Une invitée au Manoir Dracula (Fina)

C'est un beau jour ensoleillé qu'un couvent d'Ashnard reçut une missive mystérieuse, provenant d'un vieux manoir dans les landes sauvages. L'écriture était style gothique et l'encre fût tracé par une main habile à la plume. Les prêtres du couvent firent acheminer le message au dirigeant, la missive contenait le message suivant:

"À qui de droit,

Je me présente, je suis Vladimir Dracula, j'ai récemment fait restaurer un manoir à l'extérieur d'Ashnard. Ma demeure est presque complète, il n'y manque qu'une chose: une chapelle en bon état. Je vous serais gré de m'envoyer l'un de vos représentant afin d'en discuter et de lui montrer le lieu de construction. Une carriole viendra chercher votre représentant au coucher du soleil.

Veuillez agréer mes salutations les plus respectueuses,

Comte Vladimir Dracula"

Dracula, un nom qui pourrait sonner familier pour quiconque s'était intéressé un minimum à la littérature terrienne ... mais les gens de Terra seraient sans doute en majorité ignorant de ce mystérieux comte. La lettre, elle, avait été acheminée peu avant le repos du comte, c'est un coursier qui partit de bonne heure pour porter la missive jusqu'au couvent. Pendant ce temps, Dracula reposait dans son cercueil, au sous-sol qu'il laissait toujours verrouillé, interdisant formellement à ses invités d'y entrer. Son cercueil était au fond de la crypte et, juste devant, les cercueils de ses fiancées, vu du dessus, le cercueil du comte serait au-dessus de ceux de ses muses et il était en plus posé sur une table qui fût autrefois luxueuses mais qui était maintenant usé et poussiéreux. Le sol était recouvert de terre de Transylvanie, ce qui permettait à Dracula de trouver le repos.La nuit tombée, le comte se leva de son cercueil, ainsi que ses fiancées, la personne qui devait représenter le couvent ne tarderait pas à arriver, il fallait se préparer à recevoir l'invitée.

-Mes chères et tendres femmes ... nous recevons quelqu'un ce soir. Préparez notre meilleur vin et notre meilleure volailles, mes douces.

Les trois femmes eurent un rictus carnassier, c'était trois victimes de Dracula que le comte avait choisi comme fiancées. Elles étaient très belles et envoûtantes ... mais mortelles. Les femmes allèrent préparer la réception de l'invitée du comte, le vampire lui-même prépara de beaux atours, se faisant des plus présentables. Il éclaira son manoir à l'aide de chandeliers et de lanternes et, dans la salle à dîner, les bougies d'un lustre furent allumées. Pendant ce temps, la carriole arrivée du couvent passait sur un sentier brumeux, au milieu d'une forêt lugubre où la pleine lune éclairait le chemin et où l'on entendait les loups hurler. L'endroit était peu rassurant, à l'image de l'individu qui y vivait. La carriole arriva devant les grilles du manoir, le cocher s'empressa d'ouvrir avant de passer, déposant la demoiselle à l'entrée du manoir.

-Allez-y, m'dame, faites pas attendre monsieur l'comte!

Les grandes portes de bois se dressaient devant l'invitée, n'attendant que d'être ouvertes pour accueillir la religieuse.

Les portes s'ouvrirent devant la prêtresse alors qu'une femme superbe vêtue d'atours gothiques mais luxueux tirait les poignées, ouvrant les lourdes portes une par une. Devant l'entrée attendait le comte, qui gardais un sourire courtois aux lèvres. Il s'était bien préparé à recevoir son invitée, son accoutrement était sinistre mais luxueux en même temps et ses cheveux étaient bien peignées, pas une seul mèche rebelle ne venait gâcher sa chevelure parfaitement lisse. Dracula s'avança, prenant la main de la demoiselle en s'inclinant pour poser ses lèvres froides sur la peau douce.

-Bienvenue en ma demeure, milady. Je suis le comte Vladimir Dracula, maître de ces lieux.

