter le dos de l’homme. Le choc provoqua une petite explosion sonore, dispersant le sable, et elle vit Logan s’envoler sur une dizaine de mètres. Le mutant rebondit sur le sable, roula encore un peu, avant que sa course ne s’arrête, soit de lui-même, soit en glissant sur le sable. Il eut à peine le temps de se relever que Kara était déjà au-dessus de lui, bras croisés.

« Au-dessus », intima-t-elle, en voyant que Logan ne la repérait plus.

Supergirl était hors de portée, continuant à flotter dans les airs.

« Tu es résistant, et réactif, mais tu n’as aucune chance contre moi. Je me déplace à une vitesse bien plus rapide que la tienne. »

Kara disparut alors, et atterrit sur le sable, à côté de Wolverine.

« Tes griffes n’arriveront jamais à me toucher, précisa-t-elle. Alors, soit tu te calmes, soit tu continues à servir de punching ball pour mes poings. »

C’était relativement simple. Le coup de Kara n’avait pas brisé le dos de Logan. En réalité, malgré sa grande vitesse, Kara pouvait toujours se faire frapper, car, au moment de toucher son adversaire, elle ralentissait inconsciemment sa vitesse, pour que le coup ne soit pas trop fort.

Un tir plasma explosa soudain à proximité, et, dans les airs, Iron Girl apparut.

« Ça suffit ! »

Rachel se posa sur la plage, fléchissant légèrement les genoux, et pointa sa main vers Wolverine. La plaque à hauteur de son visage se retira, dévoilant son visage.

« Ne complique pas les choses, Logan ! Tu n’es plus un fugitif. Que crois-tu faire en essayant de t’enfuir ?  Eisenmann ne portera pas plainte contre toi, pas plus que Sandra. »

Supergirl ne disait rien, mais restait toutefois prête à agir, ne pensant pas que ce type allait se calmer. Il avait l’air d’être une espèce de sauvage issue des profondeurs du Mississippi.

« Tu dois te calmer, tout ça est allé trop loin ! »

Rachel espérait sincèrement que la situation pourrait s’arranger. Elle avait clairement le sentiment que tout ça était surréaliste. Comment les choses avaient-elles pu dégénérer à ce point ?