Riva, princesse déchue
» NOM : Oublié, depuis longtemps.
» PRÉNOM : Shani.
» SURNOM : La perle de l'orient. La beauté du désert. La prophétesse. L'élue du Sultan. Le joyau arabique. Etc.
» IDENTITÉ ACTUELLE : Riva.
» ÂGE : Quatre mille trois cent trente trois ans.
» SEXE : Féminin.
» RACE : Créature (humaine magicienne et devineresse devenue génie "à temps partiel").
» SEXUALITÉ : Expérimentée et strictement hétérosexuelle.
» TAILLE : Cent soixante centimètres.
» MENSURATIONS : 90 - 70 - 90.
» PILOSITÉ : Obscure comme la nuit et peu abondante en dehors de sa chevelure.
» YEUX : Noisette-miel.
» POIDS : Un peu plus de cinquante kilos.
» TEINT : Hâlé par le soleil. Ni de porcelaine, ni sombre comme l'ébène.
» PHYSIQUE :Le joyau arabique est réputé. Très. Autant pour ses capacités divinatoires, magiques, etc. Que pour sa beauté sans pareille.
De loin, déjà, on s'aperçoit que sa silhouette est divine. Des formes où il le faut, déliées et gracieuses, avec des jambes interminables, galbées et fuselées. On s'aperçoit aussi que les voiles qui composent sa tenue sont transparents, individuellement. Mais mis les uns par-dessus les autres, ça ne laisse que deviner ses formes, la douceur de son teint hâlé, le grain de peau fin... Ils deviennent en effet opaques, comme les yeux des aveugles, et ce, qu'importe la couleur.
Quand on s'approche, on a le privilège d'avoir droit à un regard de ses yeux semblable aux noisettes, où le miel se glisse légèrement dans ses prunelles. On peut aussi constater la texture soyeuse de sa chevelure de nuit qui retombe souplement dans son dos, la finesse de ses traits, la délicate moue de ses lèvres, l'arc soigné de ses sourcils, la longueur de ses cils, la ligne épurée de son nez droit, l’arête de sa mâchoire volontaire... Mais le tout est très féminin. Comme ses doigts agiles, sa poitrine ferme et haute qui vous toise avec arrogance, ou sa taille assez fine. Comme ses hanches légèrement étroites également, ou bien son fessier rebondi et ferme. Et comme, enfin, ses pieds fins, élégants, agiles et légers, capable pourtant de marcher sur des braises ou des piques.
» MENTAL :Le moins qu'on puisse dire, c'est que la beauté du désert n'est pas accessible pour tout le monde. Elle a une certaine éthique, qui l'empêche de trop frayer avec des gens qui sont indigne d'elle. Par leur rang inférieur, ou leur faiblesse d'esprit. Elle ne les dédaigne pas, non. Mais elle préfère largement rester seule plutôt que d'avoir à passer trop de temps avec cette engeance. En règle générale, elle est plutôt à fréquenter les rois, les empereurs, les princes, les chefs de tribus, etc. Quelque fois aussi, elle assiste un solitaire, exauçant certains de ses voeux, lui prédisant son avenir.
Mais le pouvoir ne lui monte pas à la tête. Elle sait rester humble, et sa longue vie lui a donné l'expérience nécessaire pour ne pas se faire flouer. Enfin, en grande partie. Parce qu'un homme a réussi à la flouer, une fois. Elle n'était alors pas génie. Elle était juste prophétesse et fille de Roi. Cet homme, c'était un génie de la lampe. Elle a commis l'erreur, dans sa générosité, de vouloir le libérer de ce fardeau. Mais le génie ne lui avait pas dit que ce geste engendrerait sa perte. Ou du moins, celle de sa liberté. Elle en conçu une grande honte d'abord. Puis elle se fit une raison, et ne se laissa plus avoir. Elle devint dès lors méfiante envers les inconnus, et attendait à tout prix une vision pour savoir si elle pouvait leur faire confiance.
