Lao-TsingSitué au cœur de l’Empire d’Ashnard, le long d’une vaste mer intérieur, le Shogunat Tao-Bong était, comme son nom l’indiquait, un ancien
shogunat qui avait été envahi il y a plusieurs siècles par les Impériaux. Et, comme dans d’autres régions, comme Sylvandell, ou Papua, qui se trouvait par ailleurs à l’extrémité de cette vaste mer, le Shogun avait conservé une législation intérieure, mais était incorporé dans l’Empire. À ce titre, outre des taxes à payer, et des troupes à envoyer, ainsi que diverses autres obligations, le shogun se devait de respecter les ordonnances impériales, de telle sorte que le droit ashnardien s’imposait au droit local. Les Ashnardiens avaient été incapables de contrôler l’intégralité du shogun. Les habitants étaient trop attachés à leurs traditions, et, surtout, à de vieilles et lointaines querelles.
Jadis, le Grand Shogunat, appelé «
Grand Shogun » par les autres, était un empire qui commençait à envahir ses voisins, mais qui, surtout, se divisait en de multiples querelles intestinales entre les
daimyo, les gouverneurs locaux, qu’on appelait aussi
shugo. Au sommet du Shogunat, il y avait le
shogun, qui dirigeait la région avec le Gouverneur Impérial, un Ashnardien venu depuis le cœur du pouvoir. L’Empire avait tenté de contrôler le pays avec ce seul Gouverneur, mais le Conseil Impérial avait fini par réintroduire le
shogun.
Le problème principal venait du fait que les
daimyo étaient difficiles à soumettre, et guerroyaient régulièrement entre eux. Lao-Tsing était typique de cette situation.
Située en montagne, la ville était le siège du
daimyo de Tsing, un demi-elfe et demi-vampire, qu’on appelait «
Dragon d’Argent ». D’une beauté terrifiante, le Dragon était aussi beau que cruel, et il était de notoriété publique qu’il cherchait à devenir le prochain shogun. Régnant d’une main de fer sur sa province, le Dragon disposait de cinq lieutenantes, des tueuses surentraînées, des vampires, qui formaient, ensemble, la «
Main du Dragon ». Pour poursuivre la métaphore, on disait qu’elles étaient, chacune, les Doigts du Dragon :
- Matsu Rika, une onna-bugeisha, soit l’équivalent féminin des samouraï. Ayant juré de défendre l’honneur du Dragon, Rika était issue de la haute aristocratie locale. Elle était en réalité la fille d’individus qui avaient cherché à renverser le Dragon. Alors, pour les punir, le daimyo avait tué ces hommes, les massacrant dans leur maison, et n’avait épargné qu’une jeune fille, en faisant sa protégée, et sa tueuse personnelle ;
- Daidoji Akeha assumait des rôles de militaire. Cette femme était l’une des responsables de l’armée du daimyo, un homme qu’elle servait loyalement depuis de nombreuses années ;
- Shiba Tsukimi était, elle, une soldate, qui assumait un rôle assez proche de celui de Daidoji. Elle était à un rang inférieur, plus proche de la troupe, mais tout aussi dangereuse qu’Akeha, qui était, de fait, sa petite sœur biologique. ;
- Seiatsu était une gaijin mortelle et redoutable. Derrière ce rôle de courtisane, elle était, surtout, un assassin, exécutant les ennemis du Dragon ;
- Shosuro Masiko, elle, était le dernier Doigt de la Main, et était une magicienne, maîtrisant l’art du feu.
Ensemble, les Doigts contrôlaient réellement la ville, car le Dragon ne sortait que rarement de son palais. La population locale côtoyait donc ces femmes, qui avaient droit de vie et de mort sur n’importe quel individu résidant à Lao-Tsing.
Et c’était dans cet endroit que Nariko venait de débarquer... Précisément pour tuer cet homme intouchable.