Le regard du vampire s'arrêta un bref instant sur le crucifix au cou de la demoiselle. Il abhorrait Dieu, le Christ ainsi que leur croyant, chacun de leur symbole le rendait malade ... mais il s'efforça de ne pas montrer son dégoût, après tout, il fallait convaincre la demoiselle qu'il voulait bâtir cette chapelle derrière son manoir.

-Le voyage a dû être éreintant, suivez-moi à la salle à manger, le repas nous attend. Nous discuterons de la chapelle une fois que vous serez restaurée.

Dracula invita la pontife à le suivre, derrière la jeune femme, la demoiselle qui avait ouvert la porte étira un sourire carnassier. Elle voulait tellement planter ses crocs dans la jugulaire de cette religieuse ... mais lorsque la pontife regarda ailleurs, Dracula jeta un regard noir à sa fiancée afin qu'elle ne fasse rien de stupide. Le comte guida son invitée à travers les couloirs de sa demeure, couloirs qui étaient d'ailleurs décorés de portraits et de table luxueuses sur lesquelles des vases précieux y reposaient.

-Ce sont mes ancêtre, ma lignée en est une de guerriers. Nous ne devons pas notre noblesse grâce à la descendance de parents anoblis, mais à nos victoires.

Le manoir avait une architecture sombre et lugubre, purement gothique et, la prêtresse aurait pu le remarquer, il n'y avait pas trace d'une quelconque croix ni de chapelets, ce qui contrastait étrangement avec la demande d'une chapelle du comte. Peut-être voulait-il réserver la religion pour sa chapelle, où il irait se recueillir en privé? Le noble arriva finalement à la cuisine, où un délicieux faisan fût servi par une autre femme, ainsi qu'une bouteille de vin rouge qui semblait dater d'un autre âge et dont la valeur était sans nul doute inestimable. Dracula invita la demoiselle à prendre place au bout de la table, où une assiette de faisan lui fût servie et où un calice rempli à moitié de vin l'attendait.

-Venez, mademoiselle, prenez place et mangez à votre faim.

Dracula tira la chaise de la demoiselle, avec toute la galanterie dont il était capable, après 600 ans d'existence. Lui-même alla s'assoir à l'autre bout de la table, son regard braqué sur son invitée.

-Alors, comment trouvez-vous mon domaine? Agréable, n'est-ce pas? Pas de bruits venant de paysans énervés, juste le chants des loups lorsque la lune veille sur le monde.

Dracula gardait un sourire durant la discussion, ses manières étaient des plus courtoises, il était important d'être un bon hôte, partout, surtout lorsque l'on recevait un représentant de l'église.

La demoiselle fût d'une politesse notable, ce qui était peu surprenant de la part d'une religieuse. Elle était impressionnée par le manoir, surtout le jardin de roses. Le domaine était sinistre, mais d'une beauté que peu de personnes savaient apprécier, le style gothique n'étant pas au goût de tout le monde. Dracula guida son invitée jusqu'à la salle à manger, où le repas fût servit. Mais un obstacle gênant se posa devant le comte: la religieuse voulait prier Dieu avant le repas, une chose que Dracula ne se permettrait jamais, tout simplement parce que ce serait tirer lui-même sur la corde de sa propre guillotine, sans compter qu'il n'avait que mépris et dégoût pour Dieu. Il devait justifier de ne pas faire cette prière et l'une de ses fiancées allait devoir disparaître pour lui.

-J'ai déjà mangé, pour ma part, je vous laisse l'honneur de réciter les bénédicités.

