Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Ein Tausendjähriges Reich !

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Neena

Humain(e)

Re : Ein Tausendjähriges Reich !

Réponse 135 dimanche 31 mars 2013, 20:32:54


… Pfiou. Faisons l’amour, encore une fois. A en perdre la tête, oui.

Ce « Je t’aime » eut le goût d’une bouffée d’air profonde et fraiche, qui illumina sa cervelle un instant. Son cœur implosa, son plaisir prit une nouvelle teinte, et elle le quitta sans crainte, heureuse.



Les jours qui suivirent eurent la pâleur de la solitude. Il n’était pas là, elle tirait la gueule. Enfin, juste ce qu’il fallait. Edith l’invita dans une, deux  soirées, où la jeune fille oublia à peu près tout.  « On avait beau parler de désespoir, du moment qu’on connaissait la méthode pour se distraire, un être humain pouvait changer rapidement d’état d’âme, devenir joyeux, grâce à un palliatif temporaire. » * disait un bouquin qu’elle venait de finir. Alors, hop, on perd à nouveau la tête, on la fait danser au bout de ses doigts, perchée sur un toit. Dès que la sobriété faisait surface, Neena la noyait. Violemment. Elle alla en cours, entre deux cuites, et fit ça plutôt bien. L’adolescente récolta un  15, manqua d’hurler de joie, tandis qu’Edith cherchait à faire disparaitre sa copie.

Elle n’était pas une petite idiote. Certes, il lui manquait, mais elle avait bien moins de mal à l’admettre désormais. Une infime partie d’elle détestait cela, quelle faiblesse, ces sentiments collants !, s’opposant à ce bien-être parfait qu’elle ressentait à chaque réveil. Pour sûr, ça changeait de la gueule de bois. Et quand Neena voyait Edith se lever et confondre micro-onde et machine à laver, elle ne pouvait pas s’empêcher de se trouver chanceuse.  Elle mit de côté sa misanthropie insistante, son ego enflé comme jamais et son insouciance incontrôlable, juste pour savourer ce doux bonheur. C’était bon. Elle se sentait bien. Etant sa meilleure amie, Edith grilla très vite que son amie allait mieux, qu’elle souriait pour rien en regardant entre les branchages de cerisier étriqués - et ce sans aucune substance dans le sang - et qu’elle ne devait sûrement pas ça au soleil timide qu’on commençait à apercevoir. Et Neena n’avoua que partiellement. Pas question. Discrétion. Seulement, Edith était une petite fouine, qui en voyait plus qu’elle ne le disait. C’est sur la promesse d’Edith de découvrir quioùquandcomment qu’elles se rendirent  vers un des sexshop de Seikusu. Un discret, dans une petite ruelle. Poppers time. Les deux jeunes filles avaient dans l’idée de s’introduire dans une boîte de nuit, ce soir. Hardcore, breakcore.

- Reeeen !

C’était le gérant de la boutique. Il connaissait plutôt bien l’adolescente, qui venait toujours pour la même chose. Il lui fit signe d’attendre un moment. ‘Téléphone’.

- Tu t’souviens du film d’hier, Neena ?

Edith jonglait avec un sextoy noir monstrueux. Qui lui tomba fatalement sur le pied.

- Mh,  “The perks of being a wallflower “ ?

- Ouais, et y’avait une phrase, t’sais, j’l’aimais bien, et …

- Laquelle ?

- "On accepte l'amour qu'on pense mériter."

Depuis quand Edith avait-elle de la mémoire ? Neena fronça les sourcils, secouant la tête, espérant que ce ne soit pas un sous-entendu douteux. Dans un soupir, elle posa ses coudes sur le bar du sex-shop. Elle y allait souvent. Si ce n'est tout le temps. Et Edith l'accompagnait toujours, jouant avec une trouvaille au hasard. Ren revint vers elle, souriant. Il pianota le comptoir de ses doigts bagués, au rythme de la chanson qui se faisait entendre, en sourdine. De la folk. Dans un sexshop. Y’a que moi que ça choque ?

- Neena, Neena … Alors, une petite ou une grande bouteille ?

- Une grande, mon ange, une grande.

Neena jeta un œil sur Edith. Elle avait jeté son dévolu sur un ensemble en bonbons, jouant avec. En moins de deux secondes, elle se coinça les doigts dans les élastiques. Dix secondes après, elle se le mangeait dans le visage. L’adolescente en venait souvent à comparer son amie à Pétain, qui avait la réputation de ne connaître qu’une heure de lucidité par jour. La petite bouteille de poppers fut posée devant elle, et elle fit glisser l’argent sur le comptoir. C’est quand ses petits doigts s’apprêtèrent à chopper la bouteille que Ren la ramena vers lui. La jeune fille fit la moue.

- Tu joues à quoi, Ren ?

- Ça te dirait, du boulot ?

Un sourire, sur sa petite face.

- Et tu me proposes quoi ?

- Un strip-tease, une jolie danse .. . 10000¥ la soirée. Tentée ?

Edith fit tomber les sous-vêtements en bonbon qu’elle essayait de fourrer dans sa poche, et Neena écarquilla les yeux. Toutes deux étaient surprise par cette proposition. C’était pas con, comme idée. Et puis, elle était à sec, ces derniers temps. Ce fut au tour de ses doigts de pianoter nerveusement sur la table. Se grignotant la lèvre inférieure, elle réfléchissait. C’est pas con du tout. Elle s’imaginait déjà autour d’une barre verticale, remuant ses hanches avec délectation sur de l’électro’, exaltée, ôtant ses vêtements petit à petit. Mmh. C’était prometteur. Seule ombre au tableau : Siegfried. S’il apprenait ce qu’elle s’apprêtait à faire, elle ne donnait pas cher de sa peau.

- Ca s’passe comment ?

- Soit tu fais ça bien, en live, dans mon bar. Soit c’est dans une cabine, ici.

Il montra du doigts les cabines flippantes, au fond de la pièce. Mouais. Le côté ‘Coyote girl‘ l’amusait davantage.

- Et ce serait quand, pour ton bar ?

- Demain soir. Alors, tentée ?

L’adolescente hocha la tête, ravie, lui donnant rendez-vous dans le bar, le lendemain. Elle se mangea une cuite, manquant de se faire éjecter de la boîte parce que, voler les verres sur le bar, c’est chiant, mais passer par-dessus pour chopper les bouteilles, c’est plutôt dangereux. Elle dormit toute la journée, histoire de rester en forme pour le soir même. Elle allait faire sa belle. Oui, boire de la tequila, monter sur un bar, et faire sa belle. Elle imaginait déjà bien la scène, les étoiles dans les yeux. Et c’est ce qui se passa, sans dommages collatéraux. L’adolescente s’amusa sur The Clash, se fit offrir des shots, finissant torse-nu sur le bar, deux étoiles au bout des seins, conservant jalousement son jean. Autant vous dire que le lendemain, en cours, elle n’était pas très fraîche. Elle reçut quelques clins d’œil, sans doute des gens qui étaient au bar la veille au soir, auxquels elle répondit d’un franc sourire. Elle n’avait pas de honte à avoir, et avait 10000¥ dans la poche. Que demander de mieux ? Y’avait que Edith, qui lui disait de faire gaffe. C’était pas vraiment le moment pour elle de se faire remarquer, si elle voulait intégrer une bonne université l’an prochain, surtout qu’un voyage en Europe approchait, et que les élèves seraient choisis selon leures notes. Voir Edith raisonnable et l’entendre dire des choses censées laissa Neena muette pendant une bonne heure.

Elle préféra ignorer ces conseils pour le moment, bien trop enjouée, avant de se rendre en cours. A son cours. Happy.





*[size=6pts](Nuages flottants – F. Hayashi) [/size]





"Si vous croyez en Dieu, vous êtes croyant. S'il vous répond, c'est que vous êtes schizo." - Dr House.

" Allume-moi, allume-moi, fais moi venir entre les lèvres et puis brûler à planer jusqu'à mourir dans la bouche." (Saez)

SSiegfried

Humain(e)

Re : Ein Tausendjähriges Reich !

Réponse 136 mardi 23 avril 2013, 15:49:55

Siegfried était... et bien, comme d'habitude. Il porte un masque tous les jours, ce n'est pas aujourd'hui que cela va changer. Et puis ce n'est pas à son âge qu'on va sautiller partout comme une pute qui vient d'avoir sa paie. « Hihihi je suis guilleret, allons se rouler dans l'herbe (la pelouse hein, pas autre chose) et les petites fleufleurs ! »... Très peu pour lui, vraiment. Et puis, il va salir son bel uniforme. Un tissu de cette qualité, ce serait dommage de se rouler dans une bouse de chien malencontreusement laissée là par son propriétaire canin.

Alors, oui, il était lui. Arrivant en cours au deuxième étage du lycée dans ses habituels costume cravate impeccables, il faisait un cours qui se voulait le plus agréable possible pour ses pauvres lycéens trop habitués aux cours guindés et stricts, il fonçait ensuite en courant dans les bâtiments universitaires, attrapant au passage un sandwich à la va-vite dans un distributeur du grand hall avait de foncer en amphi pour dispenser l'une de ses matières préférées (et, dans un esprit aussi paradoxal que logique, la plus détestées de ses élèves) : Le droit financier. Il arrivait pile à l'heure, comme d'habitude, essoufflé mais heureux. Les étudiants se demandaient réellement pourquoi il se pressait autant. Honnêtement, ils n'auraient pas été contre un rabe de 5 minutes d'oisiveté.

Le SS endimanché expliquait avec simplicité les notions de transactions financières, avant d'émettre la difficulté qu'il y avait de légiférer sur des mécanismes aussi complexes et sophistiqués. Tout doucement, il entraînait dans des profondeurs obscures, plus techniques, plus juridiques, son amphithéâtre pas tout à fait plein, en perdant quelques uns en route, qui finiraient de toute façon par s'endormir ; Et, au bout de 4 heures de marathon scolaire, il disparaissait pour foncer, toujours en costume cravate, dans les rues de Seikusu, direction une poste, où un colis l'attend. Il prend son paquet, et sprintera de nouveau vers un artisan joaillier aux méthodes très anciennes, qui fait, entre autres, d'impeccables travaux de gravures, et ce sans machine. Lui laissant une commande, il repart au triple galop pour aller choper des billets d'avion avant que le guichet ne soit fermé. C'est que sa vie a du rythme.

