Un accroc dans la mission [Pv. L'exterminatrice sanguinaire]

Qui est le gang ?

Le speeder de taille moyenne fendait l'espace, propulsé par toute la puissance de ses moteurs. La coque était endommagée sur tout le côté gauche et la porte de chargement était tordue sans qu'heureusement les joints d'étanchéité n'aient cédé. La trajectoire du vaisseau était chaotique, l'arrière chassant constamment à bâbord. Il était clair qu'une ou plusieurs avaries étaient probables et que l'intégrité structurelle du bolide était engagée. Il pétaradait à outrance et faillit même percuté un satellite qu'il évita de justesse.

Les cieux de Tekhos étaient aussi chargés que son sol. Si la cité était un immense enchevêtrement architectural de constructions aussi impressionnantes les unes que les autres, alors les cieux et l'espace immédiat de la mégalopole regorgeaient de systèmes de communication mobiles et d'appareils en tout genre appartenant aussi bien à l'Etat qu'aux corporations privées, sans compter les routes empruntées par toutes sortes de vaisseaux spatiaux.

Le speeder, navette de taille moyenne destinée à livrer rapidement sur un rayon limité un certain tonnage de marchandises, s'éloignait aussi vite qu'il pouvait de ce gigantesque capharnaüm. Il se dirigeait vers une partie de l'espace, proche mais  délaissée depuis longtemps. L'arrivée des formiens avait transformé l'environnement Tekhos et le monstrueux astéroïde avait amené avec lui quantité d'autres corps célestes beaucoup plus insignifiants. Ces micro-astéroïdes avaient dérivé dans le périmètre de la cité-état, chargés de métaux précieux et les tekhannes n'avaient pas mis longtemps à y installer des exploitations minières. Il y avait eu un âge d'or puis un déclin suivit d'une extinction de cette industrie très localisée. De nombreuses installations abandonnées paraient ces géants de pierres et c'est bien vers une de ces bases d'un autre temps que le vaisseau en peine filait.

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Ripper: "Fonce bordel! Plus vite! Je l'ai sur mes scanners; elle est pas loin derrière nous!!"

La voix du navigateur était crispée. Le pilote, un type ventru qui sentait le tabac froid, ne répondit pas. Il serrait ses mâchoires à se les briser et restait concentré sur son pilotage, le moindre geste foireux pouvant éparpiller le vaisseau et son équipage dans le vide sidéral. Outre ces deux-là, ils étaient encore six, affalés dans la cale du bahut. Enfin, huit mais deux d'entre eux gisaient morts dans une mare de sang. C'était tout ce qui restait de ce gang de pirates qui sévissaient depuis deux ans contre les convois technologiques de la cité-état. Ils avaient quitté leur astéro-base avec un effectif d'une trentaine de sales types, unis derrière Mace, leur chef, un humain cybernétisé surpuissant. L'objectif était d'attaqué un aéro-train chargé de composants électroniques de qualité qu'ils pouvaient revendre à un bon prix au marché noir. Le tuyau sur le convoi avait été donné par un indic habituel, assez fiable mais il fallait croire que l'info était foireuse. Le gang s'était positionné en embuscade à quelques kilomètres des usines d'où partait le train, dans la banlieue de Tekhos mais ... le train n'était jamais arrivé. En revanche, une escouade de l'armée leur était tombée dessus, entrainée par une tarée sanguinaire. Les pirates s'étaient bien défendus mais ils ne faisaient pas le poids face à ce déchainement de technologie militaire avancée. Mace avait lutté contre la folle, une fille mortellement rapide et totalement enragée. Il avait tenu quinze secondes avant de perdre sa tête, proprement séparée de son corps par une lame scintillante. Ca avait été le signe de la débandade et seuls huit d'entre eux avaient survécu ... pour l'instant. Les deux morts avaient déjà clamsé avant d'être embarqués mais maintenant, les survivants se demandaient bien pourquoi ils les avaient récupéré ...

Quitter l'espace aérien de la cité avait été un calvaire et seule la dextérité, curieuse, du pilote obèse leur avait permis de s'échapper. Seulement, ils étaient suivis et nul ne doutait de l'identité de leur poursuivante. Putain d'exterminatrice!!

La station de forage abandonnée qu'ils avaient récupéré était accrochée au flanc d'un astéroïde qui était le plus gros d'un groupe d'une quinzaine. Ils gravitaient les uns autour des autres sans jamais se heurter, dépouillés de leurs substances précieuses par ces humaines avides qu'étaient les tekhanes. La base en elle-même était un complexe s'étendant sur plusieurs niveaux en apparence mais dont les tunnels perçaient le corps rocheux sur des centaines de mètres. Il y faisait froid et seule une petite partie de l'installation était habitable. néanmoins, l'air produit par des machines increvables était respirable quasiment partout ... tant qu'il n'y avait pas de fuite. Les pirates étaient crasseux et l'endroit était à leur image. Les hangars de stockage étaient jonchés de trucs et de machins, de caisses éventrées et d'objets cassés. Si on les disaient riches, c'était bien faux.

