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Boule de Vie au milieu des Morts. { Lucie - Anubis }

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Horus, Anubis et Sekhmet

Dieu

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3150 ans. Cela fait-il de moi une relique ? Probablement. Alors que par rapport aux autres entités, je suis un jeunot. 3150 ans, tellement d’existences vécues, tellement de personnages rencontrés...de corps caressés...de personnalités misent à nue. Pourtant, j’arrive encore à m’étonner, à m’extasier, à rester sans voix devant des choses de la vie ou à m’exaspérer...

Installé devant l’ordinateur qui venait tout juste d’être acheté par Horus, Anubis tentait de comprendre, de maîtriser la machine. Cela faisait des heures qu’il était là, depuis l’aurore, sans parvenir à en sortir quoi que ce soit. Le dieu avait beau se creuser la tête, presser des boutons en suivant scrupuleusement les informations du manuel d’instructions, il avait l’impression d’être face à une énigme digne des plus grands sorciers. Les sourcils froncés, il se disait que probablement, Horus avait tenté de lui faire un sale coup…

«Tu verras, cela te permettra de faire connaître ton travail et...tu pourras faire de la pub, tout ça.» Je le vois encore, à faire de grands gestes, tapotant de temps en temps l’ordinateur qu’il venait tout juste de poser sur le bureau de l’accueil des pompes funèbres. Je l’entends encore, me vendre ça bien mieux que tous les vendeurs de tissus que j’ai pu croisé à l’époque dans les bazars en Égypte ! Je te retiens...Horus. «Je ne vends pas des chaussures ou des voyages, Horus ! Mes clients ne sont pas ravis de venir et...» «Oui, mais imagine ! Il faut te moderniser mon vieux ! Tu ne peux pas espérer faire parler de toi en restant dans ta boutique et attendre que des gens meurs !» «Je n’attends pas que des gens meurs...quelle horreur !» Horus et sa compréhension bien particulière de mon travail. Lui, si proche de la vie, qui ne supporte que difficilement qu’elle peut prendre fin. Grand imbécile...

Anubis tapota quelques touches, l’écran devint noir et il abandonna, sans pour autant perdre le calme de son visage. Ce n’était qu’apparence. S’il avait pu, il aurait probablement jeter l’appareil à travers la vitrine de sa boutique et insulter tous les créateurs de cette machine infernale. Anubis et la technologie...il y avait un monde entre ces deux éléments. Pour calmer ses nerfs, il se dirigea vers les urnes et se mit à les nettoyer avec un chiffon, les faisant reluire.

Celui ou celle...ceux ? Qui ont inventés cela pour «faciliter la vie des gens» ne devaient pas penser aux personnes âgées qui n’y auraient rien compris. L’autre jour j’ai entendu quelqu’un dire «autant essayer de lire des hiéroglyphes !» et je vous assure qu’il est bien plus simple de déchiffrer ça, que de maîtriser un ordinateur récalcitrant. Je crois que je vais demander à Horus de le reprendre. Car définitivement, je n’ai pas besoin de publicité et je n’ai pas envie ou l’énergie d’apprendre à utiliser cette...horreur...

En pure perte de temps, Anubis avait tenté d’utiliser l’ordinateur, ayant l’impression d’avoir perdu une vie devant l’écran, alors qu’il avait tout juste passer quelques heures face à l’appareil qui gisait désormais dans un carton, près de la porte d’entrée de sa boutique. Il ne voulait plus le voir. 3150 ans de patience pour en arriver là, démuni face à la modernité. Décidément, ces humains sont incroyables... pensa-t-il, tout en remettant de l’ordre dans une couronne mortuaire, vêtu de son éternel costume sombre.

«Bonjour monsieur Livingston...» Une voix timide le sorti de ses pensées tournées contre tout concepteur d’appareil informatique. «Je ne vous dérange pas ?»

«Madame Matsumo. Bien sûr que vous ne me dérangez pas. Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?» En deux enjambées, il se retrouva à dominer de sa haute taille la frêle petite dame fripée qui le regardait d’en bas, les yeux encore rougis d’avoir pleuré. «Est-ce un sourire que je vois là ?» Elle hocha la tête, encore intimidée par l’homme si sombre qui se tenait là. «Mais entrez….venez vous asseoir un instant.» Il la conduisit d’une main élégante vers des fauteuils capitonnés d’une jolie couleur pourpre.

