Le téléphone sonne, Aurore décroche et entend la voix d'une femme.
- Bonjour madame Orléans, nous avons reçu une fiche signalant que vous avez déjà en travail.
Aurore se mit à fouiller dans sa mémoire bien vide et se rappela de ce qui c'était passé la veille, elle avait fait un dossier dans une agence d’intérim, devant fournir un papier d'un médecin pour certifier que son amnésie n'était pas du pipeau, ainsi que tout un tas de paperasse qui n'est là que pour compliquer davantage la vie, déjà assez tortueuse, d'Aurore.
Même si la demoiselle avait appelé à six heures trente du matin, Aurore était trop bonne ou trop conciliante pour raccrocher au nez de la jeune femme qui ne semblait pas savoir qu'à cet heure là les personnes n'ayant pas d'emploi, ou dans le cas d'Aurore ne s'en souvenant pas en avoir, dormait. La chance voulut qu'une oiseau passe par la fenêtre grande ouverte et se mette à piailler à tout va, ce qui avait réveillé Aurore et coupé un sommeil sans rêve.
C'est alors qu'elle comprit enfin la phrase, elle avait déjà un travail, mais dans ce cas son patron devait être en colère de ne pas l'avoir vu au travail.
- Vous pouvez me dire quel sorte d'emploi est-ce ?
Il y eut un long silence, n'entendant que le léger crépitement de la communication qui n'était pas très bonne dans le quartier de la Toussaint.
- C'est assez délicat ... Le mieux serait que vous veniez à l'agence, il sera plus facile de vous l'expliquer.
Les informations se bouleversèrent dans sa tête, sa voix devint d'un coups beaucoup moins sure, on sentait de la peur et de la confusion.
- Le patron est au courant de ma situation ?
C'était une question stupide, Aurore tremblait toute seule, comme si elle avait attrapé froid, étant au bord des larmes la peur au ventre de découvrir son travail, surtout que la demoiselle à l'autre bout du fil ne la ménageait pas du tout, ne faisant que croitre son stress.
- Écoutez. Vous n'avez qu'à venir pour 10 heures, nous pourrons parler calmement. Je vous dis donc à tout à l'heure.
Le combiner téléphonique émit le bruit d'instinctif signalant que la communication était à présent fini.
Elle ne put pas se rendormir par la suite, le stress était là, regardant à présent les aiguille de l'horloge pendant à l'entrée, Aurore tenta de se calmer en prenant un bain, mais le répits ne fut que de courte durée. Elle prit donc la peine de s'habiller, ne voulant pas lutter contre cette inconnue, Aurore allait de toute façon devoir y faire face un jours ou l'autre, le moment était juste trop tôt, mais elle ne pouvait rien faire pour le retarder.
Elle choisit un ensemble de sous-vêtement d'un bleu très pâle, par dessus une chemise blanche et une jean bleu, accompagné d'une ceinture marron et des chaussures à talon plat de la même couleur. Après vint le coiffage, étant trop stressée, elle finit par abandonner l'idée d'user d’élastique ou de pince, laissant sa chevelure libre de tout mouvement.
En voyant l'heure défiler, elle prit rapidement son sac, oubliant un élément essentiel quand on vit dans une ville où le danger peut survenir à chaque coins de rue.
Aurore vit qu'aujourd'hui les rues étaient bondés de voiture, ne la laissant qu'une seule voie possible pour rejoindre l'agence : le métro.
D'un pas assez rapide, le souffle en concordance avec son rythme de marche, elle descendit les marches et prit un ticket, c'est en repartant qu'elle percuta Hiro, son visage se mit à faire une grimace et dit de sa voix peu assurée.
- Non c'est moi qui devrais l'être ... Je vais vous aider.
Elle aida Hiro à ranger les dossiers, ne voyant pas une seule seconde la photo compromettante, ce qui n'aurait rien changé à l'attitude qu'elle opterait en la voyant. Vint la demande d'Hiro, qui se fit répliquer dans la seconde qui suivit.
- Je n'ai ni l'envie, ni le temps pour ça.
Aurore se mit à fouiller son sac à main.
- Mince il est où mon téléphone ... et ce métro qui n'arrive pas ...
Hiro pouvait voir Aurore dans tout ses états, voyant la femme trembler de peur de savoir un élément de son passé et étant dans un état de confusion tel qu'une bourde ne saurait tarder, cela se voyait qu'Aurore était à cran.
La vérité que détenait Hiro allait certainement la renverser et même lui aurait des difficultés de savoir comment allait réagir Aurore.