Ripper: "Fais gaffe putain!!!!!!!!"

Dans une dernière manœuvre de haute voltige, le pilote franchit le bouclier de protection de la plate forme d'atterrissage et le speeder glissa de travers sur le sol en métal du hangar où jadis se succédaient les transports de marchandises. Il s'écrasa dans une pile de gros tonneaux en tôle et les plia sous son poids. L'instant d'après, les huit types jaillissaient du vaisseau et fonçaient vers leurs quartiers sans se retourner.

Dynamo: "On a besoin de munitions et d'artillerie lourde!!"

Big Jim: "Faut barricader l'accès aux profondeurs et lâcher les bêtes!!"

Boomer: "Non! On file au deuxième pont, de l'autre côté! Et on se barre discrétos avec la deuxième navette."

Hulk: "FERMEZ VOS PUTAINS DE GUEULES BORDEL!!"

Des survivants, Hulk était le moins con.

Hulk: "Personne se barre. On a deux minutes pour réfléchir. Moi, je dis que personne est increvable et que la pute qui nous suit est pas immortelle. Voilà ce qu'on va faire: On ouvre le coffre de Mace et on répand ce qu'il y a dans la mallette cryo dans tout le complexe. Après, on s'éclate. On devait le revendre mais maintenant, on a pas vraiment le choix non? Et si ça merde, alors ouais, on libère les bestioles."

Sparkle: "Putain, pas con!"

Boomer: "J'te suis!"

Ce qu'il y avait dans la mallette cryo, c'était une solution de phéromones formiennes volée à un type qu'il l'avait payée une fortune. Cette solution liquide s'évaporait au contact de l'air et libérait des spores capables de se loger dans n'importe quel organisme après inhalation. L'effet immédiat était une perte totale de résistance psychologique et une chute libre de la force physique. Utilisée comme arme par les formiens, cette solution était redoutable.

Hulk: "Ok, on fonce! Oubliez pas de foutre vos masques! Dynamo! Gork! Vous restez arrière pour retarder la folle le temps qu'on diffuse le bordel."

Dynamo: "Pourquoi nous?"

Personne ne répondit, chacun filant œuvrer à sa survie. Quelques courtes minutes après, Dynamo braquait sur le hangar vide le canon d'une mitrailleuse lourde portative. Il croulait sous les bandes de munitions tandis que Gork terminait d'aiguiser sa vibro-hache dont la lame faisait la moitié d'un homme ... monstrueuse.

Dynamo: "Mon pote, c'te pute, on la raccourcie et on la renvoie à ses salopes!"

Gork: "GRRRRRRRR"

" C'est la dernière fois qu'ils se foutent de notre gueule, vous entendez ? "

Cette expression fut projetée dans l'air avec la même vivacité que le poing de celle qui l'avait prononcée, le tout rencontrant une table et toutes celles qui étaient installées autour. Gill Trustannen n'était pas franchement le genre de femme à faire dans le sentiments pourtant, mais là, elle atteignait un point de non-retour en terme d'accumulation lente et graduelle de la colère. La raison, tout le monde dans la pièce la connaissait : Depuis maintenant plus de trois mois, un groupe de pirate aériens et stellaires s'affairaient à fondre depuis leurs cachettes jusqu'au sol Tekhan, puis de perpétrer des crimes de plus en plus impressionnant. Ils étaient connus auparavant, mais l'escalade dans les actions grandioses et les vols de plus en plus importants les mettait sur le devant de la scène, ce qui faisait particulièrement mauvaise presse pour toute les garantes de la loi et de la justice à Tekhos Metropolis. Les forces de police, les forces armées, non sans parler de certaines mercenaires engagées, toutes se faisaient actuellement traîner dans la boue par des ... des saloperies masculines. Un outrage qui restait pourtant impuni.

" Madame Trustannen, nous comprenons la situation, mais force est de remarquer que ces pourceaux savent y faire. Ces brutes font tellement de dégâts que nous ne parvenons pas à obtenir suffisamment d'éléments pour les tracer, quant à leurs effectifs, les informations sont toutes aussi maigres.
 -  Nous avons plusieurs blessées suite aux rixes avec ce groupe... Certaines ne sont pas belles à voir.
 -  Et alors ? On va continuer de se pisser dessus à l'idée de leur prochaine attaque sans réagir ?
 -  N-non madame mais ... Nous avons perdues quasiment quarante millions en substances et matériels lors du dernier assaut. On peut faire un recours à la chambre des commerces, mais même ainsi, nous serons mortes avant qu'une décision soit prise. "

Les argumentaires s'enchaînaient sans trouver de réponses. Tout le monde allait de ses données sans pour autant apporter des solutions sur le tapis. Si la présidente du groupe pharmaceutique était déjà en train de bouillir intérieurement, autant dire que les comportements de ses partenaires n'allait clairement pas l'aider à se détendre. D'ailleurs, ses doigts frappaient la table dans un rythme régulier mais brutal, laissant entendre le bruit de chaque impact dans la pièce comme autant de promesses d'un futur coup de couperet sur l'ensemble des cous soutenant encore une tête. Ce qui évinçait mademoiselle Dasbech de la liste des futures éliminées, étant donnée que la scientifique avait déjà choisie de télécharger sa conscience dans un ordinateur dernier cri à forme de félin. D'ailleurs, c'est ce petit bijou de technologie qui grimpa sur la table grâce à un bond agile, puis qui profita d'attirer l'attention de tout le monde pour parler de sa voix aiguë et digitalisée.