Et tout ça le lundi. Les autres jours sont plus tranquilles. Les journées de cours se succèdent, Sieg' enchaînant les salles de classe et les amphis, se réservant une petite demi-heure par soirée pour corriger quelques copies. Mais aujourd'hui, alors qu'il se rend à l'administration pour déposer quelques notes, un collègue l'apostrophe. Un japonais, professeur d'anglais, qui enseigne comme lui à l'université. Après une brève discussion d'usage sur les cours, les élèves et le temps qu'il fait, il enchaîne sur là où il voulait en venir au départ.

« Dites, que faites-vous ce soir ? »

Ben oui, au Japon on se vouvoie entre collègues, et ça plaît énormément à Siegfried. La mode de la familiarité occidentale ne lui a jamais bien plu.

« ... J'ai beaucoup de classes demain, alors je vais préparer mes cours et corriger mes derniers devoirs. Pourquoi ?
-Et bien je me demandais... Vous suivez le foot ? »


Ah. Oui. Les nippons sont bien moins portés sur ce sport que les autres... Et, pour être honnête...

« -Quel allemand ne supporterait pas sa Mannschaft ?... Bien sûr que je suis ce sport. Pourquoi ça ?
-Vous devez être au courant que le Japon joue contre l'Allemagne ce soir ? La diffusion est à 19h ici, mais ça pourrait être sympa de sortir après, non ? Il y aura d'autres collègues. Et avec vos deux buteurs blessés, on a nos chances. Si vous n'avez pas peur de perdre de l'argent...
-Voyons voyons, Yasuyuki, vous défiez un allemand sur son terrain de prédilection. C'est très mal. Mais vous êtes au courant qu'il y a cours, demain, n'est-ce pas ?
-Allez, Siegfried, on entend du bien de vous partout, et vous ne sortez jamais... Laissez-vous tenter ! »




Il n'était même pas au courant que des cafés offraient, comme très nombreux en Europe, des diffusions de match. Le nombre de japonais supporters est bien plus légers que chez lui, et l'ambiance est plus calme. Gomez à la 34ème minute, Schweini à la 46ème, le match était joué. Les teutons jouent la défense jusqu'à la fin, tentent quelques offensives bien osées, et ça se fini sur un impeccable 2-0 qui rend l'allemand tout jouasse, lui permettant de ramasser un max. Les yens sont enchaînés sur la table, ses collègues japonais se rappelleront qu'il ne faut jamais jouer avec un européen sur le foot. Pour faire passer la déception, ils décident de boire... de jouer... et de voir des filles. Ou comment briser le stéréotype du rigide travailleur tokyoïte qui vit pour son taf. Une pression trop grande, qui fait que quand ils se lâchent, ils se lâchent à fond, histoire de relâcher à mort toutes leurs tensions. Siegfried se voit embarqué dans une dure soirée, lui sachant se modérer en tout, il doit subir ses collègues très vite dans un état très gai.


Alors qu'ils sont dans un bar à rire et à boire, une fille se pointe sur le comptoir, à plusieurs mètres d'eux. Malgré les lumières et le bruit qui vrille son attention, il n'a aucun mal à la reconnaître. Il s'échappe du monde réel, la regarde danser pendant plusieurs secondes. Un début de remuage de booty dans un jean bien serré, histoire de chauffer l'assistance avant de commencer le désappage. L'assistance est dans le même état que lui, celui du loup de Tex Avery, avec la mâchoire qui heurte la table. Mais lui vit une sorte de jalousie, probablement différente des autres, celle qui se démarque du lot : Si la foule aimerait pouvoir la posséder et envie celui qui la possède, lui se trouve dans le sentiment inverse. Et en fait, ça lui plaît pas mal.

Un coup sur son épaule le ramène à la réalité sociale de laquelle il s'était extrait. Ses collègues lui pose une question sans grand intérêt, à laquelle il répond avec détachement, avant de se lever, prétextant un mal de tête soudain, et s'échappe. En vérité, il se réfugie au fond du bar, dans un coin où il sera seul et tranquille, pour contempler la danseuse, comme si c'était un show privé, pour lui, rien que pour lui. Admirable.

Les draps vont s'en souvenir.




Vendredi. Pas la moindre fatigue de s'être couché tard – sa constitution supporte un rythme intenable pour beaucoup d'humains, alors n'avoir que 3 heures de sommeil dans les pattes, c'est une formalité pour lui. Il enchaîne ses cours, une formalité, jusqu'au Sien. Il laisse ses élèves s'installer sans prononcer un mot, rendant par un sourire les salutations de ses élèves. Puis un pesant silence s'abat sur la classe. Neena, sur la table habituelle qu'elle occupe, trouve une petite boite assez discrète. Dedans, un bijou. Un beau. Un original. Il consiste en trois bagues. Une croix de fer de taille très réduite en argent pur, montée sur un anneau fin, celui du milieu. A l'intérieur de la boucle de la bague, une succession de caractères très petites, probablement des initiales, et qui n'évoquent rien à la jeune fille. « PN1MJM », et un kanji signifiant l'amour à côté. Les deux autres, censées être portées à l'index et à l'annulaire, sont reliées par des chaînettes minuscules à celle du milieu. L'une est surmontée d'un oeil-de-tigre tout mignon, l'autre d'un rubis. Les trois anneaux enfilés ne se gênent pas, les mouvements des doigts ne sont pas entravés, même quand on les tord dans tous les sens. Et en plus, la chose est d'une élégance presque désuète.

Siegfried regarde la fenêtre. Dehors, les travaux ont repris. Il monte debout sur son propre bureau, pouvant toucher le plafond de ses mains. Il sourit, et commence en ne les regardant pas. Trop de swag, ce prof.

« Parlons d'amour. »

Certains élèves sourient, d'autres sont perplexes. C'est au programme, ça ? Etrange.

« Parlons des sentiments, oui. Qu'est ce que l'amour ? C'est quelque chose de bien singulier. On dit souvent aimer, mais qui aime réellement ici ? Qui peut prétendre aimer ? A quel moment, à quel niveau un amour devient dit « véritable » ? C'est quelque chose d'assez subjectif, n'est-ce pas. Certains aiment facilement, en particulier à votre âge. Bon, vous ne savez pas le mien, et c'est tant mieux. Mais sachez que je suis moins sujet à l'amour. C'est dans ma nature. J'ai du mal à aimer. »

Pause. Beaucoup se demandent si le prof n'aurait pas pété un câble – mais dans un sens, ce genre de cours n'a rien de surprenant venant de lui.

« Alors. Levez la main, ceux qui sont en couple. Allez, n'hésitez pas, voyons. … Bien, on va dire, presque la moitié de la classe. Intéressant. Maintenant, levez la main ceux qui sont amoureux, en couple ou non. … Hm... Pas forcément les mêmes personnes... Là aussi, c'est intéressant. Les types de relations. Les amours affichés, les amours cachés, les amours platoniques... Et les amours impossibles. Qui collent en général avec les platoniques. »

Il fait quelques pas sur son bureau pas si large, souriant toujours, charmeur, engageant.

« Qu'est ce qui dicte les sentiments ? Est-ce que certain sont plus affectés par le mental, et d'autres par le physique ? Est-ce qu'un amour inspiré par le physique est moins légitime ? C'est une fort bonne question. On traitera les gens de « superficiels », mais n'en ont-ils pas le droit ? Tant de questions qui restent en suspens sur "l'amour"... »

Il saute au sol, puis défile dans les rangs, en inspectant les réactions de ses élèves avec attention.

« Et quel est le but d'un amour... Hm ? Est-ce qu'on peut prétendre à vouloir quelque chose de l'autre, à chercher à l'améliorer ? Est-ce qu'il est naturel de faire des concessions pour son couple, alors même qu'on a choisi de se mettre en couple pour la personnalité d'une personne ?... Tant de questions qui se posent. Par exemple. Imaginons... Que je sois en couple avec la jeune Edith ci-présente (et il lui tape la tête en passant), et que je décide, là, maintenant, de trémousser mon corps sur ce bureau pour finir com-plè-te-ment nu. Calmez-vous, mesdemoiselles, je ne le ferais pas. Est-ce que Edith pourrait m'interdire de le faire ? Après tout, si c'est ma volonté... Devrais-je m'interdire de faire quelque chose pour elle ? Et si Edith était en couple avec monsieur Techiho, est-ce qu'elle pourrait, si monsieur Techiho le souhaite, arrêter de dormir en cours et éviter de me rendre des devoirs avec des suites de mots cohérentes plutôt qu'avec des dessins de dauphins sous acide ?... »

Il s'assied sur son bureau, saisissant son épais livre de cours, dont il parcoure les pages.

« Mon avis ne prévaut pas, mais laissez-moi vous conseiller : Non. Si vous sortez avec quelqu'un, prenez cette personne comme elle est, en entier. Ou alors ne sortez pas avec. Acceptez ses fantaisies. Si vous cherchez à modeler une personne, elle finira par trop vous ressembler. Autant être seul dans ces cas-là. Et ceux qui, comme moi, connaissent la notion de solitude, savent à quel point c'est mauvais pour l'esprit. Vous n'avez pas à changer, et votre moitié non plus. Faites tout pour que votre compagnie soit agréable à l'autre, mais vous ne pouvez pas lui imposer de changer. Si elle le fait pour vous, et bien, tant mieux. Et puis, qui sait, Edith va peut-être adorer de me voir me mettre nu devant vous.»

Il s'arrête à une page et lève les yeux, bref regard vers Neena, puis au reste de l'assemblée.

