Après les cours [Libre / Social ou Hentai]

La cloche sonnait enfin la fin du cours. Jad leva les yeux vers l'horloge au dessus de la porte et ferma son livre en fermant les yeux, ses élèves se levant pour sortir de la salle, apparement soulagés de voir enfin l'heure se terminer. Quelques élèves s'approchèrent du tableau pour le nettoyer, mais Jad se tourna vers eux et leur dis, doucement :

« Laissez ça, je vais m'occuper de la salle. Rentrez chez vous pour vous reposer : cette heure a été très éprouvante, j'imagine. »

Jad savait que son cours pouvait être très ennuyeux, voir totalement soporifique si on n'était pas passionné, et il aimait bien que les élèves tentent de le rassurer lorsqu'il disait ce genre de phrase : "mais non professeur, qu'est-ce que vous racontez ?" ou encore "Allons, c'était très intéressant, ne dîtes pas cela." C'était rare, mais cela arrivait.

Il prit une éponge et commença à effacer la craie sur le tableau : au revoir la phrase : "Dieu a-t-il un impact sur ce monde par ses actes, ou par les actes que les hommes lui prêtent ?" C'était la meilleur qu'il avait trouvé de la semaine. Il soupira doucement : lui aussi était fatigué. Il allait rentrer chez lui se reposer, tandis que le soleil se couchait, offrant à la salle une belle couleur orangée.

Il se tourna vers son pupitre et rassembla ses affaires, quand il remarqua une personne encore présente, installé sur un des sièges. Surpris, et ne voyant que très peu la personne, il en déduisit qu'il s'agissait d'une élève. Il tapotta le pupitre de ses manuels et demanda, d'une voix assez claire :

« On a pas envie de rentrer, ce soir ? Tu devrais te dépêcher, avant que le portail ne se ferme. »

   Une journée parmi tant d'autres à flirter avec les jeunes du lycée, à taquiner les professeurs... Ou draguer dans leur classe ouvertement! Mon passe temps du moment? Embêter les professeurs! Les pauvres... Être obligé de rester sur une estrade, à tenter désespérément d'expliquer des choses que les élèves n'ont strictement rien à faire, c'est limite s'il ne lui cracherai pas le cours à la "gueule", comme j'ai entendu un du fond dire. J'avoue moi même que ce cours ci n'était certainement pas celui qui me passionnait le plus, Dieu et tous ses récits me semblent tellement loin de la réalité de la vie, oui, je n'y crois pas. Pour moi ce ne sont pas les prières qui donnent un bon rendement dans nos cultures, mais une bonne main-d’œuvre, accompagnée d'une pointe chance en ce qui concerne la météo ainsi que tous les animaux et insectes qui pourraient être très compromettant.

    Ce professeur est malgré celui que je préfère le plus, certes ses cours sont ennuyants, d'autant plus pour moi qui ne vient absolument pas pour les cours, car je ne viens que par amusement... Je ne suis pas même de ce lycée, mais ça personne ne le sait...chuuuut. Ce prof' est très gentil, sa voix est si douce qu'elle est envoutante... D'ailleurs, ce n'est pas pour rien si certains jeunes s'endorment à ses cours, sa voix à une fâcheuse tendance à endormir... Et son physique... N'en parlons pas... d'après certaines rumeurs, il serait plus agé qu'il ne le parait. Vrai ou intox? Seule une carte d'identité pourrait le prouver... Ou lui qui sait.

    Kyo-sensei dit aux jeunes filles de rentrer chez elle, qu'il allait s'occuper de la salle. Bien entendu, elles n'ont pas attendu qu'on le leur dise 2 fois. Pfff, même pas elles ont prit la peine de le remercier, elles sont parties en rigolant, sans dire au revoir, ni rien. Elles ne lui ont même pas répondu ni lui adressé un regard, si méprisantes! Je comprends mieux pourquoi n'apprécie que très peu de fille, si peste, si ingrate...
   
   M. Kyotsuke se retourne et remarque, enfin, qu'il n'est toujours pas seul. En effet, je n'ai pas décollée de mon bureau, cherchant toujours un programme pour la suite de la journée... Je dois bien l'avouer ce professeur m'intrigue vivement. Pourquoi reste t-il toujours aussi gentil avec des élèves aussi pourri que les pestes qui viennent de partir? Ne remarque t-il pas tous les coups que certain(e)s lui font dans son dos? ... Aucun respect de nos jour...