" Après une rapide recherche sur les éventualités qui s'offrent à nous, je n'ai qu'une seule proposition valable à offrir. Nous ne pouvons attendre que les choses s'améliorent par les décisions de la chambre des commerces, alors ... Je vous propose de tenter de récupérer ce qui nous a été prit.
 -  Et comment ?
 -  Engageons une arme suffisamment puissante pour nous assurer la victoire. "

L'amas de technologie Tekhane redressa sa frimousse de chat replet, puis projeta dans les airs une image. Celle d'une femme aux cheveux couleur de sang.

" Belphégor Mueller. Ses tarifs sont exorbitants, mais nous pourrions nous tenir à flot si nous récupérons ce qui nous appartiens. Nous n'aurons besoin que d'une chose : Nous assurer qu'elle trouve et ramène ce qui nous a été volé.
 -  Miss Dasbech ?
 -  Oui ?
 - Je vous donne carte blanche, sauvez-nous et ... votre place dans la compagnie ne saura qu'équivaloir votre exploit. "

*
*   *

Cela faisait une éternité.

Belphégor marchait au beau milieu d'un petit champ de cadavre, lentement, ses bottines faisant surgir de sanguinolentes gouttelettes à chacun de ses pas. K'leir et Ter'er dans les mains, elle avait eut l'occasion de laisser pleinement ressortir sa haine et sa sauvagerie envers les hommes, s'étant élancée au milieu des balles et des explosifs pour mieux fondre sur ses proies. Trop occupées à vouloir descendre de la fliquette pour se rendre compte du véritable danger auquel ils faisaient face, les premiers avaient finit en morceaux sous la ligne argentée de la tronçonneuse, puis ils avaient tentés de riposter. Mais elle était déjà sur leurs positions, ce qui produisit un terrible, monstrueux, abominable corps-à-corps où les têtes, les viscères, les muscles et les os s'éparpillèrent en tout vent, produisant sur les plaines arides un superbe mais terrifiant nuage rosé. Un climat de mort et de destruction. Belphy se calma uniquement grâce à l'intervention d'une de ses armes, lui rappelant les closes de son contrat. Elle dût baisser le bras, regarder quelques survivants s'enfuir lâchement par vaisseau en direction des confins spatiaux.

C'est ce qu'elle devait accepter. Parce que désormais, elle avait devoir de les prendre en chasse. Sautant dans le cockpit de son vaisseau, la jeune femme se rappela rapidement les divers éléments que l'industrie pharmaceutique DoxLab lui avait demandé : En premier lieux, réduire leur nombre suffisamment pour qu'ils prennent la fuite. Ensuite, les suivre jusqu'à leur cache, puis s'y engouffrer pour achever les survivants et lister tout ce qui se trouvait dans leurs locaux. Enfin, créer une chaîne de renvoi en direction de Tekhos Metropolis pour que l'ensemble de leurs larcins non vendus soient rendus à qui de droit, en l'échange de 10% des éléments volés au profit de la société. Le plan d'attaque avait été monté notamment par l'une des occupante des sièges de l'entreprise, celle-ci visiblement ayant pleine conscience qu'il s'agissait simplement d'une diversion pour que la mercenaire fasse son travail. Un choix tactique audacieux qui aurait pu dramatiquement se terminer, mais qui ici avait eut un tel résultat que la tekhane en tremblait encore de satisfaction.

Mais dans les faits, ce n'était pas terminé. Maintenant qu'elle engageait enfin la seconde partie de sa mission, elle se trouvait aux commandes de son propre vaisseau, pourchassant le speeder qui tentait de la distancer malgré la différence de poids. De certains se targuerait que ça ne faisait pas grande différence dans l'espace... Mais qui dit vaisseau compact dit plus de puissance de propulsion appliquée à la masse. Belphégor était une bonne pilote, savait aussi comment utiliser les véhicules rapides à leur maximum, sans parler des réflexes dont elle était dotée, lui évitant bien des mauvaises surprises. Elle eut l'occasion de les attaquer par deux fois tout du long du trajet, brisant la coque puis certains de leurs modules. Honnêtement, elle eut peur d'en faire trop à un moment... Mais pour son propre bonheur, elle vit leurs signaux s'arrêter enfin de se déplacer sur ses radars, lui laissant le plaisir de comprendre qu'ils avaient enfin atteint leur repaire. La course était fini, place à l'acte final.