« Mais n'oubliez pas qu'on ne lutte pas, de toute façon, contre l'amour. Prenez vos livres à la page 138, on va faire des trucs sympas pour vous, pour une fois. »

Le reste du cours sera absolument normal, jusqu'à sa fin, Siegfried s'asseyant à sa place pour ranger ses affaires, et préparer un éventuel départ. Pas cours après, il a comme une envie de se balader. Il regarde dehors, le beau temps qui renaît, le soleil, quoique timide, qui inonde les rues. Le parc, tiens. Il a envie d'aller au parc.

« Au revoir, monsieur Siegfried.
-Hm ? Au revoir, monsieur Techiho. Pas de bêtise avec mademoiselle Edith. Enfin, je dis ça... Mais vous devriez l'inviter à boire un verre plutôt que de la regarder avec des yeux d'amoureux transi pendant des heures. Sérieusement. Vous ne perdrez rien à tenter votre chance.
-Mais...
-Chut. Faites ce que je vous dis. Un amour caché, c'est jamais bon pour la santé. Conseil de... de juriste. Filez. »
« Modifié: mercredi 24 avril 2013, 17:30:31 par Law »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Neena

Humain(e)

Re : Ein Tausendjähriges Reich !

Réponse 137 mercredi 24 avril 2013, 12:22:45



C'est après s'être installée aux côtés d'Edith, comme d'habitude, son amie n'attendant même pas que tout le monde soit entré pour s'affaler sur sa table avec la grâce d'un béluga ivre mort, que l'adolescente vit la boîte. Elle retira de son oreille son écouteur, renonçant en partie à sa jolie musique. Ses doigts s’emparèrent prestement de la petite boîte. Neena n'était pas le genre de fille qui, une fois un objet trouvé, cherchait à qui il pouvait appartenir. Ah, ça, non. Vous savez, elle fait partie de cette catégorie de personnes que vous haïssez, dans le sens où, si elle trouve un porte-feuille sur le sol, elle lui retirera du ventre quelques billets avant de l'abandonner là où elle l'a trouvé. Elle revendiquait souvent le fait qu'elle ne faisait pas dans la charité. De toute façon, qu'est-ce qu'elle ne volait pas, mh ? Rien. La jeune fille regarda autour d'elle, méfiante. Edith s'en foutait, elle pionçait. La veille avait été chargée, pour elle comme pour son amie. Mais Neena, malgré les cernes violettes qui caressaient le dessous de ses yeux, s'en sortait mieux que sa pote. Les autres, autour, attendaient que le cours commence, chuchotant comme des enfants sage. Personne ne faisait attention à elles. Petit à petit, les élèves s'étaient habitués à elles, ces créatures fantasques dont le sang devait être si chargé qu'elles devaient faire reculer tous les vampires suceptibles de s'en prendre à elles. Venimeuses petites écolières. Un sourire ravi, et elle ouvrit la boîte. Clic.

- Parlons d'amour.

Neena ne releva même pas la tête vers lui. Ses yeux étaient attirés par le bijou, là, caché dans cet écrin. Elle effleura du bout de l'index les trois bagues, envoûtée. C'était la première fois qu'on lui offrait un bijou. Outre Edith qui lui donnait parfois quelques bijoux volés. Venant d'un homme, c'était la toute première fois. Son ex petit-ami avait eu l'élégance de lui offrir un gramme d'acide, pour son anniversaire, une fois. Attention touchante. Mais ça, ça … Non, elle n'en revenait pas. L'adolescente releva prestement les yeux vers lui, ne levant pas la main quand il demanda qui était en couple. Edith l'aurait charrié, lui aurait fait un procès public, harcelant tout le bahut pour savoir qui, où, quand, comment, putain je veux savoir. Il passa près d'eux, continuant son petit discours. Où voulait-il en venir ? Là, elle flippait. Un peu.

C'est quand il tapota la tête d'Edith, qui grogna au passage, qu'elle commença à s'inquiéter. Ohla. Et c'est là qu'elle comprit. Putain. Il l'avait vu, au bar. Oui, il l'avait vu, c'était certain. Cette allusion ne pouvait être anodine. La jeune fille referma la boîte dans un geste brusque, cachant l'écrin sous la table, entre ses cuisses, tandis qu'Edith émergeait. Elle ne l'avait pas reconnu, pourtant, elle. Faut dire, avec tous les shots de tequila que t'as ingurgité ... Mmph. La teq'paf' était la plus sournoise de toutes les boissons. Le sel et le citron niquaient le goût de l'alcool, qui passait comme du petit lait. Edith se massa le haut du crâne, remettant ses dreads en place. Elle se tourna vers Neena, mettant un terme à ces pensées d'ivrogne.

- Pourquoi y'm'parle de Techiho, lui ?

- Parce qu'il ne passe pas un cours sans te regarder.

- Ouais, mais c'est un mec bien.

- … Et ?

- Et les mecs bien fréquentent des filles bien.

Neena resta muette. Sur ce coup là, Edith était bluffante. Non pas que l'adolescente doutât du QI de son amie, mais il était rare qu'elle ait ce genre de réactions. Tout compte fait, Edith n'était pas une pauvre paumée idiote, comme beaucoup trop de gens le pensaient. Neena serra la main de son amie dans la sienne, vivement.

- Si vous sortez avec quelqu'un, prenez cette personne comme elle est, en entier. Ou alors ne sortez pas avec. Acceptez ses fantaisies. Si vous cherchez à modeler une personne, elle finira par trop vous ressembler. Autant être seul dans ces cas-là. Et ceux qui, comme moi, connaissent la notion de solitude, savent à quel point c'est mauvais pour l'esprit. 

Ses yeux, qui s'étaient attardés sur la jolie face d'Edith, se tournèrent vers Siegfried. Il l'avait vu, il l'avait su. Mais il l'acceptait. Pas de scandales, d'insultes, de crise de nerfs. Une longue expiration agita sa poitrine, tandis qu'elle ne décollait pas ses mirettes de lui. Ce n'est que quand son amie agita son bras, lui demandant son bouquin, parce qu'elle avait fini de colorier le sien, que Neena revint à la réalité. Elle lui fila son livre, et sortit la boîte de sa cachette. Les bagues étaient si jolies … Et puis, y'avait une œil de tigre, là. Sa pierre favorite. Quand elle touchait encore à la magie, Neena avait appris que cette gemme avait comme faculté d'aspirer les ondes négatives, comme une éponge. Cela avait su calmer son empathie dévorante bien des fois. Elle enfila le bijou, avec douceur, histoire de ne rien briser. Elle n'avait pas compris toutes les inscriptions, mais bon. Tant pis. Elle lui demanderait des explications, à l'occasion.

La fin du cours sonna, et Edith quitta les lieux sans attendre son amie. J'dois voir mon dealer, on s'retrouve après? Neena acquiesça, laissant les autres quitter les lieux. Elle s'approcha de son bureau, doucement, son sac serré entre ses doigts.

-C'était … Très beau. Au moins autant que ce cadeau.

Elle agita ses doigts, où s'étaient posés les bijoux. Mèche derrière l'oreille, petit sourire. Pour un peu, elle faisait adolescente typique, vous savez, la gamine un peu gênée, au regard fuyant. Neena toussa vivement, histoire de s'éclaircir la gorge.

- C'est la première fois qu'on m'offre … Ce genre de choses, vous savez. Ah, et j'oubliais …

L'adolescente ouvrit son sac, fouilla dedans. On entendu des feuilles, du plastiques, du verre tinter. Un séjour dans le sac de Neena devait être la pire expédition du monde. Elle seule s'y retrouvait. Elle extirpa une feuille pliée, abîmée, tachée. Oui, bon. Le soin, c'était pas trop son truc non plus. Elle déplia la feuille, la parcourant du regard, avant de la poser sur le bureau.

- J'fais français, en seconde langue … Et grâce à vous, je …

Elle eut un large sourire, qui dévoila toutes ses dents.

- J'ai eu de très bonnes notes. Alors je peux aller là-bas. En France. A Paris. Un voyage de quelques jours est organisé, on part dans une semaine, et …

Neena se passa une main dans les cheveux, se recoiffant au mieux. Elle n'avait pas l'air plus crevée que ça. Elle faisait de son mieux pour arborer une gueule à peu près normale.

- Dis-moi que tu seras un des prof' accompagnateurs.

Tutoiement, vouvoiement … Pf. N'y prêtez même plus attention.

Elle joignit les mains, les yeux brillants. Sans être une grande romantique, détestant même toutes les histoires noyées à l'eau de rose, être avec lui en France, ce serait canon. Ça faisait, quoi … Un siècle, qu'elle n'avait pas remis les pieds là-bas ? Au moins. Sa mère étant russe, son père français, elle vouait une adoration à ces deux pays. Mais surtout la France. Parce que Paris. Parce que vin. Parce que magique. Elle n'espérait plus qu'une chose : qu'il accepte. Seule à Paris – Edith ne serait même pas là, ses notes étant quasi-inexistantes – elle risquait d'apprécier moyennement.





"Si vous croyez en Dieu, vous êtes croyant. S'il vous répond, c'est que vous êtes schizo." - Dr House.

" Allume-moi, allume-moi, fais moi venir entre les lèvres et puis brûler à planer jusqu'à mourir dans la bouche." (Saez)

SSiegfried

Humain(e)

Re : Ein Tausendjähriges Reich !

Réponse 138 mercredi 24 avril 2013, 17:20:23

Patience, que les élèves sortent, et que la porte soit fermée. Il se tourne vers Neena et lui sourit, l'écoute patiemment sans mot dire. La feuille sera prise entre ses mains. Lui, si soigneux et si propret, constate l'état du document avec un désarroi amusé. Le genre d'expression souriante mais consternée. Il se marre un peu, avant de reporter son attention sur elle en lui rendant le papier. La supplique semble en revanche le contrarier. Il regarde de nouveau par la fenêtre, avant de se tourner vers elle, prenant ses doigts couvertes de son offrande. Il observe longuement ses bagues. Content que ça lui plaise, il y a mis tout son cœur.

