"Recherche serveuse, pour "Pigalle".
Travaillant 3 jours par semaine ( lundi, mercredi, vendredi soir )
Bonne rémunération."
Une simple annonce, tout avait commencé avec une simple annonce. Griffonnée avec un stylo léger, et lancé sur internet. Il se doutait qu'il ne tarderait pas avoir une réponse, cela ne mettait jamais trop de temps à se faire. Généralement, quelques étudiantes en mal d'argent apparaissait au bout d'une heure, et répondaient présente à l'appel.
D'un geste de la main, il envoya voler sa cigarette dans un verre d'eau à moitié rempli, négligeant. Il lui fallait cette serveuse, d'ici ce soir. Pourquoi fallait-il que l'ancienne se soit barrée ? Il fouilla dans sa mémoire. Ah oui ... Elle était tombée amoureuse d'une des danseuses. Coeur brisé, donc porte claquée. Il détestait la nature humaine, ces temps-ci. Il regarda par la vitre, les flots agités par un vent de février peu calme, et soupira. Il détestait cet hiver vitreux et glauque. Aussitôt, il ferma les rideaux.
Bup !
Il détourna le regard vers l'ordinateur, qui venait d'émettre un son étrange - il fallait vraiment qu'il songe à changer cet ancêtre - et sourit.
" Je suis intéressée. Je vous done rendez-vous ici "
Suivi d'une adresse griffonnée. La faute de frappe de l'inconnue le charma, étrangement. Il relut le message, et regarda la photo qu'elle avait publiée d'elle. Pas de doutes, il la reconnaitrait.
Un quart d'heure aprés, il était au lieu de rendez-vous. La jeune femme en face de lui. Ils commandèrent des cafés, et il se rendit compte aussitôt que la faute de tout à l'heure n'était pas du à une mauvaise frappe. Elle était incapable de prononcer correctement, de construire des phrases correctes. Elle était étudiante, une allemande, qui venait apprendre à parler japonais. Aussitôt, il la rejeta, sous un simple argument
" Ce n'est pas possible. Apprenez à vous exprimer, et nous en reparlerons."
" Pardon ? "
" Je ne peux pas me permettre d'embaucher quelqu'un qui ne comprendrait qu'à moitié les commandes. "
Il était calme, et sentait qu'elle tempêtait. Effectivement. Vivement, elle se leva, et le traita de tous les noms, dans un allemand violent - lui qui prenait ce langage pour quelque chose de symphonique se sentait dépassé - sans délicatesse. Elle lui sauta même dessus. Une passion haineuse ... Il la souleva et l'envoya sur le sol ... Cela commençait à devenir trop violent pour lui.
Il aurait aimé, sincérement, une quelconque aide extérieure. Cela devenait gênant pour lui, pour elle, et pour la personne qui gérait ce lieu. "Bienvenue au Japon " , ironisa t'il en encaissant une gifle. Il fallait qu'il immobilise cette furie, pour lui donner un pichenette sur les carotides. Elle se calmerait aussitôt, il le savait trés bien ... Mais seul, et assez épuisé, il ne pouvait pas faire ce qu'il voulait.