Nom :
Ewyla NarleyÂge : 20 ans
Sexe : féminin
Race : humaine
Sexualité : inconnue
Physique
Lorsque Ewyla pénétra à l’intérieur de l’auberge du Gobelin Blanc, par un temps épouvantable, la première chose que se dit l’aubergiste fut : « Foutredieu, quel nouvel imbécile va encore salir mon auberge… et cette Ragena qui est encore je ne sais où… C’est encore ce pauvre idiot que je suis qui va devoir s’en occuper. »
Il n’eut, pour toute réponse, que l’élégance sans égale de cet « imbécile » qui, en effet, apportait avec ses bottes et sa cape trempée une bonne partie de la violente pluie qui s’abattait au dehors, mais lui coupa toute envie d’en découdre ou de se lamenter.
Car jamais, ô grand jamais, une aussi belle femme ne s’était glissée dans sa triste auberge.
Légèrement plus grande que les femmes qu’il connaissait, ce ne fut pourtant pas ce premier détail évident qu’il remarqua, mais ses yeux d’or dans lesquels brillaient l’intelligence et l’assurance. Elle portait des vêtements grossiers de voyageur : une cape à capuche, des bottes en cuir hautes, un pantalon léger de cavalier.
Les courbes de son corps ravirent le regard auparavant éteint de l’aubergiste, qui s’arrêta de nettoyer son verre pour s’arrêter sur chacun des courbes gracieuses de la jeune femme. Elle ne devait pas avoir plus de vingt printemps, à cette peau claire et ferme, cette poitrine qui, si elle n’était pas des plus généreuses, rappelait à l’aubergiste sa vigueur d’antan et son désir qu’il ait autre chose que ce verre entre les mains.
Son visage était d’une pureté sans égale, qui lui rappela la sculpture d’une élégante femme qu’il avait eu le loisir d’observer, lors de la fête d’Y’ffre, dieu de la forêt et des chansons. Il n’était encore qu’un adolescent, bien loin de ses cinquante hivers, mais il avait su qu’il ne verrait alors plus aucune beauté que cette statue. Il avait eu raison jusqu’à ce jour.
Son visage était si fin et délicat qu’il s’attarda sur la courbure de ses oreilles pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’une elfe ou d’une créature de légende. Le brun de ses cheveux dansait avec la lueur des torches de l’auberge, se teintant ainsi d’une légère rousseur ou devenant plus sombre. Elle les portait long, comme c’était la mode alors, jusqu’à sa poitrine, sur lequel son regard s’attarda à nouveau.
C’était l’atout masculin qu’il préférait, et de loin. Une chemise en lin blanc la couvrait, transparente par endroit, mais pas suffisamment à ceux souhaités par l’aubergiste qui se mit à maudire les sept dieux.
C’est alors qu’elle lui fit signe de la main. « Même ses doigts sont d’une rare élégance », se surpris-t-il à songer quand la réalité le rattrapa.
Il lâcha alors le verre pour se diriger vers elle d’un pas qu’il voulait tranquille et assuré.
- Qu’est-ce que cela sera pour vous ? Nudité et rpa ? Heu… Nuitée et repas ?
Rarement l’aubergiste ne rougit autant. Mais soit elle n’entendit pas sa langue fourchée, soit elle eu la délicatesse de ne pas le faire remarquer. Ses deux autres clients étaient, fort heureusement, trop loin pour l’entendre, avec en plus le crépitement des flammes au centre de la pièce. Et il remercia finalement sa femme, Ragena, de ne pas être là pour l’aider…
- Une chambre pour la nuit, et le repas, je vous prie. J’ai laissé ma monture au jeune homme chargé de l’écurie. Pourriez-vous la nourrir ? Elle se nomme Braha et est très docile.
« Même sa voix est d’or », songea-t-il. D’une telle mélodie que chaque mot qu’elle prononçait se voyait enrobé du pus délicieux des miels.
- Bien sûr, bien sûr.
Caractère
Yvar et Yokon s’étiraient paresseusement. La chaleur du vin et du feu les engourdissait dans cette auberge, après avoir passé plusieurs jours dehors. Mais l’arrivée d’une jeune et belle étrangère raviva leurs forces.
Yvar, tout comme Yokon, était un mercenaire, parcourant les terres aux alentours de la forêt noire pour une maigre pitence, généralement des marchands qui avaient besoin de lames pour assurer la protection de leurs convois. Auparavant, il avait travaillé pour la Banque de fer, de Brava, et s’il possédait un talent certain, en plus de celui de manier l’épée comme personne, il devinait rapidement la psychologie des gens. Ce à quoi n’échappa pas la jeune femme, après une étude en règle de son corps.