Virevoltant entre les débris stellaires, la mercenaire se demandait encore comment elle allait entrer en action. Finalement, le choix le plus calme lui sembla évident, tant et si bien qu'elle se résolut à entrer simplement dans leur hangar, quitte à le faire sous le feu des balles et projectiles en tout genre. L'autre solution aurait put de ralentir un peu puis de s'éjecter pour laisser le vaisseau s'écraser dans la zone d'atterrissage, mais l'idée qu'elle puisse endommager ce qu'elle venait récupérer fut ce qui l'en empêcha. En revanche, point de surprise : tandis qu'elle voyait l'installation minière se rapprocher, encastrée dans l'astéroïde en perpétuel mais lent mouvement, ce fut soudainement un déluge de tir qui percuta la coque de son vaisseau. Son véhicule était rapide, elle tenta donc d'éviter un maximum cet assaut, mais le salopard qui se vengeait de la peur qu'il avait ressenti semblait en avoir gros sur la patate, sans même parler d'une quantité de munition effarante.

Alors elle retourna à son plan moins cordial. Envoyant le vaisseau en direction de l'entrée du hangar, elle  quitta le cockpit tandis que les innombrables chocs que subissait son moyen de transport ralentissait de plus en plus son approche. Pas assez toutefois pour l'arrêter net.

Usant de sa combinaison, Belphégor diminua lentement sa propre vélocité par une force de projection contraire, continuant sa trajectoire tandis qu'elle observait son peux destrier venir percuter le sol du hangar, puis continuer à rouler hiératiquement. Étincelles, gerbes d'aciers et morceaux de vaisseau volèrent en tout sens tandis que la mercenaire aux cheveux de sang entre dans le champ gravitationnel de la station minière, laissant alors la force de traction faire le reste pour la mener vers un juste plancher. Puis, une fois le sol sous ses bottines, elle ouvrit son casque, en déverrouilla la base, pour alors le projeter dans la pièce, au milieu des décombres. Une large et épaisse trace de sang se trouvait sur le sol, finissant visiblement sous les restes enfin immobiles de son vaisseau, tandis qu'un épais nuage de poussières métalliques envahissait le hangar. Elle alluma K'leir et Ter'er, le vrombissement des lames se mélangeant à un chuintement funeste. Puis elle déclencha son communicateur, espérant que ses mots résonnent dans l'ensemble du complexe grâce au système de message à spectre large :

" Mes salutations, pourritures masculines. Permettez moi de me présenter : je suis Belphégor Mueller, mercenaire tekhane. Si vous pouvez l'accepter... Je suis aussi votre mort imminente ! "

Quelque-chose lui sauta dessus. Elle mit son arme sur le chemin, parant l'assaut, avant d'user de ses forces pour projeter son soudain adversaire dans la pièce.

" Et voilà notre premier condamné. "

Chacun savait ce qu’il avait à faire. Tous s’activaient comme si la mort leur collait au cul, ce qui était d’ailleurs bien le cas. Le repère des pirates de l’espace vivait ses derniers instants. Quelle que soit l’issue du combat, ou la tarée gagnait et la station serait surement désintégrée, ou les survivants s’en sortaient mais devrait quitter la zone pour aller pleurer loin, très loin. Rien n’était jouer et la survie de tous se gagnerait en versant des litres de sang.

Dans le hangar, autrefois animé où les gars déchargeaient et comptaient les marchandises volées en picolant de la bière de mauvaise qualité, Dynamo et Gork attendaient fatalement leur poursuivante. Son vaisseau arriva très vite sur eux, fendant l’espace à toute allure.

Dynamo : "Bienv’nue chez moi." marmonna Dynamo, avec son accent à couper à couteau.

L’homme se posa au milieu du hangar et cala la visée automatique de son arme sur son ennemie. L’acquisition de la cible fut répertoriée par un long biiiip et aussitôt, l’humain pressa la détente de la mitrailleuse rotative. Aussitôt, les canons entamèrent une ronde infernale, crachant des projectiles blindés par milliers dans un sifflement strident. L’espace fut zébré d’éclairs, tous parfaitement orientés, faisant mouche systématiquement.

Dynamo : "SALE PUTE ! PRENDS CA DANS TA GUEULE !!"

Beau tir Dynamo mais l’arme était lourde et toi, trop confiant. Il ne vit pas la passagère s’extraire et n’en crut pas ses yeux quand le vaisseau perça le voile de protection isolant du hangar pour s’écraser lui. Il n’eut pas le temps de réagir ni d’avoir peur non plus. La carlingue le broya et le traina jusqu’à ce que la coque de l’épave s’immobilise, laissant sur le sol métallique une longue trainée de sang, de boyaux et de débris humains. La mitrailleuse gisait non loin, une main tranchée toujours crispée sur la poignée. Dynamo venait de perdre son combat … L’équipe chargée de ralentir la folle se trouvait soudainement raccourcie et divisée par deux.