«Je vais...eh bien il me manque monsieur Livingston. Il me manque tant.» Sa vieille voix se brisa. «Il était tout pour moi, vous comprenez ? Je pense que vous comprenez...» Anubis se taisait, ne lâchant pas la main parcheminée de madame Matsumo qui était pourtant assise dans les coussins du fauteuil. Aussi, au lieu d’aller chercher de l’eau ou du thé, il s’installa en face d’elle.

«Vous savez, madame Matsumo...la mort est toujours plus difficile pour celles et ceux qui restent. Je peux vous assurer que votre mari est bien désormais. Il ne souffre plus...» La petite vieille hocha la tête. La pauvre...il était son tout et la voilà sans rien. Ses amis qui meurent les uns après les autres et désormais son époux. «Dites moi ce que je peux faire.» Le timbre, profond, était une caresse ronronnante pour la veuve, qui laissait couler des larmes sans bruit. Elle serra et tapota finalement la main de Anubis, la lui rendant.

«Je ne veux pas vous embêter...je venais simplement chercher l’urne de mon mari. Pardonnez moi. Je n’ai pas l’habitude de...enfin...» Anubis secoua la tête, comme pour lui dire d’arrêter de s’excuser. Il lui fit ce demi-sourire qui était son maximum en terme d’expression faciale et tout en récupérant sa main brillante de bijoux, il la rassura une nouvelle fois.

«Vous ne m’embêtez pas madame Matsumo. Mes morts peuvent attendre lorsqu’un vivant à besoin de moi. Vous êtes sûr que vous ne voulez pas boire quelque chose ?» Elle fit non en se mouchant élégamment dans un mouchoir en tissu. Anubis se leva lentement et alla prendre derrière le comptoir, une jolie urne ouvragée, qu’il avait travaillé longuement, comme il l’aurait fait d’un corps. Avec patience et délicatesse, talent et parcimonie.

«Comme c’est joli...» Dit-elle tout en prenant entre ses bras l’objet. Quelques kilos seulement, si peu par rapport au poids d’une vie... «Il est bien léger...remarquez, mon mari n’était pas très gros alors...» Elle rit légèrement, rosissant d’un certain embarras. Mais Anubis se contenta de lui offrir à nouveau ce demi-sourire, comme pour lui faire comprendre qu’il n’y avait aucun mal à rire un peu. «Combien vous dois-je ?»

«Ce qui était convenu lors de notre dernière rencontre.»
«Ah...oui ? Je pensais que ça allait être plus cher étant donné le travail que vous...»
«Madame Matsumo...ce n’est pas une question d’argent. Si l’urne vous plaît, j’en suis ravi et c’est là tout ce qui importe.» Elle allait dire quelque chose, mais il lui tapota l’avant bras avec délicatesse. «Ne m’insultez pas madame...»

Madame Matsumo se confondit en excuse pour le dérangement et en remerciement, tout en sortant de la boutique. Anubis lui tint la porte, retenant d’une main habituée la clochette qu’il trouvait trop bruyante autrement. Il lui fit un signe lorsqu’elle s’éloigna et retourna à sa boutique, sans un regard pour l’ordinateur qui gisait, petite tâche dans sa boutique dans un style plutôt ancien, européen dans une ville japonaise. Mais Anubis avait préféré la douceur modeste de meubles anciens d’Europe, plutôt que la chatoyance qu’offraient les antiquités japonaises.

Je ne me ferai jamais à la tristesse des humains. Lorsqu’ils perdent quelqu’un, ils ont l’air si...fragiles... Cela était émouvant pour un dieu millénaire qui avait vu plus de cruauté que d’amour, plus de vénalité intéressée que de désespoir au fil des siècles.