Ca te va bien. J'ai eu peur de me tromper quand j'ai donné le diamètre des anneaux, je suis content de voir que j'ai toujours l'œil pour ça. Et tant mieux si tu l'aimes. C'est tout ce qui compte. Quant à ces bonnes notes, ce sont les tiennes, pas les miennes. Garde-ça en tête surtout.

Il la lâche à regret, avant de passer son manteau sous son bras, ainsi que sa veste. Il sort en chemise, bien ajustée sur son corps histoire d'avoir la sexytude absolue, et prend sa serviette remplie de ses cours et des copies d'élèves de l'autre main, désignant la sortie.

J'ai envie d'aller faire un tour au parc à-côté, si tu veux bien. Je te ferais un mot d'excuse pour ton prochain cours.

Comme si elle en faisait cas. Dans le couloir, et jusqu'à sa destination, s'engage un monologue de sa part. Tout à fait anodin en apparence, d'ailleurs. Cependant, quand des élèves passent trop près d'eux, il coupera ses paroles, pour éviter qu'on ne l'entende trop.

Quand j'étais petit, j'aimais bien la neige. C'était en... 26 ou 27, il y avait eu une chute de neige particulière, et mes parents m'ont emmené près de la frontière autrichienne. C'était calme, il faut dire que les temps n'étaient pas à la fête pour nos concitoyens. Nous, on s'en sortait, évidemment. On a passé quelques jours dans un chalet appartenant à un oncle. C'était peut-être les meilleures vacances de ma vie de gosse. Je commençais à avoir conscience du malaise dans lequel vivait notre pays, et ça faisait peur, parce qu'à l'époque, on nous apprenait à être mature très tôt, et à comprendre tout ce qui nous entourait. Et cette échappatoire, loin de notre baronnat au cœur de l'Empire, était comme une délivrance. Mon âme d'enfant avait besoin de ça. Avec mes cousins, certains plus vieux, d'autres plus jeunes, on a batifolé chaque jour dans la neige. De mémoire, c'était la première fois que j'en voyais au point que la couche de neige dépasse la hauteur de mes semelles. Quelques 15 ans plus tard, j'étais sur le front russe. Et, crois-moi, ça te fait changer d'avis sur la neige. Ca peut paraître idiot, comme ça, mais je peux te dire qu'après tout ce temps, on n'oublie pas les étendues blanches, avec les arbres éparses, et les colonnes de fumée à l'horizon. On se dit qu'ils arrivent, qu'on a plus le temps de ramasser nos cadavres, parce que bientôt, ce sera nous. Deux décennies plus tard, la neige me faisait toujours déprimer. J'ai dû réapprendre à l'aimer. Aussi, quand le froid s'en va et que le soleil revient, je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est symboliquement la fin des longues marches dans le blizzard, et le retour des petites balades de campagne, assis sur un char, en écoutant les chants de mes hommes, presque guillerets d'aller se faire tuer.

Il se dirigeait hors des sentiers de terre pour s'engager entre les arbres et les petits coins buissonnants, pour s'asseoir sur une petite pente. Le genre de coins tranquilles du parc, isolés, ces zones où les amoureux se rendent pour se faire des mamours. Il passe ses deux bras derrière sa tête pour étendre tout son corps sur l'herbe sèche et tiède, les rayons de soleil filtrés par les arbres en fleur.

On m'a proposé d'être accompagnateur. Parce que je parle français, évidemment. J'ai refusé. Je dois absolument passer à Berlin le premier jour du voyage. J'ai proposé de faire l'accompagnateur à partir du lendemain, mais pour des raisons administratives, c'est impossible. Alors.. Non. Je ne ferais pas le voyage avec toi.

Ses yeux s'entrouvrent vers elle, avant de se refermer dans sa plénitude.

En revanche... Il est possible que, de Berlin, j'aille jusqu'à Paris dès le lendemain. Et que je passe le reste du séjour avec toi. Je ferais en sorte que mon absence aux cours ait l'air innocent... Et on fera nos petites vacances ces quelques jours en France ensemble.

Sourire sur ses lèvres. Il espère au moins l'avoir faite flipper.

Mais à deux conditions.

Revoilà l'éternel dictateur qui sommeille en lui, il ne peut pas se passer d'exiger des choses.

Premièrement... Je veux que tu continues à être toi-même. J'y ai bien réfléchi, très longuement, et je ne trouve pas ça si grave que tu partes en vrille. Essaie juste de me tenir au courant. Parfois. Je pourrais aimer ça, tu sais. Deuxièmement...

Et là, il se redresse un peu, coudes le soutenant. Ses yeux brillent de malice, et il bravera tout, se fichant du fait qu'ils soient plus ou moins en public, et que si des gens osaient s'aventurer hors des chemins de convenance, ils pourraient tomber sur eux. Bien qu'ils soient couverts par la verdure environnante et le relief, la demande sera quand même très osée.

Je veux un strip-tease rien que pour moi. Ici.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Neena

Humain(e)

Re : Ein Tausendjähriges Reich !

Réponse 139 mercredi 24 avril 2013, 18:16:59



Fascinée, la môme le suivit dans le parc. Louper un cours, ça l'emmerdait pas plus que ça. Surtout de la chimie. Lors de la dernière dissection, elle s'était fait éjecter du cours, parce que coincer des organes de souris dans les cheveux des gens qu'on aime pas, non mademoiselle, ça ne se fait pas. Edith, elle, avait au moins eu la discrétion de les planquer dans les entrées, au réfectoire*. Une bataille d'organes avait suivi ces faits, et un miracle fit que l'adolescente ne fut pas inculpée. Dieu merci. Voilà qui aurait ruiné son dossier, elle qui faisait tout pour intégrer une bonne université. Silencieuse, Neena écouta son récit. Elle aurait presque pu sentir, sur sa peau, la morsure glacée du froid. C'était dingue, pour elle, de se dire qu'il avait vécu toutes ces choses. Pour un peu, elle l'aurait supplié de lui prêter sa mémoire. Apprends-moi, qu'elle avait envie de lui dire. Y'avait pas beaucoup de souvenirs, dans sa cervelle à elle. Juste des sensations, ressenties lorsqu'elle était sous acides. Ce bonheur qui enflait dans sa poitrine, cet amour qu'elle ressentait pour la terre entière, avant de retourner dans un état de misanthropie profond. Et puis, elle n'en revenait pas. Elle était dans ce parc, avec un mec qui avait vécu ce que beaucoup de lycéens auraient nommés "le passage le plus hallucinant de tout notre bouquin d'histoire". Des chars, des coups, des cadavres, une haine raciale impressionnante. Et cet homme, il avait été dans le camp des méchants. Alors qu'elle commençait à se dire que ce n'était pas possible. L'amour rend ... Ouais, bon, on connaît tous.

La petite alcôve fut la bienvenue. Il s'installa sur l'herbe, elle s'étala sur lui. Gracieusement, hein. Sur le ventre, elle croisa ses bras sur son torse, y appuyant sa tête. Il n'avait pas répondu à sa question.

- Non. Je ne ferais pas le voyage avec toi.

Neena écarquilla les yeux, sa mine se décomposant brutalement. Elle s'apprêtait à répliquer, à couiner, 'fin n'importe quoi pour manifester son mécontentement, quand il continua son discours. Et parla de 'vacances'. Là, elle s'illumina. Un sourire se traça sur ses lèvres si fines. Oui, il l'avait fait flipper. Le salaud. Elle se voyait déjà abandonnée, à Paris, avec toute la clique dite 'intellectuelle' du bahut, des gens aussi emmerdants que bornés. Mais non. Il serait là. Elle en frémissait d'avance, imaginant mille et unes choses. Se faire enfermer dans un musée, la nuit, et faire rougir d'envie les tableaux ... Ce n'est que quand il parla de deux conditions qu'elle haussa un sourcil. La première, elle l'accueillit avec un sourire en coin. La seconde ... Aussi, tiens. Elle se redressa à son tour, se mordant la lèvre inférieure, malicieuse.

- Ce sera avec plaisir, 'Herr Baron'.

Depuis cette nuit à l'hôtel, elle s'était prise d'affection pour ce surnom. L'adolescente se permit tout de même quelque chose : un strip-tease dans le vide, elle ne saurait pas le faire. Elle extirpa de son sac de petites enceintes, qu'elle brancha sur son MP3. Musique, maestro. Ignorant les éventuels regards, elle commença, envoyant balader ses pompes avant. Doucement. La cravate de cet uniforme qu'elle trouvait ridicule - on ne voyait pas assez sa poitrine à son goût, qu'elle jugeait comme son seul avantage, physiquement parlant - qu'elle dénoua de ses doigts d'or. Ses deux mains prirent ensuite le temps de faire sauter les boutons de sa chemise. Un par un. Durant tout ce temps, son bassin remuant avec une grâce quasi-divine. Elle ouvrit cette foutue chemise, mais la laissa sur ses épaules, ses mains effleurant sa poitrine au passage. Pas tout de suite, non. Ses mains glissèrent jusqu'à jambes. Les longues chaussettes qu'elle devait porter, elle les retira doucement, ses épaules se mouvant gracieusement. Elle les envoya ici, là. Il était impressionnant de noter à quel point elle parvenait à remuer en rythme avec la chanson, ses mouvements imitant ceux d'une danse du ventre sensuelle. Son buste s'agitait, rentrant le ventre, bombant la poitrine. La chemise glissa presque naturellement, rejoignant le sol dans un froissement. Ses petites mains, douces, fines, n'avaient de cesse de couler sur son épiderme, se posant sur sa taille, se perdant dans sa chevelure. L'adolescente lui tourna le dos, le temps de retirer sa jupe d'écolière, son dos se creusant au passage. Elle se dévoila dans un ensemble noir, tout ce qu'il y a de plus simple. Soutien-gorge push-up, de ceux qui pressent les seins l'un contre l'autre, et un string.