Gork grogna, en retrait de la scène. La Bête, on l’appelait ainsi car personne, même lui, ne savait pas exactement ce qu’il était, entra dans un état de fureur inquiétant. Ses sens bestiaux prenaient le dessus tandis que son instinct le poussait à une violence extrême. Sous ses yeux, un objet plus ou moins rond roula pour finalement s’immobiliser contre un fût rouillé : la tête bien abîmée de son pote avec qui il avait adoré torturé ses victimes, souvent des fliquettes capturées lors de raid ultra violents. La créature serra sa vibro-hache, arme défiant tout entendement en terme de taille et d’horreur et en un bond puissant, parvint à planter ses griffes dans les parois pierreuses du plafond. L’instant d’après, leur tortionnaire entrait, tractée par les systèmes de la vieille station. Superbe était le terme la définissant et la Bête en eu la bave au lèvres. Gork allait l’exécuter puis sans servirait comme d’une poupée sexuelle tant qu’elle serait encore chaude. Il se laissa tomber sur elle alors qu’elle s’avançait. La hache pourfendit l’air, prompte à la décapitation. Pour Gork, il n’était pas nécessaire que la fille ait encore sa tête pour la baiser. Mais s’il était rapide, elle l’était encore plus et leurs armes se heurtèrent en libérant des éclairs crépitant d’énergie.

La Bête hurla après avoir été repoussée et revint à l’attaque en brandissant sa hache bien haut.

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Plus loin, dans les profondeurs de la station, les autres pirates ne perdaient pas de temps. Hulk jura. Le nouveau chef auto désigné du groupe regardait via l’interface d’une tablette le carnage dans le hangar. Elle allait bien trop vite, était bien trop efficace. Dans le bureau de l’ancien boss, Mace, il déverrouilla le coffre et en sortit une mallette cryo qu’il manipula avec précaution. Il ajusta son oreillette et prévint les autres.

Hulk : "Les mecs, elle va trop vite, j’balance les phéromones dans le système d’aération, foutez vos masques ! Sparkle, t’en es où ?"

Sparkle : "C’est prêt !"

Hulk : "Dès qu’elle passe dans le complexe, tu fais péter ! On la piège avec nous, elle bouffe des phéromones et on la défonce !"

Sparkle était l’artificier de la bande, complètement cramé. Même mort de trouille, il se marrait. Et quand effectivement, la tueuse s’engouffra dans les profondeurs du complexe, il déclencha les explosifs qu’il avait posé à la hâte pour interdire toute marche arrière. Elle apparut devant lui et il brandit des détonateurs. Le couloir était piégé.

Sparkle : "Dis bonjour à papa puputte !"

Cet abruti avait oublié de mettre son masque …

De son côté, Hulk venait de briser deux fioles glacées retirées de la mallette cryo. Il les avait balancées dans le conduit d’alimentation en air de la base et espérait que l’effet soit rapide. Ensuite, il brancha les connectiques de ses tempes à une centrale de gestion de la base pour configurer une nouvelle ligne de code. S’il mourrait, les cages retenant des abominations sans noms au premier niveau s’ouvriraient, libérant des choses monstrueuses et avides. Il fut très vite rejoint par Ripper, Boomer et Gorek. Tous étaient armés.

Boomer : "J’ai préparé la navette de secours."

Ripper : "J’ai … chié dans mon froc."

Gorek ne dit rien.

Hulk : "Où est Big Jim ?"

Ripper : "J’l’ai vu avec une masse dans un couloir pas loin. Il s’était allumé un de ses cigares qui pue et il m’a dit qu’il attendait la folle. J’crois qu’il veut crever… Il a dit qu’on a pas une chance car Belphégor Mueller est là."

Tous étaient équipés de masque aussi personne ne vit l’expression de Hulk. Quand la tueuse s’était présentée via l’intercom, il avait pensé la même chose.

Féroce, bestiale, complètement enragée. Voilà les adjectifs évidents de la créature qui venait de fondre sur la tueuse aux cheveux de sang, qui avait tentée de la décapitée en espérant la prendre par surprise. Malheur pour celle-ci, Belphégor ne fait pas vraiment dans l'imprudence quant elle est en mission. Ses yeux sont habitués à observer là où sa conscience ne la préviendrait pas d'un potentiel danger. Les crépitements scintillants qui passent devant elle ne suffisent clairement pas à la faire reculer tandis qu'elle projette son adversaire en arrière, usant de la puissance de ses épaules et de son buste, avant de se positionner, droite, en direction de ce nouvel ennemi. La créature beugle, produit quelques cris gutturaux laissant entendre le tout de son attitude bestiale. Puissante, vive, agile, sûrement capable de quelques tactiques élémentaires sinon elle aurait depuis longtemps perdue la vie au mains des forces de police de Tekhos. Le type de confrontation que la mercenaire ne pouvait pas vraiment craindre, surtout alors qu'elle était dans une merveilleuse maîtrise de ses capacités.

Elle provoqua cette chose, ne fut même pas sûre qu'elle avait comprit le sens de ses propos... Mais voilà que la masse de muscle simiesque s'ébranla pour lui foncer de nouveau dessus, sans le moindre artifice. Pauvre être perdu dans sa propre rage.

