[Puisqu'Arès a un peu de mal à répondre, j'ai décidé de lancer la prochaine réponse
Dépendant du premier à répondre, le cycle de réponse peu changer]
Savez-vous ce qu’on ressent lorsqu’on est totalement contrôlé par la folie? Non, vous ne savez pas… ou si, au fond, puisque vous avez probablement suivi la triste histoire semi-fictive de Raven et donc vous êtes probablement fous. Eh bien, voilà. Raven savait ce qu’elle était devenue, avec le temps. Non contente de déplaire à son amant parce qu’elle succombait à l’amour, notre jeune elfe avait développé d’abord une fâcheuse tendance à l’automutilation et l’autodestruction, puis, lorsqu’on lui avait arraché sa fille, elle avait sombré dans la démence. Elle détestait Arès, elle ne pouvait même plus le cacher ou même le nier. Mais elle se haissait davantage, car elle savait que tout ce qu’ils avaient vécus de néfaste dans leur courte relation d’amants était entièrement issu d’elle, et non de lui. Aujourd’hui, elle avait dompté ce coté d’elle, et elle s’était enfermer dans sa rage et dans sa haine envers le monde entier. À l’image d’une véritable guerrière, elle n’avait pour la vie des autres que du mépris, et elle n’hésitait pas à sacrifier même ses alliés si la victoire peut lui être accordée. Elle ne cherchait même plus à trouver grâce aux yeux de son amant. En fait, son avis valait autant qu’un pet de porc. S’il la détestait, c’était tant mieux, et s’il la méprisait, encore mieux. Ainsi, il ne serait pas tenté de la conquérir par les sentiments. Comme ce soir, en cette douce période d’après-midi; si elle était à ce moment même avec lui et Charlotte, c’était pour soulager la douleur que lui occasionnait son corps et pour satisfaire ses besoins sexuels et non pas pour renouer des liens avec la Grande Prêtresse de l’Ordre de la Guerre ou son illustre amant. En fait, la seule chose qu’elle pourrait bien demander à cet homme, c’est le droit de succéder à Élosia à la position de Commandante des Sœurs de Bataille.
Ce soir, l’ombre qui était en elle s’était réveillée, et Arès pouvait donc la voir dans toute sa noire splendeur, alors que la petite gamine qui lui servait de subordonnée caressait le corps de la seule femme à n’avoir jamais sombré dans la folie pour échapper aux braises de l’amour pour lui et lui seul. Alors qu’elle penchait délicieusement la tête vers l’arrière, offrant son cou aux meurtrissures des dents de sa camarade, elle suçait le doigt dans sa bouche, poussant de légers gémissements en sentant la main de son amante venir lui griffer l’intérieur de la cuisse. Oui, même cette femme arrivait à trouver du plaisir dans la souffrance, parce qu’elle lui permettait d’évacuer la souffrance intérieure, la transformant en elle puis et en faisant de cette souffrance une nouvelle source de plaisir insoupçonnée par la plupart des femmes. D’ailleurs, elle mordit dans les doigts de Charlotte, à peu près certaine qu’elle en tirerait bien plus de plaisir que dans ses suçotements érotiques. Chacha était insupportable, c’est vrai, mais malgré tout, elle avait l’affection d’Arès, une arme puissante si on peut dire, et Raven avait faim de sexe, faim de plaisirs charnels, alors, pas question de lui faire passer un mauvais moment. Pour ce soir, entre elles, c’était la trêve, officieusement. Raven se laissa donc embrasser, cajoler, maltraiter et caresser en prenant bien soin de pousser les gémissements qui les accompagnaient, sans retenue. Si une femme s’avisait d’entrer à ce moment-là, Raven le savait, elle ferait simplement demi-tour en oubliant ce qu’elle avait vu sous peine d’être tuée à vue par la folle Miller.