Et c'est là qu'elle s'approcha de lui. La chanson touchait à sa fin, d'façon. Gracieusement, elle se posa au-dessus de lui, continuant à danser tout en le regardant, chantonnant les paroles innocemment. Le temps d'une note, elle ouvrit le soutien-gorge. Qui glissa le long de ses bras. Au revoir, à la prochaine, ce fut un plaisir. La jeune fille se cambra, son visage si proche du sien. La musique venait de mourir. Et elle était là, sur lui, buste nu, encore vêtue de son string adorable.

- ... Du hast gemocht ?

Charmant, le petit accent. Etant européenne, à la base, elle arrivait à imiter quelques accents sans soucis. Surtout l'allemand et le français. Sourire, encore. Et yeux brillants. Elle maîtrisait, mine de rien.






* ... J'ai connu, j'ai connu. J'en ai mis dans la macédoine d'un mec que je n'aimais pas. Ce fut bien drôle.





"Si vous croyez en Dieu, vous êtes croyant. S'il vous répond, c'est que vous êtes schizo." - Dr House.

" Allume-moi, allume-moi, fais moi venir entre les lèvres et puis brûler à planer jusqu'à mourir dans la bouche." (Saez)

SSiegfried

Humain(e)

Re : Ein Tausendjähriges Reich !

Réponse 140 jeudi 25 avril 2013, 13:51:46

(J'aurais pas mis ça pour un strip-tease, mais chacun son truc. XD)

Subjugué par cette beauté dansante, le SS ne pouvait qu'admirer. Il ne portait aucun regard aux alentours – ce serait une insulte ! -, attention braquée sur sa belle qui montre une compétence particulière pour faire renaître ses instincts prédateurs, mais le fauve se contient, bien content d'assister en spectateur impuissant (Quoique, pas impuissant partout) à ce sensuel trémoussage, les yeux attirés comme des aimants par les courbes qu'elle lui présentait. Parce qu'elle ne faisait pas que de se déshabiller en remuant vaguement du popotin, c'était un réel étalage de ses talents érotiques, stimulatrice des envies des plus grandes... et des plus basses.

Quand elle approche, il défaille. Quasi nue, son corps voluptueux qui se couche sur lui, c'est un appel au crime. Si il a aimé ? Non mais non, cette question ne-se-pose-pas. Ses yeux brillaient comme un gosse à Noël, sauf que le cadeau va au-delà de l'entendement humain, de ce que la réserve de luxure d'un homme peut permettre d'endurer. Et de toute façon, pourquoi faire preuve de réserve ? On est biens, on est seuls. On s'en fout. Comme sur un clavier, ses doigts se posent un à un, de l'auriculaire jusqu'au pouce, sur son postérieur pour la main droite, ses reins de l'autre. Une beauté fatale pour son cœur meurtri par une haine profonde inculquée. Il la renverse.

Faisons l'amour dans l'herbe.

Un acte calme mais passionné, sans trop de sérieux néanmoins. Leurs corps se mêlent, fondent l'un en l'autre, ils rient, chuchotent, se font taire mutuellement pour éviter qu'ils ne soient entendus. Surtout elle, en fait. Il faudra la bâillonner, et, d'une main sur la bouche, il saura s'en charger. Lui se contente de scruter les environs, mais ne peut trop s'y résoudre tant son âme est dévouée à elle. Baignés par les rayons de soleil traversant éparsement l'ombre de la verdure, flottant dans une douce chaleur d'un printemps libéré de ses chaînes hivernales, dans un lieu des plus publics ; isolés des promeneurs qui, à pas cinq mètres d'ici, marchent main dans la main, couples romantiques et petits bisous sur la joue. Eux baisent sur la pelouse, vivant un amour autrement plus puissant, plus ardent. Gigotant comme des animaux des bois égayant un film de Disney, Neena et Siegfried se permettent le paysage de nature, en plein air, pour accomplir l'acte fondateur.

Orgasmes simultanés, sa main se crispant dans le sol pour étouffer l'incendie soudain qui encendre* ses organes et sa raison.


Une demie-heure plus tard, il débarquait en vitesse dans sa classe. Pour la première fois depuis longtemps, il faisait abstraction de la prestance ultime, arrivant dans une chemise de costume et un pantalon marqués des écorchures d'émeraude sombres, tâches de l'herbe où il a traîné.

« Bonjour bonjour ! Excusez la tenue, une chute agréable.
-Agréable, monsieur ?
-Bien sûr. Il y a des chutes qui sont agréables, vous savez. Imaginez un jour tomber sur une inconnue, qui deviendra la femme de votre vie ? C'est un exemple de chute agréable. 
-Vous êtes tombé sur la femme de votre vie ?

Rire dans la classe. Le prof' sourit aussi.
-Qui sait. Peut-être ce gros moustachu dans le parc deviendra une belle blonde.
Nouvelle vague de rires. Oui, qui sait, se dit-il.
-Allez, trêve de blagues. Je vais vous rendre vos devoirs. Et sortez ce que vous aviez à faire pour aujourd'hui.
Il est guilleret. Il sort de sa serviette les copies, constatant sa main gauche, sale, plus sale que l'autre, pleine de terre au bout des doigts, et sous les ongles. Se remémorant le pourquoi de la chose, il a presque envie de le garder.
-Pardonnez-moi, je vais me laver les mains, je reviens. »




Comme d'habitude : Il court. C'est ça d'avoir trop de choses dans son planning, on enchaîne les rendez-vous sans repos, sans discontinuer, et on doit sprinter pour tout concilier et être à l'heure.

Le train va partir. Sur le tableau géant de la gare de Köln, il ne reste que trois minutes avant le départ. Avec ses 6 kilos sur le dos, le teuton parmi les teutons fonce à une vitesse inouïe, comme peu de contrôleurs l'ont déjà vu... Mais il y a trop de monde sur son chemin. Il est gravement ralenti. Il ne raterait ce train pour rien au monde. Et il y a trop de gens dans le hall principal. Aussi, lorsqu'un escalator plein de monde, menant à l'étage inférieur, se présente à lui, il n'hésite pas une seconde : Il passe au milieu. Sur la longue pentede métal toute lisse entre l'escalier roulant montant et le descendant. Il glisse à une vitesse phénoménale sur une dizaine de mètres, projeté sur le sol à l'arrivée, arrivant à rester sur ses deux jambes pour continuer à courir sans se casser la gueule. Le long couloir dans lequel il s'engage ensuite est large, et il a la place nécessaire pour accélérer sans être ralenti par ses concitoyens. Respire, respire, respire. Vient ensuite l'escalator montant. Plein aussi, évidemment. Comment on monte, sans perdre trop de temps à demander à tout le monde de se pousser ?... Et bien... On monte sur la rampe en caoutchouc noir. Numéro d'équilibriste du capitaine SS, qui doit composer avec un terrain en pente, légèrement glissant, pas plus large que sa chaussure. Il s'aide de sa main libre, celle qui ne tient pas le bagage placé dans son dos, pour l'aider à se maintenir dans sa montée. En haut, un bond puissant, il atterrit sur le béton, presque juste devant son quai. Le contrôleur ferme toute les portes, hormis celle du premier wagon. Il s'apprête à signaler le départ, quand le nazi arrive, lève la main pour lui signaler qu'il doit monter. 5 secondes plus tard, il saute sur la passerelle du train. Essoufflé, mort de fatigue. Il remercie le contrôleur, tentant de reprendre une respiration normale. Le bagage tombe au sol, et Siegfried pose son genou à côté. Il a donné toutes ses forces pour choper son voyage, et il l'a eu.

Billet sorti et tendu.

« Vous pouvez... me le... composter... pendant que... j'agonise ? »

Plein de sueur dans son costard, mais il s'en fout. La machine se met en branle. Direction la France.




La ville-lumière sous ses pas. Le premier contact est toujours particulier. Siegfried, grand voyageur de tous les continents, aime quand sa chaussure se pose pour la première fois sur un sol étranger. Il ne peut s'empêcher d'y rester, d'en profiter. Il s'avance ensuite sur le quai, plein de hâte. Le séjour à Berlin duquel il revient l'a replongé dans ses démons nationaux-socialistes, et, à son plus grand plaisir, il se rend compte qu'il aime toujours ça. De la même façon, en sachant qu'il va revoir Neena dans quelques minutes, il a des papillons dans le bide. Il apprend à concilier deux éléments de sa vie, et cette fois sans que l'un ne soit simulé. Parfait. Un équilibre qui s'instaure, et qui va dans le bon sens. Valise roulante derrière lui, il sort son téléphone et envoie un message. « Je suis là. » En français s'il vous plaît. Ce sera sa langue pour ce séjour. Il est bientôt midi. La Gare du Nord est pleine. Et, à une dizaine de mètres de là, il voit Neena, tête baissée. Probablement sur son téléphone. Fonçant vers elle, son petit congé loin de ses responsabilités commence.



* = Encendre = Réduire à l'état de cendre. Inventer des mots c'est hyper-fun. Et celui-là est joli.
« Modifié: jeudi 25 avril 2013, 13:55:51 par Law »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Neena

Humain(e)

Re : Ein Tausendjähriges Reich !

Réponse 141 vendredi 26 avril 2013, 19:28:16



Superbe petit après-midi. Inutile de préciser qu'elle n'alla pas en cours par la suite. Edith, des joints, de la musique, des yeux qui brillent et des rires qui pétillent. Allongées sur le dos sur le matelas de son amie, Neena rêvassa. Paris. C'est comme si elle y était déjà. Elle voyait déjà les plus beaux tableaux se dresser devant elle. Et puis la Tour Eiffel. Les Champs-Elysée. Autant de clichés qui, mine de rien, la faisaient palpiter. Bah quoi, elle allait quand même pas fantasmer sur le bois de Boulogne ! Edith, ça la faisait chier, de pas venir. Elle aurait aimé que ses parents soient plus riches, histoire de soudoyer les profs. Et Neena, ça l'emmerdait pas mal, que son amie ne vienne pas. Putain. Le voyage allait être tordant. P'têt bien qu'elle assassinerait un ou deux élèves, sur la route. Elle n'était pas la plus aimée. Et le trajet en avion, il serait foutrement long. Prendre son mal en patience prendrait tout son sens. Elle promit à Edith de lui envoyer une carte postale par jour, et de lui ramener quelques 'épices enchantées du royaume de France', comme elle le disait si bien.

