Après quelques épisodes plus ou moins troublant, surtout avec une déesse qui l'avait trainée dans la boue, et elle s'en était sortie grâce à ses mensonges, et son jeu de scène. Après tout, elle n'avait fait que cela de sa vie. Le meilleur moyen pour convaincre quelqu'un est de résister, puis peu à peu se laisser faire, doucement, pour le convaincre d'une pseudo soumission, et le faire se barrer le plus rapidement possible. Et c'est ce qu'il s'était passé. Le petit problème avec le Don avait aussi été plus ou moins rapidement réglé, selon elle. Elle avait gagné une superbe marque faite au fer chauffé à rouge, mais rapidement, elle avait regagné ses bureaux, et sa cruauté avait encore augmenté, et ses taxes, impôts, et autre qu'elle prélevait pour la gérance des flux de marchandise devenaient parfois, selon ses humeurs, disproportionnés.
Mais malgré tout, les râleurs n'avaient pas leur mots à dire. Grâce à elle, leurs marchés se portaient plutôt bien, et il n'y avait plus de fraude, ou si peu... De toutes façons, les quelques contestataires avaient été réduits au silence assez rapidement. Et chaque matin, elle faisait un tour des divers portes de la ville, avant de parcourir quelques rues pour finir dans la place publique. Elle vérifiait si ses gardes étaient correctement traités, et ne manquaient à rien. Si c'était le cas et qu'un faisait une bourde, il finissait généralement sa vie en cachot, ou amputé d'un bras selon la faute et la gravité. Ceux qui réussissaient finissaient riche, assurément, au bout de deux ans de loyaux services irréprochables, tandis que les autres terminaient dans la bouse, à jamais rayé de tous services. Tel était la balance de tous ceux qui croisaient le regard de la princesse noire.
Et c'est accompagné de quatre gardes du corps que La princesse avait son tour, ce matin, amusée, elle avait déjà tué deux hommes et une enfant qui avaient osés se mettre sur son passage, roués de coups. Aucune pitié, elle ne faisait aucune différence selon l'âge, le sexe. Elle se retenait seulement si son œil était attiré par la personne, sinon, elle en faisait ce qu'elle voulait. Les autres passants s'écartaient prestement, et c'est ainsi, toujours habillée de noire, de la tête au pied, une ombrelle à la main, qu'elle marchait d'un air supérieur parmi les badauds. Et enfin, elle arriva jusqu'à sa destination finale, la place publique. Son terrain de jeu, de chasse, son amusement favori. Là où elle pouvait faire chier le Don, là où elle n'avait pas tout son pouvoir habituel, mais que si on la faisait chier, elle pouvait quand même l'appliquer.
Et voilà qu'elle se dirigeait vers un stand d'esclave, et qu'elle raflait le tout, pour un prix exorbitant. Et un autre stand qu'elle raflait à nouveau tout, gratuitement, usant de son pouvoir de persuasion et de son influence. Le pouvoir corrompu, c'était vraiment une chose magnifique. Et en user, c'était ... jouissif.