Anubis s’occupa ensuite de remettre de l’ordre dans la boutique, avant d’enfiler un tablier par-dessus son costume noir à la cravate brodée de violet si foncé que la couleur se confondait au point où les motifs n’étaient que peu visibles. La seule chose qui soit criarde sur son apparence, étaient les bijoux en or, sortes de grigris, qui ne le quittaient jamais. Une fois préparé, les mains gantées de latex, il passa derrière une porte de l’autre côté du comptoir de sa boutique et rejoignit la petite salle où se trouvait la chambre froide. Il n’avait que deux résidents en ce moment. Une jeune femme qui avait perdu la vie dans un accident de voiture, ainsi qu’un homme qui s’était donné la mort par pendaison. Il devait s’occuper en priorité de ce dernier, car il y avait moins de travail à faire pour reconstruire et maquiller le cadavre afin qu’il soit présentable pour ses funérailles.

Ainsi, les humains trouvent ils leur existence si difficile...Horus ne comprendrait pas. Mais moi, je peux le concevoir. Il fit glisser le tiroir réfrigérant et dégagea le drap après avoir jeté un œil à l’étiquette qui était croché à son pied. Il détailla un instant le nom et le numéro, avant de détacher la ficelle. Il annota le morceau de papier jaune et le glissa dans une boîte où une multitude d’autres se trouvaient, seuls preuves de l’existence de vingtaine de personnes dont il s’était occupé ces derniers temps. «A nous deux cher ami...» Tout en parlant, il entendit tinter la cloche de l’entrée, qui émettait un son discret grâce au tissu dans lequel il avait emballé la boule métallique afin de rendre le bruit moins irritant pour ses oreilles et le repos des morts.

« Modifié: mercredi 29 mai 2024, 18:47:23 par Horus, Anubis et Sekhmet »

Lucie Moreau

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    Une humaine rondouillette des plus simples, toujours le sourire aux lèvres.
    Un véritable rayon de soleil.

Re : Boule de Vie au milieu des Morts. { Lucie - Anubis }

Réponse 1 mercredi 29 mai 2024, 20:45:32

La jeune rousse n'était pas vraiment d'humeur pour une fois. Elle qui d'habitude était un véritable rayon de soleil, son teint s'était pourtant assombri en cette belle journée. La prise de sang de la veille s'était bien passée. La Française avait encore la marque sur son bras, là où l'infirmière avait piquée sa tendre chair. Ce n'était pas nouveau, la peau de Lucie a toujours marqué facilement, ne serait-ce que pour un coup de soleil où elle se transformait littéralement en écrevisse, ou un bleu qui apparaissait lorsqu'elle se cognait quelque part. Ce n'était pas la première ni la dernière fois qu'elle allait devoir faire analyser son sang. Rien à voir avec le fait qu'elle soit un vampire, puisque c'était faux...Le fait qu'elle soit si fortement blanche de peau n'indiquait en aucun cas qu'elle était d'une autre espèce, mis à part des blanches comme un cul !

Je disais donc...Ce n'était qu'un simple contrôle, comme elle a l'habitude de faire tous les trimestres, voire tous les semestres, selon les demandes de son médecin, pour le suivi de sa maladie. La rondouillette était suivie depuis très jeune pour son hypothyroïdie, même lorsqu'elle eut décidé de changer de pays. Elle était déjà traitée, prenant des médicaments quotidiennement. Pour ce qui était radiographie ou IRM, c'était une à deux fois par an, pour une simple visite de contrôle. C'est ce qui perturbait Lucie aujourd'hui...

Habillée d'une petite robe de style amérique des années 50 et de talons verts s'accordant avec cette même robe, la jeune femme toute en rondeurs avait la tête ailleurs, les yeux presque dans le vague alors même que ses pieds la menaient dans les ruelles de Seikusu. Les paroles de son médecin traitant résonnait dans son esprit. Celui-ci n'avait rien de transcendant à dire sur les résultats de ses récentes analyses de la veille, bien qu'il avait été noté une petite augmentation de son taux de TSH, malgré la prise de médicament. Ce qui l'inquiétait, c'est qu'à cause de son surpoids -notez qu'elle pourrait être considérée comme obèse au Japon-, le médecin ne pouvait palper correctement son cou et que la petite masse graisseuse lui formant un double-menton pouvait cacher un ganglion cervical ou même dissimuler la présence d'un nodule sur la thyroïde. En réalité, c'était quelque chose qui pouvait arriver assez souvent pour ce genre de maladie et Lucie s'y était préparée mais cela lui mettait un coup certain au moral.