    << Certes, votre cours n'était pas le plus intéressant... Mais cela n'empêche en rien qu'il n'y a pas de quoi s'arracher les cheveux, professeur... Vous êtes un des rares professeurs sachant rendre un minimum intéressant un cours, bien que le sujet ne l'est absolument pas à la base... >>

  Voilà la seule chose que je trouve à dire, alors qu'il me conseille de partir... Non non, je ne joue pas la faux-cul ou la lèche-botte! Juste dire une vérité, simplement, parce que trop de personnes l'oublie... Ce métier... Quel dure métier...

Jad avait souvent remarqué la présence de cette demoiselle qui, pourtant, ne répondait jamais à l'appel. Non pas qu'elle répondait pas à son nom, mais son nom n'apparaissait jamais sur la liste des élèves. Beaucoup de professeurs auraient eu le réflexe de la renvoyer du lieu, ou d'appeler la direction pour qu'on lui interdise l'entrée, mais Jad n'était pas de ce genre là. S'il avait pus rendre les écoles totalement libre d'accès, il l'aurait fais. Pourquoi ? C'était dans sa nature de penser que chacun avait le droit à la connaissance, sans se soucier du prix, ou de l'obtention d'un examen.

L'observant un moment, la demoiselle lui répondit tout de même. C'était une réponse étrange, de la part de quelqu'un qui venait et qui, tout l'heure, était la plus silencieuse de la classe. Prenant ses livres et les rangeant dans son attaché-case, il lui répondit tout naturellement :

« Le cours ou le professeur importe peu, surtout dans mon cours. Si on est pas un minimum ouvert d'esprit, difficile de suivre mon cours. Et comme la majorité des élèves ici sont de pauvres âmes gavés par les séries télés, le culte de la perfection ou le désir de réussir envers et contre tout, j'ose songer que mon cours est épuisant, forçant à chaque instant leur cerveau à ouvrir une parcelle aux "possibilités" de ce monde. A celui qui ne se pose jamais de questions inutiles, je déconseille fortement mon cours. »

Il prit ensuite un chaise et s'installa à côté de son pupitre, chose qu'il faisait de temps en temps, tout seul, se rappelant pourquoi il avait choisis l'enseignement. C'était une habitude qu'il avait gardé de la faculté : en fin de journée, au lieu de partir à son appartement, il allait dans une salle et pendant quelques minutes, il observait son ensemble. Une manière pour lui de se détendre, de se relaxer, se dire que le chemin parcourus jusqu'alors avait un but, une raison, et un avenir. Il croisa doucement les bras et retourna son regard sur l'élève-invité et lui dit :

« Maintenant, il reste une question à poser dans cette salle de cours : pourquoi une étrangère au lycée vient aussi régulièrement assister à mon cours si le sujet que j'y aborde n'est pas aussi intéressant que ça pour elle ?

Il ne souriait aucunement, mais n'avait pas non plus un regard accusateur. Il avait un regard neutre, peut-être un peu de surprise pouvait se lire dedans. C'était une question tout ce qu'il y avait de normal, dans le ton que Jad avait pris. Il se le demandait vraiment. En même temps, il allait peut-être avoir une réponse à la question qu'il se posait depuis quelques temps : est-ce qu'elle faisait partis du lycée, ou était-elle totalement étrangère à l'établissement ?

Jad écarta une mèche de ses cheveux qui tombait sur ses yeux. Il ne le faisait pas exprès de faire ce mouvement presque féminin, et ne s'en rendait d'ailleurs même pas compte. Restait qu'avec son visage juvénile, ce mouvement lui donnait un air étrangement mystérieux, intriguant.

   J'étais habillée tout comme les autres étudiantes, avec l'uniforme du lycée, ce qui fait que personne ne pouvait me soupçonner de ne pas appartenir à ce lycée... Hormis le fais que je n'appartiennent à aucun des registres du lycée... Mais qui le vérifierai? Mon regard envers le professeur n'est pas du tout celui d'une simple écolière qui écoute attentivement les leçons en y prenant des notes. Non non. Plutôt celui d'une personne non pas intéressé par son interlocuteur pour ce qu'il dit, mais plutôt pour ses beaux yeux... Eh oui, effectivement, ce jeune homme m'avait tapé de l'oeil! Mais je ne compte pas m'en servir comme proie, pas comme avec les élèves non. Il est toujours intéressant de se rapprochant de quelqu'un en jouant avec son propre jeu. Ici, le jeu est la discussion d'homme à femme, de professeur à élève, avec un respect mutuel, et aucune perversion ou désir caché...

