Une nouvelle journée se présentait pour la déesse, ouvrant les yeux elle vit un peu trouble cette fois. Elle se sentait si lourde, si lente aussi, fatiguée elle comprit rapidement pourquoi, son corps était attaché au mur par des chaines, sa belle robe noir gothique avait laissé place à une tenue bien plus sobre et vieillotte. Sa tête cognait si fort qu'elle avait l'impression d'être une enclume de forgeron. Sa mémoire allait pourtant bien, c'était son plan depuis le début de finir ici, enfin presque, dans son plan elle n'était pas autant bousculée. Maintenant elle voyait un peu mieux, des barreaux de fers, des rats dans un coin, des lumières de torchères qui oscillent. Elle avait voulu essayer un nouveau fantasme, celui de se faire aventurière humaine et finie capturée par des brigands.
Faut dire qu'elle s'emmerdait vraiment là haut, entre deux mondes, dans son château de l'illogisme. Ici au moins elle se sentirait un peu plus vivante, elle tenta de se relever, mais impossible, son corps était bien trop lourd. Ou plutôt elle n'avait plus aucune idée de comment marchaient les muscles d'un tel corps, lentement elle se caressa les jambes, elle comprenait petit à petit son fonctionnement. Elle se releva donc au bout de quelques essais, pourquoi portait-elle seulement une petite robe de tissu grossier ? Hao Huy, son équipement... Là, sur un tonneau, mais hors de portée pourtant. Levant une main elle hésita à le faire revenir, puis décida de ne pas le prendre, autant jouer le jeu jusqu'au bout. Ne sachant l'heure elle profita d'être seule ici pour s'étendre comme elle pouvait et tenter de trouer l'équilibre dans ce corps de chair et de sang.
Elle resta enfermée des jours, de temps à autre un garde ou plutôt un brigand passait lui jeter une miche de pain et de l'eau. Elle était traitée comme une moins que rien, parfois même on la tripotait ou tentait de lui faire des avances. Mais une chose ne changeait pas chez la déesse, son indifférence à la souffrance. Elle recu des coups encore et encore, fut violée, battue, huilée aussi, mais rien ne la faisait ployer. Évelyne fut le nom qu'elle prit pour répondre au brigand, un voleur de ses propres dires. Évelyne était donc la prisonnière d'un groupe de brigands bien heureux d'avoir une femme à se faire. Cette nuit encore fut rude, mais alors qu'elle dormait seule dans sa cage elle entendit un bruit nouveau.
Une chute lourde, dans un coin qu'elle ne voyait pas, la déesse avait scellé ses pouvoirs, en grande partie tout du moins. La chute entendut était douloureuse et lourde, mais elle ne pouvait donc rien faire pour aider, puis franchement elle ne se sentait pas encore concernée. Ses yeux rouges sang cessèrent de briller dans le noir quand elle eut compris que c'était un aventurier, son sauveur surement ! L'idée lui plaisait beaucoup en tout cas, elle comptait bien s'offrir une divine comédie pour la peine. Aussi elle patienta, des gardes passèrent, mais personne ne nota l'homme assommé dans un coin reculé des geôles. Puis elle fit en sorte de garder l'attention sur elle même en le payant de son corps.
Enfin, presque une journée plus tard elle vit sortir l'homme, jeune, intriguant, mignon aussi. Et armé d'une belle épée, il marchait encore avec du mal, sans doute engourdi par la chute depuis l'extérieur. Elle ferma les yeux et resta dos au mur sur le sol, faisant semblant de dormir sans pour autant perdre de vue l'homme. Enfin à ses paroles elle se réveilla pour de faux, l'observa un peu effrayée au tout début puis rapidement rassurée.
-
Évelyne... et... oui je croisSa robe échancrée n'était pas belle à voir, mais la jeune femme dessous par contre... des yeux rouges sang, un corps de jeune femme aux cheveux noirs extrêmement longs, des bras fins, mais musclés, des jambes fortes. Elle sentit les liens lâches, elle était libre ! Elle le remercia et se releva doucement.
-
J'ai vu mes affaires dans le tonneau... On est où ?Elle-même l'ignorait pour de vrai, elle avait juste créé un corps et s'était laissé prendre pour gouter à l'aventure. Quelques marques de coups sur son corps étaient encore visibles, on l'avait clairement brutalisé, mais elle n'était pas une femme faible cela se voyait. Se releva elle halal vers le tonneau et souleva le couvercle, tout était là, armure de cuir et protection des bras en métal, jambière en acier, et une lame enchâssée de pire rouge ressemblant à des ambres trainait derrière le tonneau.
-
Hmm, dès que je suis changée on cherchera une sortie, ça vous va ?Pas timide pour un clou elle commença à enfiler ses habits, puis son armure avec difficulté et enfin elle se retourna pour le regarder.
Ressemblant à une jeune guerrière elle fit quelques moulinets avec son épée qui lui semblait vraiment lourde. Ses gants couvraient ses doigts e son amure indiquait clairement qu'elle venait de très loin. Cuir par dessus, écailles dessous, la finesse des décorations et des gravures était typique de l'est lointain, des contrées presque oubliées où hommes et femmes étaient égaux et où l'on se battait pour l'honneur de sois et ceux qu'une jure de protéger.
Observant le lieu elle rangea sa dague dans son dos et prit la lame en main avant de la soulever au-dessus d'elle et la ranger dans son dos, dans son dos l'attachant sur le dos de son armure. Elle se craqua ensuite la nuque et serra les poings pour mesurer ce qui lui restait de force.
-
Vous savez comment on sort d'ici.Elle-même n'en savait rien, elle le regarda encore un moment, puis marcha dans la pièce cherchant des idées, peut-être l'escalier, mais il donnait sur une trappe fermée de l'extérieur, ça semblait être une cave ici, ou peut-être le second niveau des souterrains. Ses cheveux volant un peu sous une brise d'air venue d'en haut elle leva la tête :
-
J'aurais aimé avoir des ailes moi...Mais elle n'en avait pas, par contre sans aucune raison un oiseau s'invita dans la pièce, un merle qui descendit par le trou et chanta un peu en l'observant. Évelyne haussa les épaules et lui demanda s'il savait comment sortir, mais l'oiseau se contenta alors de regarder le ciel et remonter.
-
Merci pour l'indice, ouais...