Hébé… Fille d’Héra, divinité de la jeunesse et vigueur!? C’en était incroyable, jamais je n’aurais pu croire dans cette vie comme dans l’autre ce que j’avais devant les yeux, si je n’avais déjà eut la vie sauve par un Dieu, et pas n’importe lequel; le dieu de la mort. Mais cette fois ci, j’avais une déesse de la vie devant moi, mais elle semblait faible, et me confia qu’elle avait utilisé le peu de pouvoir qu’il lui restait afin de sauver ma vie, me demandant au passage si je connaissais un endroit où elle pourrait trouver asile dans le coin. Levant les yeux vers le ciel, signifiant que je réfléchissais.
Malheureusement, je ne connais pas beaucoup le coin, et je serais surpris de voir un hôtel cinq étoiles derrière l’une de ces dunes de sable…
Peut-être ne devrais-je pas parler ainsi à une déesse, l’ironie face à une personne qui nous a sauvé la vie n’est jamais un signe de politesse, mais j’étais ainsi, je soulignais des évidences par le fait de la niaiserie. Puis, soudain, ce fût comme une ampoule qui éclaira ma tête et me permis de voir une solution plutôt envisageable, voire réalisable.
Cependant, il y a un baraquement, à deux kilomètres au Sud d’ici. Un baraquement de chasseurs d’esclaves, qui travaillaient pour moi. Ce sont les hommes avec qui j’étais censé revenir intacte, mais qui sont tous morts, démembrés. Nous pouvons donc faire le voyage là-bas. Ça nous protégerais de la chaleur du jour, de la froideur de la nuit, et des monstres
Oui, parce que je me doutais bien qu’ils étaient dans le désert, en quelque part, à attendre qu’une créature plus faible passe dans le coin, pour la violer, tuer et démembrer, pas nécessairement dans cet ordre. Et comme Hébé et moi étions les créatures les plus faibles ici présent, un homme et une déesse sans pouvoir, donc une femme… Non, j’aimais mieux partir d’ici au plus vite, histoire de pouvoir prolonger mon espérance de vie. Attrapant la boussole qui était dans ma poche, je tentai de voir où nous pourrions être, elle avait été endommagée par les monstres, mais elle fonctionnait quand même, on pourrait ainsi se rendre sans perdre trop de temps. Mieux valait partir dès maintenant, pendant que je ne ressentais pas encore les effets de la perte de mon sang.
L’incitant à me suivre, je montai une première dune vers la direction opposée que montrait la flèche de ma boussole, qui indiquait le nord. Nous marchâmes ainsi, lentement mais sûrement, sans eau, le soleil commençait à diminuer d’intensité, alors qu’il se cachait derrière l’immense étendue de sable. Il fallait que nous nous dépêchions, il ne fallait pas rester ici alors que la noirceur emplirait ses lieux. Surtout le fait que le manque de sang dans mon organisme commençait à faire son effet, et que je commençais à me sentir étourdit…
Une demi-heure après, à la suite d’une montée difficile sur une dune, le bâtiment apparut alors, comme sorti de nulle part. Une fois devant la porte, je poussai de toutes mes forces pour pouvoir l’ouvrir, les verrous n’étant mis que lorsqu’il y avait des gens à l’intérieur. Une fois entré dans le robuste bâtiment sans fenêtre, simplement éclairé par des lampes à l’huile, je refermai la porte derrière moi et mis les trois verrous, avant d’y mettre une grande poutre de bois robuste qui servirait de barrure, simple précaution supplémentaire.
Je sais que ce n’est pas digne d’une déesse, mais c’est le mieux que je puisse vous offrir…
J’étais faible, j’avais faim, j’avais soif, alors je me dirigeai vers les cuisines, attrapant quelques bouteilles d’eau et d’alcool au passage. Farfouillant pour y trouver des fruits ou des noix, je tournai la tête en direction de mon invitée.
Je peux vous offrir quelque chose?