Des pensées ? Disons plutôt que ça lui faisait comme un black out. Son esprit était dans le vide. Cela pouvait s'avérer être plus grave, peut-être qu'elle devra se faire opérer, plein de suppositions étaient possibles. Elles n'étaient guère purement positives. Un élément la ramena à la réalité, manquant de trébucher sur le trottoir. Son regard noisette se porta sur une vitrine des plus sinistres : des pompes funèbres. Bien qu'il s'agisse d'une échoppe de la mort, elle était des plus raffinés. Comme si elle était attirée par un aimant, Lucie se laissa happer par cet instinct, et franchit le pas de porte, faisant teinter la clochette de l'entrée.

La Française balaya du regard l'entrée du magasin, n'y trouvant personne. Peut-être que l'employé était-il affairé en arrière-boutique ? Il a sûrement entendu le tintement clair provenant de l'entrée, alors elle attendra patiemment le temps que quelqu'un vienne à elle. La rondouillette prit soin de plaquer un peu le bas de sa robe contre ses cuisses, de peur qu'un mauvais mouvement, qu'une maladresse fasse tomber une urne, alors qu'elle s'en approchait. Chacune, unique, était une superbe pièce, digne d'un travail d'orfèvre. La personne qui était derrière devait avoir à cœur d'accompagner les morts dans leur dernière demeure le plus correctement possible, et selon les vœux du défunt et de la famille.

D'une autre main, celle libre, elle se permit de toucher une urne de présentation, le froid du marbre venant la saisir en un frisson étrange dans l'échine. Un léger sourire vint éclairer son visage pensif. La jeune femme se demandait comment pouvait se passer les choses, vu qu'elle est très loin de sa famille, ce qu'elle souhaitait réellement pour quand sonnera son heure. Peut-être que l'employé pourra la renseigner. Finalement, ce n'est pas si mal de penser à ce qui pourrait arriver dans l'après.

Horus, Anubis et Sekhmet

Dieu

Re : Boule de Vie au milieu des Morts. { Lucie - Anubis }

Réponse 2 mardi 04 juin 2024, 21:22:01

Qui cela peut-il être ? Anubis retira lentement ses gants de latex et les jeta dans la poubelle à cet effet avant de sortir de son «laboratoire». Il se dirigea vers le comptoir, repoussant le rideau d’une main sûre. Il ne faisait que peu de bruit lorsqu’il se déplaçait sur les dalles sombres de la boutique. Il avait en horreur les chaussures qui couinaient. Je n’attends personne aujourd’hui et il me semble que ce ne peut être un membre de la famille d’une des morts en attente de préparation.... C’est alors qu’il vit une boule de couleur dans le décors sombre de sa boutique. Il resta un instant interdit devant cette apparition colorée, mais c’est tout à fait professionnel, qu’il s’avança dans le dos de la jeune femme rousse, sans se coller cependant, par respect, qu’il se racla la gorge.

«Bonjour madame, je suis Amos Livingston. Puis-je vous aider ?»

Qu’elle était jolie, cette apparition. Cela lui changeait des personnes endeuillées de noir vêtues, lui même toujours habillé de noir. Il se recula de deux pas, se rendant compte qu’il était un peu proche de la jeune femme. Il ne voulait pas lui faire peur. La dominant de toute sa taille, il se demandait ce que pouvait faire telle créature dans son domaine. Peut-être cherche-t-elle quelque chose pour un parent... A dire vrai, il ne savait pas vraiment comment s’y prendre pour lui demander ce qu’elle voulait. C’était inhabituel d’avoir une femme aussi chatoyante pour cliente. En reculant, il se rendit compte qu’il avait gardé son tablier de cuir et dans un geste fluide, il le retira et le déposa sur un siège, tout en demandant à la cliente.

«Cherchez-vous quelque chose de particulier ? Je m’excuse si j’ai l’air quelque peu...emprunté, je n’ai pas pour habitude d’accueillir des personnes aussi flamboyantes ici.»

