Sans avoir le temps de réaliser comment ni de quelle façon, Lamnard se retrouva bousculé en avant. Il trébucha, se rattrapa de peu à une table, bousculant quelques occupants et renversant leurs verres au passage. Il y eut des cris d’indignation alcoolisés et d’autres, plus humiliants encore, d’amusement. Visiblement, des badauds suivaient la scène. A coup sûr, l’équipage regardait aussi à présent. C’était vraiment insultant de la part de la neko. En même temps, il l’avait sûrement bien cherché, mais il ne pouvait pas juste s’excuser et la laisser aller tranquillement ; plus maintenant. Si elle avait juste protesté et était retournée vaquer à ses occupations, il lui aurait sans doute fichu la paix. Mais maintenant, son honneur était en jeu, et sa fierté aussi. Il devait répondre à l’affront, et au défi qu’elle lui avait adressé.
« Ha ! Crois-moi, tes petits coups en traître sont finis. On passe aux choses sérieuses, si c’est ce que tu cherches, petite ! »
Une partie de l’équipage présent salua la répartie du capitaine, tandis que le reste et les autres clients se tournaient vers la scène pour pouvoir profiter de l’issue, quelle qu’elle soit. Déjà, des petites créatures, qui s’étaient précipité à l’intérieur aux premiers signes d’agitation, se mettaient à tourner de table en table pour lancer des paris. Des pièces se mettaient à chanter. Tout le monde attendait le début d’un combat. Difficile de dire sur qui ils misaient : même avec la carrure de l’humain, les terranides félidés étaient réputés pour leurs griffes et leur fourberie.
Sans attendre que les paris ne soient bien entamés, le viking fit siffler un poing. La neko l’esquiva de peu, mais ne put éviter le pied qui la cueillit en plein plexus, lui écrasant l’estomac. Le grand blond se révélait peut-être plus rapide et maître de lui qu’elle l’avait escompté.
« Je te donne une chance de te rendre, petite ! Une seule ! »