- Oh, Louise c'est pas cool de m'abandonner ce soir. T'aurais pu leur proposer de venir plutôt !
- Franchement, tu me vois leur dire " les filles, ça vous dit pas de venir faire une soirée pyjama pour pas que ma soeur flippe toute seule chez moi au lieu d'aller à cette super grosse fiesta qui s'organise pile le soir où mes parents ne sont pas là? " ah, non, sûrement pas.
- ... Pourquoi pas ?
- Ohlalala amuses toi un peu aussi.. Je file Yuyuuuu, à demain!
- Mrouaaais.. à demain. Fais gaffe à toi hein, bois pas trop, et rentre pas trop tard demain. PAS DE BÊTISEEEES
Trop tard. Elle ne m'écoutait plus, elle était partie. Une fois que j'eus fermé la porte à clef, je me ruai à la fenêtre pour la voir sortir et rentrer dans une bagnole où se trouvaient déjà quelques copines à elles que je connaissais. Je poussai un soupir. Ah, les jeunes filles de nos jours...
Nos parents étaient partis dans l'après-midi pour ne revenir qu'après-demain soir. Petit week-end en amoureux... quand on a deux grandes filles qui se débrouillent très bien toutes seules, on peut se permettre de les lâcher le temps d'un week-end. Ils avaient besoin aussi de leur intimité, à tous les deux. De plus, ma mère me faisait entièrement confiance pour garder la maison; j'avais été toujours quelqu'un de calme, réfléchi, et raisonnable à la maison. Excepté le soir où je m'adonnais aux plaisirs sexuels solitaires et bestiaux. Mais ça, elle ne le savait pas. Et tant mieux. Enfin, elle me faisait confiance pour que tout se passe bien ce week-end. Elle savait que Louise était bien plus extravertie que moi, et ferais volontiers quelques folies en leur absence. Son père, ne s'inquiétait pas. Il avait également confiance en elle. Mmmh... s'il savait qu'elle en avait profité pour filer à une soirée qui sera sans doute bien arrosée.. il serait moins confiant le bougre. J'aurais peut-être dû la retenir, mais tant pis. Elle était partie, c'était fait, et je pouvais lui refuser très difficilement quelque chose.. comment ne pas craquer sous ce regard, après tout. Surtout quand il est cerné d'une dose de maquillage parfaite, ni trop ni moins, qui mette son superbe regard de saphir en valeur. Ce qu'elle était belle ! au naturel comme apprêtée pour une soirée.
Soirée que j'allais passer en solitaire, vêtue d'un simple grand tshirt blanc et d'une culotte pour pyjama. Enfin, en solitaire... tout était relatif. J'avais mon Prato avec moi, et ce n'était qu'à moi de décider ce que je ferais de ma nuit...
Ma première décision fut d'aller dans la chambre de Louise, suivie de mon braque. Je pris une grande inspiration. Son odeur était si présente.. Je m'asseyais sur le bord de son lit, et caressait du bout des doigts les draps. doucement, tout en restant assise, je me penchais sur le coté pour rapprocher mon visage de son oreiller. Son parfum.. si doux.. je frémis de plaisir. Je me redressai et attrapai d'une main l'oreiller, et y enfonçait mon nez, yeux fermés, m’enivrant de cette odeur que j'aimais tant. Doucement, ma main libre se mit à caresser mes cuisses avec envie. Je sentais déjà mon bas recevoir les premières et timides coulées. Sous cette pulsion, j'ouvris les yeux. Et je remarquai quelque chose sur le lit. Un bouquin.
Curieuse, je le saisis et le posais sur mes genoux, et l'ouvrit pour le feuilleter. J'eus un rire. Un soit-disant livre de magie et d'incantations.
Ma demi-soeur avait toujours été extrêmement intéressée par les univers de fantastique et de science fiction. La magie, c'était son truc à elle. Elle m'en parlait comme une grande passionnée, comme si elle y croyait réellement. Ca m'avait toujours fait rire; je n'y croyais pas, mais j'aimais l'écouter en parler des heures. Je ne savais pas qu'elle s'était procurée un tel livre fait comme si c'était un véritable grimoire d'incantations.
J'eus un nouveau rire. Mes jambes légèrement écartées, je sentis la truffe de Prato se faufiler entre mes cuisses pour renifler la cyprine qui tachait mon bas. Il y donna quelques coups de museau insistants au niveau de mon bouton de plaisir, ce qui me fit frissonner et rire à nouveau, alors que je sentais le bout de mes seins pointer lorsque je frémissais. L'envie grimpait, mais j'étais curieuse. Je pris une page au hasard. Nouveau rire..
La page indiquait comment incanter un être mi homme mi animal. La page s'illustrait de centaures, de sirènes, de minotaures, et autres créatures anthropomorphiques. Ecoutes ça Prato... il suffirait apparemment de réunir le désir ardemment sexuel d'un animal et d'un humain et d'incanter au bon moment pour qu'il apparaisse.. d'ailleurs, c'était du latin, chose que je savais lire grâce aux cours de latin de collège, en Italie. Je souris, enjouée.
- Comme si ça allait marcher...
J'hoquetai. Mon charmant toutou insistait et tentait de me lécher malgré le tissu qu l'empêchait d'attendre réellement mon intimité; mais ce n'était pas pour autant que je ne ressentais rien.. et, pour rire de la sotte fantaisie de ce livre, je me remis à lire à voix haute, tandis que mon braque insistait de plus en plus.
- Hic crudelis amor tauri, suppostaque furto Pasiphae, mixtumque genus prolesque biformis.. Minotaurus inest, Veneris monumenta nefandae ; hic labor ille domus et inextricabilis erro.. hmmmmannn!
Je poussais un long soupir de plaisir, que je n'eus pas le temps de finir.
Un bruit assourdissant me fit sursauter de frayeur. Je fermai les yeux.
Et les rouvris.
J'étais tétanisée et ne pouvais plus bouger. Mon chien s'était enfui de la chambre en entendant le bruit, apeuré.
Je me retrouvais seule face à la chose qui se trouvait dans la chambre de ma soeur. Une bête. Géante. Poilue. Cornue.
J'avais invoqué un minotaure.