Ce n’était pas un reproche, sa voix d’ailleurs avait tout de l’amabilité peut-être légèrement guindée qui lui était coutumière. Il la regarda dans les yeux en parlant, bien que son côté masculin ne pouvait faire abstraction des formes généreuses qui se cachaient sous la robe année 50 de la pin-up. Il appréciait d’ailleurs les rondeurs, chose si peu courante à Seikusu, qui lui était plus familière aux États-Unis. La jeune femme ne devait pas être originaire du coin. Il se demanda même si elle vivait au Japon. Sa curiosité lui mordait au corps, mais il se retint, se disant que faire la conversation de manière trop légère à une femme peut-être endeuillée, serait mal-venu. Elle ne semble pas forcément en deuil...pourtant. Peut-être alors cherche-t’elle son chemin ? Elle a l’air perturbée. Perdue... Il continuait de la regarder, avec son demi-sourire habituel, ses yeux à la couleur si particulière ne perdant pas une miette de son visage de Lune. Visage de Lune. C’était une expression qu’il aimait beaucoup. La peau pâle, les traits ronds, les joues généreuses. Une bonne vivante, qui semblait garder en elle quelque chose de peu joyeux. Parfois, Anubis maudissait ce talent de lire à travers les âmes. Il essayait de ne pas trop se laisser porter par ses instincts de dieu, mais c’était souvent plus fort que lui. Il tenta tout de même d’avoir la délicatesse de ne pas le souligner, chose qu’il faisait parfois et il l’avait remarqué, ne plaisait pas à tout le monde.

Les humains n’aiment pas qu’on lise en eux. Tu es chiant quand tu fais ça...c’était ce qu’avait dit d’ailleurs Horus, ce que Sekhmet avait validé. Il fallait arrêter de dire aux gens ce qu’ils avaient en eux sans regard pour ce qu’ils avaient envie de garder. Je m’en rappel. Mes deux amis qui me faisaient la morale car lors d’une sortie avec des connaissances, je m’étais permis de remettre un homme un peu trop arrogant à sa place en disant tout haut ce qu’il avait en lui. Que son arrogance cachait en réalité beaucoup trop de mal être et que cela m’était insupportable. Un petit esclandre avait suivit et nous avions du écourter notre soirée. Par ma faute, selon Horus et Sekhmet, alors que je ne pouvais pas continuer aussi longtemps de faire celui qui appréciait sincèrement les attentions mal formulées de notre hôte. Car oui. C’était notre hôte en plus. Il nous avait invité dans sa maison au clinquant vulgaire et...enfin bref. Je vais donc éviter de mentionner cette petite tâche dans l’âme de la rousse qui me fait face, avec ses grands yeux clairs.

Tout en l’écoutant parler, il se dirigea derrière le comptoir, embarquant le tablier qu’il accrocha à une patère derrière le rideau qu’il tira sur les pièces sombres où il officiait en tant que thanato. La jeune femme avait toute son attention. Il n’y avait jamais foule dans les rues près de sa boutique, que des gens semblaient même éviter à tout prix. Des personnes pensaient que ça portait malheur de croiser celui que tout le monde connaissait sous le nom de Amos. On l’appréciait pour son élégance, on le respectait pour son métier, mais il n’était pas dupe. Il ne faisait pas partie des gens populaires que vous vouliez dans votre vie comme ami. Un croque-mort, ce n’était pas aussi glamour qu’un chirurgien ou qu’un acteur après tout. Et si Anubis le comprenait parfaitement, il lui arrivait de trouver cela pesant, sans en avoir jamais parlé autour de lui.

Lucie Moreau

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Re : Boule de Vie au milieu des Morts. { Lucie - Anubis }

Réponse 3 vendredi 07 juin 2024, 15:32:16

Pourquoi était-elle ici, déjà ? C'était une nouvelle fois, assez incongru...Une jeune femme, toute en beauté, si l'on peut le dire ainsi vu que la beauté est subjective, était plantée là, devant des urnes mortuaires, placées sur des étagères en guise d'exposition. Elle, boule de couleurs dans ce monde de ténèbres. Elle, une simple intruse bariolée attirant tout son contraire. Ne dit-on pas qu'il n'existe pas d'ombre sans lumière ? On pourrait presque croire que la rondouillette était rentrée dans la boutique pour un pari ou une mauvaise blague, tellement elle faisait tache dans cet environnement lugubre...Il n'en était rien. Lucie n'était que bonnes intentions, encore plus dans ce genre d'endroit où l'on devait le respect au maître des lieux, ainsi qu'à ses occupants éphémères.