Malgré les bassesses qu’elle faisait, elle n’en semblait que plus noble et plus inaccessible, quoique totalement cinglée, à croire que le sexe exacerbait la majesté qui était naturelle chez les membres de la race des Elfes. Peut-être qu’elle était bel et bien incontrôlable, mais elle était volontairement fiable. Néanmoins, un étrange sentiment était sollicité par cette grande aura; un terrible pressentiment de danger. Cette folle qu’était Raven était dangereuse, autant pour elle-même que pour les autres. Même lorsqu’elle se défit de l’emprise de Charlotte pour la plaquer violemment contre le rebord de l’énorme bain en comprimant leurs deux poitrines l’une contre l’autre, posant des lèvres affamées contre les siennes avec une telle force qu’un de ses crocs entailla les lèvres de sa belle camarade, faisant couler un peu de sang entre leurs lèvres, juste assez de sang pour exciter davantage Raven. La douleur, les caresses, l’humiliation et enfin le sang, tout était là pour la faire grimper dans les rideaux ou alors pour provoquer un plaisir des plus grands. Oui, Raven avait des fétiches cachés, inconnus d’elle-même, mais qu’elle adorait découvrir. Elle agrippa solidement la chevelure de son amante puis la força à faire basculer sa tête vers l’arrière en tirant dessus. Elle se pencha alors sur son oreille et murmura à son attention les mots suivants :
-Je ne suis pas une mijaurée récalcitrante…
Elle enfonça alors ses crocs dans la nuque de Chacha et mordit dans la jugulaire assez fortement pour lui faire pisser le sang, mais elle empêcha le fluide vital de quitter le corps de la belle suppliciée pour ne pas la tuer, ce qui aurait été très mal vu par leur amant. Raven se souvenait parfaitement de sa promesse; elle ne buvait que le sang d’Arès, et celui de personne d’autre, pas même celle de la personne qui pourrait bien lui ravir son cœur (même si, à l’époque, elle n’aurait jamais soupçonné qu’elle avouerait un jour ses sentiments à son maître), et elle ne but donc pas le sang de la prêtresse. De toute façon, elle n’avait pas faim, et le sang des mortels ne la rassasierait pas. Seul Arès, le propriétaire de sa magie et surtout de la seule denrée lui accordant une véritable immortalité, pouvait la rassasier. D’ailleurs, elle se tourna vers lui puis approcha son corps du sien jusqu’à pouvoir coller sensuellement ses seins au torse du Dieu. Elle prit alors ses mains dans les siennes et les glissa vers son fessier ferme avant qu’elle n’enfonce ses griffes dans le dos de son maître et qu’elle ne s’en serve pour se hisser à son niveau et poser ses lèvres contre celle de son divin amant.
Sa langue partit alors à l’exploration de la bouche du maître. Tout d’abord, elle passa sur sa jumelle pour venir danser une furieuse samba dans un rythme endiablé, passant une jambe autour du bassin de son maître alors qu’elle accueillit son membre contre l’intérieur de sa cuisse, frottant sa vulve contre cette virilité cruelle qui la faisait tant fantasmer, ces dernières lunes. Raven regarda son maître dans le blanc des yeux en brisant leur baiser, posant une main glaciale comme la mort contre la joue de cet homme qui la rendait folle. Elle posa alors ses lèvres contre les siennes et elle l’embrassa avec une tendresse provenant d’un autre temps, le baiser d’une vierge qui cherchait du réconfort, un baiser d’amour glacial et platonique, vide de sens pour ces deux êtres. À travers ce baiser, elle comprit une chose; son amour pour lui était enfin mort. Elle ne ressentait rien à ce baiser, ni du plaisir ni du dégoût, simplement une étrange nostalgie. Elle posa son front contre celui d’Arès, frottant davantage son intimité contre le membre durci par l’excitation sexuelle de son amant.
-Qu’avez-vous senti? Demanda-t-elle d’une voix sensuelle, sachant que la réponse viendrait, même si elle n’était pas prononcée.
Elle regarda alors Charlotte et sourit avec un air digne d’elle; plein de mépris et de supériorité, comme une gamine qui venait de gagner une manche à un jeu d’importance internationale. Elle se tourna alors vers son amant puis elle lui agrippa solidement ses beaux cheveux de soie, le forçant à lui dévoiler son cou. Elle s'en approcha et y posa plusieurs baisers bien mouillés puis elle ouvrit la bouche pour profiter du seul privilège qu'elle conservait encore; elle enfonça sans pitié ses crocs dans le cou de son amant et se mit à sucer son "sang". Elle sentit alors la Vie couler en elle, et pas n'importe quelle vie; la vie d'Arès, la vie d'un immortel. Elle entendait clairement le son de gorge que produisait chaque gorgée, le son du suçotement et enfin celui de leurs deux coeurs qui battaient comme des cinglés dans un synchronisme parfait, preuve que le lien magique qui les reliait était toujours là.