L’impatience, la fraîcheur de la tendresse entre deux jeunes femmes, amies de nouvelle date, autant de choses que ces deux demoiselles ne pouvaient pas vraiment comprendre, non sans y participer avec toutes les plus belles volonté du monde. Mayori, dès qu’elle put voir le doux visage de sa belle camarade de passion, ne se sentit plus qu’allégresse et bonheur, ayant pour simple envie de lui sauter au cou sans vraiment s’en rendre bien compte, et pourtant les bonnes manières lui rappelèrent qu’elle ne pouvait pas vraiment se comporter ainsi en société, cela n’aurait pas été sage de sa part. Pour autant, elle accueillie son amie avec la plus franche et rayonnante manière d’agir possible, le sourire jusqu’aux oreilles, les joues roses de bonheur, le regard rivé sur les deux prunelles d’ambre de Raphtalia. Elle ne tint pas en place, et se para de quelques hâtives paroles pour engager immédiatement la discussion avec sa comparse amatrice de plante, le temps que cette dernière la rejoigne pour qu’elles se trouvent l’une et l’autre en tête-à-tête !
« Mayori !! Bonsoir, je vais très bien et toi ? Non, ne t’inquiète pas ma journée c’est bien passé et en plus Madame Rose m’a félicité de mon travail, elle m’a dit que je faisais presque plus mourir de plantes… Et ça c’est grâce à toi, à tous les conseils que tu me donnes, alors merci beaucoup !!!
- Oh non allons ne dis pas ça, j’essayais juste de t’aiguiller, et puis … Tu el dois à toi, à ton dur travail. Toutes mes félicitations Raphtalia ! »
Il était difficile de se contenir, même pour Raphtalia. Tellement hâtive dans leurs retrouvailles, les deux parlaient à une telle vitesse que n’importe qui d’extérieur à la discussion s’en trouverait amusé, contemplant en cette instant la forme la plus honnête d’appréciation qu’il était possible d’observer en ce monde. Les deux se répondait si vite que cela aurait put donner le tournis à certains, mais elles avaient tant à se dire, tant à se raconter, de si belles choses par ailleurs. Cela pouvait d’ailleurs être les questions les plus anodines du monde, les échanges les plus banaux, mais pour l’étudiante comme pour la fleuriste débutante, chaque instants de ces échanges valaient plus que tout l’or du monde. Sûrement était-ce aussi pour cela qu’elles s’étaient si bien trouvées, elle avaient dans ces instants, auprès d’elle, la personne la plus précieuse à leurs yeux qu’elles n’avaient jamais eût ? Si c’était le cas, elles ne l’avaient sûrement jamais conçu ainsi jusqu’ici, ou n’y avait pas encore suffisamment réfléchi, mais cela ne changeait en rien le bonheur que l’une et l’autre était capable de ressentir ! Écoutant donc sa camarade, Mayori l’observait avec une tendresse visible, et une attention toute particulière au moindre de ses propos. Elles avaient tellement de temps devant elle, mais franchement, ce n’était pas pour autant une raison pour ne pas vivre la plus petite seconde de la manière la plus intense possible ! Et dès lors que la place lui était donnée de répondre, ce que la magnifique brune lui offrait bien souvent, elle s’empressait de rebondir sur ses paroles, la voix un peu plus aiguë qu’au naturelle, traîtresse habitude humaine prouvant son affection pour cette amie si chère à ses yeux :
« Et ne t’inquiète pas, je savais que tu allais venir alors je pourrais attendre des heures que tu arrives ! Et toi ta journée c’est passé comment ce n'était pas trop difficile à l'école aujourd’hui ? Et ton club ?
- Oh non ne t’en fais pas, ce fut une journée excellente. Je ne suis pas la meilleure des étudiantes, je l’avoue volontiers mais je fais tout ce que je peux pour bien apprendre. Puis le club, je m’y plais beaucoup, même si c’est… eh bien... »
Elle ne put s’empêcher de rougir en adressant une regard gêné à sa poitrine. Ces derniers temps, ils avaient tant et tant grossis qu’elle ne parvenait plus à les garder en place. Sa garde-robe avait dut être entièrement changée en quelques mois, et déjà certaines de ses affaires se faisaient trop petites pour cette partie de son corps. Alors quand en plus elle se devait de faire du sport, comme dans son club de volley, il fallait être parfaitement honnête, cela devenait de plus en plus compliqué. Elle n’avait pas encore trouvée la solution, et espérait un jour avoir le droit de se défouler sans avoir à souffrir du mouvement aléatoire de sa nouvelle féminité, mais ce n’était pas encore le cas, bien malheureusement. Alors elle reprit, toujours empourprée, son propos. Car même si il s’agissait de quelque chose de suffisamment intime, elle ne pouvait pas le cacher à sa si précieuse amie. Et elle ne le voulait pas non plus, souhaitant tout partager avec elle, aussi plaça-t-elle très délicatement ses mains sur sa propre poitrine afin de les désigner, tout en explicitant son souci :
« C’est de plus en plus dur de courir dans tout les sens et de bondir avec eux. Mais je ne me débine pas, je ferais tout ce qu’il faut pour être une vraie championne un jour ! »
Elle eut le plus radieux sourire possible pour rassurer son amie, et put remarquer quelques signes de gênes sur son visage, sans savoir si cet émoi était provoqué par ce qu’elle venait de lui raconter. Mais elle put se rassurer en la voyant triturer son ruban, ainsi que son regard fuyant vers l’arrière de la boutique, laissant entendre qu’elle pensait à autre chose. Silencieuse depuis plus d’une demi-seconde, elle remarqua d’ailleurs que la charmante demoiselle qui avait ravi son coeur commençait déjà à humecter rapidement ses lèvres pour parler, aussi attendit-elle avec hâte de la voir les entrouvrir pour prononcer ses douces paroles, ce qui ne tarda en rien d’arriver :
« Et… Et j’ai une surprise pour toi… Je voulais te la donner avant que tu partes, mais je ne peux pas me retenir !!