Elle mangeait la tourte avec une avidité mêlée de délicatesse. Il s’agissait donc de quelqu’un qui savait se tenir, qui avait eu une éducation, comme le montrait son calme et l’étude d’une carte qu’elle avait posé à côté de la tourte encore chaude et de la chope de bière qu’elle avait à peine entamé. Il pensa d’abord qu’elle était une érudite. Mais l’épée dans son fourreau le contredit.
Du moins, n’était-elle pas qu’un esprit finement aiguisé. Le maniement de l’épée, il e savait, nécessitait une pratique régulière, et donc une discipline qu’elle devait nécessairement avoir. Sinon, jamais une femme seule ne serait arrivée jusqu’ici, dans cette auberge, aussi près de la forêt noire. Le danger n’était pas pour l’inquiéter, cela il en mettrait sa main à couper. Elle avait du cran, et elle avait dû être forgée à la dure, après tout elle n’avait pas vingt printemps, ou à peine, remarqua-t-il.
Il pouvait lire, dans son regard, une détermination à toute épreuve. Si elle était là, c’est qu’elle devait être en mission. Et on n’était pas en mission pour n’importe qui, dans ces terres perdues, il fallait une loyauté à toute épreuve pour risquer de pareils dangers : nécromanciens, vampires, hommes-lézards, les deux foutues sorcières et leurs sbires.
Il n’avait jamais vu femme aussi belle mais, une chose était sure, elle se débrouillait très bien sans avoir à user de cet atout. Quelle force de caractère devait-elle avoir…
Histoire
En se dévêtissant puis en se plongeant, nue, entre les draps chauds de sa chambre d’auberge, Ewyla laissa ses pensées vagabondées. Dès demain, elle devrait affronter des dangers comme nul autre entre les arbres de la forêt noire. Mais elle en connaissait la raison et les aboutissants, ce qui ne fit que renforcer sa décision. Tous ses choix, jusqu’à aujourd’hui, l’avaient conduit en ce lieu, où elle ferait preuve de loyauté pour le baron Elf.
Quand elle n’était âgée que de cinq ans, à peine, son père avait été banni de l’empire. Lieutenant des forces armées, il avait trahi son empereur pour de l’or et s’était retrouvé, lui, sa femme et son enfant, exilé dans de froides contrées où il était devenu fermier.
Mais les années d’air pur l’avaient changé, il avait gagné en humilité et avait construit leur maison de ses propres mains. Mais il n’avait pas pour autant perdu ses réflexes de sa précédente vie, et il avait appris à son seul enfant à manier l’arc, l’épée et la lance. Et Ewyla avait appris, mieux que quiconque. Elle s’était entraînée et n’avait pas abandonné. Il lui avait aussi appris à monter à cheval et après de nombreuses chutes et blessures, elle était devenue une aussi bonne cavalière que les rohirrims des contrées lointaines.
Mais cela était trop beau pour pouvoir durer, ce havre de paix loin des hommes et de leur brutalité. Son père avait été retrouvé mort, alors qu’elle n’avait que seize printemps. Une blessure à l’épée qui lui avait transpercé les poumons. Il était mort, noyé dans son propre sang, dans une ruelle de la petite bourgade de Rivebois, un jour de marché. Son meurtrier ne fut jamais retrouvé, et la raison de ce meurtre ne fut jamais élucidée.
La mort d’Ewyla était morte deux hivers auparavant, de maladie. Si bien que plus rien ne rattachait désormais Ewyla à cette contrée froide et lugubre. Le banissement ne concernant que son père, elle décida de quitter la ferme pour retourner à l’empire.
Le voyage fut dangereux et mouvementé, mais elle arriva saine et sauve à la capitale. Et le destin se chargea ensuite de lui jouer de drôle de sorts. Revenue fille de bannie dans ses terres d’origine, elle retrouva un compagnon lieutenant de son père, qui la reconnu à ses yeux d’or.
Il la prit sous son aile et la fit ensuite entrer comme écuyère à la garde impériale. Mais les lois étant ce qu’elles sont, aveugles et inconstantes, on lui refusa l’entrée dans la garde impériale pour cause de sa féminité, et surtout de son charme qui faisait perdre la tête ses compagnons d’armes.
Cependant, ils lui trouvèrent une fonction où elle excella, celle de messagère. Elle excella tant qu’en ses heures de troubles, c’est à elle qu’on fit appel pour une mission des plus dangereuses.
En effet, elle devait traverser la forêt noire pour prévenir les barons d’est de s’unir et de se préparer à l’invasion d’une horde. D’autres messagers ont été envoyés, mais ceux-ci contournent la forêt, ce qui leur demande plusieurs semaines. Ewyla étant la plus talentueuse, c’est elle qui fut choisie pour franchir les dangers de cette forêt et avertir, en moins d’une semaine à compter de demain, les barons.
Une lourde tâche qui l’attendait… Mais la fatigue eut raison de son excitation et de son inquiétude et elle s’endormit. Demain serait un autre jour.