Suite à cette phrase, un échange subtil s'était fait entre le comte et la femme qui venait de servir, elle avait un certain malaise alors que son regard croisa celui du comte. Comme si elle avait décidé de prendre l'initiative, la servante joignit les mains devant elle. Elle avait l'impression d'être une hérétique, qu'elle trahissait son amant .... mais Dracula avait été clair, lorsque sa voix résonna dans la tête de la femme. La femme commença à réciter les paroles divines, Dracula tâcha de cacher sa satisfaction. La vampiresse releva soudainement la tête en hurlant, foudroyée par la force divine qu'avait invoquée la mort-vivante en priant Dieu. Dracula leva les bras pour protéger son visage lorsque la servante partit en cendres subitement. Il feignit la surprise, sachant ce qu'il arrivait lorsqu'un vampire implorait Dieu et le comte préférait sacrifier l'une de ses fiancées plutôt que d'être "purifié" à son tour.

-Qu'est-ce que c'était que ça?? Ma femme, en cendres!

Dracula s'avança avec un air aussi étonné qu'inquiet. Ses doigts agrippèrent les cendres, qui échappèrent à sa poigne en retombant au sol comme la poussière. En jouant la comédie de cette façon, le comte saurait s'attirer la sympathie de la prêtresse, qui se méfierait moins.

-Pourquoi cette prière l'a-t-elle effacée de cette existence? Pourquoi?!

Le comte resta agenouillé au sol, le regard baissé un moment, avant de se relever, tournant le regard vers son invitée. Il gardait un air bouleversé, devoir sacrifier cette femme l'affectait tout de même un peu mais pas autant qu'il le démontrait. Dracula se rassied, les mains tremblantes, feignant le choc. Les religieux, avec leur compassion et leur bonne parole pouvaient être si aisés à manipuler, bien que Dracula ne croyait pas devoir perdre une amante dans ce cas-ci ...

Dracula commençait à tisser un voile qui empêcherait cette vivante de voir le monstre caché derrière le masque. Après des siècles d'existence, le comte avait eu le temps d'apprendre à cacher ses véritables intentions et à manipuler les gens. La mort de son amante lui avait laissé une chance de s'attirer la compassion de la sainte demoiselle présente en ces lieux, une compassion qu'il était en réalité loin de mériter. La prêtresse semblait apparemment connaître les vampires et au vu de son attitude, elle ne les connaissait pas que grâce à des oeuvres littéraires ... elle en avait peut-être déjà vu en vrai. Dracula joua les ignorants.

-Vampires? Je croyais que ce n'était qu'un mythe!

La demoiselle lâcha une théorie, comme quoi la vampiresse avait consciemment récité la prière pour racheter son âme, prise de remord des horreurs commises à cause de son état de morte-vivante. Dracula aurait éclaté de rire si ce n'était qu'il avait une mascarade à maintenir. Le comte continua de jouer son jeu, jusqu'à ce qu'il puisse coincer son invitée dans une position vulnérable et finalement étancher sa soif et peut-être même plus ...

-J'espère qu'elle pourra reposer en paix, ma douce Mareshka ....

Dracula resta assis un moment, comme s'il essayait de se remettre du choc et d'observer un moment de silence pour la défunte. Il finit par relever la tête, s'adressant à la prêtresse, qui affirmait ne plus avoir d'appétit.

-Soit, je vais vous amener à votre chambre, nous discuterons de la chapelle demain, en soirée, je sens que je n'aurai pas le moral pour faire quoique ce soit demain. Je vais trouver une urne pour y mettre ma chère épouse ...

Comme par hasard, une autre femme arriva avec un petit balais, commençant à récolter les cendres alors que Dracula invita la prêtresse à le suivre. Il guida son invitée jusqu'à une chambre grande et luxueuse, la chambre d'invités. Elle était richement décorée et en son centre, sur un grand tapis recouvrant le sol, était installé un lit à baldaquins avec des coussins à franges et des draps de soie.

-J'espère que vous serez confortable, pour ma part, je n'arriverai sans doute pas à fermer l'oeil ... Vous trouverez sans doute une nuisette à votre goût dans cette armoire. Si vous avez besoin de quoique ce soit, n'hésitez pas à frapper à ma porte, ma chambre est à l'autre bout du couloir.

