Elle semblait portée un certain doute à ses intentions, ce qui était en somme bien normal, car il doutait qu'elle ait vraiment l'occasion de connaître pas mal de visite en ce domaine, et il était facile de se douter que la femme, malgré sa beauté et son élégance, devait sûrement avoir quelques ennemis qui préféreraient la voir morte que capable d’interférer dans leurs affaires. La puissance n'avait jamais vraiment d'avantages, elle permettait certes de se défendre, mais plus la puissance d'un être devenait intimidante, et plus elle poussait les gens à vouloir s'en défendre, de la manière la plus directe qui soit, à savoir par la mise à mort du potentiel danger, et si possible de la manière la plus radicale possible pour s'assurer que l'être ne puisse revenir par quelques moyens douteux. La superstition des gens, et cetera. Mais en tout ça le vampiroïde espérait bien pouvoir prouver sa bonne foi, et l'usage qu'il faisait du livre était là pour le prouver : il n'était pas venu en ces lieux pour chercher querelles ou règlements de comptes, bien au contraire, il était là avec les plus simples des attentions, simplement chercher à apprendre de l'érudition de cette femme, et découvrir en son savoir, avec un peu de chance, les détails qui lui manquaient pour envisager l'être qui se trouvait en son âme. Et pour le coup il espérait bien que la femme en face de lui y soient sensible, qu'elle ne vienne pas non seulement à douter de sa nature ou de son propos, mais aussi, qu'elle choisisse de lui répondre par la positive, afin de le mener sans craintes à l’accompagner au coeur de son domaine, afin qu'ils puissent échanger sur l'épineux problèmes auquel il était confronté.
Le livre quitta ses mains de lui-même, flottant dans les airs en compagnies des quelques feuillets qu'il avait lui même apporté pour que ceux-ci se dirige avec une certaine légèreté jusque dans les mains de la dame habitant ce lieux, qui eut dés lors toute la possibilité de lire les lignes manuscrites sans avoir à plisser les yeux à cause de la distance. C'est vrai que pour l'instant, elle était restée assez éloignée de l'homme, car même si elle avait prit le temps de le rencontrer en personne, la méfiance devait sûrement rester de mise, mais Darthestar ne s'en offusquait pas pour autant, il avait lui-même l'habitude de prendre ce genre d'initiative quand il se trouvait face à quelqu'un dont les forces pouvaient représentées un potentiel danger. Pour autant, il ne s'attendait pas à voir sur le visage de la belle femme un doux sourire apparaître, un air nostalgique, un rappel d'un doux passé qu'elle avait sûrement eut bien du mal à oublier, et elle semblait à rester, pour le coup, plus concentré sur le bouquin que sur son intrus, signalait presque sans un mot qu'elle devait commencer à trouver en lui une confiance minimum, qui s'exprimait par un léger relâchement de sa surveillance. Cette découverte ne manqua pas de rendre le vampiroïde un poil moins tendu, il allait pouvoir continuer à échanger avec elle, au moins un moment, et peut-être la convaincre qu'il avait vraiment besoin de ces informations, notamment en présentant le fait qu'il n'était pas à la recherche de l'Être du Néant dont il parlait, mais bien plus d'une possibilité de le comprendre. Après, il savait aussi que dire dans l'immédiat qu'il abritait en son corps le dit être était sûrement l'une des pire idée pour acquérir la confiance de l'archimage, si bien qu'il comptait attendre un peu pour dévoiler cet élément.
- Le néant... Une magie proscrite que moi même je n'utilise pas. Je ne sais pas qui vous a parlé de cette magie... Mais parfois il vaut mieux que les secrets restent là où ils le sont et que personne ne les trouvent. C'est une magie puissante, enivrante, qui vous anime l'âme et vous consume entièrement.
- Je n'en doutes pas... Mais je ne suis pas là pour en acquérir la manipulation ou la maîtrise, surtout que vous venez de le dire vous même, vous n'en faites pas usage. Ce que je viens chercher auprès de vous, ce sont des connaissances, affiliées à ces êtres qui manipule ce vent de magie "absent".