Les années ont passées. Sa condition de génie la rendant immortelle, elle a traversé les siècles, voyant la disparition de sa famille, de sa civilisation. L'émergence de la modernité, et la prise de pouvoir de la chrétienté. Elle vit la disparition des croyances, ou l'oubli des anciennes religions. Elle a appris à ne pas trop s'attacher aux simples mortels. Et si jamais son coeur n'en fait qu'à sa tête, elle réprime ses pulsions. Elle se fait violence pour ne pas céder, pour ne pas exprimer son attachement.
Elle est devenue un peu aigrie. Un peu cynique. Elle n'a rien perdu de son bonté, ou de son intelligence, mais elle voit le monde d'un oeil différent. Elle ne s'émerveille plus devant la beauté de tel ou tel esprit, ou de telle ou telle chose. Elle est comme blasée. Elle a appris que l'être humain est mauvais pas nature. Qu'il y a ceux qui se laissent aller à cette condition, et ceux qui luttent pour tenter de paraître bons. Y a aussi quelques rares exceptions, comme elle du temps où elle était mortelle, qui sont de nature bonne, vertueuse, généreuse. Mais ces derniers sont très rares. Elle les prends sous son aile lorsqu'elle en rencontre.
» HISTOIRE :Quatre millénaires et demi plus tôt vivait un peuple qui avait pour roi Sargon d'Akkad. On le nommait, à cette époque, Sharrum-kîn. Il était simple échanson du roi Kish Ur-Zababa aux alentours de - 2 335. Il le détrôna alors et l'abattit. Il abattit plusieurs autres monarques encore, pour agrandir son royaume. Notamment le roi d'Uruk, Lugal-zagesi, le roi d’Ur, de Lagash et d’Umma. Il réunit ces provinces sous sa bannière, et fonde sa capitale, alors appelée Agadê. Aujourd'hui, les archéologues la connaissent sous le nom d'Akkad.
En - 2 334, Sharrum-kîn était donc devenu monarque. Il prit femme. Elle s'appelait Tašlutum. C'était une Agadéenne. Elle lui donna quelques enfants, mais bien peu survécurent. Ou bien ils furent assassinés, ou bien ils étaient déjà morts à la naissance. Mais Sharrum-kîn eut bien des concubines. L'une d'elle s'appela, une sumérienne, réussit à accoucher de quelques enfants dont l'Histoire a retenu le nom. Enheduanna, notamment, célèbre pour être devenue Grande Prêtresse de Nanna (en sumérien) / Sîn (en Agadéen), le dieu de la Lune. Enheduanna est aussi la source littéraire la plus ancienne, auteur dont la plus grande partie de ses oeuvres a résisté au temps et est parvenue aux archéologue. Elle est donc poétesse, aussi.
Mais ce que l'Histoire ne sait pas, c'est que Tašlutum a donné naissance -dans le plus grand secret- à une fille en parfaite santé. Sharrum-kîn, trop heureux d'avoir une descendance légitime, ordonna qu'elle reste soigneusement cachée, à l'abris des empoisonneurs et autres assassins. Elle fut nommée Shani, et élevée par sa mère uniquement. Pas de nourrices. Pas de précepteurs. Sa mère, qui passait pour malade aux yeux du monde, s'occupait personnellement de l'éduquer.
Shani voyait son père deux à trois fois par semaines. Il lui enseignait la politique, lui apprenait à se battre avec les atouts qu'elle avait, et lui apportait beaucoup de présents. Elle devint fort belle, et fort cultivée. Elle rendait hommages aux dieux, et aurait même pu devenir prêtresse si son père ne l'avait destinée à autre chose. Malgré son isolement, elle grandi heureuse.
