* Le sol du petit vaisseau tremble. Je dois dire que ça me surprend. Cela fait dans les 365 jours que je suis en orbite autour de la terre. Et malgré les averses d'astéroïdes, je n'ai toujours pas bougé de mon axe. Il fallait bien que ça arrive un jour, mais je ne pensais pas avoir autant de chance et passer autant de temps en orbit. Pourquoi donc rester là ? C'est simple, je n'avais pas envie d'aller sur Terre (ça me rappelais trop ma planète) mais je n'avais pas envie de m'en éloigner (par crainte de perdre mes souvenirs). Compromis compromis donc.
La navette commence à tomber. J'éteins les moteurs. On les rallumera plus tard. Le vaisseau prend de la vitesse. Presque une étoile filante aux yeux des terriens. Je me rapproche de plus en plus du sol. Malgré les protections du vaisseau, ça commence à chauffer à l'intérieur. Je me brûle les doigts sur le tableau de commande. Je me résouds donc à ne pas m'en approcher. Je ferme les yeux, croyant entrer en collision avec un immeuble.
Mais le choc ne vient pas. Au contraire, les moteurs se remettent à fonctionner alors que j'ai à peine effleurer le bouton dans ma précipitation pour me protéger -bêtement- le visage de mes bras. La chaleur redescend lentement. La navette se pose en douceur dans une sorte de lande déserte. Enfin, doucement... Elle créé un cratère quand même. Ne tenant pas à me faire repérer, je la fais voler jusqu'à un peu plus loin où cette fois-ci, elle se pose dans faire de vague. Je tousse lorsque je sors. L'atmosphère est étrange à cet endroit. Prenant les "clés" du vaisseau, je le verrouille et le met en mode camouflage. C'est beau la technologie. Mais soudain, une énorme créature baveuse approche et... *
Je me réveille en sursaut. Le soleil est haut dans le ciel. Nulle trace de monstre. Un cauchemars. Oui, c'était un cauchemars. Ce monstre que j'ai vu, j'ai eu le temps de lui envoyer une décharge électrique lorsque je suis arrivée. Il ne m'a pas mangée. Mais j'avoue qu'il avait un sang... Intéressant. Nourrissant, mais pas tellement bon. Je préfère le sang humain.
Je vais jusqu'au bord de l'eau qu'abrite la petite oasis et me rafraîchit le visage. Mon pantalon de cuir noir moulant est un peu sali par la poussière. Mon haut, un top en cuir noir aussi avec des lanières rattachant deux bouts de tissus devant et derrière, chacun sur un côté pour couvrir ma poitrine, est lui aussi sale. Mais pas troué ni rien. C'est déjà ça de pris. Je passe un coup de chiffon humide dessus et me relève. Des bottes à talons aiguilles, noire évidemment, m'attendent. Je les enfile et noue le petit lacet décoratif au-dessous de mon genou. Et on repars. Je reviendrais chercher mon vaisseau plus tard. Je n'ai plus de poches de sang à l'intérieur.
Je marche un long moment, peinant à me repérer dans cet étrange monde. Je n'y suis que depuis quelques jours à vrai dire... J'arrive dans une forêt qui me masque le soleil. Lugubre comme truc, mais je ne suis pas à ça près. J'ai déjà visité une planète de grotte volcanique avec des monstres bizarres fait de granite. Ce n'est pas quelques arbres...
- Aouuuuuuuu !
... Et quelques loups qui vont me faire peur. J'adooooore les animaux. Mais il semblerait que ça ne soit pas toujours réciproque. Je vais donc éviter de me frotter aux bestioles qui vivent ici. On ne sait jamais, il ne faut pas tenter le diable...
Finalement, au bout du chemin d'entre les arbres, il y a un manoir. Je cours sur le parvis, et soulève le lourd heurtoir oxydé pour frapper trois coups. Adviendra que pourra...