Les termes étaient important, et il se doutait que la femme avait parfaitement compris ce qu'il venait de prononcer. Dans les mondes gouvernés par la magie, grand nombre de mage s'accordait sur le fait que l'énergie qui nourrissait la puissance magique était un flux, continu, mais limité, qui parcourait autant le corps des êtres vivants que les terres sur lesquelles ils marchaient, et qu'ainsi, chaque nature de magie trouvait son fondement dans un flux primordial, plus important que les autres, et qui exprimait un aspect brute de la création. Les plus connus, naturellement, était les courants élémentaires, les vents des quatre éléments, à savoir le feu, l'eau, l'air, et la terre, qui étaient les éléments principaux mis en avant dans l'usage de l'alchimie, puis venait deux autres vents puissants, aux origines plus trouble mais non moins importantes, la lumière, et les ténèbres. Enfin, se trouvait les deux courants qui façonnaient le monde, nommés par beaucoup comme étant le vent de la vie, qui donnait forme au choses, et leur permettait de produire une identité et une valeur dans le domaine matériel, ainsi que le vent de la destruction, qui au contraire apportait une fin à toute chose, et les faisait retourner à l'inanimé. Alors où se plaçait le vent de magie absent ? Nul part, c'est ce qui rendait la voie du Néant si trouble et destructrice, même pour des êtres qui avaient passés des millénaires à manipuler les vents et à parfaire leur art de l'aether. Manipulé ce qui ne pouvait exister était en soit une hérésie, une chose que personne n'a le droit d'accomplir, et qui normalement ne pouvait même pas être fait. Pourtant, force était de constater les rares cas de son utilisation, soit par des idiots qui finissaient par disparaître, hapé par leurs propres forces, ou par ces êtres étranges, dont on ne faisait mention que dans les légendes : les Êtres du Néant.
- Quand à ces êtres du néant, je n'en ait qu'entendu vaguement parler... Je ne saurais... Suivez moi.
Elle avait prit un temps pour y réfléchir après ses deux premières phrases, et le vampiroïde s'était presque attendue à ce qu'elle choisisse, à défaut d'avoir obtenue plus d'informations sur son visiteur, de le congédier rapidement, lui demandant de retourner en arrière, et de traverser dans l'autre sens le portail qu'il avait emprunté pour arriver dans ce domaine hivernal... Mais ce ne fut pas le cas. Elle le conviait à la suivre, et il n'attendit pas d'autres propos pour faire quelques pas afin d'entrer à l'intérieur de la tour, retrouvant enfin définitivement le confort d'un domaine clos, qui le protégeait des intempéries, ne manquant pas pour le coup d'épousseter ses affaires à l'entrée pour en ôter la légère couche neigeuse qui s'y était installée, avant de reprendre sa marche pour venir sur les talons de l'archimage, sans dire mot, la suivant avec confiance. Tout deux se dirigèrent vers un large escalier en spirale, et commencèrent à en monter rapidement les marches, tandis qu'il entendit plus bas les portes du domaine se mettre à grincer légèrement, entamant de se refermer avec une certaine lenteur. Si la femme vivait seule ici, il fut presque étonné de découvrir les lieux en si bon ordre, mais compris rapidement que quelques procédés magiques étaient à l'oeuvre pour maintenir en état l'intégralité du domaine, se rappelant un peu les capacités de Samara, dont quelques sorts rapides permettaient de ranger toute une pièce en un temps record, sans même qu'elle n'ait à bouger le petit doigt. Nulle doute qu'Esverancia devait être capable des mêmes tours, si bien que le vampire accepta l'idée de ne jamais, absolument jamais remettre en doute ses compétences : La magie l'avait assez souvent surprit ces derniers mois pour qu'il finisse par accepter ce simple fait, quelque soit la beauté de celle qui manipulait les voies de magies, elle n'en était pas pour autant démunie, bien loin de cela même !