Mais le destin peut parfois être capricieux, et les ambitieux plans de Sharrum-kîn ne virent pas le jour. En - 2 300 (date pour les archéologues), Shani avait alors vingt ans. Elle s'était découvert un don de prophétie, mais n'en avait parlé à personne. Elle avait vu qu'une catastrophe arriverait aux deux seules personnes chères à son coeur si elle le faisait. Malheureusement, elle aurait quand même dû. Elle vit la chute de son père, assassiné, sans toutefois savoir quand elle aurait lieu. Elle se vit morte, son sang répandu aux pieds d'une statue de la déesse Inanna (en sumérien) / Ishtar (en Agadéen), déesse protectrice de la lignée d'Agadê.
Prenant peur, elle prit la fuite. Elle avait vu qu'elle serait responsable de la chute de son père, et ne voulait en aucun cas lui faire du mal. Elle pensait qu'en s'éloignant, elle contrarierait le destin et ses prophéties. Elle se fit appelée Riva, et officia en tant que prophétesse itinérante. Elle s'éloignait le plus possible d'Agadê, et savait qu'elle ne reverrait jamais sa famille. Jamais.
Après quelques années, elle tomba sur une lampe très belle, mais également très poussiéreuse. Elle la frotta, pour découvrir les merveilles de cette lampe à huile. Elle ne s'attendait pas à en voir surgir un génie. Shani / Riva était malgré tout fort généreuse. Elle ne fit pas de voeux pour elle, ne voulant aucune faveur, mais souhaita que son père ne mourut pas assassiné. Elle souhaita aussi que ses parents puissent vivre heureux sans elle, en n'ayant aucuns regrets. Et enfin, elle souhaita la libération de ce pauvre génie, soumis aux caprices de ses maîtres.
Si le premier de ses voeux se réalisa sans entourloupes, son père décédant bien plus tard de mort naturelle, le second se révéla traître. Shani / Riva vit, dans une flaque, la vision de son corps désarticulé, aux pieds de la déesse Ishtar, baignant dans son sang. Ses parents firent leur deuil, et son nom ne fut jamais connu de l'Histoire. Quant au troisième voeux, il fut encore plus traître. Le génie fut bien libéré. Mais un autre devait prendre sa place, et Riva (Shani étant morte) fut aspirée par la lampe.
Les siècles passèrent, se changeant en millénaires. Sa lampe passant de mains en mains, jusqu'à atterrir entre celles d'un Sultan fort renommé et fort bon. Il fit deux voeux pour son Royaume, que Riva réalisa sans les entourloupes habituelles des génies, puis souhait qu'elle soit affranchie de son devoir. Il fit ce souhait en connaissance de cause. Il savait que s'il souhaitait qu'elle quitte la lampe, qu'elle ne soit plus génie, il devrait prendre sa place. Au lieu de ça, il lui a donné plus de liberté. Elle n'était plus confinée dans sa lampe lorsque les trois voeux étaient réalisés. Elle n'était plus tenue de réaliser les voeux de ceux qui frottaient la lampe. Mais elle devait garder cette dernière avec elle en tout temps si elle voulait garder ces privilèges.
Débarrassée de la corvée d'accomplir les voeux les plus ignobles comme les plus doux, elle fut pendant un temps la concubine du Sultan. Puis elle voulu voir le monde, et commença alors son périple. Immortelle, elle vit les civilisation naître et mourir. Elle vit les croyances polythéistes s'éteindre au profit d'une entité unique. Elle vit les hommes, presque tous mauvais par nature, et elle vit la modernité s'installer.
Elle découvrit qu'on parlait de son père dans les livres d'Histoire. Mais d'elle, pas un mot. Elle décida alors de s'installer dans une petite ville qui se nommait Seïkusu. Elle garda le nom de Riva, et se créa une identité dans cette ville. Ces pouvoirs lui permettant tout et n'importe quoi, elle demeura néanmoins humble. Riva Johnson, bibliothécaire de son état pour ramener l'argent nécessaire aux factures, et prophétesse pour les âmes qui en avaient besoin.
» ETAT CIVIL : Célibataire et sans enfant.
» Autres : Forum connu par Tour de Jeu.