- Oh tu es adorable, vas-y, je t’attends Raphtalia. »
Le plaisir qu’elle avait à prononcer son prénom était un peu exagéré, elle même le savait, mais elle ne pouvait s’en empêcher, elle voyait autant cela comme une marque de respect que comme la meilleure des manières de lui prouver combien elle comptait pour elle. Mayori l’observa donc, après cette délicieuse prononciation de son prénom, filer à l’arrière de la boutique, et n’en revenir qu’une ou deux minutes plus tard, tout en gardant bien caché dans son dos quelque chose que l’étudiante ne parvenait pas du tout à discerner. Est-ce qu’elle comptait lui offrir quelque-chose ? Si c’était le cas, et cela semblait l’être, la plantureuse jeune femme ne savait clairement pas comment réagir, et de gêne, elle observa un peu autour d’elle avant d’essayer de cacher l’une de ses joues roses d’une main maladroite et clairement trop petite pour voiler son embarras. Mais muette, elle resta tranquille jusqu’à ce que Rapthalia se place devant elle et … Trouve le courage de tirer de son dos les quatre cactus qu’elle avait dissimulée avec attention, lui présentant ces délicates plantes aux couleurs désormais nouvelles, leurs fleurs étant apparus désormais.
Il ne fallut pas longtemps pour que Mayori comprenne de quels plantes il s’agissait là, et le rose de ses joues vira à l’écarlate, touchée en plein coeur qu’elle fut par ce soudain présent. Ces petites plantes étaient celles par lesquelles les deux jeunes femmes avaient entamées leurs échanges, leur relation. C’était grâce à ces petits cactus qu’elles avaient put se rencontrer, parler, passer du temps ensemble et se découvrir. Elle ne savait plus comment réagir, mais son regard passa rapidement de ces magnifiques petits dromadaires de l’ordre végétal et leurs magnifiques couronnes aux yeux de Raphtalia, à son visage rayonnant et impatient. Comment pouvait-elle réagir ? Qu’est-ce qu’elle souhaitait, dans son coeur d’étudiante en plein bonheur ? Elle eut un petit instant de flottement, puis après un petit couinement à peine audible, elle vint prendre les pots des cactus et se mit à parler, émerveillée :
« Ils … Ils sont juste magnifiques Raphtalia. Je n’ose imaginer combien tu as dut en prendre soin. Merci infiniment. »
Ce n’était pas suffisant toutefois. Elle posa avec beaucoup de douceurs ces belles petites plantes, premiers témoins de leur amitié, aussi sincère que profonde, puis… Elle se tourna vers la demoiselle, l’observa avec une attention infinie, avant de perdre toute contenance : Se jetant sur son amie fleuriste, Mayori la prit dans ses bras, la serrant tout contre elle, presque vexée que sa poitrine se mette sur le chemin, souhaitant l’avoir au plus près de son coeur en cet instant. Une étreinte douce, sincère, effusion de son bonheur le plus incontrôlable, voilà ce qu’elle offrait à sa magnifique amie durant de longue seconde, avant de finalement la relâcher, et la contempler avec de grands yeux légèrement embués.
« Ça me touche infiniment, merci de tout coeur Raphtalia. Je n’ai pas les mots pour te dire combien ça me fait plaisir, franchement c’est rageant, j’ai juste l’impression de me répéter encore et encore. »
Finalement, elle parvint à se reprendre au bout de quelques instants, se retournant alors vers les cactus pour les contempler de plus près, observant les couleurs merveilleuses des fleurs, de ce violet profond au rose pâle, presque crème par endroit. Comment pouvait-elle rendre la pareille à son amie, comment parviendrait-elle à lui montrer autant d’affection, autant d’efforts pour leur relations. Elle avait envie de lui rendre la pareille mais ne savait pas comment faire, cela la frustrait terriblement. Finalement, elle se retourna à nouveau vers son amie avec cet air rayonnant qui la caractérisait, reprenant alors la discussion sur son propre « cadeau », son invitation, qu’elle souhaitait désormais être la plus belle preuve d’amitié qu’elle pouvait lui faire :
« Je ne sais pas comment te remercier. Est-ce que tu as réfléchie à ma proposition ? Je veux t’accueillir à la maison, vraiment, je veux que nous passions notre temps ensemble, te faire goûter ma cuisine aussi ! J’ai tant de choses à te partager, il faut que tu me donnes cette chance, encore plus maintenant ! »
Elle ne cherchait pas à lui forcer la main dans le fond, mais face à la situation, elle ne trouvait pas meilleure moyen de lui rendre la pareille qu’en se dévouant à lui offrir le meilleur des instants en sa compagnie !