Deux étages passés, et quelques marches raides avant un palier salvateur, les jambes du vampire ayant un peu de mal depuis qu'il avait eut à forcer réellement pour traverser le portail, ils atteignirent tout deux un couloir qu'ils empruntèrent toujours à la même vitesse pour finalement déboucher dans une belle pièce à la chaleur des plus agréables. En revanche, l'homme fut presque interloqué par le manque de soin qui y régnait, non pas qu'il n'y ait en ces lieux le moindre grain de poussière, mais il s'y trouvait en revanche un désordre sans équivoque, des notes se trouvant éparpillées sur le bureau et la table qui se trouvait dans la pièce, tandis qu'un amoncellement de livres et d'ouvrages clairsemaient les espaces libres restants sur le mobilier, voir le sol si la place n'était pas suffisante. L'homme ne fit pas le moindre commentaire, et préféra simplement enlever son chapeau pour le poser près du feu, afin qu'il puisse sécher sans attendre, tandis que la femme étaient déjà partie pour fouiller dans bien d'autres ouvrages, contenus sur des étagères en fond de salle, prouvait que si le désordre était aussi présent, c'était sûrement parce qu'elle devait enchaîné et démultiplier les recherches en tout genre, à un tel point qu'elle ne rangeait même plus ce qu'elle avait déjà sortie par souci de commodité. Faisant bien attention à ne pas venir fouler du pied une des importantes pages griffonnées d'informations et d’hypothèses par Esverancia, il chercha à se rapprocher un peu d'elle, l'écoutant attentivement pour ne pas louper un mot de ce qu'elle exprimait, tandis que les pages se tournaient à une allure folle sous son regard.
- Il me semble que l'un de ses registres en parle... Mais ce ne sont que des hypothèses, des bribes... Rien de plus. Il faut que je retrouve exactement où se trouvait ce passage.
Il eut un petit sourire en voyant qu'elle accédait définitivement à sa requête, et ne souhaitant pas qu'elle cherche en vain, ou trop longtemps, le vampire se décida du coup à lui donner toutes les informations qu'il avait, hormis celle qui pourrait la rendre de nouveau méfiante à son égard :
- De plus amples données seraient donc sûrement utile pour que vous cherchiez efficacement, non ? La personne qui m'interroge se prénomme Syon, ou il s'agit peut-être de son surnom. Il se présente lui même comme le membre d'un quintuor d'êtres capable de manipuler le Néant, et se catégorise comme en étant le "Cavalier".
Ces données, il les avait obtenue de deux archimages d'Ashnard lors de son jugement : Samara et Zariël. La première d'ailleurs avait obtenue ces informations de la seconde, car elle seule avait vraiment eut l'occasion de rencontrer l'homme, de ce qu'en savait le vampire, car elle l'avait accompagnée lors d'un voyage à l'intérieur de son inconscient, au travers des rêves, et avait ainsi eut l'étrange opportunité de croiser un être dont la puissance semblait incalculable. Syon, le Cavalier du Néant, avait été l'homme capable de bien étranges prouesse à ce moment là, parvenant même à défaire les restes de Malrünn, un serviteur de Tzeentch, une divinité chaotique, qui avait élue domicile dans le subconscient de Darthestar lorsque celui ci l'avait vaincu au moment de son retour compliqué à la vie. L'homme se rappelait encore la scène, lui, ainsi que tout les autres membres de cette échappée psychique, au sol, incapable de se défendre contre les restes du mage du chaos qui avaient pris le dessus sur son être profond, et Syon, seul être encore debout, son corps se déformant un court instant pour venir englober leur adversaire, avant de finalement le laisser disparaître sans qu'il n'en reste la moindre trace. Ce n'était pas franchement le plus joyeux des souvenirs, mais au moins cela leur avait permit de remarquer l'être qui se terrait en lui, et qui avait enclencher sa lente métamorphose de l'être humain vers la machine de guerre ultime, pour il ne savait quelle mission. En tout cas, il avait besoin de réponses depuis lors, et d'entendre que la femme était peut-être capable d'en trouver ne faisait que le rendre plus joyeux, prêt à tout pour mettre la mains sur ce savoir qui lui permettrait, enfin, de connaître ce qui l'habitait, et d'ainsi pouvoir s'en défendre, si besoin il en était.