Se détacher du Japon lui ferait un bien fou, elle le sentait. Partir. C'était tout ce qu'elle voulait. Reprendre son souffle, ressusciter.




La veille fut chaotique. Valise bombée, coloration refaite, histoire d'être toute belle toute blonde. Edith, qui ne la lâchait décidément jamais, était assise sur son lit, en tailleur, les yeux cernés.

- T'as rien oubliéééééééé ?

Son amie imitait merveilleusement bien sa mère. La voix grinçante, elle grimaça. Neena lui lança un coussin dans le visage, qu'Edith ne parvint pas à éviter. Elle se le mangea dans un couinement.

- Tu pars combien d'temps ?

- Dix jours, voyage compris.

- Et c'est quoi l'programme ?

L'adolescent s'empara du papier gentiment distribué. Elle l'arracha, le séparant en deux.

- Profiter. Je ne compte pas me payer toute cette bande de baltringues pendant dix jours. J'vais m'enfuir, découvrir. Tu me connais. Et puis, Amsterdam n'est pas si loin, tu sais ?

- Va mourir.




... Et ce voyage fut un désastre. Le MP3 vissé sur les oreilles, elle parvint à survivre tant bien que mal, ignorant les piques lancés par tous les participants au voyage. Des 'têtes', comme on disait. Des têtes à claques, oui. Peu comprenaient - si ce n'est personne - pourquoi elle était là. Elle qui n'en branlait pas une, qui tenait tête aux profs, qui semblait avoir rayé le mot 'sobriété' de son vocabulaire. Eux, ils étaient propres sur eux, rien à se reprocher, droits, honnêtes ... Autant de trucs chiants qu'elle ignorait royalement. On la charria. Parce qu'Edith n'était pas là, parce qu'elle était sous xanax histoire d'apaiser ses nerfs. Son regard était blasé et fuyant. Elle eut droit à des trucs qui volaient très haut, du genre 'T'as du droguer qui, pour venir ?' ou 'Les siamoises se sont séparées ?'. Une petite conne les appela les sœurs Olsen, et Neena lui jeta un regard noir, avant de lui coller le chewing-gum qu'elle mâchonnait avec rage depuis une heure dans les cheveux. Fallait pas déconner. Elle avait hâte d'arriver. Et puis de se barrer. Elle comprenait de moins en moins ce monde, et ceux qui gâchaient l’oxygène distillé dans l'air.

- ... Que c'est gavant.

Revoir Siegfried lui ferait du bien. Profiter de la ville-lumière avec lui, elle en rêvait.

Musique, quand elle se posa sur le sol français.



... Et le premier jour lui donna vaguement envie de tuer. Ne revenons pas là-dessus. L'adolescente ignora royalement toute forme de vie tentant d'entrer en contact avec elle. Le Louvre, elle y alla sans traîner les pieds, semant au passage tous les élèves. Ce n'est que quand elle parvint à s'enfuir de l'hôtel, échappant à la visite de Saint-Germain-des-Prés et du café de Flore*, pour se réfugier à la gare, qu'elle esquissa un sourire. Enfin. Le voyage, le vrai, le bon, commençait. Putain ce qu'elle avait attendu ça. Et elle s'était fait belle, élégante comme la plus belle des parisiennes. Le petite robe noire typiquement française, dont le haut, coupé comme un débardeur, moulait merveilleusement son buste, se coupait pour laisser place à un jupon ample, gracieux. Collants pourpre. Petits talons, histoire d'affiner ses jambes, de la grandir un peu, et de creuser son dos. Cheveux blonds, bien coiffés. Léger trait de maquillage. Perfecto noir, en cuir brillant. Elle portait son collier-aigle, et la bague qu'il lui avait offert. On se retourna sur son passage plusieurs fois, on lui taxa une dizaine de cigarettes. Et elle accepta, souriante. Tout ne pouvait aller que bien, aujourd'hui. Elle était sobre comme jamais (même si elle avait passé sa nuit à vider le bar de l'hôtel, dragouillant le serveur histoire d'avoir des verres gratuits), et rayonnante.

Et il arriva. Neena le sentit. Elle releva les yeux, au moment même où il s'approchait d'elle. Étreinte. Longue, et puis belle. Pour un peu, ses pieds se seraient décollés du sol. Elle l'enlaça dans un long soupir, heureuse. Un baiser. Et encore un. Tant pis pour ceux que la différence d'âge dérangeait.

- Tu m'as manqué.

Lui murmura t'elle à l'oreille - et en français, s'il vous plaît -, comme si ça ne se voyait pas déjà. Elle passa sa main sur sa joue. C'est bon, il était là, et bien là. Son portable vibra, dans sa poche. Sûrement son texto.

- Alors, tu ... T'as des envies particulières, là, ici ?

Son français était assez approximatif. Comprenez ; cela faisait longtemps qu'elle n'était pas venue. Mais elle avait tout retenu, des lignes de métros jusqu'aux bars chics, en passant par les pires endroits possibles de la capitale française. La ville, terne, grise, allait devenir magique. Elle se détacha de lui, pour le regarder, avant de scruter les environs.

- Ils vont à Versailles, aujourd'hui.

'Ils'. Pas elle. Plus elle. Cette indication fut donnée avec un sourire en coin.

- Et tu loges où, mh ?







* Coucou BHL.





"Si vous croyez en Dieu, vous êtes croyant. S'il vous répond, c'est que vous êtes schizo." - Dr House.

" Allume-moi, allume-moi, fais moi venir entre les lèvres et puis brûler à planer jusqu'à mourir dans la bouche." (Saez)

SSiegfried

Humain(e)

Re : Ein Tausendjähriges Reich !

Réponse 142 vendredi 24 mai 2013, 19:15:41

Il la serrait contre sa taille, se dirigeant vers un guichet pour s'y payer un ticket de métro.

Je vais te montrer un peu tout ce que je sais de cet endroit...



Première étape : Le Louvre. Non, il ne compte pas visiter le musée. Il passe par la Porte des Lions, avançant l'astuce comme quoi c'était une entrée pratique pour éviter de faire la queue au niveau de la Pyramide inférieure. Une fois dedans, il ne compte pas s'acheter de billets, simplement, il file à la consigne et y dépose son bagage. Il suffit de faire semblant d'aller au musée, et ils te le gardent pour la journée. Gratuitement. Bien pratique...

Alors qu'ils comptaient prendre les larges escaliers de marbre pour remonter à la surface de Paris, le SS se stoppe net. L'entrée du musée n'est qu'à quelques mètres, et à vrai dire, ça fait si longtemps qu'il n'a pas eu l'occasion d'y faire un tour... Petit regard suppliant à Neena, et il finit par l'y emmener. C'est ainsi que la jeune fille pourra voir une carte d'identité allemande qui date sa naissance à décembre 1975, ce qui lui fait approximativement 39 ans... Non, il ne les fait pas. D'apparence, il dépasse à peine la trentaine. La caissière ne remarquera même pas ce détail. En revanche, Siegfried le montrera ostensiblement à sa douce. Il prétend devoir la faire refaire, elle commence à être trop vieille pour être crédible. Oui parce que quand on est censés être mort, il est assez compliqué d'avoir des papiers d'identité valide, d'autant plus qu'il n'est pas spécialement un génie de la truanderie – il a malheureusement dû s'en faire une spécialité au niveau administratif. C'est alors qu'on lui annonce le tarif. Ah, non. Hors de question. Il sort, de son passeport, une carte assez intrigante. L'employée la considère... Et lui donne les tickets sans payer. Et on se penche vers Neena pendant qu'il s'éloigne.

Certains diplomates ont le droit de ne rien payer nulle part. Et certains employés de l’État se font facilement berner par des vieux papiers datés à renouveler. C'est notamment pour ça que je dois retourner si souvent en Allemagne.

Caractères hiératiques et démotiques se succédaient sur les tablettes de granit, gravées à la dolérite ou à la pegmatite, double uræus encadrant la figure d'un pharaon à l'air noble, herminettes authentique, bijou de loxodonte en lapis-lazuli, bas-reliefs imageant le labour des champs et les crues du Nil, cruches fissurées du haut-empire et autres bustes d'or dédiées aux dieux-rois, la partie égyptienne fut torchée sans trop s'y attarder. Non pas que ça ne l'intéressait pas – bien au contraire, il est fasciné par l'art des éons les plus reculés – mais il voulait surtout filer jusqu'aux peintures XVIIème – XVIIIème. Aussi, en montant à l'étage, passant la Victoire de Samothrace où se scindait en deux le grand escalier de marbre, et le stand où traînaient une groupe de nippones avec appareil photo et petite voix aigüe irritante, il entrait enfin dans sa galerie favorite. Le Sacre, le Radeau et tant de peintures qu'il admirait tant. Pour leur réalisme impressionnant, leur démesure, leur symbole propagandiste, et leur impact en terme historique. Ces fresques sont des représentations exactes, comme des photographies instantanées, de leur temps. Là, il s'amusait comme un gosse. Même après les avoir vu dix fois.

La première fois que je suis venu ici, fin 1940. Tout ça était vide. Imagine la beauté de l'endroit réduit à son esprit le plus sinistre. Il y avait un cadre cassé dans le coin, là, sans sa peinture.

Il racontait avec force détail l'acheminement des peintures jusque dans des châteaux alentours, au fur et à mesure que les allemands avançaient, jusqu'à ce qu'ils stockent tout en zone libre. Personne n'a rien vu. Les renseignements allemands se focalisaient sur l'armée française, pas sur les œuvres de la République. Et puis il digressait : La Révolution qui transforme le Louvre, de Palais Royal à Musée ; Napoléon qui envahit l'Europe, qui pille ses ressources artistiques, faisant de Paris une capitale culturelle à la hauteur de l'histoire du Vieux Pays. Les différents directeurs qui se succèdent, les politiques différentes en fonction des régimes et des dirigeants, l'incendie d'un pavillon entier à la commune, les Tuileries rasés, les ajouts de chaque Roi marqué par les sceaux royaux différents (ce qui explique au plafond les H, LL, N et autres caractères, chacun étant là pour dire « C'est Henri, Louis ou Napo qui construisit cette partie »), les dorures, les statues, les vols, le temps de parcourir l'étage, il a déjà fini son exposé.