  << Vos cours ne m'intéresse pas en soit, mais j'y viens car, votre voix me donne l'impression que l'on me raconte une histoire... Comme pour les enfants. Je ne suis pas croyante, par exemple, et pourtant, ces explications ont sonnés dans mes oreilles comme un conte pour enfant. Cela doit certainement vous semblez étrange. Je prends donc mes heures de libres pour vous écoutez, cela m’enrichit sans même que je ne m'en rende compte. Mais Je suppose que je ne vous ai pas trop dérangés durant toutes ces heures en ma présence... Sinon vous auriez fait comme tant d'autre, exclue, n'est-ce pas? >>

   En réalité, ce n'était pas ses paroles que je buvais à chaque instant... c'était sa beauté, d'une élégance qui ne me laisse absolument pas indifférente. Voilà mon passe temps favori du moment. Certes, cela ne m'a pas amusé longtemps, c'est pourquoi, j'ai décidé de rester ce soir, me faire remarquer un peu pour changer, je ne suis pas la petite élève idéale, non, je ne suis pas même élève d'ailleurs!

  << Professeur, si vous ne souhaitez plus que je reviennes, autant me le dire... Ne croyez-vous pas? Mes autres cours ne sont pas aussi passionnant qu'ici, voilà tout...>>

  Encore un mensonge... Mais il faut que je préserve mon secret le mieux possible, sinon ça commence par une personne puis deux, puis trois et au final tout le monde sera au courant, et je pourrais dire adieux à toutes ces merveilles que me réserve le lycée.

Jad restait de marbre face à la demoiselle, mais la manière dont elle présentait ses raisons de venir à son cours le surpris : une histoire... Oui, peut-être. A vrai dire, Jad tentait de faire intervenir ses élèves, mais comme la plupart restaient silencieux, il était obligé de répondre lui-même, comme s'il racontait une histoire... d'une certaine manière.

Elle lui dit que s'il ne voulait pas qu'elle revienne, il n'avait qu'à le dire. Clignant doucement des yeux, il nia de la tête :

Ce n'est pas mon intention : vous ne troublez pas le cours, vous restez tranquille pendant que je fais mon cours, et vous semblez attentive à mes "contes"... si je puis dire. Je n'ai pas de raisons de vous exclure si vous continuez dans cette voie.

Il observa rapidement par la fenêtre, puis retourna son regard sur la demoiselle :

Si mon cours vous enrichit, même un peu, c'est tout ce que je veux. Je suis devenu enseignant dans cette branche justement pour enrichir d'une seconde pensée les jeunes de ce monde. En devenant professeur, je suis sûr de toucher plus d'élève qu'en entrant dans le privée, ou en devenant théoricien, ou tout autre profession libérale.

Il haussa doucement les épaules comme pour renforcer ce qu'il dit ensuite :

Je sais que peu d'élèves écoutent, mais cela importe peu, car dans leur tête demeure une trace de mes paroles, même infime. Et je pense que ces paroles, le moment venu, pourront faire la différence.

Un peu idéaliste, rêveur, c'était bien comme ça qu'on pouvait décrire Jad. C'était aussi pour cela qu'il faisait confiance en ses élèves, qui continuait à être sympathique avec eux : cela faisait la différence, en général.

Qu'en pensez-vous ? Est-ce que je me trompe, selon vous ?

   Décidément, d'accord ou pas d'accord, avec lui je me laisse toujours faire face à sa douce voix... Si seulement il savait que son cours m'enrichissait, mais pas de la façon dont il pense...

   << A mon avis, pour beaucoup, sans vouloir vous offenser, ils ne connaissent pas le respect. Pensez vous sincèrement qu'ils ont pris la peine d'écouter, ne serait qu'un peu? Je ne crois pas non, sincèrement... Donc, pas pour tous, mais pour certain ces cours ne leur auront servi qu'à papoter, et faire leurs blagues. Je pense que je ne vais pas tarder professeur...>>

