<< - OH OH OH ! BOUGE PAS ! NE BOUGE PAS ! >>
L'atelier de Sue ressemble à Sue. Entendez par là qu'il est un peu exigu, autant qu'elle est petite, très peu ordonné, rempli de papiers éparpillés de partout, dans tous les coins, et des prototypes abandonnés sur les étagères, dans des coins un peu sombres. Un lit défait avec encore quelques traces d'ébats, des draps sales où on pouvait remarquer quelques tâches de sperme, le matelas à même le sol et une sorte de long bureau avec des vis de partout. Le résultat était assez étonnant, hétéroclite, bordélique bien sûr, et baigné par la lumière chaude du matin. Sue était levée depuis déjà deux longues heures et dessine des plans illisibles sur un parchemin corné, semblant exaspérée. Son dernier prototype qui git sur le sol poussiéreux de l'atelier est un putain de désastre. Elle ne comprend pas comment elle a bien pu créé une telle horreur. C'est son Frankenstein, un chef d’œuvre si il n'était pas désastreusement monstrueux. Elle se laisse tomber la tête dans l'oreiller, étouffant un grognement intense de mécontentement. On disait qu'ici dans l'Empire de Vapeur, que l'inspiration et les réponses aux plus gros problèmes venaient dans la luxure ... Il était temps qu'elle en fasse l'essai parce que ce n'était pas normal que son oeuvre, ses ailes rétractives soient devenus des putains d'armes pour tuer leur porteur ... Elle retira son haut beige avec une déchirure dans le dos qu'elle n'avait pas pris le temps de recoudre pour rester poitrine nue et fit glisser son pantalon gris sur ses chevilles pour le laisser trainer par terre. Couinant un peu, elle finit par retirer la culotte un peu petite qu'elle portait, qui appartenait en fait à Constance et se cambra en glissant ses doigts sur son intimité. Fallait tenter le truc, de toute façon elle avait pas envie de bosser. L'image de son Empereur s'imprima dans son esprit en quelques secondes et un sourire ravi vint prendre d'assaut les lèvres de la belle mécanicienne. Il ne lui fallut pas longtemps pour se laisser dans le plaisir coupable, le corps en sueur, trouvant une nouvelle utilité tout à fait merveilleuse à certains de ces outils alors qu'elle gémissait, le corps cambré sous la caresse des rayons dorés qui entraient dans l'atelier. Pourquoi n'avait-elle jamais pensé à ça ? C'était putain de ...
Et c'est à ce moment précis, alors que Sue était enfin en train de plonger dans les volutes les plus épaisses de la luxure et de l'excitation que la porte de son atelier fut défoncée par une épaule. Enfin, ouverte, mais dans son état, Sue ressentit ça comme une agression. Elle réagit pourtant super rapidement et pensa d'abord à son prototype que l'inconnue allait sans doute écraser. Et ça ! Ca, non. Elle se relève brutalement sur les coudes, les doigts encore humides et nue, fiévreuse de désir et de plaisir. C'est ainsi que la nouvelle venue put entendre l'accent populaire de Sue, lui hurler de s'immobiliser. Se mettant debout, ou plutôt sautant sur ses pieds, Sue reste nue quelques instants, un peu interloquée. Vue l'air de la jeune femme, elle n'est pas là pour venir la féliciter sur ses inventions. Elle entend le bruit lourds des pas des gardes et finit par froncer les sourcils alors qu'elle attrape la femme par le bras pour la pousser derrière un prototype particulièrement larges, une sorte de combinaison de voltigeur avec des ailes intégrées étrangement légères, encore un désastre d'ailleurs. Elle zieute un peu et pousse une partie de son bordel vers le coin où la femme est maintenant bloquée.