Dracula souhaita une bonne nuit à son invitée, lui laissant un peu d'intimité afin qu'elle puisse se changer et s'installer pour la nuit. Le compte, lui, s'enferma dans sa chambre factice, puisqu'il ne ferait qu'attendre dans la chambre avec un livre, en attendant que la prêtresse soit endormie. Il passerait sas doute du temps à réfléchir à un alibi, pour le moment où la disparition de sa victime serait remarquée, même si le comte avait déjà prévu une partie de son coup, simplement en envoyant une carriole pour cueillir sa proie. Seuls le cocher et la prêtresse connaissaient le chemin vers le domaine de Dracula, le couvent ne pourrait donc pas envoyer qui que ce soit au château pour enquêter ...

La prêtresse offrait de faire une cérémonie avant d'enterrer Mareshka, du moins, ce qui restait d'elle. Le comte refusa poliment, il était de toute façon plutôt inutile d'enterrer quelqu'un qui était déjà incinéré.

-Je garderai ses cendres dans une urne, mais je vous remercie pour la cérémonie. Je suis sûr que où elle se trouve, elle vous en sera très ... reconnaissante.

La chambre impressionna la pontife mais Dracula insista pour qu'elle s'y installe pour le temps qu'elle passerais au manoir. C'était, après tout, très confortable et luxueux et sans doute que le couvent n'était pas aussi majestueux, il fallait donc en profiter. Le comte fît monter un baquet après y avoir fait chauffé de l'eau, l'invitée était donc libre de prendre son bain si elle le désirait. Par la suite, Dracula fît venir les deux femmes qu'il lui restait devant sa chambre et il s'adressa à elle télépathiquement.

*Mina, je désirerais ta compagnie en attendant le repas. Aleera, tâche d'être disponible pour servir cette prêtresse, ne touche pas à un seul cheveux de sa tête sans mon autorisation, suis-je clair? Viens nous avertir quand elle sera endormie.*

Aleera s'exécuta, obéissante, elle trouva une façon de s'occuper dans le manoir, prête à s'occuper des besoins que la prêtresse pourrait avoir durant la nuit. Elle alla toquer à la porte de la pontife doucement.

-Mademoiselle, avez-vous besoin de quoi que ce soit? Si oui, n'hésitez pas, je suis à votre disposition.

Pendant ce temps, le comte verrouilla sa porte, sa chambre étant éclairée par quelques chandeliers. Il embrassa Mina à pleine bouche, venant la blottir contre lui sur le lit ensuite. La vampiresse étira un sourire, avant d'offrir au comte des sensations comme seules ses lèvres pouvaient le faire. Dracula allait passer un peu de bon temps avec sa muse, la nuit n'était pas terminée et l'invitée s'endormirait bientôt ... très bientôt. Le comte allait lui faire connaître les vices les plus plaisants, avant de se rassasier, lui et ses femmes ...

Une demi-heure passa depuis que l'invitée s'était installée dans le luxueux lit. Aleera approcha de la porte, elle comptait cogner doucement, assez fort pour être audible par quelqu'un de réveillé. Mais lorsque sa main toucha au bois de la morte, elle grimaça, prit d'un étrange malaise. Elle alla rejoindre son maître dans la chambre, où Mina était installée sur le comte, l'acte charnel étant prêt d'être terminé.

-Cher époux, il y a un problème, je ne peux même pas approcher de sa porte.

Dracula grogna, interrompant son activité. Cette religieuse allait être une proie difficile, elle qui se balade toujours avec des crois. Il senti même un léger mal de tête un bref instant une chose qui d'habitude, ne lui arrivait jamais .... excepté lorsque quelqu'un lui offrait une bénédiction. Il grimaça, repoussant Mina de sur lui.

-Cette chienne se méfie, elle a sans doute accroché un objet sacré à la porte, à moins  que ce soit de l'ail.

