Si je le pouvais, je hurlerais mon ennui! Cependant, ce ne serait pas vraiment bien vis-à-vis les hommes qui m’avaient invité à cette enchère d’œuvres d’art. Non, je ne vous dirais pas que les profits allaient à des œuvres caritatives pour sauver les pauvres de la faim, je vais être honnête avec vous : s’était pour qu’un gros bonnet de la société japonnaise, déjà multi-milliardaire (en euro je parles bien sûr), s’en mette encore pleins les poches avec des œuvres qu’il a réussi à s’acheter au fil des années, et qui a attendu pour qu’elles prennent de la valeur. En gros, de la spéculation artistique, quoi. Mais, pour ma part, j’avais été là, non pour acheter un Van Gog ou encore un Picasso, en fait, s’était surtout pour étendre mon influence à ses hommes pleins aux as qui ne demandaient que d’avoir de la main d’œuvre qui ne coûte que presque rien. Or, ça je pouvais leur offrir.
On me présenta à quelques hommes très influents, beaucoup plus que le simili gouvernement, histoire de faire un peu d’argent sur le dos de pauvres Terranides qui ne valent presque rien sur leur plan, mais qui en valent beaucoup sur celui-ci. Ce qui m’intéressait le plus, c’était de pouvoir franchir les mers, de faire affaire avec des barons allemands, des Ducs français (car il y en a encore!) ou encore des membres de la royauté anglaise – la corruption et l’esclavagisme s’étend à tous les niveaux de la ramification de notre monde, j’en ai bien peur –
Cependant, une fois quelques transactions effectués, je n’avais plus rien à faire; ces hommes étaient généralement avec leur femme, dansant, ou encore discutant du cour de n’importe quelle devise… Je n’étais pas un homme de parole, mais bien d’action, ainsi, rester planté là avec mon verre de Don Pérignon à la main, ce n’était pas vraiment ma tasse de thé.
Puis, une femme entra dans la salle. Elle était belle, plus que toute autre personne dans cet endroit, mais ce n’était pas ça qui m’avait fait la remarquer : c’était une voleuse, et une professionnelle. Ce qui me faisait affirmer une telle chose? Elle venait tout juste de voler une montre en or à un homme qui la portait au poignet – il ne s’en est jamais rendue compte – avant de chaparder un collier de perles a une autre femme qui avait eut la mauvaise idée de la mettre sur la table un petit instant. Soudain, pendant une soirée que j’avais la seule envie de me saouler la gueule pour pouvoir m’amuser un peu, cette même soirée pris une tournure plus divertissante.
Je regardai alors ma montre : 23 heures. Ça sembla être son heure car elle avait arrêté sa petite activité pour se diriger vers la sortie. La suivant jusque sur le trottoir, de loin, je me mis à accélérer le pas, jusqu’à la bousculer légèrement, faisant tomber un des portes-feuille qu’elle avait dérobé, quelques instants plus tôt.
Oh vraiment désolé.
Me penchant, j’attrapai le porte-feuille pour le tendre à la jeune femme.
Tenez, votre butin de ce que vous avez délesté à l’horrible allemand à l’haleine de cheval…
Je souris en coin, regardant le visage de la voleuse changer un peu devant l’évidence qu’elle venait tout juste de se faire repérer. Avant qu’elle ne puisse le prendre, je le mis hors de sa portée.
Mais j’y pense, ce serait beaucoup mieux pour mes affaires si je lui ramenais, en te dénonçant, qu’en penses-tu?