Il avait été stupide, et il allait le payer de sa main droite. C’était avant-hier, il avait formé avec des compères du moment, qu’il croyait fiable. Il croyait qu’il avait juste à entrer, prendre ce qui l’intéressait, rien de plus simple à priori, mais ses complices avait été trop loquaces, ou alors ils avaient été mauvais, non, c’était sans doute les deux à la fois.
Lorsque l’un de ses compères était arrivé complètement rond au moment du casse, il avait compris que ça ne se passerait pas aussi bien que ce qu’il avait prévu. Mais quand le deuxième s’était accidentellement foulé la cheville en passant par la fenêtre pour s’introduire dans la baraque où il devait trouver de quoi vendre, mais voila, le gars bourré avait du parler un peu trop avant de venir, et la garde les attendais, bien sur, c’est lui qui avait trinqué.
Le lendemain il s’était retrouvé devant le bourreau, une grande hache dans la main. On attacha sa main droite sur le billot, et là commencèrent l’annonciation des griefs, comme quoi, pour la tentative de vol un tribunal public, dont il n’avait aucun souvenir d’ailleurs, avait ordonné, après avoir, sans qu’il le sache non plus, entendu les arguments de l’accusé, que lui soit coupé sa main droite, châtiment réservé à tous les voleurs. Certes, il s’agissait de la maison du dirigeant du quartier, mais quand même !
Le bourreau allait faire son office, il éleva sa hache au dessus de sa tête, puis il sourit, non pas d’un sourire de satisfaction, mais juste un sourire ironique, froid, une réalité, voila ce qui se passait, il allait perdre sa main pour payer son pseudo-crime, il allait perdre sa main droite pour amuser la populace.
Non, il n’allait pas, il l’avait perdue ! Elle gisait dans un océan de douleur et de sang, et si il hurla de douleur, ce ne fut que modérément, en un sens, il devait cela à Denna, elle lui avait appris ce qu’était la vraie douleur, et à en refouler un maximum au fond de lui, mais il ne pouvait pas en refouler assez pour réprimer un véritable hurlement de douleur.
Quelques heures après l’exécution, on avait cautérisé au fer chauffé la plaie et on l’avait bandé. Il avait récupéré sa main droite détachée du reste de sa personne et se lamentait de la perte de sa plus précieuse alliée, il ne pourrait plus vivre, non, il ne pourrait plus survivre sans cette main.
Soudain, il entendit ne voix féminine lui parler dans le creux de l’oreille, une vois féminine qui était d’une sensualité assez impressionnante.
« Votre main vous manque ? Je peux vous la rendre à certaine condition. »
Il se tourna vers la personne qui venait de lui parler et en rougit d’indécence en voyant sa tenue. Dire qu’elle était osée aurait été un doux euphémisme. Mais là n’était pas le plus important. Elle voulait lui remettre sa main en place ? Comment dire non à une offre qui le ramènerait à ce qu’il était avant ? Comment refuser cela ?
Attendes une minute ! Il y avait une condition ! Et qui était elle d’abord, pour lui faire une telle offre ?
« Qui êtes vous pour me proposer cela ? Et que devrai-je sacrifier pour que ma main me soit replacée ? »