Fini de la faire chier avec son naturel de prof dont il ne peut se départir. Il veut sortir. Le Palais Royal étant au bord de la scène, il longe le quai Mitterrand, s'engageant sur un pont dont le nom lui échappe. En face, un grand bâtiment style Empire, néoclassique, liant la modernité à l'antique. « L'Institut de France », dit-il. « L'un des 4 dômes d'or de Paris ». Il en montre un autre, au loin, « les Invalides », surplombant la Seine, brillant de toute sa splendeur, dominant des immeubles anciennement prolétaires, maintenant très prisés par les bobos de tout poil. Près d'une ruelle animée, à côté d'une petite maison bourgeoise avec courtil fleuri et grille de fer forgé rouillée et austère, une pâtisserie à la devanture sobre mais donnant du luxe plein les mirettes devant laquelle il s'arrête. Le petit drapeau bleu blanc rouge et l'indicatif « Meilleur Ouvrier de France » l'engage à entrer. Et un petit gâteau chacun, plus une boîte de macarons et une sucette maison. On ne lésine pas sur les moyens. Il ira s'asseoir sur un banc, sur un autre pont, une simple convée en bois sans grande démesure architecturale. Son particularisme réside dans ses nombreux cadenas qui y sont accrochés. Énormément de touristes y passent, on se prend en photo, on accroche son bloc d'acier trempé avec les deux noms composant un couple scriptés au marqueur dessus. Siegfried ne trouve pas ça super fun. Il faut dire que lui et l'amour, hein...

Balade tranquille dans Paris, ensuite, longeant le fleuve, croisant ses indigènes malpolis et renfrognés, et ses touristes exaspérants, redécouvrant son architecture riche, variée et terriblement fascinante. L'urbanisme haussmanien, que de choses à raconter.

Le soir tombant, Siegfried prendra le métro, sa Neena contre lui, pour récupérer sa valise au Louvre. Discuter, marcher pour rien, il adore. Il n'aura pas perdu sa journée. Il aura parlé et écouté Neena, pendu à ses lèvres comme elle l'était à celle du SS.


S'attrapant une cigarette, pour lui en tendre une ensuite, une idée lui vient. Il tente de se repérer par rapport aux bâtiments. La carte de la capitale se dresse dans sa tête, ville qu'il connaît aussi bien que Berlin, Königsberg, Seikusu ou Vienne. Il s'embarque dans une ruelle, furète, prend des virages, un pont, traverse une place en quatrième vitesse. Un quart d'heure plus tard, ils y sont. Non-loin des Champs Elysées, dans un quarter visiblement huppé, il repère une petite arcade entre deux immeubles, et s'y engage. Les colonnes et les devantures très art nouveau, tout en Guimard et en Gallé, abreuvé de courbes gracieuses, brisant la rigidité napoléonienne des blocs de maison qu'ils venaient de traverser. Une vitrine en verre avec un portier. Qui fait la gueule, d'ailleurs, en voyant que le couple cherche à entrer. Il leur pousse la porte sans faire de chichi. Neena aura le temps de voir le nom de l'établissement sur une plaque en marbre : « Cercle Averroès ». On appréciera les nombreuses références que cela implique, donnant toutes les possibilités quant à la nature du lieu où ils s'aventurent.

Hall feutré, lumière douce, moquette rouge qui vaut probablement son pesant de cacahuètes. A droite, une entrée sans porte sur un bar huppé avec des gens bien mis sur eux, hommes d'affaires et autres encostardés à la face hautaine. Ambiance bien guindée. Lampes bleues tamisées, fauteuils de cuirs et tables rondes, groupe de blues / jazz dans le fond. Sans doute pas l'atmosphère préférée de Neena. On y fume le cigare et on y parle bas. En face : Une nouvelle entrée à deux battants, plus large, tenue par un vigile. Les vantails de bois sombres sont clos. A gauche : Un guichet, tout de serpentine et d'or, ou en tout cas des matières y ressemblant, et une hôtesse mignonne comme tout coincée derrière.

Siegfried. Vous n'en avez qu'un à ce nom. Je n'ai plus ma carte de membre. Et il en faut une pour la demoiselle. Je la parraine. Neena, donne ta carte d'identité je te prie.

La fille les prend, tapote sur son clavier. Elle confirme la présence du centenaire dans ses fichiers, et remarque d'ailleurs l'âge qu'il est censé avoir. La photo est bonne, c'est bien lui : En revanche, il ne fait pas sa cinquantaine approchante. Elle lui demande alors sa carte d'identité, et constate que si le jour et le mois sont bons, l'année en revanche ne l'est pas. Siegfried prétexte une erreur probable dans les fichiers, et demande la correction. L'hôtesse accepte après un sourire du garçon, puis celui-ci se tourne vers la jeune fille à ses côtés.

Le mot « hasard » vient de l'arabe, "Al-zahr". Averroès pensait que le hasard n'existait pas. C'était un matérialiste. Il était partisan de la doctrine consistant à donner un caractère logique et rationnel à la chance.

On rend les cartes d'identité, et on leur donne des jolies cartes de membre. Siegfried la remercie, puis s'avance vers le vigile, qui leur ouvre la porte. Pleine vue sur... un hall immense, gigantesque, qu'on se demande comment on fait pour construire des espaces aussi gigantesques en plein cœur de Paris. C'était un casino. Il fallait s'en douter. Toutes les tables de jeu s'y trouvaient. Roulette, poker, blackjack, des machines, et d'autres trucs plus expérimentaux qui semblaient assez étrange. Tout le monde était fringué comme pour une grande occasion. Une employée en tailleur approche d'eux, big smile colgate.

-Mademoiselle, Monsieur, je vous souhaite la bienvenue ici. Je suis Romane et je suis à votre disposition pour votre confort. Puis-je faire quelque chose pour vous ?
-Prendre ma valise, pour commencer. Et me conduire aux caisses, pour des jetons.
-Très bien, suivez-moi s'il vous plaît. En revanche, pour la tenue... Vous comprendrez que notre politique soit stricte à ce sujet. Si Mademoiselle pouvait...
-La baronne de Königsberg s'habille comme elle le souhaite, où elle le souhaite.


Bam. Conduits aux caisses, il laisse son bagage en y donnant son nom, puis échangera quelques mille euros de sa carte bleue en jetons, rangés dans une petite mallette d'une vingtaine de centimètres de large pour quinze de long, toute mimi. Il en retire une poignée de disques en argile aux contours de couleur, qu'il fourre dans une poche de son pantalon, et tend la poignée du minuscule attaché-case à son étudiante.

Essaie de ne pas tout perdre. Chaque euro supplémentaire sur la mise de départ sera un peu d'argent reversé à mon trésor de guerre, qui n'est pas illimité malgré les apparences.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Neena

Humain(e)

Re : Ein Tausendjähriges Reich !

Réponse 143 dimanche 26 mai 2013, 17:53:55

Le Louvre … Soit. Mais c'était bien parce que c'était lui. La faire entrer dans un musée d'art ancien, c'était un miracle. Tenter de l'y intéresser relevait de l'impossible. Sauf là. Sauf avec lui. Elle se plaisait à imaginer ces lieux vidés de vies, inertes, abîmés par une guerre destructrice. L'adolescente le suivait, où qu'il aille. Elle écoutait attentivement, n'ouvrait la bouche quasiment que pour s'émerveiller ou pousser des couinements de plaisir. C'était Paris, c'était beau, et tout allait bien. Cette sensation d'apaisement qui stagnait dans sa cervelle étriquée lui faisait un bien fou. Neena se plaisait à fermer les yeux puis à le serrer contre elle, s'imprégnant de son odeur, de son corps, mémorisant parfaitement cet instant. Ce genre d'instant où vous sentez qu'il n'y avait rien avant et qu'il n'y aurait rien après, v'voyez ? Voilà. C'était ça, dans sa tête. Alors comprenez sa joie, presque touchante, celle de l'insouciante adolescente.

- Cercle Averroès ?

C'est alors que la jeune fille entrouvrait les paupières, après l'avoir suivi sagement, qu'elle lut ces mots. Une secte ? Il n'avait pourtant pas l'air de s'intéresser à ces âneries là. L'idée d'un cercle mystérieux, à la manière du film Eyes Wide Shut, la faisait vaguement flipper. Et l'intérieur ne la rassura pas plus que ça. Classe, très classe, méga classe. Neena tiqua, pas vraiment à l'aise. Ce genre de mondes, c'était pas le sien. Tout y était bien trop propre, bien trop léché pour qu'elle s'y sente bien. Elle présenta sa carte d'identité, récupéra la carte de membre, encaissa la remarque sur sa tenue. Non, c'était pas du Gucci, du Prada, des trucs comme aç'. Elle s'en foutait pas mal, habituellement, de la manière dont on la regardait. Mais là, ça la faisait grimacer. Toutes les personnes qui se trouvaient ici étaient, de surcroît, plus âgées qu'elle. Ce qui renforça sa crainte. Les adultes, elle ne leur avait jamais vraiment fait confiance.

… Crainte qui s'effaça très vite quand elle comprit où elle se trouvait. Le hasard. Averroès. L'ambiance tamisée et luxueuse. Bordel. Un casino. Ses pupilles fixaient tout, sans jamais s'accrocher, détaillant les cartes qui voltigeaient avant de s'abattre froidement sur le tapis, les jetons qui dansaient, s'élevaient, s'écroulaient dans un tintement très agréable, accompagnant les cris de joies et les gémissements de peine. Elle serra la mallette dans sa main, fébrile.

- Tu serais surpris de voir que j'excelle en ce domaine-là aussi.

