« Aller, tas de boit-sans-soif ! Assez cuver votre alcool ! On aborde, on récolte, on pille et on met à sac cette coque de noix ! Je veux du butin cette fois-ci, ou vous allez tous boire les fonds marins à grande louche ! »
Nous avions levé le pavillon noir, fonçant vive allure, les voiles gonflés. Je regardai les hommes s'exciter à l'idée d'arriver sur le point du navire marchand, apparemment du Nexus. C'était souvent le genre de navire légèrement gardé, mais pas assez pour tenir face à mon équipage. La raison pour laquelle nous foncions droit dans leur direction. En plus de la nourriture, il pouvait parfois y avoir de quoi s'offrir de nouveaux plaisirs une fois de retour au port. Le timonier tenait le cap en direction du navire qui au loin avait ouvert toutes ses voiles pour profiter du vent pour nous tenir à distance. Malheureusement pour eux, nous étions plus rapides et nous les rattrapions sans grand mal. Le navire se plaça à bâbord, alors que les hommes brayaient leur envie de piller ce navire.
« Allez, sales chiens de mer ! Apportez-moi les trésors de ce navire ! Tuer tous ceux qui se mettraient sur votre route ! »
Je me tournai vers mon second et lui dis, en souriant :
« Va avec. Assure-toi qu'ils ne touchent pas aux femmes non consentantes. Et apporte-moi la plus belle de toutes celles que tu pourras trouver. J'ai envie d'un peu de compagnies. »
Je regardai les hommes foncer sur le navire, mon bras droit, un grand homme noir bien battit, les accompagnant pour les assister au combat, et surtout s'assurer de la bonne tenue de l'équipage. Arrivés sur le navire, mes hommes rencontrèrent une résistance de la part des gardes, mais les civils et les marchands n'en montrèrent que très peu. Rapidement, le navire était maîtrisé. Satisfait, je m'en retournai dans ma cabine, entendant un tire, quelques cris, puis plus rien. Assurément, il ne devait pas y avoir de rébellion de la part de l'équipage sabordé, mais sans doute de l'un de mes hommes. Je haussai les épaules et passai dans mes quartiers privés. Je pris dans la réserve du vin de groseille et deux coupe en or travaillé et orné d'un diamant chacun, les posant sur la table. La cabine contenait un bureau avec une carte maritime, un grand lit deux places en bois brut, une table avec une coupe de fruits, la bouteille et les deux coupes, trois chaises autour, et deux grandes armoires contenant vêtements, livres et accommodations. Le cadre était généralement idéal pour plaire aux demoiselles qui y entraient.
J'attendis quelques instants, rangeant quelques livres posés sur le bureau, lorsque la porte de ma cabine s'ouvrit. Je ne regardai pas dans la direction alors que mon bras droit m'annonçait :
« Voici la demoiselle que vous avez demandée, capitaine. Je tiens à vous dire que nous avons perdu trois hommes dans la bataille et un autre après celle-ci.
- Faîtes les funérailles qu'il se doit à ceux qui sont morts au combat. Pour le dernier, je me doute de la raison de sa mort : vous dégagez une odeur de poudre d'ici, Mr Kibs. Jetez-le par-dessus bord : ce rat de cale ne mérite pas de voir son âme offerte aux dieux. Qu'il rejoigne les poissons. »
L'homme grogna, confirmant qu'il allait accomplir sa tâche, avant de sortir en fermant la porte. Je finis de ranger les livres avant de me tourner vers la demoiselle en souriant. Elle était très jolie, avec sa belle robe, ses longs cheveux bruns et ses bijoux ornant son corps :
« Bienvenu à bord du Boléro Bleu, mademoiselle. Soyez rassuré : en ce lieu, il vous arriver nul mal. Tout du moins, si vous restez courtoise et polie avec votre hôte. Inutile de vous dire que toute tentative de fuite serait stupide et dangereuse, en l'état. »
Je m'approchai de la table, prenant la bouteille que j'ouvris et dont je versai le contenu dans les deux coupes. Je tendis l'une d'entre elles à la demoiselle, toujours le sourire aux lèvres :
« Cela fait longtemps que je n'avais point eu aussi plaisante compagnie. J'espère que vous ne voyez pas d'inconvénient à discuter avec un pirate, très chère. Quel est votre nom, délicieuse enfant ? »