Il était environ 23h30, un samedi. Une journée de congé scolaire, donc l'heure tardive ne gênait pas sa mère qui, exceptionellement, se trouvait encore a la maison. D'habitude, ses horaires plutôt capricieux la retenait souvent bien tard voire plusieurs jours hors de sa maison, laissant Malon seule mais elle ne s'inquiétait pas, sa fille savait correctement s'occuper de la maison.
- Et n'oublie pas de mettre ton linge dans le panier, je fais les lessives demain !
" Oui, oui. "
Elle répondit sur un ton monotone qui lui est habituel. Certes, la revoir a la maison la rassurait, mais en contrepartie leur conversations ne se limitaient qu'à ça... Ca lui faisait du mal de se dire qu'elle était incapable de tenir une conversation normale avec sa mère. En ne sachant pas du tout d'où pourrait provenir le problème...
Elle poussa un soupir et fermit la porte de sa chambre, pour se changer et se glisser dans ses couettes, l'esprit rassemblant les soucis de sa journée, et notamment son problème avec sa mère. Et elle avait beau retourner le sujet dans tous les sens, elle ne voyait pas comment faire... Et une fois s'était-elle angoissée à en mourir a ce sujet, elle laissa le sommeil la gagner et pris son temps vers le monde onirique.
A nouveau, ce couloir qu'elle as vu d'innombrables fois, aux portes toujours aussi variées, autant qu'il y a d'être humains, et cette fois encore le choix serait dur... Elle ferma les yeux, et lorsqu'elle les rouvrit elle trouva devant elle une porte, choisie au hasard. Une porte en bois comportant des coups et en mauvais état, signe qu'il s'agissait des rêves d'une personne qui a souvent connu la violence et qui, comme le bois, tiens malgré tout une certaine solidité en dépit de sa simplicité.
Elle poussa donc la porte, et l'univers l'enveloppa comme une lumière, ou un torrent d'eau a ce stade. A son réveil, elle était debout dans un terrain boueux, plutôt inconfortable avec ses chaussures et sa robe noire qui lui descendait jusqu'aux genoux... Ce fut le son qui vint ensuite, un vacarme incroyable qui lui emplissait les oreilles... C'était une zone de guerre ici. Et l'impression qu'elle avait dans ce monde était froide, effrayante même, il s'agissait sans doute d'un cauchemar. Et son rêveur ne devait pas être loin, à tous les coups... Elle se mit à léviter, ses pieds a quelques centimètres du sol, alors que les bombes éclataient et les soldats se battaient dans leurs tranchées. Malon continua de léviter, jusqu'à ce que dans tout cet amas d'imagination, elle découvre le réel: un homme, là, étant accroupi dans cette tranchée boueuse, avant de soudainement en bondir et se mettre a charger. Les soldats environnants ne semblaient même pas remarquer Malon, comme si elle était un spectre, mais l'homme, lui, la verrait sûrement. Elle vola vers lui, avant de se mettre en plein dans sa trajectoire: elle s'attendit évidemment à une réaction violente de sa part, mais elle posa une main sur sa poitrine pour le stopper net. Sa figure féminine et moderne dû a sa coiffure devait bien contraster a cet univers en pleine désolation.
" Est ce que tu veux partir d'ici ? Dis moi oui, et je t'emmenerai là où tu pourra te reposer ! "