Dracula se revêtit, il fallait trouver une façon d'éloigner cette nonne de sa chambre et de ses reliques afin que le comte et ses épouses puissent satisfaire leur soif autrement qu'en buvant du sang de chacal ... Le comte se concentra, il avait réussi à mordre une Lucy tout aussi bien protégée, il saurait le refaire avec cette nonne. Durant son sommeil, Fina pu entendre une voix résonner dans sa tête, une voix envoûtante.

-Fiiiiinaaaa ...... écoutez ma voix ...... laissez-la vous bercer .....

Dracula essaya de manipuler la religieuse comme un hypnotiseur, il pouvait tout aussi bien entrer par la fenêtre mais préféra éloigner Fina de la chambre et des reliques, pour plus de sécurité.

-L'uuuurne ... Mareshkaaaaa .... elle doit être déposée auprès de ses ancêtres ..... le caveau, dans le bois .... derrière le manoir ....

Il allait amener sa proie exactement là où il le voulait, elle ne résisterait pas à l'envie de faire l'hommage à la défunte en déposant ses cendres dans le caveau familial .... Dracula était déjà prêt à se mêler à la brume pour attendre sa proie au caveau ... et il savait très bien comment lui faire retirer toute relique sainte qu'elle portait.

Dracula ne recula pas face à la résistance, cette religieuse allait lui servir de divertissement et de repas, qu'elle le veuille ou non, le comte se le jura. Sa voix continua de troubler le sommeil de l'invitée, il fallait la sortir de là. Le comte préférait manipuler sa proie et la faire se plier à ses moindres désirs, plutôt que d'entrer dans la chambre et planter son épée dans le coeur pulsant de la demoiselle. Il était toujours plus agréable de se nourrir sur une personne vivante que sur un cadavre.

-Elle doit reposer avec ses ancêtres ..... le comte pardonnera .... les os de ses propres ancêtres reposent dans le caveau .....

Elle devrait flancher, Dracula utiliserait la manière forte en dernier recours. Les croix étaient désagréables pour lui ... mais pas pour l'acier de sa lame. Concentré, le comte continua de chercher à convaincre la nonne de faire ce qu'il lui intimait.

-Traverse la cours arrière .... traverse-la .... le sentier est entre les arbres ..... tout au fond, le lit éternel de Mareshka, où elle reposera en paix ...

Le compte resta près de sa fenêtre tout en usant de suggestion sur la nonne, il fît apparaître un brouillard épais comme de la soupe aux pois, seul le sentier était relativement visible, même s'il fallait avancer lentement pour éviter de buter sur une racine ou une caillasse. Le comte tourna le regard vers ses compagnes.

-Dépêchez-vous d'aller au caveau, mes douces et restez-y cachées ... je m'occupe du reste.

Les deux femmes étirèrent un rictus et se hâtèrent de sortir discrètement du manoir, prenant le sentier derrière la cour, Dracula avait la ferme intention d'avoir cette nonne entre ses griffes.

Comme prévu, la religieuse avait finit par se plier à la volonté du comte et elle se dirigeait vers le sentier .... mais cette maudite nonne trouvait encore une façon de contrarier inconsciemment son hôte, cette fois c'était un encensoir, qui aurait l'effet d'un nuage toxique sur le comte et ses femmes Non seulement cela, mais en plus elle récitait une sorte de prière, Dracula devenait tenter d'utiliser la manière forte sur cette agaçante traînée. Il tâcha cependant de garder son sang-froid, sa voix résonnant à nouveau dans l'esprit des deux vampiresses.

*Restez loin d'elle, elle utilise un encensoir, éloignez-vous du caveau!*

Les deux femmes s'exécutèrent, filant dans les bois discrètement pour échapper aux prières et à l'encens de la religieuse. Le comte garda un rictus aux lèvres, les vampires n'étaient pas les seules créatures de la nuit en ces lieux ... et ce n'étaient pas toutes les créatures nocturnes qui pouvaient être affectés par les croix, l'ail et les prières ... Dracula monta au grenier du manoir, sortant par la fenêtre pour se rendre sur le toit. Il se tînt face à la forêt, où il sembla s'adresser aux arbres eux-mêmes, comme s'il était dément.

