Cela faisait plusieurs jours que la ville s’agitait autour de lui, et même la nuit, il était difficile pour Zekreet de sortir sans se faire repérer. Bien sur ce n’était pas tout ce tapage qui allait le perturber dans ses exactions mais, il fallait avouer que le nombre de passant dans le parc avait sacrément diminué depuis ces derniers jours. D’ailleurs, un soir, lorsqu’il captura un des humains assez courageux pour venir encore dans ce lieu, le démon le fit parler, et il put ainsi apprendre que depuis quelques nuits des corps démembrés et avec des pièces manquantes étaient retrouvés fréquemment. Et que le coupable ne faisait pas de distinction entre les hommes, les femmes et les enfants.
Le démon sourit à cette annonce, mais fut aussi dérangé et un peu colérique que quelqu’un d’autre que lui, ne commette ce genre d’atrocité dans le coin. En effet, un monstre suffisait généralement pour une zone assez réduite, telle qu’était le parc. D’ailleurs sous cette colère, Zekreet broya le crane de l’homme dans sa main avant de laisser tomber la dépouille de ce dernier sur le sol, et le sang se rependre sans y prêter attention.
Ainsi, tous les soirs le démon sortait de sa tanière en cherchant la cause du problème. Non pas pour aider gravement les autorités de ce monde, mais pour s’en charger lui-même et retrouver en quelque sorte son territoire de jeu. En effet, pour lui n’était au final qu’un jeu, et une part de lui se ravissait de la situation, car il allait peut être trouvé un adversaire à sa taille au final. Le monstre arpenta alors le parc, et tomba rapidement sur quelques cadavres dont la description ressemblait à celle que l’homme lui avait faite quelques jours plus tôt. Zekreet sourit en se disant que sa proie ne devait pas être si loin.
Les traces de pas qu’il vit aussi ne lui donnèrent pas d’indications sur la nature de son gibier, puisqu’il n’en avait encore jamais vu de telles. Cependant il ne tarda pas à entendre des voix non loin, se disant donc que son adversaire n’était sans doute pas parti bien loin où pas dans cette direction.
- Qui ose troublez mon terrain de jeu ?
Décida t il de dire finalement d’une voix forte et puissante qui résonna dans une grande partie du parc. Celle-ci fit évidemment fuir les deux personnes discutant, alors que le démon n’avait guère envie de jouer au chat et à la souris avec son homologue. Ainsi, il resta immobile dans un endroit où son corps était entièrement dissimulé à la vue d’un homme ordinaire, alors qu’il perçait l’obscurité de son regard ardent à la recherche d’un signe du coupable, qui risquait fort de se montrer pour répondre s’il n’était pas un couard comme ces humains.