La hache chantait en fendant l'air, un son qui fut largement suffisant pour que Belphégor en perçoivent le mouvement. Quand le coup monstrueux voulut lui happer à nouveau ce qu'elle possédait au-dessus des épaules, elle laissa ses jambes se relâcher, s'aplatissant en direction du sol pour y abattre sa main, de façon à immédiatement se placer en position offensive. Puis elle se fendit en avant, glissant sinueusement entre les jambes de la monstruosité tandis que son arme pourfendit l'air, rencontrant la patte de son ennemi sous le genoux, puis le broyant dans le mouvement, arrachant chair et os dans un éclat sonore moite. Le temps qu'elle se positionne pour un nouvel assaut, sa victime est partie en avant pour se rattraper au sol, ne pouvant faire plus que de se maintenir d'un bras pour ne pas embrasser l'acier du hangar et agiter son arme en tout sens, espérant que l'assaut hiératique lui évite de se faire à nouveau agresser. Il beuglait et hurlait, tel un pourceau qu'on amènerait à l'abattoir. Malheureusement pour lui, Belphégor ne comptait pas faire durer le plaisir, surtout qu'elle en avait bien d'autres à éliminer.

Elle s'élança après le passage lourd de la vibro-hache, plaça son pied de manière à prendre appui à l'aisselle de la créature, puis y mit le poids de son corps avec l'élan, repoussant la créature en direction du sol pour l'y aplatir. L'instant d'après, elle plantait sa tronçonneuse dans l'omoplate opposée de la bête pour l'enfoncer à mi-distance, clouant l'être dans le sol du quai. Son puissant adversaire entamait de produire quelques gargouillis disgracieux, détrempant le sol d'un mélange de morves et de larmes de douleurs, non sans parler de la bave qui écumait ses lèvres depuis le début de l'affrontement. Son pied bloquant toujours l'articulation, la mercenaire relâcha son autre arme et attrapa alors le poignet de la créature simiesque, puis tira dessus en un mouvement sec. Les os se disloquèrent, puis la chair et les muscles se mirent à lâcher tandis qu'elle lui arracha cet appendice, se délectant instinctivement des soubresauts et des gémissements pitoyables de ce premier mort. Enfin, il ne l'était pas encore certes, mais ce n'était que l'affaire de quelques secondes, elle pouvait bien se permettre de le définir ainsi.

" N'oublie jamais, même si tu reviens un jour à la vie. Tu t'es infligé cela tout seul. "

Et d'un swing magistral, elle abat l'extrémité du bras arraché en direction de la tête de cette horreur simiesque, emportant celle-ci dans un pivotement sordide résultant en un craquement glaçant. Récupérant ses armes, la mercenaire sautille du cadavre pour remettre pied sur le sol du quai, puis se remet en chemin vers les profondeurs de la station, laissant derrière elle la forme désarticulée de la Bête, son visage tourné à 210° vers l'arrière, la moitié de la mâchoire arrachée par le choc de son propre bras.

*
*   *

" Dis bonjour à papa puputte !
 -  Salut Puputte. "

Depuis qu'elle avançait dans le complexe, deux explosions déjà avaient malheureusement tentée de l'emporter sous quelques tonnes d'aciers et de gravats. Malheureusement pour l'artificer hilare devant elle, Belphégor n'avait pas la sottise de ne pas remarquer bombes et fils qui se trouvaient sur son chemin, aussi avait-elle tout simplement usée de son agilité naturelle pour progresser à pleine vitesse, notamment en fusant l'usage de ses deux jambes améliorées. Les deux bijoux étaient d'ailleurs encore en activité, la tueuse de Tekhos semblant avoir désormais à la place des guiboles deux productions technologiques particulièrement fines, élégant mélanges de pistons et de tensos-accélérateurs dont la forme pouvait presque rappeler les pattes d'une gazelle. Toutefois, face au malade équipé de ses détonateurs, elle n'en fit pas usage. À l'autre bout du couloir, il aurait le temps de déclencher ses explosifs tandis qu'elle était à mi-chemin, alors la mercenaire aux cheveux de sang préféra faire usage d'une feinte des plus efficace. Elle fit mine de s'abaisser, prête à fendre l'air comme une flèche, comme si elle se préparait à réduire l'écart entre eux deux d'une seule enjambée.

Mais à la place, dans cette position qui permettait avec la distance de dissimuler une partie de ses membres, elle replaça son bras en dessous de son corps. L'instant d'après, elle se projeta vers le haut, pivota sur elle-même, accumulant un peu de force centrifuge supplémentaire... Puis banda ses muscles et projeta son arme plutôt que sa chair, envoyant K'leir filer comme une fusée sur son adversaire. L'hilare n'eut pas le temps de s'esclaffer, ni de bouger par ailleurs : une fraction de seconde suffit pour que l'arme lui transperce la gorge et le visage en longueur, jusqu'à l'arcade sourcilière, emportant le reste de son corps comme une poupée de chiffon afin de planter celui-ci dans le mur qui se trouvait derrière. Chose honorable et impressionnante, Belphégor remarquera une fois de nouveau sur le sol et sur ses deux jambes que l'être n'avait même pas lâché ses détonateurs. Comme quoi, même dans la mort, il y en a pour rester obnubilés par leurs ridicules passions.