-Enfants de la nuit, entendez l'appel de votre maître, Dracula! Exercez ma volonté et offrez-moi Fina!

Des meutes de loups hurlèrent en choeur dans les bois, Dracula ricana, satisfait. Il pouvait toujours compter sur les créatures de la nuit pour agir pour lui lorsque lui-même ne pouvait rien faire. Des bruits de branches et de brindilles qui se brisent se firent entendre alors que les loups se rapprochaient du sentier où se trouvait la religieuse. Dracula descendit ensuite et se rendit dans le grenier, où il ouvrit un volet.

-Sortez, créatures de la nuit, exercez la volonté de Dracula!

Des dizaines de chauves-souris sortirent du grenier, Dracula ne reculeraient devant rien pour vaincre cette nonne, il voyait cela comme un duel entre le Prince des Ténèbres et une représentante directe de Dieu. Il montrerait à cet arrogant barbu que le comte Dracula n'était pas à sous-estimer, que sa grandeur dépasserait celle de Satan lui-même. Les enfants de la nuit aideraient Dracula à accomplir son but et cette agente divine irait rejoindre son père bien-faisant au paradis. Le comte descendit du grenier, il restait le problème de l'encens .... mais ce n'était qu'une occasion de plus de démontrer à ce damné barbu la puissance du comte Vladimir Dracula. Le comte se concentra, la brume n'était pas l'unique chose qu'il pouvait provoquer. Il invoqua une brise froide et peu rassurante, cherchant à dissiper les volutes sacrées. Les grognements de loups à la course se firent bientôt entendre, ceux-ci allaient se jeter sur la religieuse et l'attaquer sauvagement ... mais pas dans le but de la tuer. Ils allaient attaquer ses vêtements et les objets sacrés qu'elle pouvait garder sur elle, spécialement l'encensoir et le pendentif en forme de croix. Et les chauve-souris, elle, arriveraient bientôt pour recouvrir la demoiselle, lui ôtant toute chance de s'échapper.

Dracula ne resta pas inactif pendant que les animaux s'occupaient de son "invitée", il passa par la fenêtre de la chambre de Fin, scrutant la pièce prudemment avant d'avancer. Il repéra les croix utilisées, une sur la porte et une sur le mur au-dessus du lit.

-Cette chienne n'est pas une amateure ...

Dracula dégaina sa lame, si ses mains ne pouvaient toucher les relique, il en était autrement pour son épée. Il donna un coup vers la porte, la croix atterrit au sol, cassée. Le compte fît de même avec la grosse croix puis il sortit son mouchoir de sa poche pour ramasser les reliques, les enveloppant soigneusement dans le mouchoir en grimaçant.

-Au diable, ces vulgaires bouts de bois!

Le compte se rendit au salon et jeta le mouchoir et son contenu dans le foyer, y allumant un peu. Le feu, une chose dangereuse ... mais il faut parfois un mal pour un bien ... le comte tâcha d'être prudent, si le feu n'avait pas la repoussante aura divine d'une croit, un vampire brûlait un peu trop facilement ... Une fois ce petit problème réglé, le comte décida de se mettre en chasse, il se transforma en brume, flottant à ras du sol hors du sentier, il passerait inaperçu et pourrait voir ce que les loups avaient réussis à faire ...

(Quand je suis inspiré, faut pas me sous-estimer. 8D)

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Dracula flottait entre les arbres, sous sa forme brumeuse, il avait entendu des cris, sa proie venait de rencontrer les chauves-souris. Bientôt, ce sont les grognements des loups qui résonnèrent parmi les arbres, le bruit d'une porte métallique claquant se fît entendre. Fina avait marché dans le piège et les créatures nocturnes avaient fait leur travail. Dracula repris sa forme "humaine" sur le sentier, dégainant son épée. Les loups étaient amassés devant le caveau, aboyant et grattant contre la porte rouillée. La nonne était coincée, prête à être cueillie. Le comte baissa les yeux sur le sol, es lambeaux de robes ... des chauves-souris mortes, ce qui était étrange et loin d'être normal ... elle avait encore son pendentif en forme de croix ... Dracula n'allait pas se laisser arrêter par un vulgaire bout de métal.