<< - Et touche rien, ou je te jette dans la rue. On sait jamais, ça pourrait fonctionner un jour. >> Avec un air très sérieux, elle finit par souffler pour se rhabiller. Du coup, elle sait plus très bien où elle en était avec tout ça... A peine a-t-elle eu le temps de finir de mettre son pantalon, large et un peu miteux, les cheveux clairement en bataille, que les gardes défoncent de nouveau sa porte pour pénétrer dans son atelier. Elle se tourne en ne rougissant même pas, alors que les gardes s'approchent. Elle fronce les sourcils. << - Oh. Faîtes gaffe. Je suis protégée par L'Empereur, vous cassez un truc ...
- La Mécano, ferme là. Fouillez.
- Que dalle. Touchez un truc de mon atelier, et je demande à l'Empereur que vous voyez les prochains cobayes de mes prototypes. Vous cherchez quoi, en plus ?!
- Une personne.
- Personne n'est entré ici. Par contre, vous commencez vraiment à être lourd et je sais pas si vous le voyez mais j'attends pour me toucher là. >> Elle fait lentement bouger ses seins dans le vide sous le regard hébété des gardes. L'un deux dépasse le cadavre du prototype abandonné et se rapproche de Sue pour attraper son sein entre ses doigts, et le presser, tirant un grognement surprise à la mécanicienne, qui recule d'un pas. La poigne se fait plus violente, elle lève sa clé à molette. Puis comprend. Elle rabaisse simplement son arme inventée pour le fixer droit dans les mirettes, enfin dans le casque aurait été plus précis. Il soupire. Elle ne lui ferait pas le plaisir de l'agresser pour qu'il puisse écraser ses plans, chercher tout son saoul, et la baiser dans un viol des plus licencieux. Nan, nan. Elle ne sait pas qui il cherchait et pourquoi, mais Sue est du genre à aider, quand l'autorité est en jeu. Malgré tout le respect qu'elle porte à Son Empereur et l'amour profond qui la lie au bonhomme, elle n'aime pas les Marcheurs, ni les gardes et tout ce qui rapproche aux militaires rampants. Finalement il relache son sein rougie par la pression et gifle le téton qui pointait depuis le début de la conversation. Les autres étaient déjà partis fouiller d'autres ateliers, mais il s'attardait encore, mécontent de ne pas vérifier par lui-même que la trainarde n'était pas là.
<< - C'est bon ?
- Tu sais quoi, la Mécano ? Je reviendrai te voir un coup, un soir. T'as un sacré culot.
- Rien à cacher surtout. Allez ...
- Elle veut tuer notre empereur. C'est un traitre à l'Empire.
- Mais je sais même pas de qui tu parles, bourré du cul ! Va la chercher, ta baballe, tu reviendras la queue entre les jambes voir Mlle Sue ! >>
La conversation se termine enfin alors qu'il claque la porte derrière lui et qu'elle soupire. Elle jette un regard à la cachette et se laisse tomber sur son matelas avec un sourire doux. Elle glisse sa main sur son sein meurtri. Relevant les yeux vers la jeune femme, elle lui fait signe de prendre ses aises, lui jetant une clef à molette dans les mains.
<< - Tiens moi ça un instant. >> Elle enfile son haut sans plus de tracas et se relève en donnant un coup dans ses cheveux. << - Je sais même pas pourquoi j'ai décidé de t'aider. Je t'ai vu avec Constance, une fois. Une Fricarde des Beaux Quartiers qui se fait suivre par les Marcheurs ? T'as fait quoi, pépette ? >> Elle reprend sa clef à molettes. Ils avaient raison, ces cons ! Les hormones sont bonnes pour l'inspiration et Sue se laisse tomber au sol pour retirer quelques boulons à ses nouvelles ailes rétractables, la bouche remplie de vis qu'elle tient entre ses dents, prononçant difficilement. << Shoueuh, pouchr te chervirch ! >>
Bavarde et ouverte sur les gens, Sue la laisse prendre ses marques, sans trop s'en faire. L'inconscience et l'insouciance sont des qualités indéniables. Sue recrache une vis pour continuer son bidouillage, sourcils froncés. Non, non ... Ca n'aillait toujours pas.
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