Je vous ai déjà dit que je détestais les patrouilles dans la zone contestée ?
Bon et bien maintenant, c'est fait, j'en ai soupé un paquet de fois et sois elles étaient d'un ennui profond, soi cela tournait mal. Mais ça c'étaient juste les patrouilles en général, les patrouilles dans la zone contestée était pire. Avec toute la magie de guerre et les combats qui ont eut lieux ici, c'est bourré d'instabilité, la preuve de la dernière fois avec l'hôtel étrange.
On était donc une quinzaine réglementaire, tous en équipements, pour une fois j'avais mis un casque, histoire de ne pas me faire réprimander plus que de raison, un chapelle de fer basique. On devait patrouiller à proximité du pont, l'une des pires zone à mon goût, mais bon, le devoir était le devoir. Pourquoi la pire ? Et bien à cause du " fleuve " qui le traverse, en matinée et en début de soirée, il y avait presque tout le temps du brouillard à cette époque de l'année, donc moins facile de voir l'ennemie, plus facile de se perdre ou de se faire sauter en sortant du rang.
Le rang ? Merde le rang ! Ils sont où c'est idiot ? Je me rendais compte qu'à trop rester dans mes pensées en regardant autour de moi, je n'avais pas remarqué ne plus entendre le bruit de mes frères d'armes, et la purée de pois n'aidait pas du tout. Criez pour les retrouver ? Une idée qui m'avait traversé l'esprit, mais qui était très vite partie, c'était un coup à me faire de nouveau tirer dessus. Mes mains se serraient sur la hampe de ma lance en continuant de marcher, en suivant mon cap tout en donnant un rythme plus rapide à mes pas, peut-être que je les rattraperais s'ils étaient devant moi.
Je détestais cette situation, je ne le sentais pas du tout, ce fichu brouillard du fleuve, cette zone maudite, quand est ce que cela en finira hein ? Je me disais que je serais sûrement six pieds sous terre avant que cela n'arrive, grimaçant légèrement à cette pensée. Mais c'est quelques minutes plus tard que la tentative de retrouver ma patrouille devenait de plus en plus étrange. Le ciel légèrement gris bleuté devenait de plus en plus sombre, faisant disparaître cette ambiance et cette odeur, cette odeur que je ne pouvais malheureusement que reconnaître. Je déglutis un instant, mon cœur pompant un peu plus rapidement sous les souvenirs qui me traversait. Quelle odeur me demandez vous ? Celle d'un incendie, d'un brasier, mais pas un simple feu de forêt, non, il y avait cette odeur qui suivait, cette odeur qui vous prend aux tripes des que vous savez ce que cela est, l'odeur des corps calciné.
Est-ce que ma troupe avait marché sur une mine arcanique ? Non, je l'aurais entendu et je l'aurais vu, même a travers le brouillard. La brume commençait à se lever et il se mit doucement à neiger, neiger, non, il ne faisait pas assez froid et surtout, les flocons ne fondait pas sur mes habits. C'est là que j'ai commencé à voir où j'étais, des ruines, un village incendié, la terre calcinée, les toits disparus, de la cendre à foison des restes de poutre noirs comme du charbon finissant de se consumer.
" Bordel ou est ce que je suis encore "
Fut la phrase qui sortit difficilement d'entre mes dents, un murmure plaintif sous un paysage qui réveillait bien trop les souvenirs de la guerre, tout mon corps me criant de me barrer de là, tout mon corps se mettant en état d'alerte. Mais je continuais à marcher, je savais qu'il n'y avait pas de village sur la zone contesté, je savais que je n'étais plus dans mon royaume, donc il me fallait des réponses et un moyen pour rentrer. Mes pas marquaient la cendre au sol et, fut un instant, je pus voir d'autre trace. Mes frères d'armes ? J'en doutais, aucun ne venait de ma direction et ceux que je pouvais voir allait dans le sens contraire du village, enfin, de ce qu'il en restait. C'est là que j'entendis quelque chose, comme un murmure plaintif. Il y avait quelqu'un de vivant dans le coin, un survivant ? Peut-être. Un piège ? Peut-être aussi.
Je me maudissais un peu à cet instant, regardant autour de moi avant de me mettre à marcher en direction de ce qui me semblait être des pleurs. Je longeais ce qui restait de mur debout, je surveillais autour de moi, la zone était encore étouffante de chaleur et les cendres tombante et volante me prenait le nez et la gorge, mes yeux me piquait, tout ça ne m'avait vraiment pas manqué, j'en avais des visions du passé, de mes amis défunt, je dus me forcer pour ne pas tomber dans la panique, Je suis seul, je n'ai que moi même à sauver, voila ce que je me répétais en boucle en continuant d'avancer, le coeur frappant avec force et vitesse sous mon gambison.
C'est au détour d'un tas de pierres que je l'ai vu, la personne d'où les pleures venaient, une femme, debout, près d'un tas de cendre, des habits plutôt propre, je n'aimais pas du tout ça et je m'insultais moi-même en cet instant dans ma tête.
Je vérifiais au cas où mon équipement, le blason du royaume sur mon côté droit, mon épée bien dans son fourreau, ma dague dans mon dos, ma lance bien en main, je décidai d'avancer, mais si mon instinct me disait de partir dans la direction opposée.
" Madame ? Vous allez bien ? "
Fut la première chose qui me vint à dire, portant ma voix parmi les ruines, sachant très bien ce que je demanderais par la suite.