D'ailleurs, en parlant du propriétaire, le voici qui arrive derrière la française tel un ninja, sans un bruit précédant ses paroles. Sortie brutalement de ses pensées, elle en sursauta de surprise, rabattant instinctivement ses mains vers sa poitrine, comme une enfant prise sur le fait en train de toucher des choses qu'elle ne devrait pas, ou comme un voleur pris la main dans le sac. La rouquine n'était pas une voleuse, ça, c'était certain ! Elle se retourna, faisant attention à ce que sa robe ne fasse pas de dégâts lors de ce demi-tour, s'inclinant à la japonaise pour saluer cet homme et s'excuser en même temps.

- Ah...B-bonjour ! Veuillez m'excuser, vous m'avez surprise. Je n'aurais pas dû t...

En relevant le haut de son corps pour lui faire face, son regard noisette rencontra celui du propriétaire, d'une couleur hypnotisante que la française ne saurait décrire correctement pour lui rendre honneur. Magnifique. Lucie se sentait fortement attirée, presque comme un papillon de nuit fasciner comme un aimant par les lumières des lampadaires. Le feu lui prit aux joues, honteuse d'avoir touché à l'urne et de l'avoir fixé aussi longuement sans un mot. Ce n'était pas très respectueux.

- Enchantée, Monsieur Livingston. Je m'appelle Lucie Moreau. Un plaisir de vous rencontrer.

La rouquine s'arrêta un instant pour mieux l'observer. Peut-être était-ce l'un de ses aspects de sa nature d'occidentale ? Il est vrai que les nippons n'étaient pas du genre à inspecter leurs interlocuteurs aussi...sérieusement et sans discrétion. M.Livingston était...très grand, semblait jeune, du même âge que la demoiselle toute en rondeurs, très distingué aussi, et bien qu'il était vêtu d'habits sombres, il rayonnait d'une certaine façon. Alors que celui-ci s'excusait pour une quelconque raison, Lucie lui répondit d'un naturel simple et d'une franchise déconcertante.

- Et bien..Pour quelqu'un qui travaille dans les pompes funèbres, vous n'êtes pas commun. C'est...rafraîchissant.

Une lueur sincère brillait dans les yeux de la rondouillette, qui se pinça les lèvres de honte, réalisant ce qu'elle venait de dire sans se contrôler, avant de grommeler en français contre elle-même, ses oreilles imitant la teinte rosie de ses joues.

- Mais qu'est-ce que je dis...

Un sourire gêné illumina son visage, et tandis qu'elle chercha à reprendre une certaine contenance, elle suivit du regard Monsieur Amos se dirigeant au bureau de l'entrée pour accrocher son tablier, attendant que la jeune femme réponde à ses questions. C'est légèrement mal à l'aise mais franche qu'elle répliqua au maître des lieux.

- En fait, pour tout vous avouer, je suis rentrée dans votre établissement par hasard, perdue dans mes pensées mais...J'ai bien des questions, si vous me le permettez. Voyez-vous, je ne suis pas japonaise, mon physique doit me trahir. Je suis française. Et je me demandais comment cela se passait lorsqu'un corps ou des cendres d'un défunt devaient être retournés à sa famille à l'étranger...

Peut-être comprendrait-il qu'elle faisait référence à sa propre personne. Et s'il lui posait la question directement, Lucie lui répondrait avec sincérité. Elle n'avait pas honte d'admettre qu'elle était malade, et puis même sans sa maladie, qui peut dire si demain, elle sera encore de ce monde ? Un accident est si vite arrivé, ou même au Japon, on pouvait tomber sur des psychopathes capables de la transformer en jambon...Elle ferait sûrement un beau gigot. Sa santé lui avait permis de mettre en application la célèbre phrase « Carpe Diem ». Elle vivait au jour le jour, et surtout, selon ses envies, chose qui l'avait d'ailleurs amenée à entrer dans cette boutique peu commune.


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