Lorkhan avait l’habitude des réactions des mortels. Souvent, ceux-ci s’indignaient. Ils pensaient même pouvoir lutter. Se rebeller, se défaire de la fatalité qui les attendait. D’autres se soumettaient entièrement en comprenant sa nature divine, comprenant bien qu’ils ne pourraient échapper à un être supérieur. Lorkhan était ainsi. Immortel, éternel, omniscient… et doté de terribles pouvoirs. Aucun mortel n’était sans doute capable de lui résister. S’il avait déjà pu croiser de formidables êtres, Lorkhan finissait toujours par les faire ployer d’une manière ou d’une autre. Comment un simple mortel pourrait-il rivaliser avec un être dont l’existence remonte à la création même du monde ? Comment tuer ce qui est immortel, et combattre de qui est invincible ? En un sens, Lorkhan représentait le destin. Un destin funeste.
“ Vraiment ? “
Il s’avança, marchant sur l’eau. Lorkhan renvoyait tout de la déité. Grand, haut de deux mètres et large d’épaules, le dieu n’était vêtu que d’un kimono gris dont le col ouvert laissait transparaître ses puissants muscles pectoraux. Mais plus encore, une terrible aura émanait de lui, une aura caniculaire et si lourde qu’il pourrait faire ployer même le sol plus bas que terre. Telle était la représentation physique du dieu de la domination: Inéluctable.
“ Tu ne peux pas me mentir. “
Dit-il à mesure qu’il approchait, pas à pas, prenant un temps qu’il savait infini devant lui. La fée pouvait sentir son corps lui crier quelque chose, une envie folle de se joindre à lui, de goûter sa chair et offrir son corps aux pires décadences possibles. Son esprit, lui, restait pourtant intact et Leilani restait libre de ses choix. C’était justement ce qui plaisait au dieu: à quel point allait-elle pouvoir résister à ses pulsions sexuelles désormais débordantes ?
“ Je suis un dieu. Je gouverne les rois. “
Annonca t-il finalement en s’arrêtant droit devant elle, toisant du regard la petite fée de ses quatres yeux perçants. Elle ne pouvait intimement pas le contredire, tout lui dictait qu’il s’agissait bien d’une entité divine. Et qu’elle ne pourrait donc pas lui échapper malgré toutes ses espérances futiles…
“ Et je peux sentir ton désir. “
Lentement, il pointa du doigt la beauté, touchant de l’index son cou. Instantanément, elle put sentir son corps pris d’une chaleur torride, l’excitation en était à son paroxysme, à tel point que l’orgasme n’était plus si loin tant son corps lui criait de la satisfaire.