-Disparaissez!

Le comte s'exprima avec un ton autoritaire et plein d'assurance, les loups grognèrent, puis s'éloignèrent en courant. Il restait maintenant à sortir la proie du caveau et à lui retirer toutes les reliques qu'il lui restait.

-Demoiselle?

Le comte voulu agripper la porte pour l'ouvrir mais un malaise le prix .... encore une relique contre la porte? Ou, autre chose? .... Ce n'est décidément pas les obstacles qui manquaient ... mais à quoi devait s'attendre ce cher comte, en choisissant une religieuse comme proie? Il fallait qu'elle sorte de là par elle-même ou du moins, qu'elle retire sa relique de la porte, ce qui ne risquait pas d'arriver. Elle avait sûrement cru que ses jouets éloigneraient les animaux nocturnes, à l'évidence, ça n'avait pas fonctionné Ce n'était, à près tout, que de simples animaux ....

-Le danger est passé, vous pouvez sortir.

Le comte était prêt à recevoir la demoiselle, aussitôt que ses yeux seraient visibles, le regard du comte se braquerais sur celui de Fina, il était temps de lui montré que ce n'était pas uniquement le corps du comte Dracula qui était d'acier, mais son esprit également. L'hypnotisme, un autre art qui n'avait plus de secrets pour lui. Son regard croisa celui de la religieuse lorsqu'elle se décida à sortir, c'était le moment.

-Ce bois est dangereux, la nuit .... venez .... détendez-vous, il n'y a plus de danger.

Dracula tendit une main avec un sourire, invitant sa proie à sortir du caveau. Le comte envoya un autre message mental à ses vampiresses, il fallait profiter de l'attention de Fina.

*Mina, prend une branche solide en guise de perche et ôtes-lui cette saleté qu'elle porte au cou!*

La vampiresse s'exécuta, elle prit une branche par terre et s'approcha discrètement de Fina, pendant que Dracula retenait son attention. Il s'approcha d'elle pour lui caresser doucement le visage afin de la rassurer, malgré le malaise qu'il ressentait à cause de cette satanée croix. Mina se rapprocha, pendant ce temps.

-Avez-vous été blessée, mademoiselle? Détendez-vous .... regardez-moi .... moi uniquement.

Dracula passa sa main sur la joue de Fina, la regardant dans les yeux .... puis sa main glissa vers son coup. Il s'efforça de contrôler les tremblements de sa main, plus près de la relique qu'il ne l'aurait voulu. Sa main entra en contact avec la chaîne, si la chaîne n'avait pas été bénie avec le même soin que la croix, l'intervention de Mina, avec sa branche, ne serait peut-être pas nécessaire. Juste savoir que cette chaîne était en contact avec un symbole de Dieu stressait le comte, mais il mit toute sa volonté dans les gestes qu'il posait, il était prêt du but. Sa main glissa en bas du cou de la demoiselle, tirant sur sa chaîne "par inadvertance". Maintenant qu'il y avait du jeu dans la chaîne, Mina n'avait plus qu'à tendre sa perche, la passer sous la chaîne et tirer d'un coup pour rompre la chaîne et faire tomber la croix. Dracula se concentra pour monopoliser l'attention de la religieuse, il fallait l'empêcher de se retourner ou de baisser les yeux sur sa relique. Dracula aura bientôt non seulement pu avoir une proie pour étancher sa soif, mais il aura prouvé que même un émissaire de Dieu ne fait pas le poids contre le Prince des Ténèbres ...