" Adieu Puputte. "

La voilà qui reprend donc ses déplacements. Traversant le couloir, elle récupère par simple plaisir deux des bombes qui se trouvaient de manière accessible le long des murs, puis atteignant sa nouvelle victime, elle récupère sur lui le détonateur courte distance ainsi que son arme. Voir cet abruti choir au sol mollement est un vrai plaisir, même si l'on doit avouer que la tâche de sans sur le mur est peu spectaculaire, surtout pour une des exécutions de la mercenaire. En revanche, le bruit de pas provenant du couloir de droite pourrait peut-être corriger ce manque d'esthétisme ? Belphégor se retourne lentement en direction du coude, observant alors la figure ventripotente et barbue lui apparaître d'un pas assuré, quoiqu'un peu lourd. Cela sous-entendait une forme de défaitisme suffisant pour que la tueuse de Tekhos, amusée par cette approche, vienne poser une main à son flanc, la poignée de son arme toujours en main, avant de targuer sa nouvelle victime de quelques paroles acides :

" C'est fou, un vrai cimetière cette station, on y croise des cadavres en chaque recoin.
 -  Ferme ta gueule, chienne de Tekhos. J'vais t'pourrir comme j'ai pourri chacune des petites traînées qu'il m'a été donné d'capturer !
 -  Oh mon dieu, un cadavre qui parle ! "

Le biker spatiale n'a visiblement pas eu besoin de stimulation supplémentaire pour se jeter sur elle, levant la lourde masse qu'il avait en main dans l'espoir, sûrement, de lui asséner un coup afin de pouvoir la mettre hors d'état de nuire. Le problème, c'est qu'il était lourd, pataud, sûrement au détriment d'une certaine force qui aurait put avoir une importance s'il n'était pas en face d'une créature largement plus dangereuse et anormale que lui. Dès qu'il fut à portée, Belphégor se jeta sur un mur pour prendre appui, puis se permit un rebond, prenant de la hauteur avant d'élancer une de ses jambes mécanique droit en direction du visage de l'homme. L'acier percuta lourdement son visage, l'emporta jusqu'au mur pour l'y écraser avec cruauté, la sensation même ressentie par Belphégor étant que les os de la tempe à la mâchoire avaient cédés sous le choc des deux surfaces. Pourtant celui qui aurait dû s'effondrer releva d'un coup sa main, attrapa la patte artificielle pour emporter le corps de la mercenaire, alors en plein air et sans soutien, puis chercha à l'abattre sur le sol de toutes ses forces.

Pas le choix, Belphégor désactiva la transformation de ses jambes pour brusquement réduire la taille de ces dernières, se rapprochant alors immédiatement du biker ... Pour contorsionner son buste, donner un puissant élan gauche afin d'amener son arme avec sauvagerie sur le cou de cet homme inconscient de sa mort immédiate.

La tête sauta. Le mouvement initial perdit de sa violence. Belphégor rencontra le sol violemment, mais point avec tout l'aplomb qu'il aurait initialement dû. Libérant calmement son pied de la poigne de cet homme, elle se secoua un court instant en fronçant les sourcils, puis observa le visage décapité. Grossier et masculin, aberrant de laideur. Toutefois, la marque de sa patte mécanique montrait bien que le cerveau à l'intérieur de sa boîte crânienne aurait dû être transformer en une flasque et putride confiture avant même qu'il n'ait eu l'occasion de mouvoir son bras. Avait-il consommé un quelconque dopant ? Instinctivement, la tueuse se mit à humer l'air, cherchant d'une manière ou d'une autre à détecter si quelques restes olfactifs d'une substance quelconque se trouvait sur le cadavre du barbu. Malheureusement, rien de cela, la seule preuve qu'elle en eu fut visuel, notamment en constatant les pupille dilaté de l'homme, maintenant que ses lunettes de soleil avait volée au loin. Quelque-chose l'avait affecté, mais quoi ?

En tout cas, elle même commençait à montrer des signes de fatigue. Son souffle s'écourtait, son corps lui envoyait quelques signaux légers de tensions et d'échauffements. Bon, elle en avait eu la moitié... Fini de jouer. Les prochains allaient goûter aux armes de leurs collègues, ça allait accélérer un peu le processus.

" Il est temps de leur montrer que ces explosifs peuvent très bien se retourner contre eux. "

Ripper : "Alors ? T'as un visu sur Sparkle et Big Jim ? Ils l'ont fumé ?"

Hulk releva les yeux de sa tablette et ne put cacher son expression pessimiste. Encore une fois, Mueller venait de prouver que sa réputation de machine de guerre inarrêtable n'était pas usurpée. Les deux pirates n'avaient même pas été un obstacle pour elle. Elle les avait éliminé aussi simplement que si elle avait écrasé deux cafards. Hulk savait très bien qu'un jour, Mace et sa petite bande paieraient le prix fort pour s'en prendre aux tekhanes. Ces maudites femelles étaient bien trop fières pour accepter qu'un groupe de mâles foutent la pagaille dans leurs affaires. Leurs premières tentatives contre eux s'étaient soldées misérablement par des carnages inutiles : les petites policières de l’État ne faisaient pas le poids face aux pirates et celles qui avaient survécu aux affrontements et qui avaient été capturées avaient servi de poupées sexuelles jusqu'à ce qu'elle claquent. Leurs cadavres avaient été donné ensuite à bouffer aux monstres que la station abritait. Si Mueller était assez robuste pour passer la prochaine épreuve, elle en trouverait sûrement des restes dans les prisons des Bêtes.

