Être un dieu ne signifie pas être libre, n’avoir aucune entrave ou contrainte. Certes, cela est bien amoindri par rapport aux mortelles, mais les divinités possèdent aussi leur lots d’obligation, celle inhérente à leur fonction dans un panthéon, mais comme les mortels, celles qu’ils viennent s’imposer deux mêmes. Dagda faisait parti de cette deuxième catégorie, il s’était imposé des obligations personnels, qu’il assumait pleinement et faisait toujours avec entrain, même quand cela signifiait devoir se lever aux aurores pour cela. Un peu comme aujourd’hui et tous les jours de la semaine quand il était présent dans son domaine divin.
Pourquoi se lever si tôt ? Simplement pour entretenir son domaine et prendre soin de toute la faune et flore présente sur ses terres. Certes, il usait de la magie pour une bonne partie du travail et gagner du temps, mais un tel royaume demandait de l’entretient et surtout il accordait beaucoup de temps à connaître l’état de chaque sujet végétal ou animal présent sur son domaine.
Alors que le soleil offrait ses premiers rayons, le colosse vert était déjà debout venant de finir un copieux repas et une séance de sport juste avant. C’était à se demander à qu’elle heure il avait quitté son lit pour être aussi productif dès le matin. Maintenant qu’il est était possible de voir clair pour sa personne, il se disait qu’il était enfin temps de mettre la main à la pâte et de partir s’occuper de son somptueux royaume. Sur sa peau verte, il ne vint alors qu’à enfiler un pantalon de travail d’une couleur terre sèche, moulant parfaitement sa carrure, mais lui offrant toute de même une certaine liberté de mouvement. Et pour compléter cette simple tenue, il ne portait qu’un imposant chapeau de paille. Cela lui offrait une carrure de paysans assez sommaire, mais lui convenait parfaitement, il se sentait à l’aise et pleinement dans son élément pour le coup.
Avant de sortir pleinement de sa demeure dans les arbres, il fit tout de même un tour auprès des plantes, des arbustes et simplement des plantations diverses et variées présentent dans son domaine. Il possédait énormément de serre et de pot perdu à droite à gauche de sa demeure. Il prit le temps de discuter avec ces dernières, les arroser, les complimenter. Il prélevait aussi les ressources dont il avait besoin pour ses propres production et sa consommation. Il soignait aussi celle qui était malade et retirait celle ayant atteint la fin de leur cycle. Un moment long, mais qui apportait une certaine sérénité à la personne divine qu’était Dagda.
Enfin, il pouvait se mettre au travail et partit naviguer dans les champs et forêt avoisinante. La vie dans son domaine était particulier. Il possédait bien des potagers, des endroits où il venait à gérer lui-même ses plantations, mais sans transformation, il leur dédiais simplement un endroit dans cet espace pour elles, il gère certaines maladies , mais n’use jamais de produit chimiques, simplement de certaines espèces ou de terrain particulièrement propices, en clair il respecte la nature comme le ferait un druide. Il ne prends jamais plus de ce dont il a besoin et replante toujours en conséquences. Il en va de même pour les animaux et surtout la viande. Cela serait mentir de dire que ce dieux n’est pas, pour le dire vulgairement un viandard. Pourtant, il ne tient aucun élevage. Il prélève simplement ce que la nature ose lui donner autant par le cycle de la vie et de la mort, que la chasse. Et même durant ces chasses, il fait bien attention à ses cibles, jamais de mère, ni durant les périodes de reproduction. Il fait toujours le nécessaire pour que même dans la chaîne alimentaire le respect perdure.
