La main dans le sac ! [Jackall]

Imaginez-vous une jeune femme, vêtue ainsi, ayant fait soixante kilomètres à pied séparant deux villes : celle où on lui a refusé tout travail et tout secours, et celle qui fut son dernier espoir. Imaginez-vous cet être nourri de fruits et de bêtes trouvées en route, sentant la sueur et la cendre ; imaginez-la trempée par la pluie, courbée sous de grosses rafales qui accouraient du nord, et vous aurez devant vous Katsuki lors de son arrivée sur les terre de la Cité-État de Nexus.

Arrivée dans un petit village, elle entra dans la première maison, qui était une auberge à l’enseigne des Deux-Pluviers, où le patron charitable la réconforta de soupe chaude, de pain et d’une saucisse et où, au récit de sa détresse, lui apprit qu’un des gardiens du village était alarmé par la présence d'un Bandersnatch dans la forêt au nord et quel l’on cherchait un être capable de s'en débarrasser.
La jeune femme décida alors de commander un repas plus copieux pour supporter la mission. Ah ! Mais quel repas ! De larges tranches de viande rouge, des pâtés ruisselants de jus, des fritures aussi copieuses que dorées. Un délice !

Pourquoi un monstre lui aurait-il fait peur ? Les êtres humains comme les bandits l'avaient tant ennuyée. Ce Bandersnatch pouvait-il être plus méchant que ces derniers ?
Son repas terminé, elle alla trouver le gardien en question qui accepta aussitôt sa candidature.
Elle ne cacha pas sa joie d’avoir été agréé sur-le-champ par ce gardien bedonnant, qui semblait avoir plein pouvoir sur les affaires qui se rattachaient au village. Elle reçut tout de suite une carte indiquant le dernier lieu ou on avait aperçut le monstre, ainsi que quelques appâts.

Katsuki prit la route dès le lendemain, au petit matin. Et elle se rendit bien vite compte que le lieu où elle devait se rendre n'avait rien d'agréable ! Elle progressait rapidement, mais oubliait parfois de lever le nez de sa carte. Évidemment, elle avait atteint le lieux le plus répugnant de la région. À chaque pas ou à chaque culbute, sa route devenait plus horrible et plus infecte, les chemins plus étroits et plus embrouillés. De grosses pierres et des branches tombant de temps en temps des falaises et des arbres morts ; et, quand il lui fallait faire un effort énergique pour se pratiquer un passage à travers les fréquents monceaux de gravats et la boue, il n’était pas rare que ses mains tombasses sur un squelette, ou s’empêtrât dans les chairs décomposées. Encourageant.

Katsuki décida de faire une pause pour boire un peu d'eau de sa gourde et jeter un oeil au document que lui avait fournit le gardien. Celui-ci contenait des informations concernant le monstre a tuer. Autant le regarder d'un petit peu plus prêt pour en savoir davantage.
Le bandersnatch ressemblait à un gros fauve à six pattes, avec des piquants courant le long de son échine jusqu’à la pointe de sa longue queue flexible. Ces piquants servaient à dissuader ses ennemis, mais constituaient également une arme redoutable. Un léger mouvement de sa queue musclée lui suffisait à lancer pas moins d’une demi-douzaine de piquants sur des ennemis éloignés, avec une précision étonnante. Ses yeux lumineux et ronds comme des soucoupes lui permettaient de fasciner toute proie qui croisait son regard. Il mesurait 12 mètres de long, sans compter sa queue de 3 mètres et il pesait 6 tonnes. En dépit de sa corpulence, le bandersnatch se déplaçait rapidement et avec beaucoup de grâce, tout en restant très discret quand il le faut.
Katsuki soupira. Ça n'allait pas être une mince affaire. Elle rangea les documents et reprit sa route.

Elle se retrouva dans un endroit un peu plus facile pour les déplacements, au cœur de la forêt. C'est alors qu'elle cru entendre un bruit et voir un silhouette non loin. Curieuse, et portant la main au manche de son Katana au cas ou, elle s'approcha. Il s'agissait bien de quelqu'un, un type seul, en train de bidouiller. Ou plutôt... en train d'installer des pièges. Car il s'agissait sans aucun doute de piège, là. Fronçant les sourcils, la jeune femme s'avança, sortant son arme pour plus de sécurité, et héla l'individu.

- Hey, toi ! J'espère au moins que tu as une autorisation pour ça !

En effet, les animaux du coin étaient protégés et la chasse, donc, non autorisée. Les pièges semblaient plutôt sophistiqués, qu'est-ce qu'il comptait attraper avec ça ?