Le nouveau chef de ce qui restait du gang, c'est à dire quatre pauv' trouducs, n'était pas moins pervers que ses prédécesseurs. Hulk était juste plus réaliste, plus réfléchi. Fatalement, après les fliquettes, on enverrait du lourd. Mais cela n'avait pas été suffisant et Mace avait violé la commande du détachement de l'armée pendant des semaines avant de la balancer dans l'espace après une mauvaise cuite. A ce moment, Hulk s'était dit qu'il serait peut être bon de se barrer et de déserter les rangs mais … il ne l'avait pas fait. L'appât du gain, ne pa savoir où aller ou encore croire que le groupe pourrait être encore plus fort (en rêve) l'avait fait rester. Et à présent, plus de police, plus d'armée, juste la Mort incarnée femme et sacrément énervée …

Hulk : " Ce con de Sparkle a voulu jouer et elle l'a démoli. Big Jim a tenu dix secondes de plus mais … elle l'a buté."

L'homme regarda encore une fois l'enregistrement de la tablette et un léger sourire marqua son visage. Il repassa encore une fois la bande au ralenti.

Hulk : Elle ralentit, elle est moins rapide."

Ripper : "Super ! Et ça doit nous rassurer ? Ca y est, elle joui au ralenti donc on a plus rien a craindre ? Mes couilles !"

Boomer : "J'te le redis Hulk, on devrait s'barrer, la navette est prête."

Hulk n'hésita qu'un instant. Ouais, fuir était enviable. Mais son côté mec poucrave fut le plus fort.

Hulk : "Les mecs, fermez vos gueules ! Encore vingt minutes et elle est foutu. On a juste à pas se faire gauler. On connaît l'endroit pas elle. On va la faire courir et ça va la gonfler, et si elle monte en pression, l'action des phéromones sur son organisme sera plus efficace."

Tous avaient peur même Gorek. On affrontait Belphegor Mueller une seule fois dans sa vie, pas deux. Et là, il y avait peut être une micro chance de pouvoir éliminer cette peste de l'espace tekhan. Le groupe serait auréolé de gloire par toutes les autres équipes de pirates. Ils approuvèrent donc et le jeu du chat et de la souris commença. Hulk suivait la progression de la tueuse par les caméras et même si elle en détruisait, il y en avait toujours une autre pour prendre le relais. Le chef transmettait à ses gars la position de la fille et à distance, ombres fugaces, ils l'interpellaient avant de se barrer en courant. Courir avec un masque sur la poire était difficile mais quand on avait au cul un truc aussi flippant que la tarée de service, on faisait abstraction des difficultés. Et curieusement, malgré son énorme bide, ce fut Boomer qui courut le plus vite, trop conscient de son handicap abdominal.

Vingt minutes, c'est ce qu'il leur fallait et ils y arrivèrent. Il était temps car dans les oreillettes intercom, on n'entendait plus que la respiration tonitruante et saccadée du gros pilote.

Hulk : "Elle est sèche les mecs, dans l'entrepôt B. Je la vois à genoux. Elle doit avoir un volcan entre les cuisses et elle nous attend pour une bonne rincée … On se retrouve là-bas !"

L'entrepôt B n'était rien d'autre qu'un vaste espace creusé dans la roche et d'où partaient avant des myriades de wagonnets miniers vers les profondeurs de l'astéroïde. Il s'y croisait de nombreuses voies de rails dorénavant rouillés, de wagonnets renversés, de tas de cailloux et de vieilles machines d'extraction. La lumière y était crue et blanche,  diffusée par de vieux néons toujours actifs. C'est là que la tueuse avait cédé aux toxiques, que son corps avait réagi à l'appel de la luxure.

Ripper : "Ok, on se trouve là-bas, on la nique vite fait et on l'élimine ok ? Y'a un broyeur à minéraux à l'entrepôt B qui marche encore."

Hulk : "Ca m'va."

Les quatres pirates arrivèrent chacun d'un passage différent. Ils se chiaient dessus mais la vue de leur ennemie prostrée les rassura. En vérité, elle n'avait pas l'air si terrible ainsi. Ils l'encerclaient, à bonne distance quand même, et chacun tenait une arme braquée sur elle.

Ripper : "Tu sens l'fion salope. T'es prête à pomper ?"

Boomer : "J'espère que t'aimes le gras parce qu'avec moi, tu va sen bouffer."

Gorek ne disait toujours rien mais de tous, il était le plus bestial, le plus cruel. Quant à Hulk, il analysait la teneur de l'air en phéromone avec un appareil dédié. L'aiguille cherchait à pousser au delà du rouge.

Hulk : "Elle est mûre les mecs, reste plus qu'à la cueillir."

Ils s'avancèrent ensemble pour la curée.