Ca avait au moins le mérite d'être clair. La demoiselle ne voulait plus continuer à priori, certes de manière rapide et spontané, mais c'était son choix et il fallait bien qu'il l'accepte puisque l'homme n'était le genre de personne prête à tout pour avoir ce qu'il veut, non, si la demoiselle ne voulait plus avancer dans leurs ébats, il était inutile d'insister. Après tout il se faisait tard, ou tôt, c'était selon la vision de chacun, et il était grand temps pour les deux jeunes individus d'aller se coucher. Quelle nuit en tout cas, l'homme n'avait pas connu pareille compagnie depuis des lustres, une demoiselle si belle, si élégante, si sensuelle, si ... princesse; parce qu'il est vrai que Clad l'avait cette fois-ci avec une princesse, bon, loin de lui l'envie de se la raconter et puis faut l'avouer que ce soit une princesse ou non, le résultat était le même, la décoration familiale de la jeune Alice n'avait rien changé dans le fait qu'elle soit bonne ou pas à faire l'amour, mais bon c'était vraiment un bon moment il ne pouvait le nier. Si il ne la voyait plus, est-ce que la présence physique de la demoiselle lui manquera ? ... Certainement, il le concède.
Mais le problème n'était pas là, les deux tourtereaux d'un soir étaient coincés dans une armoire très étroite ... Lors de l'acte il n'avait pas remarqué qu'elle l'était autant. Leurs corps nus se touchaient, l'érection et l'excitation était certes redescendue depuis quelques instants déjà, mais la sueur était quant à elle toujours présente. Leurs peaux se collaient à chaque mouvement, c'était assez désagréable, en plus le corps de Clad devint de plus en plus froid, glaçant comme au début, Alice n'allait pas tarder à en sentir les effets; il fallait faire vite. La situation était très cocace, mais pas perdue. L'homme regardait derrière la fente, ils étaient assis sur le divan, mais dos à l'armoire, c'était peut être là la clé; qui plus est Clad était invisible, l'unique inconvénient était le bruit, il fallait pouvoir le dissimuler par un moyen ou un autre. Il n'y avait rien, rien qu'il ne pouvait faire ... Alice n'était pas invisible, elle était nue, donc hors de question de sortir devant ces hommes qui lui sauteraient surement dessus. Clad n'était pas costaud, il ne pouvait pas mettre K.O. ces trois jeunes étudiants à lui tout seul, il n'était pas un ... Super-Héros ! Il ne voyait que deux individus d'où il était, le troisième était manquant, il devait être un peu plus sur le côté soudain l'homme prit la parole.
« Oh les gars, vous avez vu Clad ? Il était sur le canapé quand je suis allé me coucher hier soir
- Qui c'est ce mec ?
- Le blond avec les cheveux longs, le mec qui t'as mis la branlé au poker il y a deux jours !
- Oh tu sais, j'étais pas mal fait cette soirée là ... donc de ce que je me rappelle tu sais ... »
C'était sa chance, l'homme était Fredrik Pierce, un jeune étudiant de deux ans moins que lui qu'il avait cotoyé dans son cours d'économie et avec qui il avait fait quelques soirées par la suite. Bref, c'était son unique chance de quitter cette foutue armoire. Il chuchota à l'oreille d'Alice de rester ici et de ne surtout rien faire, il savait ce qu'il avait à faire. Il poussa donc légèrement la princesse et poussa légèrement, petit à petit la porte de l'armoire, afin de faire un minimum de bruit. Il fallait faire vite, l'homme n'avait pas beaucoup de temps avant que les trois protagonistes ne se rendent compte de quelque chose. Clad réussit à sortir, et se dirigea vers la chambre en faisant le moins de bruit possible. Avant de se matérialiser, il prit un pantalon, un t-shirt et les enfila. Avant de rentrer dans la salle commune, il se rendit visible, poussa la porte et regardait à présent la salle ou était présent les trois autres étudiants. Il prit se gratta la tête, comme si il venait de se lever.
« ... c'est vous qui faites autant de bruit ? ... Les gars, il est 6h du mat' ! dit-il en plissant les yeux un maximum.
- Ah bah t'es là ! Vous voyez les gars, c'est de ce mec dont je vous parlais.
- Ouais c'est bien et alors ? Faites moins de bruit sérieux, c'est lourd.
- Excuse-nous on pensait qu'il y avait quelqu'un de présent dans cette salle tout à l'heure. On a même entendu des gémissements de femme.
- T'as dû rêver mec ...
- ... on pensait d'ailleurs que c'était la fille de l'autre soir, celle qui dormait dans notre dortoir. »
C'est vrai qu'Alice dormait dans leur dortoir avant qu'elle ne rencontre Clad et elle avait dû se montrer, voir leur parler. L'homme jeta un léger coup d'oeil à l'armoire derrière le divan, au moins personne ne pouvait se soucier qu'une personne était cacher à l'intérieur. Clad reprit.
« Ouais ... je lui ai dis de partir !
- Quoi ?
- Ben ouais, mais j'ai vu de la fumée hier soir, venant du couloir, j'ai cru à un incendie, je lui ai demandé de partir, voilà. Du moins le temps que la fumée se dissipe. Mais elle n'est pas revenue. T'auras peut-être plus de chance de la voir tout à l'heure en cours.
- ... ouais peut-être.
- Quoi t'es amoureux mec ?
- C'est pas ça, mais c'est que j'aurais bien voulu la revoir, elle avait l'air super bonne, je pense que j'aurais pu me la faire ...
- ... Ah. Ecoute, t'as qu'à, VOUS n'avez qu'à la chercher, elle est surement dans l'établissement et puis une fille comme ça, ça repère facilement. »
Clad insistait sur les côtés machistes de ces hommes pour les faire partir d'ici le plus vite possible, avec la soif et la volonté de rencontrer Alice. Ne voyant pas de réaction de leur part, l'homme insista.
« Bah qu'est-ce que vous attendez ?
- Ouais, allez les gars, on y va ! »
Puis il vit les trois hommes partir en courant ... c'était facile, peut-être trop. Il avait malgré tout sut susciter en ces hommes l'envie de rencontrer la belle princesse. L'homme sourit à la porte à présent close et se dirigea vers l'armoire et l'ouvrit, la demoiselle était toujours là.
« Tu vas avoir de la visite très bientôt, désolé. » dit-il pour la taquiner.