Il repensait à cette équilibre tout en venant s’occuper des divers champs autour de chez lui, regardant l’état des sols, le comportement des diverses fleurs, certaines naturelles, d’autres ayant clairement des origines magiques pour ainsi dire. Il est clair que vu l’endroit la nature allait forcément assimiler certains de ces traits. Il était tout sourire, heureux de voir que tout semblait bien se porter dans le coin de son domaine. Il pouvait alors continuer sa route et se plonger dans l’imposante forêt de chêne centenaire qui résidait ici. De sublime chêne blanc, atteignant dans la moyenne entre trente à quarante mètre de haut. Dagda s’était rendu ici pour une raison toute simple, un des chênes présentait une maladie qui le rongeait de l’intérieure. Le Dieu-druide avait fait son maximum et espérait que ce dernier serait soignée. Il venait simplement vérifié l’avancé de la situation.
En arrivant devant celui-ci, le magicien perdait petit à petit de son sourire, l’état de l’arbre ne s’était aucunement arrangé, au contraire il déclinait de plus en plus. La maladie avait même gagné les racines et inquiétait le mage, la maladie allait possiblement gangrené d’autres arbres prochainement. Il ne pouvait laisser cela arriver, il se devait de déraciner l’arbre et surtout le retirer de la forêt. Il commença alors un travail de longue haleine pour le coup, usant de la magie, mais restant impressionnant.
Par l’usage de la magie, il vint simplement à dégager la terre autour des racines et venir retirer celle proche des autres arbres pour éviter la contamination. Ce fut le travail le plus long pour le coup, les racines étant profondément ancré dans le sol. Quand il eut terminé cela, il mit en oeuvre sa divinité et la force qui allait avec. Ses doigts vinrent saisir l’épaisse écorce de l’arbre. Il commença alors à serrer ce dernier, son corps venant se tendre, se congestionner et surtout s’enfoncer dans l’écorce de l’arbre. Il venait d’affermir sa prise, il pouvait à présent tirer, soulever l’arbre pour finir de le déraciner. À mains nu, Dagda était entrain de soulever un arbre d’une trentaine de mètre et cela sans vraiment donner l’impression de forcer.
Une fois ce travail terminé, il vint à coucher l’arbre et commencer à couper toutes les branches le parsemant. Il jetait les branches dans le trous fait par la souche manquante. Il comptait laisser les fruits de l’arbre, les feuilles et les branches encore saines se décomposer, nourrir le sol et peut-être donner naissance à une nouvelle progéniture. Après cette effort, il vint à retrouver le sourire. Et vu l’heure, il était temps pour lui de rentrer à la demeure, surtout qu’il avait du bois à couper. Il vint donc à saisir l’arbre et le laisser reposer sur son épaule partant ainsi, donnant l’impression que cette scène était tous ce qu’il y a de plus naturel.
Sur le chemin du retour, sifflotant tranquillement, il vint à ressentir comme une perturbation dans son domaine. On venait d’y entrer et aucunement par la grande porte. Par une passerelle dérober, mais un des nombreux vestiges de passage dans son royaume et qui semblait encore fonctionner et réagir de temps en temps. Le dieu devait donc connaître la nature de son visiteur et déterminer ou non le potentiel danger de ce dernier. Toujours son arbre sur l’épaule il se mit en route vers l’épicentre de sa perturbation. À pas lent, il n’était pas pressé, l’intrus ne semblant pas véritablement bouger ou se presser vers sa personne. Petit à petit, il vit se dessiner une ombre et au fur et à mesure qu’il se rapprochait, il devait sans doute se faire voir ou ressentir par la personne au vu de sa carrure impressionnante. À moins que la personne soit vraiment perdues dans ses pensées. Une fois à sa hauteur, il put dessiner rapidement la silhouette de l’intrus ou plutôt de l’intruse et déterminer ainsi qu’il s’agissait d’une femme. Il prendrait le temps de la détailler plus tard, il se permit alors d’ouvrir la conversation.
« Bien le bonjour ! Je vois qu’une invitée surprise s’est perdu dans mon domaine. Réponds à ma simple question. Es-tu ici en amie ou tes intentions sont tout autres ? »
Au vu de sa phase, on pourrait penser qu’il venait à la menacer, mais son timbre de voix était terriblement doux et il affichait un grand sourire sur le moment. Il se montrait agréable et viendrait à changer selon le but de la jeune femme.