Sourire en coin. Puis, d'un pas léger, elle se dirigea vers une table de poker, entre une blonde qui semblait à moitié faite de plastique et un type plutôt âgé. Texas Holde'm Poker. Edith hurlait ces trois mots chaque fois qu'une partie commençait, convaincue que, cette fois, elle allait se refaire. La miss finissait toujours sur la paille, et Neena sortait triomphante de la partie. Ce qui était différent, c'est que là, c'était pour de vrai. C'était pas un jeu où les règles sont déformées par une bande d'adolescents légèrement abrutis par l'alcool, où quiconque triche doit s'enfiler un cercueil. Là, elle ne pouvait pas faire la conne. La jeune fille creusa son dos, se tenant parfaitement droite. Son regard balaya la table. Première mise, hop. Dealer, petite blind, grosse blind … Elle maîtrisait tout. L'adolescente joua sagement, au début. Pas de risques. Elle perdit quelques jetons en évitant les relances ou en abandonnant en cours de jeu. Une bonne main lui permit de se refaire. Ça y est, elle prenait ses marques. Ses doigts faisaient glisser les jetons contre sa paume, sur le tapis.

Ah, j'oubliais. En matière de poker, Neena est la reine du bluff. C'est dans cette partie, là, où juste une maigre paire de dix squattaient sa main, que se vérifia cette réputation. L'adolescente ne flancha pas, et relança. Encore une fois. Jusqu'à ce que tous abandonnent. Tous, sauf un. Elle le jaugea, bien décidée à ne pas reculer. Le tas de jetons qui s’amoncelait faisait briller ses yeux clairs. La jeune fille commanda un verre à un serveur, sûre d'elle. Mojito. L'odeur de menthe l'enivrait toujours. Elle but une large rasade avant d'abattre ses cartes, le palpitant au bord du gouffre. Le vieux, à côté d'elle, ne s'était pas couché. Tout allait se jouer entre elle et lui. Ses doigts griffèrent le verre.

Et il s'écrasa. Elle avait une paire, il n'avait rien. Neena jubilait, tandis qu'elle récupérait les jetons. Elle avait envie de roulette, de black-jack, de bataille. L'adolescente quitta un instant la table, se réfugiant vers le bar, pour mieux le chercher des yeux. Il ne l'avait pas suivi. Et là, elle ne le trouvait pas. Instinctivement, elle s'alluma une cigarette, très fine, à l'embout doré et à l'odeur de vanille, reposant le verre vide sur le bar. Cette première partie l'avait … oui, enivrée. C'était foutrement grisant de miser sur le hasard-mais-pas-que, l'intuition, les réactions des autres. Tout son corps frétillait. Cependant, elle réussit à se calmer un instant pour envoyer un message. Histoire de lui préparer une surprise, à lui. Quelque chose de dingue, mais de foutrement bon.





"Si vous croyez en Dieu, vous êtes croyant. S'il vous répond, c'est que vous êtes schizo." - Dr House.

" Allume-moi, allume-moi, fais moi venir entre les lèvres et puis brûler à planer jusqu'à mourir dans la bouche." (Saez)

SSiegfried

Humain(e)

Re : Ein Tausendjähriges Reich !

Réponse 144 dimanche 26 mai 2013, 19:21:06

C'est en la voyant s'éloigner qu'il se dit qu'il a peut-être fait une connerie. Cette vague perplexitude, cette impression d'erreur qui n'a pas encore produit ses effets, mais qui ne va pas tarder. L'hôtesse revient avec un sourire gêné. Elle a apparemment rangé le bagage de Siegfried, et lui s'apprêtait à s'enfoncer dans l'antre démoniaque du jeu, quand elle l'interpelle avec appréhension.

-Monsieur ? Je ne voulais pas vous importuner, vous savez. Je vous adresse toutes mes excuses pour l'impudence dont j'ai pu faire part...
-Ca va aller. Vous pouvez me rendre un service, pour vous faire pardonner ? Veillez sur elle. Qu'il ne lui arrive rien.
-Je ferais mon possible, monsieur.
-Parfait.


Et lui s'éloigne vers les tables de Black Jack. Jeu calme, fort taux de hasard mais une bonne part d'analyse et de courage. C'est son genre. Il s'installe dès son arrivée, prenant le temps de perdre quelques euros, d'en gagner en retour, le temps de comprendre la tendance du sabot. Une fois qu'il a assimilé ses chances d'avoir une bonne combinaison, son jeu sera plus fluide. Ses mises grossissent, et l'allemand enchaîne des victoires faciles et des abandons qui ne lui coûtent pas trop cher. Deux blackjacks en tout. Quelques 21 plus ou moins calculés. Sa mise presque doublée, il se retire. L'heure de se détendre ailleurs.

Draguer les jolies hôtesses, dans leur tailleur ultra serré ? Une idée sympathique. Mais il n'est pas seul ici, ce ne serait pas très moral. Retiens tes instincts de mâle, Siegfried.

Il se contentera d'une balade entre les machines, de quoi rire de cette ingénieuse industrie du hasard qui sert à vider les poches des errants pas assez malins pour comprendre les subtilités du poker et autres jeux de carte, et dont le succès réside d'abord dans les synapses de l'as qui les manipulent, bien plus que pour le bandit manchot, où la victoire larve dans le bon-vouloir des circuits imprimés qui le régulent.


Finalement, il ira vers le bar, celui que Neena a vu dans l'entrée, d'où on peut aussi entrer depuis l'intérieur du casino. Il s'installe au zinc et commande un Screaming Nazi, avant de se raviser pour un Mussolini. Oui, Siegfried est un marrant : Il fait des blagues qui le font rire intérieurement. Le serveur lui sert le cocktail demandé après avoir dû aller chercher une bouteille de Goldschlager, breuvage qu'on lui demande bien peu souvent malgré son éminent côté « luxe ».

Il restera quelques instants à cette endroit, profitant d'une musique qui ne fait pourtant pas partie de ses genres préférés. Le barman s'arrête devant lui pour lui demander si tout va bien. Sieg' acquiesce, regarde le groupe de musicien, puis se retourne vers son obligé, en levant son verre pour le désigner.

-Vous savez quelle était la particularité de Mussolini, par rapport aux autres dictateurs de son temps ?
-Non, monsieur.
-Il était le seul à aimer le jazz. Les autres pensaient tous que c'était une musique de dégénérés.
-Alors vous avez bien choisi votre verre pour cet endroit. Un Dead Hitler aurait été de trop.
-Dead Hitler ? Qu'est-ce ?
-La même chose que vous, avec de la Rumple Minze à la place de la Sambuca.
-C'est bon ?
-Entre nous, je trouve ça meilleur. Plus de goût, moins fort en alcool.
-Hm... Je me laisserais tenter la prochaine fois. Je vous remercie.


Il fini son verre, laisse un petit billet en guise de pourboire, et retourne au Casino. Il retourne au Black Jack, et, promis, cette fois-ci, il va mettre de la grosse mise. De quoi se faire repérer par le floorman. Gagner des avantages en nature, ce serait une bonne idée.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Neena

Humain(e)

Re : Ein Tausendjähriges Reich !

Réponse 145 dimanche 26 mai 2013, 21:38:33


L'adolescente l'avait grillée, la petite fouine. Pour sûr, cette Romane lui voulait quelque chose. Neena garda donc un œil sur elle, continuant de perdre, de gagner, de stagner. La roulette l'emballa grandement, mais seul le poker la maintenait éveillée, frétillante, pétillante. Les doigts serrés autour de ses jetons, elle priait Dieu, Edith, St Marijuana, n'importe qui, pour que le sort soit en sa faveur. Et ce fut le cas. Alors qu'elle s'apprêtait à reprendre une partie de poker, son portable vibra, lui arrachant un bref sursaut. Le message fut lu en un quart de seconde. Un œil vers l'hôtesse. Elle ne la quittait décidément pas du regard. Mais échapper aux griffes d'un chat est la meilleure chose que parvient à faire une petite souris. Ni une, ni deux, elle se glissa derrière une femme de la même stature qu'elle, et s'éclipsa en un rien de temps.

Et Romane resta là, interdite, cherchant l'adolescente des yeux. Où était-elle ? Pourtant, la perdre semblait impossible – elle était la seule lycéenne de toute la pièce. Premier réflexe : retrouver Siegfried. Elle s'excusa, lui tapotant sur l'épaule. Moue gênée, yeux implorants.

- Monsieur, je crains qu'il n'y ait un souci …
- De quel ordre ?

Et la voilà réapparue, d'un coup d'un seul.

- Je vous ….
- Hm ?
- … Je vais vous laisser.

Neena la regarda partir, avant de s'approcher de Siegfried, sa main se posant élégamment sur l'épaule du SS, étreignant la peau. Elle était dos à lui, aussi se pencha t'elle vers son oreille.

- J'ai une petite surprise pour toi.

Elle agita un trousseau de clé dans ses mains, dont il ne put que percevoir le tintement significatif.

- Est-ce que ça te plairait d'être en totale illégalité ?

Sourire en coin. M'est avis qu'elle prépare un truc tordu. La voix est un murmure interdit, avec une pointe d'adrénaline dans le ton. Et puis, Neena qui prononce le mot 'illégalité', ça a son charme.

- Un ami travaille au Louvre. Il n'y a pas de visite nocturne de prévue, cette nuit … Sauf pour nous deux.

Nous ne reviendrons pas sur comment elle a fait pour chopper ces clés. Cela mettrait sans nul doute Siegfried en rogne que de savoir que cette escapade interdite sera financée par quelques grammes d'acides, un pour les clés, un pour les caméras. Son ami surveillait les lieux, et lui avait déjà indiqué où se trouvaient les angles morts, quelles étaient les rondes des vigiles ... Ça s'organise, ce genre de choses.





"Si vous croyez en Dieu, vous êtes croyant. S'il vous répond, c'est que vous êtes schizo." - Dr House.

" Allume-moi, allume-moi, fais moi venir entre les lèvres et puis brûler à planer jusqu'à mourir dans la bouche." (Saez)


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