   Je commence enfin à ranger mes affaires, en prenant bien la précaution de ne rien oublier. Je regarde alors l'horloge au dessus de la porte d'entrée avant de pousser un léger soupire. Est-ce de l'ennuie? Un blasement? Je l'ignore mais un petit ma-claque de cette vie si inintéressante. Il faut vraiment trouver une solution, un petit... piment?
Je me lève alors et salut M. Kyotsuke, avant de m’apprêter à sortir. Un peu tête en l'air, je m'avance vers la porte et... Percute une femme. Je lève les yeux, et me retrouve nez à nez avec la CPE. Eh mince... Ca sent très mal pour moi! En espérant qu'elle ne découvre pas que je ne suis pas du lycée.  C'est une très belle femme, assez fine mais pas trop, gardant quelques courbures laissant une féminité très distinguée. Son visage, fin et allongé, exprime de la sévérité. Ses yeux, habituellement d'un bleu très clair, ressorte presque noir, et ses dents serrés montrent qu'elle est... très énervée? Probablement parce qu'une élève traine toujours en classe à des heures pas possible...?

    << Que faites-vous ici mademoiselle??!! >>
   
   M'a t-elle découverte? Je fais mine de baisser la tête comme si j'étais coupable, comme une élève. Alors, qu'en réalité, cette femme ne m'impressionne pas, elle est certes très belle, très séduisante, mais son statut ne m'effraye absolument pas, tant qu'elle ne découvre pas mon secret... Le reste ne m'importe peu! Je regarde alors le professeur, espérant qu'il m'aide à sortir de cette situation... Si je lui répondais moi même et qu'elle m'interroge sur mon identité ou ma classe, je serais très mal, alors évitons de dialoguer toutes les deux n'est-ce pas?

Jad écouta l'avis de la demoiselle. Elle devait avoir raison quelque part, pour autant il se disait que c'était une vision beaucoup trop pessimiste pour être réelle. En signe de réponse, il haussa simplement les épaules. Après tout, il n'y avait pas à polémiquer là dessus. Elle commença à ranger ses affaires, puis soupira en regardant l'horloge. Jad tourna ses yeux vers celle-ci : il était temps de partir pour elle, si elle voulait pouvoir rentrer.

Elle se leva et salua le professeur qui inclina la tête, sans ajouter mot ou sourire. C'était quelque chose de simple pour lui. Il observa alors la salle vide, songeant un instant au passé, mais finalement interrompus par un petit gémissement : il tourna la tête vers la porte, entendit la remarque d'une voix qu'il avait reconnu facilement. Jad se leva doucement, prenant ses affaires, puis se dirigea vers la sortie à son tour. En passant la porte, il fixa la CPE, qui malgré sa féminité très attrayante, ne donnait ni chaud ni froid au professeur. En revanche, son visage de premier de la classe fit tout de suite tilter la femme qui, c'était clair, aimait les hommes qui avait tout des gentils garçons.

« Kyotsuke-Sensei, vous n'êtes pas encore partis ? Cela vous ressemble bien : toujours à vérifier que tout est en ordre. Vous êtes un exemple pour vos élèves ! »

« Vous me flattez, madame. »

« Allons, vous savez que vous pouvez m'appeler par mon prénom, Kyotsuke-Sensei. Enfin, Jad, si vous me le permettez. »

« Je suis désolé, mais je préférai qu'on en reste à une nomination professionnel, s'il vous plaît. »

« Ohohoh, vous êtes si sage, Kyotsuke-sensei. C'est ce qui fais votre charme. »

La CPE n'allait pas le lâchait s'il ne prétextait pas un départ rapide. Il regarde la demoiselle, puis eu une idée pour leur permettre de s'en aller sans problèmes, l'un comme l'autre.

« Excusez-moi, mais j'ai promis à cette demoiselle de l'accompagner jusqu'à chez elle. Elle m'a expliqué qu'elle avait vu des ombres inquiétantes hier soir la suivre, et elle craint qu'elles ne réapparaissent cette nuit encore. Elle m'a attendu pour pouvoir rentrer en paix ce soir. Nous devons nous dépêcher, si vous nous permettez. »

Sous le regard incrédule de la femme, Jad tourna les talons, faisant signe à l'élève de le suivre. S'ils ne disparaissaient pas vite du champs de vision de la CPE, elle allait tenter de les retenir encore un peu.

Jad garda un silence pesant jusqu'à la sortie de l'enceinte du lycée. Lorsqu'ils furent caché derrière le mur d'enceinte, il tourna son regard derrière lui, puis soupira de soulagement en constatant qu'elle n'avait pas tenté de les suivre.

« On a eu beaucoup de chance, ce soir : un peu plus et elle m'aurait tenu la jambe jusqu'à minuit...